« Je suis arrivé deuxième à la course. Je suis le second Consul. »
Qui ne s’est jamais demandé quelle était la différence entre « second » et « deuxième » ? Voici une des subtilités de la langue française que me la fait aimer d’autant plus. Pas vous ? Peut être serez-vous du même avis après avoir découvert la différence.
Voici quelques éclaircissements pour connaître la différence entre « second » et « deuxième », ainsi que les débats à propos de ce point grammatical.
On écrit « second » ou « deuxième » ?
Règle : la règle communément admise et partagée par l’Académie française est d’écrire « second » lorsqu’il n’y a que deux éléments et pas de troisième dans votre énumération. Si vous parlez du deuxième élément d’une série allant au delà de deux, alors écrivez « deuxième ».
Exemples : Je suis arrivé deuxième à la fête (je suis arrivé deuxième et il y a d’autres personnes qui vont arriver après moi) ; je suis arrivé second au rendez-vous (je suis arrivé après la première personne et il n’y a pas d’autres individus qui vont arriver au rendez-vous).
Toutefois, l’Académie française précise que cette distinction n’est pas obligatoire. Il y a cependant certaines expressions où « second » ou « seconde » (forme féminine) doivent être préférés comme :
-« Seconde main », « seconde nature », etc. ainsi que le cas fameux de « Seconde Guerre mondiale« , la troisième n’existant pas encore, et espérons n’existera jamais…
-Lorsque second fait l’objet d’un emploi substantivé : « le second du navire ».
Par ailleurs, on écrira toujours « deuxième » pour les nombre ordinaux complexes :
-« trente-deuxième », « soixante-deuxième » etc.
Quelques usages connus de « second » et « deuxième » ?
Comme nous venons de le voir, l’usage de « second(e) » ou « deuxième » reste plutôt libre. Voici quelques exemples de tous les jours pour montrer la diversité d’usage de l’un et de l’autre :
-La SNCF utilise à la fois « seconde classe » et « deuxième classe » même s’il n’y a pas de « troisième » classe dans le train.
-Au lycée français, il est question de la « classe de seconde » qui pourtant se situe entre la troisième et la première classe.
-Lors du Tour de France, Raymond Poulidor, qui n’a jamais pu gagner la course, était surnommé « l’éternel second » alors qu’il y avait bien plus de deux participants.
Voici maintenant quelques exemples littéraires montrant encore une fois la diversité d’usage de « deuxième » et « second » :
- À ce second orateur, un troisième succéda, qui remercia les deux autres d’avoir si bien tracé ce qu’il appela la théorie de leur programme (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1210) ;
- La Constitution nomme Premier Consul le citoyen Bonaparte (…) ; second Consul le citoyen Cambacérès (…) ; et troisième Consul, le citoyen Lebrun (Constitution de l’an VIII, 1799 ds Doc. hist. contemp., p. 94) ;
- Je traverse deux pièces dont la seconde assez vaste, et me trouve dans une troisième plus vaste encore (Gide, Journal, 1925, p. 85) ;
- Sidonie (…) riait de tout son cœur (…), heureuse d’être descendue des troisièmes ou des secondes, ses places d’autrefois, à ces belles avant-scènes ornées de glaces (A. Daudet, Fromont jeune, 1874, p. 102) ;
- M. Arnauld (…) à quatre-vingts ans (…) soutint magnifiquement les quatre thèses voulues : la première appelée Sorbonnique (…) ; la seconde dite Mineure ordinaire (…) ; la troisième, Majeure ordinaire (…) ; et la quatrième et dernière, appelée l’acte de Vesperies… (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 18) ;
- Un camarade s’engagea, puis un second, puis un troisième (Saint-Exup[éry]., Terre [des] hommes, 1939, p. 249) ;
- Nous passions devant des portes où était inscrit : quatrième, troisième, second bureau (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 96) ;
- Papa prit des billets de troisième classe. Sur les lignes régionales du Craonnais, nous montions en seconde, mais ici nous n’avions pas à craindre la rencontre de relations mondaines, que cette économie eût étonnées(H. Bazin, Vipère [au poing], 1948, p. 220).
- Moi, la seconde personne de la Trinité, et le Père sur ses deux pieds en la personne de son Fils (Claudel, Visages radieux, 1947, p. 788) ;
Enfin, on notera que l’adjectif « second » est plus ancien que « deuxième », même si ce dernier semble de plus en plus utilisé :
Source: Google Ngram
Pour conclure, vous pouvez utiliser les deux formes sans faire d’erreur, à part pour les quelques exceptions mentionnées ci-dessus. Mon avis personnel est que la distinction peut apporter un apport d’information utile au lecteur.
N’hésitez pas à consulter les autres articles pour maîtriser toutes les difficultés de la langue française et ne plus commettre d’erreurs.
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Ce qui est navrant, c’est d’utiliser l’expression bâtarde «deuxième et dernier» (quand ce n’est pas « second et dernier »), alors qu’il existe un simple mot qui résume tout ça…
Mais, d’autre part, comme l’on utilise à tort et à travers, le mot « second », l’auditeur se demande quand même s’il n’y aurait pas finalement un troisième, voire davantage…
Des formules figées comme « éternel second » sont le plus souvent le fait de commentateurs sportifs qui ont « brossé » leur scolarité.
Eternel second sonne mieux qu’éternel deuxième, et je pense que c’est employé pour évoquer le duel perpétuel entre deux sportif, comme Poulidor et Anquetil.
J’apprécie que la langue française permette de telles subtilités, j’apprécie moins quand des personnes sûres de leur savoir, pour ne pas dire pédantes, me reprennent en m’expliquant par exemple que je n’habite pas au deuxième étage puisqu’il n’y a pas de troisième !
La seconde classe est employée à la SNCF car auparavant, il y avait bien une 3ème classe avec des bancs en bois pour les classes populaires.
Merci pour cette précision, je ne connaissais pas cette histoire.
À bientôt,
Nicolas.
C’est justement ce que j’allais dire (par écrit…).
A part les historiens du chemin de fer, on ne doit plus être très nombreux à pouvoir en témoigner.
On parle de second lorsqu’il n’ y a pas de troisième; alors pourquoi dans la bible pendant l’énumération On peut dire le premier , fils de David , le second , le troisième etc.. on est arrivé jusqu’au sixième… là je ne comprends pas et pourtant la bible est l’un de livre vérifié par les éminents docteurs en théologie, les hommes intelligents Etc,. Mais ils ont laisser ça comme ça je peux savoir comment cela s’explique ? Vous pouvez voir ça dans cet extrait ( 2 Samuel 3:1-5) que Dieu bénisse tous ceux qui liront ce texte !
La Bible n’est pas formellement un livre mais un recueil de livres. Les écrits choisis pour composer la Bible actuelle ne l’ont pas été parce que c’était la parole de ‘dieu’ mais parce qu’ils étaient les plus cohérents afin de pouvoir asseoir une propagation de la religion qui soit plus homogène. La plupart des livres mis de côté sont soit qualifiés d’apocryphes soit du au diable ou à quelques malveillance humaine. Du moins c’est ce qu’on peut trouver en cherchant sur les origines de la Bible et son contenu. Les traductions de la Bible de l’araméen par exemple l’ont été par des gens ordinaires ce qui donne des textes ordinaires, rarement avec le génie que beaucoup attribuent à leur origine. Certains scribes étaient instruits (!) suffisamment pour reconnaître les signes et symboles et pouvoir les retranscrire mais certains étaient aussi un peu plus connaissant sans pour cela obligatoirement atteindre un niveau de bilinguisme de qualité. Par exemple, traduire un terme au pluriel (Elohim) par un terme singulier (Dieu) n’est certainement pas une preuve de grande honnêteté. Je ne parlerai pas du reste. En plus, l’usage et le lexique ont changé avec le temps comme toute langue sur Terre.
Bonjour,
Pour un livre, il me semble bien que l’on dit : Chapitre second. Rares sont les ouvrages avec seulement deux chapitres. Non ?
CCeci expliquant cela , ceci etant l’histoire .
–Le 3 juin 1956, la SNCF supprimait la troisième classe dans ses trains !!
aussi , aujourd’hui nous avons les secondes classes et avant la deuxième classe.
–Poulidor oui l’éternel second par rapport à Jaques Anquetil, la rivalité entre Anquetil et Poulidor a passionné et divisé les Français, jusqu’à en faire un « point d’orgue des années soixante dépassant presque le cadre sportif »
__Quand à la classe de seconde, la troisième étant la fin du cursus collège et la seconde l’entrée au lycée puis par rapport à la première ! puis la Terminale .
Bien à vous
Mon prof m’a dit qu’il faut prononcer « se gon » pas « ce con »! 🙂