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Toujours

Définitions de « toujours »

Trésor de la Langue Française informatisé

TOUJOURS, adv.

I. − [En empl. temp., marque une durée en soi illimitée (ou du moins indéf.) et sans discontinuité]
A. − [Marque l'idée de permanence; l'étendue de durée est déterminée par le temps gramm.]
1. [Effet de sens de continuité]
a) [Combiné avec un verbe au prés., à l'imp. ou au part. prés.] Il est toujours malade; il était toujours malade; étant toujours malade, il...
[Au prés.] Ce n'est plus cette richesse d'un fonds toujours inépuisable et toujours prêt à se répandre, qui fait que l'artiste trouve toujours sous la main ce qu'il lui faut (Delacroix, Journal, 1852, p. 455):
1. ... les hommes tombent, l'homme reste debout, enrichi de tout ce que ses devanciers lui ont transmis, couronné de toutes les lumières, orné de tous les présents des âges: Géant qui croît toujours, toujours, toujours et dont le trône, montant dans les cieux, ne s'arrêtera qu'à la hauteur du trône de l'Éternel. Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 1, 1831, p. CLII.
[À l'imp.] [La comtesse de Restaud] jouait si parfaitement la douleur, qu'elle obtint une sorte de célébrité (...). Mais elle avait toujours devant les yeux la misère qui l'attendait à la mort du comte (Balzac, Gobseck, 1830, p. 426).
[Au part. prés.] Froide, brave, calculatrice, méfiante, discutante, ayant toujours peur d'être électrisée par quelqu'un qui pourrait se moquer d'elle en secret (Stendhal, Amour, 1822, p. 274).
b) [Combiné avec le fut., le cond. et qqf. les temps simples du subj. (je veux que tu sois toujours avec nous), marque la durée à partir d'une limite init.] On ne pouvait pas savoir s'il était vieux avant le temps, ou s'il avait ménagé sa jeunesse afin qu'elle lui servît toujours (Balzac, Gobseck, 1830, p. 383).Tirant moi-même les déductions de ce que je venais d'avancer, je m'étais mis à anticiper le temps qui allait commencer le lendemain et qui durerait toujours (Proust, Prisonn., 1922, p. 353).
c) [Avec les temps comp., marque la permanence du procès jusqu'à la limite finale (mais sans exclure la persistance au delà de cette limite)] Malgré ma mine tranquille, j'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence (A. France, Bonnard, 1881, p. 419).Une capacité, en un mot, qui est comblée de nos jours par la morale, et qui l'a toujours été et le sera toujours par quelque chose d'analogue (Renan, Avenir sc., 1890, p. 177).
d) [Avec le passé simple ou l'inf., la durée est inscrite entre une limite init. et une limite finale] Puis elle monta dans un wagon vide, et Morin la suivit toujours (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Morin, 1882, p. 845).Il déplut à la majorité, fut toujours de l'opposition (Renan, Souv. enf., 1883, p. 203).Nous vivons un moment et nous ne gagnerions rien à vivre toujours (A. France, Mannequin, 1897, p. 12).
2. [Effet de sens d'itér.]
a) [Avec un verbe transformatif] Et toujours, et du même pas, avec le même geste, il allait au nord, il revenait au midi (Zola, Terre, 1887, p. 11).Et l'heure des repas nous surprenait toujours (Barrès, Jard. Bérén., 1891, p. 55).Elle s'agaçait qu'il arrivât toujours en retard (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 182).
b) Plus rarement. [Avec un verbe non transformatif] Le dandy est donc forcé d'étonner toujours. Sa vocation est dans la singularité, son perfectionnement dans la surenchère (Camus, Homme rév., 1951, p. 73).
3. En partic. [Dans des énoncés à valeur générique, avec ou sans effet itér.]
[Avec le prés.] Quels effroyables tableaux ne présenteraient pas les âmes de ceux qui environnent les lits funèbres, si l'on pouvait en peindre les idées? Et toujours la fortune est le mobile des intrigues qui s'élaborent (Balzac, Gobseck, 1830, p. 429).Ce qu'on dit de soi est toujours poésie (Renan, Souv. enf., 1883, p. iii).
[Avec le passé simple] Et le mieux, Monsieur Letondu, fut toujours l'ennemi du bien (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 171).
[Avec le subj.] Voudrait-on que la vie fût toujours bonne aux méchants? (Blondel, Action, 1893, p. xiv).C'est cependant une loi de l'histoire que de l'excès du mal naisse toujours un grand bien (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 195).
4. [Introd. par les prép. pour, à, depuis, de ou par les conj. et, comme, ainsi que]
Pour toujours. [Suggère la permanence de l'état résultant d'un procès] Synon. à jamais.Elle a existé vingt ans, pas plus, et elle a disparu pour toujours, pour toujours, pour toujours! (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Tombe, 1884, p. 968).
À toujours. Synon. rare de pour toujours.L'Espagne est un satellite qui doit à toujours rester dans notre sphère, pour la régularité de ses mouvements et des nôtres (Chateaubr., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 368).À toujours, si seulement vous savez lire, l'apparence militaire vainement se reformera (Alain, Propos, 1928, p. 796).
Depuis toujours. [Suggère une permanence sans limite init. (d'où l'impossibilité d'employer cette combinaison avec le passé simple ou le fut.)] Ils vont de plaine en plaine, Depuis toujours, à travers temps (Verhaeren, Camp. halluc., 1893, p. 18).Sa mère elle-même, la vieille Montaine, sa femme Sandrine ne l'appelaient que Raboliot; une sornette qui était sienne depuis toujours, depuis les premiers mois de sa vie (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 25).Ils me connaissent depuis trente ans, ils me connaissent depuis toujours comme vendeuse et comme commerçante (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 362).
[Avec le part. passé, depuis toujours peut être remplacé par de toujours] Elles étaient terriblement froides, et simples, et connues de toujours (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 222).
Comme toujours. [Suggère l'itér. d'un procès qui s'est produit immanquablement jusqu'au moment envisagé] Ce fut, comme toujours, Huret qui arriva en retard (Zola, Argent, 1891, p. 140).Mais aujourd'hui, comme hier, comme toujours, ce n'est qu'un rêve (Bernanos, M. Ouine, 1943, p. 1355).
Ainsi que toujours. Synon. rare de comme toujours.Il ne s'agit pas, ainsi que toujours, de traits sonores réguliers ou vers (Mallarmé, Coup dés, 1897, p. 455).
De toujours, loc. adj. [Introd. une idée de permanence] Nous voilà hors du temps, dans ces lieux et ces moments dramatiques où l'on construit le bûcher d'Hercule, où le vautour s'élance sur Prométhée, où Vénus sort de la vague marine. Nous sommes au pays de toujours (Barrès, Mystère, 1923, p. 111).D'où les connaissez-vous? lui demandai-je.Ce sont des amies de toujours (Céline, Voyage, 1932, p. 269).Malgré tout, on entendait de temps en temps fuser une de ces réflexions de toujours, une de ces réflexions que nous ferons encore dans dix mille ans (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 19).
[En corrél. avec d'autres loc. adj.] Les yeux, les chers yeux, les grands yeux terribles de jadis, de toujours, d'au delà! (Milosz, Amour. init.1910, p. 56).
[Empl. comme attribut] Cela est de toujours, cela est de partout, puisque l'homme est faillible (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 494).
Rem. Pour nier l'idée de permanence, on fait précéder toujours de la nég. pas, plus rarement, p. arch., de point, voire de mie: Il est curieux de constater qu'il n'en fut pas toujours ainsi (Maeterl., Vie abeilles, 1901, p. 22). Notre indifférence au changement d'année n'a point toujours une cause aussi romanesque (Mauriac, Journal 1, 1934, p.7). Mais je suis plus forte que toi et tu ne m'auras mie toujours! (Claudel, J. d'Arc, 1939, 9, p. 1222). La conj. ni peut également nier l'idée de permanence exprimée par toujours: Et mon ami sait bien que le vert ne couronne La ramée toujours, mais ni toujours l'automne (Moréas, Sylves, 1896, p. 220). De même la nég. renforcée non pas: Tant de gestes pressés et hasardeux d'une vie toujours frénétique, mais non pas toujours sincère (Guéhenno, Journal « Révol. », 1937, p. 11). P. oppos. à parfois ou souvent: − Mais vous trouvez toujours? lui demandai-je.Souvent, pas toujours (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 200).
5. [Toujours se combine]
[Avec d'autres adv. de temps (d'abord, autrefois, maintenant, longtemps, jamais)] Ces naïves croyances ont elles-mêmes leur source dans le culte des morts, qui autrefois, maintenant et toujours, conserve le souvenir des meilleurs, et purifie leurs vertus (Alain, Propos, 1921, p. 312).Il parlait beaucoup d'abondance... toujours, et tout le temps (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 419).
[Avec des adv. de manière (sans cesse, nécessairement)] Je compte toujours et sans cesse (ce qui est très fatigant parfois) (Gide, Journal, 1943, p. 190).C'est toujours et nécessairement quelque formule ou affirmation détachée (Valéry, Variété V, 1944, p. 242).
[Avec des mots ou des loc. exprimant la totalité dans un autre ordre que le temps (partout, surtout, de toutes parts)] Je t'ai, tu m'as... Mais où? Partout, toujours (Laforgue, Complaintes, 1885, p. 178).Je n'y puis rien, sinon me condamner pour n'avoir pas en tout et toujours été prophète (Breton, Manif. Surréal., 1erManif., Préf., 1929, p. 10).Parfois la mode, qui cherche toujours et de toutes parts de quoi nourrir son lendemain, rencontre quelques nouveautés (Valéry, Variété II, 1929, p. 50).
[Il peut être combiné avec lui-même] Nous serions très jeunes, très purs et très nobles, toujours, toujours! (Zola, Rêve, 1888, p. 50).
[Modifié par presque] J'ai toujours admiré avec une surprise nouvelle que les intentions secrètes et les idées que portent en eux deux adversaires [dans un procès] sont presque toujours réciproquement devinées (Balzac, Gobseck, 1830, p. 428).
[Coordonné à des expr. adversatives (malgré tout, quand même)] Des mots qui (...) renfermeraient aussi l'espérance obstinée, toujours et malgré tout, d'une réunion céleste sans fin (Loti, Rom. enf., 1890, p. 23).
B. − [En combinaison avec un verbe au prés., à l'imp., au part. prés., rarement au fut. ou au cond., peut marquer l'idée de persistance]
1. [Avec un verbe non transformatif, sans idée d'itér.] J'ai réfléchi, murmura-t-il. Tu es la meilleure et la plus sage... Mais je t'aime toujours, je t'aime comme j'ai aimé maman (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 1040).Elle était la femme d'un architecte qui vivait toujours (Barrès, Cahiers, t. 13, 1920, p. 13).Il s'en fut au placard chercher le porto et les verres, puis revint à moi, souriant toujours:Nous arrosons ça. Tu verras, ça marchera bien (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 143).
2. [Avec effet itér., surtout si le verbe est transformatif] Voyons, et il sourit,me trompez-vous toujours avec un faux moi-même? (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 88).
Rem. Pour marquer la persistance d'un procès nég., toujours est suivi de la nég. et non pas précédé par elle comme dans l'effet de permanence: Il soupirait: « Charlotte n'est toujours pas bien (...) » (Bourget, Disciple, 1889, p. 171). Avec rien ou personne: Tirer sur qui? Puisqu'on ne voyait toujours personne, à l'horizon vide! (Zola, Débâcle, 1892, p. 245).
3. [P. ell. du verbe, avec un adj., un part. passé, un pron. ou un autre adv.] Un antique mobilier habitait seul les pièces toujours fermées (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Réveillon, 1882, p. 49).Très humble, il n'eût pas voulu de cet honneur. C'est Vincent de Paultoujours lui!qui le décide à l'accepter (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 554):
2. Harriet était vraiment agréable à regarder: toujours jolie, toujours fraîche et vive, toujours bien coiffée, sans mèches folles, elle avait l'air d'une fleur blanche et rose. Elle s'habillait très simplement, mais elle était toujours nette. Maurois, Ariel, 1923, p. 75.
4. [Dans une loc. subst.] La réaction émotive (...) établit le sujet dans le « toujours vibrant ». En le faisant vulnérable, elle le rend attentif (Mounier, Traité caract., 1946, p. 230).L'émotif est un « toujours ouvert » (Mounier, Traité caract., 1946, p. 230).
5. Empl. autonymique. Comm' l'amour Rime avec toujours, Comm' plus tard Rime avec trop tard (...) Toi, Tu rimes avec moi (J. Dréjac, Ma petite rime, 1954ds P. Saka, La Chans. fr. à travers ses succès, Paris, Larousse, 1988, p. 197).
II. − [Dans des empl. dits pragmatiques]
A. − [Marque la prise en charge d'une conclusion jugée acquise en tout état de cause, ne serait-ce que par le fait qu'elle engage fort peu]
Rem. La conclusion en cause ,,ne soulève pas elle-même d'objection sérieuse; elle ne coûte rien, ou bien, si elle consiste en une action, cette action ne comporte pas de risque important ou encore est réversible, annulable`` (Modèles ling. t. 7, 2 1985, p. 117). Dites toujours. Passons toujours prendre le café au salon (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p. 225).− Faut pourtant que je l'achète, le petit café (...)Achetez-le toujours. Si ce n'est pas moi... ce sera une autre (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 215). Je viens de lire une offre d'emploi qui m'intéresserait bien, mais ça n'a pas l'air sérieux.Écris toujours! (Modèles ling. t. 8, 2 1986, p. 124).
En partic. (notamment avec l'auxil. pouvoir). [Marque l'idée que ce qui est envisagé n'aura, en tout état de cause, aucune sorte d'effet; signifie l'indifférence ou le refus] MmeRenard l'interrompit: « Cause toujours; rira bien qui rira l'dernier » (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Trou, 1886, p. 576).Tu peux toujours courir*.
B. − [Marque la prise en charge d'un argument, sans doute faible, mais considéré comme acquis et qui restera valable quoi qu'il arrive]
Rem. Dans ce sens, toujours ,,introduit dans un argument, indique pourquoi il faut prendre en considération cet argument, en mettant en œuvre le principe: « si faible que soit un argument, il reste un argument et il faut le suivre si on n'a pas d'argument plus fort en sens inverse »`` (Modèles ling. t. 7, 2 1985, p. 122). La valeur est proche de en tout cas, de toute façon, quoi qu'il en soit: Angélique donna son aumône.Voilà toujours un pain.Oh! du pain, reprit la mère (Zola, Rêve, 1888, p. 84). ,,On y sera toujours au chaud (dans un contexte comme: « Allons au bistro! », « Qu'est-ce que tu penses du bistro? »)`` (Modèles ling. t. 7, 2 1985, p. 105). Ça leur a toujours fait un quart d'heure de bon. Alors vous autres vous en profitez pour que ça vous fasse encore un quart d'heure de mauvais. C'est toujours ça de pris (Péguy, Myst. charité, 1910, p. 19).
C. − Toujours est-il que. [Sert à introduire un fait ou un jugement que l'on pose comme indéfiniment vérifié, en oppos. à d'autres faits ou jugements qui viennent d'être présentés]
[Sous forme d'hyp.] Je crois que le brave capitaine s'est un peu perdu; à moins qu'il n'ait d'abord essayé d'un des bras du Chari, bientôt reconnu impraticable... toujours est-il que, de nouveau, nous devons mettre cap au nord (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 845).
[Sous forme d'interr.]
[dir.] De quelle nature, cette rencontre? Mystère. Toujours est-il que le jeune Œdipe entre à Thèbes en vainqueur et qu'il épouse la reine (Cocteau, Machine infern., 1934, p. 26):
3. L'avait-elle dit seulement pour brouiller Jupien avec moi, peut-être pour qu'on ne prît pas la fille de Jupien pour la remplacer? Toujours est-il que je compris l'impossibilité de savoir d'une manière directe et certaine si Françoise m'aimait ou me détestait. Proust, Guermantes 1, 1920, p. 67.
[indir.] Quelqu'un, hier, a ouvert la barrière de l'enclos de MmeFreger. Malveillance, incurie... on ne sait. Toujours est-il que les sept génissons qui paissaient dans l'enclos, sont sortis (Gide, Journal, 1916, p. 583).
[P. oppos. à une prop. prise en charge par l'interlocuteur et jugée sans conséquence sur ce que l'on affirme soi-même] On ne va pas sortir, regarde cette pluie!C'est comme tu voudras, toujours est-il que tu es bien sorti l'autre jour par une pluie battante (Modèles ling.t. 8, 21986, p. 123).
Rem. Dans l'usage dit « pragmatique », la nég. est toujours pas, comme dans le sens temp. de persistance: S'ils n'y sont pas, ils sont toujours pas loin (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 151). Faut toujours pas qu'il ay'e idée de v'nir à ç'monde (Martin du G., Gonfle, 1928, I, 6, p. 1194). Prosper: Et il faut voir l'effet que ces choses-là font en province, quand on les raconte. L'Huissier: Qui est-ce qui les raconte? Ce n'est toujours pas les députés (A. Capus, Les Favorites ds Dam.-Pich. t. 7 1940, p. 190, § 2974).
Prononc. et Orth.: [tuʒu:ʀ]. Ac. 1694, 1718: tousjours, 1740: toûjours, dep. 1762: toujours. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 tuzjurz marque la permanence « sans cesse » (Roland, éd. J. Bédier, 1822); ca 1165 a toz jorz mais « à jamais » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 3928), rare, supplanté par l'expr. pour toujours 1668 (La Fontaine, Fables, VIII, 1); 2. 1666 toujours explétif « en tout cas, de toute façon » (Molière, Médecin malgré lui, III 1); 1681 toujours est-il que (Boss., Hist. III, 3 ds Littré); 3. 1667 indique la persistance à un moment donné « encore maintenant » (Racine, Andromaque, I, 1). Comp. du plur. de tout1* et de jour*; a éliminé l'a. m. fr. sempre de même sens, lat. semper, 881 (Eulalie 10 ds Henry Chrestomathie, p. 3), qui a très tôt évolué vers le sens « tout de suite » (cf. Gdf.), encore en 1466 ds Du Cange, et l'autre comp. tousdis « toujours » ca 1100 (Roland, 1254) qui survit encore en pic. (v. Cotgr. 1611) et wall. (v. Gdf.). Fréq. abs. littér.: 77 994. Fréq. rel. littér.: xixes. a) 108 119, b) 112 131; xxes.: a) 105 659, b) 115 819. Bbg. Cadiot (A.), Ducrot (O.) ... Sous un mot, une controverse: les empl. pragmatiques de toujours. Modèles Ling. 1985, t. 7, no2, pp. 105-124. − Franckel (J.-J.). Aspects et énonciation. In: Ling., énonciation: aspects et détermination ... Paris, 1983, pp. 139-140; Toujours. Colloque. 1980. 10-11 mai. Besançon, 1981, no8, pp. 135-184. − Nef (F.). Sém. de la réf. temp. en fr. mod. Bern, 1986, pp. 220-237. − Nguyen (T.). À propos des empl. pragmatiques de toujours. Modèles ling. 1986, t. 8, no2, pp. 123, 139; Toujours est-il. R. rom. 1986, t. 21, pp. 192-207; Toujours en position finale ... R. rom. 1988, t. 23, pp. 36-46. − Pott (H.). Der Ausdruck der Konzessivität im Frz. Bern, 1976, pp. 44-45. − Quem. DDL t. 19, 38. − Spillner (B.). Semantische Determination ... Poetica. An international journal of linguistic-literary studies. 1976, no5, pp. 23-34. − Spitzer (L.). Toujours. Z. fr. Spr. Lit. 1912, t. 36, pp. 721-722. − Togeby (K.). Gramm. fr. Vol. 4: les mots inv. Copenhague, 1984, p. 220. − Vet (C.). Temps, aspects et adv. Le temps en fr. contemporain ... Genève, 1980, p. 28, 114, 150, 158.

Wiktionnaire

Adverbe - français

toujours \tu.ʒuʁ\ invariable adverbe de temps

  1. En tout temps, continuellement, sans cesse, sans relâche, sans fin.
    • C’est une source qui coule toujours.
    • Les Québécois ont toujours entretenu un rapport équivoque avec leur langue. Toujours? Non! Au temps de la Nouvelle-France, la question de la « qualité de la langue » ne se posait pas [...]. — (Nuit blanche, n° 162, printemps 2021, page 53)
    • Nous n’étions encore que deux enfants
      Deux cœurs neufs à leur printemps
      Éclairant mon ciel comme un soleil
      Il fit naître des merveilles.
      Si les jours, depuis, ont dû passer
      Je n’ai pas oublié
      Et je sais que cet amour
      Peut durer toujours.
      Bel amour
      Tendre amour
      Oui
      Tu me suivras toujours
      Si les jours, depuis, ont dû passer
      Je n’ai pas oublié
      Car je sais que cet amour me suivra toujours.
      — (chanson du film Robin des Bois (traduction), 1973)
  2. Le plus souvent ; habituellement ; ordinairement.
    • D’ailleurs, ce qui est particulier à la politique de l’histoire sainte, c’est que, chaque fois qu’un personnage marquant fait quelque chose de mal, c’est toujours le pauvre peuple qui écope. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 131, Fischbacher, 1896)
    • Il est interrompu par la venue de Claudette, plus sémillante que toujours, la tétance brandie sous un teeshirt représentant un tigre mordoré en train de feuler comme un con. — (Frédéric Dard, San-Antonio : La pute enchantée, éd. Fleuve noir, 1982, chap. 6)
    • Il est toujours en bonne compagnie. — On le trouve toujours occupé. — Il est toujours en colère. — Il est toujours gai, toujours de bonne humeur.
  3. Comme par le passé.
    • Il l’aime toujours. — Elle est toujours aussi belle. — Il est toujours le même.
  4. Sans exception, en toute rencontre, en toute occasion.
    • Les plus grands esprits ne sont pas toujours les plus agréables.
    • Les beautés les plus régulières ne sont pas toujours celles qui plaisent le plus.
  5. En attendant, cependant, néanmoins, du moins, en tout cas.
    • Je vous suivrai de près, allez toujours. — Prenez toujours cela à compte.
    • Hélas! dit-il, ma belle dame, quand je vous accorderais sa grâce, mon indulgence ne servirait de rien. Il faut qu'elle soit signée de trois autres de mes confrères. — Signez toujours, dit Almona — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XIII. Les rendez-vous, 1748)
  6. De toute façon.
    • Ça peut toujours servir.
    • C'est toujours ça de gagné.
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Littré (1872-1877)

TOUJOURS (tou-jour ; l's ne se lie pas) adv.
  • 1Tous les jours, sans fin, sans interruption. La lune tourne toujours autour de la terre. Mais quoi ! toujours du sang, et toujours des supplices ! Corneille, Cinna, IV, 3. Le duc [de Chaulnes] est continuellement occupé ; toujours des troupes à envoyer, à loger ; toujours des revues, toujours des tambours, toujours des soldats, des régiments, des officiers, Sévigné, 552. Eh quoi ! souffrir toujours un tourment qu'elle ignore ! Toujours verser des pleurs qu'il faut que je dévore ! Racine, Bérén. I, 2. Eh ! savez-vous ce que c'est que l'éternité ? c'est une pendule dont le balancier dit et redit sans cesse ces deux mots seulement dans le silence des tombeaux : Toujours, jamais ! Jamais, toujours ! Et toujours ! Bridaine, cité par MAURY, Éloq. de la chaire, XX.

    Substantivement. Le toujours. Par toujours j'entends un très long temps, et non pas une éternité absolue, le toujours de l'avenir n'étant jamais qu'égal au toujours du passé, Buffon, Homme, Arith. morale, Œuv. t. X, p. 71.

  • 2En continuant à être, à faire. Il est toujours absent. Votre petit frère est toujours parti, et j'en suis toujours fâchée, Sévigné, 22 avril 1676. Je l'ai voulu, sans doute ; Et je le veux toujours, quelque prix qu'il m'en coûte, Racine, Bajaz. III, 1.
  • 3Sans exception, en toute occasion. Vous n'avez pas toujours fait votre devoir. Je l'ai toujours dit. Ils [les ennemis] le trouvent toujours sur ses gardes, toujours prêt à fondre sur eux, Bossuet, Louis de Bourbon. Un style trop égal et toujours uniforme, En vain brille à nos yeux, il faut qu'il nous endorme, Boileau, Art p. I. Un sage ami, toujours rigoureux, inflexible, Boileau, ib. Peut-être, en le voyant, votre amour plus timide Ne prendra pas toujours sa colère pour guide, Racine, Andr I, 4. Toujours humble, toujours le imide Néron N'ose-t-il être Auguste et César que de nom ? Racine, Brit. I, 2. On croit avoir toujours aimé l'objet qu'on aime, tant il est difficile de concevoir qu'on ait pu vivre sans lui, Staël, Corinne, VIII, 2.
  • 4Le plus souvent, ordinairement. Il ment toujours. Elle est toujours en prières. Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes, Racine, Phèdre, IV, 2.
  • 5En attendant, néanmoins. Je vais sortir, travaillez toujours. Qu'il y ait, si l'on veut, de l'exagération dans ce nombre, toujours est-il assuré que son peuple était innombrable, Bossuet, Hist. III, 3. Si dans l'Autriche Albert reçut la vie, La Suisse était toujours sa première patrie, Lemierre, G. Tell, I, 2. Enfin, par-dessus tout cela, elle est parente du roi… elle n'en est pas plus fière toujours, Genlis, Veillées du château t. II, p. 470, dans POUGENS.
  • 6Du moins. Si je n'ai pas réussi, toujours ai-je fait mon devoir.
  • 7À toujours, pour toujours, sans retour. Et le premier instant où les enfants des rois Ouvrent les yeux à la lumière Est celui qui vient quelquefois Fermer pour toujours leur paupière, La Fontaine, Fabl. VIII, 1. Tu le sais ; chaque fois que j'aime, Je pense que c'est pour toujours, Lamotte, Odes, t. I, p. 454, dans POUGENS. Adieu, mon aimable ami, adieu pour toujours : ainsi l'ordonne l'inflexible devoir, Rousseau, Hél. III, 20.

HISTORIQUE

XIe s. Il priera tuz jurs pur nos pechez, Ch. de Rol. CXXXIX. Quant cil est mort, qui tuz jurs nus cadelet [commande], ib. CCVI.

XIIe s. Et fine amor si ne doit pas grever Ceux qui peinent toz jors de lui servir, Couci, X.

XIIIe s. S'or i laissons [à Jérusalem] nos enemis mortieus [mortels], à tousjours mais ert [sera] no vie honteuse, Quesnes, Romancero, p. 95. Et Sabine à tousjours de la terre est banie, Audefroi le Bastard, ib. p. 27. Et pour ce dit-on que trop fait cil mal et vilenie qui, par paour de mort, chose fait qui à deshonneur li peut estre reprovée à tous jors, Villehardouin, CXLVIII. Le ferrais [tapissier] s'avisa que le soudanc venoit touz jours jouer aux eschez après relevée, Joinville, 213.

XVIe s. Je me suis dez tousjours entietenu des imaginations de la mort, Montaigne, I, 77. Il fault conclure que Dieu seul est, non point selon aulcune mesure de temps… ains un realement estant, qui par un seul maintenant emplit le tousjours, Montaigne, II, 379.

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Étymologie de « toujours »

De l’ancien français tousjours. S’est écrit autrefois toûjours.
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Tous, et jours ; bourg. tôjô, tôjor, torjo ; nivern. tozor ; Berry, toujous ; ouest du Berry, torjous ; angoum. teurjoux, teurjaux, trejaux. L'ancienne langue disait aussi tousdis, ce qui cst l'équivalent de tous jours ; elle disait toute jour, y faisant jour féminin comme le latin dies l'est quelquefois.

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Phonétique du mot « toujours »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
toujours tuʒur

Fréquence d'apparition du mot « toujours » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « toujours »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « toujours »

  • Je repris ma place dans l’escadrille et me livrai à une paisible chasse aux sous-marins italiens au large de la Palestine. C’était un métier de tout repos et j’emportais toujours un pique-nique avec moi.
    Romain Gary — La promesse de l’aube
  • Toujours et jamais, c'est aussi long l'un que l'autre.
    Elsa Triolet — Proverbes d'Elsa, Les Éditeurs français réunis
  • Elle est debout sur mes paupièresEt ses cheveux sont dans les miens,Elle a la forme de mes mains,Elle a la couleur de mes yeux,Elle s’engloutit dans mon ombreComme une pierre sur le ciel.Elle a toujours les yeux ouvertsEt ne me laisse pas dormir.Ses rêves en pleine lumièreFont s’évaporer les soleils,Me font rire, pleurer et rire,Parler sans avoir rien à dire.
    Paul Eluard — Capitale de la douleur
  • Va-t’en, lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache, va-t’en je déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance. Va-t’en mauvais gris-gris, punaise de moinillon. Puis je me tournais vers des paradis pour lui et les siens perdus, plus calme que la face d’une femme qui ment, et là, bercé par les effluves d’une pensée jamais lasse je nourrissais le vent, je délaçais les montres et j’entendais monter de l’autre côté du désastre, un fleuve de tourterelles et de trèfles de la savane que je porte toujours dans mes profondeurs à hauteur inverse du vingtième étage des maisons les plus insolentes et par précaution contre la force putréfiante des ambiances crépusculaires, arpentée nuit et jour d’un sacré soleil vénérien.
    Aimé Césaire — Cahier d’un retour au pays natal
  • Au bout de deux semaines, les établissements furent obligés de changer leurs programmes, et, après quelques temps, les cinémas finirent par projeter toujours le même film.
    Albert Camus — La Peste
  • « Je suis un partisan du dialogue (…) Depuis de nombreuses années, j’entends toujours les mêmes requêtes. Nous avons donné droit à certaines, nous travaillons sur d’autres. Mais certaines revendications me paraissent disproportionnées », estime-t-il, citant pour exemple la volonté des syndicats d’obtenir un SMIC à 2.250 euros bruts à Monaco, contre 1.946,88 euros bruts actuellement.
    nice-matin — Le SMIC à 2.250 euros bruts à Monaco? C’est non pour le gouvernement princier
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • Petite silhouette bleue parmi les passants, comme l’apparition d’un geai qui cours toujours au-delà des bornes dans la rue printanière ou même au Luxembourg derrière un ballon, une idée, une simple couleur goûte, ma chérie, à la pulpe de la vie tandis que nous gardons pour toi le souci des barrières en tout genre comme l’écorce amère, indispensable à sa conservation.
    Jean-Pierre Lemaire — Le chemin du Cap
  • Si tu t’imagines si tu t’imagines fillette fillette si tu t’imagines xa va xa va xa va durer toujours la saison des za la saison des za saison des amours ce que tu te goures fillette fillettece que tu te gouresSi tu crois petite si tu crois ah ah que ton teint de rose ta taille de guêpe tes mignons biceps tes ongles d’émail ta cuisse de nymphe et ton pied léger si tu crois petite xa va xa va xa.
    Raymond Queneau — Si tu t’imagines
  • Police : a toujours tort.
    Gustave Flaubert — Dictionnaire des idées reçues
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Traductions du mot « toujours »

Langue Traduction
Anglais always
Espagnol siempre
Italien sempre
Allemand immer
Chinois 总是
Arabe دائما
Portugais sempre
Russe всегда
Japonais 常に
Basque beti
Corse sempre
Source : Google Translate API

Synonymes de « toujours »

Source : synonymes de toujours sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot toujours au Scrabble ?

Nombre de points du mot toujours au scrabble : 15 points

Toujours

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