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Foin

Variantes Singulier Pluriel
Masculin foin foins

Définitions de « foin »

Trésor de la Langue Française informatisé

FOIN1, subst. masc.

A.− Herbe des prairies fauchée et séchée pour nourrir les animaux, en particulier le bétail. Botte, charretée de foin; grenier à foin; botteler, retourner, engranger le foin. Les plaines étaient couvertes de javelles et de meules de foin, dont l'odeur me portait à la tête sans m'enivrer (Nerval, Filles feu,Sylvie, 1854, p. 610).Cette poussière de foin traverse tout : la maille du bas, le joint du soulier, tout, et on en est partout gluante (Giono, Gd troupeau,1931, p. 48).
Proverbe. Année de foin, année de rien (DG). Une année pluvieuse est favorable aux foins et nuisible aux autres récoltes.
Au fig., fam. Avoir, mettre du foin dans ses bottes (cf. botte2A 2 C). Chercher une aiguille dans une botte de foin (cf. aiguille I A 1 c). Être bête à manger du foin (cf. bête2A 4 b). Vx. [P. allus. à l'habitude qu'on avait de mettre du foin aux cornes de certains taureaux pour signaler qu'ils étaient dangereux] Il a du foin aux cornes (Littré). C'est un homme puissant et méchant qu'il vaut mieux éviter.
B.− En partic., souvent au plur. Herbe sur pied, destinée à être fauchée et séchée. Une pièce de foin; couper, faire les foins; l'odeur du foin coupé. Dans le temps des foins, quelle joie que de se rouler sur le sommet du charroi, ou sur les miloches! (Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 31):
1. On fauche le foin chez nous en juin. C'est l'époque où les hautes graminées qui dominent le peuple dru des herbes passent du vert sombre au roux « queue de renard », signe de la maturité du foin. Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 73.
Au fig. et fam. Faire ses foins. Faire de bons profits (Ac. 1932).
P. anal. Foin (d'artichaut). Poils soyeux qui tapissent le fond d'un artichaut et ne sont pas comestibles. Cf. Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 133.
Spéc., MÉD., Fièvre, rhume des foins. Affection saisonnière d'origine allergique qui survient, chez certains sujets, pendant la période de floraison des graminées. Il est des hommes si nerveux que la coupe des foins leur donne la fièvre : une fièvre qui s'appelle la fièvre des foins (Goncourt, Journal,1881, p. 123).Le rhume des foins qui est dû en général à une sensibilisation aux pollens de graminées (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 732).
C.− Expr. pop. Faire du foin, faire un foin du diable. Faire du tapage, causer du scandale. Tout le monde en jase. Ça fait un foin du diable. Ils hurlent tous après Gélique. Ils disent qu'il faut la fouetter (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 135):
2. ... un employé venait d'apparaître. Il dit : − En v'là des pétardiers! ils sont deux et ils font du foin comme trente-six. Interloqués, ils répondirent : − Aussi, c'est qu'nous prenons l'train. − Eh! reprit l'homme, est-ce une raison pour faire un chabanais pareil! Courteline, Train 8 h 47,1888, 2epart., 8, p. 191.
Prononc. et Orth. : [fwε ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1remoitié du xiies. fein (Psautier d'Oxford, 71, 16, éd. F. Michel, p. 94); fin du xiies. fœns (Sermons de Saint Bernard [a. lorr.] p. 91, 17 ds T.-L.). Du lat. class. fœnum, fēnum « foin ». La forme foin pour fein est un doublet dial. de l'Est (Lorraine, Bourgogne), dont l'adoption a été facilitée par la nécessité d'éviter l'homonymie avec faim et par l'existence d'une alternance [wę/ę ; wẽ/ẽ ] dans de nombreux mots où la voyelle est précédée d'une consonne labiale (émoi, aboi, armoire, poêle; avoine, moins); cf. Bourciez § 38 Rem. IV, § 60 Rem. I, Fouché pp. 376-377 et 753-755; Pope § 487; G. Straka, Les sons et les mots, p. 517 note 3. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 335. − Haudricourt (A.). J.B. Monet de Lamarck, botaniste et lexicographe. In : Congrès internat. de ling. et philol. rom. 13-1971. Québec. Québec, 1976, t. 1, p. 714. − Lewis (C. R.). A Purely traditional explanation for foin, moins, avoine. R. belge Philol. Hist. 1930, t. 9, pp. 801-813. − Orr (J.). Qq. étymol. scabreuses. In : Words and sounds. Oxford, 1953, pp. 225-243. − Quem. DDL t. 6, 8.

Wiktionnaire

Interjection - français

foin \fwɛ̃\

  1. (Vieilli) Marque l’impatience, le dédain, le mépris.
    • Foin de tout cela !
    • Fini, les mécaniques complexes à la Corteo et foin des audaces scéniques pour ingénieurs diplômés : Kooza s’annonce comme du bon vieux cirque à bras, avec des numéros classiques, du fil de fer à la roue de la mort, du trapèze aux contorsions. — (Le Devoir, 12 avril 2007)
    • On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans
      Un beau soir, foin des bocks et de la limonade
      Des cafés tapageurs aux lustres éclatants
      On va sous les tilleuls verts de la promenade.
      — (Arthur Rimbaud, Roman)
    • Au p’tit jour on m’a réveillé
      On secouait mon oreiller
      Avec une fougue pleine de promesses
      Mais foin des délices de Capoue
      C’était mon père criant : debout
      Vains dieux tu vas manquer la messe.
      — (Georges Brassens, Le fantôme)

Nom commun - français

foin \fwɛ̃\ masculin

  1. Herbe fauchée et séchée qui sert principalement à la nourriture des chevaux et des bestiaux.
    • Ici je ne vis que des hommes fort occupés de chevaux, de foin, et des autres genres de ravitaillement ; tout cela exactement fait, et sous la pression de cette continuelle peur. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 14)
    • Moi aussi, les soirs trop chauds m’ont terrassée ; moi aussi, l’odeur musquée des foins, les roulades du rossignol m’ont livré à la folie, à la faute. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 10)
    • Durant l’hiver, les bœufs et les moutons doivent se nourrir de foin, herbe séchée qui a poussé au printemps dans les prairies humides et ensoleillées. — (Brigitte Coppin, À la découverte du Moyen Âge, Père Castor Flammarion, 1998)
    • Le moment est propice pour capter les couleurs de la campagne, plutôt jolie dans ce coin de pays : une botte de foin, une vieille grange, une vache. — (Le Devoir, 30-31 décembre 2006)
    • Nous étions donc tous là ce samedi avec nos 17 enfants qui s’épivardaient dans les bottes de foin […]. — (Le Devoir, 4 mai 2007)
    • Sur mes pantalons de cadre, devenus pantalons de berger, il y a maintenant du sang, du fumier, du placenta, de la laine, de la boue, du foin, de l’eau sale, des écorchures de canif émoussé, des traces de marqueur de bétail bleu, du pus, du piétin. — (Lefebure, Mathyas, D'où viens-tu, berger?, Montréal, 2006)
    • Nourries au foin, les biquettes ne donnaient pas un lait aussi savoureux et parfumé. Rien ne valait les pâtures gourmandes du printemps et de l'été. — (Jérôme Deliry, L'Héritage de Terrefondrée, Éditions Calmann-Lévy, 2013, chap. 6)
  2. Herbe sèche avant qu’elle soit fauchée. Note : Ce terme est généralement utilisé au pluriel.
    • Une pièce de foin. — Couper le foin. — Les foins sont beaux. — On coupe les foins. — La saison des foins.
  3. (Par analogie) Ensemble des fleurons tubulaires du capitule (fond) immature de l’artichaut.
    • Prenez des artichauts que vous appropriez dessus et dessous faites-les cuire dans l'eau assez pour pouvoir enlever le foin mettez-les sur une tourtière avec huile, gousses d'ail, sel, poivre.— (Alexandre Dumas, Denis-Joseph Vuillemot, Petit dictionnaire de cuisine, 1882, page 57)
  4. (Au pluriel) (Familier) Fenaison.
    • Depuis quand ce commerce-là durait-il ? Depuis les foins assurément, cela c’était indubitable, mais qui sait si auparavant déjà, il n’y avait pas quelque chose. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  5. (Québec) (Populaire) Argent.
    • Je voudrais bien faire comme lui, mais pour ça, il faut avoir du foin. — Elle peut bien te payer ça, elle ne manque pas de foin.
    • […] si nos experts économistes de la Commission Séguin (et de nombreux autres experts) ont raison, le Québec s'est fait avoir pour 50 millions de dollars par semaine depuis presque 10 ans. Pour ceux qui savent compter, tout cela commence à faire pas mal de foin. — (Le Devoir, 14 novembre 2006)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FOIN. n. m.
Herbe fauchée et séchée qui sert principalement à la nourriture des chevaux et des bestiaux. Une botte de foin. Décharger du foin. Botteler du foin. Charretée de foin. Grenier à foin. Odeur du foin coupé. Il se dit aussi de l'Herbe avant qu'elle soit fauchée. Une pièce de foin. Couper le foin. Dans ce sens on l'emploie plus ordinairement au pluriel. Les foins sont beaux. On coupe les foins. La saison des foins. Fièvre des foins, Fièvre qui se produit chez certains malades à l'époque des foins. Rhume des foins, Sorte de rhume de cerveau qui se produit à la même époque. Fig. et fam., Avoir du foin dans ses bottes. Voyez BOTTE. Fig., C'est chercher une aiguille dans une botte de foin. Voyez AIGUILLE. Fig. et fam., Être bête à manger du foin, Être aussi peu intelligent que les bestiaux. Fig. et fam., Faire ses foins, Faire des profits. Par analogie, Foin d'artichaut, Amas de barbes soyeuses qui garnit le fond d'un artichaut.

Littré (1872-1877)

FOIN (foin) s. m.
  • 1Herbe des prairies fauchée et séchée au soleil pour la nourriture des bestiaux. Une botte de foin. Vous [Nabuchodonosor] mangerez du foin comme un bœuf, vous serez trempé de la rosée du ciel, Sacy, Daniel, IV, 22. Mon Dieu, que, si j'ai du bon foin cette année, je serai heureux ! Voltaire, Lett. d'Argental, 17 mars 1760.

    Il est bête à manger du foin, il est très bête.

    Maladie de foin ou asthme de foin, dit aussi catarrhe d'été, affection saisonnière qui se montre à l'époque de la fenaison et qui est une espèce de catarrhe fébrile commençant par les yeux, se propageant aux fosses nasales et gagnant la gorge et les bronches.

    Fig. et familièrement. Mettre du foin dans ses bottes, amasser de l'argent. Mettez du foin dans vos bottes, Lesage, Gil Blas, VIII, 9. Vous me mandâtes que tout le foin de la cavalerie du roi très chrétien était soumis à votre juridiction ; je souhaite que vous en mettiez dans vos bottes et que vous veniez à Paris enrichi de nos triomphes, Voltaire, Lett. Berger, 7 oct. 1744.

    Avoir du foin dans ses bottes, avoir des ressources, de la fortune.

    Fig. C'est chercher une aiguille dans une botte de foin, se dit d'une chose qu'on cherche parmi beaucoup d'autres et qui est très difficile à trouver.

    Il a du foin aux cornes, se dit d'un homme fâcheux et puissant auquel il est dangereux d'avoir affaire. Locution tirée de ce qu'on mettait du foin aux cornes des taureaux méchants, afin qu'on les reconnût et qu'on s'en pût donner de garde.

    On a dit ronger son foin, au lieu de ronger son frein.

  • 2Herbe des prairies qui n'est pas encore fauchée. Une pièce de foin, En ce sens on se sert surtout du pluriel : faire ses foins ; les foins sont beaux cette année.

    Fig. Faire ses foins, faire de gros profits.

  • 3Foin d'artichaut, amas de barbes qui garnissent le fond d'un artichaut.

    Masses des tubes qui garnissent en dessous les bolets, et qu'on enlève pour manger ces champignons.

  • 4Foin-grec, traduction de fenugrec employée parfois au lieu de cette dernière expression.
  • 5Foin de mer, espèce de zoophyte à corail.
  • 6 Terme de pêche. Duvet blanc ou brun qu'on trouve sous l'enveloppe crustacée des écrevisses.

    PROVERBE

    Année de foin, année de rien, parce que les années pluvieuses, favorables aux prés, ne le sont pas à l'ensemble des récoltes.

REMARQUE

Comment expliquer au propre mettre du foin dans ses bottes ? Est-ce mettre du foin dans les chaussures appelées bottes ? Mais on ne fait cela que pour se préserver du frottement. Est-ce faire grosses les bottes de foin ? Si cela était, il faudrait croire que la locution fut primitivement mettre du foin dans les bottes.

HISTORIQUE

XIIIe s. Le cheval [il] corut attachier à un arbre parmi le frain ; Ilec pest de l'erbe et dou fain, Ren. 19266.

XIVe s. Une ane esliroit plustost fein que or, Oresme, Eth. 309.

XVe s. C'est à entendre que ils [les serfs anglois] doivent… par servage, les faings faner et mettre à l'hostel, Froissart, II, II, 106. Et me fist on mon foing ronger Tout à par moi, à ceste enseigne Que je commençay à songer Que faisoys chasteaulx en Espaigne, Coquillart, le Monologue de la botte de foin.

XVIe s. Ce n'est que du foin, les bestes s'y amusent, Oudin, Curios. fr.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. FOIN. Ajoutez :
7Foin de Bourgogne, un des noms de la luzerne (en Normandie, bourgogne est un des noms de la luzerne).
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « foin »

(1694) Des parlers oïliques de l'Est[1] (champenois, lorrain, bourguignon, franc-comtois) et variante de l’ancien français fein depuis le XIIe siècle ; lui-même du latin fēnum.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Picard, fein ; provenç. fen, fe ; espagn. heno ; portug. feno ; ital. fieno ; du lat. fœnum, que l'on rattache au latin feo, engendrer, sanscr. bhu, être.

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Phonétique du mot « foin »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
foin fwɛ̃

Fréquence d'apparition du mot « foin » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « foin »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « foin »

  • De nos jours, il est une chose plus difficile que de chercher une aiguille dans une botte de foin : c’est d’en trouver une dans les mains d’une jeune fille !
    Anonyme
  • Pour retrouver une aiguille dans une botte de foin, il suffit d'y mettre le feu puis de fouiller les cendres avec un aimant.
    Bernard Werber — L'Empire des anges
  • Dans sa volonté de supprimer les intermédiaires, il cherchait le moyen de passer directement du foin au lait sans passer par la vache.
    Alphonse Allais
  • Vieux foin est difficile à enflammer, plus difficile à éteindre.
    Miguel de Cervantès — Les nouvelles exemplaires
  • Il a du foin aux cornes, fuyez, sauvez-vous.
    Horace en latin Quintus Horatius Flaccus — Satires, I, 4, 34
  • Quand le foin manque au râtelier, les chevaux se battent.
    Proverbe français
  • Loïc Bourumeau dirige le centre équestre à Oyré. Devant ce triste constat, il a eu l’idée de contacter les mairies pour leur demander de mettre à disposition les espaces verts pouvant servir à faire du foin
    France Bleu — Plan foin Solidarité : quand les communes viennent en aide aux centres équestre
  • Ne fais pas les foins quand il y a du vent.
    Proverbe gaélique
  • Le foin n'a pas la même odeur pour les chevaux et pour les amoureux.
    Stanislaw Jerzy Lec — Nouvelles pensées échevelées
  • A Floirac, les jardiniers de la ville ont fauché et ramassé le foin dont bénéficiera le centre équestre de la Burthe
    SudOuest.fr — Métropole de Bordeaux : en ville aussi, on fait du foin
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Traductions du mot « foin »

Langue Traduction
Anglais hay
Espagnol heno
Italien fieno
Allemand heu
Chinois 干草
Arabe تبن
Portugais feno
Russe сено
Japonais 干し草
Basque hay
Corse fenu
Source : Google Translate API

Synonymes de « foin »

Source : synonymes de foin sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot foin au Scrabble ?

Nombre de points du mot foin au scrabble : 7 points

Foin

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