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Favori

Variantes Singulier Pluriel
Masculin favori favoris
Féminin favorite favorites

Définitions de « favori »

Trésor de la Langue Française informatisé

FAVORI, ITE, adj. et subst.

I.− Adj. Qui est (pour quelqu'un) objet de prédilection. (Quasi-)synon. préféré.
A.− [En parlant d'une pers.] Élève, disciple favori. En ce moment la camérière favorite de Mmela baronne Danglars entra (Dumas père, Comte Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 691).Ma tante Cora, qui était ma confidente favorite (Maurois, Climats,1928, p. 39).
B.− [En parlant d'un animal, d'une chose] Mot, livre, thème, jeu, sujet, lieu favori; arme, chanson, occupation favorite. J'entendis les aboiements du chien favori d'Arabelle (Balzac, Lys,1836, p. 264).Je vais déposer cette fleur sur son banc favori (Hugo, Ruy Blas,1838, I, 3, p. 354).Il nous fit servir un saladier tout plein de mon dessert favori (Céline, Voyage,1932, p. 532).
Spéc., SP. Considéré comme apte à gagner une épreuve. On me nourrit comme un cheval favori (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1910, p. 214).
II.− Substantif
A.− Favori, subst. masc.
1. [En parlant d'une pers.; avec un compl. de n. introd. par de] Celui qui est (pour quelqu'un ou un groupe) objet d'une préférence marquée. Favori de la Cour. Monsieur de Fontaine, un des favoris de Louis XVIII (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 354).Il fut le favori de sa mère et de ses professeurs (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 34):
1. ... de bonne heure il acquit, comme violoniste, une virtuosité qui fit de lui pendant longtemps le favori, presque l'idole des concerts de la cour. Rolland, J.-Chr.,Aube, 1904, p. 30.
2. SP. (notamment hippisme). Concurrent qui passe pour avoir le plus de chances de gagner une épreuve. Ce coureur cycliste est le favori du Tour de France (J. Girodet, Logos,Paris, Bordas, 1976) :
2. − Dis donc, explique-moi... pourquoi la cote de ta pouliche monte-t-elle? ça fait un boucan! Il tressaillit, il laissa échapper : − Ah! ils causent... quelle race, ces parieurs! Quand j'ai un favori, ils se jettent tous dessus, et il n'y en a plus pour moi. Puis, quand un outsider est demandé, ils clabaudent, ils crient comme si on les écorchait. Zola, Nana,1880, p. 1392.
B.− Favorite, subst. fém.
1. [Avec un compl. prép. de] Celle qui est (pour quelqu'un) objet d'une préférence marquée. La duchesse vint voir plus de vingt fois si sa favorite n'était pas incommodée par l'humidité (Stendhal, Lamiel,1842, p. 90).Elle était la bête noire des unes, et la favorite des autres (Beauvoir, Mém. j. fille,1958p. 114).
2. Spécialement
a) Maîtresse préférée (d'un roi, d'un prince). Le service du roi lui fournissait toutes les raisons de ne pas contenter une favorite dont la faveur déclinait (Mauriac, Vie Racine,1928, p. 153).Les historiens d'autrefois, qui ramenaient tout à des mariages de rois, à des caprices de favorites (Romains, Hommes de bonne vol.,1932, p. 111):
3. Comme un sultan tire de la foule sa favorite ou son vizir, vous m'avez fait auprès de vous une place privilégiée et vous voulez que j'y reste sagement sans élever la voix... Montherl., J. filles,1936, p. 970.
b) Vx. Première voiture omnibus mise en service dans Paris (d'apr. Mots rares 1965). Il y a une favorite qui passe à la Porte St Denis et vous mène à l'Observatoire (Balzac, Corresp.,1831, p. 634).
Prononc. et Orth. : [favɔ ʀi], fém. [-it]. Enq. : /favoʀi/. Ds Ac. 1694-1932. Fait partie des qq. adj. terminés par 1 voyelle qui marquent la distinction des genres par un changement de terminaison. De même coi, coite [kwa], [kwat]; andalou, -ouse [ɑ ̃dalu], [-u:z] (cf. Dupré 1972, p. 987); hébreu, hébraïque [ebʀø], [ebraik], le fém. hébreue n'existant que pour les pers. (cf. Gramm. Lar. 1964, § 295). Étymol. et Hist. 1. 1541 fém. favorie « qui est l'objet de la préférence de quelqu'un » (Lettre de l'évêque de Montpellier à François Ierds E. Charrière, Négociations de la France dans le Levant, t. 1, p. 470); 1546 favorit (Palmerin d'Olive, 161a d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 65); 2. ca 1700 favorite « touffe de cheveux pendant sur la joue » (d'apr. J. Quicherat, Hist. du costume en France, p. 537); 1824 favoris « touffes de barbe qu'on laisse pousser sur les joues » (Balzac, Annette, t. 1, p. 105). Empr. à l'ital. favorito, -a attesté au sens 1 dep. le xves. (Masuccio ds Batt.), part. passé adj. de favorire « favoriser », dér. de favore (faveur1*). Fréq. abs. littér. : 1 644. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 069, b) 2 738; xxes. : a) 2 063, b) 1 663. Bbg. Hope 1971, p. 195. − Kohlm. 1901, p. 20. − Quem. DDL t. 2. − Vrbková (V.). La Méthode dans l'ét. du champ conceptuel de l'amour. Sborník Praci Filos. Fak. brn. Univ. 1971, t. 20, p. 27. − Wind 1928, p. 191.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

favori \fa.vɔ.ʁi\ masculin

  1. Poils qui poussent sur les joues.
    • Les jours ordinaires et de travail, le Valencien ne conserve guère que la chemise et le caleçon : alors, avec ses énormes favoris noirs, son visage brûlé du soleil, son regard farouche, ses bras et ses jambes couleur de bronze, il a vraiment l’air d’un Bédouin, surtout s’il défait son mouchoir et laisse voir son crâne rasé et bleu comme une barbe fraîchement faite. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
    • Ses favoris, arrêtés haut et coupés court, avaient conservé le ton fauve de sa moustache bourrue. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
  2. (Informatique) (Parfois) Marque-page.
  3. (Cartes à jouer) Brelan de valets au jeu du brelan.
    • Si deux joueurs abattent un brelan, celui de la valeur la plus haute l'emporte. Celui toutefois, qui a la chance d'obtenir un brelan de Valets, dénommé le favori, l'emporte sur tous les autres brelans, même ceux des As, des Rois ou des Dames. — (Frans Gerver, Le guide Marabout de Tous les Jeux de Cartes, Verviers : Gérard & C°, 1966, page 89)

Nom commun 1 - français

favori \fa.vɔ.ʁi\ masculin (pour une femme, on dit : favorite)

  1. Celui qui est l’objet d’une préférence marquée.
    • Étonnez-vous donc, après tout ça, que les Évêques aient chanté le Te Deum pour Napoléon III ; l’homme couvert de sang ne leur déplait pas ; c’est peut-être même à cela qu’ils reconnaissent le favori de Dieu. — (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, p. 132)
    • Cette grand-mère aime bien tous ses petits-fils, mais le plus jeune est son favori.
    • Cet acteur est le favori, cette actrice est la favorite du public.
    • (Figuré) (Soutenu) Les favoris de la fortune.
  2. (Par extension) (Sport) Celui ou celle que l’on estime avoir le plus de chance de remporter la victoire.
    • Exactement comme au turf, toujours un imprévu qui fait battre le favori. — (Jo Barnais [Georges Auguste Charles Guibourg, dit Georgius], Mort aux ténors, ch. IX, Série noire, Gallimard, 1956, p. 85)

Adjectif - français

favori \fa.vɔ.ʁi\

  1. Qui est l’objet de faveur, d’une préférence marquée.
    • Et Charles IX se remit à siffler tranquillement et plus juste que jamais son air favori. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
    • Il se sert toujours de ce mot, c’est son mot favori.
    • C’est sa lecture favorite.
    • Horace est son auteur favori.
    • La raillerie est un des procédés favoris de Voltaire.
  2. (Sport) Qui passe pour avoir le plus de chances de gagner.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

FAVORI, ITE. adj.
Qui est l'objet d'une préférence marquée. Il se sert toujours de ce mot, c'est son mot favori. C'est sa lecture favorite. Horace est son auteur favori. La raillerie est un des procédés favoris de Voltaire. Elle aime le bleu, c'est sa couleur favorite. C'est son chien, son oiseau favori. En termes de Courses, Cheval favori, Celui qui passe pour avoir le plus de chances de gagner. Il s'emploie aussi comme nom. On la regardait comme la favorite de la reine. Ce roi avait plusieurs favoris. Les favoris du peuple, de la multitude. Cette grand-mère aime bien tous ses petits-fils, mais le plus jeune est son favori. Cet acteur est le favori, cette actrice est la favorite du public. Voilà le cheval que je monte habituellement, c'est mon favori. Fig. et dans le style soutenu, Les favoris de la fortune. Il s'emploie encore comme nom masculin pluriel pour désigner des Touffes de barbe que certains laissent croître de chaque côté du visage entre l'oreille et le menton. Porter des favoris. Tailler, laisser croître ses favoris.

Littré (1872-1877)

FAVORI (fa-vo-ri, ri-t') adj.
  • 1Qui est l'objet d'une faveur particulière. Protégez désormais le livre favori Par qui j'ose espérer une seconde vie, La Fontaine, Fabl. VII, Dédicace. Il [Pierre le Grand] recevait ces honneurs dans sa ville favorite, en un lieu où dix ans auparavant il n'y avait pas une cabane, et où il voyait alors trente-quatre mille cinq cents maisons, Voltaire, Charles XII, 7. Plutarque devint ma lecture favorite, Rousseau, Confess. I.
  • 2 S. m. et f. Celui, celle qui est l'objet d'une prédilection habituelle. Cet acteur est le favori du public. Une actrice qui est la favorite du public. Ce cheval que je monte habituellement est mon favori.
  • 3Particulièrement, celui, celle qui tient le premier rang dans la faveur, les bonnes grâces d'une personne en crédit. Que ce soit votre peuple qui soit votre favori ; cet avis fut donné autrefois à un grand prince, Guez de Balzac, De la cour, 2e disc. Il est le favori de l'empereur Décie, Corneille, Poly. I, 4. Le plus cher favori n'est rien qu'un peu de boue, Rotrou, Bélis. v, 2. L'humble toit est exempt d'un tribut si funeste [les soucis de l'ambition] ; Le sage y vit en paix et méprise le reste ; Content de ses douceurs, errant parmi les bois, Il regarde à ses pieds les favoris des rois, La Fontaine, Ph. et Bauc. …la mortalité prodigieuse des ouvriers [dans les travaux de Versailles], dont on remporte toutes les nuits, comme de l'hôtel-Dieu, des charrettes pleines de morts ; on cache cette triste marche pour ne pas effrayer les ateliers et pour ne pas décrier l'air de ce favori sans mérite ; vous savez ce bon mot sur Versailles, Sévigné, 12 oct. 1678. Le favori n'a point de suite ; il est sans engagements et sans liaisons ; il peut être entouré de parents et de créatures, mais il n'y tient pas : il est détaché de tout et comme isolé, La Bruyère, X. Toute l'arrogance de ce favori tomba comme un rocher qui se détache du sommet d'une montagne, Fénelon, Tél. XI. Votre compère le prévôt Tristan, votre médecin Coitier, votre barbier Olivier le diable étaient vos favoris et vos ministres, Fénelon, Dial. des morts mod. Louis XI et Balue. Quelquefois favori emporte l'idée de puissance ; quelquefois seulement il signifie un homme qui plaît à son maître, Voltaire, Dict. phil. Favori. Le roi, qui le plaignait sans le condamner [le maréchal de Villeroi], irrité qu'on blâmât si hautement son choix, s'échappa à dire : On se déchaîne contre lui, parce qu'il est mon favori ; terme dont il ne se servit jamais pour personne que cette seule fois en sa vie, Voltaire, Louis XIV, 18. Si l'on dévoile la vie intérieure des favorites, on aura pitié d'un état si envié, Duclos, Mém. rég. Œuvres, t. VI, p. 112, dans POUGENS. Ce maréchal [Bessières] devait son élévation à d'honorables services et à l'affection de l'empereur, qui s'était attaché à lui comme à sa création ; il est vrai qu'on ne pouvait être favori de Napoléon comme d'un autre monarque, qu'il fallait du moins l'avoir suivi, lui être de quelque utilité ; car il sacrifiait peu à l'agréable, Ségur, Hist. Napol. IX, 3.
  • 4 Fig. Les favoris de la fortune. On appelle les bons poëtes les favoris des Muses, comme les gens heureux les favoris de la fortune, parce qu'on suppose que les uns et les autres ont reçu ces dons sans travail, Voltaire, Dict. phil. Favori et favorite.

    Favori de Mars, guerrier heureux. Chaque climat produit des favoris de Mars, Boileau, Épît. I.

    Favori d'Apollon, poëte excellent. Rapin, le favori d'Apollon et des Muses, Régnier, Sat. IX. Si monsieur votre père est le favori d'Esculape, vous l'êtes d'Apollon ; c'est une famille pour qui je me suis toujours senti un profond respect en qualité de poëte et de malade, Voltaire, Lett. Senac de Meilhan, 5 avril 1755.

  • 5 S. m. Favori, touffe de barbe qui encadre les joues. On dit aussi barbiches.
  • 6 S. f. Favorite, nom donné pendant quelques années à une espèce de voiture omnibus à Paris.

HISTORIQUE

XVIe s. La plus favorie dame de sa court, Montaigne, I, 110. Je ne faisois bresche à cette bourse favorie que je tenois à part, Montaigne, I, 336. C'estoit le refrain et le mot favory de Socrates, Montaigne, III, 277.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FAVORI. Ajoutez :
7 S. f. Favorite, nom, au XVIIe siècle, d'un ajustement de femme. Lorsqu'elle sait artistement Pencher le corps et tortiller la tête, Ou de son éventail ouvert nonchalamment Ranger sa favorite, et redresser sa crête, Dufresny, le Négligent, Prologue, 3.
8 Terme de turf. Favori, cheval sur lequel se réunit la plus grande somme des paris, et qui est coté le plus favorablement.
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Étymologie de « favori »

(XVIe siècle) De l’italien favorito, participe passé de favorire (« favoriser »), dérivé de favore (« faveur »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Part. passé de l'ancien verbe favorir, donner faveur : Moy qui l'ay favory d'esprit, de sens et d'ame, Belleau, Bergeries, t. I, p. 172 dans LACURNE.

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Phonétique du mot « favori »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
favori favɔri

Fréquence d'apparition du mot « favori » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « favori »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « favori »

  • Si on lui en fournit l'occasion, une femme se sacrifiera toujours. Se sacrifier est son plaisir favori.
    Somerset Maugham
  • Mon sujet favori, moi-même.
    James Boswell
  • Mon passe-temps favori, c’est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps.
    Françoise Sagan
  • Etre favori d'un prince, c'est comme faire du rodéo : on a beau se montrer très adroit, un jour ou l'autre on est jeté.
    Erik Orsenna — Le Monde de l'éducation - Juillet 2001
  • Les favorites du règne antérieur ne sont jamais les favorites du règne qui suit.
    Denis Diderot — Les bijoux indiscrets
  • Le ridicule est l'arme favorite du vice. C'est par elle qu'en attaquant dans le fond des coeurs le respect qu'on doit à la vertu, il éteint enfin l'amour qu'on lui porte.
    Jean-Jacques Rousseau — Lettre à M. d'Alembert
  • L'emploi de favori n'est pas inamovible.
    Jacques-François Ancelot — L'important
  • Il n'y a rien de si fâcheux que d'être le ministre d'un prince dont l'on n'est pas le favori.
    Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz — Mémoires
  • Mon sport favori : la sieste.
    Yves Mirande
  • Même pour son bien, je ne veux obliger personne à me considérer comme son auteur favori.
    George Bernard Shaw
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Traductions du mot « favori »

Langue Traduction
Anglais favorite
Espagnol favorito
Italien preferito
Allemand lieblings
Chinois 喜爱
Arabe مفضل
Portugais favorito
Russe любимый
Japonais 好きな
Basque gogoko
Corse predilettu
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Synonymes de « favori »

Source : synonymes de favori sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « favori »

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