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Chèvre

Variantes Singulier Pluriel
Féminin chèvre chèvres

Définitions de « chèvre »

Trésor de la Langue Française informatisé

CHÈVRE, subst. fém.

I.−
A.− Mammifère ruminant domestique, à cornes creuses, persistantes et arquées en arrière, au menton garni d'une barbe; spéc., la femelle. (cf. bique, bouc, chevrette). Chèvre sauvage; troupeau de chèvres :
1. Ah! Gringoire, qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin! qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande! C'était presque aussi charmant que le cabri d'Esméralda, tu te rappelles, Gringoire? − et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre... A. Daudet, Lettres de mon moulin,La Chèvre de M. Seguin, 1869, éd. Fasquelle, 1917, p. 39.
SYNT. bêlement de chèvre; fromage, lait, peau, poil de chèvre.
1. P. compar. ou p. métaph.
[P. réf. aux attributs physiques de la chèvre] Une affreuse barbe de chèvre, qu'on eût dit postiche, une frange effilochée qui lui pendait au menton (R. Martin du Gard, Les Thibault,La Consultation, 1928, p. 1065).Le curé (...) psalmodiant les prières de sa voix implorante de chèvre esseulée (P. Vialar, Le Bon Dieu sans confession,1953, p. 5):
2. ... ce fut la tête de Louise qui apparut, une tête de chèvre, aux yeux noirs un peu obliques, au nez mince, au menton aigu, d'une vivacité, d'une gaieté amusantes. Zola, Travail,t. 2, 1901, p. 4.
[P. réf. à l'agilité de la chèvre] Bondir, grimper, sauter comme une chèvre. Quelqu'un qui montait avec une légèreté de chèvre, les dérangea (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 376).Un petit pas de chèvre, nerveux et sec (R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 818).Le bossu, en trois sauts de chèvre, traversa le ruisseau (Pourrat, Gaspard des Montagnes,Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 206).Une passerelle gracile qui sautait d'un bond de chèvre par-dessus les voies ferrées (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Notaire du Havre, 1933, p. 92).Sentier, chemin... de chèvre. Escarpé, d'accès difficile. Des sentiers de chèvre qui montaient en serpentant sur la montagne (Loti, Le Mariage de Loti,1882, p. 142).Un pont de chèvre qui franchissait une tranchée devant le musée Guimet (A. France, Le Lys rouge,1894, p. 221).
[P. réf. à l'agitation, à l'humeur capricieuse et fantasque de la chèvre] Fantasque, impatient, rétif comme la chèvre! (Brizeux, Marie,1840, p. 44).Je m'impatiente comme une chèvre liée à son piquet (Balzac, Lettres à l'Étrangère,t. 1, 1850, p. 92).Elle est maigre, de chair nerveuse, criarde, et pas bien belle; mais électrique comme une chèvre (R. Martin du Gard, Vieille France,1933, p. 1069):
3. Jamais plus de caprices que cette fontaine d'observantines. Une chèvre, cette eau. J'allais, le matin, le long des rigoles... Elles étaient vides. Vides, sèches. Giono, L'Eau vive,1943, p. 24.
2. En partic., le plus souvent péj. [En parlant d'une jeune fille, d'une femme] Une petite fille boudeuse et têtue, une vraie « petite chèvre » (Mauriac, Ce qui était perdu,1930, p. 217).Mathilde, une grande chèvre efflanquée (Vialar, La Chasse aux hommes,Les Fins dernières, 1953, p. 202):
4. Le Secrétaire général. − Le prix Goncourt des sorcières est gagné... Il crie. Je baise respectueusement vos mains de déesse, adorable personne. Le Syndic. − Nous sommes bien d'accord? Nous n'allons pas accorder à cette vieille chèvre la ristourne habituelle de trente pour cent? Giraudoux, La Folle de Chaillot,1944, p. 175.
3. Spéc. ASTRON. Étoile de la chèvre et, p. ell., la Chèvre. L'étoile la plus brillante de la constellation du Cocher. L'étoile de la chèvre monta, rouge et brillante (G. Sand, Lélia,1839, p. 496).
Rem. 1. On rencontre ds la docum. un ex. où le mot est en emploi adj. Une grande jeunesse toute dansante et toute chèvre (Giono, Que ma joie demeure, 1935, p. 181).
Rem. 2. Le mot sert parfois à former des subst. composés. Ces errants, ces hommes-chèvres qui vont, tout nerveux d'une ville à l'autre (Giono, Manosque des plateaux, 1930, p. 16). Grande fille-chèvre (Pourrat, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, p. 13); cf. également Hugo, La Légende des siècles, Le Satyre, 1859, p. 587 où homme-chèvre désigne un faune, un chèvre-pied :
5. Il n'y a rien sur le plateau : le vent seul... et comme vent, celui qui s'est annoncé la nuit passée : ce vent-chèvre, le printemps. Le voilà, là-haut. Le voilà là-bas avec sa poussière; le voilà ici maintenant; le voilà là-bas, sur l'herbe; il est partout. Giono, Regain,1930, 1repart., 2, p. 62.
Rem. 3. Le mot sert exceptionnellement à désigner la chevrette, femelle du chevreuil (cf. Quillet 1965; Ac. gastr. 1962). La femelle [du chevreuil] est la chèvre ou chevrette (Vialar, La Chasse aux hommes, Le Rendez-vous, 1952, p. 251).
B.− Loc. proverbiales et expr.
Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute. Il faut se contenter du sort que l'on a.
Ménager la chèvre et le chou. Ménager deux personnes, deux partis opposés. Ménager la chèvre royaliste et le chou républicain (Balzac, Une Ténébreuse affaire,1841, p. 102).Les ménageurs de la chèvre et du chou (E. et J. de Goncourt, Journal,1890, p. 1246).
Rem. Cf. aussi d'une main flatter la chèvre au cou Cependant que, de l'autre, on arrose le chou (E. Rostand, Cyrano de Bergerac, 1898, II, 8, p. 93).
Amoureux d'une chèvre coiffée (fam.). Amoureux de n'importe quelle femme.
Prendre la chèvre (vieilli, fam.). Se mettre en colère. Faire devenir chèvre. Faire enrager. Quand on n'a pas d'enfants, on est jaloux de ceux qui en ont et quand on en a, ils vous font devenir chèvre! (Pagnol, Fanny,1932, I, 7, p. 107):
6. Aussi, il n'y a qu'un instant, ai-je failli prendre la chèvre, comme l'on dit, quand M. le curé m'a répondu (...) qu'on n'avait que faire de mes services. F. Fabre, Les Courbezon,1862, p. 374.
Vin à faire danser les chèvres (fam.). Vin acide, aigre. Du reginglat à faire danser les chèvres (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 81).
Rem. À la chèvre-morte. Sur le dos. Attesté en m. fr. (cf. p. ex. Montaigne, Essais, II, XII, Paris, Gallimard, 1961, p. 592), repris par Larbaud (Enfantines, 1918, p. 43) Je vais vous porter à la chèvre-morte.
C.− P. méton.
1. Fourrure de chèvre. Grande robe de carriole en chèvre grise (Hémon, Maria Chapdelaine,1916, p. 24).
2. Viande de chèvre. Les bouchers, qui (...), à la saint-Jean, font passer de la chèvre pour du mouton (Faral, La Vie quotidienne au temps de St Louis,1942, p. 76).
3. Subst. masc. Fromage de chèvre.
II.− TECHNOL. [P. anal. avec la forme de la tête de la chèvre, ou de son échine]
A.− Appareil de levage constitué de deux montants assemblés en angle aigu, maintenus à l'inclinaison voulue par des haubans ou un troisième montant, au sommet duquel se trouve une poulie. Chèvres roulantes avec verge allant poser la pierre à la place qui lui est destinée (Viollet-Le-Duc, Entretiens sur l'archit.,1872, p. 107).Chèvre pour soulever les voitures (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 153).
B.− Chevalet à trois pieds.
C.− Pied* de chèvre.
Rem. On rencontre ds la docum. le néol. chevret, subst. masc., créé pour désigner le mâle de la chevrette (Nodier, Trésor des fèves et Fleur des pois, 1833, p. 42).
Prononc. et Orth. : [ʃ ε:vʀ]. Écrit chevre ds Ac. 1694 et 1718; chévre ds Ac. 1740; chèvre ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1119 chievre (Ph. de Thaon, Comput, 1425 ds T.-L.); ca 1220 tenir por chievre « tenir pour fou » (G. de Coincy, éd. Koenig, I Mir, 18, 614); 1675 devenir chèvre (J.-H. Widerhold, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle); 1672 ménager la chèvre et les choux (Mmede Sévigné, Correspondance, éd. R. Duchêne, p. 473); 2. 1611 technol. « appareil de levage » (Texte cité ds Mém. de la Sté de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, 1916, p. 69). Du lat. class. capra, fém. de caper « bouc ». Fréq. abs. littér. : 1 256. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 993, b) 2 413; xxes. : a) 1 371, b) 1 523.
DÉR. 1.
Chevreton, subst. masc.Fromage de chèvre fabriqué en Auvergne. J'ai une goutte de vin dans un gros verre, quand on mange le chevreton (J. Vallès, L'Enfant,1879, p. 97). [ʃ əvʀ ətɔ ̃]. Ds la docum. on rencontre avec des accents chèvreton (Pourrat, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 36) et chévreton (Pourrat, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, p. 36). Mais les dict. qui enregistrent le mot, Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr., ainsi que Quillet 1965 écrivent chevreton sans accent. 1reattest. 1879 (Vallès, supra); de chevre, suff. -(et)on*. Forme région. d'Auvergne (cf. chevroton à Clermont-Ferrand ds FEW t. 2, p. 297a). Fréq. abs. littér. : 3.
2.
Chevreauter, chevrèt(t)er, chevroter,(chevrèter, chevrètter) verbe intrans.[En parlant de la chèvre] Mettre bas. La belle dame demandait si on ne pourrait pas, le matin, apporter au hameau des Hautes-Feuillées un verre de lait pour Henriquet. − « Pas avant un mois, tout au juste! Faut auparavant que la chèvre chevreaute; mais sitôt le biquet sevré, nous garderons le lait pour vous » (P. Arène, Contes de Paris et de Provence, 1887, p. 55.) [ʃ əvʀ əte], (chevreter) [ʃ əvʀ εte] (chevretter); (je) chevrette [ʃ əvʀ εt]. Par harmonisation vocalique Pt Rob. transcrit chevretter avec [e] fermé à la 2esyll. [ʃ əvʀete]. Seule transcr. de chèvreter ds Littré : chè-vre-té. Var. graph. : chevreter ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e-20eet Lar. Lang. fr., Rob. et Quillet 1965. Parmi ces dict. Nouv. Lar. ill., Lar. 20eet Lar. Lang. fr. admettent également chevretter. Cf. aussi Pt Rob. pour les 2 formes. Chèvreter ds Littré, chevroter (homon. de chevroter, crier) ds Lar. 19eet Lar. 20e. Pour cette dernière var. noter l'orth. chevreauter (supra P. Arène, loc. cit.). 1resattest. a) xives. « jouer de la chevrette » (Ovide moralisé, XV, t. 2, p. 807 ds I GLF); b) 1542 chevroter en parlant de la chèvre « mettre bas » (Du Pinet, VIII, 50 ds Gdf. Compl.); 1573 (date de l'éd.) chevreter (Paré, éd. Malgaigne, t. 3, p. 44) − 1606, Nicot, repris dep. Trév. 1732; de chèvre, suff. -eter*.
BBG. − Brinkmann (F.). Metapherstudien. Arch. St. n. Spr. 1876, t. 56, p. 344. − Brücker (F.). Die Blasinstrumente in der altfranzösischen Literatur. Giessen, 1926, p. 55. − Courtine (R.). Vie Lang. 1972, p. 630. − Darm. Vie 1932, p. 47, 109. − Gottsch. Redens. 1930, pp. 69-70. − Perrochon (H.). Cheval et chèvre en Suisse romande. Vie Lang. 1961, pp. 371-373. − Quem. 2es. t. 1, 1970. − Ringenson (K.). Les Noms de la chèvre en fr. St. neophilol. 1957, t. 29, pp. 13-28. − Rog. 1965, p. 40. − Sain. Lang. par. 1920, p. 191, 195, 411; Sources t. 1, 1972 [1925], p. 70, 141. − Wind 1928, p. 40.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

chèvre \ʃɛvʁ\ masculin

  1. (Cuisine) (Par métonymie) Fromage de chèvre.
    • Devant mon air surpris, elle m'a expliqué que c'était du chèvre, que c'était très bon et que ça s'appelait du picodon. Le nom m'a fait rire. Nous avons pouffé ensemble. — (Patrick Lemoine, Droit d'asiles, Éditions Odile Jacob, 1998, chap. 7)
    • Après avoir œuvré chez Cellerier, la fameuse maison lyonnaise, cette Bourguignonne a ouvert sa fromagerie en 2011 à Bordeaux. Sa sélection fait bien entendu la part belle aux fromages bourguignons et rhônalpins : ici, chèvres (paillasse beaujolaise, crottin de la ferme de la Cruzille, etc.), saint-félicien et saint-marcellin sont rois ! — (Claudia Courtois, & Pascal Mateo, Nos coups de coeur - 2015-06-15 : Papilles. Les bonnes adresses du "Point", testées et approuvées, le 15/06/2015, sur le site de l’hebdomadaire Le Point (www.lepoint.fr).)
    • Il rassemble certains des ingrédients fétiches de ma cuisine, le chèvre, les olives et bien sûr les courgettes. — (« Clafoutis de courgettes au chèvre et aux olives noires », le 9 octobre 2017, sur le site Les filles, à table ! (https:/lesfillesatable.com))

Nom commun 1 - français

chèvre \ʃɛvʁ\ féminin (pour le mâle, on dit : bouc)

  1. (Zoologie) Genre de mammifère de l’ordre des ruminants, à cornes creuses et persistantes et à menton garni d’une barbe.
    • En Belgique, les chèvres étaient assez nombreuses et jouissaient d’une certaine faveur auprès des campagnards, surtout dans les pays ardennais. — (Paul Diffloth, Zootechnie : Chêvres, porcs, lapins, Encyclopédie agricole J. B. Baillière, & fils, 4e éd., 1918, page 62)
    • Les préfets peuvent, après avis des conseils généraux, déterminer par des arrêtés les conditions sous lesquelles les chèvres peuvent être conduites et tenues au pâturage. — (Article L211-2, Code rural, France, 2008)
    • Les poils de chèvre diffèrent de la laine du mouton par des cellules de surface externe qui sont un peu moins ou peu saillantes et par des stries de leur substance propre qui, au contraire, sont très apparentes. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
  2. (Spécialement) La femelle de ce mammifère, qui a pour mâle le bouc.
    • Ah ! Gringoire, qu’elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! qu’elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande ! […] — et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l’écuelle. Un amour de petite chèvre — (Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin : La chèvre de monsieur Seguin)
  3. (Désuet) Action de jouer à arrocher ou à lapider une chèvre.
    • La chèvre ressemble au tirage de l’oie, tel qu’on y joue à Paris. Originairement une chèvre en était le prix; elle se tirait dans les vendanges; on la tuait à coup de bâtons, lancés de cinquante pas, et on s’en régalait : celui qui avait porté le coup mortel était franc de toute dépense. De mon temps la chèvre n’était qu’un bâton fiché en terre, qu’il fallait renverser, en lançant de cinquante ou soixante pas celui qu’on avait à la main. — (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Monsieur Nicolas, part.1 : Souvenirs d’enfance, an V)
  4. (Technique) Dispositif propre à élever des fardeaux, des poutres ou sur lequel on appuie quelque chose. → voir grue d’atelier
    • La chèvre est un appareil de levage et de manutention composé le plus souvent de trois poutres (tripode) […] — (chèvre(outil))
  5. (Menuiserie) Outil composé de deux croix de Saint-André, sur lesquelles on pose des morceaux de bois pour les scier. → voir chevalet à bois
    • Belle réalisation mais si je puis me permettre, ce genre de chevalet (ou chèvre), c’est bien quand tu as une ou deux branches à couper… — (Impulson, chevalet à bois sur metabricoleur.com. Mis en ligne le 10 octobre 2011, consulté le 13 janvier 2018)
  6. (Vieilli) Table à trois pieds pour faire des fromages.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
  7. (Renseignement) Officier ou un agent envoyé volontairement à un service de renseignement pour être recruté comme agent double.
    • Les Alliés ont débarqué à Anzio le 22 janvier à deux heures du matin. La chèvre m’attendait dans une grange. — (Branko Bokun, Un espion au Vatican: 1941-1945, aux Éditions Payot, 2014)
  8. (Astrologie) Huitième signe astrologique chinois. → voir Bélimouchèvre, chèvre d’eau, chèvre de bois, chèvre de feu, chèvre de terre et chèvre de métal
    • L’homonymie entre Yang (Mouton ou Chèvre) et Yang (Yin/Yang) fait qu’il représente également l’énergie solaire […] — (Georges Charles, L’ANNEE CHINOISE DE LA CHEVRE DE BOIS YI WEI sur tao-yin.com. Consulté le 13 janvier 2018)
  9. (Textile) Dispositif qui sert à maintenir la fusée d’un moulin à soie.
    • Les moulins à soie ont aussi un instrument qui se nomme chèvre et qui sert à tenir la fusée. — (Manuel Lexique Ou Dictionnaire Portatif Des Mots François Dont la Signification n’est pas Familière à Tout le monde, à Paris chez Didot, 1755, page 111)
  10. (Pêche) Pieux sur lesquels on pose les filets.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
  11. (Péjoratif) Bon à rien.
    • Et pendant un quart d’heure, l’autre l’avait flingué, traitant ses hommes de chèvres, de baltringues, incapables d’élucider une affaire, menaçant tout ce beau monde de finir dans les bureaux de police les plus pourris et éloignés de banlieue si aucune avancée significative n'intervenait avant une semaine. — (Michel Tourscher, Flics Requiem, Éditions Les Nouveaux Auteurs (Prisma Média), 2013, page 24)
  12. (Héraldique) Meuble représentant l’animal du même nom dans les armoiries. Elle se blasonne comme le bouc dont elle se distingue par les cornes et n’a pas de vilénie voire par l’ajout de pis dans les représentations moins stylisées. À rapprocher de bouc, bouquetin, chamois et mouflon.
    • D’argent à la chèvre passante d’or, surmontée de trois tours mal ordonnées de gueules, ouvertes et ajourées du champ, qui est de Serralongue → voir illustration « armoiries avec une chèvre »
  13. (Savoie) (Suisse) Boisson alcoolisée mousseuse obtenue par fermentation sous pression de jus de pomme ou de raisin.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

CHÈVRE. n. f.
Genre de mammifère de l'ordre des Ruminants, à cornes creuses et persistantes et à menton garni d'une barbe. Chèvre du Thibet. Il se dit spécialement de la Femelle de cette espèce, qui a pour mâle le bouc. Lait, fromage de chèvre. Prov. et fig. Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute. Voyez BROUTER. Prov. et fig., Ménager la chèvre et le chou, User d'adresse pour se conduire entre deux partis, entre deux adversaires, de manière à ne blesser ni l'un ni l'autre. Prov. et fig., Il serait amoureux d'une chèvre coiffée. Voyez AMOUREUX. Fig., Du vin à faire danser les chèvres, Du vin très acide. Il désigne figurément, en termes d'Arts, un Dispositif propre à élever des fardeaux, des poutres ou sur lequel on appuie quelque chose.

Littré (1872-1877)

CHÈVRE (chè-vr') s. f.
  • 1La femelle du bouc, animal agile, aimant à grimper, à sauter. Le lait de la chèvre. Sauter comme une chèvre. Un ver, une fourmi, Un insecte rampant qui ne vit qu'à demi, Un taureau qui rumine, une chèvre qui broute, Ont l'esprit mieux tourné que n'a l'homme ? oui sans doute, Boileau, Sat. VIII. Dès que les chèvres ont brouté, Certain esprit de liberté Leur fait chercher fortune, La Fontaine, Fabl. XII, 4.

    Ménager ou sauver la chèvre et le chou, c'est-à-dire se comporter entre deux personnes qui sont divisées d'intérêts ou de passions, de manière à n'indisposer aucune d'elles.

    Vin qui fait danser les chèvres, vin âpre et acerbe.

    Familièrement. Prendre la chèvre, se choquer, s'irriter sans raison. Ils sont prompts à prendre la chèvre, Régnier, Sat. XII. Et n'est Job, de dépit, qui n'en eût pris la chèvre, Régnier, Sat. X. D'un mari sur ce point j'approuve le souci ; Mais c'est prendre la chèvre un peu bien vite aussi, Molière, Sgan. 12. Notre accueil t'a fait prendre la chèvre, Molière, Bourg. III, 10. On vient civilement pour s'éclairer d'un doute, Et Monsieur prend la chèvre, il met tout en déroute, Regnard, le Joueur, III, 10. Elle est prompte à prendre la chèvre, Dancourt, le Chevalier à la mode, III, 1. Prendre la chèvre, c'est se faire chèvre, avoir un caprice ; l'italien dit d'une façon analogue pigliar la monna, prendre la guenon, pour s'enivrer.

    Barbe de chèvre, barbe qu'on laisse venir au menton et qui a de la ressemblance avec celle d'une chèvre.

    Barbe de chèvre, espèce de spirée, plante.

  • 2L'étoile principale ou Alpha du Cocher est nommée vulgairement la Chèvre. J'ai vu la Chèvre. La Chèvre était cachée.

    La chèvre Amalthée, constellation de l'hémisphère septentrional.

  • 3Pied-de-chèvre, levier de fer dont une extrémité est taillée en pied de chèvre.
  • 4Machine qui sert à élever des fardeaux considérables et qui est composée de trois longues pièces de bois réunies en leur sommet et formant sur le sol un triangle plus ou moins large qui est la base de la machine. Au haut est accrochée une poulie sur laquelle passe une corde qui vient s'enrouler sur un cabestan fixé au bas de la chèvre. C'est cette corde qui élève les fardeaux.
  • 5Dans les moulins à soie, la chèvre est un instrument qui sert à tenir la fusée.
  • 6Table à trois pieds pour faire des fromages.

    Support sur lequel le charron pose les pièces de bois qu'il veut scier.

    Terme de pêche. Pieux sur lesquels on pose les rets.

PROVERBES

Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute, c'est-à-dire il faut s'accommoder de ce qui nous lie, de ce qui ne peut être changé dans notre situation.

Cela est lié comme crottes de chèvre, se dit d'un discours, d'une conversation sans liaison et sans suite.

La chèvre a pris le loup, se dit de ceux qui, pensant prendre ou tromper des gens plus faibles ou plus simples qu'eux, demeurent pris eux-mêmes.

Il serait amoureux d'une chèvre coiffée, c'est-à-dire c'est un homme qui s'éprend de toutes les femmes, quelque laides qu'elle soient.

HISTORIQUE

XIIe s. E aspre haire aveit de piel de chievre gros, Th. le mart. 102.

XIIIe s. Dont veissiés ribaus et garchons et à piet et à cheval espandre parmi Biauvoisis, et chevaus et kievres et paysans amener en l'ost, dehors Gisors où on estoit logiet, Chr. de Rains, 61. Se je baille mes chievres à loage en garde, et larrons les emblent sanz la colpe à celi qui les garde, Liv. de just. 171.

XVe s. Tant grate chevre que mal gist, Villehardouin, Ball.

XVIe s. Ny dessous moy, pauvres chevres chetives, Plus ne paistrez le trefle fleurissant, Marot, IV, 7. L'aigle est representé emportant à la chevre morte [sur son dos] vers le ciel ces ames deïfiées, Montaigne, II, 269. J'en ay veu prendre la chevre, de ce qu'on leur trouvoit le visage frez, Montaigne, IV, 112. Un moins rusé en eust pris la chevre ; mais l'admiral…, D'Aubigné, Hist. I, 88. [Les François etc.] ont les yeux de chevre, ou tannés, Paré, Introd. 7. Seulement quelque peu de foin donne-on aux chevres preignes les plus avancées, De Serres, 327. À la chandelle la chevre semble demoiselle, Leroux de Lincy, t. I, p. 164. C'est un donneur de chievre à moytié [c'est un donneur de bourdes ; voy. CANARD], Leroux de Lincy, ib. Quand la chevre saute au chou, le chevreau y saute itou, Leroux de Lincy, ib.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CHÈVRE. Ajoutez :
7Arbalète à pied de chèvre, voy. ARBALÈTE.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « chèvre »

Berry, chieuve, chieube, chièvre, chieuvre ; picard, cape, cabe, cabre, kève, kèvre ; provenç. et espagn. cabra ; ital. capra ; du latin capra, chèvre, caper, bouc ; ancien scandinave, hafra.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Du moyen français chèvre, chevre[1], de l’ancien français chievre[2], du latin capra (« chèvre »)[3].
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « chèvre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
chèvre ʃɛvr

Fréquence d'apparition du mot « chèvre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « chèvre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « chèvre »

  • La corde neuve démange le cou de la chèvre.
    Proverbe malinké
  • Née dans les collines arides du Rove, la brousse est un fromage produit par sept éleveurs producteurs, dont la famille Gouiran. Depuis plus de cinq siècles, ils reproduisent les mêmes gestes pour la fabriquer. Grâce à ces chèvres reconnaissables avec ses cornes en forme de lyre, ce fromage est protégé par une AOC. Ces petits cornets de Brousse du Rove se dégustent aussi bien sucrés que salés, selon les gourmets.
    LCI — La brousse, un fromage de chèvre qui se déguste avec un peu de miel et de thym | LCI
  • Il faut savoir ménager la chèvre et le chou quand on est bouc émissaire.
    Pierre Perret
  • A la chandelle, la chèvre semble demoiselle.
    Gabriel Meurier
  • On n'a jamais vu chèvre morte de faim.
    Proverbe français
  • Là ou le mouton fait défaut, la chèvre est appelée Majesté.
    Proverbe turc
  • Où la chèvre est attachée, il faut qu'elle broute.
    Guillaume Bouchet — Les sérées
  • Le chevrotin est un fromage de chèvre qui se présente sous la forme d’un cylindre plat de 9 à 12 cm de diamètre et de 3 à 4,5 cm de hauteur.
    Magazine Gastronomie et Vins | Le chevrotin, petit chèvre de Savoie au goût subtil
  • On ne peut ménager la chèvre et le chou.
    Proverbe français
  • Ne fais pas d'une chèvre ton jardinier.
    Proverbe hongrois
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Images d'illustration du mot « chèvre »

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Traductions du mot « chèvre »

Langue Traduction
Anglais goat
Espagnol cabra
Italien capra
Allemand ziege
Portugais bode
Source : Google Translate API

Synonymes de « chèvre »

Source : synonymes de chèvre sur lebonsynonyme.fr

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Chèvre

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