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Ballon

Variantes Singulier Pluriel
Masculin ballon ballons

Définitions de « ballon »

Trésor de la Langue Française informatisé

BALLON1, subst. masc.

A.− Lang. cour.
1. JEUX, SP. Grosse balle en caoutchouc ou constituée d'une vessie de caoutchouc gonflée d'air que protège une gaine de cuir, et utilisée dans divers jeux ou sports d'équipe (football, basket-ball, rugby, etc.). Jouer au ballon :
1. ... les séminaristes faisaient une partie de ballon. (...), M. l'Abbé Perruque, se mêlait aux jeux et lançait en athlète, du bout de son soulier à boucle, l'énorme ballon, revêtu de quartiers de peau. A. France, L'Orme du mail,1897, p. 18.
2. Dans le fait, on devrait voir que l'homme aime communément plutôt l'action que le plaisir, comme les jeux de la jeunesse le montrent bien. Car, qu'est-ce qu'une partie de ballon, sinon des bousculades, des coups de poing et des coups de pied, et enfin des marques noires et des compresses? Alain, Propos,1913, p. 146.
3. « ... À ce moment, le demi centre (de son équipe) passe le ballon à l'extrême droit qui se sauve sur sa ligne de touche, et sur un centre du capitaine le ballon est repris par l'avant centre qui le rentre au but, ... » Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 252.
4. Joseph était allé voir les jeunes gens du pays jouer une partie de ballon au pied, ce qui était une coutume anglaise alors dans sa fleur chez nous. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 107.
P. compar. :
5. Nous avons des couronnes de papier peint, des sabres de bois, du clinquant sur nos habits; si notre cœur tout vide bondit comme un ballon gonflé, c'est qu'il se soulève aux moindres brises, n'ayant rien qui le ramène à terre. Flaubert, La Tentation de st Antoine,1849, p. 384.
6. Il y a d'affreux enfants soufflés et gonflés comme des ballons. E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1876, p. 316.
P. méton. Le ballon. Le jeu même. Spéc. Le ballon rond. Le football. Le ballon ovale. Le rugby :
7. ... le comte Arnulphe répondait à M. de Charlus avec une précision complaisante et naïve : « Oh! Moi, c'est plutôt le golf, le tennis, le ballon, la course à pied, surtout le polo. » Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 704.
8. Le sport multiforme, aux innombrables tentacules, c'est la grande chance de la société bourgeoise. Aucune Bastille n'eût été prise si la boxe et si le catch, si le ballon rond ou ovale, si la bicyclette avaient existé. Les jeux de ce temps-là étaient aussi des privilèges. Mauriac, Le Nouveau Bloc-notes,1961, p. 320.
En partic. Sphère qui sert de jouet aux jeunes enfants, faite d'une pellicule de caoutchouc très mince, qui, gonflée d'un gaz léger, tend à s'élever dans les airs :
9. Un trait de génie que cette prime des ballons, distribuée à chaque acheteuse, des ballons rouges, à la fine peau de caoutchouc, portant en grosses lettres le nom du magasin, et qui, tenus au bout d'un fil voyageant en l'air, promenaient par les rues une réclame vivante! Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 612.
Spéc., CYCLE. En appos. pneu ballon. Gros pneu de bicyclette :
10. Il [Renaud] posa même aux chars mortuaires de parade des jantes creuses et des pneus ballon. P. Morand, Bouddha vivant,1927, p. 36.
2. Emplois métaph. ou fig.
a) [La fig. est fondée sur une anal. de forme] En ballon :
11. ... Hier soir je suis entrée dans sa chambre [de Marguerite] : la petite dormait, les poings fermés, la bouche en ballon. Renard, L'Écornifleur,1892, p. 234.
P. métaph. :
12. Une fois franchie l'ultime corbeille de roses, se proposèrent comme nouvelle protection, des massifs de rhododendrons tassés contre le sol, ballons défleuris où persistaient les mille traits des pistils. Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 62.
Spéc., MODE, vieilli. ,,Postiche en crinoline qui avantage les femmes par derrière`` (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, L'Arg. anc. et mod., 1878, p. 24); ,,l'ensemble des jupes de gaze bouffantes d'une danseuse de théâtre`` (DG). Se donner, se pousser du ballon. ,,Porter une crinoline d'envergure exagérée, faire ballonner sa jupe`` (Larch. 1872, p. 40). COUT. En appos. manche ballon. ,,Manche froncée à l'endroit de l'emmanchure et à mi-coude, formant un renflement plus ou moins important suivant la mode; elle s'inspire de l'époque Louis XIII`` (Leloir 1961) :
13. ... la capote à rubans, la robe à collerette, les manches ballon, accusaient une mode très ancienne. R. Martin du Gard, Les Thibault,La Mort du père, 1929, p. 1333.
Pop. ou arg. Ventre. Avoir du ballon, se remplir le ballon. P. B. aurait plus d'obésité, de ballon, moins d'allant (A. Arnoux, Rhône, mon fleuve,1944, p. 342).
[En parlant d'une femme enceinte] Avoir, attraper le ballon. Faire dégonfler son ballon. Accoucher.
Derrière. Enlever le ballon à qqn. Le battre, lui donner des coups de pied au derrière :
14. ... lorsque Coupeau arrivait droit sur elle, sans lui laisser le temps de se sauver, elle s'accroupissait, elle murmurait : − Cachez-moi donc, vous autres! ... Il me cherche, il a promis de m'enlever le ballon, s'il me pinçait encore à traîner ma peau. Zola, L'Assommoir,1877, p. 713.
b) [P. réf. au gonflement du ballon] Vanité, orgueil.
P. compar., loc. Être enflé, gonflé comme un ballon. ,,Être bouffi d'orgueil`` (Littré).
P. métaph. :
15. ... ce n'était pas précisément d'esprit ni de trait que manquait M. de Noyon mais son trait d'esprit partait encore de sa vanité, de sa plénitude. On frappait sur le ballon gonflé, et il y avait du ressort. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 11, 1851-62, p. 346.
c) [P. réf. à l'air dont est gonflé le ballon et à sa fragilité, la notion de ballon est utilisée pour signifier ce qui est − ou paraît − vide, fragile, illusoire ou trompeur] .
P. compar. :
16. ... il [l'auteur] répudie tous ces termes de convention que les partis littéraires se rejettent réciproquement comme des ballons vides, signes sans signification, expressions sans expression... Hugo, Odes et ballades,1828, préf., p. 11.
P. métaph. :
17. Si on lui dit : « Mais, l'amour, c'est bien mieux! C'est quelque chose d'extraordinaire », il ne veut rien savoir : il se défie des mots, des gestes, des regards qu'il faut pour prononcer ce mot gonflé de tous les vagues : c'est le ballon universel. Renard, Journal,1901, p. 649.
Loc., fam. Crever un ballon. Dénoncer des propos exagérés, trompeurs. Dégonfler un ballon :
18. Ennemi de l'enflure et des grands airs, il [Saint-Marc Girardin] a aidé à désabuser de bien des déclamations en vogue; il a crevé à coups d'épingle bien des ballons. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 1, 1851-62, p. 18.
Pop. ou arg. [P. réf. au vide intérieur du ballon]
Faire ballon (de, pour qqc.).Avoir faim, être privé de nourriture. Faire ballon de tutu. ,,Être « retranché » [privé] de vin`` (Esn. 1966). P. ext. ,,Être lésé. En général, être déçu dans une espérance`` (Le Breton 1960).
Bluff, blague :
19. L'oncle Édouard, c'est pas du ballon, il l'aimait réellement sa sœur, ça lui faisait un chagrin extrême de la voir comme ça souffrir, dépérir, et pâlir de plus en plus à force de travail et de peines... Céline, Mort à crédit,1936, p. 348.
d) [La fig. est fondée sur une anal. de mouvement] CHORÉGR. Légèreté et grâce de l'envol du danseur dans les bonds. Avoir du ballon, manquer de ballon :
20. Maintenant, elles [les danseuses] sautent et on entend crisser sur le parquet les semelles enduites de résine. − Allons, Mesdemoiselles, du ballon! du ballon! P. Morand, Rococo,1933, p. 8.
e) [P. réf. à l'enfant jouant avec son ballon]
[P. réf. à sa joie de le gonfler] :
21. ... vous retrouver inchangé, avec seulement cette année en plus (...) J'en suis lasse d'avance. J'ai usé dans cette affaire beaucoup trop de courage et de confiance en moi. Vous revoir serait l'aplatissement du ballon prodigieux que j'ai gonflé durant votre absence. Montherlant, Les Lépreuses,1939, p. 1524.
[P. réf. à sa déception lorsqu'il éclate] :
22. Je fus donc à cette corrida de Saint-Vincent-de-Tyrosse. Il m'a fallu, ce jour-là, crever un de mes derniers ballons, renoncer à l'un de mes derniers plaisirs. Non! Plus jamais je n'assisterai à une course de taureaux. Mauriac, Journal 3,1940, p. 220.
B.− Emplois spéc.
1. AÉROSTATIQUE
Ballon (aérostatique). Synon. cour. de aérostat*.Ballon sphérique, ballon-mongolfière, ballon libre; la nacelle du ballon; ascension en ballon; monter en ballon :
23. ... je veux m'offrir une ascension libre et je me dirige vers le ballon de M. Godard et Cie. Le mistral souffle L'aérostat se balance d'une manière inquiétante. Puis une détonation se produit. (...) la peau brune du ballon s'efforce de sortir des mailles qui la retiennent. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Notes d'un voyageur, 1884, p. 436.
Ballon dirigeable ou, p. ell., dirigeable. Ballon rendu dirigeable par le système de propulsion dont il est muni. Ballon perdu. ,,Ballon qu'on lance sans passager et qu'on laisse emporter au gré du vent`` (Lar. 20e).
[Le ballon en tant qu'instrument d'observation]
MÉTÉOR. Ballon cerf-volant, ballon(-)pilote, ballon-sonde (cf. Delc. t. 1 1926, p. 31);ballon-cible (cf. La Météor. fr., 1963, p. 22);ballon stratosphérique. Ballon d'essai. ,,Petit ballon perdu qu'on lance, avant une ascension, pour déterminer la direction du vent`` (DG).
Fig. Propos lancé, expérience tentée pour sonder l'opinion d'un individu ou d'un groupe afin de mesurer les chances d'aboutissement d'un projet. Lancer un ballon d'essai :
24. Je ne voudrais pas commencer par les 3 majeures compositions que vous savez. Je lancerais un drame de la vie bourgeoise pour ballon d'essai, sans fracas, comme une chose sans conséquence, afin de voir ce qu'on dira d'une chose d'un vrai absolu. Balzac, Correspondance,1838, p. 483.
Rem. Fam. selon Ac. 1835-1932.
TECHN. MILIT. Ballon normal, ballon auxiliaire, ballon d'observation (arg. saucisse), ballon de protection. Ballon captif. Ballon assujetti au sol pour défendre une ville des incursions des avions ennemis :
25. − Y a huit saucisses chez nous et huit chez les Boches, dit Cocon, qui avait déjà compté. En effet, au-dessus de l'horizon, à intervalles réguliers, en face du groupe des ballons captifs ennemis, plus petits dans la distance, planent les huit longs yeux légers et sensibles de l'armée, reliés aux centres de commandement par des filaments vivants. Barbusse, Le Feu,1916, p. 231.
[Le ballon en tant qu'instrument de commun.] ASTRONAUT., TÉLÉCOMM. Ballon-satellite. ,,Les satellites passifs du type « Écho », destinés aux télécommunications, sont constitués par un ballon en matière plastique replié dans une capsule métallique et qui, une fois mis sur son orbite, se gonfle automatiquement (...)`` (Galiana Astronaut. 1963).
2. MAR. Ballon de signaux, ballon de signalisation. Grosse boule en toile noire montée sur des cercles, servant à faire des signaux, particulièrement sur les côtes (d'apr. Gruss 1952). Ballon de défense. ,,... sorte de sac en cordage ou en osier qui est rempli de déchets de liège et qu'on suspend le long de la coque au moment de l'accostage pour servir de tampon amortisseur des chocs`` (Le Clère 1960).
3. [En tant que récipient plus ou moins arrondi]
a) CHIM. ,,Vase de verre, de quartz, de porcelaine ou de matière plastique, de forme sphérique, muni d'une ou de plusieurs tubulures et permettant d'effectuer des opérations chimiques variées`` (Duval 1959).
P. ext. Verre à boire hémisphérique et à pied.
En appos. verre ballon :
26. − En finir, en finir! Nous n'avons pas encore commencé, plaisanta l'un des cinéastes, qui s'était approché, son ballon de fine en main, pour écouter. Peyré, Matterhorn,1939, p. 144.
P. méton., pop. Le contenu d'un tel verre :
27. Il passe le coin de la rue en rasant le mur [Turandot] et rejoint sa taverne, (...) se verse une grand ballon de beaujolais... R. Queneau, Zazie dans le métro,1959, p. 46.
b) MÉD. Ballon d'oxygène. Réservoir d'oxygène à l'usage des malades ayant des difficultés respiratoires :
28. Le médecin fit une piqûre de morphine et pour rendre la respiration moins pénible demanda des ballons d'oxygène. Ma mère, le docteur, la sœur les tenaient dans leurs mains; dès que l'un était fini, on leur en passait un autre. Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 340.
P. métaph. :
29. Solange, si je veux qu'elle ronronne, il faut sans cesse que je m'occupe d'elle : une cajolerie, un petit mot, une « attention »; qu'elle se sente sans cesse soutenue. Être le ballon d'oxygène de quelqu'un, c'est gai! Montherlant, Le Démon du bien,1937, p. 1342.
4. CÉRAM., FAÏENCE, POTERIE, VERRERIE. Bloc de pâte, de terre, de verre à partir duquel se fait la mise en œuvre.
PRONONC. ET ORTH. : [balɔ ̃]. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. balon avec un seul l.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1549 « grosse bombe empl. dans les feux d'artifices » (Rabelais, Sciomachie dans Œuvres, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 409 : du rempart fut ietté vn bien gros ballon en la place, duquel à vn coup sortirent trente bouches de feu), seulement dans Rabelais; 2. 1557 « grosse balle pour jouer » (C. Paradin, Devises héroïques, 1614, p. 306 dans Barb. Misc. 3, no2 : Battu, je rebondis. A qui donnerai-je ce ballon pour devise?); p. anal. a) 1690 chim. « grand vase de verre de forme sphérique destiné à recevoir et à condenser les fluides qui se dégagent dans certaines opérations chimiques » (Fur.); b) p. ext. 1783 « aérostat » (Journal de Paris, 29 août, [II, p. 995] d'apr. Proschwitz dans St. neophilol., t. 27, p. 228 : Nous venons d'apprendre que le Ballon, après avoir voyagé pendant trois quarts d'heure dans les régions de l'air et hors de la vue, est tombé à Gonesse); 1835 ballon d'essai « petit ballon que l'on lance pour connaître la direction du vent » (Ac.). Empr. à l'ital. du Nord bal(l)one (corresp. à l'ital. pallone) (Kohlm., p. 30; Sar., p. 46; Barb., loc. cit.; Wind, p. 167) attesté dep. 1585 (Garzoni, La piazza universale di tutte le professioni del mondo, 652 [1reéd. 1585] dans Batt.). L'ital. ballone est dér. de balla v. balle2; suff. augm. -one.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 615. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 299, b) 1 024; xxes. : a) 925, b) 1 255.
BBG. − Boulan 1934, p. 197. − Duch. 1967, § 56. − Gottsch. Redens. 1930, p. 418. − Guiraud (P.). Le Jargon de la Coquille. Cah. Lexicol. 1967, t. 11, no2, p. 46. − Pohl (J.). La Maison dans les fr. marginaux. Vie Lang. 1969, p. 148. − Sar. 1920, p. 46.

BALLON2, subst. masc.

GÉOGR. [En partic. dans les Vosges] Montagne au sommet arrondi :
Si vous portez au loin votre regard, vous distinguez et dénombrez les ballons des Vosges et de l'Alsace; si vous le ramenez plus près sur la vaste plaine, elle (...) vous charme par ses superbes plissements, par de longs mouvements de terrains pareils à des dunes. Barrès, La Colline inspirée,1913, p. 77.
Prononc. : [balɔ ̃]. Étymol. et Hist. [1561 topon. désignant l'actuel Ballon d'Alsace (Arch. de M. et. M., B 8335 d'apr. P. Marichal, Dict. topogr. du département des Vosges, Paris, Impr. Nat., 1941, p. 20a : La grande montagne du Ballon)]; 1838 (Ac. Compl. 1842 : Ballon [...] Sommet arrondi d'une montagne. Il y a plusieurs ballons dans la chaîne des Vosges). Peut-être calque de l'all. Belchen, terme de géogr. désignant ce même type de hauteurs dans les Vosges, la Hesse et la Forêt Noire (1550, urb. de St Amarin dans G. Stoffel, Dict. topogr. du département du Haut-Rhin, 1868, p. 10a : An den Belchenkopf [Ballon de Guebwiller]), interprété Bällchen, dimin. de Ball « balle », par étymol. pop. (Barb. Misc. 3, no2; FEW t. 151, p. 45, note 4). L'all. Belchen est d'orig. obsc.; d'apr. Schröder dans Zeitschrift für deutsches Altertum, t. 35, pp. 238-239 et Kluge20, s.v. Belchen, il serait à identifier avec l'all. Belchen « foulque », les taches blanches de neige se détachant sur le fond sombre des montagnes rappelant la tache blanche que cet oiseau porte sur le devant de sa tête. L'all. Belchen « foulque » serait à rattacher au germ. *bala-, got. *bala- « blanc » (Feist, pp. 77-78) corresp. au gr. φ α λ ο ́ ς « brillant, éclatant » et φ α ́ λ ι ο ς « noir et tacheté de blanc », mots qui se rattachent à la racine i.-e. *bhel « blanc, brillant » (IEW, p. 119).

Wiktionnaire

Nom commun - français

ballon \ba.lɔ̃\ masculin

  1. Objet de forme sphérique, généralement composée d’une vessie gonflée d’air et recouverte de cuir ou de plastique et servant à jouer.
    • Être habile avec un ballon, jongler, slalomer entre les obstacles, le frapper avec justesse avec toutes les surfaces de contact du pied, ne suffit pas pour s’imposer dans les réalités du match. — (Joseph Mercier, Football : Comprendre et pratiquer, faire savoir pour savoir faire, Éditions Amphora, 2006, page 69)
    1. (Par extension) (Afrique de l’Ouest) Football ; ballon rond.
    2. (Gymnastique) Un des cinq engins utilisés en gymnastique rythmique.
  2. (Par extension) Tout objet souple gonflé d’un fluide.
    • Il avait appris, dans le premier livre de Zoroastre, que l’amour-propre est un ballon gonflé de vent, dont il sort des tempêtes quand on lui a fait une piqûre. — (Voltaire, Zadig ou la Destinée, I. Le borgne, 1748)
    • L’Allemand apparaît au moment où deux matelots manœuvrent les ballons d’accostage. Ils lui donnent la main, et l’aident à sauter à bord… — (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre III, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Le ballon de l’introducteur est gonflé pour empêcher toute fuite de gaz par l’anus (fig. 5a). Du CO2 est ensuite insufflé entre les deux ballons gonflés et la pression ainsi obtenue fait avancer le ballon propulseur qui emporte avec lui l’endoscope et son câble d’approvisionnement (fig. 5b). — (Étienne Dorval, Le dépistage du cancer colorectal : état des lieux et perspectives, p. 105, Springer, 2006)
  3. (Par ellipse) Ballon de baudruche.
    • Tambour battant, je lançais dans sa direction des ballons soufflés au fur et à mesure. Dix minutes plus tard, une vingtaine de ballons multicolores trônaient à ses pieds. — (Serge Brousseau Morin, Les Chasse-regrets, Publibook, 2005, page 24)
  4. (Armement) Balle de fusil.
    • Le chasseur pointa son fusil vers le lion et tira 5 fois, le lion était tellement rapide que seulement un ballon le toucha.
  5. Objet servant à stocker.
    • Idéalement, le ballon d’eau chaude se fixe contre le mur de la buanderie et doit tenir dans un espace de 1 à 2 m² (il ne doit pas être exposé au froid). — (Élise Fossoux et Sébastien Chevriot, Construire sa maison container, Eyrolles, 2011, page 105)
  6. (Aéronautique) Aérostat qui s’élève dans l’atmosphère grâce à une grande poche que l’on remplit d’air chaud ou d’un gaz plus léger que l’air.
    • Il y a tantôt soixante-sept ans que les ballons sillonnent l’espace, et cependant, à chaque ascension, une sorte de curiosité inquiète rassemble autour de l’aérostat une foule aussi nombreuse que si c’était la première fois que ce spectacle fût donné aux hommes. — (Julien Turgan, Les Ballons : histoire de la locomotion aérienne, 1851, préface, page II)
    • Le ballon, entièrement dilaté par l’accroissement de température, s’envola en frôlant les branches du baobab. — (Jules Verne, Cinq semaines en ballon, J. Hetzel et Cie, Paris, 1863)
    • On établit un service aérostatique. Chaque jour, lorsque le temps le permet, un ou plusieurs ballons sont lancés. — (Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, page 165)
  7. (Par extension) Verre de forme sphérique ; son contenu.
    • Je me rappelais, par un juste retour, la matinée où Albert et moi avions confondu un antiquaire avec un bistrot et exigé qu’on nous servît des ballons de rouge sur un guéridon en Coromandel. — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 72)
    • L’établissement s’obstinait à servir des ballons de rouge ordinaire et des sandwiches pâté-cornichons aux derniers retraités « couches populaires » du XIIIe arrondissement. Ils mouraient un par un, avec méthode, sans être remplacés par de nouveaux clients. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 109)
    • Il retourna demander encore un ballon de rouge. Cette fois, le chauve lui laissa la bouteille. — (Jeffrey H. Fox, Les confessions du trompettiste, Éditions Le Manuscrit, 2011, page 206)
    • Tonton Mbagnick appelle le serveur et commande un ballon de Kir Royal et demande à Meïssa Bigué ce qu’il voulait prendre « Une limonade pour moi. — (Ameth Guissé, Femmes dévouées, femmes aimantes, L’Harmattan, 2011, page 46)
  8. (Chimie) Grand vase de verre de forme sphérique destiné à recevoir et à condenser les fluides qui se dégagent dans certaines.
  9. (Par analogie) Éthylotest.
    • Un collègue me parlait récemment d’un malade éméché qui ayant soufflé dans le ballon et à la vue de la couleur positive, très positive, verte, s’exclama, d’un ton de grande évidence : « Bien sûr, j’ai bu un diabolo-menthe ». — (André Roumieux, Ville-Evrard: Murs, destins et histoire d’un hôpital psychiatrique, L’Harmattan, 2008, note de bas de page 351)
  10. (Géographie) Sommets arrondis de certaines montagnes.
    • À la frontière de quatre départements (Haute-Saône, Territoire de Belfort, Vosges, Haut-Rhin), le ballon d’Alsace constitue également l’un des plus beaux points de vue de la région (sommet à 1 247 m). — (Le Petit Futé Franche-Comté & Jura9, 2006, page 33)
  11. (Histoire, Marine) Sorte de navire à rames, dont on se servait au Siam, sur les fleuves et sur les mers[1]. Balon (pour voir une illustration).
  12. (Argot) Prison, poste de police.
  13. (Désuet) (Habillement) Arrangement de crinolines qui, sur les robes féminines, donnait une apparence de rondeur aux fesses.
    • Elles quittaient la livrée conventuelle, revêtaient les robes de gala, les ballons et les coques, les vertugadins et les fraises à la mode dans ce temps-là, et elles se rendaient au salon où affluaient les visites. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  14. (Héraldique) Meuble représentant le véhicule du même nom dans les armoiries. Il est généralement représenté guttiforme renversé (en forme de goutte à l’envers) avec une nacelle suspendue par des câbles. À rapprocher de aéroplane, avion et montgolfière.
    • D’or au ballon monté de gueules chargé de deux clés d’or passées en sautoir, la nacelle et les haubans maintenus par deux lions de sable affrontés, qui est de la commune de Claville-Motteville de Seine-Maritime → voir illustration « armoiries avec un ballon »
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BALLON. n. m.
Vessie gonflée d'air et recouverte de cuir ou de fuseaux de peau cousus, dont on se sert pour jouer, en se la renvoyant avec le poing, ou avec le bras couvert d'un brassard, ou avec le pied. Gonfler un ballon. Jouer au ballon. Il désigne aussi une Grosse balle sphérique formée d'une mince pellicule de caoutchouc gonflée de gaz et qui sert de jouet aux enfants. Un marchand de ballons. Les ballons des grands magasins font la joie des enfants. Fam., Être enflé comme un ballon, Être très enflé. Il se dit aussi figurément d'une Personne pleine d'orgueil. Ballon aérostatique ou Aérostat. Voyez AÉROSTAT. Monter en ballon, faire une ascension en ballon, S'élever dans les airs en se plaçant dans une nacelle suspendue à un ballon aérostatique. Ballon perdu, Ballon qui n'est pas monté et qu'on abandonne au courant de l'air. Ballon captif. Ballon retenu à la terre par des cordes et ne pouvant s'élever qu'à une hauteur déterminée. Ballon d'essai, Petit ballon qu'on lance pour connaître la direction du vent. Fig. et fam., Ballon d'essai se dit quelquefois d'un Petit ouvrage d'esprit donné par un auteur pour pressentir le goût du public et dans l'intention de faire paraître ensuite un ouvrage plus considérable. Il se dit encore de l'Annonce faite à dessein d'un projet qui n'est pas encore arrêté et sur lequel on veut pressentir l'opinion du public; ou d'une Première mesure prise seulement à l'effet de connaître comment seront accueillies d'autres mesures du même genre. Cette nouvelle n'est qu'un ballon d'essai. La nomination, la destitution de ce fonctionnaire n'est qu'un ballon d'essai. En termes de Chimie, il signifie Grand vase de verre de forme sphérique destiné à recevoir et à condenser les fluides qui se dégagent dans certaines opérations. En termes de Médecine, Ballon d'oxygène, Vessie remplie d'oxygène et munie d'un tube d'aspiration pour le malade. Il se dit aussi, en termes de Géographie, des Sommets arrondis de certaines montagnes. Les ballons des Vosges. Le Ballon d'Alsace.

Littré (1872-1877)

BALLON (ba-lon) s. m.
  • 1Vessie enflée d'air, et recouverte de cuir et plus souvent de peau, qu'on lance avec le poing. Le jeu du ballon. Notre souffleur à gage Se gorge de vapeurs, s'enfle comme un ballon, La Fontaine, Fab. VI, 3.

    Poche sphérique en caoutchouc, enflée d'air et fermée hermétiquement pour le même usage.

    Familièrement. Être enflé comme un ballon, être très gros, et quelquefois avoir trop mangé ; et figurément, être bouffi d'orgueil.

  • 2Aérostat. Monter en ballon. Faire une ascension en ballon. Sans même essayer la nacelle, Nous voyons s'enfler les ballons, Béranger, Fort.

    Ballon d'essai, ballon qu'on lance pour connaître la direction du vent.

    Fig. Cela n'est qu'un ballon d'essai, cela n'a été fait que pour se rendre compte des dispositions des gens.

  • 3En chimie, vase de verre, de forme sphérique, muni d'une ou de plusieurs ouvertures dont chacune a un col cylindrique ou conique.
  • 4Bombe d'artifice en carton.

    Sac plein de poudre et de projectiles.

  • 5Motte de terre que le potier prépare pour la mettre en œuvre.

HISTORIQUE

XVIe s. Avecques leurs paroles deceptives et pleines de vent, les flateurs enflent une ame ainsi qu'un ballon, Lanoue, 330. Faire d'un pied legier poudroyer les sablons, Voir bondir par les prez l'enflure des ballons, Ronsard, 663.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. BALLON. Ajoutez :
6Globe en verre et en forme de ballon qu'on met aux lampes. Fabricant de ballons pour lampes, Tarif des patentes, 1858.
7On dit qu'une danseuse de l'Opéra a du ballon, lorsqu'elle danse en arrondissant gracieusement les bras, et en faisant ballonner ses jupes.

HISTORIQUE

XVIe s. Ajoutez : Ballon de drap [drap empaqueté] ; ballon d'acier [s'entendait d'une certaine quantité d'acier, soit d'un seul morceau, soit en plusieurs morceaux réunis et mis en paquet arrondi], Mantellier, Gloss. Paris, 1869, p. 11.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

* BALLON (Géog.) ville de France, au diocese du Mans, sur la rive droite de l’Orne. Long. 17. 50. lat. 48. 10.

* Ballon, s. m. on donne en général le nom de ballon à tout corps fait par art, dont la figure est sphérique ou à peu près, & qui est creux, de quelque matiere qu’il soit composé, & à quelque usage qu’on l’employe. Il ne faut pas croire que tout ce à quoi la description précedente pourra convenir s’appellera ballon, mais seulement que ce qu’on appelle ballon aum la plûpart de ces conditions.

Ballons de grenades, bombes & cailloux, sont, dans l’Artillerie, des especes de cylindres composés de chacune de ces différentes choses, lesquelles s’exécutent avec le mortier. (Q)

Ballon, terme d’Artificier ; les Artificiers appellent ainsi une espece de bombe de carton qu’on jette en l’air comme une véritable bombe, par le moyen d’un mortier. L’effet de cet artifice est de monter avec une très-petite apparence de feu, & d’en jetter subitement une grande quantité après être parvenu au sommet de son élévation, à la différence des bombes, qui ne doivent crever qu’à la fin de leur chûte. Voyez Bombe. On les divise en ballons d’air, & balions d’eau.

Comme cet artifice est fait pour être jetté en l’air, il est évident qu’il n’y a point de figure qui lui convienne mieux que la sphérique, qui présente toûjours une surface & une résistance égale au fluide de l’air de quelque côté qu’elle se tourne ; c’est pour cette raison qu’on fait les balles, boulets & bombes d’Artillerie rondes en tous sens, plûtòt que cylindriques ; cependant les Artificiers semblent préférer, pour les ballons, la figure cylindrique à la sphérique, pour leur donner plus de capacité & plus de commodité à y ranger de certaines pieces d’artifices dont on doit les remplir.

Lorsqu’on fait les ballons sphériques, il y a deux manieres de préparer les cartouches pour les remplir : l’une est de former deux hémispheres qu’on remplit chacune à part, qu’on applique ensuite l’une contre l’autre, & qu’on lie par des bandes de carton & de toiles croisées & collées ; cette maniere a des inconvéniens pour la réunion qui devient difficile à cause des évasemens inégaux qui se forment en chargeant.

L’autre est de former le cartouche avec des fuseaux, & de ne les coller premierement qu’à moitié, ou aux deux tiers de leur longueur, ensorte qu’il y reste une ouverture suffisante pour y introduire la main, si elle est nécessaire pour l’arrangement, ou seulement un trou de grandeur convenable pour y introduire les artifices & la fusée de communication, qu’on appelle le porte-feu. Lorsque tout est en place, on replie les bouts des fuseaux à mesure que le ballon se remplit, en le collant par le moyen des doubles qui croisent sur les pieces de l’intérieur ; & enfin, pour le former tout-à-fait, on colle les pointes de ces fuseaux sur le bout du porte-feu, qui sort d’environ un pouce hors du ballon, ce qui affermit très-bien toutes ces parties, & fournit le moyen d’arranger & de remplir commodément & exactement tout le vuide du ballon.

On commence par mettre au fond du ballon, une certaine quantité de relien, ou de poudre grenée, proportionnée à sa grandeur, comme une ou deux onces, mêlée d’un peu de poulverin pour servir de chasse, qui fait crever la bombe & pousse sa garniture au-dehors : comme il est à propos que cette chasse soit retenue où on l’a mise, & qu’elle ne se répande pas ailleurs lorsqu’on renverse ou qu’on remue la bombe chargée, on la couvre d’un lit de coton d’étoupille en feuille mince, c’est-à-dire, simplement étendue sans être filée ; d’autres la renferment dans un sac de papier plat, & mince, qu’on arrange de maniere qu’il occupe le fond.

On met ensuite au milieu un cartouche vuide posant sur ce sac, pour y conserver le passage du porte-feu, & l’on arrange autour de ce cartouche, la garniture du ballon, qui peut être de différentes especes d’artifices.

La premiere est celle dont l’effet produit la chevelure, laquelle est faite de cartouches de lardons, ou de tuyaux de roseaux coupés de la longueur du ballon, & remplis d’une composition lente faite de trois parties de poulverin, de deux de charbon, & d’une de soufre humecté d’un peu d’huile de prétrole, enfin amorcés par le bas de pâte de poudre écrasée dans de l’eau pure, ou de l’eau-de-vie, qu’on fera ensuite sécher ; on arrange tous ces artifices dans le cartouche autour de celui qui fait le passage du porte-feu ; & après qu’il est plein, on y introduit le porte-feu tout chargé jusqu’à ce qu’il pose sur la chasse, & comme il est lié au couvercle, on colle ce couvercle par les bords déchiquetés, sur celui du cartouche, & le ballon est fini.

La seconde espece de garniture est celle des serpenteaux, qu’on arrange comme les tuyaux de roseaux dont nous venons de parler, la gorge en bas sur la chasse.

La troisieme est composée de saucissons volans dont on peut faire tirer les coups successivement en faisant les gorges de matieres lentes, toutes inégalement longues, comme des tuyaux d’orgue ; & comme cet arrangement laisse du vuide sur les plus courts, on y peut mettre des étoiles ou des étincelles de feu.

La quatrieme espece de garniture est celle des étoiles, qu’on arrange par lits sur la poudre de la chasse, en les couvrant de poulverin mêlé d’un peu de charbon, & continuant ainsi jusqu’à ce que le ballon soit plein.

La cinquieme espece est celle des balles luisantes qu’on arrange de même par lits, comme les étoiles.

Ballon ; les artificiers appellent ainsi de gros cartouches, qu’on jette avec le mortier. On les remplit ordinairement de serpenteaux, qui sont gros comme des fusées par terre, mais non pas tout-à-fait si longs. On y met aussi deux petits saucissons de la même longueur & de la même grosseur, qui ayant pris feu par leur amorce font crever le cartouche. Celui-ci a par le bas un porte-feu, à l’embouchure duquel il y a une amorce faite avec du coton trempé dans de la poudre comme l’étoupille.

Ce cartouche se fait sur un gros rouleau de bois, autour duquel on roule des cartes fortes, que l’on colle avec de la colle forte pour les faire tenir ensemble. Après l’avoir étranglé par le bas, on y fait un trou pour le porte-feu, qui se fait comme pour les fusées par terre : sa composition est cependant plus lente, car elle est semblable à celle des fusées volantes. On remplit ensuite le cartouche de serpenteaux, & quelquefois d’étoiles, après quoi on l’étrangle par dessus. Voyez Saucisson, Fusée, Étoile, Serpenteau , &c.

Voyez Planche de l’Artificier, fig. 62. un ballon ou bombe d’artifice sphérique ; fig. 65. un mortier à ballon ; fig. 63. un ballon achevé & couvert, avec la fusée qui doit y porter le feu ; fig. 64. la coupe d’un ballon tout chargé, auquel le feu se communique par le porte-feu pratiqué au fond du ballon, qui pose sur la chasse dans le mortier ; & fig. 66. un ballon d’artifice qui en enferme un autre.

Ballon, en Chimie, est un gros vaisseau de verre dans lequel on reçoit les esprits volatils qu’on distille, c’est une espece de récipient. Lorsque le vaisseau dans lequel on reçoit ce que l’on distille est petit ou médiocre, on l’appelle récipient ; si au contraire ce vaisseau est grand, pour que les esprits sulphureux ou volatils ayent la liberté de s’y mouvoir & de se condenser en goutte contre une surface plus étendue, on l’appelle ballon, parce qu’ayant le cou très-court & la figure ronde, il ressemble à celle d’un ballon. (M)

Ballon, en Marine, c’est une espece de brigantin, dont on se sert dans le royaume de Siam ; ce sont des bâtimens fort étroits & d’une extrème longueur, qui ont le devant & le derriere fort relevés & ornés de sculpture ; il y en a de tout dorés, où l’on met jusqu’à cent vingt & même cent cinquante rameurs. Au milieu est une espece de petit dôme que les Siamois appellent chirole, qui forme une chambre couverte de riches étoffes. avec des rideaux de la même étoffe. Quelquefois cette chirole est surmontée d’une pyramide ou d’un clocher fort haut. Les bords de ces bâtimens sont à fleur d’eau, & les extrémités qui sont recourbées s’élevent fort haut, la plûpart représentant des figures de dragons, de serpens, ou d’autres animaux. Ces ballons ont pour l’ordinaire cent ou cent vingt piés de long, & n’en ont guere que six de large ; ils vont avec beaucoup de vîtesse. (Z)

Ballons, s. m. pl. c’est ainsi qu’on appelle chez les potiers de terre, les mottes de terre préparées & prêtes à être mises en œuvre ; & dans les Verreries, les mottes de terre à pot, prêtes à faire des pots. Voy. Verrerie & Pot.

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Étymologie de « ballon »

Balle 1 ; ital. pallone.

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(XVIe siècle) De l’italien pallone (« grosse balle »), au sens de « grosse bombe employée dans les feux d’artifice », de palla (« balle ») avec le suffixe -one augmentatif en italien.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « ballon »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
ballon balɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « ballon » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Citations contenant le mot « ballon »

  • Il y aurait aussi du dopage dans le rugby : avant les perfusions, le ballon était rond.
    Laurent Ruquier — Il faut savoir changer de certitudes
  • L'homme est ainsi fait qu'il ne peut s'empêcher de taper dans un ballon qui approche. C'est dans le sang. Et quand un ballon s'éloigne, il se met à courir après.
    Arto Paasilinna — La Cavale du géomètre
  • Le basket, c’est bien ; parce que, vu l’état de la bouffe actuellement, je ne vois pas ce qui nous reste d’autre qu’un ballon à mettre dans un panier.
    Laurent Ruquier — Je ne vais pas me gêner
  • Le rugby, c'est l'histoire d'un ballon avec des copains autour et quand il n'y a plus de ballon, il reste les copains.
    Jean-Pierre Rives — Le rugby
  • Au rugby (…) tout le monde regarde l'équipe, personne ne regarde le ballon. Or l'important, c'est le ballon, c'est lui qui fait l'équipe.
    Michel Serres — Pantopie : de Hermès à Petite poucette
  • Il fallait être Anglais pour inventer le rugby. Qui d’autre aurait pu penser à un ballon ovale ?
    Pierre Mac Orlan
  • Faites taper les garçons dans un ballon et ils oublieront ce qui les tiraillent entre les cuisses.
    John Atkins — Le Sexe dans la littérature
  • Au football seul le ballon n’est pas payé, c’est pourtant lui qui se prend le plus de coups.
    Vincent Roca — Sur le marché des transferts
  • L'amour-propre est un ballon gonflé de vent dont il sort des tempêtes quand on y fait une piqûre.
    Voltaire
  • Le dispositif, récent, arrive à la polyclinique de Navarre : le ballon intragastrique sans intervention est proposé dans le cadre d’une prise en charge de l’obésité. Premières le 26 juin.
    La-R%C3%A9publique-des-Pyr%C3%A9n%C3%A9es — Pau : un nouveau ballon pour venir à bout de l’obésité - La République des Pyrénées.fr
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Images d'illustration du mot « ballon »

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Traductions du mot « ballon »

Langue Traduction
Anglais ball
Espagnol pelota
Italien palla
Allemand ballon
Portugais bola
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Synonymes de « ballon »

Source : synonymes de ballon sur lebonsynonyme.fr

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