La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « phrase »

Phrase

[fraz]
Ecouter

Définitions de « phrase »

Phrase - Nom commun

  • (Grammaire) Ensemble de mots structurés selon les règles syntaxiques, exprimant une idée complète.

    Elle parlait intarissablement, mêlant quelques mots de français dans chacune de ses phrases : sur Louxor […] sur Alexandrie.
    — Out-el-Kouloub, « Zaheira »
  • (Musique) Succession cohérente de sons ou d'accords, délimitée par des pauses et formant une unité mélodique.

    Le roulier lui mit du foin sur le corps, et, pour ne pas s'endormir lui-même, il se prit à siffler à satiété une phrase de chanson lente et monotone ; […]. Cette sifflerie m'impatientait.
    — George Sand, « Nanon »

Expressions liées

  • Aimer, détester les phrases
  • Aligner des phrases
  • Balbutier quelques phrases
  • Chercher ses phrases
  • De grandes, de belles phrases
  • Des amas de phrases
  • Des bribes, des lambeaux de phrases
  • Des phrases toutes faites
  • Faire des phrases (parler de manière recherchée)
  • La phrase latine, française
  • La première phrase de la sonate du septuor, de l'allegretto
  • La structure syntaxique de la phrase
  • La vérité tient en une phrase
  • Le phrasé d'un mouvement de sonate
  • Le phrasé d'un pianiste, d'un chanteur
  • Le sens, la signification d'une phrase
  • Lâcher des bouts de phrase
  • Pas de phrases
    −Le conseil d'administration m'a prié de vous dire... −Oh! pas de phrases
    — Peisson, Parti Liverpool
  • Petite phrase (propos bref d'un homme politique)
    Ainsi donc, la petite phrase de Françoise Giroud n'avait pas été lancée au hasard. Dès l'ouverture, le Centre Pompidou doit s'attendre, comme une vulgaire maison de la culture ou un centre dramatique, à voir ses crédits sérieusement rognés
  • Phrase après phrase
  • Phrase botanique (description courte d'une plante)
  • Phrase complexe (phrase avec plusieurs propositions)
    décrire une phrase complexe : « il contient deux verbes, fait et perd »
    — The Conversation, Parler pour enseigner, ça s’apprend
  • Phrase constituante
  • Phrase d'armes (succession des coups portés et rendus)
    Phrase d'armes, par comparaison avec la conversation entre deux interlocuteurs
    — Cléry, L'Escr.
  • Phrase d'excuse, de compliment
  • Phrase faite (façon de parler particulière)
  • Phrase matrice
  • Phrase musicale, mélodique
  • Phrase nominale (prédicat est un nom)
    La phrase nominale se rencontre non seulement en indo-européen, en sémitique, en finno-ougrien, en bantou, mais encore dans les langues les plus diverses: sumérien, égyptien, caucasien, altaïque, dravidien, indonésien, sibérien, amérindien, etc.
    — Benveniste, Problèmes de linguistique générale, Paris, Gallimard
  • Phrase nucléaire (résultat des transformations obligatoires)
    On appellera phrase nucléaire
    — Nicolas Ruwet, Introduction à la grammaire générative
  • Phrase oratoire
  • Phrase simple (phrase avec une seule proposition)
    En somme, la Défenseure des droits résume ces recommandations à une phrase simple. "C'est à l'école de s'adapter... Et ce que l'on voit, c'est qu'on demande à l'enfant de s'adapter à l'école", conclut-elle à l'AFP. Le rapport cite l'exemple d'un enseignant qui se trouvait face à un enfant ne parvenant pas à comprendre les consignes. Il a décidé d'adapter son enseignement à cet enfant et s'est aperçu que cela profitait à l'ensemble des élèves.
    — TF1 INFO, École : l'accueil des élèves handicapés toujours "insuffisant", alerte la Défenseure des droits | TF1 INFO
  • Phrase toute faite (façon de parler consacrée par l'usage)
    Mais arrêtons les conneries ! C'est juste une maladresse ! Une phrase toute faite qu'on dit aussi en France, une phrase passe partout. Il faut arrêter les polémiques qui n'en sont pas...
    Les Gardiens de la Galaxie : Chris Pratt au coeur d'un bad buzz à cause de cette publication polémique
  • Phrase-noyau (phrase déclarative active transitive)
  • Rattraper sa phrase (faire dire autre chose que prévu)
  • Rester sans phrase (rester bouche bée)
  • S'arrêter au milieu d'une phrase
  • S'embrouiller dans ses phrases
  • Sans phrases (sans rhétorique creuse)
    Sans phrases, sans mots à effet
    — Vogüé, Morts
  • Se payer de phrases (se contenter de vaines paroles)
  • Se rappeler une phrase de
  • Synt répéter une phrase
  • Telle phrase de beethoven
  • Tour, tournure de phrase (façon de s'exprimer)
  • Un amas de phrases, un membre de phrase
  • Une phrase de musique
    Une phrase de musique ronfla dans un silence relatif
    — Louis Aragon, Beaux quartiers
  • Échanger quelques phrases

Étymologie de « phrase »

Du latin phrasis.

Usage du mot « phrase »

Évolution historique de l’usage du mot « phrase » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « phrase » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « phrase »

Citations contenant le mot « phrase »

  • Je me souvenais de cette phrase qu’elle [Rarahu] m’avait dite un jour : « J’ai peur que ce ne soit pas le même Dieu qui nous ait créés ». En effet, nous étions enfants de deux natures bien séparées et bien différentes, et l’union de nos âmes ne pouvait être que passagère, incomplète et tourmentée.
    Pierre Loti — Le Mariage de Loti
  • Tout le génie laudatif de la nation était dans cette seule phrase 
    Alexandre Dumas — Le Comte de Monte-Cristo
  • - Retournez-vous, dit le marchand en saisissant tout à coup la lampe pour en diriger la lumière sur le mur qui faisait face au portrait, et regardez cette PEAU DE CHAGRIN, ajouta-t-il.Le jeune homme se leva brusquement et témoigna quelque surprise en apercevant au-dessus du siège où il s’était assis un morceau de chagrin accroché sur le mur, et dont la dimension n’excédait pas celle d’une peau de renard ; mais, par un phénomène inexplicable au premier abord, cette peau projetait au sein de la profonde obscurité qui régnait dans le magasin des rayons si lumineux que vous eussiez dit d’une petite comète. Le jeune incrédule s’approcha de ce prétendu talisman qui devait le préserver du malheur, et s’en moqua par une phrase mentale. Cependant, animé d’une curiosité bien légitime, il se pencha pour la regarder alternativement sous toutes les faces, et découvrit bientôt une cause naturelle à cette singulière lucidité : les grains noirs du chagrin étaient si soigneusement polis et si bien brunis, les rayures capricieuses en étaient si propres et si nettes que, pareilles à des facettes de grenat, les aspérités de ce cuir oriental formaient autant de petits foyers qui réfléchissaient vivement la lumière.
    Honoré de Balzac — La peau de chagrin
  • En même temps ma tante Flora qui avait compris que cette phrase était le remerciement de Céline pour le vin d’Asti, regardait également Swann avec un air mêlé de congratulation et d’ironie, soit simplement pour souligner le trait d’esprit de sa sœur, soit qu’elle enviât Swann de l’avoir inspiré, soit qu’elle ne pût s’empêcher de se moquer de lui parce qu’elle le croyait sur la sellette.
    Proust — Du côté de chez Swann
  • Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris.
    Patrick Modiano — L'Herbe des nuits
  • En réalité, le moment clé était la phrase suivante dite par M. Léjean sur un ton léger « Dora Weiss, une femme charmante, n'est-ce pas ? »
    Philippe Sollers — Passion fixe
  •  Non, certes, je ne méconnais pas les services modestes et précieux que rendent journellement les gardiens de la paix à la vaillante population de Paris. Et je n’aurais pas consenti à vous présenter, Messieurs, la défense de Crainquebille, si j’avais vu en lui l’insulteur d’un ancien soldat. On accuse mon client d’avoir dit : “Mort aux vaches!“. Le sens de cette phrase n’est pas douteux. Si vous feuilletez le dictionnaire de la langue verte, vous y lirez : “Vachard, paresseux, fainéant; qui s’étend paresseusement comme une vache, au lieu de travailler”. - Vache, qui se vend à la police ; mouchard. “Mort aux vaches!” se dit dans un certain monde. Mais toute la question est celle-ci : Comment Crainquebille l’a-t-il dit? Et même, l’a-t-il dit? Permettez-moi, Messieurs, d’en douter. Je ne soupçonne l’agent Matra d’aucune mauvaise pensée. Mais il accomplit, comme nous l’avons dit, une tâche pénible. Il est parfois fatigué, excédé, surmené. Dans ces conditions il peut avoir été la victime d’une sorte d’hallucination de l’ouïe. Et quand il vient vous dire, Messieurs, que le docteur David Matthieu, officier de la Légion d’honneur, médecin en chef de l’hôpital Ambroise-Paré, un prince de la science et un homme du monde, a crié : ” Mort aux vaches!”, nous sommes bien forcés de reconnaître que Matra est en proie à la maladie de l’obsession, et, si le mot n’est pas trop fort, au délire de la persécution. Et alors même que Crainquebille aurait crié: “Mort aux vaches!“, il resterait à savoir si ce mot a, dans sa bouche, le caractère d’un délit. Crainquebille est l’enfant naturel d’une marchande ambulante, perdue d’inconduite et de boisson, il est né alcoolique. Vous le voyez ici abruti par soixante ans de misère. Messieurs, vous direz qu’il est irresponsable.
    Anatole France — L’Affaire Crainquebille
  • L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière. Cette phrase convient merveilleusement à François d’Assise. On sait de lui peu de choses et c’est tant mieux. Ce qu’on sait de quelqu’un empêche de le connaître. Ce qu’on en dit, en croyant savoir ce qu’on dit, rend difficile de le voir. On dit par exemple : Saint-François-d’Assise. On le dit en somnambule, sans sortir du sommeil de la langue. On ne dit pas, on laisse dire. On laisse les mots venir, ils viennent dans un ordre qui n’est pas le nôtre, qui est l’ordre du mensonge, de la mort, de la vie en société. Très peu de vraie paroles s’échangent chaque jour, vraiment très peu. Peut-être ne tombe-t-on amoureux que pour enfin commencer à parler. Peut-être n’ouvre-t-on un livre que pour enfin commencer à entendre. L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière. Dans cette phrase vous ne voyez ni l’ange ni l’enfant. Vous voyez le chien seulement, vous devinez son humeur joyeuse, vous le regardez suivre les deux invisibles : l’enfant – rendu invisible par son insouciance -, l’ange – rendu invisible par sa simplicité. Le chien, oui, on le voit. Derrière. À la traîne. Il suit les deux autres. Il les suit à la trace et parfois il flâne, il s’égare dans un pré, il se fige devant une poule d’eau ou un renard, puis en deux bonds il rejoint les autres, il recolle aux basques de l’enfant et de l’ange. Vagabond, folâtre. L’enfant et l’ange sont sur la même ligne. Peut-être l’enfant tient-il la main de l’ange, pour le conduire, pour que l’ange ne soit pas trop gêné, lui qui va dans le monde visible comme un aveugle en plein jour. Et l’enfant chantonne, raconte ce qui lui passe par la tête, et l’ange sourit, acquiesce – et le chien toujours derrière ces deux-là, tantôt à droite, tantôt à gauche. Ce chien est dans la Bible. Il n’y a pas beaucoup de chiens dans la Bible. Il y a des baleines, des brebis, des oiseaux et des serpents, mais très peu de chiens. Vous ne connaissez même que celui-là, traînant les chemins, suivant ses deux maîtres : l’enfant et l’ange, le rire et le silence, le jeu et la grâce. Chien François d’Assise.
    Christian Bobin — Le Très-Bas

Traductions du mot « phrase »

Langue Traduction
Anglais phrasing
Espagnol fraseo
Italien frase
Allemand formulierung
Chinois 措辞
Arabe جملة
Portugais fraseado
Russe формулировка
Japonais 言い回し
Basque esaldia
Corse frasi
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.