Tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux
Sommaire
L’expression « tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux » est une belle image pour évoquer un attachement profond, viscéral, presque sacré. Dans cet article, je vous donne la signification exacte de cette expression et son origine. Bonne lecture !
Définition de l’expression « comme à la prunelle de ses yeux »
Définition : l’expression « tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux » signifie que l’on tient à quelque chose ou à quelqu’un plus que tout. Elle signifie : aimer, chérir, protéger quelque chose avec une vigilance extrême, comme on le ferait avec ses propres yeux, et plus précisément, avec la prunelle, c’est-à-dire la pupille, la partie la plus précieuse et fragile de l’œil.
On peut ainsi dire :
- « Il tient à cette montre comme à la prunelle de ses yeux. »
- « Elle protège sa fille comme la prunelle de ses yeux. »
Mais que signifie exactement « prunelle » ?
Le mot prunelle, au sens courant aujourd’hui, désigne la pupille de l’œil, cette petite ouverture circulaire noire au centre de l’iris, par laquelle la lumière pénètre dans l’œil. C’est une membrane délicate sans laquelle nous serions tout simplement aveugles.
Le mot vient du latin pupilla, diminutif de pupa, qui signifiait « petite fille, petite poupée ». Pourquoi ce glissement de sens ? Parce qu’on peut voir le reflet minuscule de son interlocuteur dans sa pupille, comme une petite silhouette.
Notons également que le mot prunelle a d’autres significations plus anciennes ou régionales, comme le fruit de l’arbuste prunellier, utilisé pour faire de l’eau-de-vie (la prunelle), mais cela n’a aucun lien avec l’expression qui nous intéresse ici.
Équivalents de l’expression dans d’autres langues
Plusieurs autres langues utilisent la même image.
| Langue | Expression équivalente | Traduction littérale / sens |
|---|---|---|
| Anglais | To cherish something as the apple of one’s eye | Chérir quelque chose comme la prunelle de son œil |
| Allemand | Etwas wie seinen Augapfel hüten | Protéger quelque chose comme son globe oculaire |
| Italien | Tenere a qualcosa come alla pupilla degli occhi | Tenir à quelque chose comme à la pupille des yeux |
| Néerlandais | Iets koesteren als de appel van zijn oog | Chérir quelque chose comme la pomme de son œil |
| Polonais | Strzec jak źrenicy oka | Protéger comme la prunelle de l’œil |
| Russe | Беречь как зеницу ока (Berech’ kak zenitsu oka) | Protéger comme la prunelle de l’œil |
| Arabe | يَحْفَظُه كَمُهْجَة عَيْنِهِ | Le garder comme la prunelle de son œil (très proche de l’expression française) |
| Chinois (mandarin) | 珍如眼珠 (zhēn rú yǎnzhū) | Précieux comme la prunelle de l’œil |
Origine de l’expression
L’origine de cette expression remonte à la Bible, et plus précisément à l’Ancien Testament. Dans le Deutéronome, Dieu promet à son peuple qu’il le gardera comme la prunelle de ses yeux. Cette métaphore sera ensuite reprise dans d’autres livres bibliques comme les Psaumes (Psaume 17, verset 8) :
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Garde-moi comme la prunelle de l’œil ; Protège-moi, à l’ombre de tes ailes, Contre les méchants qui me persécutent, Contre mes ennemis acharnés qui m’enveloppent.
Bible, Ancien Testament, Psaumes 17:8-9
La prunelle étant une partie extrêmement sensible et précieuse de l’œil, on la protège instinctivement. Le clignement des paupières, par exemple, est un réflexe automatique destiné à la défendre de toute agression extérieure. Ce parallèle entre le soin extrême porté à la prunelle et celui que l’on accorde à ce que l’on chérit a donné naissance à l’expression telle qu’on la connaît aujourd’hui.
La formule se diffuse dans la langue française dès le Moyen Âge, d’abord dans les textes religieux, puis dans la littérature profane.
Exemples d’usage de l’expression dans la littérature
Cette voiture à laquelle il tenait comme à la prunelle de ses yeux l’accompagnait dans toutes ses courses.
Clélia Anfray, Monsieur Loriot
Voilà pourquoi il tenait à elle comme à la prunelle de ses yeux, et se préoccupait toujours de son bien.
Giovanni Verga, Les Malavoglia
Son patron tenait à lui comme à la prunelle de ses yeux et s’il avait voulu de la soupe il n’avait qu’à lever le doigt.
Jean Giono, Les Âmes fortes
Je tentai de le dissimuler aux autres mais il m’écarta et se campa au milieu de la pièce en criant que le gamin n’était pas un prodige mais un enfant non désiré. « Prends bien soin de lui, me recommanda Rosa. J’y veillerai comme à la prunelle de mes yeux, promis-je. Il est merveilleux, ce petit. »
Aharon Appelfeld, Katerina
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