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Vautour

Variantes Singulier Pluriel
Masculin vautour vautours

Définitions de « vautour »

Trésor de la Langue Française informatisé

VAUTOUR, subst. masc.

A. −
1. ORNITH. Grand oiseau de proie, de l'ordre des Rapaces diurnes, aux ailes vastes, au bec crochu, à la tête et au cou dénudés, qui se nourrit de charognes et de petites proies. Les vautours blancs et noirs qui tournoyaient dans l'air devenaient ardents et soufrés (Tharaud, Fête arabe, 1912, p. 11).
P. compar. (Avoir) une tête, des yeux, un cou de vautour. Le maître suivait tous mes mouvements de son œil de vautour (Sand, Consuelo, t. 2, 1842-43, p. 258).Son visage puissant et maigre de vautour pensif (Chardonne, Chant Bienh., 1927, p. 63).
2. P. anal.
a) Personne rapace, dure, qui persécute. Synon. chacal, charognard, pirate, requin.Les entrepreneurs de la capitale (...) les financiers, les banques, tous les vautours et les requins, les urbanistes (...) tous d'accord pour lancer des lotissements de plus en plus considérables et de plus en plus prétentieux (Cendrars, Homme foudr., 1945, p. 298).
b) En partic., pop., vx. Propriétaire. Je vais aller chez moi, prendre mes affaires (...). Tu penses bien que je vais pas payer mon vautour (Vialar, Faux-fuyants, 1953, p. 118).
B. − POL. [P. oppos. à colombe1] ,,Partisan d'une attitude intransigeante, des solutions de force, dans le règlement d'un conflit`` (Gilb. 1980). Le président Johnson l'a emporté sur les partisans de l'extension des hostilités (au Vietnam), ceux qu'on appelle les vautours (...). Encore un pacifiste pour le Vietnam qui est un foudre de guerre quand il s'agit d'Israël! Toutes les « colombes » sont devenues des « vautours » (Paris-Match,27 avr. 1968,ds Gilb. 1980).
Prononc.: [votu:r]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xies. judéo-fr. voltur « grand rapace à la tête et au cou dénudés qui se nourrit de cadavres » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D.-S. Blondheim, t. 1, 1066, p. 147); déb. xiiies. [date ms.] vostor (Pseudo-Turpin, éd. Th. Auracher ds Z. rom. Philol. t. 1, p. 307, ligne 8); xiiies. voutour (Isopet de Lyon, 193, éd. W. Foerster, p. 6); 1553 vautour (Ronsard, Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 111); 2. av. 1606 « ce qui ronge et détruit comme le vautour du supplice de Prométhée ou de Titye » (Ph. Desportes, Œuvres, éd. A. Michiels, Angélique, 1 ds Littré); 3. 1660 désignant ceux qui sont rapaces comme les vautours (Racan, Pseaumes ds Œuvres compl., éd. Tenant de Latour, t. 2, Paris, 1857, p. 220); 4. 1967 « partisan de la guerre » (L'Express, 5 juin, p. 70, col. 3 ds Dict. 4 1973). D'un lat. *vultōre (cf. p. ex. l'a. ital. avvoltore et le cat. voltor), altér. par changement de type de déclinaison du lat. vultur, -uris (lui-même à l'orig. de qq. rares formes médiév. comme voutre (ca 1330, Nicole Bozon, Contes moralisés, éd. L. Toulmim Smith et P. Meyer, p. 13 et p. 101); cf. aussi le béarnais boutre, butre, bouyre ds Palay). La forme en -au- au lieu de -ou- est prob. d'orig. dial. Le lat. connaissait déjà l'empl. fig. noté sous 3. Le sens 4 corresp. sans doute à une trad. de l'angl; hawk (v. faucon) plutôt qu'à l'angl. vulture « vautour ». Fréq. abs. littér.: 582. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 106, b) 1 603; xxes.: a) 586, b) 319. Bbg. Coates (R.). Etymologica. Neophilologus 1978, t. 62, pp. 131-134.

Wiktionnaire

Nom commun - français

vautour \vo.tuʁ\ masculin

  1. (Ornithologie) Oiseau rapace charognard, à tête et à col nus.
    • Des nuées de condors, de vautours et d’urubus vinrent tournoyer au-dessus des cadavres, sur lesquels ils s’abattirent en poussant des cris aigus et firent une horrible curée de chair humaine, …. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
  2. (Figuré) Personne dure, avide et motivée par l’appât du gain.
    • Puis, comme la terre a des limites, malheureusement, et que l’appétit de tous ces vautours n’en avait pas, lorsqu’elle fut épuisée et qu’elle eût été accaparée toute, on créa des « fiefs en l’air », qui n’ayant pas de base, pas d’appui sur le sol, reposaient sur des rentes et des redevances incorporelles. — (Eugène Bonnemère, Histoire des Paysans, tome I : Le servage, Librairie Fischbacher, Paris, 1886, page 150)
  3. (En particulier) (Vieilli) Terme péjoratif désignant le propriétaire du logement.
    • Voici le huit, le jour du terme :
      Nous n’avons pas le premier sou.
      Mais j’attends Vautour de pied ferme,
      Qu’il vienne et je lui tords le cou.
      — (Eugène Pottier, Logements insalubres, dans Chants révolutionnaires, E. Dentu, Paris, 1887)
    • Tu penses bien que je vais pas payer mon vautour ! d’autant que je lui dois plus de quinze jours. — (Paul Vialar, Les Faux-fuyants, Julliard, 1953, page 118)
  4. (Figuré) Être ou chose qui attend l’affaiblissement de sa victime.
    • C'est ce qu'a exprimé naïvement Leibnitz et ce que répètent avec lui tous les esprits dont l'intelligence est le vautour : « Il n'est pas nécessaire de vivre, mais il est nécessaire de penser. » — (Remy de Gourmont, Le Chemin de Velours - Nouvelles dissociations d'idées, Mercure de France, 1902, éd. 1911, p. 173)
    • Ce jour-là, il buvait froidement la peur dans mes yeux. Mi-vautour, mi-loup. — (Amina Danton, La tangente, Gallimard (NRF), 2009, p. 181)
  5. (Héraldique) Meuble représentant l’animal du même nom dans les armoiries. Il se blasonne comme le faucon. À rapprocher de aiglat, aigle, aiglette, aiglettes, aiglons, émerillon, épervier, faucon et gerfaut.
    • D’azur à deux vautours d’argent affrontés, enchaînés d’or par le cou, qui est de la famille Le Valois → voir illustration « armoiries avec 2 vautours »
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Littré (1872-1877)

VAUTOUR (vô-tour) s. m.
  • 1Gros oiseau de proie, à tête et à col nus (genre de rapaces diurnes). [Le sénat romain dont plus de la moitié offre] Une indigne curée aux vautours de Pharsale, Corneille, Pomp. I, 1. La nation entière est promise aux vautours, Racine, Esth. II, 1. On distinguera toujours un aigle d'un vautour par un caractère évident : l'aigle a la tête couverte de plumes, au lieu que le vautour l'a nue et garnie d'un simple duvet, Buffon, Ois. t. I, p. 91.

    Par extension. Dans ce temps de brigandages militaires et ecclésiastiques, Attila passe comme un vautour, et les Vénitiens se sauvent dans la mer comme des alcyons, Voltaire, Dict. phil. Venise.

    Fig. Ces lâches satires où l'on ménage le vautour, et où l'on déchire la colombe, Voltaire, Babouc.

    Peau de vautour, la peau du ventre du vautour préparée et garnie de son duvet.

  • 2Le vautour de Prométhée, vautour qui, suivant la Fable, rongeait éternellement le foie de Prométhée, et qui est devenu l'emblème des remords et des soucis. Les hommes sont, Philandre, autant de Prométhées, Et leurs soins infinis sont autant de vautours, Gombault, Ep. Liv. III, dans RICHELET. Des soucis dévorants c'est [la richesse] l'éternel asile ; Véritables vautours, que le fils de Japet Représente, enchaîné sur son triste sommet, La Fontaine, Phil. et Baucis. Je ne crains point la cruelle longueur D'une prison où le sort vous oublie, Ni les vautours de la mélancolie, La Fontaine, Poés. mêlées, XLIII. Tous les criminels [des enfers], résolus de ne pas vous obéir [à vous Pluton], ont pris les armes ; j'ai rencontré là-bas Prométhée avec son vautour sur le poing, Boileau, Héros de romans.

    D'après un autre récit de la Fable, c'est Titye dont le foie est rongé par les vautours.

  • 3 Fig. Homme avide et rapace. À ces vautours de la société, Qui, comme l'eau, boivent l'iniquité, Rousseau J.-B. Épît. I, 6. Il n'est bon ni pour vous ni pour moi que je sache que la nature m'a fait vautour, Diderot, Ess. sur la vertu.

    Fig. et populairement. Propriétaire exigeant et dur. Cette dénomination date du succès d'une petite pièce de Désaugiers, M. Vautour ou le propriétaire sous le scellé, représentée en 1806.

  • 4Nom que l'on a donné quelquefois aux constellations de la Lyre et de l'Aigle. Afin de les distinguer, il faut avoir soin de dire Vautour tombant quand il s'agit de la Lyre, et Vautour volant pour parler de l'Aigle, Legoarant

HISTORIQUE

XIIIe s. Voltour si est un grans oisiaus semblables à une aigle, Latini, Trésor, p. 220. Cil qui t'aime por son profit est semblables au corbel ou au voltour qui touzjors suient la charoigne, Latini, ib. p. 431.

XIVe s. Est il homme qui sente comme fait ung oisel que on appelle voultoir, qui sent sa proye de une lieue loing ? Modus, f° XXV, verso. À Remus apparurent premierement sex vouteurs, Bercheure, f° 9.

XVIe s. Prenons qu'il [Bèze] ne soit pas mort : cette nouvelle a toujours servy d'une peau de vautour à l'estomach de quelque catholique debile, D'Aubigné, Conf. II, VI. Les embourreures de mon pourpoinct ne me servent plus que de garbe ; ce n'est rien, si je n'y adjouste une peau de lievre ou de vautour, Montaigne, IV, 289. … L'amour cruel Qui luy ronge le cœur, vautour perpetuel, Desportes, Angelique, 1. Le vautour de Titye est la peine où je dure, Desportes, Diane, II, 53.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

VAUTOUR, Vautour cendré, grand Vautour, s. m. (Hist. nat. Ornitholog.) vultur cinereus, Wil. oiseau de proie plus gros que l’aigle ; il a trois piés six pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & trois piés deux pouces & demi jusqu’au bout des ongles ; la longueur du bec est de quatre pouces trois lignes, depuis sa pointe jusqu’aux coins de la bouche ; & la queue a un peu plus d’un pié ; l’envergure est de sept piés neuf pouces ; les aîles étant pliées s’étendent jusqu’aux trois quarts de la longueur de la queue ; la tête, la gorge, & le haut du cou, sont couverts d’un duvet brun ; il y a de plus sur la gorge plusieurs longues plumes minces qui ressemblent à des poils ; le bas du cou, le dos, le croupion, les grandes plumes des épaules, les petites plumes de la face inférieure & de la face supérieure des aîles, les plumes du dessus & du dessous de la queue, celles de la poitrine, du ventre, des jambes & des côtés du corps, sont d’un brun noirâtre ; les grandes plumes des aîles & celles de la queue ont la même couleur mêlée de cendré ; les piés sont couverts de plumes brunes jusqu’à l’origine des doigts dont la couleur est jaune : les ongles sont noirs : on trouve cet oiseau en Europe ; il reste sur les hautes montagnes, & il se nourrit par préférence de corps morts. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez Oiseau.

Vautour des Alpes, vultur alpinus, oiseau de proie de la grandeur de l’aigle ; il a la tête & le cou dégarnis de plumes & couverts d’un duvet blanc ; la peau qui est de chaque côté de la tête, entre l’œil & le bec, n’a point de duvet, elle est d’un cendré bleuâtre ; il y a au-dessous du cou de longues plumes blanches qui forment une espece de collier ; les plumes du dos, des épaules, du croupion, du dessus de la queue, de la face supérieure des aîles, ont une couleur de rouille claire ; celles de la poitrine, du ventre, des jambes, & du dessous de la queue, sont d’un gris sale, & ont quelques taches de couleur de rouille ; la face intérieure des jambes est blanche ; les grandes plumes des aîles & celles de la queue sont noires ; l’iris des yeux a une couleur de noisette qui tire sur le rouge ; la peau qui couvre la base du bec est noire ; le bec a la même couleur noire, à l’exception de la pointe qui est blanchâtre ; les piés sont de couleur livide ou plombée, & les ongles noirs : on trouve cet oiseau sur les Alpes, & sur les autres montagnes élevées. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Vautour a tête blanche, vultur albus, Wil. oiseau de proie de la grosseur d’un coq ; il a deux piés trois pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue ; la longueur du bec est de deux pouces depuis sa pointe jusqu’aux coins de la bouche, & l’envergure a cinq piés neuf pouces ; la tête & le cou sont d’un très-beau blanc & ont des taches ou de petites lignes longitudinales brunes ; les plumes du dos, du croupion, du dessus de la queue & de la face supérieure des aîles, sont d’un noir couleur de suie, & ont des taches de couleur de marron, sur-tout celles du dessus des aîles ; il y a sur la poitrine une très-grande tache en forme de bouclier, de couleur de maron rougeâtre, qui s’étend jusqu’aux aîles ; les plumes du ventre, des côtés du corps & du dessous de la queue, sont d’un blanc mêlé d’une teinte de rouge obscur, & elles ont quelques taches de couleur de marron ; les jambes & les piés sont couverts jusqu’à l’origine des doigts de duvet & de très-petites plumes d’un jaune obscur, avec des taches longitudinales ; les plumes de la face inférieure des aîles, ont une très belle couleur blanche ; les grandes plumes des aîles sont blanches depuis leur origine jusque vers la moitié de leur longueur, le reste est noirâtre ; les plumes de la queue sont blanches à leur origine, ensuite brunes, & elles ont l’extrémité blanche ; la peau qui couvre la base du bec est d’un jaune couleur de safran ; le bec a une couleur bleuâtre, à l’exception de la pointe qui est noirâtre : on trouve cet oiseau en Europe sur les montagnes ; il se nourrit de petits oiseaux & de rats. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Vautour du Bresil, vultur brasiliensis, oiseau de proie, à-peu-près de la grosseur du milan royal ; son bec a deux pouces & demi de longueur, depuis sa pointe jusqu’aux coins de la bouche, & les aîles étant pliées, s’étendent un peu au-delà du bout de la queue. La tête & le cou sont couverts d’une peau, dont la surface est inégale, & qui a plusieurs couleurs mêlées ensemble, du bleu, du jaune couleur de safran, du blanchâtre & du brun roussâtre : cette peau est nue, il y a seulement quelques poils noirs. Les plumes des aîles, de la queue & de toutes les autres parties du corps sont d’un beau noir, qui change à certains aspects, qui paroît d’une belle couleur pourprée ou d’un beau verd. L’iris des yeux est rougeâtre, & les paupieres sont d’un jaune de safran ; la peau nue qui couvre la base du bec, a une couleur jaune mêlée d’une teinte de bleu, & le bec est blanc ; les piés sont de couleur de chair & les ongles noirs. Cet oiseau se nourrit de corps morts ; il mange aussi des serpens ; il passe la nuit sur des arbres ou sur des rochers. On le trouve à la Jamaïque, au Méxique, à S. Domingue, au Bresil, dans toute la Guiane & au Pérou. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Vautour brun, vultur fuscus, oiseau de proie, qui tient le milieu entre le faisan & le paon pour la grosseur ; il a un peu plus de deux piés de longueur, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & un pié dix pouces jusqu’au bout des ongles. La longueur du bec est de deux pouces & demi, depuis sa pointe jusqu’aux coins de la bouche ; les aîles étant pliées s’étendent jusqu’aux trois quarts de la longueur de la queue. Le dessus de la tête est couvert d’un duvet brun, & le cou a des plumes étroites d’un brun foncé ou noirâtre. Les plumes du dos, du croupion, de la poitrine, du ventre, des côtés du corps, des jambes, & celles du dessus & du dessous de la queue sont brunes ; les petites plumes des aîles ont une couleur brune plus foncée, avec quelques taches blanches ; les grandes plumes des aîles sont d’un brun noirâtre, à l’exception de l’extrémité des deux ou trois premieres qui est blanche & qui a quelques taches brunes : les plumes de la queue ont une couleur grise brune. Le bec est noir ; les piés sont jaunâtres, & les ongles noirâtres. On trouve cet oiseau à Malte. Ornit. de M. Brisson, t. I. Voyez Oiseau.

Vautour doré, vultur bœticus, Wil. oiseau de proie, plus grand & plus gros que l’aigle ; il a environ quatre piés huit pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & seulement trois piés sept pouces jusqu’au bout des ongles ; la longueur du bec est à-peu-près de sept pouces, depuis sa pointe jusqu’aux coins de la bouche : les plus longues plumes des aîles ont près de trois piés de longueur. La tête, la gorge, & le haut du cou sont couverts de duvet d’un blanc roussâtre ; le bas de la face supérieure du cou & la partie antérieure du dos ont des plumes entierement noires, à l’exception du tuyau qui est blanc ; les plumes de la partie postérieure du dos, celles du croupion & du dessus de la queue sont noirâtres. Les plumes du bas de la face inférieure du cou, de la poitrine, du ventre, des côtés du corps, des jambes, du dessous de la queue & celles de la face inférieure des aîles sont d’un doux plus foncé vers la tête, & plus clair vers la queue ; les petites & les moyennes plumes des aîles ont une couleur noire, & il y a quelques taches sur l’extrémité des plumes moyennes, & des taches blanchâtres sur les petites ; la couleur des grandes plumes des aîles & de celles de la queue est brune. Les piés sont couverts jusqu’à l’origine des doigts de plumes d’un roux clair, & les ongles ont une couleur brune. On trouve cet oiseau sur les Alpes. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Vautour d’Egypte, vultur ægyptius, oiseau de proie, de la grosseur du milan royal, il est en entier d’un roux qui tire sur le cendré, avec des taches brunes. Il y a beaucoup de ces oiseaux en Egypte, & on en trouve aussi en Syrie & en Caramanie. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Vautour fauve, vultur fulvus, oiseau de proie, plus grand qu’un aigle ; il a trois piés huit pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & trois piés sept pouces & demi jusqu’au bout des ongles ; la longueur du bec est de quatre pouces trois lignes, depuis la pointe jusqu’aux coins de la bouche, & l’envergure est de huit piés : les aîles étant pliées, s’étendent presque jusqu’au bout de la queue. La tête, la gorge & le cou sont couverts d’un duvet blanc qui est très-court, & rare sur le cou, de sorte que le cou paroît être d’un gris brun & bleuâtre qui est la couleur de la peau. Il y a au bas du cou une espece de collier composé de plumes longues de trois pouces fort étroites, & d’un très-beau blanc ; les plumes du dos, du croupion, du dessus de la queue, & les petites de la face supérieure & de la face inférieure des aîles sont d’un gris roussâtre : il y a quelques plumes blanches parmi celles des aîles. Les plumes de la poitrine, du ventre, des côtés du corps, & celles du dessous de la queue sont d’un blanc mêlé de gris-roussâtre ; la face extérieure des jambes est de même couleur que le dos ; la face intérieure & la partie supérieure des piés sont couverts d’un duvet blanc. Les grandes plumes des aîles & celles de la queue ont une couleur noire. Il y a au milieu de la poitrine une cavité assez grande, & garnie de longues plumes épaisses, & couchées sur la peau & dirigées vers le milieu de la cavité ; ces plumes sont un peu plus brunes que celles du dos. Le bec est noir à sa racine & à son extrémité, le milieu a une couleur grise-bleuâtre ; les piés sont cendrés & les ongles noirs. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Vautour hupé, vultur leporarius germanis, Wil. il est plus petit que le vautour doré, & il a plus de six piés d’envergure ; il est d’un roux noirâtre, à l’exception de la poitrine qui n’a presque pas de noirâtre. Ce vautour a une hupe qui ressemble assez bien à des cornes lorsqu’il la dresse ; elle n’est pas apparente quand il vole ; il a le bec & les ongles noirs, & les piés jaunes. Il marche très-vîte, chacun de ses pas a deux palmes de longueur ; il attaque & mange toutes sortes d’oiseaux, & même des lievres, des lapins, des renards & des faons ; il se nourrit aussi de poisson & de cadavres. Il poursuit sa proie non-seulement au vol, mais aussi à la course. Il fait son nid sur les arbres les plus élevés des forêts. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Vautour des Indes, voyez Roi des vautours.

Vautour noir, vultur niger, Wil. oiseau de proie, plus grand & plus gros que le vautour doré ; il est entierement noir, à l’exception des plumes des aîles & de la queue qui sont brunes ; les piés ont des plumes jusqu’à l’origine des doigts. On trouve cet oiseau en Egypte. Ornit. de M. Brisson, tome I. Voyez Oiseau.

Vautour, (Mat. méd.) beaucoup de matieres retirées de cet oiseau ont été mises au rang des remedes comme bien d’autres, & principalement sa fiente. Mais nous ne rappellons tant de fois ce vain fatras des anciens pharmacologistes, que pour donner une étendue convenable au tableau des fausses richesses, que les modernes ont sagement abandonnées. (b)

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Étymologie de « vautour »

Provenç. voltor, voutor ; ital. avoltore, avoltojo ; du lat. vulturius, vautour, qui, ayant l'accent sur tu, a donné les formes ci-dessus. Au contraire vulturem, ayant l'accent sur vul, a donné en espagnol buitre. Vulturius, vultur, viennent de vellere : l'arracheur, le ravisseur.

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Du latin populaire *vŭltōrem, accusatif de *vŭltor, altération du latin classique vŭltur. La forme en -au- au lieu de -ou-, ainsi que la terminaison en -our au lieu de -eur, trahissent probablement une origine dialectale.
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Phonétique du mot « vautour »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
vautour votur

Fréquence d'apparition du mot « vautour » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « vautour »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « vautour »

  • Décrire les passions n'est rien ; il suffit de naître un peu chacal, un peu vautour, un peu panthère.
    Lautréamont
  • Quand le vautour meurt, la poule ne pleure pas.
    Proverbe allemand
  • Les critiques littéraires sont les cactus qui vivent de leurs piquants parmi les vautours qui vivent de leurs plumes.
    Jean-Pierre Jeunet — Le fabuleux destin d’Amélie Poulain
  • Le Derbyshire Wildlife Trust a déclaré que ce n’était que la deuxième fois qu’un vautour barbu était vu en Grande-Bretagne, après qu’un autre rapace a été vu à Dartmoor en 2016.
    News 24 — Un énorme vautour barbu vu au Royaume-Uni pour la deuxième fois seulement - News 24
  • Ne dis pas tes peines à autrui ; l'épervier et le vautour s'abattent sur le blessé qui gémit.
    Proverbe arabe
  • Le plateau de l'Aubrac devient une terre de jeu et de nerfs entre pro et anti vautours. Chacun faisant preuve d'une imagination mordante et acérée. 
    centrepresseaveyron.fr — Vautours sur l'Aubrac : ne pas tomber dans le panneau ! - centrepresseaveyron.fr
  • Le roman est un genre faux, parce qu'il décrit les passions pour elles-mêmes : la conclusion morale est absente. Décrire les passions n'est rien ; il suffit de naître un peu chacal, un peu vautour, un peu panthère.
    Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont — Poésies, I
  • À vingt ans, Jenny savait déjà tout ce que doit savoir la femme qui entre dans cette arène meurtrière, où l'homme devient l'ennemi, la ville assiégée, la victime vouée aux dieux infernaux, le Prométhée dont le cœur sera confié à ces vautours aux serres roses, aux lèvres de carmin, aux dents éblouissantes de blancheur, entre lesquelles glisse éternellement le rire impie du scepticisme et de l'insensibilité.
    Pierre Alexis, vicomte Ponson du Terrail — Le Club des valets de cœur
  • "Si on ne peut plus laisser les vaches au pré durant l’été, c’est inquiétant". Thomas Laffore, éleveur et adjoint au maire, est encore un peu sous le choc, après l’attaque de vautours qui ont ciblé l’une de ses vaches qui était en train de vêler.
    La-R%C3%A9publique-des-Pyr%C3%A9n%C3%A9es — Une vache et son veau tués par une centaine de vautours à Estialescq, "une première chez nous" - La République des Pyrénées.fr
  • Fut un temps, « on le croyait capable d’enlever les enfants » à l’aide de ses serres acérées et de ses ailes de géant. Une fake news, évidemment. Mais l’image du vautour mangeur de petits hommes a scellé le destin du volatile.
    www.leveil.fr — Le vautour, cet oiseau à la mauvaise presse - Le Puy-en-Velay (43000)
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Traductions du mot « vautour »

Langue Traduction
Anglais vulture
Espagnol buitre
Italien avvoltoio
Allemand geier
Chinois 秃ul
Arabe نسر
Portugais abutre
Russe стервятник
Japonais ハゲタカ
Basque putre
Corse vulture
Source : Google Translate API

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Vautour

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