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Fatigué

[fatige]
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Définitions de « fatigué »

Fatigué - Adjectif

Fatigué — définition française (sens 1, adjectif)
Qui éprouve le besoin de repos ou de récupération.
Bientôt tes appels ne seront plus que rauquements de plus en plus sourds, beuglements de désespoir si fatigués qu'ils ne dépasseront plus ta gorge, étranglée de terreur […].
— Jean Rogissart, Passantes d’Octobre
(Par analogie) Qui est dégradé ou détérioré par l'usure, le temps ou un manque d'entretien.
À gauche, dans une sorte d’alcôve, un gros divan de cuir noir fatigué serait flanqué de deux bibliothèques en merisier pâle où des livres s’entasseraient pêle-mêle.
— Georges Perec, Les Choses

Fatigué - Adverbe

Fatigué — définition française (sens 2, adverbe)
(Afrique) Indique une quantité suffisante ou excessive.

Expressions liées

  • Air fatigué
  • Brisé de fatigue
  • Cette poutre fatigue
  • Cheval de fatigue (utilisé pour les travaux les plus durs.)
  • Corps fatigué
  • Essai de fatigue (pour déterminer l'effort maximum possible sans qu'il y ait rupture.)
  • Fatigue physique
    B.C. : C’est parce que la technique a un effet de surlangue. Internet rend présent ici ce qui se passe ailleurs. On vit dans un monde de représentations, coupé de la réalité sensible. On a perdu le mécanisme rééquilibrant du groupe qui entoure l’individu, de la fête, du rituel laïque ou religieux, du jour férié, du dimanche. La fatigue physique est peut-être moins grave que la souffrance morale parce qu’il y avait des mécanismes de contrôle. La technologie a amélioré la fonction mais la relation en sort abîmée. On est seul devant un écran, derrière une machine.
    — Libération.fr, La souffrance au travail est-elle légitime ? - Libération
  • Fatiguer la salade (la remuer, la tourner après l'avoir assaisonnée.)
    Je n'aurais qu'à mettre à réchauffer le potage et à fatiguer la salade
    — Arnoux, Double chance
  • Fatiguer la terre (la retourner plusieurs fois.)
  • Fatiguer le lecteur
  • Fatiguer un malade
  • Figure, voix fatiguée
  • Habit, vêtement de fatigue (réservé pour les tâches pénibles.)
  • Homme de fatigue (à qui on donne un travail pénible à faire.)
  • Il fatigue trop
  • Ne pas se fatiguer (ne rien faire.)
  • Poids de la fatigue
  • Reliure fatiguée
  • Résister à la fatigue
  • Se reposer, se remettre de ses fatigues
  • Sentir, ressentir de la fatigue
  • Traits, yeux fatigués
  • Une longue, une extrême fatigue
  • Volume, ressort fatigué

Étymologie de « fatigué »

Du participe passé de fatiguer.

Usage du mot « fatigué »

Évolution historique de l’usage du mot « fatigué » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « fatigué » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Antonymes de « fatigué »

Citations contenant le mot « fatigué »

  • Cependant que la cloche éveille sa voix claireA l’air pur et limpide et profond du matinEt passe sur l’enfant qui jette pour lui plaireUn angelus parmi la lavande et le thym,Le sonneur effleuré par l’oiseau qu’il éclaire,Chevauchant tristement en geignant du latinSur la pierre qui tend la corde séculaire,N’entend descendre à lui qu’un tintement lointain.Je suis cet homme. Hélas ! de la nuit désireuse,J’ai beau tirer le câble à sonner l’Idéal,De froids péchés s’ébat un plumage féal,Et la voix ne me vient que par bribes et creuse !Mais, un jour, fatigué d’avoir enfin tiré,Ô Satan, j’ôterai la pierre et me pendrai.
    Stéphane Mallarmé — Le Sonneur
  • On peut être fatigué d'une chose, sans aller se coucher pour cela. Quand même, dit Ludi, ça m'embêterait s'il nous en voulait. Peut-être que Jacques a raison, que c'est un type un peu, comment dire? un peu différent de nous, peut-être un type qui se pose pas tellement de problèmes politiques et autres.
    Marguerite Duras — Les petits chevaux de Tarquinia
  • PREMIÈRE ENTRÉE. Un homme vient donner les livres du ballet, qui d'abord est fatigué par une multitude de gens de provinces différentes, qui crient en musique pour en avoir, et par trois Importuns, qu'il trouve toujours sur ses pas. Dialogue des gens, Qui en musique demandent des livres.TOUS. À moi, Monsieur, à moi de grâce, à moi, Monsieur Un livre, s'il vous plaît, à votre serviteur. HOMME DU BEL AIR. Monsieur, distinguez-nous parmi les gens qui crient. Quelques livres ici, les Dames vous en prient.
    Molière — Le bourgeois gentilhomme
  • M. Mérimée venait quelquefois. Un jour qu’il dînait, et que la cuisinière avait manqué compléte ment un plat de macaroni, il offrit de venir en faire un, et, à quelques jours de là, il vint, ôta son habit, mit un tablier, et fit un macaroni à l’italienne qui eut le succès de ses livres. Il allait souvent chez des anglaises, mesdemoiselles Clarke, qui avaient un salon doctrinaire, libéral et classique; il y entraîna M. Victor Hugo, qui y connut M. Benjamin Con stant, alors vieillard à cheveux blancs, négligé de mise, visage vénérable et fatigué, M. Fauriel, M. Henri Beyle, etc.
    Adèle Hugo —  Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie
  • Fatigué de vaines conjectures, je revins aux connaissances positives, ressource assurée de toutes les fortunes.
    Stendhal —  Histoire de la peint. en Italie
  •  Non, certes, je ne méconnais pas les services modestes et précieux que rendent journellement les gardiens de la paix à la vaillante population de Paris. Et je n’aurais pas consenti à vous présenter, Messieurs, la défense de Crainquebille, si j’avais vu en lui l’insulteur d’un ancien soldat. On accuse mon client d’avoir dit : “Mort aux vaches!“. Le sens de cette phrase n’est pas douteux. Si vous feuilletez le dictionnaire de la langue verte, vous y lirez : “Vachard, paresseux, fainéant; qui s’étend paresseusement comme une vache, au lieu de travailler”. - Vache, qui se vend à la police ; mouchard. “Mort aux vaches!” se dit dans un certain monde. Mais toute la question est celle-ci : Comment Crainquebille l’a-t-il dit? Et même, l’a-t-il dit? Permettez-moi, Messieurs, d’en douter. Je ne soupçonne l’agent Matra d’aucune mauvaise pensée. Mais il accomplit, comme nous l’avons dit, une tâche pénible. Il est parfois fatigué, excédé, surmené. Dans ces conditions il peut avoir été la victime d’une sorte d’hallucination de l’ouïe. Et quand il vient vous dire, Messieurs, que le docteur David Matthieu, officier de la Légion d’honneur, médecin en chef de l’hôpital Ambroise-Paré, un prince de la science et un homme du monde, a crié : ” Mort aux vaches!”, nous sommes bien forcés de reconnaître que Matra est en proie à la maladie de l’obsession, et, si le mot n’est pas trop fort, au délire de la persécution. Et alors même que Crainquebille aurait crié: “Mort aux vaches!“, il resterait à savoir si ce mot a, dans sa bouche, le caractère d’un délit. Crainquebille est l’enfant naturel d’une marchande ambulante, perdue d’inconduite et de boisson, il est né alcoolique. Vous le voyez ici abruti par soixante ans de misère. Messieurs, vous direz qu’il est irresponsable.
    Anatole France — L’Affaire Crainquebille
  • L'inconnu resta impassible. Il se mit à regarder modestement autour de lui, comme un chien qui, en se glissant dans une cuisine étrangère, craint d'y recevoir des coups. Par une grâce de leur état, les clercs n'ont jamais peur des voleurs ils ne soupçonnèrent donc point l'homme au carrick et lui laissèrent observer le local, où il cherchait vainement un siège pour se reposer, car il était visiblement fatigué. Par système, les avoués laissent peu de chaises dans leurs études. Le client vulgaire, lassé d'attendre sur ses jambes, s'en va grognant, mais il ne prend pas un temps qui, suivant le mot d'un vieux procureur, n'est pas admis en taxe.
    Honoré de Balzac — Le colonel Chabert
  • Il se trouvait dans la région des astéroïdes 325, 326, 327, 328, 329 et 330. Il commença donc par les visiter pour y chercher une occupation et pour s'instruire.La première était habitée par un roi. Le roi siégeait, habillé de pourpre et d'hermine, sur un trône très simple et cependant majestueux.- Ah! Voilà un sujet, s'écria le roi quand il aperçut le petit prince.Et le petit prince se demanda:- Comment peut-il me reconnaître puisqu'il ne m'a encore jamais vu !Il ne savait pas que, pour les rois, le monde est très simplifié. Tous les hommes sont des sujets.- Approche-toi que je te voie mieux, lui dit le roi qui était tout fier d'être roi pour quelqu'un.Le petit prince chercha des yeux où s'asseoir, mais la planète était toute encombrée par le magnifique manteau d'hermine. Il resta donc debout, et, comme il était fatigué, il bâilla.- Il est contraire à l'étiquette de bâiller en présence d'un roi, lui dit le monarque. Je te l'interdis.- Je ne peux pas m'en empêcher, répondit le petit prince tout confus. J'ai fait un long voyage et je n'ai pas dormi...- Alors, lui dit le roi, je t'ordonne de bâiller. Je n'ai vu personne bâiller depuis des années. Les bâillements sont pour moi des curiosités. Allons! bâille encore. C'est un ordre.- Ça m'intimide... je ne peux plus... fit le petit prince tout rougissant.- Hum! Hum! répondit le roi. Alors je... je t'ordonne tantôt de bâiller et tantôt de...Il bredouillait un peu et paraissait vexé.Car le roi tenait essentiellement à ce que son autorité fût respectée. Il ne tolérait pas la désobéissance. C'était un monarque absolu. Mais, comme il était très bon, il donnait des ordres raisonnables."Si j'ordonnais, disait-il couramment, si j'ordonnais à un général de se changer en oiseau de mer, et si le général n'obéissait pas, ce ne serait pas la faute du général. Ce serait ma faute."
    Antoine de Saint-Exupéry — Le Petit Prince

Traductions du mot « fatigué »

Langue Traduction
Anglais fatigue
Espagnol cansado
Italien fatica
Allemand ermüdung
Chinois 疲劳
Arabe متعب
Portugais fadiga
Russe усталость
Japonais 倦怠感
Basque nekea
Corse fatica
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.