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Nuit
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Définitions de « nuit »
Nuit - Nom commun
- Nuit — définition française (sens 1, nom commun)
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Intervalle quotidien où le soleil est sous l'horizon, caractérisé par l'obscurité.
Nous avions mis trois jours à l’œuvre, Varsovie n’eut besoin que d’une nuit, de la nuit du 29 novembre 1830! — (François-Vincent Raspail, De la Pologne — Les deux insurrections, 1839)
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(Par extension) État d'obscurité totale ou de ténèbres.
Je monte sur le pont et aperçois dans la nuit très noire les nombreuses lumières d’un vapeur qui s’éloigne.
Nuit - Adjectif
- Nuit — définition française (sens 2, adjectif)
- Couleur bleu foncé avec une légère nuance de violet, identifiée par le code #0F056B.
Expressions liées
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Abondance de biens ne nuit pas
en pareille matière on ne peut pas dire qu' abondance de biens ne nuit pas ;
— Henri Poincaré, La Valeur de la science - Asile de nuit
- Bleu de nuit ou bleu nuit (bleu foncé.)
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Bonnet de nuit
Le bambin fuyait la chemise ou le bonnet de nuit avec lequel la marquise le menaçait parfois ; il gardait sa collerette brodée, riait à sa mère quand elle l’appelait, en s’apercevant qu’elle riait elle-même de cette rébellion enfantine […]
— Honoré de Balzac, La Femme de trente ans -
Boîte de nuit
Ses origines n’y sont pas étrangères : une mère péruvienne (l’exubérance ?) et un père danois (la rigueur ?). Helena Christensen est une beauté composite, trait d’union entre le Nord et le Sud, le Vieux Continent et le Nouveau Monde. Le sang-froid des Vikings allié à la passion sud-américaine. « Oui, je sais, c’est totalement schizophrénique comme mélange, commente-t-elle dans un éclat de rire. Ma mère, péruvo-ukrainienne, a rencontré mon père à Copenhague dans une boîte de nuit qui s’appelait Las Vegas, cela ne s’invente pas ! Je suis née neuf mois plus tard, le jour de Noël. »
— Madame Figaro, Helena Christensen, top forever - Madame Figaro - C'est la nuit, il fait nuit
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Chemise de nuit
Ce déshabillé crème, sous lequel on apercevait la chemise de nuit avec ses incrustations de dentelle
— Aragon, Beaux quartier - Chercher à nuire
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De nuit
Ce pauvre Gustave! Il nous manque, il est tombé dans la profonde nuit de la mort!
— Krüdener, Valérie - Dormir sa nuit, se réveiller la nuit
- Effet de nuit (effet par lequel un peintre cherche à imiter l'obscurité de la nuit.)
- En cas de vol, la nuit est une circonstance aggravante
- Faire sa nuit (venir au gagnage.)
- Folles nuits
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Garde de nuit
Joëlle (la quarantaine éprouvée) vient d’être engagée comme garde de nuit chez madame Chevalier (la quatre-vingt-dizaine furieuse) qui supporte difficilement les gardes diplômées que lui impose sa fille Geneviève (la cinquantaine dynamique). Mais Joëlle, ex-chômeuse, est prête à tout pour garder sa place.
— Sceneweb, Milena Csergo, Catherine Hiegel, Clotilde Mollet dans Trois Femmes de Catherine Anne - Sceneweb -
Gardien de nuit
Des danses chevaleresques ont-elles lieu quand vous glissez de vos cadres pour gavotter dans les salles après que le gardien de nuit s’est endormi ?
— Joseph O'Connor, Muse - Il ne passera pas la nuit
- Je vous souhaite bonne nuit, pell bonne nuit
- Jour et nuit, nuit et jour
- L'ange des nuits (le démon.)
- La nuit de l'esprit humain
- La nuit de michel-ange
- La nuit de tel jour, tel mois
- La nuit des âges, des temps
- La nuit du 4 août 1789 (celle où fut décrétée l'abolition des privilèges.)
- La nuit du chaos
- La nuit du tombeau
- La nuit du vendredi saint
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La nuit porte conseil (après une bonne nuit, on est mieux à même de prendre une sage décision.)
Comme la nuit porte conseil Thomas remit au lendemain le fils Le Berre
— Henri Queffélec, Recteur -
La nuit suivante
Il revint la nuit suivante et la suivante, en fait, toutes les nuits de l’été. C’était un professeur habile et j’étais un élève zélé, aussi j’en arrivai à gratter des airs joyeux avec presque autant d’aisance que lui.
— Marc Behm, La Vierge de Glace - La nuit éternelle
- La nuit, tous les chats sont gris (de nuit, les choses et les êtres se distinguent difficilement.)
- La première partie de la nuit, le reste de la nuit
- Le domicile est inviolable la nuit
- Le prix de deux nuits
- Les feux, les flambeaux de la nuit (les étoiles.)
- Mauvaise nuit, bonne nuit
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Ni jour ni nuit
Un peu plus tard, c’étaient des nuages de moustiques, dont la susurration et les piqûres ne s’arrêtaient ni jour ni nuit.
— Gustave Flaubert, Trois Contes : La Légende de Saint Julien l’Hospitalier - Nuire à la réputation, à la santé de quelqu'un
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Nuit blanche (nuit que l'on passe sans dormir ou sans pouvoir dormir.)
La nuit blanche existe. Elle est rare, mais elle existe. Les neuro-psychiatres disent la constater une fois, deux fois, pas plus, chez certains de leurs patients
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Nuit claire (nuit éclairée par la lune et les étoiles.)
Le lendemain de l'exécution, il était nuit, mais une nuit des Tropiques, une belle nuit claire et transparente, inondée de la molle clarté de la lune
— Sue, Atar-Gull - Nuit d'hôtel
- Nuit de garde, de veille
- Nuit de pleine lune
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Nuit et brouillard (termes employés par les Allemands pour qualifier certains détenus politiques arrêtés pendant la Seconde Guerre mondiale et qui étaient destinés à périr au plus vite et sans laisser de traces dans des camps d'extermination.)
Le " devoir de mémoire", c'était une obligation civique, le signe d'une conscience juste, vun nouveau patriotisme. Après quarante ans de consentement à l'indifference envers le génocide juif _ on ne pouvait pas dire que le film Nuit et brouillard ait attiré la foule, non plus que les livres de Primo Levi et de Robert Antelme _ on croyait ressentir de la honte mais c'était une honte retardée. C'est seulement en regardant Shoah que la conscience contemplait avec effroi l'étendue possible de sa propre inhumanité.
— Annie Ernaux, Les années -
Nuit franche (nuit pendant laquelle on est dispensé de quart.)
Il est neuf heures du soir. Enfermé dans ma chambre de bord, je jouis de cette quiétude égoïste que les marins seuls connaissent, celle de l'officier qui a fini son quart. J'ai la « nuit franche », comme cela s'appelle en marine, plus de service avant demain midi... , 1878-
— Pierre Loti, Journal -
Nuit obscure
Habituée [l'âme] pour un temps à l'éblouissante lumière, elle ne distingue plus rien dans l'ombre. Elle ne se rend pas compte du travail profond qui s'accomplit obscurément en elle. Elle sent qu'elle a beaucoup perdu; elle ne sait pas encore que c'est pour tout gagner. Telle est la «nuit obscure» dont les grands mystiques ont parlé, et qui est peut-être ce qu'il y a de plus significatif, en tout cas de plus instructif, dans le mysticisme chrétien.
— Henri Bergson, Les Deux sources de la morale et de la religion -
Nuit passée à
Vous êtes ronchon au réveil ? Est-ce que vous souffrez pour autant de ronchopathie ? Ce n’est pas évident. Cependant, si votre partenaire est ronchon tous les matins après une nuit passée à vos côtés, il se pourrait bien que la ronchopathie vous concerne. Pas d’inquiétude, nous ne dévoilerons pas ici les secrets de votre lit conjugal. Mais…vous expliquerons ce qu’est la ronchopathie.
— Culture générale, La ronchopathie - Culture générale -
Nuit polaire
Là, ils avaient passé des hivers parmi les Hyperboréens blottis dans leurs huttes sordides, puantes, à peine éclairées, et rythmé avec eux l'interminable nuit polaire par la préparation des engins de pêche, de chasse et de commandement, bois de rennes, mâchoires de rennes et de phoques, os de baleine qu'ils gravaient d'images précises comme les souvenirs de leur vie monotone qui recommençait chaque année avec le retour du soleil pâle.
— Faure, Histoire de l'art - Nuit sans sommeil
- Nuit sans étoiles, sans lune
- Office de nuit
- Ouvert la nuit
- Passer la nuit avec un homme, une femme
- Sonnette, vase de nuit
- Travail de nuit (Le travail de nuit est interdit dans toutes les professions aux femmes et aux enfants.)
- Trop gratter cuit, trop parler nuit
- Une grande nuit
- Une nuit, l'autre nuit
- À la faveur de la nuit
- À la nuit close
- À la nuit, en pleine nuit
- Équipe de nuit
- Être de nuit (assurer un service de nuit.)
Étymologie de « nuit »
Du moyen français nuit, nuict, de l’ancien français nuit, noit (c. 980), du latin nŏctem accusatif singulier de nox (« nuit »), de l’indo-européen commun *nókʷts. Cognat de l’italien notte, de l’espagnol noche, du portugais noite ; également apparenté à l’anglais night, à l’allemand Nacht, au suédois natt.Usage du mot « nuit »
Évolution historique de l’usage du mot « nuit » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « nuit » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Antonymes de « nuit »
Citations contenant le mot « nuit »
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Toutes les couleurs disparaissent dans la nuit, et le désespoir ne tient pas de journal.
Charles Robert Maturin — Melmoth, l'Homme errant, 1820 -
Cependant que la cloche éveille sa voix claireA l’air pur et limpide et profond du matinEt passe sur l’enfant qui jette pour lui plaireUn angelus parmi la lavande et le thym,Le sonneur effleuré par l’oiseau qu’il éclaire,Chevauchant tristement en geignant du latinSur la pierre qui tend la corde séculaire,N’entend descendre à lui qu’un tintement lointain.Je suis cet homme. Hélas ! de la nuit désireuse,J’ai beau tirer le câble à sonner l’Idéal,De froids péchés s’ébat un plumage féal,Et la voix ne me vient que par bribes et creuse !Mais, un jour, fatigué d’avoir enfin tiré,Ô Satan, j’ôterai la pierre et me pendrai.
Stéphane Mallarmé — Le Sonneur -
Au bout de la rue Guénégaud, lorsqu’on vient des quais, on trouve le passage du Pont-Neuf, une sorte de corridor étroit et sombre qui va de la rue Mazarine à la rue de Seine. Ce passage a trente pas de long et deux de large, au plus ; il est pavé de dalles jaunâtres, usées, descellées, suant toujours une humidité âcre ; le vitrage qui le couvre, coupé à angle droit, est noir de crasse. Par les beaux jours d’été, quand un lourd soleil brûle les rues, une clarté blanchâtre tombe des vitres sales et traîne misérablement dans le passage. Par les vilains jours d’hiver, par les matinées de brouillard, les vitres ne jettent que de la nuit sur les dalles gluantes, de la nuit salie et ignoble. À gauche, se creusent des boutiques obscures, basses, écrasées, laissant échapper des souffles froids de caveau. Il y a là des bouquinistes, des marchands de jouets d’enfant, des cartonniers, dont les étalages gris de poussière dorment vaguement dans l’ombre ; les vitrines, faites de petits carreaux, moirent étrangement les marchandises de reflets verdâtres ; au-delà, derrière les étalages, les boutiques pleines de ténèbres sont autant de trous lugubres dans lesquels s’agitent des formes bizarres. À droite, sur toute la longueur du passage, s’étend une muraille contre laquelle les boutiquiers d’en face ont plaqué d’étroites armoires ; des objets sans nom, des marchandises oubliées là depuis vingt ans s’y étalent le long de minces planches peintes d’une horrible couleur brune. Une marchande de bijoux faux s’est établie dans une des armoires ; elle y vend des bagues de quinze sous, délicatement posées sur un lit de velours bleu, au fond d’une boîte en acajou. Au-dessus du vitrage, la muraille monte, noire, grossièrement crépie, comme couverte d’une lèpre et toute couturée de cicatrices.
Thérèse Raquin — Émile Zola -
Les heures passèrent. Dehors, il pleuvait une complainte d’adieux. Elle se farda, utilisa des étoffes, se déguisa. Durant toute la nuit, une ingéniosité diabolique peupla la chambre de femmes venues de toutes contrées, insinuantes, expertes ou naïves, tourmentées, buveuses de saccades. Vers le matin, les femmes disparurent et deux hommes s’effrénaient devant le grand miroir au flamboiement des bûches.L’épuisement passé, il se leva, toucha distraitement les seins d’Adrienne.– Ils te plaisent ? Lui demanda-t-elle avec une maternité étrange. Tu vois, ils commencent à tomber. Je suis devenue une vieille femme. (Songeant à la jeune rivale, elle écrasa, abaissa les seins.) Encore mieux ainsi. (Elle rit.) Je suis vieille. Il faut aller de plus en plus souvent chez le dentiste. Et tout le reste ! Les articulations qui craquent, les cheveux qui se dessèchent, la peau si glorieuse à quatre heures du matin, l’haleine. Je suis fâchée de te faire de la peine. Mon pauvre chéri qui boude.Elle rit. Mais Solal n’écoutait pas et songeait à Aude. Pourquoi, lorsqu’elle était entrée avec son père, avait-il accentué le balancement maudit et avait-il feint de ne pas la reconnaître ? Il n’était même pas fou, il était lucide à ce moment-là. Quel démon plus fort que lui l’avait possédé à ce moment ? Et il ne la verrait plus. Ô son regard, le soir des grandes fiançailles, le geste gauche et le sourire timide avec lesquels elle s’était dévoilée. Quel démon l’avait poussé à hausser les épaules, à faire ce sourire peureux ? Et maintenant, elle gardait l’image dégoûtante de ces deux balanceurs d’Orient qui crevaient de peur devant la fille d’Europe.Il effaça cette pensée, ne voulu pas savoir ce qu’il allait faire et ouvrit le tiroir. Mais elle fut plus prompte que lui, s’élança, saisit sa main, et le revolver qu’il tenait. La balle effleura le front qui saigna. Il s’abattit.La femme nue prit sur ses genoux l’homme nu. Elle baisa les deux plaies, le calma, le berça tout en songeant que la nuit, depuis si longtemps prévue par elle, était arrivée, nuit pareille aux nuits des hivers passés et des hivers qui viendraient lorsqu’elle ne serait plus.Elle regardait le beau corps blessé et il lui semblait tenir sur ses genoux un grand fils évanoui, irresponsable, frappé par les hommes, condamné, trop vivant, irrémédiablement vaincu. Elle pensait à sa propre vie manquée. Elle n’avait pas su se faire aimer. Elle n’avait jamais rien su. Peut-être la faute de son père et l’effroi qu’elle avait de lui dans son enfance ? Cette paralysie, cette passivité. Les autres, celles qui savaient se faire aimer, étaient superficielles. Elle aurait pu aussi, mais elle avait préféré la servitude. Servante, depuis le soir où l’adolescent était entré dans sa chambre jusqu’à cette dernière nuit. Et maintenant impossible de recommencer. C’était l’autre, Aude, qui l’aurait. Si l’autre ne l’empêchait pas de vaincre, tout était bien. Il deviendrait Solal et un grand homme. Mais personne ne viendrait confier à sa tombe les victoires de l’aimé. Tout de même, elle aurait su avant les autres. Avant les autres, elle avait deviné l’attente et l’espoir de cet homme si simple, si bon en réalité, si pur et qui cachait sa naïveté sous des rires et des étrangetés. Et si elle se trompait, s’il devait n’être qu’un homme comme les autres hommes, du moins elle garderait son illusion jusqu’à la fin et personne non plus ne viendrait la détromper
Albert Cohen — Solal – Éditions Gallimard 1930 -
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beautéDont le regard m'a fait soudainement renaître,Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles Baudelaire — À une passante -
Gervaise avait attendu Lantier jusqu’à deux heures du matin. Puis, toute frissonnante d’être restée en camisole à l’air vif de la fenêtre, elle s’était assoupie, jetée en travers du lit, fiévreuse, les joues trempées de larmes.Depuis huit jours, au sortir du Veau à deux têtes, où ils mangeaient, il l’envoyait se coucher avec les enfants et ne reparaissait que tard dans la nuit, en racontant qu’il cherchait du travail. Ce soir-là, pendant qu’elle guettait son retour, elle croyait l’avoir vu entrer au bal du Grand-Balcon, dont les dix fenêtres flambantes éclairaient d’une nappe d’incendie la coulée noire des boulevards extérieurs ; [...]
Émile Zola — L’Assommoir -
Yves entendit au-dessus de lui faire le branle-bas du soir, tous les hamacs qui s'accrochaient, et puis le premier cri des hommes de quart marquant les demi-heures de la nuit.
Pierre Loti — Mon frère Yves -
ACTE I - SCENE PREMIEREDORANTE.Ce mage, qui d'un mot renverse la nature,N'a choisi pour palais que cette grotte obscure.La nuit qu'il entretient sur cet affreux séjour,N'ouvrant son voile épais qu'aux rayons d'un faux jour,De leur éclat douteux n'admet en ces lieux sombresQue ce qu'en peut souffrir le commerce des ombres.N'avancez pas : son art au pied de ce rocherA mis de quoi punir qui s'en ose approcher ;Et cette large bouche est un mur invisible,Où l'air en sa faveur devient inaccessible,Et lui fait un rempart, dont les funestes bordsSur un peu de poussière étalent mille morts.Jaloux de son repos plus que de sa défense,Il perd qui l'importune, ainsi que qui l'offense ;Malgré l'empressement d'un curieux désir,Il faut, pour lui parler, attendre son loisir :Chaque jour il se montre, et nous touchons à l'heureOù pour se divertir il sort de sa demeure.PRIDAMANT.J'en attends peu de chose, et brûle de le voir.J'ai de l'impatience, et je manque d'espoir.Ce fils, ce cher objet de mes inquiétudes,Qu'ont éloigné de moi des traitements trop rudes,Et que depuis dix ans je cherche en tant de lieux,A caché pour jamais sa présence à mes yeux.Sous ombre qu'il prenait un peu trop de licence,Contre ses libertés je roidis ma puissance ;Je croyais le dompter à force de punir,Et ma sévérité ne fit que le bannir.Mon âme vit l'erreur dont elle était séduite :Je l'outrageais présent, et je pleurai sa fuite ;Et l'amour paternel me fit bientôt sentirIl l'a fallu chercher : j'ai vu dans mon voyageLe Pô, le Rhin, la Meuse, et la Seine, et le Tage :Toujours le même soin travaille mes esprits ;Et ces longues erreurs ne m'en ont rien appris.Enfin, au désespoir de perdre tant de peine,Et n'attendant plus rien de la prudence humaine,Pour trouver quelque borne à tant de maux soufferts,J'ai déjà sur ce point consulté les enfers.J'ai vu les plus fameux en la haute scienceDont vous dites qu'Alcandre a tant d'expérience :On m'en faisait l'état que vous faites de lui,Et pas un d'eux n'a pu soulager mon ennui.L'enfer devient muet quand il me faut répondre,Ou ne me répond rien qu'afin de me confondre.[…]
Corneille — L'illusion comique
Traductions du mot « nuit »
Langue | Traduction |
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Anglais | night |
Espagnol | noche |
Italien | notte |
Allemand | nacht |
Chinois | 夜晚 |
Arabe | ليلة |
Portugais | noite |
Russe | ночь |
Japonais | 夜 |
Basque | gaua |
Corse | notte |