Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « char »
Char
Sommaire
- Définitions de « char »
- Étymologie de « char »
- Phonétique de « char »
- Fréquence d'apparition du mot « char » dans le journal Le Monde
- Citations contenant le mot « char »
- Images d'illustration du mot « char »
- Traductions du mot « char »
- Synonymes de « char »
- Combien de points fait le mot char au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Masculin | char | chars |
Définitions de « char »
Trésor de la Langue Française informatisé
CHAR1, subst. masc.
CHAR2, CHARR(E),(CHARR, CHARRE) subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - ancien français
char \Prononciation ?\ féminin
- (Anatomie) Chair.
- (Cuisine) Viande (chair d’un animal que l’on mange).
Nom commun 1 - français
char \ʃaʁ\ masculin
-
(Charronnerie) Chariot élevé.
- À mesure que les deux chars funéraires, sur lesquels étaient placés les corps du duc de Montebello et du général Saint-Hilaire, passaient, les troupes présentaient les armes et les tambours battaient aux champs. — (« Variétés : Extraits des derniers Papiers de France », dans L’Ambigu ou Variétés littéraires et politiques, no cclix du 10 juin 1810, édité par Jean-Gabriel Peltier, tome 29, Londres : Imprimerie de Vogel & Schultze, 1810, page 518)
- Les charrettes et les chars étaient là dès potron-minet, voire dès la veille, car le marché était clappé dès prime ; il durait jusqu’à midi. — (Alain Derville, Saint-Omer : des origines au début du XIVe siècle, Presses universitaires du Septentrion, 1995, page 189)
- Le char, avec ses éléments en fer, ses décorations en bronze et ses restes de bois minéralisés, a été retrouvé dans les ruines au nord de Pompéi, au-delà des murs de la ville antique. — (La Presse canadienne, Un char de cérémonie intact a été découvert sur le site archéologique de Pompéi, radio-canada.ca, 27 février 2021)
- Char à bancs : Voiture longue et légère, garnie de plusieurs bancs et ordinairement ouverte de tous côtés, ou fermée seulement par des rideaux de toile.
- Char de deuil : Chariot à quatre roues, couvert d’un poêle et dans lequel on transporte les corps au cimetière.
-
(Antiquité) Véhicule hippomobile à deux roues utilisé dans l’antiquité.
- Les Romains organisaient des courses de chars.
-
(Militaire) Véhicule militaire armé, blindé et motorisé dont l'équipage embarqué se compose de plusieurs soldats d'infanteries. Ellipse de char d’assaut ou char de combat.
- Le 26 octobre, une dépêche annonça que les Anglais avaient pris Bois-le-Duc après une attaque de nuit exécutée par des chars lance-flammes « au clair de lune artificiel ». — (Georges Blond, L’Agonie de l’Allemagne 1944–1945, Fayard, 1952, p. 117)
- Le 10 au matin, de nombreux chars ennemis débouchent de cette tête de pont et, débordant nos points d’appui qui continuent à tenir, franchissent la Retourne entre Roizy et Neuflize, puis poussent en direction de Ménil-Lépinois. — (Rémy [Gilbert Renault], Chronique d’une guerre perdue, vol. 6, 1983, p. 13)
- À cause des obstacles de chaque côté de la grand-route, il éprouva des difficultés à faire tourner ses chars et half-tracks pour les lancer à l’attaque. — (Charles B. Mac Donald, Noël 44 : La Bataille d’Ardenne, traduit par Paul Maquet & Josette Maquet-Dubois, Luc Pire Éditions, Bruxelles, 1984, p. 287)
- Entre juin 2004 et la semaine dernière, plus de 170 Américains ont été tués en Irak par des bombes sophistiquées EFP, des engins capables de détruire un char Abrams […] — (Le Devoir, 12 février 2007)
- Ellipse de char allégorique, véhicule décoré ou thématique lors de fêtes ou carnavals.
- Les chars du carnaval de Rio sont magnifiques.
- Les chars de la Marche des Fiertés.
-
(Canada), (Louisiane), (Missouri) (Familier) (Automobile) Voiture, automobile.
-
Ça arrive à manufacture les deux yeux fermés ben dur,
Les culottes pas zippées, en retard…
Ça dit que ça a fait un flat ou que l’char partait pas […]
— (Réjean Ducharme et Robert Charlebois, Mon pays, c’est pas un pays, c’est un job) - Les symboles qui permettaient autrefois d’identifier la virilité (la cigarette, l’alcool, les chars, le sport) sont en déclin, sauf pour le sport. — (Le Devoir, 22 septembre 2006)
- […] un imbécile parlant dans son cellulaire tout en conduisant son char va faillir vous rentrer dedans et ne s’en rendra même pas compte et continuera de parler dans son cellulaire, car il s’agit d’une conversation très importante qui ne peut attendre […] — (Le Devoir, 31 octobre 2006)
-
Ça arrive à manufacture les deux yeux fermés ben dur,
-
(Canada) (Désuet) Wagon.
- C’est une belle paroisse, et qui m’aurait bien « adonné » ; du beau terrain « planche » aussi loin qu’on peut voir, pas de crans ni de bois, rien que des champs carrés avec de bonnes clôtures droites, de la terre forte, et les chars à moins de deux heures de voiture… — (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
- J’ai dix, onze ans [dans les années 1920]. Assis près de la voie ferrée, j’attends le passage du train CNR. Papa, absent depuis deux semaines, revient de la Beauce : « Surveille le deuxième “char”, tu verras un mouchoir blanc, c’est moi qui reviens… » — (Benoît Lacroix, Rumeurs à l’aube, Éditions Fides, 2015, page 218)
- Le gaz est tellement cher que les voleurs de chars font du covoiturage. — (Michel Beaudry, À l’usure, Le Journal de Montréal, 23 octobre 2021)
- Note : À une époque, on différenciait les gros chars (trains) des petits chars (tramways).
-
Blague, bluff.
- Sans char !
- Arrête ton char, veux-tu ?
-
(Suisse) Synonyme de jeu du moulin.
- Jouer au char, ou jouer aux chars.
-
(Métrologie) (Suisse) (Désuet) Mesure de capacité.
-
Genève. Le char = 12 setiers = 288 quarterons = 576 pots
Lausanne. Le char (fuder), mesure légale du canton de Vaud = 16 setiers (eimer) = 48 brocs (gelten) = 480 pots (mass) = 4800 verres (becherlein) = 24000 pouces cubes de Vaud
L’ancien char se divisait en 18 setiers = 432 quarterons = 864 pots — (Horace Doursther, Dictionnaire universel des poids et mesures, anciens et modernes, M. Hayez, Bruxelles, 1840)
-
Genève. Le char = 12 setiers = 288 quarterons = 576 pots
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Toute espèce de voitures, de chariots, dans le style élevé. Char rustique. Char de vendange. Spécialement, Char à bancs, Sorte de voiture longue et légère, garnie de plusieurs bancs et ordinairement ouverte de tous côtés, ou fermée seulement par des rideaux de toile. Char de deuil, ou simplement Char, Chariot à quatre roues, couvert d'un poêle et dans lequel on transporte les corps au cimetière. Il désignait, dans l'Antiquité, une Sorte de voiture à deux roues, dont on se servait dans les triomphes, dans les jeux, dans les cérémonies publiques, dans les combats, etc. Char de triomphe. Char armé de faux. Il monta sur son char. Courses de chars. Les captifs suivaient le char du triomphateur. Par analogie, Le char d'Apollon. Suivant les poètes, le char de Vénus était attelé de colombes. Poétiq., Le char du soleil. Le char de la nuit. Il s'est conservé, dans cette acception, pour désigner les Chars des réjouissances publiques, des cavalcades, etc. Le char du buf gras. Les chars de la Mi-Carême. Char de combat, Char d'assaut, en termes de Guerre, désigne une Sorte de char à traction automobile, blindé et armé de canons et de mitrailleuses que manuvrent les soldats placés à l'intérieur.
Littré (1872-1877)
-
1Sorte de voiture dont les anciens se servaient dans les jeux, les triomphes, les combats, etc. Chars armés de faux. Les captifs suivaient le char du triomphateur. Achille monté sur son char.
Il excelle à conduire un char dans la carrière
, Racine, Brit. IV, 4.L'intrépide Hippolyte Voit voler en éclats tout son char fracassé
, Racine, Phèdre, V, 6.Tandis que l'ennemi, par ma fuite trompé, Tenait après son char un vain peuple occupé… Le Bosphore m'a vu par de nouveaux apprêts Ramener la terreur du fond de ses marais
, Racine, Mithr. III, 1.Fig. Servitude, dépendance, domination, par allusion aux triomphes antiques suivis de captifs.
Ce n'est pas qu'aisément, comme un autre, à ton char Je ne puisse attacher Alexandre et César
, Boileau, Ép. I.Les puissances ennemies suivent en tremblant le char du vainqueur
, Bossuet, Hist. II, 6.Attachée au char du plus ridicule vainqueur qui fut jamais
, Hamilton, Gramm. 11.Moi-même à votre char je me suis enchaînée
, Racine, Iph. II, 5.M. de la Feuillade, tant qu'il vécut, attaché au char de Mme de Quintin
, Saint-Simon, 25, 35.Au char de ma fortune il est temps qu'on l'enchaîne
, Voltaire, Mérope, IV, 1. -
2Dans le style élevé, toute espèce de voitures, et plus spécialement, une voiture riche ou élégante. Char brillant, rapide, etc.
Le char de l'opulence M'éclabousse en passant
, Béranger, Vocation.L'ombre s'avance et la nuit Roule son char sur la neige
, Béranger, Hiver.Ton char traîné par deux coursiers rapides
, Béranger, Octavie.Un même jour… voyait Moreau monter au char de la victoire, Et son père au char du trépas
, Hugo, Odes, I, 3.Poétiquement. Le char du soleil, de la lune, de la nuit, anciennes figures provenant de la mythologie qui donnait un char au soleil, à la lune, à la nuit.
Au théâtre, char de gloire, espèce de trône sur lequel descendent les divinités, les génies et autres personnages surnaturels.
Char de deuil, chariot à quatre roues, couvert d'un poêle, pour les funérailles des grands.
Char funèbre, toute espèce de corbillard.
Métaphoriquement.
La foudre cède à ton audace, Les cieux roulent tes chars flottants [ballons]
, Lamartine, Médit. I, 10. -
3Chariot. Un char de vendange. Un char à foin.
Aussitôt que le char chemine, Et qu'elle voit les gens marcher
, La Fontaine, Fabl. VII, 9.Le phaéton d'une voiture à foin Vit son char embourbé
, La Fontaine, Fabl. VI, 18.Un heurt survient : adieu le char ; Voilà messire Jean Chouart Qui du choc de son mort a la tête cassée
, La Fontaine, Fabl. VII, 11.Par plaisanterie, un char numéroté, un fiacre.
Char à bancs, voiture longue et légère garnie de bancs et ouverte de tous côtés ou fermée simplement de rideaux.
En 1831, à la fin du mois d'août, un de ces chars à bancs dont on se sert en Suisse à cause de l'étroitesse des chemins
, Ch. de Bernard, l'Anneau d'argent, § 1. - 4Corps du moulin à papier.
- 5Char de Neptune, nom donné par les marchands à une sorte de madrépore.
HISTORIQUE
XIe s. Cinquante carre qu'en [on] fera charier
, Ch. de Rol. III.
XIIe s. Cinquante chars lui faites charoier
, Ronsciv. 3. Sur un char fist om metre l'arche Deu e covrir
, Th. le mart. 75.
XIIIe s. Sur chars et sur charetes et sur somiers trousser
, Berte, XCVII. Se cars ou caretes ou sommiers ou gens carquiés [chargés] entrencontrent en destrois quemins
, Beaumanoir, XXV, 18. Par les boes de la chaucie Descendoit du chastel aval, Sans demander cher ne cheval
, Rutebeuf, II, 178. Le peuple à ce prince crestien estoit si grant, que les messagiers le roy nous conterent que il avoient en leur ost huit cens chapelles sus chers
, Joinville, 264.
XIVe s. À pié, à queval, à car, à carrette
, dans RAYNOUARD.
XVe s. Ces charretons et leurs chars s'en vinrent tout charriant vers Audenarde
, Froissart, II, II, 221.
XVIe s. Chars triumphans
, Marot, J. V, 171.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
CHAR. Ajoutez :Encyclopédie, 1re édition (1751)
* CHAR, s. m. (Hist. anc. & mod.) On donnoit anciennement ce nom à presque toutes les voitures d’usage, soit à la ville, soit à la campagne, soit dans les batailles, soit dans les triomphes, &c. nous l’avons restreint à celles qui sont traînées avec magnificence dans les carrousels, les courses de prix, & autres fêtes publiques. Voyez Carrousel.
Les chars anciens étoient à deux ou quatre roues ; il y en a de ces deux sortes dans les bas-reliefs, les médailles, les arcs de triomphe, & autres monumens qui nous restent de l’antiquité ; on y voit attelés, tantôt des chevaux, tantôt des lions, des tigres, des éléphans : mais la diversité de ces attelages ne signifie rien par elle-même ; il faut, ainsi que le pere Jobert Jésuite l’a remarqué dans son introduction à la science des médailles, des inscriptions ou d’autres caracteres concomitans des précédens, pour désigner ou le triomphe, ou l’apothéose, &c.
On attribue l’invention des chars, les uns à Erichtonius roi d’Athenes, que ses jambes torses empêchoient d’aller à pié ; d’autres à Tlepoleme ou à Trochilus : quelques-uns en font honneur à Pallas ; mais il paroît par le ch. xlj. vers. 40. de la Genes. que l’usage des chars étoit antérieur à tous ces personnages.
Des étymologistes dérivent le mot currus ou carrus, de carr, terme Celtique dont il est fait mention dans les commentaires de César. Cette date est ancienne. Le mot carr se dit encore aujourd’hui dans le même sens & avec la même prononciation, dans la langue Wallonne.
Les principaux chars des anciens sont les chars pour la course, ἄρματα chez les Grecs, curras chez les Latins ; les chars couverts, currus arcuati ; les chars armés de faux, currus falcati ; les chars de triomphe, currus triumphales.
Les chars de course, ἄρματα servoient aussi dans d’autres fêtes publiques : c’étoit une espece de coquille, montée sur deux roues, plus haute par-devant que par-derriere, & ornée de peintures & de sculpture : on étoit assis dans cette voiture : la différence spécifique qui les distinguoit entre elles, se tiroit uniquement de la diversité des attelages ; & ces attelages, ou de deux chevaux ou de quatre, ou de jeunes chevaux, ou de chevaux faits, ou de poulains, ou de mules, formoient différentes sortes de courses, différentes sortes de combats.
Un char attelé de deux chevaux, s’appelloit en Grec συνωρία, en Latin bigæ. L’on prétend que l’un de ces chevaux étoit blanc, l’autre noir, dans les biges des pompes funebres. La course des chars à deux chevaux d’un âge fait, fut introduite aux jeux olympiques en la xciij. olympiade ; & par chevaux d’un âge fait, on entendoit des chevaux de cinq ans. Il n’est point question chez les Grecs de chars à trois chevaux ; les Latins en ont eu qu’ils appelloient trigæ ; mais il ne paroît pas qu’ils fussent d’usage dans les fêtes ; ou si l’on s’en servoit dans les pompes, c’étoit seulement dans les pompes funebres ; car on imagina, dit-on, d’atteler trois chevaux de front, parce qu’il y avoit des hommes de trois âges qui descendoient aux enfers. Les chars attelés de quatre chevaux, se nommoient en Grec τεθριπποι, de τετρα, quatre, & de ιππος, cheval, & en Latin quadriga, qu’on a rendu par quadriges, terme autorisé seulement en style de Lapidaire, & dans la science Numismatique. La course à quatre chevaux étoit la plus magnifique & la plus noble de toutes : elle fut instituée ou renouvellée dans les jeux olympiques, dès la xxv. olympiade ; ainsi elle précéda la course à deux chevaux de plus de 278 ans. Le timon des chars étoit fort court, & l’on y atteloit les chevaux de front, à la différence de nos attelages, où quatre & six chevaux rangés sur deux lignes se gênent & s’embarrassent, au lieu que de front ils déployoient leurs mouvemens avec beaucoup plus d’ardeur & de liberté. Les deux du milieu, ζυγαῖοι, jugales, étoient les moins vifs ; les deux autres, αορτηρες, funales, ou lorarii, les plus vigoureux & les mieux dressés, étoient l’un à droite & l’autre à gauche ; comme il falloit prendre à gauche pour aller gagner la borne, c’étoit le cheval qui tiroit de ce côté qui dirigeoit les autres. Lorsqu’il falloit tourner autour de cette borne fatale où tant de chars se brisoient, le cocher animant son cheval de la droite, lui lâchoit les renes & les raccourcissoit à celui de la gauche, qui devenoit par ce moyen le centre du mouvement des trois autres, & doubloit la borne de si près, que le moyeu de la roue la rasoit. Avant que de partir, tous les chars s’assembloient à la barriere. On tiroit au sort les places & les rangs ; on se plaçoit ; & le signal donné, tous partoient. Voyez dans Homere les courses célébrées aux funérailles de Patrocle. C’étoit à qui devanceroit son concurrent ; plusieurs étoient renversés en chemin : celui qui ayant doublé le premier la borne, atteignoit le premier la barriere, avoit le premier prix. Il y avoit aussi quelquefois des prix pour le second & pour le troisieme. Les princes, & les rois même, étoient jaloux de cette distinction. La race des chevaux qui avoient vaincu souvent dans ces combats d’honneur, étoit illustrée : leur généalogie étoit connue ; on n’en faisoit des présens que dans les occasions les-plus importantes ; c’est des richesses qu’Agamemnon fait proposer à Achille pour appaiser sa colere, une des plus précieuses. A Rome, dans le grand cirque, on donnoit en un jour le spectacle de cent quadriges, & l’on en faisoit partir de la barriere jusqu’à vingt-cinq à la fois. Le départ étoit appellé en Grec, ἄφεσις, en Latin emissio, missus. On ignore combien il s’assembloit de quadriges à la barriere d’Olympie ; il est seulement certain qu’on en lâchoit dans la lice ou dans l’hyppodrome plusieurs à la fois. Mém. de l’Académ. des Inscriptions tome VIII. & IX. Voyez Hippodrome, Jeux Olympiques, Cirque, Course. On prétend que les attelages de quatre chevaux de front se faisoient en l’honneur du soleil, & marquoient les quatre saisons de l’année. Les Latins avoient des sesiges ou chars à six chevaux de front ; on en voit un au faîte du grand arc de Sévere. Il y a dans Gruter une inscription de Dioclès où il est parlé de septiges. Néron attela quelques fois au même char jusqu’à sept, & même jusqu’à dix chevaux. Ceux qui conduisoient les chars s’appelloient en général agitateurs, agitatores : si c’étoit un bige, bigarii ; un quadrige, quadrigarii : on ne rencontre point le nom de trigarii, ce qui prouve que les triges n’étoient qu’emblématiques, ou du moins qu’il n’y avoit point de trige pour la course.
Le char couvert ne différoit des autres qu’en ce qu’il avoit un dome en ceintre : il étoit à l’usage des Flamen, prêtres Romains. Voyez Flamen.
Le char armé de faux étoit armé ainsi que son nom le désigne : des chevaux vigoureux le traînoient ; il étoit destiné à percer les bataillons, & à trancher tout ce qui se présentoit à sa rencontre. Les uns en attribuent l’invention aux Macédoniens ; d’autres à Cyrus : mais l’origine en est plus ancienne ; & il paroit que Ninus en avoit fait courir de pareils contre les Bactriens, & les Chananéens contre les Israélites. Ces chars n’avoient que deux grandes roues, auxquelles les faux étoient appliquées. Cyrus les perfectionna seulement en fortifiant les roues, & allongeant les essieux, à l’extrémité desquels il adapta encore d’autres faux de trois piés de long qui coupoient horisontalement, tandis que d’autres tranchant verticalement, mettoient en pieces tout ce qu’elles ramassoient à terre. Dans la suite on ajoûta à l’extrémité du timon deux longues pointes, & l’on garnit le derriere du char de couteaux qui empêchoient qu’on n’y montât. Cette machine terrible en apparence, devenoit inutile lorsqu’on tuoit un des chevaux, ou qu’on parvenoit à en saisir la bride. Plutarque dit qu’à la bataille de Cheronée sous Sylla, les Romains en firent si peu de cas, qu’après avoir dispersé ou renversé ceux qui se présenterent, ils se mirent à crier, comme ils avoient coûtume, dans les jeux du cirque, qu’on en fit paroître d’autres.
L’usage des chars dans la guerre est très-ancien : les guerriers, avant l’usage de la cavalerie, étoient tous montés sur des chars : ils y étoient deux ; l’un chargé de conduire les chevaux ; l’autre de combattre. C’est ainsi qu’on voit presque tous les héros d’Homere ; ils mettent souvent pié à terre ; & Diomede ne combat guere sur son char.
Le char de triomphe étoit attelé de quatre chevaux. On prétend que Romulus entra dans Rome sur un pareil char ; d’autres n’en font remonter l’origine qu’à Tarquin le vieux, & même à Valérius Poplicola. On lit dans Plutarque que Camille étant entré triomphant dans Rome sur un char traîné par quatre chevaux blancs, cette magnificence fut regardée comme une innovation blâmable. Le char de triomphe étoit rond, n’avoit que deux roues ; le triomphateur s’y tenoit debout, & gouvernoit lui-même les chevaux : il n’étoit que doré sous les consuls ; on en fit d’or & d’ivoire sous les empereurs. On lui donnoit un air martial en l’arrosant de sang. On y attela quelquefois des éléphans & des lions. Quand le triomphateur montoit, le cri étoit : Dii, quorum nutu & imperio nata & aucta est res Romana, eamdem placati propitiique servate ! Voy. Triomphe.
Nos chars de triomphe sont décorés de peintures, de sculptures, & de pavillons de différentes couleurs : ils ont lieu dans quelques villes du royaume : à Lille en Flandre, dans les processions publiques où l’on porte le saint Sacrement, on fait marcher à la tête, des chars sur lesquels on a placé de jeunes filles : ces chars sont précédés du fou de la ville, qui a le titre de fou, & la fonction de faire mille extravagances, par charge. Cette cérémonie superstitieuse doit être regardée avec plus d’indulgence que de sévérité : ce n’est point une dérision ; les habitans de Lille sont de très-bons Chrétiens.
Les payens avoient aussi des processions & des chars de triomphe pour certaines occasions. Il est fait mention dans la pompe de Ptolemée Philadelphe, d’un char à quatre roues de quatorze coudées de long, sur huit de large ; il étoit tiré par cent quatre-vingts hommes : il portoit un Bacchus haut de dix coudées, environné de prêtres, de prêtresses, & de tout l’attirail des fêtes de Bacchus. Voyez Fêtes, Processions. Antiq. expl. & heder. lex.
Char, machine d’Opéra, espece de throne qui sert pour la descente des dieux, des magiciens, des génies, &c. Il est composé d’un chassis de forme élégante sur le devant, d’un plancher sur lequel est un siége, & d’un chassis plus grand qui sert de dossier. Ces chassis sont couverts de toile peinte en nuages, plus ou moins éclairés selon les occasions. On peint sur la partie de devant, ou une aigle, si c’est le char de Jupiter ; ou des colombes, si c’est celui de Vénus, &c. Ce char est suspendu à quatre cordes qu’on teint en noir, & il descend ou remonte par le moyen du contre-poids.
C’est la machine la plus ordinaire à l’opéra, & par cette raison sans doute la moins soignée. Pendant le tems qu’on exécute une ritournelle majestueuse, on voit descendre une divinité, l’illusion commence : mais à peine le char a-t-il percé le plafond, que les cordes se montrent, & l’illusion se dissipe.
Il y a plusieurs moyens très-simples de dérober aux yeux du spectateur ces vilaines cordes, qui seules changent en spectacle ridicule le plus agréable merveilleux. Les chapelets de nuages placés avec art, seroient seuls suffisans, & on ne conçoit point pourquoi on ne les y employe pas. Cette partie trop négligée jusqu’ici, suivra sans doute le sort de toutes les autres, par la sage administration de la ville de Paris, chargée desormais de ce magnifique spectacle. Voyez Opera & Chapelet.
Les Grecs se servoient des chars pour introduire leurs divinités sur le théatre ; ils étoient d’un usage très-fréquent dans les grands ballets & dans les carrousels. Voyez Machine, Décoration, Ballet.
On exécute plusieurs vols avec les chars : mais il manque presque toûjours quelque partie essentielle à ces sortes de machines. Voyez Vol. (B)
Char, (Géog. mod.) petite riviere de France en Saintonge ; elle a sa source vers Paillé, & se perd dans la Boutonne à S. Jean-d’Angeli.
Étymologie de « char »
Picard, car, chariot ; wallon, châr ; namurois, chaur ; provenç. car, char, carre ; espagn. et ital. carro ; du latin carrus.
- (Nom 1) Du gaulois transalpin carros (« char(rette) à quatre roues »), d’où le latin carrus (« char »). À rapprocher du breton karr, du gallois et du cornique car. (6) Depuis 1901, char (« plaisanterie »).
- (Nom 2) De l’anglais char, apocope de character (« caractère ») utilisé dans C.
Phonétique du mot « char »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
char | ʃar |
Fréquence d'apparition du mot « char » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Citations contenant le mot « char »
-
On considère le chef d'entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char.
Winston Churchill -
O Nuit ! Déesse paresseuse, endormie là-haut sur ton char d'étoiles ; descends et viens me prendre avec toi pour me faire planer sur la ville immense qui s'illumine et s'anime.
Eugène de Mirecourt — Paris la nuit, 1855 -
Trente rayons convergent au moyeu, mais c'est le vide médian qui fait marcher le char.
Lao-Tseu -
On n’attelle pas de force à un char, on n’attire pas violemment à l’amour.
Théognis de Mégare — Sentences -
Du char, la plus méchante roue est celle qui crie toujours.
Proverbe français -
Le char de l'État […] navigue sur un volcan.
Henri Monnier — Grandeur et décadence de M. Joseph Prudhomme, III, 3, Prudhomme -
La mort est une victoire et quand on a bien vécu, le cercueil est un char de triomphe.
José Marti — Pages choisies -
Quand pourrai-je aux travers d'une noble poussière, Suivre de l'œil un char fuyant dans la carrière ?
Jean Racine — Phèdre, I, 3, Phèdre -
La réputation moderne du char en tant que char de guerre rapide, percutant et meurtrier est largement due à l’utilisation par l’armée allemande du char au cours des premières années de la Seconde Guerre mondiale. Bien qu’ils aient été inventés pour la première fois par les Britanniques pendant la Première Guerre mondiale, la Wehrmacht et le SS ont mené le char à sa conclusion logique, faisant ainsi basculer le pendule de la guerre de la défense en tant que forme dominante de guerre pour revenir à l’offensive.
Breakingnews.fr — Ces 5 armes ont fait de l'Allemagne nazie une superpuissance militaire -
Avec des plages de sable à perte de vue, la Normandie est la région idéale pour pratiquer le char à voile. Celui qu’on appelle aussi « vaisseau des sables » était déjà utilisé il y a plusieurs millénaires par les Égyptiens ! Ce sont les Européens qui en ont fait un loisir voilà plus d’un siècle. Entre la voiture à roulettes et le petit voilier, le char à voile en Normandie est une activité qui offre rapidement des sensations de liberté et d’amusement. Au ras du sol, vous utilisez la force et la direction du vent pour prendre de la vitesse et vous déplacer. Ce sport nautique très accessible ne nécessite pas de condition physique particulière.
GenerationVoyage — 9 endroits où faire du char à voile en Normandie
Images d'illustration du mot « char »
⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.-
Photo de Justin Campbell via Unsplash
-
Photo de Stephanie LeBlanc via Unsplash
-
Photo de Chris Geirman via Unsplash
-
Photo de Samuel Penn via Unsplash
-
Photo de Samuel Penn via Unsplash
-
Photo de Tomas Kypet via Unsplash
Traductions du mot « char »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | tank |
Espagnol | tanque |
Italien | carro |
Allemand | panzer |
Portugais | tanque |
Synonymes de « char »
Source : synonymes de char sur lebonsynonyme.frCombien de points fait le mot char au Scrabble ?
Nombre de points du mot char au scrabble : 9 points