La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « semaine »

Semaine

Variantes Singulier Pluriel
Féminin semaine semaines

Définitions de « semaine »

Trésor de la Langue Française informatisé

SEMAINE, subst. fém.

I. −
A. Période de sept jours consécutifs allant du lundi au dimanche. Les jours de la semaine; la semaine prochaine, suivante; la semaine dernière, passée, précédente; au bout, à la fin de la semaine; depuis, pendant, après, en, dans tant de semaines. Par un hasard charmant, voici deux fois en une semaine que je la rencontre et ce sont les deux seules fois qu'elle soit venue chez ses amies des Bergues (Amiel, Journal, 1866, p. 530):
1. Mais, mon enfant, vous n'ignorez pas que... certaines caresses... c'est un péché mortel (...) certaines caresses... souvent?... − Mon mari est un homme robuste... de forte santé... Deux fois par semaine, peut-être... − Deux fois par semaine?... C'est beaucoup... c'est trop... c'est de la débauche... Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 42.
Semaine sainte ou grande semaine. Semaine qui précède la fête de Pâques. Nous usons d'aliments gras, plusieurs fois la semaine, sauf en Carême et en Avent. Ajoutez à ces deux saisons (...) les Quatre-Temps, les Vigiles, la Semaine Sainte (...) et vous constaterez que nous pratiquons l'abstinence, les deux tiers de l'année (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 219).Les armes de Jésus c'est la grande semaine Qui part du lundi saint, c'est la grande neuvaine Qui part du trois janvier (Péguy, Tapisserie Ste Geneviève et J. d'Arc, 1913, p. 80).
Fin de semaine. Week-end (samedi et dimanche). C'est ainsi que les avis sont partagés quant à la valeur relative des jours ouvrables et des fins de semaine: il semble qu'on puisse dire que, surtout en hiver, les fins de semaine groupent plus d'auditeurs que les jours ouvrables (Weinand, Public. radioph., 1964, p. 11).
Fam. La semaine des trois (vx), des quatre jeudis. V. jeudi.Prends ta règle et donne-lui une raclée en lui disant qu'il est un gueux (...) et que tu lui rendras son argent la semaine des trois jeudis (Balzac, Pts bourg., 1850, p. 176).
B. − Période de sept jours consécutifs. Le figurant chargé du rôle de Pluton, un pâtissier qui lui avait déjà donné toute une semaine d'amour et de gifles (Zola, Nana, 1880, p. 1226).Comme j'avais dix ans, je visitai la Grande Trappe; je vis ces tombes qu'ils creusaient un peu tous les jours, et la chapelle mortuaire où les morts restaient une bonne semaine, pour l'édification des vivants (Alain, Propos, 1909, p. 62).
À la semaine. Pour une durée de sept jours consécutifs. Le mauvais côté de ce métier de travailleur à la journée ou à la semaine, ce n'était pas le perpétuel changement de travail et de cantonnement (R. Bazin, Blé, 1907, p. 68).
À la petite semaine. Au jour le jour; p. ext., sans plan bien établi, en improvisant inconsidérément. Et quand il y aurait la guerre? j'imagine que ça doit se vivre à la petite semaine comme le reste (Sartre, Sursis, 1945, p. 106).
Prêter à la petite semaine. Prêter de l'argent pour un temps très court et à un taux élevé. Et la dame Vauthier, ancienne cuisinière du libraire Barbet, un des plus durs prêteurs à la petite semaine, se glissa sur les pas de ses deux locataires (Balzac, Initié, 1848, p. 363).M. Rampon, qui prêtait à la petite semaine (France, Pt Pierre, 1918, p. 153).
Acheter une semaine (à la mer, à la montagne). Acquérir un logement de vacances dont on a la jouissance pendant une période de sept jours tous les ans. Achetez par exemple une semaine à Pâques. Vous pourrez la prendre à Mardi-gras ou à Noël, quand vous voudrez, chaque hiver. Notre organisation le permet (Le Point, 13 nov. 1978, p. 155).
C. − Partie de cette période consacrée aux activités professionnelles allant du lundi au samedi ou au vendredi inclusivement. Quand un bon ouvrier travaille convenablement, les six jours de la semaine, on peut bien lui passer une ribote, le samedi soir (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p. 1044):
2. Le cinéma sollicite vivement l'attention et l'intérêt du monde ouvrier, et il ne faut pas oublier qu'avec la semaine de quarante heures, le travailleur aura plus de temps à consacrer à la récréation, à son développement intellectuel, à son perfectionnement professionnel. Becquet, Organ. loisirs travaill., 1939, p. 58.
De semaine. Qui accomplit un service de sept jours consécutifs. Adjudant, brigadier, fonctionnaire de semaine; service de semaine; être de semaine. À la cour tout est courtisan: le prince du sang, le chapelain de semaine, le chirurgien de quartier, l'apothicaire (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 45).
Un jour de semaine. [P. oppos. à dimanche et jours fériés] Un jour quelconque, habituel. Augustin sonna au cinquième étage, remit le manuscrit à une bonne aigrelette qui ne lui laissa pas dépasser l'antichambre, se rappela que le maître de céans fermait strictement sa porte les jours de semaine, et s'aperçut en descendant que ses troubles et son angoisse s'étaient atténués (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 303).
En semaine. Pendant les jours normalement consacrés au travail. Il choisit un dimanche, sans raison spéciale, uniquement parce qu'il est d'usage de sortir le dimanche, même quand on ne fait rien en semaine (Maupass., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 617).À quoi employait-il donc ses insomnies, sinon à prier ou à étudier? Chaque dimanche et jour de fête, et en semaine assez souvent, il assistait à la messe et communiait (Billy, Introïbo, 1939, p. 10).
Semaine anglaise. [Pratiquée pour la première fois en Grande-Bretagne] Organisation hebdomadaire du travail qui fait du samedi après-midi ou du samedi entier un temps de repos en plus du dimanche. Au lendemain de la guerre la bourgeoisie se déclarait vaincue d'avance. Jetant en holocauste propitiatoire la journée de huit heures, la semaine anglaise, la promesse des assurances sociales, les hauts salaires, elle capitulait devant une attaque qui ne vint jamais (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 291).
D. −
1. Rémunération du travail effectué pendant cette période. Gaudrion [ouvrier boulanger] (...) Moi, je cours chez le bourgeois chercher ma semaine... je suis à sec! (Labiche, Frisette, 1846, i, 14, p. 254).La demoiselle chargée de vérifier le compte Delobelle était très embarrassée pour remettre à un gentleman aussi irréprochable la petite semaine laborieusement gagnée (A. Daudet, Fromont jeune, 1874, p. 25).
2. Argent de poche donné à un jeune par ses parents pour cette période. Donner à qqn sa semaine. Nous commençâmes à les feuilleter [les volumes de Musset], puis il nous devint impossible de ne pas les posséder. En réunissant nos deux « semaines », nous arrivâmes à les emporter (Bourget, Disciple, 1889, p. 90).
E. − Durée d'une campagne publicitaire, commerciale, philanthrophique, etc. Semaine de bonté; semaine du blanc. Priorité en faveur du livre dans les transferts de devises et les accords de compensation; renforcement de la propagande par l'organisation de semaines du livre français dans les grandes villes étrangères (Civilis. écr., 1939, p. 18-15).
F. − THÉOL. Semaine d'années. Intervalle de sept ans entre deux années sabbatiques. Les Juifs ont leur semaine d'années, et le carré de sept était le vrai nombre de leur période jubilaire (Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 11).
II. − [Semaine renvoie au nombre sept]
A. − Bracelet, bague à sept anneaux. (Dict. xixeet xxes.). En appos. Une bague, un bracelet semaine.
B. − Ensemble de sept objets semblables. Il s'était fait faire une semaine de pipes d'écumes, d'une délicatesse et d'une minceur charmantes, baptisées de noms délicieux, qu'il faisait défiler l'une après l'autre (Goncourt, Journal, 1878, p. 1241).
Prononc. et Orth.: [səmεn]. Dernière voy. notée comme longue ds DG, Passy 1914. Barbeau-Rodhe 1930 la semaine [lasmεn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 samaine (Alexis, éd. Chr. Storey, 291); 1119 semaine (Philippe de Thaon, Comput, 409 ds T.-L.); b) 1640 la semaine des trois jeudis « jamais » (Oudin Curiositez); 1866 la semaine des quatre jeudis (Delvau); c) 1740 prêter à la petite semaine (Ac.); 2. 1552 « paie touchée par un ouvrier pour le travail d'une semaine » (Poppe, p. 227); 3. 1872 « bague » (Littré). Du lat. eccl. septimana (ives., v. Blaise Lat. chrét.) fém. subst. de septimanus « relatif au nombre sept » (dér. de septem « sept »). Fréq. abs. littér.: 9 797. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8 212, b) 18 385; xxes.: a) 15 266, b) 15 626. Bbg. Quem. DDL t. 4, 5, 21.

semaine « chacun des cycles de sept jours »

Wiktionnaire

Nom commun - ancien français

semaine \Prononciation ?\ féminin

  1. Semaine.

Nom commun - français

semaine \sə.mɛn\ ou \smɛn\ féminin

  1. Séquence constituée des sept jours : lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. Chaque date a un seul jour de la semaine dans cet ordre, mais le commencement de la semaine dépend de la tradition locale.
    • Selon la Bible, la semaine commence le dimanche et se termine le jour du sabbat.
    • Une année comporte cinquante-deux semaines et un jour.
    • « Ils arrivent le lundi chez nous et ils restent jusqu'au fond de la semaine. » — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 274)
  2. (Par extension) Une tranche de sept jours à partir de la date courante (semaine flottante).
    • Mais, quant à toi, Malvoisin, tu mourras, ainsi que ton frère Philippe, avant que le monde ait vieilli d’une semaine. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • C’est le 6 avril 1917, le jour du Vendredi-Saint, une semaine avant l’offensive du Chemin des Dames, que le maréchal des logis Clérisse s’envola sur un Sopwith-Clerget […] — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 124)
    • Le cycle de l’insecte est de trois semaines. La lutte peut se faire par voie chimique (oxydéméton-méthyl, malation, parathion) mais elle est coûteuse. — (P. Silvestre et M. Arraudeau, Le Manioc, 1983)
  3. Période de cinq jours travaillés (du lundi au vendredi) au sein des sept jours de la semaine, par opposition à la fin de semaine (ou week-end).
    • Il faut que j’y aille en semaine.
  4. Temps légal de travail pendant une semaine.
    • Un dimanche après-midi, alors que j’étais de semaine, occupé au bureau des brigades à copier des signalements, un télégramme arriva de Lothiers, grosse agglomération située sur la route nationale, à mi-chemin entre Châteauroux et Argenton. — (Ignace-Émile Forestier, Gendarmes à la Belle Époque, Éditions France-Empire, 1983, page 65)
    • Le débat sur la semaine de 35 heures n’est pas clos en France. Plusieurs aspects importants de cette législation viennent d’être allégés […] — (Martine Durand, John Martin, Anne Saint-Martin, La Semaine de 35 heures — Portrait d’une exception française, L’Observateur de l’OCDE, N°244, novembre 2004)
  5. Salaire obtenu au bout d’une semaine de travail.
  6. Durée d’une campagne publicitaire.
    • La semaine du goût.
  7. (Littéraire) (Rare) Ensemble de sept objets de même nature.
    • Il s’était fait faire une semaine de pipes d’écumes, d’une délicatesse et d’une minceur charmantes, baptisées de noms délicieux, qu’il faisait défiler l’une après l’autre. — (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1878, page 1241)
  8. (Québec) Période de menstruation, règles.
    • Dans un autre ordre d’idée, je suis écœurée que les menstruations — et tout ce qui va avec — soient souvent l’objet de moqueries peu raffinées. « Ne la provoque pas, elle est dans sa semaine! » — (Marie Madeleine (pseudonyme), Écœurée d’être une femme, parfois : souffrir invisiblement, le 17 avril 2015 sur corriveaumag.wordpress.com)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SEMAINE. n. f.
Période de sept jours, qui commence le dimanche pour finir le samedi. Une semaine entière. On y travaillera la semaine prochaine. J'y suis allé la semaine dernière. L'année est composée de cinquante-deux semaines et un ou deux jours. Au bout, à la fin de la semaine. La semaine de la Passion. Semaine sainte, Semaine qui précède Pâques. Prêter à la petite semaine, Tirer un intérêt exorbitant d'une petite somme remboursable à un terme très court. Fig. et fam., La semaine des quatre jeudis, Jamais. Il le paiera la semaine des quatre jeudis.

SEMAINE se dit aussi en parlant de Certaines fonctions dont on est chargé à son tour pendant une semaine. Être de semaine. Cet officier ne peut s'absenter, parce qu'il est de semaine. Le sergent de semaine. Le vicaire de semaine. Il se dit aussi d'une Suite de sept jours que l'on commence à compter de quelque jour que ce soit. J'ai passé à la campagne une semaine entière. Il y aura jeudi trois semaines qu'il est malade. Il arrivera d'aujourd'hui en trois semaines. Il se dit encore de la Série de six jours pendant lesquels on travaille, à l'exception du dimanche. Travailler pendant la semaine et se reposer le dimanche. Semaine anglaise, Semaine où le temps du repos hebdomadaire commence dès le samedi à midi.

SEMAINE se dit aussi du Paiement que les ouvriers reçoivent du travail de leur semaine. Cet ouvrier recevra demain sa semaine. Il a mangé sa semaine en un tour. Il se dit aussi de la Petite somme que l'on donne à un enfant pour ses menus plaisirs de la semaine.

Littré (1872-1877)

SEMAINE (se-mè-n') s. f.
  • 1Période de sept jours, du dimanche au samedi inclusivement. Je l'ai vu la semaine dernière.

    Prêter à la petite semaine, tirer un intérêt usuraire de sommes prêtées à de courtes échéances. Il y a [en Angleterre] une limitation [d'intérêt] non-seulement pour les prêts hypothécaires, mais aussi pour les prêts au-dessous de 10 livres sterling, qui sont considérés comme des prêts à la petite semaine, Enquête sur le taux de l'intérêt de l'argent (1865), t. I, p. 17.

    La semaine des trois jeudis, un temps qui ne viendra jamais. Il vous payera la semaine des trois jeudis.

    En semaine se dit, par opposition à dimanche, d'un jour ouvrable. En semaine les bals publics sont plus tranquilles que les dimanches et jours de fête.

  • 2Suite de sept jours que l'on commence à compter de quelque jour que ce soit. Il y aura jeudi trois semaines qu'il est malade. …Ce sont quatre semaines, Si je sais compter, toutes pleines, La Fontaine, Fabl. VIII, 27. Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne à qui rompre les os, Molière, Amph. I, 2. Tancrède a été fait, comme Zaïre, en trois semaines ; nous avons des témoins, Voltaire, Lett. Mme d'Argental, 18 juin 1759.
  • 3Il se dit d'une fonction pour laquelle on alterne de semaine en semaine avec un ou plusieurs autres. Il est de semaine. Il entre en semaine. Il est sorti de semaine. Ils avaient alternativement chacun la semaine pour aller aux provisions, faire la cuisine et balayer la maison, Rousseau, Conf. X. Je pars pour Versailles après souper ; ma semaine commence demain ; quel ennui ! je suis excédée d'avance, Genlis, Théât. d'éduc. la Bonne mère, I, 3.

    Fig. Je ne trouve pas qu'il [la Garde] pratique bien la générosité et la reconnaissance ; je voudrais que ces vertus eussent leur semaine aussi bien que les autres, Sévigné, 4 déc. 1689.

  • 4La semaine sainte, la semaine qui précède la fête de Pâques. À l'approche de la semaine sainte, je vais passer quelque temps dans un couvent de religieuses pour me préparer à la solennité de Pâques, Staël, Corinne, IX, 2.

    Semaine sainte, livre qui contient l'office de la semaine sainte et souvent aussi celui de la semaine après Pâques (on met une majuscule à Semaine). On distribuait des heures à l'usage de la chapelle du roi et des Semaines saintes aux personnes qui avaient des dignités ou des charges d'un certain rang à la cour. Si vous voyez l'abbé de Coislin, dites-lui qu'on m'a apporté de sa part une très belle Semaine sainte, et que j'ai beaucoup d'impatience d'être à Versailles pour lui en faire mes très humbles remerciements, Racine, Lett. à son fils, XVIII.

  • 5Semaine grasse, celle qui précède le dimanche gras.
  • 6Travail qu'un ouvrier fait pendant une semaine. Mettre ce jardin en état serait la semaine de trois hommes.
  • 7Payement de travail de la semaine. Recevoir sa semaine.
  • 8Petite somme donnée à un enfant pour ses menus plaisirs de la semaine.
  • 9Chez les Juifs, semaine d'années, intervalle de sept ans qui sépare deux années sabbatiques. Nous avons vu que ces semaines, réduites en semaines d'années selon l'usage de l'Écriture, font quatre cent quatre-vingt-dix ans, Bossuet, Hist. II, 4. Là commence, avec la 70e semaine de Daniel, la prédication de Jésus-Christ ; Daniel l'avait séparée des autres comme la semaine où l'alliance devait être confirmée, Bossuet, Hist. I, 10.
  • 10Bague dite semaine.
  • 11Males semaines, purgations menstruelles des femmes. On dit aussi au singulier : avoir sa male semaine.

PROVERBE

Il y a plus de jours que de semaines.

HISTORIQUE

XIIe s. Mainte longue semaine Trai [je passe], quant [je] sui loing de li [d'elle], Couci, VIII.

XIIIe s. Ce fu par un lundi, au chief de la semaine, Berte, L. Ne plede on pas quant on vient au jour ne en la saison d'aoust, ne de vendanges, n'en la semaine peneuse, n'en la semaine de Pasques…, Beaumanoir, II, 33. Donné à Ostun le jeusdi après les trois semeignes de Pasques, Du Cange, Pascha.

XVe s. Amours, une fois la sepmaine C'est raison que vous reposez, Orléans, Rondel 42.

XVIe s. S'ils sont bons selon votre desir, vous les aimez bien ; s'ils font la moindre faute du monde, ils ont perdu le labeur de leur semaine par un samedi, Marguerite de Navarre, Nouv. XXXVII. La semaine des trois jeudis, trois jours après jamais, Oudin, Curios. franç. Vous l'aurez la semaine qui vient, elle n'est pas passée, Oudin, ib.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

SEMAINE, s. f. (Chronolog.) c’est un tems composé de sept jours. Dion Cassius, dans son Hist. rom. liv. XXXVII. prétend que les Egyptiens ont été les premiers qui ont divisé le tems en semaines ; que les sept planetes leur avoient fourni cette idée, & qu’ils en avoient tiré les sept noms de la semaine. En cela du-moins les anciens n’ont pas suivi dans leur ordre la disposition des orbes de planetes : car cet ordre est Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure & la Lune. Ils auroient donc dû ranger les jours de la semaine par samedi, jeudi, mardi, dimanche, vendredi, mercredi & lundi. Il n’est pas aisé de découvrir la raison qui a donné lieu à ce dérangement ; voici celle qu’on apporte d’ordinaire.

On dit que les anciens ayant soumis les jours, & les heures même de chaque jour à quelques planetes dominantes, il est croyable que le jour prenoit le nom de la planete qui commandoit à la premiere heure. Ainsi on a pu appeller le jour de Saturne qui est notre samedi, celui dont la premiere heure étoit sous le commandement de Saturne. La seconde heure étoit pour Jupiter qui suit immédiatement Saturne ; la troisieme pour Mars ; la quatrieme pour le Soleil ; la cinquieme pour Vénus ; la sixieme pour Mercure ; & la septiéme pour la Lune. Après quoi la huitieme retournoit sous l’autorité de Saturne ; & suivant le même ordre, il avoit encore la quinzieme & la vingt-deuxieme ; la vingt-troisieme étoit par conséquent sous Jupiter ; & la vingt-quatrieme, c’est-à-dire, la derniere de ce jour sous la dénomination de Mars : de cette maniere que la premiere heure du jour suivant tomboit sous celle du Soleil, qui donnoit par conséquent son nom à ce second jour. En suivant le même ordre, la huitieme, la quinzieme & la vingt-deuxieme appartenoient toutes au Soleil, la vingt-troisieme à Vénus, & la derniere à Mercure : par conséquent la premiere du troisieme jour appartenoit à la Lune ; & on appelloit ce jour à cause de cela, jour de la Lune. On trouve par cet arrangement la naissance & la suite nécessaire de ces noms des jours de la semaine ; c’est-à-dire, pourquoi le jour du Soleil qui est le dimanche, vient après celui de Saturne qui est le samedi, le jour de la Lune, après celui du Soleil, ou le lundi après le dimanche ; celui de Mars après celui de la Lune, ou le mardi après le lundi, &c. jusqu’au samedi. On trouvera de plus grands détails dans l’hist. du calendr. rom. par M. Blondel.

Les ecclésiastiques romains donnent le nom de férie, feriæ, à tous les jours de la semaine, en comptant depuis le dimanche qu’ils appellent feria prima. Les Maures, les Arabes, les Syriens, & les Perses chrétiens appellent sabbat tous les jours de la semaine ; mais ce nom de sabbat n’est consacré qu’au samedi par les Juifs. (D. J.)

Semaine, (Critiq. sacr.) espace de sept jours qui recommencent successivement. Cette maniere de compter le tems est venue des Juifs qui le septieme jour observoient le sabbat, c’est-à-dire, le jour du repos, conformément à la loi de Moïse. Ils avoient trois sortes de semaines : des semaines de jours, qui se comptoient d’un sabbat à l’autre ; des semaines d’années, qui se comptoient d’une année sabbatique à l’autre ; & enfin des semaines de sept fois sept années, ou de quarante-neuf ans, qui se comptoient d’un jubilé à l’autre. (D. J.)

Semaines de Daniel, (Crit. sacr.) les soixante & dix semaines de Daniel, sont cette fameuse prophétie concernant la venue du Messie, qu’on lit au chap. ix. de ses révélations, vers. 24. 25. 26. 27.

Les commentateurs les plus habiles ont travaillé à justifier le rapport qu’a cet oracle à notre Sauveur. On peut les consulter les unes & les autres sur cette matiere : car il n’est pas possible d’entrer dans le détail de leurs explications ; c’est assez d’observer qu’ils s’accordent ensemble à reconnoître, 1°. que cette prophétie regarde particulierement les Juifs ; 2°. que les 70 semaines sont des semaines d’année, c’est-à-dire que chaque semaine de cette prophétie contient sept ans, & que les 70 semaines font ensemble quatre cens quatre-vingt-dix ans, au bout desquelles les Juifs ne devoient plus être le peuple de Dieu dans un sens particulier, ni Jérusalem la ville sainte.

Mais les mêmes commentateurs de l’Ecriture different sur la fixation du commencement & de la fin de ces 70 semaines du prophete. Les uns en prennent la date à la commission d’Esdras de réformer l’église & l’état, commission qui tombe à la septieme année du regne d’Artaxercès-longue-main. D’autres font commencer les semaines de Daniel à la vingtieme année du regne de ce même prince qui permet à Néhémie de rétablir les murs de Jérusalem. D’autres portent cette date à l’édit accordé aux Juifs par Darius-Histaspes, l’an iv. de son regne, de rebâtir le temple. Ces trois hypothèses sont les plus suivies, & renferment néanmoins chacune de grandes difficultés pour l’application des détails qui d’ailleurs sont contenus dans la prophétie en termes assez obscurs.

Aussi les peres de l’Eglise ont échoué dans leur explication des semaines de Daniel, témoin Tertullien lui-même. Il prend pour époque des 70 semaines la premiere année de Darius ; & en calculant les regnes suivans, il trouve que Jesus-Christ est né soixante-deux semaines & demie accomplies l’an 41 d’Auguste. Il pose ensuite qu’Auguste ayant régné cinquante-six ans, quinze ans depuis la naissance du Sauveur, Jesus-Christ mourut l’an 15 de Tibere, & par conséquent à l’âge de 30 ans, le viij. des calendes d’Avril ou le 25 de Mars, sous le consulat des deux Geminus. Il place enfin la ruine de Jérusalem où finit la prophétie de Daniel, & la 70.e semaine à la premiere année de Vespasien. Il y a dans cette explication fautes sur fautes ; car, sans parler de l’époque d’où il tire le commencement des 70 semaines, qui est évidemment fausse, les sept semaines & demie depuis la naissance de J. C. en l’an 41 d’Auguste, font 32 semaines & demie. Or il y a certainement davantage depuis la naissance du Seigneur jusqu’à la ruine de Jérusalem. Aussi dans le calcul des années depuis l’an 41 d’Auguste jusqu’à la premiere année de Vespasien, Tertullien a obmis le regne entier de l’empereur Claude, & a fait succéder Néron à Caïus ; ce qui est absurde & dérange tout son calcul.

Je finis par une observation sur l’hypothèse des modernes qui est la plus généralement approuvée, je veux dire celle qui date l’époque du commencement des 70 semaines de Daniel à la vingtieme année d’Artaxercès-Longuemain. Dans cette hypothèse, il faut compter les 490 ans de la prophétie en années solaires ou lunaires. Or comme les années solaires se trouvent trop courtes pour atteindre le terme, on a fixé la prophétie en années lunaires. Africanus qui fleurissoit au commencement du iij. siecle, l’a ainsi décidé, & a été suivi par Théodoret, Bèze, Zonaras, Rupertus, & une foule de modernes, à cause de la conformité qu’ils ont trouvé dans cette hypothèse avec le texte de la vulgate ; mais ils n’ont pas considéré que les années lunaires n’atteignoient pas le terme d’un an & 246 jours. D’ailleurs, dans le tems que la prophétie fut révelée par un ange à Daniel, il n’y avoit point d’année purement lunaire en usage dans aucun endroit du monde. Je sai bien que les mois des Juifs étoient lunaires ; mais quoiqu’ils dépendissent de la Lune, leur année se régloit toujours au bout du compte par le cours du Soleil ; & ce qui manquoit aux années communes, étoit suppléé dans les années intercalées. (Le chevalier de Jaucourt.)

Semaine de la Passion, dans l’église romaine, est la pénultieme semaine de carême, ou celle qui commence le dimanche qui tombe quinze jours avant Pâques, & se termine au dimanche des Rameaux. On la nomme ainsi, parce que les hymnes, les leçons & tout l’office de cette semaine est relatif à la Passion de Jesus-Christ.

Semaine Sainte, ou Grande Semaine, major hebdomada, est la semaine qui commence au dimanche des Rameaux, & précede immédiatement la fête de Pâque. On l’appelle grande semaine à cause des grands mysteres qu’on y célebre.

Les Protestans en rapportent l’institution au tems des apôtres, aussi bien que les Catholiques chez qui elle est spécialement consacrée à honorer les mysteres de la mort & passion de Jesus-Christ, & à les retracer à l’esprit & aux yeux des fideles par les offices qu’on y chante & par les cérémonies dont on les accompagne.

Dans la primitive église, outre les jeûnes rigoureux qu’on pratiquoit dans cette semaine, on s’y interdisoit les plaisirs les plus licites & les plus innocens ; les fideles ne s’y donnoient point le baiser de paix à l’église ; tout travail étoit défendu ; les tribunaux étoient fermés ; on délivroit les prisonniers ; enfin, on pratiquoit diverses mortifications, dont les princes mêmes & les empereurs n’étoient pas exempts.

Semaines, Statuts des chirurgiens. C’est sous ce nom que l’on désigne dans les statuts des maîtres chirurgiens de Paris, le tems que ceux des aspirans qui sont admis au grand chef-d’œuvre, doivent employer à faire preuve de leur capacité. Chaque semaine est composée de six jours & demi, & l’aspirant doit quatre semaines : la premiere, de l’ostéologie : la seconde, de l’anatomie : la troisieme, des saignées : & la quatrieme, des médicamens. (D. J.)

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « semaine »

Picard, essemangne ; bourguig. semeigne ; wallon, samainn ; provenç. setmana, septmana, semmana ; espagn. et portug. semana ; ital. semmana, settimana ; du lat. septimana, dérivé de septimus, qui vient de septem, sept.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du moyen français semaine[1], de l’ancien français semaine[2], sepmaine, attesté (au moins) aux XVIe et XVIIe siècles[3], du latin ecclésiastique septimana[4], dérivé de septimus (« septième »), de septem (« sept »). Cognat de l’italien settimana, de l’espagnol semana, du portugais semana, du catalan setmana.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « semaine »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
semaine sœmɛn

Fréquence d'apparition du mot « semaine » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « semaine »

  • Il ne peut pas y avoir de crise la semaine prochaine : mon agenda est déjà plein.
    Henry Kissinger
  • La semaine du travailleur a sept jours, la semaine du paresseux a sept demains.
    Proverbe français
  • On a parfois l’impression d’entendre un personnage de « la Boum », et c’est truculent ! Aujourd’hui âgée de 30 ans et féministe, Lucie Mikaelian pose un regard bienveillant sur l’adolescente qu’elle fut. L’air de rien, il s’agit d’une véritable enquête immersive sur le désir féminin. Un podcast à suivre chaque semaine pendant tout l’été. H.R.
    L'Obs — « Mes 14 ans », « Représenter les Noir.es : le regard blanc »... Les podcasts de la semaine
  • L’amitié, c’est l’amour en habits de semaine.
    Proverbe québécois
  • Swile, Memo Bank, Ubble... Les levées de fonds de la semaine
    usine-digitale.fr — Withings, Klassroom, Magma... Les levées de fonds de la semaine
  • Manifestations en Irak, évolution de la pandémie et feux de forêts... La semaine du 25 juillet 2020 en images.
    Slate.fr — Une semaine dans le monde en 7 photos | Slate.fr
  • L’amitié, c’est l’amour en habit de semaine.
    Proverbe anglais
  • Le dimanche, on échange les ennuis de la semaine contre l'Ennui.
    Paul Morand
  • Demain est souvent le jour le plus chargé de la semaine.
    Proverbe espagnol
  • Petit lundi, grosse semaine.
    Proverbe québécois
Voir toutes les citations du mot « semaine » →

Images d'illustration du mot « semaine »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « semaine »

Langue Traduction
Anglais week
Espagnol semana
Italien settimana
Allemand woche
Chinois
Arabe أسبوع
Portugais semana
Russe неделя
Japonais 週間
Basque aste
Corse settimana
Source : Google Translate API

Synonymes de « semaine »

Source : synonymes de semaine sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot semaine au Scrabble ?

Nombre de points du mot semaine au scrabble : 9 points

Semaine

Retour au sommaire ➦

Partager