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Tunique

Variantes Singulier Pluriel
Féminin tunique tuniques

Définitions de « tunique »

Trésor de la Langue Française informatisé

TUNIQUE, subst. fém.

A. −
1. Vêtement de forme simple, tombant des épaules aux genoux ou aux pieds, souvent sans manches et serré à la taille par une ceinture, servant de chemise ou de vêtement de dessus et porté par les deux sexes.
a) HIST. DU COST. [Dans l'Antiq., au Moy. Âge et de nos jours dans certains pays] Synon. angusticlave, chiton1, péplum.On le voyait [Caton], même dans sa préture, traverser la place sans toge, en simple tunique, nus-pieds, comme un esclave, et siéger ainsi sur son tribunal (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 221):
Sans ceinture, cette tunique [le khiton ou chiton] flottait et servait de vêtement de nuit; elle permettait aussi de revêtir facilement une cuirasse. Allongée, la tunique masculine était utilisée comme costume de cérémonie par des personnages importants et, dans les fêtes, par des joueurs d'instruments ou des conducteurs de chars... F. Boucher, Hist. du cost. en Occident, 1969, p. 108.
SYNT. Tunique dorienne, grecque, ionienne, perse, romaine; tunique courte, légère, longue, mince, plissée; tunique d'homme, de femme, d'esclave, de prêtre; tunique de laine, de lin, de pourpre, de soie; tunique à bande brodée verticale; tunique à manches; pan, pli d'une tunique; porter, revêtir une tunique.
P. métaph. Tunique de pluie. Et la neige éclatait, tunique grave et blanche (Péguy, Ève, 1913, p. 945).
[P. allus. à Jean XIX, 23] Tunique sans couture (du Christ). Synon. robe* sans couture(s).P. anal. Chose qui ne peut souffrir le partage. Dans un tel débat, quel parti choisir sinon celui de recevoir pieusement l'œuvre de notre ami [Jacques Rivière], mais l'œuvre entier comme cette tunique du Christ: sans couture et qui ne pouvait être partagée? (Mauriac, Écrits intimes, Du côté Proust, 1947, p. 230).
[P. allus. à la légende d'Hercule] Tunique de Nessus. Synon. robe* de Déjanire ou de Nessus.L'homme était libre dans sa volonté et ses pensées, et ce voile de fatalité cosmique qui l'enserrait comme une tunique de Nessus était enfin déchiré (Barbault, De psychanal. à astrol., 1961, p. 32).P. anal. Chose qui étreint ou qui ronge de l'intérieur. [La conscience] n'est, en fin de compte, qu'un effort pour secouer la tunique de Nessus, pour rejeter les responsabilités brûlantes de notre chair (Mounier, Traité caract., 1946, p. 706).
b) Vêtement à l'image de la tunique antique.
α) Vêtement féminin.
Robe très courte et sans manches, portée pour la danse et dans certains sports. Tunique de danse, de gymnastique. Elle était dorée comme le blé mûr, fonçant à la nuque (...), couleur de feu sur l'étroit rectangle décolleté par sa tunique de sport (Montherl., Songe, 1922, p. 44).
Robe simple ou flottante inspirée de l'antique. Tunique à la romaine. [Sous le Directoire] la tunique blanche, en tissu léger, à manches courtes et ceinture placée haut, est une mode générale (F. Boucher, Hist. du cost. en Occident, 1969, p. 341).
β) Vêtement porté depuis le Moyen Âge par les ministres du culte, les religieux. Synon. robe.Tunique de prêtre. Leur ancien habit, qui les vêt encore, consiste en une tunique à manches de grosse laine blanche, avec le scapulaire sur lequel est cousue (...) une croix rouge et bleue (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 219).
γ) LITURG. CATH. Ornement propre au sous-diacre, plus court et moins ample que la dalmatique, porté lors des messes solennelles jusqu'en 1972. Synon. tunicelle.Dépouillé de la tunique du sous-diacre, j'avais le cierge dans la main droite, la dalmatique et l'étole sur le bras gauche (Billy, Introïbo, 1939, p. 138).
δ) HIST. FR. ,,Chasuble de couleur bleu azuré, parsemée de fleurs de lis d'or, que les rois de France recevaient à Reims lors de leur sacre`` (Marcel 1938).
2. [De nos jours]
a) HABILL. MILIT. Longue veste d'uniforme ajustée à la taille, à col droit et sans poches, pourvue au xixes. de basques ou d'une base plissée. Tunique d'officier. Toujours est-il que les dîners du caravansérail avaient un grand renom dans les camps du sud (...). Les tuniques bleu de ciel s'y pressaient à côté des vestons de hussards galonnés de soutaches et de brandebourgs (A. Daudet, Contes lundi, 1873, p. 148).Jeunes gens vêtus de tuniques militaires sans les boutons réglementaires (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 155).
P. anal. Veste d'uniforme des élèves internes des lycées et collèges. Au collège Rollin, un élève serait déshonoré (...) s'il sortait au dehors avec la tunique d'uniforme du collège (Goncourt, Journal, 1861, p. 897).
b) Courte robe droite ou de forme variable portée sur une jupe, une robe ou un pantalon. Tunique de cachemire, de dentelle, de velours. Carlotta avait une robe claire, avec une tunique feuille-morte, et autour du cou un boa (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 439).
B. − Spécialement
1. ANAT. Membrane qui enveloppe certains organes dont elle fait partie intégrante, ou qui constitue la paroi d'un vaisseau. Tunique charnue; tunique musculaire, nerveuse, vasculaire; tunique de l'estomac. [L'intestin] comprend comme tout le tube digestif trois tuniques, l'une externe c'est le péritoine; une moyenne formée par des muscles lisses qui lui permettent de se contracter; l'autre interne ou muqueuse qui présente de nombreux replis (Quillet Méd.1965, p. 127).
Tuniques (de l'œil). Ensemble des trois membranes concentriques qui constituent la paroi du globe oculaire. Cette partie de la seconde tunique, qui est située au devant du cristallin, est presque plane dans l'homme (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 396).
Tunique vaginale. ,,Tunique séreuse constituant l'enveloppe la plus interne du testicule`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
2. BOT. Enveloppe charnue des bulbes et oignons. L'oignon est formé de plusieurs tuniques superposées (Ac.1878, 1935).[Le bulbe de la scille] est composé de feuillets imbriqués. Les tuniques extérieures, sèches, ont une couleur rouge-brunâtre; celles de l'intérieur sont charnues et d'un blanc rosé; elles forment jusqu'au centre des écailles alternes (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 656).
REM.
-tunique, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst. désignant un vêtement.V. robe-tunique (rem. 1 h s.v. robe) et aussi:a)
Blouse-tunique, subst. fém.Longue blouse retombant sur une jupe, un pantalon. Pour la fille: jupe-culotte et blouse-tunique à pied de col, rayée bleu-blanc ou vert-blanc (Le Point, 26 avr. 1976, p. 39, col. 1).
b)
Pull-tunique, subst. masc.Long pull porté par-dessus une jupe, un pantalon. Ici, somptueux pull-tunique en laine et acrylique, double épaisseur, point nid d'abeilles, coulissé à la taille, manches bouffantes sur poignet élastique (Elle, 27 sept. 1976, p. 60).
Prononc. et Orth.: [tynik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1150 « dalmatique, vêtement sacerdotal que l'on revêt pour officier » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 6147); ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, 26935 ds T.-L.); 2. a) ca 1160 tonicle « dans l'Antiquité, vêtement de dessous, chemise assez longue, avec ou sans manches » (Eneas, 6402, ibid.); en partic. α) 1216 la tunike qu'il [Nostre Sires] avoit vestue (Robert de Clari, La Conquête de Constantinople, éd. Ph. Lauer, LXXXVII, p. 82, ligne 27); 1690 la tunique du Sauveur (Fur.); β) 1824 la tunique de Nessus (Balzac, Annette, t. 2, p. 96); b) ca 1170 « vêtement ample évoquant la tunique » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret-L.-M. Defourques, 2882); en partic. 1797 « robe de femme aux lignes simples et droites » Tuniques à la Cérès, à la Minerve (d'apr. Brunot t. 10, p. 895); 3. a) 1306 « cotte d'armes » bruire tuniques dorées (Guillaume Guiart, Royaux Lignages, éd. Wailly et Delisle, 9833); en a. et m. fr. b) 1845 « vêtement d'uniforme que portent les soldats, les collégiens » (Besch.); 4. a) 1844 « pièce de vêtement féminin qui prend la forme d'une seconde jupe courte, portée sur un fourreau » (Journ. des demoiselles, janv., 36b, ill. [Bruxelles] ds Quem. DDL t. 16); b) 1964 « pièce de vêtement féminin analogue au corsage » (Lar. encyclop.). II. 1. Ca 1314 anat. l'artere a. 2. tuniques (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, § 324); 2. 1552 bot. « enveloppe des bulbes ou d'autres organes végétaux » (Est.). Empr. au lat. class.tunica « vêtement de dessous des Romains à l'usage des deux sexes; enveloppe de toute espèce: gousse, cosse, coque...; tunique de l'œil »; les formes en -cle de l'a. et m. fr. proviennent d'un dimin. tunic[u]la « petite tunique » att. en lat. classique. Fréq. abs. littér.: 833. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 230, b) 1 817; xxes.: a) 1 222, b) 782.
DÉR.
Tuniqué, -ée, adj.a) Rare, plais. [En parlant d'une pers.] Revêtue d'une tunique. Ce sera rigolo. For-mi-dable. Bardot en diable. Début de notre show à nous: la reine Brigitte (comme la reine Christine). En velours marron. Moulée, tuniquée, bottée. Ourlée de martre-zibeline (Elle, 7 déc. 1967, p. 55, col. 1).b) Bot. [Corresp. à supra B 2] Enveloppé d'une ou plusieurs tuniques. En partic. Bulbe tuniqué. Bulbe formé de gaines minces enveloppantes, concentriques. D'autres Liliacées, comme l'Oignon (...), la Tulipe (...), la Jacinthe (...), ont un bulbe tuniqué: les feuilles gorgées de réserves alimentaires y sont très développées et se recouvrent mutuellement (Bot., 1960, p. 1204 [Encyclop. de la Pléiade]). [tynike]. 1resattest. 1306 « revêtu d'une cotte de maille » chevaux houssez & teniclez (Ordonance touchant les duels & les gages de Bataille ds Ordonnances des roys de France, t. I, p. 436), attest. isolée, à nouv. au xviiies. 1719 tuniqué « revêtu d'une tunique » (N. Gueudeville, trad. Les Comédies de Plaute, Leyde, P. Vander Aa, t. 8, p. 166), en partic. 1803 bot. (Boiste); de tunique, suff. .
BBG.Quem. DDL t. 16.

Wiktionnaire

Nom commun - français

tunique \ty.nik\ féminin

  1. (Habillement) Vêtement de dessous que portaient les Anciens.
    • Le jeune homme regarda près de lui : les tuniques des joueuses de flûte avaient laissé deux empreintes dans la poussière. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
  2. (Par analogie) (Aujourd’hui) Vêtement de femme.
    • Cependant, la Bédouine et la négresse portaient le costume saharien, une sorte d’ample voile bleu sombre, agrafé sur les épaules et formant tunique. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
  3. Vêtement que les évêques portent sous leur chasuble, quand ils officient pontificalement.
    • Son costume se compose d'une mitre précieuse, imitant un décor de broderies de perles, et d'une chape à bords orfrayés, recouvrant une tunique à larges manches, retenue au niveau de la poitrine par un gros fermail. — (Didier Rykner, La sculpture du XVe siècle en Franche-Comté de Jean sans Peur à Marguerite d'Autriche (1404-1530), Édition des Amis des musées du Jura, 2007, p. 121)
  4. Vêtement des diacres et des sous-diacres, qu’on nomme aussi dalmatique.
  5. Sorte de veste dont les rois de France étaient revêtus, à leur sacre, sous le manteau royal.
  6. Vêtement d’uniforme que portent les soldats, les collégiens, etc.
    • Ils avaient retiré leur tunique, posé leur épée à terre, et ils s’acharnaient superbement à la besogne, […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 349 de l’édition de 1921)
    • Puis un frémissement courut. L’ex-Roi des Rois, une cape noire sur sa tunique blanche, gagnait la tribune. À peine allait-il parler qu’une bordée de sifflets et de cris l’accueillit. — (Victor Margueritte, Le cadavre maquillé : La S.D.N. (Mars-Septembre 1936), Flammarion, 1936, p.84)
  7. (Anatomie) Membrane qui enveloppe certaines parties du corps.
    • Les tuniques de l’œil. Tuniques vasculaires.
  8. (Botanique) Enveloppe d’un bulbe.
    • L’oignon est formé de plusieurs tuniques superposées.
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Littré (1872-1877)

TUNIQUE (tu-ni-k') s. f.
  • 1Vêtement de dessous que portaient les anciens. Il revêtit le grand prêtre de la tunique de fin lin, et le ceignit avec la ceinture, Sacy, Bible, Lévit. VIII, 7. La tunique était le vêtement que les Romains portaient immédiatement sur la peau : elle était, dans l'origine, fort grossièrement faite, et on peut se la représenter comme un sac, ouvert pour laisser passer la tête et les bras, Condillac, Hist. anc. XI, 13. La tunique [des Athéniens] était autrefois de lin, elle est maintenant de coton, Barthélemy, Anach. ch. 20. Dans la Phocide et dans les environs de l'île d'Eubée, les pauvres portaient encore du temps de Pausanias des tuniques de peau de porc, Mongez, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. IV, p. 225. Ils [les paysans grecs] portent une tunique qui leur descend jusqu'aux genoux, et qu'ils rattachent avec une ceinture ; leurs larges culottes sont cachées par le bas de cette tunique, Chateaubriand, Itin. part. 1.

    Fig. Tunique de Nessus, présent funeste à celui qui le reçoit (cette tunique empoisonnée causa la mort d'Hercule, à qui Déjanire la donna).

    La tunique était aussi un vêtement de femme. Leur habillement [des femmes spartiates] consiste dans une tunique ou espèce de chemise courte, et dans une robe qui descend jusqu'aux talons, Barthélemy, Anach. ch. 48. Les femmes grecques portèrent des tuniques intérieures de coton ou de soie, qui étaient presque transparentes, Mongez, Instit. Mém. Hist. et litt. anc. t. IV, p. 288.

  • 2Habillement que les évêques portent sous leur chasuble quand ils officient.

    Vêtement des diacres et des sous-diacres, dit aussi dalmatique.

    Vêtement des bernardins réformés, qui se portait sous la cuculle.

  • 3Sorte de veste dont les rois de France étaient revêtus à leur sacre, sous le manteau royal.
  • 4Redingote d'uniforme que portent les troupes d'infanterie et les élèves des lycées, des pensions.
  • 5 Terme de botanique. Enveloppe de certaines parties des plantes. Les tuniques superposées qui forment l'oignon. La Provence… Au bord des flots couvrant, délicieux trésor, L'orange et le citron de leur tunique d'or, Chénier, Hymne à la France.
  • 6 Terme d'anatomie. Toute membrane qui forme ou concourt à former les parois d'un organe. Les tuniques artérielles. Ses pellicules [de l'œil] appelées tuniques, Bossuet, Conn. II, 6.

HISTORIQUE

XIIIe s. Apriès le viesti-on le [la] tunique, qui doit iestre vers, en laquele on list l'epistole, qui senefie soufrance, Chr. de Rains, p. 104.

XIVe s. Si com les tunicles des yex [yeux] contiennent les humeurs des yex, H. de Mondeville, f° 10, verso. La tunique dedens [l'estomac] fut faitte nerveuse…, Lanfranc, f° 33, verso.

XVe s. Et ne savoient de quoi ferrer ceux [chevaux] qui estoient deferrés, ni de quoi se couvrir, fors que de leurs tuniques d'armes, Froissart, I, I, 39.

XVIe s. En forme de tuniques d'oignon couchées l'une sur l'autre, Paré, XXIII, 45.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

TUNIQUE, s. f. (Botan.) les Botanistes appellent tuniques, les différentes peaux de certaines plantes, telles, par exemple, que celles d’un oignon, qui sont emboîtées les unes dans les autres ; ils se servent aussi quelquefois du mot de tunique, pour signifier simplement une enveloppe. (D. J.)

Tunique, en Anatomie, est un nom qui se donne aux membranes, qui enveloppent les vaisseaux & différentes autres parties des moins solides du corps. Voyez les Planches d’Anatomie.

Les yeux sont principalement composés d’un certain nombre d’humeurs qui sont contenues dans des tuniques, rangées l’une sur l’autre, comme la tunique albuginée, la cornée, la rétine, &c. Voyez Œil, Albuginée, &c.

Tunique vaginale, voyez Vaginale.

Tunique aciniforme, est la même que la membrane uvée de l’œil. Voyez Uvée.

Tunique vitrée, (Anatom.) c’est la même que la tunique arachnoide ou crystalloide, ou capsule du crystallin. Voyez Arachnoide.

M. Petit s’est fort étendu sur cette tunique, à laquelle il a donné un mémoire entier, dont voici le précis.

C’est une membrane qui enveloppe tout le crystallin, mais une membrane si déliée, que d’habiles anatomistes en ont nié l’existence, ou du moins en ont douté. Elle n’est effectivement guere moins fine dans l’homme qu’une toile d’araignée ; aussi quelques-uns l’appellent-ils arachnoïde. Elle est une fois plus épaisse dans le bœuf que dans l’homme, & encore plus dans le cheval. Elle seroit par conséquent moins difficile à démontrer dans ces animaux, & ce seroit une assez forte présomption qu’elle devroit se trouver dans l’homme ; mais on l’y démontre aussi, & même sans injection, quoique ce fût d’ailleurs une chose assez surprenante, qu’une membrane si fine pût être injectée. Elle peut l’être cependant, & Ruysch y est parvenu ; elle reçoit quelquefois une injection naturelle, c’est à-dire qu’il s’y fait une inflammation, que ces vaisseaux plus remplis de sang ou de la liqueur qu’ils portent, deviennent visibles, & qu’on apperçoit leur distribution & leurs ramifications.

Le crystallin de l’homme, revêtu de sa membrane ou capsule, paroît moins transparent à sa partie antérieure qu’à la postérieure ; mais s’il en est dépouillé, sa transparence est égale des deux côtés.

Le ligament ciliaire se termine & s’attache à la partie antérieure de la capsule par des fibres qu’il y jette, & par les vaisseaux qu’il y fournit, ces vaisseaux ne sont que des lymphatiques. Quand il paroît du sang dans cette membrane, c’est par quelque accident particulier, comme lorsque dans un accouchement difficile, la tête de l’enfant a été violemment comprimée au passage, & que le sang a été obligé de s’insinuer dans des canaux qui ne lui étoient pas destinés.

La tunique vitrée se nourrit donc de cette lymphe, qui lui est apportée par les vaisseaux qu’elle reçoit du ligament ciliaire. On voit qu’il s’est épanché une partie dans la cavité de la capsule, entre cette membrane & le crystallin.

M. Petit l’a toujours trouvée transparente, tant dans l’homme que dans les animaux, même dans les sujets qui avoient des cataractes. La cornée & la membrane hyaloïde trempées dans l’eau bouillante, dans les esprits acides, &c. y perdent leur transparence, la membrane vitrée y conserve la sienne, elle ne la perd que dans l’esprit de-nitre, encore s’y dissout-elle le plus souvent, plutôt que de la perdre. Hist. & mém. de l’acad. 1730. (D. J.)

Tunique, s. f. (Antiq. rom.) especes de chemise des hommes & des femmes romaines.

La tunique étoit un habillement commun aux hommes & aux femmes, mais la forme en étoit différente. Les femmes avoient accoutumé de les porter beaucoup plus longues que les hommes, & lorsqu’elles ne leur donnoient pas toute la longueur ordinaire, c’étoit sortir de la modestie de leur sexe, & prendre un air trop cavalier ; infrà mulierum, suprà centurionum.

Juvenal, en parlant d’une femme qui se pique à-tort & à-travers de bel esprit, qui au commencement du repas se jette sur les louanges de Virgile, pese dans la balance le mérite de ce poëte & la gloire d’Homere, trouve des excuses pour Didon lorsqu’elle se poignarde, décide la question du souverain bien : Juvenal, dis-je, ajoute que puisqu’elle affecte ainsi de paroître savante, il seroit juste qu’elle retroussât sa tunique jusqu’à demi-jambe, c’est-à dire, qu’elle ne se montrât alors que dans l’équipage d’un homme.

Crure tenùs medio tunicas succingere debet.

Non-seulement les tuniques des dames étoient distinguées par la grandeur, elles l’étoient aussi par des manches, qu’il n’étoit permis qu’à elles de porter. C’étoit-parmi les hommes une marque de mollesse dont les tems de la république n’avoient point montré d’exemple. César ne put pas même sur cela se mettre à l’abri des reproches ; mais ses mœurs étoient aussi efféminées que son courage étoit élevé ; & nous ne devons point tirer à conséquence l’exemple d’un homme, que Curion le pere dans une de ses harangues avoit non-seulement nommé le mari de toutes les femmes, mais aussi la femme de tous les maris.

La tunique prenoit si juste au cou, & descendoit si bas dans les femmes pleines de retenue, qu’on ne leur voyoit que le visage. Catia n’étoit point du nombre de ces sortes de femmes, à ce que dit Horace :

Matronæ præter faciem nil cernere possis,
Cætera, ni Catia est, demissâ veste tegentis.

Elle laissoit à découvert cette partie des épaules qui est jointe au bras ; Ovide disoit que cet étalage séyoit aux femmes blanches, & qu’il autorisoit les émancipations.

Hoc ubi vidi,
Oscula ferre humero, quà patet usque libet.

Lorsque le luxe eut amené l’usage de l’or & des pierreries, on commença impunément à montrer encore la gorge ; la vanité gagna du terrein, & les tuniques s’échancrerent davantage ; souvent les manches, au rapport d’Elien, n’en étoient point cousues, & du haut de l’épaule jusqu’au poignet, elles s’attachoient avec des agraffes d’or ou d’argent, de telle sorte qu’un côté de la tunique posant à demeure sur l’épaule gauche, l’autre côté tomboit négligemment sur la partie supérieure du bras droit ; ainsi les tuniques étoient ouvertes par les côtés, à-peu-près comme nos chemises d’hommes.

Leur nombre s’augmenta chez les Romains, d’abord parmi les hommes dont les femmes suivirent l’exemple ; mais le goût en forma la différence ; la premiere étoit une simple chemise, la seconde une espece de rochet, & la troisieme, c’est-à-dire celle qui se mettoit par-dessus, se nommoit stole. Voyez Stole.

Du tems de Séneque la tunique des dames romaines étoit très-fine. Voyez-vous, dit-il, ces habillemens de soie que portent nos dames ; qu’y découvrez-vous qui puisse défendre ou le corps ou la pudeur ? Celle qui peut les revêtir, osera-t-elle jurer qu’elle ne soit pas nue ? On fait venir à grands frais de pareilles étoffes d’un pays où le commerce n’a jamais été ouvert, & tout cela pour avoir droit d’étaler en public des objets qu’en particulier on n’ose montrer à ses amans qu’avec quelque réserve.

Il ne manquoit plus à Séneque qu’à nous instruire de la couleur de la tunique des dames romaines, selon ce même esprit de galanterie & de volupté qui corrompoit les mœurs de son siecle, & dans lequel Ovide ne recommandoit que la convenance avec le teint. La tunique noire, dit-il, sied bien aux blanches, & la blanche sied bien aux brunes. Nous ne marions pas volontiers de même ces deux dernieres couleurs. Est-ce que la fantaisie régloit le goût des Romains, ou qu’elle détermine le nôtre ? C’est tous les deux ; car en tout tems la fantaisie a décidé des goûts, des modes & de la beauté. (D. J.)

Tunique, s. f. (terme de Chasublier.) vêtement dont les diacres & soûdiacres se servent en officiant. La tunique ne differe de la dalmatique que par les manches qui sont plus longues. La tunique est aussi une sorte de veste dont les rois de France sont revêtus à leur sacre sous leur manteau royal. (D. J.)

Tunique, surtout, ou cote d’armes pour être portée sur l’armure du corps. Voyez Cote d’armes.

La tunique est proprement un petit surtout de taffetas, court & fort large, sur lequel on a peint ou brodé des armes, comme en portent les hérauts d’armes ; autrefois les officiers généraux militaires en portoient aussi sur leurs armures pour se distinguer de leurs subalternes. Voyez Armes.

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Étymologie de « tunique »

Prov. et esp. tunica ; ital. tonica ; du lat. tunica, mot d'origine phénicienne.

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(XIIe siècle) Du latin tunica.
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Phonétique du mot « tunique »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
tunique tynik

Citations contenant le mot « tunique »

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Images d'illustration du mot « tunique »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « tunique »

Langue Traduction
Anglais tunic
Espagnol sayo
Italien tunica
Allemand tunika
Chinois 上衣
Arabe سترة
Portugais túnica
Russe туника
Japonais チュニック
Basque tunika
Corse tunica
Source : Google Translate API

Synonymes de « tunique »

Source : synonymes de tunique sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot tunique au scrabble : 16 points

Tunique

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