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Frémir

Définitions de « frémir »

Trésor de la Langue Française informatisé

FRÉMIR, verbe intrans.

A.− [Le suj. désigne une chose]
1. Être agité d'un léger mouvement, généralement d'oscillation ou de vibration, qui produit un son faible, confus ou vibrant. La brise commençait de faire frémir les palmiers dans les jardins, leurs feuilles se froissaient avec un bruit d'acier (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 63).On abandonnait tout d'un coup cette sonorité sourde du névé qui frémissait toujours un peu sous les pieds (Giono, Batailles ds mont.,1937, p. 290):
1. ... Canivet allait administrer de la thériaque, lorsqu'on entendit le claquement d'un fouet; toutes les vitres frémirent, et, une berline de poste qu'enlevaient à plein poitrail trois chevaux crottés jusqu'aux oreilles, débusqua d'un bond au coin des halles. Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 175.
Spécialement
a) [En parlant d'un liquide] Être agité d'un léger frissonnement à l'approche de l'ébullition. Le thé, le café (...) Frémissent dans les bouilloires (Rimbaud, Dern. vers,1872, p. 152).
b) [En parlant de la mer] Commencer à s'agiter. J'ai vu le ciel se couvrir, la mer frémir et gronder, l'orage naître dans un coin du ciel (Dumas père, Comte Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 166).
2. P. ext.
a) [L'accent est mis sur le mouvement et/ou l'impression visuelle] Être agité d'un léger mouvement d'oscillation ou de vibration. Dans le marronnier rose, c'est un laisser-aller bourdonnant (...). L'ombre et le soleil s'y mêlent, des taches bleues, des taches dorées, qui ne cessent de bouger, de frémir, comme frémissent les feuilles innombrables (Genevoix, Rroû, 1931, p. 35). − ... Votre corps est comme de l'ambre; et je vois sur vos hanches frémir des reflets pareils à ceux de la soie (Giono, Poids du ciel,1938, p. 10):
2. ... comme c'est étrange, tout tremble. L'horizon tremble. Les voiles de l'estrade frémissent. Un frisson − regardez − court dans la peau de Cantaor. Mon Galgo − regardez − a un spasme qui ne s'arrête jamais, même quand il dort, dans le muscle de la cuisse postérieure droite : on croirait le clignotement éternel de la mer. Et à cette heure, vous le savez, les taureaux frissonnent du flanc contre les mouches. Montherl., Bestiaires,1926, p. 419.
[Le suj. désigne une lumière] Scintiller faiblement, vaciller. [Les] flammes des cierges (...) frémissent et pâlissent autour du catafalque en plein jour (Barrès, Cahiers,t. 9, 1912, p. 418).
PARAD. Onduler, palpiter, plier, trembler, tressauter, vibrer et frémir.
b) [L'accent est mis sur la vibration sonore et/ou l'impression auditive]
[Le suj. désigne le son, la source du son; gén. suivi d'un compl. de lieu] Retentir en produisant un son faible, confus ou d'une sonorité vibrante. Une cloche, une corde frémit. Les cymbales frémissent, le trombonne mugit (Gautier, Italia,1852, p. 8).Dans les arbres, dans les fleurs, frémissaient les mélodies (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 68).
[Constr. avec un compl. prép. de désignant le son, la source du son; le suj. désigne un lieu] Retentir de. Ils partent [les bergers] : l'air frémit de sons mélodieux, L'hymne de la naissance est chanté par les cieux (Delille, Paradis perdu,1804, p. 343).
PARAD. Bruire, murmurer et frémir.
3. Littér. [Le suj. désigne une réalité non perceptible] S'animer, être animé d'une vie secrète. Le granit cherche à voir son maître, le rocher sent la statue en lui frémir et s'ébaucher (Hugo, Légende,t. 4, 1877, p. 497).Nous sentions frémir en nous des extases, des désirs, des aspirations étranges (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Modèle, 1883, p. 424).Une sensibilité obscure frémit dans ce que nous appelons les choses, et cette sensibilité ne diffère de la nôtre que par le degré (Bourget, Ét. angl.,1888p. 227).
B.− [Le suj. désigne un être animé, un ensemble d'êtres animés ou une partie du corps]
1. Frémir de qqc.
a) [Le compl. prép. de désigne une sensation ou un sentiment] Trembler de, éprouver vivement. Au bruit de tes ailes de flamme Je frémis d'une sainte horreur... (Lamart., Médit.,1820, p. 121).Il [le coureur de bronze] palpite, il frémit d'espérance et de fièvre, Son flanc halète... (Heredia, Trophées,1893, p. 52).« La mobilisation n'est pas la guerre... » − « Vous entendez, Jacques », souffla Jenny, d'une voix qui frémissait d'espoir (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 611):
3. À force de lui presser le bouton, de la persécuter d'horribles prières et d'extravagantes menaces, j'arrachais à ma toute chère des aveux qui me faisaient frémir de rage, de honte et de volupté : je me faisais initier aux affreux mystères de ses amours anciennes... Milosz, Amour. initiation,1910, p. 106.
SYNT. Frémir d'aise, d'angoisse, de désir, d'émotion, d'épouvante, d'impatience, d'indignation, de joie, de peur, de plaisir.
Rem. Le subst. introd. par de n'est pas précédé de l'art. ou est précédé de l'art. indéf. un/une et suivi d'un adj. Ce compl. ne peut être remplacé par un pronom.
b) [Le compl. prép. de (ou plus rarement à, devant ou sur (vieilli), infra rem.) est un subst. ou un inf. désignant un fait réel ou possible] Ressentir vivement (avec indignation, peur, plaisir, etc.). Tout l'auditoire a frémi de son intrépidité, et une rumeur sourde a couru parmi les pairs et dans les tribunes (M. de Guérin, Corresp.,1830, p. 37).Mais à peine avais-je parlé que je frémis de ma bêtise. (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 1, 1870, p. 461):
4. En rentrant, j'ai senti un grand besoin de manger d'un pâté de venaison et de boire du vin blanc; mes lèvres en frémissaient et mon gosier séchait. Oui, j'en étais malade. Flaub., Corresp.,1856, p. 114.
[Avec un infinitif] Ressentir vivement le fait, la pensée de, que. Vous eussiez frémi de voir ces faces humaines, aux yeux caves et cernés qui semblaient ne rien voir (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 190).Un instant suspendue entre le ciel et les abîmes, j'ai frémi d'être forcée de me retourner pour revenir sur mes pas (Sand, Lélia,1839, p. 491).
Rem. 1. Autres constr. prép. a) Frémir à. Il frémissait aux dénoûments nocturnes interrompus par la froide épée d'un mari (Balzac, op. cit., p. 20). Je frémis à songer que, plus tard, quelque Taine jugera notre société d'après les pièces de Bernstein et de Bataille (Gide, Journal, 1918, p. 658). b) Frémir devant. Je frémis devant le degré où je puis être impitoyable (Du Bos, Journal, 1927, p. 292). c) Frémir sur (vieilli). Je gagnai mon gîte à pas redoublés, frémissant sur le danger que je venais de courir (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 280). 2. Le compl. est gén. déf. et peut être pronominalisé.
c) [Constr. avec les 2 compl. prép. (supra)] Comment l'homme peut-il les manger impitoyablement ces charmants animaux qui le caressent jusqu'au moment où il leur plonge le couteau dans la gorge? de grands philosophes en ont frémi d'horreur (Dusaulx, Voy. Barège,t. 1, 1796, p. 163).J'en frémis de joie, de ton amour (Flaub., Corresp.,1846, p. 396).
2. [P. ell. des compl. prép.]
a) [Le suj. désigne une partie du corps] Être agité d'un léger tremblement (provoqué par une sensation ou un sentiment). (Quasi-)synon. palpiter.Les naseaux [du taureau] frémissaient, pleins d'une eau opaline comme les trous qu'on fait dans les plages (Montherl., Bestiaires,1926, p. 526).Ses yeux s'ouvrirent, démesurés. Sa bouche frémit. Et soudain elle poussa un grand cri (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 459):
5. ... Jenny se mit à trembler. Elle regardait fixement le tapis. Les coins de sa bouche frémissaient imperceptiblement. Jacques retenait son souffle, en proie à un bouleversement que, une minute plus tôt, il n'eût pas cru possible. Ils relevèrent les yeux en même temps. Leurs regards se heurtèrent; une même stupeur, une même angoisse, dilataient leurs prunelles. Martin du G., Thib.,Été 14, 1936p. 168.
Rem. Frémir de + subst. désignant et qualifiant le frémissement. La baigneuse bougeait, le ventre avait frémi d'une onde légère (Zola, Œuvre, 1886, p. 244).
b) [Le suj. désigne un être animé; avec ou sans idée de tremblement physique] Ressentir vivement un trouble physique et/ou émotif. Pâlir et frémir; frémir de tout son corps, de tous ses membres. Quasi-synon. frissonner.Les derniers grondements des basses (...) firent frémir les auditeurs jusque dans leurs cheveux (Balzac, Langeais,1834, p. 203).Le cheval frémissait, hennissait, piétinait, s'impatientait, levait le pied... (Ponson du Terr., Rocambole,t. 5, 1859, p. 250).J'ai frémi pour vous en voyant la position dans laquelle vous vous êtes trouvé (Tocqueville, Corresp.[avec Gobineau], 1859, p. 299).
Loc. (marquant le haut degré de l'indignation, la peur). C'est à faire frémir, [subst.] + à faire frémir. Une princesse Palatine, duchesse d'Orléans, nous écrivant de Versailles des crudités à faire frémir (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 2, 1862, p. 361).L'état de délabrement physique, et surtout moral, dans lequel a pu tomber ce pauvre petit, sans qu'il y paraisse à vos yeux, mais c'est à faire frémir! (Martin du G., Thib.,Pénitenc., 1922, p. 730).
Prononc. et Orth. : [fʀemi:ʀ], (il) frémit [fʀemi]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 « s'agiter, vibrer, retentir (vent, arbres, armes) » (Roland, éd. J. Bédier, 3484); 1remoitié xiies. en parlant d'une pers. (Psautier de Cambridge, 34, 17 ds T.-L. : fremisseient encuntre mei ot lur denz [frendebant contra me deatibus suis]); ca 1160 id. « s'agiter convulsivement sous l'empire d'une émotion, de la peur » (Eneas, 1233, ibid.). Du lat. vulg. *fremīre, class. fremĕre « faire entendre un bruit sourd, retentir, murmurer, frémir ». Fréq. abs. littér. : 2 391. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 439, b) 3 484; xxes. : a) 3 682, b) 2 296. Bbg. Quem. DDL t. 2.

Wiktionnaire

Verbe - français

frémir \fʁe.miʁ\ intransitif 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. Faire entendre une succession de petits bruits, de tremblements.
    • Le vent frémit dans le feuillage. La mer frémit.
    • Tandis que le feuillage frémissait et que les joncs sifflaient. - Flaubert
  2. (Cuisine) En parlant d’un liquide, être presque en ébullition, et produire un son léger.
    • L’eau frémit dans la bouilloire.
  3. Faire entendre des vibrations.
    • Une cloche qui frémit.
  4. Être pris d’une sorte de tremblement causé par la surprise, la peur, le froid.
    • Un cheval qui frémit au bruit du canon.
    • Buckingham demeura une minute haletant. Pendant cette minute, on vit ses lèvres trembler, ses joues frémir, ses yeux vaciller, comme dans le délire. — (Alexandre Dumas, Le Vicomte de Bragelonne, 1847, Michel Lévy frères, page 251)
  5. (Figuré) Être en proie à une vive agitation, sous l’effet de quelque sentiment, de quelque passion.
    • Ce n'est qu’en frémissant qu'il posait le pied dans un bateau, ce véhicule nautique fût-il assuré par une traille à roulettes. — (Castil-Blaze, Étienne Nicolas Méhul, dans la Revue de Paris, 1834, vol.1, p.22)
    • J’ai frémi plus d’une fois en lisant dans un magazine féminin la version « métropolitaine » d’une recette créole. On croirait qu’il suffit de mêler lait de coco, tomates et piment pour obtenir un curry ! Il faut aussi du temps, beaucoup de temps. — (Françoise Vergès, À vos mangues !, traduction de Dominique Malaquais, dans Politique africaine, 2005/4, n° 100, p. 321)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FRÉMIR. v. intr.
Faire entendre une succession de petits bruits, de tremblements. Le vent frémit dans le feuillage. La mer frémit. En parlant d'un Liquide qui va bouillir, L'eau frémit dans la bouilloire. Il signifie aussi Faire entendre des vibrations. Une cloche qui frémit. Il signifie aussi Être pris d'une sorte de tremblement causé par la surprise, la peur. Un cheval qui frémit au bruit du canon. Il signifie figurément Être en proie à une vive agitation, sous l'effet de quelque sentiment, de quelque passion. Frémir de colère, d'indignation, d'horreur.

Littré (1872-1877)

FRÉMIR (fré-mir) v. n.
  • 1Produire un bruit par l'agitation de ce qui a beaucoup de parties. J'entends frémir les flots irrités. Le feuillage frémit.

    Il se dit, par extension, de tout grand bruit. S'il querelle les vents, ils n'osent plus frémir, Rotrou, St Genest, III, 2. La discorde en fureur frémit de toutes parts, Racine, Esth. Prologue. Mais l'airain menaçant frémit de toutes parts, Racine, Athal. IV, 5. Dans les combats, ils [les phoques] rugissent et frémissent comme le lion, et enfin dans la joie et après la victoire ils font un petit cri aigu qu'ils réitèrent plusieurs fois de suite, Buffon, Quadrup. t. XI, p. 193, dans POUGENS. Comme un homme sauvé du naufrage sur un rocher, je contemple de ma solitude les orages qui frémissent dans le reste du monde, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg.

  • 2Éprouver un mouvement de vibration qui produit un frémissement léger, un faible murmure. Terre, frémis d'allégresse et de crainte, Racine, Esth. III, 9. On sait que, si dans le même instrument il y a plusieurs cordes à l'unisson ou qui fassent leurs vibrations dans le même temps, si l'on pince une de ces cordes, toutes celles qui seront à son ton frémiront à la fois, Bonnet, Ess. psychol. chap. 25.

    Il se dit aussi de l'eau qui murmure et s'agite avant de bouillir. L'eau ne tardera pas à bouillir, elle frémit déjà.

    La mer frémit, elle commence à s'agiter.

  • 3 Fig. Éprouver un tremblement, une sorte de vibration intérieure par l'effet de la crainte, de l'horreur, de la colère. Nous fait frémir le cœur, nous tire de nous-mêmes, Régnier, Sat. XVI. Je ne puis, sans frémir, parler des auteurs d'un si exécrable attentat, Vaugelas, Q. C. liv. VI, dans RICHELET. Et la seule pensée en fait frémir d'horreur, Corneille, Cinna, IV, 6. D'où vient que tu frémis et que ton cœur soupire ? Corneille, Poly. II, 1. Même l'on dit que l'ouvrier [le statuaire] Eut à peine achevé l'image, Qu'on le vit frémir le premier Et redouter son propre ouvrage, La Fontaine, Fabl. IX, 6. Son nom seul fait frémir nos veuves et nos filles, Racine, Andr. I, 2. J'aime à vous voir frémir à ce funeste nom, Racine, Phèd. I, 3. Ah ! combien frémira son ombre épouvantée ! Racine, ib. IV, 6. Il faut des châtiments dont l'univers frémisse, Racine, Esth. II, 1. Qu'ils pleurent, ô mon Dieu, qu'ils frémissent de crainte, Ces malheureux qui de ta cité sainte Ne verront point l'éternelle splendeur, Racine, Athal. II, 9. Mais d'où vient que mon cœur frémit d'un saint effroi ? Racine, ib. III, 7. …trop au-dessus d'eux, je leur puis pardonner De frémir sous le joug que je veux leur donner, Voltaire, M. de Cés. I, 4. Plusieurs protestants étaient à table ; les uns se plaignaient amèrement [à la révocation de l'édit de Nantes], d'autres frémissaient de colère, Voltaire, l'Ingénu, 8. Les anciens ne s'étaient pas contentés de faire du cygne un chantre merveilleux ; seul entre tous les êtres qui frémissent à l'aspect de leur destruction, il chantait encore au moment de son agonie, et préludait par des sons harmonieux à son dernier soupir, Buffon, Ois. t. XVII, p. 39, dans POUGENS. Mon cœur frémit de joie, Ducis, Macbeth, II, 3. Elle frémit de tous ses membres, et sûrement l'approche de l'échafaud ne lui aurait pas causé plus d'effroi, Staël, Corinne, XVI, 3.

    Il se dit avec de et un infinitif. Et déjà, tout confus, croyant midi sonné, En soi-même frémit de n'avoir pas dîné, Boileau, Lutr. IV. Honteux et frémissant de vous interroger, Voltaire, Tancr. III, 4.

    Fig. Je vois que sa vertu frémit de leur fureur, Racine, Brit. IV, 3. Bassesses dont votre orgueil frémit en secret, Massillon, Carême, Culte. Lorsqu'elle [la magistrature japonaise] a fait exposer les femmes nues, elle a fait frémir la pudeur, Montesquieu, Esp. XII, 14. On m'en a envoyé des morceaux indignement falsifiés qui font frémir le bon goût et la décence, Voltaire, Lett. Richelieu, 26 mai 1755.

    Cela fait frémir la nature, se dit de ce qui cause beaucoup d'horreur. Un spectacle à faire frémir la nature.

HISTORIQUE

XIIe s. Pur quei fremirent les genz, et li pople purpenserent vaines coses ? Liber psalm. p. 1. Paien fremissent, l'ost est espoentée, Ronc. p. 66. [Il] Voit toute l'ost à une voiz fremir, ib. p. 155. De la manace Deu puet altrement fremir Quiqu'unques…, Th. le mart. 91. Quant il l'oï, la char l'en prist tute à fremir, ib. 35. Nos savons ke les lenges [langues] des anceles fremissent quant la dame n'i est mie, Job, p. 496.

XIIIe s. Sachiés qu'il n'i ot si hardi à qui la char ne fremesist, Villehardouin, LXI. Quant l'entendi la vieille, de la paour fremist, Berte, XCI. Si te fremira tous li sans, Parole te faudra et sens, Quant tu cuideras commencier, la Rose, 2407. Mais li chevaler Jhesu Crist N'out poür, ne ne se fremist, Marie de France, Purgatoire, 379.

XIVe s. Le pueple fermisoit et se douloit de leur servitude, Bercheure, f. 12. Prenez de l'eau et mettez fremir [sur le feu jusqu'à ce qu'elle frémisse], Ménagier, II, 5.

XVe s. Qui donc vit fremir gens et appeler l'un l'autre, et querir piece de terre pour mieux loger… voir pust grand triboulement, Froissart, I, I, 162. Le roi qui tout fremissoit d'ire et de mautalent…, Froissart, I, I, 289.

XVIe s. Ils s'offensent de ceux [animaux] qui hurlent, ou qui buglent et fremissent, ou qui ont une hydeuse et triste mine à les voir, Amyot, De la tranq. d'âme, 40. Il faut qu'il [le philosophe] fremisse planté au bord d'un precipice, Montaigne, II, 20.

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Étymologie de « frémir »

Du latin fremere (« faire entendre un bruit sourd, retentir, murmurer, frémir »), devenu *fremīre en latin vulgaire.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Berry, vrombi, en parlant d'une toupie : ma toupie vrombit ; prov. fremir ; port. fremir ; ital. fremire ; du lat. fremĕre, par changement de conjugaison, fremīre, puis passage à une conjugaison inchoative en isco, fremisco ; comparez le grec βρέμειν et le sanscrit bhram, produire un bourdonnement. Mais l'ancienne langue avait aussi un dérivé direct de fremĕre qui était freindre, comme geindre, de gemere. Elle avait aussi, à côté de fremir, un verbe fremier auquel elle donnait une signification très semblable, mais qui, venant de formicare, fourmiller, s'était rapproché de frémir, par assimilation : La roÿne saut sus, si prent à fremier, Berte, LXXXVII.

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Phonétique du mot « frémir »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
frémir fremir

Évolution historique de l’usage du mot « frémir »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « frémir »

  • Je frémis en le racontant. Virgile en latin Publius Vergilius Maro, L'Énéide, II, 204
  • Le Rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. De Gérard de Nerval / Aurélia , 
  • La sainteté me fait frémir, cette ingérence dans les malheurs d'autrui, cette barbarie de la charité, cette pitié sans scrupules... De Emil Michel Cioran / Syllogismes de l’amertume , 
  • Le ton est donné. Rien ne sera épargné à Jean Castex. « Métayer de circonstance » pour Mélenchon. « Croque-mémé » pour Bourdin. Voilà pour la mise en bouche. Attention tout de même, parfois le cave se rebiffe. Sur le fond, le pire du pire n’est jamais sûr. N’empêche, qu’il soit sanitaire, économique ou social, le bulletin météo a de quoi faire frémir. Le premier intéressé convient, tout en euphémisme, du « contexte particulier » de sa prise de fonction. Faute d’état de grâce, c’est un état de siège dont le locataire de Matignon doit desserrer l’étau. Si son phrasé à l’accent rocailleux offre au leader de LFI le loisir « de voir pousser les arbres », la méthode Castex, elle, se profile. C’est en expert du meccano social qu’il investit le terrain tentant d’en bouger méticuleusement les lignes. Au Ségur de la Santé, il déboule et pose un milliard de mieux sur la table, portant à 7 Mds les crédits pour l’hôpital. Gaulliste planificateur, il confirme le retour aux plans quinquennaux que Bayrou pourrait piloter. Enfin, son expertise et ses qualités d’écoute ne seront pas de trop pour ramener les partenaires à la table de la réforme des retraites. Pour une refonte systémique, mais aussi paramétrique. C’est qu’entre-temps le Covid a fait plonger les comptes, et le Conseil d’orientation des retraites chiffre à près de 30 Mds € le déficit des régimes. Soit sept fois plus qu’attendu. Sauf que syndicats et patronats lui feront dès aujourd’hui remarquer que si la réduction des dettes reste une priorité, la relance de l’activité demeure l’urgence absolue. De surcroît personne n’a envie de rouvrir les hostilités. Et pour cause, avec près de 200 PSE en quatre mois, 30 000 emplois sont sur la sellette. Alors que s’élancent les premiers cortèges – Nokia, Airbus, Sanofi - préfigurant la vague, la rentrée promet du fil à retordre à l’exécutif. Le casting du remaniement suscite pour l’heure l’incrédulité des Français. Sans doute le manque de notoriété de Castex n’y est pas étranger. Un mal pour un bien. Parfait inconnu, cela minimise au moins le risque de décevoir. , Politique | Du fil à retordre
  • EnquêteEncore fermés pour cause de pandémie, certains lieux de la nuit se changent en espaces de restauration. Une façon de sauver les établissements tout en se réinventant, avec des assiettes qui font frémir les papilles. Le Monde.fr, « On se dirige vers des nuits pour gens sages » : quand les night-clubs dressent les tables
  • Vous le savez, la part de ventes physiques se tarit d'année en année. En cause, l'avènement du tout digital et l'aspect pratique des boutiques en ligne proposées par Sony, Microsoft et Nintendo. Il y a un an, Capcom annonçait ainsi avoir atteint un taux de 53% de ventes dématérialisées - un chiffre qui faisait déjà frémir de nombreux puristes. Si vous êtes un grand défenseur des achats en boîte, accrochez-vous, il est désormais question de 80%. Les cadres ont en effet annoncé la nouvelle lors d'une récente session de question / réponse avec les investisseurs en parlant simplement d'une "période actuelle". Jeuxvideo.com, Capcom : 80% des ventes sont dématérialisées - Actualités - jeuxvideo.com
  • Jacques Sirgent, passionné de vampires, a ouvert cet étonnant musée privé qui pourrait faire frémir les âmes les plus sensibles. Ce cabinet de curiosités regroupe livres et accessoires pour en apprendre davantage sur l'origine des légendes monstrueuses. Vanity Fair, Art : Les musées les plus insolites en France
  • Je frémis en le racontant. Virgile en latin Publius Vergilius Maro, L'Énéide, II, 204
  • Le Rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. De Gérard de Nerval / Aurélia , 
  • La sainteté me fait frémir, cette ingérence dans les malheurs d'autrui, cette barbarie de la charité, cette pitié sans scrupules... De Emil Michel Cioran / Syllogismes de l’amertume , 
  • N’empêche, qu’il soit sanitaire, économique ou social, le bulletin météo a de quoi faire frémir. , Politique | Du fil à retordre
  • Une façon de sauver les établissements tout en se réinventant, avec des assiettes qui font frémir les papilles. Le Monde.fr, « On se dirige vers des nuits pour gens sages » : quand les night-clubs dressent les tables

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Traductions du mot « frémir »

Langue Traduction
Anglais shudder
Espagnol estremecimiento
Italien brivido
Allemand schaudern
Chinois 不寒而栗
Arabe يرتجف
Portugais estremecimento
Russe содрогаться
Japonais 身震い
Basque hotzikara
Corse timore
Source : Google Translate API

Synonymes de « frémir »

Source : synonymes de frémir sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot frémir au Scrabble ?

Nombre de points du mot frémir au scrabble : 10 points

Frémir

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