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Grève
Sommaire
- Définitions de « grève »
- Étymologie de « grève »
- Phonétique de « grève »
- Fréquence d'apparition du mot « grève » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « grève »
- Citations contenant le mot « grève »
- Images d'illustration du mot « grève »
- Vidéos relatives au mot « grève »
- Traductions du mot « grève »
- Antonymes de « grève »
- Combien de points fait le mot grève au Scrabble ?
Définitions de « grève »
Trésor de la Langue Française informatisé
GRÈVE1, subst. fém.
Terrain plat et uni, généralement constitué de sable et de graviers, sis au bord d'un cours d'eau ou de la mer. Sauter, se briser, s'échouer, s'étaler sur la grève; amener, tirer, abandonner (qqc.) sur la grève; longer, galoper le long de la grève. Le ruisseau s'étalait sur une longue grève plate, d'où émergeaient par places de gros galets noirs (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 230).Une épave abandonnée par les flots sur la grève (Queneau, Pierrot,1942, p. 24).La mer qui bat les grèves de Rimini en s'y brisant répète le nom de Malatesta (Montherl., Malatesta,1946, II, 4, p. 468) :GRÈVE2, subst. fém.
GRÈVE3, subst. fém.
Vx. Partie de l'armure protégeant les jambes. (Dict. xixeet xxes.). J'ai les grèves rôties! (Bertrand, Gaspard,1841, p. 95).Du haut en bas des murailles s'étalaient d'éclatantes panoplies (...) brigantines, grèves (A. France, Anneau améth.,1899, p. 97).Wiktionnaire
Nom commun 3 - français
grève \ɡʁɛv\ féminin
Nom commun 1 - français
grève \ɡʁɛv\ féminin
-
(Pédologie) Terrain uni et sablonneux le long de la mer ou d’une grande rivière.
- Deux fois par jour la mer reçut ordre de se lever de nouveau dans son lit et d’envahir ses grèves. — (François René Chateaubriand, Génie, I, IV, 4)
- En parcourant les grèves laissées à sec par la marée, je faisais lever de nombreuses tribus d’oiseaux de rivage […] — (Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau, L’Archipel de Chausey, souvenirs d’un Naturaliste, Revue des Deux Mondes, tome 30, 1842)
- Kalumah fut plongée dans l’eau froide dont la fraîcheur la ranima, et quelques instants plus tard, une lame la jetait mourante sur une grève de sable. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, 2 partie, chapitre 9, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873, page 291)
- Démocrite aurait trouvé aux rives du Jourdain et aux grèves de la mer Morte un aspect enchanteur. — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre IV, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892, Page:Verne - Claudius Bombarnac.djvu/46)
- Soumise à des alternatives d’émersion et d’immersion d’amplitude et de durée variables, la grève est occupée par des groupements […] constitués essentiellement par des espèces amphibies adaptées aux « variations du niveau hydrostatique ». — (Gustave Malcuit, Contributions à l’étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises : les associations végétales de la vallée de la Lanterne, thèse de doctorat, Société d’édition du Nord, 1929, p. 54)
- Chaque soir, lorsque sonnait le couvre-feu, les chiennetiers lâchaient les dogues hors des murs et malheur à qui rôdait alors à travers les grèves où les navires étaient échoués à mer basse […] — (Henri-Georges Gaignard, Connaître Saint-Malo, éd. Fernand Lanore, 1973, page 160)
- Du reste, les familles du bourg elles-mêmes, moins farouchement cloîtrées que notre petite cellule féminine, n’usaient de la « grève » – on ne disait pas la plage– que parcimonieusement, pour une expédition qui demandait une préparation minutieuse et un chargement de provisions et de lainages. — (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, page 82)
- Banc de sable qui se forme dans la Loire, et que le courant porte tantôt d’un côté, tantôt d’un autre.
- (Maçonnerie) (Vieilli) Le gros sable qui sert à faire du béton ou du mortier.
Nom commun 2 - français
grève \ɡʁɛv\ féminin
-
(Travail, Syndicalisme) Entente, accord des salariés d’une usine, d'une entreprise, d’une profession, pour cesser leur travail jusqu’à ce qu’ils aient obtenu une augmentation de salaire ou certains autres avantages.
- Les grèves, qui se multiplient chaque jour davantage et qui ont fait, dans le Jura, leur apparition d'une manière éclatante, contraignent pour ainsi dire les populations à s'occuper de cette question tant redoutée qu'on appelle la Question sociale. — (Adhémar Schwitzguébel, Manifeste adressé aux ouvriers du Vallon de Saint-Imier, février 1870)
- Or, voici que M. Millerand apporte au Conseil des ministres un projet de loi sur la grève obligatoire. Qu'est-ce à dire? C'est-à-dire que, dorénavant, lorsque les ouvriers d'une usine voudront se mettre en grève, il devra être procédé à une consultation préalable. Tous les travailleurs intéressés voteront pour ou contre la cessation du travail. Si la moitié plus un des ouvriers opine pour la grève, la minorité — dans l'espèce la moitié moins un — devra s'incliner. La grève sera obligatoire. — (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942, p. 179 & 180)
-
(Par extension) Cessation d’activité comme moyen de pression politique.
- Je comprends que ce mythe de la grève générale froisse beaucoup de gens sages à cause de son caractère d’infinité […] — (Georges Sorel, Lettre à Daniel Halévy, 15 juillet 1907, dans Réflexions sur la violence, 1908)
- Seuls deux sites pétroliers sont encore en grève : le dépôt de carburants de Feyzin (Rhône) et la raffinerie de Gonfreville (Manche), où la grève est reconduite jusqu’à jeudi. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 21 octobre 2022, page 4)
- Ce n’est pas sans regret, sans doute, que les ardoisiers de Fumay feront grève le 11 mars 1912 afin d’appuyer la proposition de loi : une grève soutenue par l’Union départementale des Syndicats […] — (Henri Manceau, Des luttes ardennaises, 1969)
- C’était l’époque de la Chambre bleu horizon, comme on l’appelait, une Chambre d’extrême droite et d’un patriotisme sourcilleux. Lors de la grève des employés du métro, j’ai vu, de mes yeux, les polytechniciens en grande tenue et en gants blancs conduire les rames de wagons pour faire échec aux ouvriers. — (Georges Simenon, Un homme comme un autre, 1975)
- Maurice Thorez, ministre d’État, disait : « Il faut savoir finir une grève. Retroussons nos manches. » — (Édouard Bled, J’avais un an en 1900, Fayard, 1987, Le Livre de Poche, page 364.)
- L’Unef soutiendra les étudiants qui votent le blocage et qui votent la grève dans les universités. — (Jean-Baptiste Prévost, cité par l’AFP, octobre 2010)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Lieu uni et plat, couvert de gravier, de sable, le long de la mer ou d'une grande rivière. Les vagues se déploient sur la grève. La grève était couverte de débris. Absolument, La Grève, Place publique de Paris, située sur le bord de la Seine, devant l'Hôtel de Ville, où l'on faisait autrefois les exécutions et où se réunissaient les ouvriers sans travail en attendant d'être embauchés. Le coupable fut décapité en Grève, en place de Grève. Par extension, il signifie aujourd'hui Entente, accord des ouvriers d'un atelier, d'une profession, pour cesser leur travail jusqu'à ce qu'ils aient obtenu une augmentation de salaire ou certains autres avantages. Le droit de grève. Faire grève. Se mettre en grève. Faits de grève. Grève perlée.
Littré (1872-1877)
-
1Terrain uni et sablonneux le long de la mer ou d'une grande rivière.
Deux fois par jour la mer reçut ordre de se lever de nouveau dans son lit et d'envahir ses grèves
, Chateaubriand, Génie, I, IV, 4.Que j'aime à contempler dans cette anse écartée La mer qui vient dormir sur la grève argentée, Sans soupir et sans mouvement !
Lamartine, Harm. I, 10. -
2La Grève, place de Paris sur le bord de la Seine, à côté de l'hôtel de ville, où se faisaient les exécutions juridiques.
Et pour ses factions il n'ira point en Grève
, Régnier, Sat. X.Bien que les spectacles de la Grève ne soient pas de fort belles choses à mander à une personne de votre qualité, je vous dirai pourtant par pure stérilité de nouvelles, que l'on pend et roue ici tous les jours de la semaine
, Scarron, Œuv. t. I, p. 209.À la fin tous ces jeux, que l'athéisme élève, Conduisent tristement le plaisant à la Grève
, Boileau, Art p. II.Ange de Grève, voy. ANGE.
Faire grève, se tenir sur la place de Grève en attendant de l'ouvrage, suivant l'habitude de plusieurs corps de métiers parisiens (en ce sens on met un petit g).
Par extension du sens de se tenir sur la place en attendant de l'ouvrage, coalition d'ouvriers qui refusent de travailler, tant qu'on ne leur aura pas accordé certaines conditions qu'ils réclament. La grève des maçons, des charpentiers. Faire grève, se mettre en grève, abandonner les travaux en se liguant pour obtenir une augmentation de salaire.
- 3 Terme de maçonnerie. Le gros sable qui sert à faire du mortier.
- 4Nom donné aux bancs de sable qui se forment dans la Loire, et que le courant porte tantôt d'un côté, tantôt d'un autre.
HISTORIQUE
XIIe s. Il orent un vadlet en la greve trové, à cui un cheval unt pur uit deniers lué
, Th. le mart. 51.
XIIIe s. Maint ribaus ont les cuers si baus, Portans sas de charbon en Grieve, Que la poine riens ne lor grieve
, la Rose, 5065. Je voz donrai vingt tones de vin d'Auchoirre [Auxerre] por cent livres rendus en Greve à Paris
, Beaumanoir, XXXIV, 64.
XVe s. Il y a très mauvais pays à chevaucher, pour les graves
, Froissart, II, III, 11.
XVIe s. Une autre fois il se promenoit sur la greve le long de la marine…
, Amyot, Thémist. 35. Cette matiere gluante, de la quelle se bastit la grave et la pierre
, Montaigne, III, 219. Fait cardinal en greve [mis à mort sur la place de Grève]
, Cotgrave †
Étymologie de « grève »
Berry, grave, gravier ; génev. grave, endroit couvert de gravier ; provenç. grava ; vén. grava, lit d'un torrent ; grison, grava, greva, plaine de sable ; du radical grav ou grau qui se trouve dans le bas-breton grouan, sable, le kimry grou, et dans le sanscrit grāvan, pierre.
- (Nom commun 1) De l’ancien français grave, greve, du bas latin *grava (« sable, gravier »), probablement d’origine gauloise. Ce mot d’ancien français préserve deux significations distinctes : 1) une formation rocheuse de galets roulés, de graviers ou de sable, éventuellement déplaçable pour aménager une voie ou assécher une route 2) une vaste étendue, plage ou lande, au soubassement composé principalement de ces géo-matériaux. Ainsi par extension le terme apparaît dans la micro-toponymie des plages de sable, des landes ou des dunes sableuses, des successions de terrasses aux sols graveleux (les Graves en Gironde). Il n’est pas exclu que ces formations plus ou moins imposantes soient aussi influencées par le verbe ancien français graver, dans son sens second de « gravir » (le premier sens renvoyant à un déplacement ou enlèvement de matière, par exemple ” graver la cire »).
- (Nom commun 2) Première hypothèse (1805) : de faire grève, se tenir sur la place de Grève en attendant du travail, près de l’Hôtel de Ville à Paris, de l’ancien français greve. Deuxième hypothèse : de formes dialectales de l’ancien français grieve, du latin populaire grevis (« conflit, dommage ») ayant aussi engendré l’ancien français grief. Notons que grevis est la forme altérée de l’adjectif latin classique gravis (« lourd, pondéreux »). Ce dernier adjectif peut qualifier le transport des matériaux décrits par l’ancien français grave ou grève, ci-dessus.
- (Nom 3) (XIIIe siècle) .
Phonétique du mot « grève »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
grève | grɛv |
Fréquence d'apparition du mot « grève » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « grève »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « grève »
-
Confondant vitesse et précipitation, en utilisant une procédure d'urgence qui dépossède les partenaires sociaux et nous prive de nos prérogatives, le Gouvernement a mené à bien son entreprise de « criminalisation » de la grève. De nombreux gages ont été donnés aux « ultras », qui regrettaient ouvertement qu’on n'aille pas plus vite et plus loin dans l'interdiction des grèves ou dans la mise en place d'un service normal aux heures de pointe. Leurs tentatives de muscler le projet de loi n'auront pas été vaines : le dispositif sera bien étendu aux transports aériens et maritimes, l'article 12 est explicite.
Roland Muzeau, 2 août 2007, Assemblée nationale, dans le compte-rendu analytique. -
Les entreprises de transports seront obligées d'avoir un plan de transport minimum les jours de grève. Un salarié gréviste devra le déclarer deux jours avant. Les salariés non grévistes qui travaillent sur une autre ligne pourront aller travailler sur une ligne en grève. Les jours de grève ne seront pas payés. Au bout de huit jours de grève, il y aurait un scrutin à bulletin secret pour déterminer si une majorité des salariés est en faveur de ce conflit ou pas.
Nicolas Sarkozy, 20 juin 2007, L'Élysée, dans jdd sur TF1, paru 21 juin 2007. -
Nous savions déjà que ce texte n’avait pas pour objectif véritable de stimuler le dialogue social, ni d’assurer la continuité du service public dans les transports terrestres, laquelle est mise à mal non tant par les faits de grève – qui représentent moins de 3 % des causes de dysfonctionnements – que par la vétusté de certains matériels, l’état de délabrement d’une part importante du réseau et l’insuffisance des investissements de sécurité.
Jean Mallot, 2 août 2007, Assemblée nationale, dans le compte-rendu analytique. -
« Les démagogues font d’autant mieux leurs affaires qu’ils ont jeté leur pays dans la discorde », écrivait Ésope au VIe siècle avant Jésus-Christ…
Roland Muzeau, 2 août 2007, Assemblée nationale, dans le compte-rendu analytique. -
Conquête du mouvement ouvrier, reconnu à la Libération et consacré dans la Constitution, le droit de grève est une liberté fondamentale. Nul ne saurait le contester, et ce projet de loi ne le remet absolument pas en cause.
Christian Blanc, 2 août 2007, Assemblée nationale, dans le compte-rendu analytique. -
Le Concierge. — Dame ! monsieur le juge, je ne peux pas nier, mais c’est de la prison honorable.Le Juge. — Comment ?Le Concierge. — Oui, monsieur le juge, la première fois, j’étais alors valet de chambre, c’est pour avoir crié, le premier mai : « Vive la grève ! »Le Juge. — Vous étiez valet de chambre chez qui ?Le Concierge. — Chez M. Jaurès.Le Juge. — Ah ! bon, et votre deuxième condamnation ?Le Concierge. — C’est pour avoir crié sur le seuil de Sainte-Clotilde : « Mort aux vaches ! »
Maurice Blanc et Francis de Croisset — Arsène Lupin
Images d'illustration du mot « grève »
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Vidéos relatives au mot « grève »
Traductions du mot « grève »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | strike |
Espagnol | huelga |
Italien | sciopero |
Allemand | schlagen |
Chinois | 罢工 |
Arabe | يضرب |
Portugais | batida |
Russe | ударять |
Japonais | ストライク |
Basque | greba |
Corse | greva |
Antonymes de « grève »
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