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Verdure

Variantes Singulier Pluriel
Féminin verdure verdures

Définitions de « verdure »

Trésor de la Langue Française informatisé

VERDURE, subst. fém.

A. −
1. Couleur verte des organes végétatifs, des végétaux chlorophylliens. Verdure des prairies, des prés. Nous attribuons nos affections à ses couleurs [de la fleur]: l'espérance à sa verdure, l'innocence à sa blancheur, la pudeur à ses teintes de roses (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 208).Le printemps (...) se ralentit déjà; la poésie intérieure prend une teinte pâle comme les gazons qui passeront bientôt de leur verdure triomphante à ce jaune aride et brûlé dont l'ardente saison les frappera (M. de Guérin, Corresp., 1834, p. 141).
2. Couleur d'une chose naturellement verte ou teinte en vert. L'eau avait bleui les murailles, raviné les verdures du crépi (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 173).Ma mère (...), dans sa robe de verdure mousseuse ornée d'une fleur mauve (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 10).
B. −
1.
a) Ensemble des organes végétatifs qui deviennent verts au printemps ou qui restent verts. Verdure éternelle, naissante, nouvelle; verdure foncée, noire, pâle, sombre, tendre; douce, fraîche, jeune verdure. L'émotion de la vie nouvelle ne commence pas pour nous quand toute la nature se couvre de la verdure uniforme des végétations vulgaires. Elle commence quand nous voyons le chêne, du feuillage ligneux de l'autre an (...), arracher sa feuille nouvelle; quand l'orme (...) nuance d'un vert léger la délicatesse austère de ses rameaux aériens (Michelet, Oiseau, 1856, p. 164).Les belles verdures des arbres levaient leurs masses régulières, ruisselantes de sève, comme acides à l'œil. (...) de partout d'en haut venait (...) le même grand flot de feuillages (Ramuz, A. Pache, 1911, p. 210).
P. méton. Printemps. Un vieillard qui aura cent ans à la verdure prochaine (Feuillet, Scènes et com., 1854, p. 121).
Au fig. [À propos d'une pers.] Début de la vie, épanouissement de la jeunesse. Il peut (...) être permis de se parer en un âge qui est la fleur et la verdure des ans, qui est la matinée et le printemps de la vie (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 219).
En partic. Herbe, gazon. Tapissé de verdure. Je la conduisis sur la pelouse (...). Nous nous assîmes sur un lit de verdure entouré d'arbres fruitiers (Genlis, Chev. Cygne, t. 2, 1795, p. 21).
b) GASTR. Légume (notamment avec des feuilles vertes) ou plante aromatique consommé(e) cru(e) en salade ou cuit(e). Lavez (...) une forte poignée de cerfeuil, une vingtaine de branches d'estragon, (...) une pincée de ciboulettes. Cette verdure étant égouttée, vous la faites blanchir (...) avec du sel, afin de la conserver bien verte (Gdes heures cuis. fr.,Carême,1833, p. 131).Au pavillon des légumes-fruits: 192.000 kilos, de verdures diverses principalement, épinards et salades (L'Œuvre, 23 mars 1941).
c) Au plur., ÉLEV. ,,Fourrages consommés verts, tout particulièrement au printemps, après les mois d'hiver où le bétail a mangé surtout des fourrages secs`` (Fén. 1970). Elle alla arracher de l'herbe pour ses lapins (...), elle rapportait de pleins tabliers de verdures grasses, sur lesquelles ses bêtes tombaient goulûment (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1454).
d) DÉCOR. Feuillage servant à garnir un bouquet de fleurs, une table, un local. Des feuilles de fougère, délicatement rangées, changeaient certaines assiettes en bouquets entourés de verdure (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 636).V. bosquet ex. 4.
2. Ensemble des végétaux verts qui recouvrent un territoire. Verdure du jardin, du parc; caché, enfoui dans la verdure; couronné, couvert de verdure; au milieu de la verdure; en pleine verdure; cadre, fond de verdure; bouquets, îlots, masses, massifs, mer, océan, rempart, rideau, voûte de verdure; odeur, parfum de verdure. Une épaisse verdure est jetée sur tout ce pays comme un manteau splendide; c'est dans toute l'île un même fouillis d'arbres, (...) des milliers de cocotiers (...) balancent perpétuellement leurs têtes au-dessus de ces forêts (Loti, Mariage, 1882, p. 98).
Berceau de verdure. V. berceau II A 1.Des chemins creux qui s'engouffraient sous des berceaux de verdure, dont les branches réunies, s'abaissant en voûtes (...) permettaient à peine d'y passer (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 293).Cabinet de verdure. V. cabinet1I A 1 p. anal.La charmille (...) plantée de petits pieds (...) que l'on dirigera en tonnelle continue appelée « cabinet de verdure », lieu futur de causerie à l'ombre (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. vi).Salle de verdure. V. salle C 3.
Coin, trou de verdure. Petit espace à l'écart dans la nature et où abondent les végétaux. C'était un petit coin de verdure enchâssé dans la roche grise. Une herbe fine et serrée formait le tapis; quelques massifs de troënes et de lauriers servaient de tentures (About, Roi mont., 1857, p. 106).L'entonnoir profond qui contient, dans un merveilleux et énorme trou de verdure, plein d'arbres, de broussailles, de rocs et de fleurs, le lac Pavin (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Humble drame, 1883, p. 402).
Théâtre* de verdure. Il me paraissait que tout dans les pièces de Shakespeare (...) sent (...) le théâtre de verdure. M. Boulenger se dit frappé au contraire de ce que ces pièces présentent de livresque, de « spectacle dans un fauteuil » (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 83).
P. méton. Tapisserie à verdure(s)/de verdure ou, p. ell., verdure (de Flandres, etc.). Tapisserie représentant principalement un ensemble de végétaux. Tendu de verdure(s). On appelait verdures d'Auvergne des tentures de tapisserie représentant des arbres, des feuillages et des oiseaux, sans personnages et sans paysage déterminé. On les fabriquait, je crois, à Clermont (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1857, p. 210).Une chambre de princesse captive, tendue de vieille tapisserie à verdure (Feuillet, Journal femme, 1878, p. 36).[Le tableau] représente un jugement de Pâris sur un fond de forêt pareil à une verdure: Une verdure flamande aux arbres fabuleusement bleus (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p. 304).
3. Empl. subst. fém. Ce qui est végétal, le végétal. Sitôt les primes tiédeurs de mars, il semait le volubilis traditionnel et le classique haricot d'Espagne. Car il avait, ainsi que tout vrai Parisien, la passion ingénue et émue de la verdure (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 134).Je ferai mon entrée dans le monde (...) Comment me passer de la campagne, avec cette faim de verdure qui ne me quitte guère? (Colette, Cl. école, 1900, p. 280).
C. − Argot
1. Laisser qqn en verdure. ,,Le laisser en plant « pour reverdir »`` (Esn. 1966). Rester en verdure. Il était resté en verdure pendant que les autres étaient partis à la rigolade (Esn.1966,p. 2).
2. Être verdure. Être réduit à l'impuissance, être sans argent. Tâche d'en sortir [de la prison maritime] et surtout ne te bile pas: si tu es verdure, tu peux t'en rapporter à moi pour serrer la cuiller [faire son affaire] à ce vieux fayot (Dépêche de Brest, 10 févr. 1906ds Esn. Poilu 1919, p. 537).Trois francs! Mon vieux, faudrait voir à m'remplumer, sans ça, en r'descendant, j'suis verdure. T'es pas l'seul à avoir pas lourd (Barbusse, Feu, 1916, p. 194).
REM. 1.
Verduresse, subst. fém.,vx, synon. (supra B 1 b).Vendre, acheter de la verduresse (Lar. 20e). Les cris qui, naguère, peuplaient le silence des rues (...): (...) la marchande de primeurs, offrant « la tendresse, la verduresse » (Dumesnil, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 202).[En loc. exclam.] Une marchande de quatre-saisons (...) usait pour sa litanie de la division grégorienne: À la tendresse, à la verduresse Artichauts tendres et beaux Ar-tichauts (Proust, Prisonn., 1922, p. 118).
2.
Verduret, -ette, adj. et subst. fém.a) Adj. Légèrement vert. Ce (...) qui n'était pas encore bien mûr au temps de la vendange. Tout ce qui était encore un peu vert, un peu verduret (Péguy, Myst. charité, 1910, p. 26).b) Subst. fém., vieilli. Broderie verte sur l'habit des Académiciens. La gent de lettres doit se remuer beaucoup maintenant pour avoir son fauteuil. « À l'Académie! (...) » (...). Aux trente-neuf visites qu'il faut faire dans Paris pour briguer la verdurette, je préfère celle que je ferai (...) pour vous baiser les deux mains (Flaub., Corresp., 1867, p. 316).
Prononc. et Orth.: [vε ʀdy:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies.-déb. xiiies. « couleur verte de la végétation » d'où « herbes, plantes, feuilles vertes » (Chansons attribuées au Chastelain de Couci, éd. A. Lerond, p. 159); 1629 cabinet de verdure (F. Boisrobert, Histoire indienne, p. 386); 1874 théâtre de verdure (Michelet, Chemins Europe, p. 498); 2. 1393 « plantes potagères de couleur verte » (Ménagier de Paris, II, 5, éd. G. E. Brereton et B. Smalley, p. 248); 3. 1464 tappicerie de verdure (Mandement de Philippe Le Bon ds Havard); 1574 p. ell. verdure (Testam. de feu Clement Sarasin, Chirog., A. Tournai ds Gdf. Compl.). Dér. de vert*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér.: 1 816. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 084, b) 4 286; xxes.: a) 2 601, b) 1 229.
DÉR.
Verdurier, -ière, subst.a) Subst. masc., hist. ,,Bas-officier qui fournissait les salades, les asperges et autres légumes verts, dans les maisons royales`` (Raymond 1832; dict. xixeet xxes.). b) Subst., vx ou région. (Nord de la France, Belgique). Personne qui vend de la verdure, des légumes verts. Le petit carreau des Halles commençait à s'animer. Les charrettes des maraîchers (...), des verduriers se croisaient (Nerval, Bohême gal., 1853, p. 148).Une puissante voix féminine, dans la rue, modula l'appel des verdurières (Colette, Chambre d'hôtel, 1940, p. 180). [vε ʀdyʀje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694-1878 au masc.; 1935 au masc. et au fém.). 1resattest. 1553-55 verdurier (Dép. de la mais. roy., Arch. Seine-et-Marne ds Gdf.), 1596 verduriere (Hulsius); de verdure, suff. -ier*.

Wiktionnaire

Nom commun - français

verdure \vɛʁ.dyʁ\ féminin

  1. Couleur verte que présentent les herbes, les plantes, les feuilles des arbres, surtout au printemps.
    • Au bout de la terre de Jacques Lebrun, sur la lisière du bois se trouvait une longue suite de grosses roches, recouvertes, pour la plupart, de mousses épaisses et de lichens, et entre lesquelles s'élevaient plusieurs sapins à la sombre verdure. — (Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Charles Guérin, G.H. Cherrier, éditeur, Montréal, 1853, III, 1, p. 175)
    • L’on peut dire que Lourdes est tout l’opposé de La Salette : le panorama y est magnifique, les parages s’éploient dans des verdures, les monts apprivoisés aisément s’abordent ; […]. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • Sandakan m'apparaissait comme n'importe quel port de ces côtes perdues : quelques bâtiments blancs dans la verdure des palmes et des cocotiers, […], un wharf branlant et l'inévitable vedette poussive de la police. — (Sylvio Sereno, Latitude 9°-S, Éditions du Faucon Noir, 1956, p. 13)
  2. Ensemble des herbes, des plantes et des feuilles mêmes.
    • Les plus belles prairies naturelles du département sont celles de la vallée de l’Aisne ; elles se distinguent par leur magnifique verdure […]. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 100)
    • Dans une fente de la montagne se trouve un pauvre petit coin de verdure, au milieu duquel on aperçoit une demi-douzaine de huttes en terre couvertes de gazon : ce sont les habitations des insulaires. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, p.40)
    • Un tapis de verdure, Un tapis de gazon.
    • Tapisserie de verdure.
  3. (Spécialement) (Tapisserie) Tenture de tapisserie qui représente principalement des arbres.
    • Une tenture de Verdure avec oiseaux, en six pièces, de 16 aunes 2/3 de cours sur 2 aunes 2/3; de haut ……………… 3.500 liv. — (Jules Badin, La Manufacture de tapisseries de Beauvais depuis ses origines jusqu'a nos jours, Société de propagation des livres d'art, 1909, p. 24)
    • L’inventaire de Guillaume Hugonet (1477), le malheureux chancelier de Marie de Bourgogne exécuté par les Gantois révoltés, décrit également plusieurs tentures de fine verdure et, notamment, une chambre de verdure avec personnages de vignerons. — (Sophie Schneebalg-Perelman, La tapisserie des Pays-Bas sous les ducs de Bourgogne, Bibliothèque royale de Belgique, 2003, p. 78)
  4. (En particulier) (Cuisine) Ensemble de plantes potagères dont on mange les feuilles, comme la salade, l’oseille, le persil, le cerfeuil, etc.
    • — La « verdure » : choux, poirée, bonne-dame, buglosse, oseille, patience, bourrache, épinards, choux blancs, pancaliers et cabus.
      — Les salades : laitues, céleris, cerfeuils, pourpier, mâches, raiponce, chicorées blanches, vertes et frisées.
      — (Daniel Meiller & Paul Vannier, Le grand livre des fruits et légumes: histoire, culture et usage, Éditions La Manufacture, 1991, p. 165)
    • A la même époque, Malcolm Flemyng, médecin à Édimbourg, recommande lui aussi, en 1760, de manger avec frugalité, de préférence une alimentation monotone, riche en légumes, racines et verdure, mais sans adjonction de beurre, de tromper sa faim en se remplissant l’estomac de fruits de saison […]. — (Gérard Apfeldorfer, Maigrir, c'est fou !, Éditions Odile Jacob, 2000, 2006)
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Littré (1872-1877)

VERDURE (vèr-du-r') s. f.
  • 1Couleur verte (acception très rare). J'ai la cuisse bleue, il est vrai, mais je ne tombe pas d'accord de la tête verte ; je voudrais pourtant bien avoir changé du bleu de ma cuisse contre un peu de verdure à ma tête, j'en marcherais beaucoup mieux et plus légèrement, Sévigné, 323.
  • 2Particulièrement, couleur verte des herbes, des plantes, des feuilles d'arbres. Ces climats désolés, où même la nature Ne tient que de votre art ce qu'elle a de verdure, Corneille, Tois. d'or, IV, 1. La surface de la terre parée de sa verdure est le fond inépuisable et commun duquel l'homme et les animaux tirent leur subsistance, Buffon, Quadrup. t. I, p. 171. Chantez le saule et sa douce verdure, Ducis, Othello, v, 2.

    Fig. Il peut être permis de se parer en un âge qui est la fleur et la verdure des ans, Le P. Lemoine, dans PASC. Prov. IX.

    Fig. Verdures et pastorales, choses douces et innocentes. Vous allez voir des scènes, au prix desquelles les passées n'ont été que des verdures et des pastorales, Retz, II, 168. Ce ne sont là que des pastorales et des verdures au prix de ce qui suit, Mirabeau, Lett. orig. t. II, p. 364.

  • 3Les herbes, les plantes et les feuilles mêmes. Fier et farouche objet toujours courant aux bois, Toujours sautant aux prés, dansant sur la verdure, La Fontaine, Fabl. XII, 26. Si c'est une malice insupportable de déraciner la première verdure des champs, parce qu'elle est l'espérance de nos moissons, Bossuet, 2e sermon, Pâques, 3. Viens aux champs fouler la verdure, Donner le bras à ton amant, Béranger, Champs.
  • 4Il se dit aussi des plantes potagères dont on mange les feuilles. Vivre de verdure.
  • 5Tapisserie de verdure, ou, simplement, verdure, tenture de tapisserie qui représente spécialement des arbres. Il a une belle verdure dans sa chambre. Si j'étais en votre place, j'achèterais une belle tenture de tapisserie de verdure, ou à personnages, que je ferais mettre dans sa chambre pour lui réjouir l'esprit et la vue, Molière, Am. méd. I, 1.

HISTORIQUE

XIIe s. Por verdure ne por prée Ne por fueille ne por flor, Couci, I.

XIIIe s. Cil qui chantent de flor ne de verdure Ne sentent pas la dolor que je sent, Eust. le Peintre, dans Couci. Li bois recovrent leur verdure, Qui sunt sec tant cum yver dure, la Rose, 53. Li firmamenz de cui alainne [par l'haleine duquel] Verdure est en terre espandue, Rutebeuf, II, 13. Quant se depart la verdure des chans, cité dans COUSSEMAKER, l'Art harmonique, p. 230.

XIVe s. Par l'ardeur du soleil l'en ne doit mie coper choux, percil ne autres telles verdures, Ménagier, II, 2.

XVe s. Mais s'il veut estre Mis à senestre Pour servir femme et il l'endure, C'est raison qu'on le mene paistre La teste dans un chevestre Comme une beste à la verdure, le Blason des faulces amours, p. 258, dans LACURNE.

XVIe s. La verdure [verdeur] ou aquosité [du vin nouveau] est semblable au phlegme, Paré, Introd. 6.

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Étymologie de « verdure »

Vert ou verd ; bourguig. vordure ; provenç. espagn. et ital. verdura.

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Dérivé de vert avec le suffixe -ure.
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Phonétique du mot « verdure »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
verdure vɛrdyr

Fréquence d'apparition du mot « verdure » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « verdure »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « verdure »

  • La jeunesse, comme la verdure, pare la terre ; mais l'éducation la couvre de moissons.
    Antoine de Rivarol — De l'homme intellectuel et moral
  • L'Eté à Pau se déroule du 28 juillet au 8 août au théâtre de Verdure. Crise du coronavirus oblige, l'Eté à Pau 2020 a dû réduire la jauge du Théâtre de verdure pour ses concerts. L'accès à l'été à Pau demeure gratuit mais son accès se fait avec une billetterie en ligne.
    France Bleu — L'Eté à Pau se déroule du 28 juillet au 8 août au théâtre de Verdure
  • Le théâtre de verdure accueille le chœur et orchestre des pierres lyriques, pour un concert gratuit.
    SudOuest.fr — Pau : "Le requiem" de Mozart au théâtre de verdure dimanche 2 août
  • La musique bat son plein à Pau. Les 2 et 5 août, le Théâtre de verdure accueillera deux spectacles de musique classique gratuits.
    SudOuest.fr — Pau : la musique classique s’invite au théâtre de verdure
  • Le vent a endommagé le parc de verdure à Aix-les-Bains, où une mini-forêt tropicale avait été aménagée pour l’été.
    Le Messager — (VIDEOS) Annecy / Aix-les-Bains : des vagues impressionnantes sur le lac, un arbre tombe sur une école et des dégâts au parc de verdure - Le Messager
  • Lors de mes vagabondages dans les verdures éternelles, j’avais l’impression de lire l’univers et la forêt était pour moi la plus belle des bibliothèques.
    Gonzague Saint-Bris — L'enfant de Vinci, 2007
  • C’est un trou de verdure où chante une rivièreAccrochant follement aux herbes des haillonsD’argent ; où le soleil, de la montagne fière,Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant commeSourirait un enfant malade, il fait un somme :Nature, berce-le chaudement : il a froid.Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrineTranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
    Arthur Rimbaud — Le dormeur du Val
  • C’est un trou de verdure où chante une rivière,Accrochant follement aux herbes des haillonsD’argent ; où le soleil, de la montagne fière,Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
    Arthur Rimbaud — Le dormeur du val
  • C’est un trou de verdure où chante une rivière,Accrochant follement aux herbes des haillonsD’argent ; Où le soleil, de la montagne fière,Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
    Arthur Rimbaud — Le dormeur du val 
  • Ô géraniums, ô digitales… Celles-ci fusant des bois-taillis, ceux-là en rampe allumés au long de la terrasse, c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil. Car « Sido » aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la crois-de-Malte, des hortensias, et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le coqueret-alkékenge, encore qu’elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais… A contre-cœur, elle faisait pacte avec l’Est : « Je m’arrange avec lui », disait-elle. Mais elle demeurait pleine de suspicion et surveillait, entre tous les cardinaux et collatéraux, ce point glacé, traître aux jeux meurtriers. Elle lui confiait des bulbes de muguet, quelques bégonias, et des crocus mauves, veilleuses des froids crépuscules. Hors une corne de terre, hors un bosquet de lauriers-cerises dominés par un junkobiloba, – je donnais ses feuilles, en forme de raie, à mes camarades d’école, qui les séchaient entre les pages de l’atlas – tout chaud jardin se nourrissait d’une lumière jaune, à tremblements rouges et violets, mais je ne pourrais dire si ce rouge, ce violet, dépendaient, dépendent encore d’un sentimental bonheur ou d’un éblouissement optique. Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense. J’obtenais qu’elle m’éveillât à trois heures et demis, et je m’en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues. A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensible que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion… Ma mère me laissait partir, après m’avoir nommée « Beauté, Joyau-tout-en-or » ; elle regardait courir et décroître sur la pente son œuvre, - « chef-d’œuvre » disait-elle. J’étais peut-être jolie ; ma mère et mes portraits de ce temps-là ne sont pas toujours d’accord… Je l’étais à cause de mon âge et du lever du jour, à cause des yeux bleus assombris par la verdure, des cheveux blonds qui ne seraient lissés qu’à mon retour, et de ma supériorité d’enfant éveillée sur les autres enfants endormis. Je revenais à la cloche de la première messe. Mais pas avant d’avoir mangé mon saoul, pas avant d’avoir, dans les bois, décrit un grand circuit de chien qui chasse seul, et goûté l’eau de deux sources perdues, que je révérais. L’une se haussait hors de la terre par une convulsion cristalline, une sorte de sanglot, et traçait elle-même son lit sableux. Elle se décourageait aussitôt née et replongeait sous la terre. L’autre source, presque invisible, froissait l’herbe comme un serpent, s’étalait secrète au centre d’un pré où des narcisses, fleuris en ronde, attestaient seuls sa présence. La première avait goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe… Rien qu’à parler d’elles, je souhaite que leur saveur m’emplisse la bouche au moment de tout finir, et que j’emporte, avec moi, cette gorgée imaginaire…
    Colette — Sido

Traductions du mot « verdure »

Langue Traduction
Anglais greenery
Espagnol verdor
Italien verdura
Allemand grün
Chinois 绿化
Arabe خضرة
Portugais vegetação
Russe зелень
Japonais
Basque berdetasun
Corse verdura
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Synonymes de « verdure »

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Verdure

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