La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « couverture »

Couverture

Variantes Singulier Pluriel
Féminin couverture couvertures

Définitions de « couverture »

Trésor de la Langue Française informatisé

COUVERTURE, subst. fém.

I.− Ce qui, matériellement, sert à couvrir, à recouvrir ou à envelopper quelqu'un ou quelque chose.
A.− Domaine des usages individuels
1. Pièce de tissu en laine ou en coton, de grande taille, dont on se couvre ou éventuellement s'habille pour se protéger contre les intempéries. Couverture d'étoffe, de laine, en velours; jeter une couverture sur son épaule, se vêtir d'une couverture :
1. ... des hommes, des enfants, des femmes, demi-nus ou enveloppés de l'immense couverture de laine blanche qui est leur seul vêtement, étaient accroupis autour d'un feu et se peignaient les cheveux, ... Lamartine, Voyage en Orient,t. 1, 1835, p. 280.
2. Plus spéc. Pièce de tissu, en laine ou en coton, que l'on étend sur les draps pour protéger la chaleur du lit. Border la couverture, ramener la couverture sur qqn, rejeter les couvertures, se cacher sous la couverture, soulever la couverture. Je gèle sous ma couverture (Balzac, E. Grandet,1834, p. 189).Bien serrés sous nos couvertures (Dorgelès, Croix bois,1919, p. 163):
2. Cependant, couchés côte à côte sur le même oreiller, les deux enfants dormaient. Claude, qui avait huit ans, ses petites mains rejetées hors de la couverture, respirait d'une haleine lente, tandis qu'Étienne, âgé de quatre ans seulement, souriait, un bras passé au cou de son frère. Zola, L'Assommoir,1877, p. 376.
Locutions
Faire la couverture. Préparer le lit en rabattant la couverture de manière à pouvoir se glisser aisément entre les draps. Le domestique éteignait les bougies des tables de jeu, et la servante « faisait la couverture », tandis que madame roulait au compas les cheveux de son mari (Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 49).
Tirer, amener la couverture à soi (au fig.). S'attribuer tout le profit ou la majorité des avantages d'une opération. J'ai tiré à moi toute la couverture. J'ai senti en égoïste, comme ceux qui ne partagent pas (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 198).
B.− BÂT. Matériau de nature variable dont on recouvre les combles des bâtiments pour les protéger contre les intempéries. Couverture de paille, de tuiles creuses, de plomb; couverture des églises romanes. Couvertures extradossées (Lenoir, Archit. monast.,1852, p. 28).J'ai eu un malheur à ma charretterie, dont la couverture, une nuit qu'il ventait fort, s'est envolée dans les arbres (Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 8):
3. En Champagne, le temps n'est pas loin où les masures en pisé, assujetties tant bien que mal par des solives de bois, disparaissant presque sous la couverture de chaume, régnaient là où luisent aujourd'hui les maisons de briques aux toits de tuiles. Vidal de La Blanche, Principes de géogr. hum.,1921, p. 162.
P. métaph. [En parlant du ciel, du brouillard, des nuages] Ce qui recouvre le paysage, la campagne. Un vent léger tomba du ciel noir qu'il agitait comme à plis funèbres (...) et planant sur tout ce paysage de cauchemar, une lourde couverture de nuages gris (Gracq, Argol,1938, p. 146).
C.− IMPR. Habit d'un livre qui comporte les plats et un dos. Couverture d'une brochure, d'un livre. J'ai terminé mes courses du jour par mon imprimeur, toujours occupé du titre et de la couverture (Hugo, Corresp.,1825, p. 411).Couverture de cuir à chimères du Japon frappée de blasons non moins fabuleux (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 766):
4. Cette petite revue, à couverture sang-de-bœuf [les Entretiens politiques et littéraires], était, ma foi, fort bien rédigée, et je me trouvai extrêmement flatté d'y voir paraître mon Traité du Narcisse. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 543.
P. ext., usuel. Feuille de papier ou de plastique, cartonnage plus ou moins épais, qui recouvre les pages d'un cahier ou qui protège la reliure d'un livre. Couverture d'un cahier d'écolier; mettre une couverture à son livre. Je faisais des paysages comme celui-là quand j'avais douze ans, sur la couverture de mes livres de classe (Musset, Fantasio,1834, I, 2, p. 187).
D.− Autres domaines
1. AGRIC., HORTIC.
a) Tout ce qui sert à préserver les plantes de l'action du froid (paille, paillassons, fumier, feuilles, etc.). Cette couverture pourra se composer de litière, de tonture de haies ou de gazons (Du Breuil, Cult. arbres,1876, p. 660).
b) Engrais soluble et rapidement assimilable répandu à la surface du sol. Consommation [de nitrate] comme engrais de couverture (Chalon, Explosifs mod.,1911, p. 15).
2. ANAT. Tissu musculaire jouant un rôle de protection. Elle [l'articulation du genou] est complétée, protégée et renforcée de tous côtés par une double couverture musculo-aponévrotique (Gérard, Anat. hum.,1912, p. 196).
3. ORNITH. Couvertures, subst. fém. plur. Plumes qui recouvrent la base des grandes pennes de l'aile ou de la queue chez les oiseaux (cf. Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 605).
II.− P. anal. ou au fig.
A.− ART MILIT. Protection (avec éventuellement dissimulation) des communications, d'une zone frontière, des troupes et des fortifications qui doivent subir le premier choc de l'ennemi; p. méton., dispositif spécialement étudié pour assurer cette protection. Dispositif de couverture, secteur de couverture; couverture aérienne, atomique; sous la couverture de l'artillerie. Remplir le rôle de couverture contre la Russie (Bainville, Hist. Fr.,1924, p. 122).
5. ... on défendait la Meuse et la Moselle, abandonnant Nancy à son sort; les effectifs en couverture étaient faibles, les secteurs attribués aux corps d'armée frontière étaient fort larges. Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 102.
B.− BANQUE, FIN.
1. Somme d'argent destinée à compenser un déficit en servant de protection contre ses conséquences fâcheuses. Couverture du déficit de la S.N.C.F., couverture des dépenses publiques. Assurer la couverture des coûts sociaux calculés d'après les progrès de la science et de la technique (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 529).
2. Avance, en espèces ou en nature, donnée en vue de garantir une opération. Couverture des frais de transport, de séjour. Mon titre de député me valut le plus gracieux accueil; il n'exigea que dix mille francs de couverture, et il fut convenu que nous commencerions les opérations le jour même (Reybaud, J. Paturot,p. 402).
C.− P. ext. et au fig.
1. Garantie, caution.
a) [S'appliquant à une chose] Le travail, dit l'orateur, est la couverture de notre monnaie ( Œuvre,30 mars 1941).
b) [S'appliquant à une pers.] Sous la couverture de, servir de couverture à :
6. Ne nous écris jamais que par la correspondance du gouvernement, en adressant sous la couverture de M. Coster, Chef de Division au Ministère de la Marine − nous serons sûrs ainsi de recevoir tes lettres. Balzac, Correspondance,1841, p. 287.
2. Souvent péj. Apparence, semblant, dissimulation par opposition aux réalités qu'ils dérobent à la vue. Servir de couverture à des desseins. Les homosexuels étaient de bons pères de famille et n'avaient guère de maîtresses que par couverture (Proust, Prisonn.,1922, p. 306).L'hypocrite couverture du décorum de la décence bourgeoise (Gide, Journal,1933, p. 1177):
7. Souvent, des usines, des chantiers, des bureaux, leur assurent une « couverture » en attendant le coup de main après lequel ils disparaissent. Ces partisans dispersés mènent des actions à très petite échelle. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 252.
Rem. La docum. fournit le subst. masc. couverturier. Marchand ou artisan qui vend des couvertures. Marchand couverturier (Ac. 1835).
Prononc. : [kuvε ʀty:ʀ]. Étymol. et Hist. A. 1. Mil. xiies. « ce qui sert à couvrir, à protéger » (Psautier Cambridge, éd. F. Michel, LX, 4 [protectione alarum tuarum]); 2. ca 1160-70 « toit d'une maison » (Wace, Rou, éd. A.-J. Holden, 6585); 3. ca 1180 « pièce de tissu qu'on étend sur un lit » (A. de Paris, Alexandre, éd. in El. Monographs, branche 1, 252); 4. 1386 « id., dont on couvre un livre » (7ocpte roy. de Guill. Brunel, fo18 ds Gay). B. 1. Ca 1160-70 « feinte, dissimulation » (Wace, op. cit., 11261); 2. 1835 « garantie donnée pour assurer un paiement » (Ac.). Dér. de couvrir*; suff. -ure*. Cf. b. lat. coopertura « ce qui recouvre, voile » au fig. Fréq. abs. littér. : 2 107. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 101, b) 3 397; xxes. : a) 3 329, b) 4 199. Bbg. Archit. 1972, p. 112. − Gottsch. Redens. 1930, p. 232. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 145. − Lew. 1960, p. 90. − Quem. 2es. t. 2 1971 (s.v. couverturier). − Quem. Fichier (et s.v. couverturier). − Straka (G.). En relisant Menaud, maître-draveur. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, p. 291.

Wiktionnaire

Nom commun - français

couverture \ku.vɛʁ.tyʁ\ féminin

  1. Grande pièce d’étoffe épaisse couvrant le lit, se plaçant au-dessus des draps.
    • Il se déshabilla en hâte, se blottit sous les couvertures. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
    • Il saisit Héloïse, l'enlève entre ses bras […], et la transporte doucement, parmi les couvertures qu'il rabat sur elle. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (Imprimerie) Première page d’un ouvrage imprimé.
    • Je me retourne et je vois Jacques Yonnet, coiffé d'une viscope à carreaux et me tendant un livre d’Ivan Chtcheglov dont la couverture est une colorisation du Paris de ma jeunesse en noir et blanc. — (Merlin Coverley, Psychogéographie ! : Poétique de l’exploration urbaine, traduit par André-François Ruand, éd. Les Moutons électriques, 2013)
  3. (Imprimerie) Partie extérieure d’un livre servant à le protéger.
    • Le relieur-doreur décore les couvertures de livres à partir de fines feuilles d’or.
  4. Partie extérieure de la toiture.
    • Une petite pluie froide faisait furtivement briller la couverture d’un appentis et tinter sur le zinc, à de rares intervalles, de pesantes gouttes d'eau qui s’échappaient d’une chanlatte percée. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
  5. Garantie de protection donnée par un assureur.
    • L’assurance santé offre une couverture contre les maladies et les blessures.
  6. (Banque) Garantie donnée pour assurer un paiement.
    • Ce négociant me doit beaucoup, mais j’ai une bonne couverture.
    • J’ai tiré sur vous une lettre de change, acceptez-la ; je vous en enverrai la couverture avant l’échéance, Je vous ferai passer les fonds avant l’échéance.
  7. (Bourse) Dépôt de titres ou d’espèces, que l’agent de change exige du client qui donne des ordres pour des marchés à terme.
  8. (Figuré) Ce qui sert à cacher ou à dissimuler.
    • Chacun avait, chacun a encore à l'esprit la célèbre formule de Kipling sur le « fardeau de l'Homme blanc ». Mais cette notion était considérée comme une couverture quelque peu hypocrite, un écran (auto) justificatif d'un phénomène plus profond qu'il appartenait aux historiens d'éclairer. — (Alain Ruscio, Le credo de l'homme blanc: regards coloniaux français XIXe-XXe siècles, Éditions Complexe, 2002, page 13)
    • Par ces décisions, les autorités françaises accordaient aux Allemands des moyens indispensables à la réalisation de leur dessein, car, compte tenu des effectifs de police limités dont ils disposaient en France, ils n'auraient pu accomplir ces actions seuls, ainsi qu'une « couverture légale ».
  9. (Par extension) Fausse identité endossée ponctuellement par un agent secret ou un policier en mission d’infiltration.
    • Il a publié le nom de jeune fille, qu’elle utilisait comme couverture dans son métier d’agent secret.
  10. (Militaire) Ensemble des moyens militaires servant à se protéger d’une attaque.
    • Une armée, même en mouvement, doit assurer sa couverture.
  11. Couche végétale recouvrant le sol.
    • Dans les dépressions où leur puissance était grande, les prêles ont protégé les roches meubles sous-jacentes, tandis que l’érosion déblayait celles-ci là où cette couverture protectrice était absente ou moins épaisse. — (Bulletin de la Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie, vol 57 à 58, 1948, page 620)
    • En saison sèche, les Garde-bœuf suivent les feux de forêt et de savane, pour manger les animaux mis à nu par la disparition de la couverture herbacée. — (Jean Claude Ruwet, Les oiseaux des plaines et du lac-barrage de la Lufira supérieure (Katanga méridional): reconnaissance écologique et éthologique, ‎Université de Liège & Fondation pour les recherches scientifiques en Afrique centrale, 1965, page 41)
  12. (Par extension) Paillage.
    • Le sorgho, planté en succession de la culture commerciale, est desséché sur pied 8 à 10 jours avant de semer le cotonnier (…), afin d'obtenir une couverture morte dans laquelle est effectué le semis. — (Agriculture et développement, mars 1999, n°21, page 89)
  13. La partie d’une surface, d’un territoire, d’une population, d’un ensemble qui est concerné par un service, une modification ou une intervention quelconque, souvent exprimé en termes d’un pourcentage ou d’une fraction.
  14. (Télécommunications) (Par extension) Zones où peut être activé service téléphonique ou internet, ou un émetteur de radio ou télévision.
    • La couverture des réseaux de télécommunications mobiles a augmenté considérablement ces dernières années.
  15. (Journalisme) Action d'enquêter puis de relater l'enquête par les journaux.
    • Son traitement, sa couverture médiatique pourront être assurés par un fait-diversier, journaliste en charge des faits-divers, un enquêteur spécialisé dans les affaires politico-financières ou un chroniqueur judiciaire. — (Alexandrine Civard-Racinais, Le journaliste, l'avocat et le juge: les coulisses d'une relation ambigüe, 2003, page 34)
  16. (Zoologie) Une des plumes qui recouvrent la base des rémiges et des rectrices. [1]
  17. (Serrurerie) Partie non visible du boîtier de la serrure, opposée au palastre.
  18. (Technologie des réacteurs nucléaires) Matériau à irradier placé à la périphérie du cœur d’un réacteur à fission.
  19. (Fusion nucléaire) Équipement entourant le plasma thermonucléaire, destiné à absorber les neutrons issus des réactions de fusion et assurant la protection des structures et des composants, contribuant également à celle des personnes.
  20. (Finance) Opération ou suite d’opérations de marché ayant pour but de couvrir, ou de compenser, totalement ou partiellement, un risque de variation d’un élément d’actif ou de passif, ce risque provenant d’une fluctuation des cours des titres, des devises ou des taux d’intérêt (ou des prix des matières premières pour les marchandises).
  21. (Télédétection spatiale) (Photogrammétrie) Prise de données sur une zone déterminée afin d’en obtenir une représentation.
  22. (Télédétection spatiale) (Photogrammétrie) L’ensemble des données obtenues, ou leur représentation sous forme d’images brutes ou prétraitées.
    • Leur mise à disposition du public en septembre 2003 est révolutionnaire à plusieurs points de vue (nous parlons ici surtout du format SRTM3) : le seul format de couverture mondiale précédemment disponible avait une résolution de 1 km (les GTOPO30) […].
  23. (Québec) Toiture en général, incluant charpente et couverture.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COUVERTURE. n. f.
Ce qui sert à couvrir quelque chose. La couverture d'une maison, La charpente et les tuiles ou ardoises qui la couvrent. Par extension, Couverture de cheval, de mulet, Qui sert à couvrir un cheval ou un mulet après une course. Couverture de voyage, Qui sert à garantir du froid en chemin de fer, en voiture, en automobile. Couverture de lit ou simplement Couverture, Celle que l'on met sur le drap. Couverture de laine, de soie. Couverture de coton. Faire la couverture, Replier le drap et la couverture d'un lit pour qu'on y puisse entrer plus facilement. Fig. et fam., Tirer la couverture à soi, de son côté, Prendre plus que sa part, chercher dans une affaire à s'emparer de profits, d'avantages qu'on doit partager avec d'autres. Fig., Troupes de couverture, Troupes qui sont placées à la frontière d'un pays pour la garder en cas d'attaque imprévue. Il se dit aussi d'une Enveloppe ou reliure mobile où l'on introduit un livre broché pour le protéger quand on le lit. Couverture de vélin, de veau, de basane, de maroquin, de chagrin. Il signifie au figuré Ce qui sert à cacher, à dissimuler. Sous couverture d'amitié. L'intérêt public sert de couverture à bien des trafics. Il se dit, en termes de Banque et de Commerce, d'une Garantie donnée pour assurer un paiement. Ce négociant me doit beaucoup, mais j'ai une bonne couverture. J'ai tiré sur vous une lettre de change, acceptez-la ; je vous en enverrai la couverture avant l'échéance, Je vous ferai passer les fonds avant l'échéance. Il se dit, en termes de Bourse, d'un Dépôt de titres ou d'espèces, que l'agent de change exige du client qui donne des ordres pour des marchés à terme.

Littré (1872-1877)

COUVERTURE (kou-vèr-tu-r') s. f.
  • 1Toile, drap, étoffe quelconque qu'on étend ou qu'on dresse sur une chose pour la couvrir. Couverture de canapé. Les capuchons sont les plus anciennes couvertures de tête que les ecclésiastiques aient portées à l'église, J. B. Thiers, Hist. des perruques, ch. 4.
  • 2Papier, peau, etc. qui sert à couvrir un livre. La couverture d'un livre. Une riche couverture.

    On dit plutôt reliure, quand la couverture est en peau.

  • 3 Absolument, la couverture d'un lit. Une couverture de laine. Il mit la tête sous les couvertures, Hamilton, Gramm. 9. De peur que son père ne découvrît par la lumière qui était dans sa chambre toutes les nuits, qu'il les passait à travailler, il étendait devant sa fenêtre les couvertures de son lit qui ne lui servaient plus qu'à cacher qu'il ne dormait pas, Fontenelle, Hartsoeker. Des domestiques qui étaient entrés dans sa chambre lui jetèrent des couvertures sur la tête et l'étouffèrent [Démétrius], Rollin, Hist. anc. t. VIII, p. 576, dans POUGENS.

    Faire la couverture, replier le drap et la couverture et préparer le lit de façon à ce qu'il n'y ait plus qu'à se glisser dedans.

    Mettre un homme dans la couverture, le berner ; et fig. se moquer de lui. Je fus berné vendredi après dîné… j'eus beau crier et me défendre ; la couverture fut apportée, et quatre des plus forts hommes du monde furent choisis pour cela, Voiture, Lett. 9. Une des choses qui m'effrayait le plus était que, lorsque j'étais bien haut et que je regardais en bas, la couverture me paraissait si petite, qu'il me semblait impossible que je retombasse dedans, Voiture, ib.

    Fig. Tirer la couverture à soi, de son côté, se faire sa part plus grosse qu'il ne serait juste.

  • 4Pièce d'étoffe en fil ou en laine, plus ou moins ornée, et attachée par un surfaix sur le corps des animaux et surtout des chevaux, pour les protéger contre le froid, la malpropreté, les insectes.
  • 5 Terme de jardinage. Objet mauvais conducteur du calorique, employé par les jardiniers pour protéger les semis ou plantes contre le froid ou les rayons du soleil, et qui est fait de paille de litière, de feuilles, de branches sèches, de paillassons, de caisses en bois, de cloches.
  • 6Ce qui forme la surface extérieure d'un toit. Couverture en tuile, en chaume, etc.
  • 7Le droit, en Espagne, de se couvrir devant le souverain, droit dont l'octroi est l'objet d'une certaine solennité. D'abord le nouveau grand ou celui qui succède à un autre, car cela est pareil pour la couverture, visite tous les grands ; j'y menai mon fils ; ensuite il en choisit un pour être son parrain. … Je remarquai la bonté du roi, qui, en peine que mon fils manquât à se couvrir à temps, lui fit deux fois signe de le faire comme il se relevait de son inclination après le cobrios [couvrez-vous] ; il obéit, et s'étant couvert, il fit, comme c'est l'usage, un remercîment au roi de demi-quart d'heure, pendant lequel il mit quelquefois la main au chapeau et le souleva deux fois, à une desquelles le roi mit la main au sien, Saint-Simon, 576, 254. La couverture de mon second fils se fit le 1er février, jour pour jour, précisément quatre vingt-sept ans depuis la réception de mon père au parlement, comme duc et pair de France, Saint-Simon, 589, 81.
  • 8 Fig. Prétexte, masque, faux-semblant. Des excuses de mal faire et des couvertures de crimes. Puis outre le saint vœu qui sert de couverture…, Régnier, Sat. XII. L'étroite parenté leur sert de couverture, Tristan, Mort de Chrispe, II, 2. C'est pour servir de prétexte et de couverture à l'avarice et à l'ingratitude, Patru, Plaidoy. 9, dans RICHELET. Il paraît que tout ce qu'il [Henri VIII] publia sur l'embarras de sa succession ne fut qu'une couverture, tant de ses nouvelles amours que du dégoût qu'il avait conçu de la reine sa femme, Bossuet, Var. VII, § 51. Il fallait trouver quelque couverture à un défaut si visible, Bossuet, ib. X. M. le Prince, sensible à la gloire d'une couronne pour un gendre qu'il estimait, cachait sous cette couverture la joie du repos de sa famille, Saint-Simon, 48, 62.
  • 9 Terme de banque et de commerce. Provisions, cautions données pour assurer un payement. Ce négociant me doit beaucoup, mais j'ai de bonnes couvertures

    Terme de bourse. Dépôt de titres ou d'espèces exigé souvent du client par l'intermédiaire pour diminuer les risques que ce dernier a à courir dans la conclusion des marchés à terme.

  • 10Morceau de gros acier forgé recouvrant un morceau d'acier fin.

    Plaque d'une serrure.

    Planches inclinées pour garantir de la pluie des piles de bois.

  • 11 S. f. plur. Plumes recouvrant le dessus et le dessous des pennes des ailes et de la queue des oiseaux.

HISTORIQUE

XIIe s. E [tu] dunas à mei la coverture de la tue salut, e la tue destre receut mei, Liber psalm. p. 20. À ma dolor n'a mestier couverture ; Si souspris sui, que je ne sai que faire, Couci, p. 126. Por ce ke il puist ferir et ocire les devotes pensées, s'atapist il desor la covreture de dolor, Job, 446. Fiert soi [le feu] es tours, et el maistre clochier ; Les covretures covint jus trebuchier, Raoul de C. 60.

XIIIe s. Toute la couverture [du lit] à ses deus mains [elle] saisi, Berte, LXXXIX. La covreture de la sele Ert d'un brun paile de Castele, Fl. et Bl. 1187.

XVe s. Et le bourgeois qui trahit les avoit, se mit à fuire par couverture avec eux [afin de couvrir sa trahison], Froissart, I, I, 190. Je vous vouldroye prier que vous me prestissiez ung de ces escus à porter à ceste assemblée et les couvertures [cottes] et tout l'autre habillement, Lancelot du lac, t. III, f° 116. Sire chevalier, que povez vous avoir de ainsi seigner ? Certes, dit Nero par couverture [feinte], c'est pour la douleur de ma playe qui se est reprinse à seigner, Perceforest, t. V, f° 33.

XVIe s. Les femmes saisissent à deux mains toute couverture de contraster à leurs maris, Montaigne, III, 81. L'harquebuserie sans couverture se renverse aisement, Lanoue, 321. Les nappes, les couvertures du lit, il vendoit tout cela, Despériers, Contes, LXXIX. Elle leur monstra un flambeau ardent de dessus un figuier sauvage, en estendant derriere quelques tapis et couvertures, Amyot, Rom. 49. Des couvertures de licts, Amyot, Lyc. 23. Ses faultes n'ont aucune couverture ne couleur honneste, Amyot, Thés. et Rom. comp. 6. Il ordonna que les couvertures des maisons se feissent avec la cognée, et les huisseries avec la sie seulement, Amyot, Lyc. 23. Leur commune voix [des chirurgiens] est que ce fut le roy St Louys, le tirant en couverture [preuve] de l'appointé qui fut fait entre maistre François Fromond et Robert de Langres, chirurgiens du roy jurez du chastelet d'une part, et maistre François de Troyes prevost d'autre, Pasquier, Recherches, IX, p. 821, dans LACURNE.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

France Terme

Matériau à irradier placé à la périphérie du cœur d'un réacteur à fission.

FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Étymologie de « couverture »

Couvert 1 ; bourguig. couvature ; rouchi, couverto ; wallon, cofeteu ; provenç. coopertura, cubertura ; catal. cubertora ; espagn. cobertura ; ital. copritura. L'ancien français avait aussi covertor, covertur, couvretoir, qui étaient masculins et venaient de coopertorium. Fort sont li lac [liens] et grant li couvertour, Ce n'est pas gas, Enquelz cil est ki aime par amours, Poésies mss. avant 1300, t. I, f° 63, dans LACURNE.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du latin coopertura (« couverture, voile »), venant de cooperire (« couvrir entièrement ») de operire (« couvrir, recouvrir, cacher »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « couverture »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
couverture kuvɛrtyr

Fréquence d'apparition du mot « couverture » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « couverture »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « couverture »

  • Un livre peut changer une vie. Et dire qu'il n'y a aucune mise en garde d'inscrite sur la couverture !
    Sylvain Tesson — Dans les forêts de Sibérie
  • Pour une puce, ne jette pas la couverture au feu.
    Proverbe roumain
  • Chacun tire la couverture de son bord.
    Proverbe québécois
  • Le caprice est une couverture qui ne peut couvrir tous les lits.
    Jack Vance — Le Visage du démon
  • On peut lire sur les boîtes de fromage : 45 % de matière grasse. Sur les couvertures de certains romans, on devrait lire : 1 % de matière grise !
    André Birabeau
  • Etendez vos pieds selon la couverture.
    Proverbe arabe
  • Je n’ai rien compris aux quatrièmes de couverture, c’est pour ça que je lis.
    Prosper Mérimée
  • Il faut craindre que l’ambition ne soit la couverture de l’orgueil, mais que la modestie ne soit qu’un prétexte à la paresse.
    Henry Monnier
  • Mon cynisme est une mauvaise couverture - mais comment me garantir du froid ?
    René Crevel — Détours
  • L'ivresse venue, nous coucherons sur la montagne nue avec le ciel pour couverture, et la terre pour oreiller.
    Li Po
Voir toutes les citations du mot « couverture » →

Traductions du mot « couverture »

Langue Traduction
Anglais blanket
Espagnol manta
Italien coperta
Allemand decke
Chinois
Arabe بطانية
Portugais cobertor
Russe одеяло
Japonais 毛布
Basque manta
Corse manta
Source : Google Translate API

Synonymes de « couverture »

Source : synonymes de couverture sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « couverture »

Combien de points fait le mot couverture au Scrabble ?

Nombre de points du mot couverture au scrabble : 15 points

Couverture

Retour au sommaire ➦