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Bouton

Variantes Singulier Pluriel
Masculin bouton boutons

Définitions de « bouton »

Trésor de la Langue Française informatisé

BOUTON, subst. masc.

A.− BIOLOGIE
1. BOT. Bourgeon peu avancé, petit corps arrondi ou ovoïde poussant sur les arbres, les arbustes et les plantes et donnant naissance aux branches, aux feuilles, aux fleurs et aux fruits :
1. ... souvent ils hésitaient, ne sachant pas distinguer les boutons à bois des boutons à fleurs. Ils s'étaient réjouis d'avoir des fleurs; mais, ayant reconnu leur faute, ils en arrachaient les trois quarts pour fortifier le reste. Flaubert, Bouvard et Pécuchet,t. 1, 1880, p. 41.
Spéc. Fleur non encore épanouie. Fleur en bouton, bouton de rose. Et la fleur immortelle est encore en boutons (Claudel, L'Annonce faite à Marie,1reversion, 1912, p. 100).
Bouton d'or*, bouton d'argent. Nom commun à de nombreuses plantes, comme l'achillée, la renoncule, la millefeuille.
P. métaph., littér. Personne très jeune, d'une extrême fraîcheur, offrant des promesses de grande beauté :
2. Elle devait vivre! Dieu l'avait écrit, cher bouton de la plus belle des fleurs humaines! Balzac, Le Lys dans la vallée,1836, p. 243.
En bouton. Qui n'a pas atteint son plein développement, qui est susceptible de s'épanouir. Le charme de l'indéterminé, de ces vies en bouton (Barrès, Mes cahiers, t. 1,1897-98, p. 183);Solange, elle ne sait pas (...) elle est encore en bouton (Montherlant, Pitié pour les femmes,1936, p. 1182).
P. méton., ARCHIT. Ornement de sculpture figurant un bouton de fleur. [Le] Bouton de lotus si fréquemment employé dans la vieille architecture égyptienne (Du Camp, Le Nil,1854, p. 22).
2. ANAT. HUM. Petite saillie arrondie habituellement de couleur rougeâtre apparaissant à la surface de la peau. Bouton d'acné, d'Alep, de fièvre, de petite vérole; une éruption de boutons; être couvert de boutons. C'est l'âge ingrat, l'âge de la bourre, une époque de boutons, de furoncles (Mauriac, Le Mystère Frontenac,1933, p. 185).
Bouton du sein, bouton de rose. Extrémité du sein :
3. Ta gorge est comme un marbre, et la lumière arrose Sur ses fermes contours deux frais boutons de rose. Banville, Les Stalactites,1846, p. 304.
B.− HABILLEMENT
1. Petite pièce le plus souvent circulaire mais pouvant avoir d'autres formes, faite de diverses matières (métal, bois, matière plastique, etc.) servant à la fermeture d'un vêtement ou à son ornementation. Bouton de col; recoudre un bouton :
4. Je ne le pressai pas, sachant bien qu'il est malséant d'entraîner à la psychologie un homme qui n'est pas sûr de ses boutons de chemise ou de ses lacets de chaussure. Colette, La Naissance du jour,1928, p. 47.
SYNT. Bouton de métal, de nacre; bouton de bottine, de culotte, de guêtre, d'habit, de veste; ajouter, coudre un bouton; orner de boutons.
Bouton(s) de manchettes. Système de boutons ou petit dispositif équivalent, servant à fermer les manchettes de chemise tout en restant indépendant de celles-ci L'épingle de cravate, les boutons de manchettes révélaient la fortune (P. Bourget, Nos actes nous suivent,1926, p. 116).
Bouton-pression (bouton à pression, de pression). Bouton composé de deux pièces métalliques qui en s'engageant l'une dans l'autre attachent les pièces sur lesquelles elles sont cousues.
Loc. Sa robe, sa soutane ne tient qu'à un bouton. ,,Se dit d'un homme qui porte la robe ou la soutane, et qui est prêt à la quitter pour embrasser une autre profession`` (Ac. 1835, 1878). Ne tenir qu'à un bouton. ,,Se dit de ce qui est mal assuré et menace de se défaire ou de se rompre`` (Lar. 20e).
2. Décoration de vêtement.Insigne d'un rang, d'un grade, d'une dignité. Un gros mandarin orné du bouton de Jade (Du Camp, Mémoires d'un suicidé,1853, p. 109).
P. méton., VÉN. Avoir, obtenir, donner le bouton. ,,Droit de porter la tenue aux couleurs de l'équipage`` (A. France, L'Anneau d'améthyste, 1899, p. 130).
C.− P. anal. (avec B)
1. Arg. Pièce de vingt francs :
5. [Paye ta bienvenue;] tu vas voir si je ne te fais pas changer un de tes écus, de tes boutons, entends-tu. L. Vidal, J. Delmart, La Caserne, mœurs milit.,1833, p. 80.
Bouton de guêtre. Pièce de cinq francs en or.
2. Emplois techn.
a) Usuels
ÉLECTR. Organe de commande d'un circuit électrique. Bouton de sonnerie. Appuyer sur les boutons électriques (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 149).
SYNT. Bouton d'alarme, d'appel, de réglage; bouton-poussoir; presser, tourner le bouton.
ESCR. Bouton de fleuret. Petite sphère de cuir ou de métal que l'on fixe à l'extrémité d'un fleuret pour le rendre inoffensif. Synon. mouche.Des coups de doigts sur la poitrine qui me font l'effet de coups de boutons de fleuret (E. et J. de Goncourt, Journal,1873, p. 956).
MAN. Bouton de la bride. Anneau servant à raccourcir et à tendre les rênes.
Au fig. Presser, serrer le bouton. Contraindre quelqu'un à dire ou à faire quelque chose. Voulez-vous aller un jour ensemble chez M. Martin du Nord pour lui serrer le bouton (Mérimée, Lettres à Ludovic Vitet,1870, p. 141).
TECHNOL. Pièce saillante et arrondie servant à ouvrir et à fermer une porte, un tiroir, un verrou, etc. Bouton d'une porte, d'une serrure, d'un verrou :
6. Ce bouton de la porte de ma chambre, qui différait pour moi de tous les autres boutons de porte du monde en ceci qu'il semblait ouvrir tout seul, sans que j'eusse besoin de le tourner, tant le maniement m'en était devenu inconscient, le voilà qui servait maintenant de corps astral à Golo. Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 10.
b) Autres domaines
CHIR., vx. Bouton de feu. Instrument de chirurgie dont l'extrémité cautérisante a la forme d'un bouton. Ceux [les médecins] de ce temps-là lui appliquèrent à trois reprises « le bouton de feu » (Bremond, Hist. littér. du sentiment relig. en France,t. 3, 1921, p. 534).
MÉCAN. Bouton de manivelle. ,,Extrémité d'une manivelle opposée à celle qui est calée sur un arbre moteur, et sur laquelle s'articule la tête de bielle`` (Lar. encyclop.); (cf. aussi E. Ambroise, Pour le monteur mécanicien, 1949, p. 29).
MUS. Cheville servant à fixer et à tendre les cordes d'une harpe, d'une guitare, etc.
Rem. Attesté dans la plupart des dictionnaires.
ORFÈVR. Bouton de fin ou simplement bouton. La petite portion d'or ou d'argent qui reste après l'opération de la coupelle (Ac. 1835-1932).
Rem. Attesté dans la plupart des dictionnaires.
PRONONC. ET ORTH. : [butɔ ̃]. Besch. 1845 et Lar. 19ementionnent encore les anc. formes boton et botoner.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1160-1185 « bourgeon » (Chr. de Troyes, G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte 434); 1236 « fleur avant son épanouissement » (G. de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1645); p. anal. 2. a) 1170-71 « petite pièce souvent circulaire servant à fermer un vêtement » ici pour exprimer une chose de peu de valeur (Chr. de Troyes, Cligès, éd. Micha, 1746); b) 1380 « petite boule servant à saisir certains objets » (Inventaire de Charles V dans Havard); c) 1471 « bouton qui sert à pousser une porte » (Régestes de la cité de Liège, éd. Ém. Fairon, Liège, 1939, p. 354); 3. 1530 « petite tumeur qui se forme sur la peau » (Palsgr.). Dér. de bouter* « pousser »; suff. -on*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 761. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 225, b) 3 024; xxes. : a) 3 145, b) 2 931.
DÉR.
Boutonnerie, subst. fém.Fabrique de boutons, marchandise du boutonnier. Attesté dans la plupart des dict. et notamment dans Ac. 1798-1932. [butɔnʀi]. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boutonerie avec un seul n (cf. boutonner). 1resattest. [1611 « action de fermer au moyen de bouton » Cotgr.]; 1660 « commerce des boutons » (Oudin, Tresor des deux langues espagnolle et françoise, Paris); 1800 « fabrique de boutons » (Boiste); dér. de boutonn-, suff. -erie*.
BBG. − Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1963, p. 515. − Goug. Mots t. 1 1962, pp. 90-91. − Guiraud (P.). Le Jargon de la Coquille. Cah. lexicol. 1967, t. 11, no2, pp. 47-48. − Plantefol (L.), Prévost (A. M.). Bourgeon et bouton dans la lang. sc. fr., du 16eau 18es. Cr. des séances de l'Ac. des Sc. 1961, t. 253, no10, pp. 1143-1148. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 85.

Wiktionnaire

Nom commun - français

bouton \bu.tɔ̃\ masculin

  1. Petite pièce de diverses matières, ordinairement ronde ou plate, quelquefois bombée ou en boule, qui sert généralement à retenir ensemble différentes parties d’un vêtement et que l’on passe, à cet effet, dans les fentes appelées boutonnières, dans les ganses ou dans les brides.
    • Bouton de métal, de diamant, de nacre. Bouton uni, façonné.
    • Habit garni de boutons. Attacher, coudre des boutons. Mettre des boutons à un manteau.
    • Une garniture de boutons.Bouton de culotte, de gilet, de chemise. Des boutons de manchette.
    • M. Hyacinthe a revêtu son costume le plus somptueux : une redingote, que son embonpoint soumet à des efforts de plus en plus tendus. C’est qu’elle ne date pas d’hier. Il l’a inaugurée il y a douze ans. Et dame ! depuis lors il a grossi. L’étoffe se tire tellement à l’endroit des boutons que ceux-ci ressemblent à des comètes, dont la queue en éventail est faite d’une infinité de plis. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, pages 177-178)
  2. (Botanique) Petit corps arrondi ou allongé qui poussent sur les arbres et les arbustes et d’où naissent les branches, les feuilles ou les fleurs.
    • Bouton à bois. Boutons à feuilles. Bouton à fruit.
    • Il y a beaucoup de boutons à cet arbre.
    • Ce fut par un de ces mauvais jours que Pascal, s’étant approché d’une fenêtre, aperçut son voisin, M. Bellombre, le professeur retraité, en train de faire le tour de ses arbres, pour voir s’ils avaient beaucoup de boutons à fruit. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VI)
  3. (En particulier) (Botanique) Fleur qui n’est pas encore épanouie.
    • Le platycodon, que l'on connaît peu, appartient à la famille des campanulacées. Ses boutons bien ronds donnent en s'ouvrant de magnifiques fleurs bleues et sucrées. — (Alice Caron Lambert & ‎Jacques Denarnaud, La cuisine des fleurs: les recettes d'Alice, ACR Édition, 1995, page 12)
  4. (Par extension) (Architecture) Ornement décoratif sculpté figurant une fleur qui n’est pas éclose.
  5. (Par analogie) Petites tumeurs arrondies qui se forment sur la peau, soit au visage, soit en diverses parties du corps.
    • […] d’abord pisiformes, durs et peu sensibles, ces boutons grossissent, s’abcèdent, deviennent douloureux et fluctuants. — (G. Marotel, Parasitologie vétérinaire, J.-B. Baillière & fils, 1927, page 520)
    • Si on a tendance à avoir des boutons de rasage, on applique une crème hydratante ou un après-rasage adapté, quelle que soit la technique de rasage utilisée. — (Michèle Verschoore, Le Guide de la beauté au masculin: À la pointe de la recherche et de l'innovation, Odile Jacob, 2016)
  6. (Par extension) Insigne qui est une marque de la profession qu’on exerce ou de la dignité dont on est revêtu.
    • Bouton de livrée, de mandarin.
  7. (Escrime) Petite pièce de métal qui garnit l’extrémité d’un fleuret pour le rendre inoffensif.
    • Chacun d’eux emboîta à la pointe de son épée un de ces boutons d’acier qui transforme une rapière en fleuret de salle. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  8. Partie saillante et arrondie à l’aide de laquelle on pousse et on tire le pêne d’une serrure ou un verrou.
    • Le Brun surveillera l’étonnant Cussy, l’Italien qu’il gardera près de lui, tandis qu’il cisèle les crémones, les targettes, les boutons de porte, ces menus travaux d’une perfection incomparable, et qui confèrent à Versailles sa primauté. — (Jean de La Varende, Versailles, édition Henri Lefebvre, 1959, page 100)
    • Le bouton d’une serrure, d’un verrou. Le bouton d’un tiroir, d’un couvercle. Le bouton d’une porte.
  9. Pièce de fer ou de cuivre, qui est ordinairement de forme ronde ou ovale et qui sert à tirer à soi une porte ou à l’ouvrir.
    • Elle chercha à tâtons le bouton d’un huis, finit par le trouver, et entra dans une pièce sombre. — (Paul Adam, Chair molle, 1885)
    • J'ai en un domestique mysophobe; son bonheur, c'était de passer sa journée à nettoyer les cuivres, les chenets, boutons de porte, lustres, enfin tout ce qui dans l'appartement était en métal ou susceptible de briller; […]. — (Édouard Gélineau, Des peurs maladives ou phobies, Paris : Société d'éditions scientifiques, 1894, page 92)
    • D'une main, j’ai empoigné la poignée de ma valoche et de l'autre le bouton de porte. — (Génami Rivière, Retrouver l'être aimé : Pomme d'amour et cœur de glace, Editions Publibook, 2003, page 143)
  10. (Équitation) Petit anneau de cuir qui coule le long des rênes et qui sert à les resserrer.
    • Le bouton de la bride.
  11. (Métallurgie) Petite portion d’or ou d’argent qui reste après la coupellation.
  12. Petit organe de commande d’un appareil, surtout bouton-poussoir.
    • M. Constant pressa le bouton d’une sonnerie et jeta un ordre au gardien qui surgit dans l’entre-bâillement de la porte […] — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, p. 151)
    • Il appuya sur le bouton d’une sonnette. Un domestique en livrée parut aussitôt. — (André Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrive jamais, 1955)
  13. (En particulier) (Électricité) Commande manuelle d’un interrupteur, d’un potentiomètre, etc.
  14. (Informatique) Zones d’interface, icônes numériques d’un écran, d’un site ou d’un programme qui permet d’interagir avec ces derniers.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BOUTON. n. m.
Petit corps arrondi ou allongé que poussent les arbres et les arbustes et d'où naissent les branches, les feuilles ou les fleurs. Bouton à bois. Boutons à feuilles. Bouton à fruit. Il y a beaucoup de boutons à cet arbre. Il se dit aussi d'une Fleur qui n'est pas encore épanouie. Un bouton de rose. Une fleur en bouton. Il se dit, par analogie, de Petites tumeurs arrondies qui se forment sur la peau, soit au visage, soit en diverses parties du corps. Des boutons de petite vérole. Il a le visage tout plein de boutons. Il a un gros bouton sur le nez. En termes d'Art vétérinaire, Boutons de farcin, Certaines tumeurs qui viennent aux chevaux lorsqu'ils ont le farcin. Le bouton du sein, Le bout du sein, le mamelon. Il se dit encore de Petites pièces de diverses matières, ordinairement rondes ou plates, quelquefois bombées ou en boule, qui servent généralement à retenir ensemble différentes parties d'un vêtement et que l'on passe, à cet effet, dans les fentes appelées Boutonnières, dans les ganses ou dans les brides. Bouton de métal. Bouton d'or. Bouton d'argent. Bouton de diamant. Bouton de nacre. Bouton uni. Bouton façonné. Habit garni de boutons. Attacher, coudre des boutons. Mettre des boutons à un manteau. Une garniture de boutons. Bouton de culotte, de gilet, de chemise. Des boutons de manchettes. Prov. et fig., Serrer le bouton à quelqu'un, Le presser vivement sur quelque chose et quelquefois avec menaces. Il se dit spécialement, par extension, des Insignes qui sont une marque de la profession qu'on exerce ou de la dignité dont on est revêtu. Bouton de livrée. Bouton de mandarin. En termes de Chasse, Donner le bouton signifie Autoriser à porter le bouton par lequel se reconnaissent les chasseurs d'un même groupe. Bouton de fleuret, Petite pièce de métal qui garnit l'extrémité d'un fleuret. Le bouton d'une serrure, d'un verrou, La partie saillante et arrondie à l'aide de laquelle on pousse et on tire le pêne d'une serrure ou un verrou. On dit dans un sens analogue Le bouton d'un tiroir, d'un couvercle, etc. Le bouton d'une porte, Pièce de fer ou de cuivre, qui est ordinairement de forme ronde ou ovale et qui sert à tirer une porte à soi ou à l'ouvrir. Tournez le bouton. En termes d'Équitation, Le bouton de la bride, Le petit anneau de cuir qui coule le long des rênes et qui sert à les resserrer. En termes d'Arts, Bouton de fin, ou simplement Bouton, Petite portion d'or ou d'argent qui reste après l'opération de la coupelle, etc. En termes de Botanique, Bouton d'or, Variété de la renoncule des prés, dont les fleurs sont doubles et d'un beau jaune doré. Bouton d'argent, Variété à fleurs doubles de la matricaire des jardins.

Littré (1872-1877)

BOUTON (bou-ton) s. m.
  • 1Œil qui vient aux arbres, et qui donne naissance aux feuilles et aux fleurs. La plante ouvre ses tendres boutons, Fénelon, Tél. IX.

    La fleur avant son épanouissement. On remarque dans un bouton de rose naissante ce qui promet une belle fleur, Fénelon, XIX, 124. Pauvres enfants ! chacun d'eux pousse, Frais comme un bouton printanier, Béranger, Jeanne la Rousse.

    Bouton d'or, sorte de renoncule dont la fleur est d'un jaune d'or. Bouton-d'argent, variété à fleurs doubles de la matricaire des jardins.

    Au plur. Des boutons-d'or, des boutons-d'argent.

  • 2 Par analogie, petites tumeurs arrondies qui se forment sur la peau. Des boutons de variole.

    Bouton de l'enfance, Voy. ENFANCE.

  • 3Petite pièce de métal ou d'étoffe, qui sert à attacher, par le moyen de la boutonnière, les différentes parties d'un vêtement. Les boutons d'un habit. Boutons d'argent. Boutons de soie, de fil, de drap, boutons faits d'un petit morceau de bois ou d'os recouvert de soie, de fil, de drap.

    Moules de boutons, petits morceaux de bois qui, recouverts d'étoffe, servent de boutons.

    Fig. Sa robe, sa soutane ne tient qu'à un bouton, se dit d'un homme qui est prêt à quitter la robe d'avocat ou de professeur, la soutane, et, en général, sa profession.

    Ne tenir qu'à un bouton, être très peu assuré. La colère du roi fit peur aux Bouillon ; leur rang et leur échange ne tenaient qu'à un bouton, Saint-Simon, 76, 246. Tout princes que sa beauté [de Mme de Soubise] avait su faire les Rohan, elle avouait librement que cela ne tenait qu'à un bouton, Saint-Simon, 368, 121.

    Mettre le bouton haut, rendre une chose difficile, onéreuse. L'amant jaloux met le bouton bien haut à nos amants d'ici, Sévigné, 411. La dépense qu'il faisait met le bouton bien haut à son successeur, Sévigné, 495.

  • 4Au manége, bouton de la bride, le petit anneau de cuir qui coule le long des rênes et sert à les resserrer. Mettre un cheval sous le bouton, raccourcir et tendre les rênes au moyen du bouton de la bride.

    Fig. Serrer le bouton à quelqu'un, le presser vivement, le menacer même. Je suis homme pour serrer le bouton à qui que ce puisse être, Molière, G. Dand. I, 4. Je lui ai serré le bouton [à M. le duc] et fait remarquer la différence de ce qu'il me disait, Saint-Simon, 509, 245. Entre nous, sans façon, à Valère de près j'ai serré le bouton, Regnard, le Joueur, III, 6.

  • 5Tout ce qui a la figure d'un bouton. Un bouton de porte. Un bouton de fleuret.

    Dans l'artillerie, bouton de culasse, l'espèce de boule qui termine la culasse d'un canon.

    Terme de chirurgie. Bouton de feu, ferrement terminé en forme de bouton que l'on chauffe et avec lequel on pratique une cautérisation limitée.

    Terme d'affineur. Bouton de fin, la petite portion d'or ou d'argent qui reste après l'opération de la coupelle.

    Terme d'architecture. Ornement de sculpture qui figure un bouton de fleur.

    Terme de coutellerie. Pointe arrondie des lames de ciseaux.

    Terme de lutherie. Nom des petites chevilles fixant les cordes de la harpe et de la guitare. Morceau de bois arrondi où est attachée la queue d'un violon.

    Terme de fauconnerie. Sommet d'un arbre.

    Terme de marine. Gros nœud au bout d'un cordage.

HISTORIQUE

XIIe s. Consels d'orguel ne vaut mie un boton, Ronc. p. 11. De vos menaces ne m'est pas un boton, ib. 59.

XIIIe s. Mais onques [ils] n'en aprirent un bouton valissant, Berte, CVII. Et dans Renart, qui deus boutons Ne donroit pas en son afere, Se couche un petit au derriere ; Si met son groing entre ses piez, Ren. 4290. Boutons [de fleurs] i ot petis et clos, Et tiex qui sunt ung poi plus gros, la Rose, 1647. Chasteé [chasteté], qui dame doit estre Des roses et des boutons…, ib. 2860. Et li bouton de l'oreiller Valent tout le tresor Gaifier, Blancandin.

XIVe s. Cestes choses furent alleguées Devant le roy et pourposées Avecques mainte aultre raison ; Mais tout ne valoit un bouton, Livre du bon Jehan, 146-148. À Pierre Boudet, orfevre, pour vingt boutons d'or, pour une boutonneure à surcot, De Laborde, Émaux, p. 172. Quatre boutons en façon de lis esmailliez de blanc, où en chacun d'eux a un balay et trois perles, De Laborde, ib.

XVe s. On ne vous prise deux boutons, Et pour ce nous vous deboutons, Esloignant nostre compaignie, Orléans, Rond.

XVIe s. Boutons serrez, roses ouvertes, Se passent trop legerement, Marot, III, 139. Or afin que sainctes et anges Ne prennent ces boutons estranges [de syphilis], Marot, III, 226. Tantost ils laschent un petit la bride aux appetits de leurs enfans, et tantost aussi ils leur serrent le bouton, et leur tiennent la bride roide, Amyot, Comment nourrir les enfants, 39. Ce sont comme fleurs et boutons d'une bonne nature, et qui se laissent bien cultiver par raison, Amyot, Mauvaise honte, 1. Deffaites trois boutons de votre estomach, et faites moi la grace de me dire pourquoi vous avez pu me haïr, D'Aubigné, Vie, CX. La catastrophe fut sur les debtes du roi, ce qui ne fut pas agreable à ses maistres, non plus que d'avoir un peu trop serré le bouton sur les ecclesiastiques, D'Aubigné, Hist. III, 123. Les munitions, et sur tout les bales, manquoient, et quelques soldats avoient mis leurs boutons en besongne, D'Aubigné, ib. 273. L'expert mareschal lui donnera quelques boutons de feu, dont les cicatrices embelliront plustost qu'elles n'enlaidiront les jambes du cheval, De Serres, 309. L'enter à escusson, appellé aussi emplastration, morceau et bouton, De Serres, 666. Voyez au mois de may sur l'espine la rose ; Au matin un bouton, à vespre elle est esclose ; Sur le soir elle meurt, Ronsard, 657.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BOUTON. Ajoutez :
6Nodosité qui se forme dans les fils. Les filés anglais ont une supériorité remarquable sur les nôtres ; ils sont très réguliers, bien nets, sans boutons, et d'une très grande force, Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet. t. IV, p. 503.
7Boutons du Nil, nom donné par les voyageurs à une maladie de la peau, lichen vésiculaire, commune dans les pays chauds.
8Bouton d'Alep, ou de Bagdad, ou de Biskara, maladie cutanée dont les habitants d'Alep, de Bagdad et d'autres villes en Syrie, et de Biskara en Afrique, sont affectés une fois en leur vie, et qui atteint les étrangers résidant momentanément en ces villes ; c'est un tubercule qui s'accroît pendant quatre ou cinq mois, s'ulcère et finit par se fermer en laissant une cicatrice indélébile.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Encyclopédie, 1re édition (1751)

BOUTON, s. m. petit ouvrage composé d’un morceau de bois plat dessous, arrondi dessus, & recouvert en cuivre, en argent, en or, en soie ou en poil, servant dans l’habillement à réunir deux parties séparées, ou à en contenir deux autres l’une sur l’autre au moyen des boutonnieres dans lesquelles les boutons se passent. Les boutons se divisent en trois especes ; en bouton à pierre, en bouton de métal, & en bouton tissu.

Ces derniers sont ou poil & soie à la brochette, ou boutons de soie pure, ou boutons d’or & d’argent ; enfin, ou boutons planés.

Toutes ces différentes especes de boutons sont unies ou façonnées ; il n’y a point de difficulté pour l’uni : c’est un tissu simple. Le bouton façonné est celui sur lequel on exécute des desseins en soie, en or, ou en argent ; ces desseins varient au-delà de ce qu’on peut s’imaginer ; un ouvrier quelquefois ne fait pas dix garnitures d’un même dessein. Cet art tout méchanique qu’il est, demande donc du goût & même de l’imagination ; il est vrai que les desseins ne changent guere que quant à la forme ; le fond reste toûjours le même. On fait des boutons à épi, à amande, en limasse, &c. mais c’est toûjours avec du bouillon, du luisant, des falbalas, des cordes à puits, des roues, &c. Voyez tous ces articles.

Quant à la matiere, c’est toûjours deux files de poil tords avec un fil de soie pour les boutons poil & soie, unis, façonnés, ou à la brochette ; de la soie pure, pour ceux de soie. Les boutons d’or ont une premiere couche pour ainsi dire d’une soie médiocre, qui sert de fondement à l’or ; s’ils sont rostés en soie, ce doit être de soie de Piémont, la plus belle de toutes celles qu’employent les Boutonniers, pour approcher le plus qu’il est possible de l’éclat de l’or ; ensorte que le bouton d’or du moindre prix est fait avec la meilleure soie ; l’or & l’argent sont en trait en luisant, en frisé, en cordonnet, &c.

Le bouton poil & soie uni se fait avec quatre pointes. Voyez Pointe. On y distingue les coins, les ondes, & la croix. Voyez ces articles & bouton poil & soie uni.

Le bouton poil & soie à la brochette se fait sans pointes sur une petite broche qui sert à tenir le bouton qui y est fiché. Il n’a que des coins & une croix sans ondes. Voyez Bouton à la brochette, & Brochette

Tous ces boutons ayant une manœuvre particuliere, pour ne rien donner ici de confus, nous avons pris chaque espece à part, & nous les avons conduites de la premiere opération à toutes les autres dans le rang qu’elles ont entre elles.

Bouton à amande, est un bouton d’or entouré d’un cerceau simple ou gravé, découpé en plein. Voyez Cerceau, & dont la tête est fermée d’un dessein qui représente une amande, ovale, quarrée, longue ou ronde. Il se fait comme le bouton façonné par un premier jettage de soie, un second de cerceaux arrêtés à l’aiguille, & enfin on forme son amande. Voyez Amande, & on l’orne de cordelieres, de roues, de falbalas, de corde à puits, &c. Voyez tous ces articles. Ces ornemens se mettent à l’aiguille, & s’attachent comme nous l’avons dit, au bouton façonné. Voyez Bouton façonné, avec une soie de grenade égale & cirée.

Bouton à la brochette, (en terme de Boutonnier.) est un bouton fait sans pointe sur une brochette. Voyez Brochette. Le plus difficile dans ce bouton c’est de jetter les premiers tours sur les bords d’un moule à surface arrondie. Les autres tours se font de l’un à l’autre, mais sans revenir deux fois sur le même coin ; au bouton couvert de cette sorte, le poil s’est amassé autour de la brochette en-dessous en quatre tas ou parties que l’on embrasse ensemble avec un fil double : on les arrête ensuite. Ces boutons n’ont point d’onde, & doivent être cousus sur les habits par les quatre branches que nous avons dites, sans passer l’aiguille au milieu d’elles, ce qui romproit des brins, & détruiroit le bouton en peu de tems.

Bouton à cul-de-dé, est un bouton façonné qui n’a point de premier jettage ; on le fait en or ou en argent filé, ou en milanoise ; on jette d’abord divers passages de plusieurs brins ; chacun de ces passages étant également distans l’un de l’autre ; puis on a une aiguille enfilée d’un pareil nombre de fils que l’on coule sur le premier passage & sous le second, sur le troisieme & sous le quatrieme, ainsi des autres : ce qui fait des quarrés les uns vuides, & les autres pleins, assez semblables aux creux & aux pleins d’un dé, à la forme près. Ce bouton se fait sur la brochette.

Bouton d’or uni, (en terme de Boutonnier.) se fait avec les pointes ou à la brochette, selon qu’on veut qu’il ait des ondes ou qu’il n’en ait pas. L’or peut être en luisant, en frisé, en trait, en guipé, en cordonnet, &c. Voyez ces mots à leur article. Alors les boutons sont glacés ou guipés, &c. Les opérations dans toutes ces sortes de boutons sont les mêmes que dans les boutons unis poil & soie, aux pointes ou à la brochette. Voyez ces mots ; excepté que les coins sont toûjours de fil dans les boutons de trait glacé. Voyez Coins ; parce que l’aiguille romproit ce trait, s’il n’y avoit pas des endroits pour la ficher ; & que ces boutons sont plus difficiles à faire que ceux de poil & soie ; parce que dans ceux-ci on ne mene qu’un brin à la fois, & que dans ceux-là on en mene plusieurs, qu’il faut prendre garde de ne point mettre l’un sur l’autre.

Bouton d’or façonné, se dit d’un bouton sur lequel on a exécuté un dessein, & que l’on a décoré de divers ornemens. Soit que les boutons soient à amandes, à épi, à limasse, &c. Voyez ces articles. On commence par les jetter en soie à plusieurs brins qui servent d’assiette aux cerceaux, s’il y en a, & de prise à l’aiguille s’ils sont rosttés ou enjolivés. Voyez Cerceaux & Roster. Ce jettage achevé, on fait celui des cerceaux, ou on applique les ornemens : dans le premier cas, on arrête les cerceaux avec du trait ou de la soie en les tournant diversement autour du bouton, de maniere que ces tours l’embrassent avec grace. On le rostte en soie ou or, & on le bouillonne, pour les finir. Voyez Bouillonner. Dans le second cas, on place les pieces de rapport qu’on y destine, en formant tel ou tel dessein avec l’aiguille & une soie de grenade unie, égale, & cirée, qui les attache par le premier jettage. Ce premier jettage est la base & le fondement des opérations pour toutes les especes de boutons façonnés. Nous le disons ici pour ne plus le répéter. Voyez Jettage.

Bouton à épi, est un bouton façonné roulé après le premier jettage, (Voyez Rouler) d’or en trait, en cordonnet, en luisant, & couvert d’un cerceau ; ensuite on jette de haut en bas autant de cotes de soie que l’on veut faire d’épis. Voyez Épi. Ces cotes servent à donner prise à l’aiguille qui ne pourroit se ficher dans le cerceau ; on pose ses épis, on roste, & on enjolive le bouton de falbalas, roues, &c. Voyez ces mots.

Bouton à garde d’Épée, est un bouton uni en or ou argent, qui ne differe des autres que par ses ondes qui sont beaucoup plus hautes que les ordinaires ; il se fait aux pointes, & s’il est de trait, ce trait doit être du n°. 17. pour pouvoir être retordu avant d’être employé. Voyez Pointe, & Bouton poil et soie uni . On fait les ondes plus hautes en multipliant les passages sur le même sens. Voyez Onde.

Bouton à Limasse, est un bouton façonné qui ne differe des autres que parce qu’il est entouré de plusieurs croix de soie luisante, & d’autres en rostage, qui l’embrassent dans toute sa hauteur, & descendent de haut en bas, en tournant autour de lui ; ce qui donne à ces croix ou pans une forme approchante de celle de la coquille d’un limaçon. Ces sortes de boutons sont rarement enjolivés.

Bouton poil et soie uni, (en terme de Boutonnier.) c’est un moule de bois couvert d’un fil composé de poil de chevre & de soie, deux tiers du premier, & un de l’autre : c’est au maître à faire ce mêlange ; il l’exécute au roüet. Voyez Rouet. Il devide ensuite sa matiere sur une bobine, & la donne en cet état à l’ouvrier qui pose la bobine sur un rochet. Voyez Rochet. Il plante quatre pointes sur le moule en croix, en gardan : des distances égales autant qu’il est possible ; il fait sur chaque pointe cinq ou six tours, en allant de l’une à l’autre pour former les coins. Voyez Coins. Il ôte ses pointes, prend une aiguille enfilée de gros fil, la fiche en-dessous dans les tours faits ; fait un tour sur un coin, plie son poil sur le fil de son aiguille, retourne sur le même coin, y arrête son poil en le pliant comme ci-dessus, & gagne un autre coin où il fait encore deux tours ; ainsi du reste jusqu’à la croix. Voyez Croix. Il arrête le pié du bouton avec le fil de son aiguille, & donne son ouvrage en cet état à un autre ouvrier qui l’arrête : arrêter, c’est faire un point en croix sur les tours qui terminent le bouton. On se sert pour cet effet de l’aiguille, & d’un fil pareil à celui du bouton.

Les Boutons à pierre ne sont autre chose que des cailloux, des pierres ou des crystaux, auxquels le Lapidaire a donné la forme de bouton, & qui reçoivent du Metteur-en-œuvre, une monture propre à l’usage du bouton.

Les Boutons en argent, or, & cuivre, ne sont autre chose que des feuilles minces & rondes de ces métaux ; auxquelles on donne la forme de boutons, par le moyen de tas, où l’on a pratiqué à l’aide du poinçon, des concavités dans lesquelles les feuilles étant frappées, elles prennent non-seulement la figure convexe, mais encore cette figure sur tous les ornemens qu’on a pratiqués en creux dans le tas.

Bouton plané, (en terme de Boutonnier) est un bouton d’un métal quelconque, en plein, monté sur un moule, & le reste du vuide rempli d’une espece de ciment. La matiere de ces boutons est tantôt du plomb, tantôt de l’étain argenté, tantôt du cuivre & de l’argent, & plus rarement de l’or. Les Boutonniers prennent les trois derniers métaux ; l’un chez le Fondeur, & les autres chez l’Orfévre. Quant au plomb ou à l’étain argenté, ils fondent l’un & l’autre & argentent le dernier chez eux. Leur moule est un morceau de fonte de la forme qu’il a plû de lui donner, gravé d’un trou de la profondeur que doit avoir la calotte. On jette la matiere fondue dans un moule ; on le penche aussi-tôt de côté pour verser la matiere qui remplit la calotte : elle tombe, & ne laissant que celle qui s’est d’abord figée aux parois du moule, il vient une calotte creuse. Le cuivre, l’argent & l’or en rubans, sont coupés à l’emporte-piece FE, GH, en ronds CCC, DD, Pl. du Boutonnier en métal, de différentes grandeurs. Alors on emboutit tous ces métaux dans un tas uni MN, ou gravé en creux, en frappant sur des bouterolles. Voyez bouterolles & la fig. 1. On coupe le plus gros autour avec des ciseaux. On passe la corde à boyau dans les moules en commençant d’abord par un trou, & allant de l’un à l’autre jusqu’au quatrieme ; ce qui forme deux tours sur le bouton. On fait les deux autres en passant par les mêmes trous & remplissant les espaces vuides. On fait fondre le mastic pilé dans les calottes, exposées sur le feu dans une platine de fer à bord, d’un demi pouce de haut, & remplie de sablon à une certaine épaisseur, qui sert à entretenir la chaleur & à empêcher que les calottes ne fondent. Voyez fig. 2. Le mastic fondu, on y met le moule. Voyez Moule. On sertit les calottes autour du moule sur un tour, & avec des brunissoires ; enfin on rabat la calotte avec une langue de serpent tranchante, en coupant l’extrémité en biseau, & l’appliquant le plus près du moule qu’il se peut. On polit pour derniere façon les boutons, de quelque métal qu’ils soient, & on les attache par douzaines sur un petit carton quarré.

* Bouton, (Moule de) (Arts méchaniques.) Le travail des moules de bouton est un très-petit art, dont voici la description. Les moules de bouton sont assez ordinairement de bois de chêne. Il faut se procurer des bûches de ce bois de six à sept pouces en quarré. On prend ces bûches, on a une espece d’étau de bois, entre les mâchoires duquel on les place, les unes après les autres, comme on en voit une en a. Deux ouvriers ou scieurs, tels qu’ils sont représentés, Pl. du faiseur de moules à bouton, figure 1. & 2, coupent avec une scie, la buche a en tranches, de l’épaisseur de 4, 5, 6, 7 lignes. Ces tranches passent entre les mains d’un ouvrier assis sur une espece de chevalet, jambe de-çà, jambe de-là, & ayant devant lui le moule perçoir monté sur une poulie, & posé par ses deux extrémités sur deux appuis, qui servent de collets. Une corde passe sur cette poulie & va se rendre sur une grande roue ; deux ouvriers ou tourneurs font mouvoir la roue ; & par conséquent la poulie & le moule perçoir qui la traverse, & qui lui sert d’axe. C’est ce qu’on voit fig. 3. 4. 5. Le moule perçoir, fig. 9. est composé de deux parties, d’un manche & d’un fer. Le corps du manche a n’a rien de particulier ; c’est une boîte à foret oblongue sur laquelle une corde peut se rouler. La tête ou partie supérieure est faite de deux petits tenons séparés par une fente, dont les faces sont inclinées l’une vers l’autre ; ensorte que l’ouverture de la fente est plus étroite en bas qu’en haut : le fer a la même inclinaison, par laquelle il s’insere, s’applique, & se fixe entre les faces des tenons, comme on l’y voit en 1, 2, 3. L’extrémité du fer est terminée par cinq pointes : celle du milieu est la plus longue ; elle sert à percer le moule de bouton au centre : les deux parties voisines de celle du milieu tracent des moulures à sa surface. Les deux des extrémités forment les bords du moule & l’enlevent de la tranche de bois : toutes ces pointes qui sont encore tranchantes par leurs bords, & qui forment la concavité d’un arc de cercle sur le fer, ne peuvent tourner sur elles-mêmes, sans donner au morceau de bois qu’on leur applique, une figure convexe.

L’ouvrier représenté, fig. 5. applique une tranche de bois au moule perçoir, & la met successivement en autant de moules de boutons qu’elle peut être percée de trous. Comme il y a des boutons de différentes grosseurs, il faut aussi des moules de différentes grosseurs ; & par conséquent différentes sortes de moules perçoirs. On en voit un plus petit, fig. 10. son fer n’a que trois pointes ; celle du milieu qui perce le moule de bouton, & les deux des côtés qui sont concaves, forment la surface convexe du moule, & le séparent de la tranche de bois. On peut faire mouvoir le moule perçoir par le moyen d’une roue & d’une poulie : mais on le peut aussi par le moyen d’un archet, comme on voit fig. 7. 8. On doit aller plus vîte à la roue qu’à l’archet, & former plus de moules en moins de tems : mais en revanche il faut un ou deux ouvriers de plus. Le chevalet dans ce second cas, est le même que dans le premier : l’ouvrier est assis dessus de la même maniere ; & la seule différence qu’il y ait entre l’une & l’autre manœuvre, c’est que le moule perçoir est monté dans une boîte, & se meut ici par l’archet ; & que dans le premier cas, il est monté dans une poulie & se meut par des tourneurs. Il semble qu’il faudroit travailler les petits moules de boutons à l’archet, & les gros moules à la roue.

Lorsque les boutons sont enlevés, il s’agit d’y faire les trous à passer les cordes ; c’est ce qui s’exécute avec beaucoup de promptitude avec la perçoire de la fig. 11. Cette perçoire peut se monter sur une poulie, ou s’insérer seulement comme on la voit ici, dans une longue boîte à foret. Dans le premier cas, les trous à cordes se feront à la roue : dans le second, ils se feront à l’archet.

Il est à propos que le bois de moule à boutons soit dur & sec, afin qu’il se tranche net. On faisoit autrefois des moules à bouton avec la corne ; mais la mode en est passée.

Ce métier nourrit à peine l’ouvrier, & il ne peut guere se tirer d’affaire que par la célérité.

Ces moules se vendent à tous ceux qui font des boutons. Les Boutonniers-Passementiers les couvrent de fil, de soie, de poil de chevre, d’or & d’argent. Voyez Bouton. Les Orfevres en remplissent la concavité des boutons qu’ils frappent sur le tas, les contenant dans cette concavité, à l’aide de la bordure du bouton, & d’un enduit ou de mastic, ou de ciment mêlé avec la poix-résine.

Le terme bouton ne se prend pas seulement pour une des parties de notre habillement. On a transporté le même nom à une infinité d’autres choses, qui n’ont de commun avec cette partie que la seule forme, comme on le verra dans les articles suivans.

Bouton, (Chimie & Métallurgie) on désigne par ce mot un globule d’argent, qui reste sur la coupelle au fourneau d’essai. Lorsque pour essayer de l’argent, on le met sur la coupelle où il y a du plomb fondu, il commence par noircir un peu ; ensuite il se fond, en tournoyant continuellement, & paroît bouillonner : à mesure que les bouillons grossissent, ils deviennent moins fréquens, & la matiere qui les environne diminue : enfin il ne se fait plus que deux ou trois bouillons, qui se rassemblent pour n’en former plus qu’un ; ce qui fait éclair, ou coruscation ou l’opale : pendant ce tems le globule paroit tourner encore ; enfin il cesse & demeure sans mouvement. On le laisse refroidir peu à peu, & ce qu’on trouve sur la coupelle, est ce qu’on nomme le bouton ; on le pese pour connoître le titre de l’argent. (M)

Bouton, (Chirurgie.) tubercule ou petite tumeur rouge qui s’éleve sur la peau, principalement au visage. Cette tumeur est de la nature du phlegmon, voyez Phlegmon, & se termine ordinairement par suppuration. Voyez Abcès.

Bouton est aussi un instrument de Chirurgie dont on se sert dans l’opération de la taille. Voyez Pl. XI. fig. 6. Il en compose trois, parce qu’il a trois usages dans cette opération. C’est une espece de sonde d’acier ou d’argent, très-polie, longue de huit pouces. Le corps de cet instrument est cylindrique ; il a cinq pouces de long, près de quatre lignes de diametre à sa base, & deux lignes à sa pointe. Le long de cette tige regne une crête ou languette qui s’éleve doucement vers la base, & qui devient de plus en plus éminente jusqu’aux deux tiers de son chemin, où elle ne doit pas excéder une ligne & un tiers de hauteur ; elle continue ensuite en diminuant insensiblement pour finir en mourant. La longueur de cette crête est de quatre pouces & demi.

L’extrémité antérieure de cet instrument est la suite du corps ; elle a encore un peu de la figure cylindrique & pyramidale, puisqu’elle va en diminuant de volume pendant la longueur de trois lignes ; cette extrémité est recourbée du côté de la crête, & se termine par un bouton en forme de poire de cinq lignes de longueur sur deux & demie de diametre. Ce bouton qui donne le nom à tout l’instrument, est très-adouci & très-poli pour ne point blesser la vessie.

L’extrémité postérieure forme une espece de cuilliere beaucoup plus allongée que large : elle n’a à son extrémité la plus évasée que cinq lignes de diametre ; sa longueur est de deux pouces deux lignes. Sa cavité est du côté opposé à la crête & au bouton ; elle commence doucement, & a environ trois lignes de profondeur dans l’endroit le plus creux, pour se terminer par une espece de bec arrondi : le dehors de cette cuilliere est très-poli, & fait une légere courbure qui se jette du côté de la crête.

L’usage du bouton est de pénétrer dans la vessie pour retourner les pierres qui sont mal chargées dans les tenettes ; d’entrer dans cet organe, après la sortie d’une pierre, pour savoir s’il n’y en a point d’autres. La crête fait l’office de conducteur, puisque c’est par son moyen qu’on réitere avec sureté l’introduction des tenettes dans la vessie, autant qu’il en est besoin. Enfin la curette sert à ôter les fragmens de pierre, les sables, les caillots de sang, & autres corps étrangers qu’on ne peut tirer avec les tenettes.

Bouton de feu, est un nom qu’on donne au cautere actuel. Voyez Cautere. (Y)

Bouton ; on appelloit ainsi, dans l’Artillerie, un petit corps rond, fondu avec le canon à l’extrémité de la volée, & qui étoit aussi élevé sur l’ame de la piece, que la partie supérieure de la culasse. On s’en servoit pour mirer ou pointer le canon : mais l’ordonnance du 7 Octobre 1732 supprime ce bouton à toutes les pieces. On se sert à sa place du fronteau de mire. Voyez Pointer.

Il y a aussi dans le canon l’extrémité de la culasse, qui forme une espece de bouton, & que l’on appelle par cette raison le bouton de la culasse. (Q)

Bouton, (Jardinage.) est un petit point rond qui vient le long des branches des arbres, d’où sort la fleur qui doit produire le fruit. Les boutons des arbres à pepin ont plusieurs fleurs ; ceux à noyau n’en ont qu’une.

Il y a deux sortes de boutons, les boutons ronds, & les boutons plats : les ronds sont ceux qui font espérer des branches à fruits : les plats au contraire ne laissent entrevoir que des branches à bois. (K)

Boutons d’or ; voyez Bassinet.

Bouton ; les Artificiers appellent ainsi l’extrémité de la tétine du culot arrondie en forme de zone sphérique, du milieu de laquelle s’éleve la broche qui forme l’ame de la fusée. Voyez Culot.

Boutons, en termes de Brasserie, sont de petites parties de mousse en forme de boutons, qui s’élevent sur le levain.

Bouton, en termes de Fourbisseur, est un demi-rond qui termine la garde par en-haut, & sur lequel on ride la soie, pour rendre la monture plus solide. Voyez la figure, Planche du Doreur.

Bouton de la bride, (Maréchallerie & Manege.) est un petit anneau de cuir, au-travers duquel les deux rênes passent, & qu’on fait monter ou descendre selon le besoin qu’on en a. Couler le bouton, c’est le faire descendre sur le crin. Mettre un cheval sous le bouton, c’est racourcir & tendre les rênes par le moyen du bouton de la bride, que l’on fait descendre jusque sur le crin. On s’en sert quelquefois de cette maniere lorsqu’on dresse les chevaux d’arquebuse, pour les arrêter plus facilement & plus vîte.

Boutons de farcin, sont les grosseurs rondes qui viennent au cheval qui est attaqué de cette maladie.

Bouton de feu, est un morceau de fer long, terminé en pointe & emmanché, que l’on fait rougir pour en percer la peau du cheval dans certains cas. (V)

Boutons de retours, en Rubannerie ; ce sont communément des moitiés de vieux rochets coupés en deux, à-travers lesquels on passe les tirans des retours, pour que ces retours soient plus aisément tirés par l’ouvrier, que s’il falloit qu’il les tirât par le tirant : on fait un nœud au bout de ce tiran qui empêche le bouton de retour de s’échapper.

Boutons, se dit aussi, dans les Manufactures de soie, des petites boules de bois traversées de ficelles, qui se rendent au rame, & qui tiennent lieu de semple dans les ouvrages à la petite tire. Voyez Rame, Semple, & Petite-Tire.

Bouton, en Serrurerie ; c’est ce qui sert de main pour ouvrir & fermer les verroux, targettes, &c.

Il y en a de différentes sortes, selon la figure qu’ils ont : ainsi on dit, des boutons à olive ; on les fait ainsi dans les locquets à bascules, & dans les serrures à demi-tour : il y en a de ronds & plats.

Bouton à filet & rosette ; ce sont ceux qu’on voit aux portes des appartemens, qui sont plats, & auxquels on voit un filet & une rosette : ils servent à tirer la porte. Le filet & la rosette sont de pur ornement.

Bouton à coulisse ; c’est celui qui dans les serrures en-dedans des appartemens, est placé sur le palatre ou sur les cloisons de dessus ou de dessous, & sert à ouvrir le demi-tour & la porte en même tems. Voy. nos Planches de Serrurerie, & leur explication.

Bouton ou Baton, (Géog.) l’une des îles Molucques en Asie : elle a 25 lieues de long & 20 de large. La capitale s’appelle Calasusung : elle est grande & peuplée.

Wikisource - licence Creative Commons attribution partage dans les mêmes conditions 3.0

Étymologie de « bouton »

(Siècle à préciser) Avec le sens originel de « bourgeon », de bouter (« pousser ») avec le suffixe -on. (1160) bourgeon.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Provenç. et espagn. boton ; catal. botó ; portug. botao ; ital. bottone ; de bout ou bouter, qui signifie mettre et pousser, au propre et au figuré.

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Phonétique du mot « bouton »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
bouton butɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « bouton » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « bouton »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « bouton »

  • Ce qu'il y a de plus sérieux dans le corps humain, c'est les boutons de manchette.
    Jules Renard — Journal 1893 - 1898
  • Il existe un plaisir peu avouable... celui de s’exploser les boutons ! Mais d’où vient cette géométrie variable du soin : le fait qu'il soit beau et louable dans l’idée, mais impudique voire dégoûtant dans son accomplissement quotidien ? Les boutons seraient-il une expérience philosophique ?
    France Culture — Le bouton d'acné
  • Nous sommes, nous les écrivains, des anomalies sociales, des boutons sur le cul de notre culture.
    Dan Fante
  • Pensée d'avril - Ce qui fait la beauté d'un rosier fait la laideur d'une femme, avoir beaucoup de boutons.
    Victor Hugo — Choses vues
  • Pourquoi appuyez-vous plus fort sur les boutons de la télécommande si vous savez que les piles sont usées ?
    Steven Wright
  • Nous sommes archiprêts ; il ne manque pas un bouton de guêtre.
    Edmond Lebœuf
  • Le flirt, c'est taquiner le bouton sans cueillir la rose.
    Ludovic O'Followell
  • Cueille dès maintenant les fleurs de la vie car la mort est si pressée que le frêle bouton qui s'ouvre aujourd'hui aura bientôt trépassé.
    Walt Whitman — Le cercle des poètes disparus
  • Comme il serait agréable que les enfants viennent au monde pourvus d’un bouton qu’il suffirait de tourner pour diminuer le volume du son !
    Anonyme
  • Il devrait y avoir un bouton sur la télévision pour augmenter le volume d’intelligence. Il y en a un où on peut lire lumière mais ça ne fonctionne pas.
    Buell Gallagher
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Images d'illustration du mot « bouton »

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Traductions du mot « bouton »

Langue Traduction
Anglais button
Espagnol botón
Italien pulsante
Allemand knopf
Portugais botão
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Synonymes de « bouton »

Source : synonymes de bouton sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot bouton au Scrabble ?

Nombre de points du mot bouton au scrabble : 8 points

Bouton

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