« Chariot » ou « charriot » ?
Le doublement (ou non) des consonnes est à l’origine de nombreuses erreurs en français. Dans cet article, on s’intéresse au cas de « chariot » Je vous explique tout pour éviter les confusions.
On peut écrire « chariot » ou « charriot »
Règle : on peut écrire les deux. Si « chariot » avec un « r » est l’orthographe traditionnelle, la réforme de l’orthographe de 1990 accepte désormais également « charriot » avec deux « r ».
Ce doublement de la consonne « r » fait partie des « anomalies » corrigées par la réforme de 1990. Ces anomalies sont des rectifications proposées par l’Académie française en 1975 qui ont été reprises et complétées par des rectifications du même type.
Ainsi on trouve plusieurs doublements de consonnes dans le rapport de la réforme :
- charriot (au lieu de chariot)
- cahutte (au lieu de cahute)
- bonhommie (au lieu de bonhomie)
- boursoufflure (au lieu de boursouflure)
- combattif (au lieu de combatif)
- etc.
Définition de chariot : désigne d’abord un véhicule à quatre roues, motorisé ou non, destiné au transport de charges diverses. Par analogie, désigne la plate-forme montée sur roues, conçue pour faciliter le chargement et le transport. Voir toutes les définitions >
Le mot « chariot » vient du verbe « charrier », diminutif de « char », du latin carrus, lui-même issu du gaulois carros.
Exemples :
- L’enfant transporte ses jouets à l’aide d’un petit chariot. (on peut aussi écrire « petit charriot »)
- Il pousse son charriot rempli de courses. (on peut aussi écrire « son chariot »)
Usage de « chariot » et « charriot »
À noter que l’orthographe « charriot » avec deux « r » est fréquentes dans les premiers écrits en français (XVIe siècle). Elle perdure jusqu’au XXe siècle, avec un pic d’usage à la fin du XVIIIe siècle. C’est sans doute l’une des raisons qui ont poussé l’Académie française à proposer le doublement de consonne, présent par ailleurs dans l’origine latine carrus.
Cependant, sans surprise, l’orthographe traditionnelle reste la plus utilisée de nos jours. La réforme de 1990 ne semble pas raviver l’usage de « charriot » :
Exemples d’usage dans la littérature
Peu avant le coucher du soleil, les hommes qui flânaient devant le magasin virent arriver, de la route du Sud, un chariot couvert tiré par des mulets et suivi d’une ribambelle de choses évidemment vivantes qui se profilaient sur le soleil à l’horizon et qui semblaient avoir été déchirées de panneaux d’affichage, disons d’affiches de cirque, de tailles et de couleurs variées et attachées à l’arrière du chariot, faisant corps avec lui…
William Faulkner, Le Hameau
— Le voici, dit le gentilhomme. Et, ouvrant une fenêtre, il montre aux bourgmestres un grand chariot arrêté sur la place à la porte de la maison de ville.
Victor Hugo, Le Rhin
— Ô seigneur, dirent-ils, l’on se meurt ici auprès tant que le charriot court par les rues.
François Rabelais, Pantagruel
À La Brévine, les voitures fermées sont inconnues (et dans presque tout le pays) ; il y a le petit charriot pour l’été, et le traîneau pour l’hiver.
André Gide, Correspondance avec sa mère
Pour aller plus loin et continuer à explorer les subtilités de la langue française, découvrez l’orthographe de « professionnel » et « personnel ».
