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Ladre
Sommaire
- Définitions de « ladre »
- Étymologie de « ladre »
- Phonétique de « ladre »
- Fréquence d'apparition du mot « ladre » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « ladre »
- Traductions du mot « ladre »
- Synonymes de « ladre »
- Antonymes de « ladre »
- Combien de points fait le mot ladre au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin et féminin | ladre | ladres |
Définitions de « ladre »
Trésor de la Langue Française informatisé
LADRE, subst. et adj.
Wiktionnaire
Nom commun - français
ladre \ladʁ\ masculin et féminin identiques
-
Celui, celle qui est excessivement avare.
- Entre cavaliers trempés, le brandevin d'un seul est le brandevin de tous. Méchant est le ladre. (Charles De Coster; La Légende d'Ulenspiegel )
- Ladre vert : Homme d’une avarice sordide.
-
(Vieilli) Lépreux
- Deux ladres se lamentaient sous ma fenêtre, un chien hurlait dans le carrefour, et le grillon de mon foyer vaticinait tout bas. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
- Il la conduisit dans un minuscule parloir, chichement meublé et sentant le remugle des vieilles maisons ladres. — (Jean Ray, Harry Dickson, L'Effroyable Fiancé, 1932)
- Riche comme un ladre : indigent.
- (Médecine vétérinaire) Lèpre qui donne au cheval, le tour des yeux, le bout des naseaux ou le tour des lèvres dépigmentés et dépourvus de poil.
Adjectif - français
ladre \ladʁ\ masculin et féminin identiques
- Qui est excessivement avare.
- C’est un homme très ladre.
- ... un homme enfin si sot et si ladre qu’il ne comprenait pas que, pour ménager quelques louis, il exposait sa maîtresse aux insolentes et ignobles railleries des gens de cette maison ! — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
- Vous n’êtes certes pas ladre, Eomer, dit Aragorn, de donner ainsi au Gondor la plus belle chose de votre royaume ! — (John R. R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux : le Retour du Roi)
-
Harpagon — Et qui sont-ils, ces avaricieux ?
La Flèche — Des vilains et des ladres.
— (Molière, L’Avare (1669), acte I, scène 2) → lire en ligne)
- (Vieilli) Qui est atteint de la lèpre.
-
(Médecine vétérinaire) Qualifie un porc qui est atteint de la larve cysticerque du ténia armé (Taenia solium).
- Cette imperfection dans les sens du goût et du toucher, est encore augmentée par une maladie qui les rend ladres, c'est-à-dire, presqu'absolument insensibles, et de laquelle il faut peut-être moins chercher la première origine dans la texture de la chair ou de la peau de cet animal, que dans sa malpropreté naturelle, et dans la corruption qui doit résulter des nourritures infectes dont il se remplit quelquefois […] — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, « Le Cochon, le Cochon de Siam et le Sanglier », in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 628.)
- En 1601, 1620, 1627, 1677 le parlement de Paris la renouvelait par des arrêts successifs et fixait le prix du langueyage et la responsabilité des langueyeurs ; mais il autorisait, dans le premier de ces arrêts, la vente de la viande ladre après une salure de quarante jours. — (A. Delpech, Ladrerie, dans Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, sous la direction de A. Dechambre, Paris : chez P. Asselin & chez Victor Masson & fils, 1868, 2e série, vol. 1 (Lab-Lar), p. 112)
- (Médecine vétérinaire) Défaut de pigmentation de la peau chez les chevaux, localisé principalement autour des yeux, des lèvres ou des naseaux.
- Se dit d’un lièvre qui gîte dans les marécages.
- […] parmi les mâles il s'en trouve plusieurs, qu'on appelle lièvres ladres, qui cherchent les eaux, et se font chasser dans les étangs, les marais et autres lieux fangeux. Ces lièvres ladres ont la chair de fort mauvais goût […]. — (Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux, « Le Cerf », in Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, page 742.)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
. Celui, celle qui est excessivement avare. Un ladre. Une ladre. Adjectivement, C'est un homme très ladre. Fig., Ladre vert, Homme d'une avarice sordide. Il signifiait proprement Celui, celle qui est atteint de la lèpre. Dans cette acception, on dit encore, en termes d'Art vétérinaire, Ce cheval a du ladre, d'un Cheval qui a le tour des yeux, le bout des naseaux ou le tour des lèvres dénués de poil. Adjectivement, Pourceau, truie ladre.
Littré (1872-1877)
-
1Attaqué de ladrerie, de lèpre ou éléphantiasis.
Plus désolé Que si j'étais maran [espèce de lépreux] ou ladre…
, Régnier, Sat. X.Terme de chasse. Lièvre ladre, lièvre qui habite aux lieux marécageux.
- 2Affecté de la maladie dite ladrerie particulière aux porcs. Pourceau ladre. Truie ladre.
-
3Insensible physiquement ; insensibilité attribuée à la lèpre. Il est ladre, il ne sent rien.
Insensible moralement.
M. de Richelieu dit à M. de Luxembourg qu'il était fort surpris de son procédé à son égard, mais qu'il n'était point ladre
, Saint-Simon, 19, 223.Par extension de l'insensibilité morale, excessivement avare. C'est un homme très ladre.
-
4 S. m. et f. Ladre, ladresse, celui, celle qui est attaqué de la lèpre. Dans le moyen âge, les ladres étaient astreints à porter un petit engin faisant du bruit, dit claquet, afin que les personnes saines se détournassent de leur rencontre, par crainte de la contagion.
Actuellement nous ne voyons ici aucuns ladres ; autrefois il y avait un hôpital dédié pour les recevoir au faubourg de Saint-Denis
, Patin, Lett. t. II, p. 177.Ladres blancs, les hommes qui n'ont la lèpre qu'intérieurement et qui ne laissent pas d'avoir la peau belle.
Ladres verts, ceux dans qui elle se déclare par des pustules extérieures.
-
5Ladre, ladresse, celui, celle qui est extrêmement avare.
…Fi ! c'était un vilain, Un ladre. - Il ne faut pas appeler vilenie Ce que les gens sensés nomment économie
, Hauteroche, Deuil, sc. 9.Le ladre a été ferme à toutes mes attaques
, Molière, Avare, II, 6.Jamais on ne parle de vous que sous les noms d'avare, de ladre, de vilain et de fesse-mathieu
, Molière, ib. III, 5.Voilà mon ladre, voilà mon vilain dans de furieuses angoisses, et la tendresse qu'il a pour son fils fait un combat étrange avec son avarice
, Molière, Scapin, III, 3.Quel plaisir, vient de dire tout à l'heure un de ses héritiers, quel plaisir pour des neveux d'avoir de vieux ladres d'oncles qui renoncent aux douceurs de la vie pour les leur procurer !
Lesage, Diable boit. XII, dans POUGENS.Ladre vert, homme d'une avarice sordide.
- 6 Terme de vétérinaire. Tache de ladre, partie de la peau dépourvue de pigment, et nue, ou recouverte de poils fins et courts. Ce cheval a du ladre.
HISTORIQUE
XIIIe s. [Le riche] Qui vestoit la porpre nobile, Ainsi com nous dist l'Evangile, Au ladre ne veut faire bien
, Mahommet, V. 306. [Homme qui] Mix [mieux] ne vousist estre mesel Et ladres vivre en un bordel [cabane], Que mort avoir ne le trespas
, Fl. et Bl. 1021.
XVe s. Celluy jour fut la damoiselle guerie qui devant estoit ladresse et meselle
, Lancelot du lac, t. III, f° 110, dans LACURNE. C'est de Jesus la parabole Touchant du riche enseveli En feu, non pas en couche molle, Et du ladre au dessus de ly
, Villon, Grand testament, LXXII.
XVIe s. Aucuns ont la face belle et le cuir poli et lisse, ne donnant aucun indice de lepre par dehors, comme sont les ladres blancs, appellés cachots, cagots et capots, que l'on trouve en basse Bretagne et en Guyenne vers Bordeaux où ils les appellent gobets
, Paré, XXII, 11. Nostre maistre [Henri IV] est un ladre vert et le plus ingrat mortel qu'il y ait sur la face de la terre
, D'Aubigné, Vie, XCV. … que ton importun caquet Soit fait compaignon du claquet, Du baril et de la besace D'un ladre vert…
, Belleau, Œuv. t. II, p. 69, dans LACURNE.
Étymologie de « ladre »
Ladre, nom vulgaire du Lazare de l'Évangile, de celui qui, couvert d'ulcères, était à la porte du riche, et que le moyen âge disait lépreux ; provenç. ladre. Le mot est bien fait, l'accent étant sur la, lázărus. M. Scheler se demande si ladre dans le sens d'avare n'est pas l'italien ladro, voleur ; mais il n'est pas nécessaire d'intercaler un mot d'une tout autre origine, et la série des sens peut s'en passer.
- (XVIe siècle) Du moyen français ladre, de l’ancien français lazre (« lépreux ») (fin du XIIe siècle), du latin Lazarus (« Lazare »), en référence à la parabole rapportée par Luc, XVI, 19-27, comme étant le nom du pauvre rongé d’ulcères (affection assimilée plus tard à la lèpre) gisant à la porte du mauvais riche ; soit, en référence à Jean, XI, 1-44, comme étant le nom du frère de Marie et de Marthe de Béthanie, ressuscité par le Christ, les lépreux, dépourvus de tout droit, étant considérés au Moyen Âge comme des cadavres vivants.
Phonétique du mot « ladre »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
ladre | ladr |
Fréquence d'apparition du mot « ladre » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « ladre »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Traductions du mot « ladre »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | miserable |
Espagnol | miserable |
Italien | miserabile |
Allemand | elend |
Chinois | 惨 |
Arabe | تعيس |
Portugais | miserável |
Russe | несчастный |
Japonais | 惨め |
Basque | miserable |
Corse | miserabile |
Synonymes de « ladre »
Source : synonymes de ladre sur lebonsynonyme.frAntonymes de « ladre »
Combien de points fait le mot ladre au Scrabble ?
Nombre de points du mot ladre au scrabble : 6 points