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Phrase
Sommaire
- Définitions de « phrase »
- Étymologie de « phrase »
- Phonétique de « phrase »
- Fréquence d'apparition du mot « phrase » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « phrase »
- Citations contenant le mot « phrase »
- Traductions du mot « phrase »
- Synonymes de « phrase »
- Combien de points fait le mot phrase au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | phrase | phrases |
Définitions de « phrase »
Trésor de la Langue Française informatisé
PHRASE, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
phrase \fʁɑz\ féminin
-
(Grammaire) Séquence de propositions ordonnées en fonction des règles de la grammaire, permettant de décrire quelque chose.
- On n'est jamais captivé par des phrases où il y a trop de mots. — (Antoine Albalat, L’art d'écrire enseigné en vingt leçons (sixième leçon), 1899)
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Puis, en grosses lettres, cette phrase : « Plus il y aura d'acheteurs de blé, meuniers ou négociants, plus les agriculteurs vendront le leur facilement et cher. »
Il est hors de contestation que, si des éléments de concurrence nouveaux devaient surgir, le cultivateur y trouverait son compte. — (Annales de la Chambre des députés : Débats parlementaires, Paris : Imprimerie du journal officiel, 1921, page 1002) - Lui qui, d’habitude, d’une plume sûre, attaquait méthodiquement le papier, s’exténuait sur ses phrases. Il peinait, raturait. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 54)
- Elle parlait intarissablement, mêlant quelques mots de français dans chacune de ses phrases : sur Louxor […] sur Alexandrie. — (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
- Il a lancé l'idée comme ça, un jour, un journaliste a sorti la phrase de son contexte, et un tas d’escrocs et de faux médiums se sont mis à prétendre en posséder un, pour que les imbéciles croient parler à leurs proches décédés. — (Larry Correia, Les Chroniques du Grimnoir, tome 2 : Malédiction , 2013, chapitre 3)
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(Par extension) Ensemble de quelques mots prononcés.
- Et on entend encore résonner la phrase banale du mari, la phrase étrangère à elle, la phrase blasphématoire dans cette chambre où elle apporte sa nudité. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- […] il leur faut des électeurs ouvriers assez naïfs pour se laisser duper par des phrases ronflantes sur le collectivisme futur. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. IV, La Grève prolétarienne, 1908, p. 157)
- Personne ne pouvait prononcer une phrase, dire un mot, apprécier un argument, juger un fait sans qu’aussitôt les autres ne demandassent : « la conclusion » ? — (Louis Pergaud, « Un point d’histoire », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Il eût fallu hurler pour échanger la moindre phrase. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- C'est cette rupture dans le savoir - […] - qui a fait de Galilée le symbole même du scientifique, et comme toute figure emblématique, une part de mythe lui est rattachée (on lui attribue notamment cette fameuse phrase – qui précisément n'aurait pas été murmurée – juste après sa condamnation « Et pourtant elle tourne » comme preuve de sa ténacité scientifique). — (Muriel Montagut, « Des sciences et des hommes », dans La recherche clinique en sciences sociales, sous la direction de Vincent de Gaulejac, Florence Giust-Desprairies et Ana Massa, Toulouse : Eres, 2014)
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(Par analogie) (Musique) Suite non interrompue de sons simples ou d’accords, qui forme un sens plus ou moins achevé et qui se termine sur un repos.
- Le roulier lui mit du foin sur le corps, et, pour ne pas s'endormir lui-même, il se prit à siffler à satiété une phrase de chanson lente et monotone ; […]. Cette sifflerie m'impatientait. — (George Sand, « Nanon », chapitre 15, dans la série des Œuvres complètes, Paris : chez Michel Lévy frères & à la Librairie nouvelle, 1872, page 189)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Proposition simple ou assemblage de propositions formant un sens complet. Phrase correcte, incorrecte, claire, obscure, bien construite, mal construite. Une phrase courte. Une phrase longue. Une phrase embarrassée. Une phrase élégante, bien tournée. Construire une phrase. Prononcer, dire une phrase. Composer, écrire, jeter sur le papier quelques phrases. La phrase grecque et la phrase latine admettent l'inversion. Phrase toute faite, Formule banale de style ou de conversation. Fam., Faire des phrases, Parler d'une manière recherchée et affectée. Ne faites donc pas tant de phrases et dites les choses simplement. Phrase musicale, Suite non interrompue de sons simples ou d'accords, qui forme un sens plus ou moins achevé et qui se termine sur un repos.
Littré (1872-1877)
-
1Assemblage de mots formant un sens complet, distingué de la proposition en ce que la phrase est surtout considérée grammaticalement, et la proposition, logiquement.
On proposa une distribution des meilleurs auteurs à tous les académiciens, pour en tirer les phrases et les élégances de la langue
, Pellisson, Hist. Acad. III.De quel front aujourd'hui vient-il, sur nos brisées, Se revêtir encor de nos phrases usées ?
Boileau, Épître 1.L'on écrit régulièrement depuis vingt années : l'on est esclave de la construction ; l'on a enrichi la langue de nouveaux mots, secoué le joug du latinisme et réduit le style à la phrase purement française
, La Bruyère, I.Le tour de phrase, toujours le même et toujours uniforme, déplaît extrêmement
, Montesquieu, Goût, Contrastes.Quelques écrivains qui, dans chaque phrase, mettent toujours le commencement en contraste avec la fin par des antithèses continuelles, tels que saint Augustin et quelques-uns de nos modernes, comme Saint-Évremond
, Montesquieu, ib.Phrase faite, façon de parler consacrée par l'usage.
Il y a un certain nombre de phrases toutes faites que l'on prend comme dans un magasin, et dont on se sert pour se féliciter les uns les autres sur les événements
, La Bruyère, VIII.Un commis à la phrase, censeur.
Dans Paris quelquefois un commis à la phrase Me dit…
, Voltaire, Ép. c.Fig. Varier la phrase, ne pas faire exactement la même chose.
L'abbé Tétu est retourné en Touraine… et, pour varier un peu la phrase, il a mené à ce second voyage toute la case [maison] de Richelieu
, Sévigné, 14 oct. 1671. -
2Particulièrement, des phrases, de grandes phrases, des paroles emphatiques, affectées. Un faiseur de phrases.
Un discours ferme et serré, sans aucun lieu commun, sans épithète, sans ce que nous appelons des phrases
, Voltaire, Jenni, 4.Vous savez penser ; les autres font des phrases ; ils sont tous les élèves du père Nicodème, qui disait à Jeannot : Fais des phrases, Jeannot, ma douleur t'en conjure
, Voltaire, Lett. la Harpe, 25 févr. 1772.De grandes phrases, en disant qu'il n'en fait pas
, Picard, Vieille tante, II, 6.Faire des phrases, signifie aussi : parler beaucoup et ne rien faire d'effectif.
- 3Se dit de la tournure d'écrire particulière à une langue. La phrase grecque a de l'harmonie, la phrase latine a de la majesté.
- 4Phrase botanique, description d'une plante qui en présente tous les caractères dans une phrase très courte.
-
5 Par analogie, phrase musicale, suite de sons musicaux avec un arrêt ou repos après le dernier, présentant à l'oreille un rhythme semblable à celui d'une phrase parlée. La phrase est plus courte que la mélodie.
Phrase, fragment de mélodie qui a ordinairement pour fragment correspondant une autre phrase d'un nombre égal de mesures, de même rhythme et de même caractère,
Fétis, Dictionnaire de musique, dans La musique mise à la portée de tout le monde.
HISTORIQUE
XVIe s. Ignorant des frases et vocables qui servent aux choses plus communes
, Montaigne, I, 103.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
PHRASE. Ajoutez : - REM. Il semble que phrases, au pluriel, au sens de paroles emphatiques, affectées, était nouveau dans le courant du XVIIe siècle. Du moins on serait tenté de l'inférer de cet exemple : Il a aussi pour contraire un certain style enflé et bouffi, qui fait semblant de dire de grandes choses et ne dit rien : le phébus qui va toujours sur des échasses, ce qu'on appelle galimatias, ou, par un terme nouveau, phrases, et autres styles à perte de vue
, De Courtin, la Civilité françoise, p. 182, Paris, 1695.
Étymologie de « phrase »
- (Date à préciser) Du latin phrasis.
Phonétique du mot « phrase »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
phrase | fraz |
Fréquence d'apparition du mot « phrase » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « phrase »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « phrase »
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Dans la série H, cette phrase mythique de Jamel Debbouze revient dans toutes les têtes des amoureux de l'humoriste. Alors que Thierry Henry se présente aux urgences, il ne reconnaît pas et sort cette punchline magnifique. Néanmoins, l'humour des uns n'est pas le même que chez les autres. Ainsi, en pleine promotion de son livre "La vie en bleu", Philippe Tournon révèle des anecdotes toutes aussi croustillantes les unes que les autres.
Blasting News — Deschamps a refusé une émission à cause d’une phrase de Jamel Debbouze sur Benzema -
Caroline Receveur "trop grosse" : cette phrase de son fils de 2 ans qui engendre une polémique
Public.fr — Caroline Receveur "trop grosse" : cette phrase de son fils de 2 ans qui engendre une polémique -
Je me souvenais de cette phrase qu’elle [Rarahu] m’avait dite un jour : « J’ai peur que ce ne soit pas le même Dieu qui nous ait créés ». En effet, nous étions enfants de deux natures bien séparées et bien différentes, et l’union de nos âmes ne pouvait être que passagère, incomplète et tourmentée.
Pierre Loti — Le Mariage de Loti -
Tout le génie laudatif de la nation était dans cette seule phrase
Alexandre Dumas — Le Comte de Monte-Cristo -
- Retournez-vous, dit le marchand en saisissant tout à coup la lampe pour en diriger la lumière sur le mur qui faisait face au portrait, et regardez cette PEAU DE CHAGRIN, ajouta-t-il.Le jeune homme se leva brusquement et témoigna quelque surprise en apercevant au-dessus du siège où il s’était assis un morceau de chagrin accroché sur le mur, et dont la dimension n’excédait pas celle d’une peau de renard ; mais, par un phénomène inexplicable au premier abord, cette peau projetait au sein de la profonde obscurité qui régnait dans le magasin des rayons si lumineux que vous eussiez dit d’une petite comète. Le jeune incrédule s’approcha de ce prétendu talisman qui devait le préserver du malheur, et s’en moqua par une phrase mentale. Cependant, animé d’une curiosité bien légitime, il se pencha pour la regarder alternativement sous toutes les faces, et découvrit bientôt une cause naturelle à cette singulière lucidité : les grains noirs du chagrin étaient si soigneusement polis et si bien brunis, les rayures capricieuses en étaient si propres et si nettes que, pareilles à des facettes de grenat, les aspérités de ce cuir oriental formaient autant de petits foyers qui réfléchissaient vivement la lumière.
Honoré de Balzac — La peau de chagrin -
En même temps ma tante Flora qui avait compris que cette phrase était le remerciement de Céline pour le vin d’Asti, regardait également Swann avec un air mêlé de congratulation et d’ironie, soit simplement pour souligner le trait d’esprit de sa sœur, soit qu’elle enviât Swann de l’avoir inspiré, soit qu’elle ne pût s’empêcher de se moquer de lui parce qu’elle le croyait sur la sellette.
Proust — Du côté de chez Swann -
Depuis que j’écris ces pages, je me dis qu’il y a un moyen, justement, de lutter contre l’oubli. C’est d’aller dans certaines zones de Paris où vous n’êtes pas retourné depuis trente, quarante ans et d’y rester un après-midi, comme si vous faisiez le guet. Peut-être celles et ceux dont vous vous demandez ce qu’ils sont devenus surgiront au coin d‘une rue, ou dans l’allée d’un parc, ou sortiront de l’un des immeubles qui bordent ces impasses désertes que l’on nomme « square » ou « villa ». Ils vivent de leur vie secrète, et cela n’est possible pour eux que dans des endroits silencieux, loin du centre. Pourtant, les rares fois où j’ai cru reconnaître Dannie, c’était toujours dans la foule. Un soir, Gare de Lyon, quand je devais prendre un train, au milieu de la cohue des départs en vacances. Un samedi de fin d’après-midi, au carrefour du boulevard et de la Chaussée d’Antin dans le flot de ceux qui se pressaient aux portes des grands magasins. Mais, chaque fois, je m’étais trompé.Un matin d’hiver, il y a vingt ans, j’avais été convoqué au tribunal d’instance du treizième arrondissement, et vers onze heures, à la sortie du tribunal, j’étais sur le trottoir de la place d’Italie. Je n’étais pas revenu sur cette place depuis le printemps de 1964, une période où je fréquentais le quartier. Je me suis aperçu brusquement que je n’avais pas un sou en poche pour prendre un taxi ou le métro et rentrer chez moi. J’ai trouvé un distributeur de billets dans une petite rue derrière la mairie, mais après avoir composé le code une fiche est tombée à la place des billets. Il y était écrit : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » De nouveau, j’ai composé le code, et la même fiche est tombée avec la même inscription : « Désolé. Vos droits sont insuffisants. » J’ai fait le tour de la mairie et de nouveau j’étais sur le trottoir de la place d’Italie.Le destin voulait me retenir par ici et il ne fallait pas le contrarier. Peut-être ne parviendrais-je plus jamais à quitter le quartier, puisque mes droits étaient insuffisants. Je me sentais léger à cause du soleil et du ciel bleu de janvier. Les gratte-ciel n’existaient pas en 1964, mais ils se dissipaient peut à peu dans l’air limpide pour laisser place au café du Clair de lune et aux maisons basses du boulevard de la Gare. Je glisserais dans un temps parallèle où personne ne pourrait plus m’atteindre.Les paulownias aux fleurs mauves de la place d’Italie… Je me répétais cette phrase et je dois avouer qu’elle me faisait monter les larmes aux yeux, ou bien était-ce le froid de l’hiver ? En somme, j’étais revenu au point de départ et, si les distributeurs de billets avaient existé vers 1964, la fiche aurait été la même pour moi : Droits insuffisants. Je n’avais à cette époque aucun droit ni aucune légitimité. Pas de famille ni de milieu social bien défini. Je flottais dans l’air de Paris.
Patrick Modiano — L'Herbe des nuits -
En réalité, le moment clé était la phrase suivante dite par M. Léjean sur un ton léger « Dora Weiss, une femme charmante, n'est-ce pas ? »
Philippe Sollers — Passion fixe -
Non, certes, je ne méconnais pas les services modestes et précieux que rendent journellement les gardiens de la paix à la vaillante population de Paris. Et je n’aurais pas consenti à vous présenter, Messieurs, la défense de Crainquebille, si j’avais vu en lui l’insulteur d’un ancien soldat. On accuse mon client d’avoir dit : “Mort aux vaches!“. Le sens de cette phrase n’est pas douteux. Si vous feuilletez le dictionnaire de la langue verte, vous y lirez : “Vachard, paresseux, fainéant; qui s’étend paresseusement comme une vache, au lieu de travailler”. - Vache, qui se vend à la police ; mouchard. “Mort aux vaches!” se dit dans un certain monde. Mais toute la question est celle-ci : Comment Crainquebille l’a-t-il dit? Et même, l’a-t-il dit? Permettez-moi, Messieurs, d’en douter. Je ne soupçonne l’agent Matra d’aucune mauvaise pensée. Mais il accomplit, comme nous l’avons dit, une tâche pénible. Il est parfois fatigué, excédé, surmené. Dans ces conditions il peut avoir été la victime d’une sorte d’hallucination de l’ouïe. Et quand il vient vous dire, Messieurs, que le docteur David Matthieu, officier de la Légion d’honneur, médecin en chef de l’hôpital Ambroise-Paré, un prince de la science et un homme du monde, a crié : ” Mort aux vaches!”, nous sommes bien forcés de reconnaître que Matra est en proie à la maladie de l’obsession, et, si le mot n’est pas trop fort, au délire de la persécution. Et alors même que Crainquebille aurait crié: “Mort aux vaches!“, il resterait à savoir si ce mot a, dans sa bouche, le caractère d’un délit. Crainquebille est l’enfant naturel d’une marchande ambulante, perdue d’inconduite et de boisson, il est né alcoolique. Vous le voyez ici abruti par soixante ans de misère. Messieurs, vous direz qu’il est irresponsable.
Anatole France — L’Affaire Crainquebille -
L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière. Cette phrase convient merveilleusement à François d’Assise. On sait de lui peu de choses et c’est tant mieux. Ce qu’on sait de quelqu’un empêche de le connaître. Ce qu’on en dit, en croyant savoir ce qu’on dit, rend difficile de le voir. On dit par exemple : Saint-François-d’Assise. On le dit en somnambule, sans sortir du sommeil de la langue. On ne dit pas, on laisse dire. On laisse les mots venir, ils viennent dans un ordre qui n’est pas le nôtre, qui est l’ordre du mensonge, de la mort, de la vie en société. Très peu de vraie paroles s’échangent chaque jour, vraiment très peu. Peut-être ne tombe-t-on amoureux que pour enfin commencer à parler. Peut-être n’ouvre-t-on un livre que pour enfin commencer à entendre. L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière. Dans cette phrase vous ne voyez ni l’ange ni l’enfant. Vous voyez le chien seulement, vous devinez son humeur joyeuse, vous le regardez suivre les deux invisibles : l’enfant – rendu invisible par son insouciance -, l’ange – rendu invisible par sa simplicité. Le chien, oui, on le voit. Derrière. À la traîne. Il suit les deux autres. Il les suit à la trace et parfois il flâne, il s’égare dans un pré, il se fige devant une poule d’eau ou un renard, puis en deux bonds il rejoint les autres, il recolle aux basques de l’enfant et de l’ange. Vagabond, folâtre. L’enfant et l’ange sont sur la même ligne. Peut-être l’enfant tient-il la main de l’ange, pour le conduire, pour que l’ange ne soit pas trop gêné, lui qui va dans le monde visible comme un aveugle en plein jour. Et l’enfant chantonne, raconte ce qui lui passe par la tête, et l’ange sourit, acquiesce – et le chien toujours derrière ces deux-là, tantôt à droite, tantôt à gauche. Ce chien est dans la Bible. Il n’y a pas beaucoup de chiens dans la Bible. Il y a des baleines, des brebis, des oiseaux et des serpents, mais très peu de chiens. Vous ne connaissez même que celui-là, traînant les chemins, suivant ses deux maîtres : l’enfant et l’ange, le rire et le silence, le jeu et la grâce. Chien François d’Assise.
Christian Bobin — Le Très-Bas
Traductions du mot « phrase »
Langue | Traduction |
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Anglais | phrasing |
Espagnol | fraseo |
Italien | frase |
Allemand | formulierung |
Chinois | 措辞 |
Arabe | جملة |
Portugais | fraseado |
Russe | формулировка |
Japonais | 言い回し |
Basque | esaldia |
Corse | frasi |
Synonymes de « phrase »
Source : synonymes de phrase sur lebonsynonyme.frCombien de points fait le mot phrase au Scrabble ?
Nombre de points du mot phrase au scrabble : 11 points