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Passer un coup de fil : définition et origine de l’expression

Il est devenu presque banal de dire à un ami, un collègue ou un proche : « Je vais te passer un coup de fil ». Pourtant, on oublie souvent d’où vient cette expression de la langue française, qui est liée à l’évolution des technologies de communication. Voyons ce que signifie exactement cette expression et d’où elle vient.

Définition de l’expression « passer un coup de fil »

L’expression « passer un coup de fil » signifie téléphoner à quelqu’un, généralement de manière brève et informelle (« je te passe un coup de fil rapide ! »). On peut utiliser différents verbes :

  • passer un coup de fil
  • donner un coup de fil
  • prendre un coup de fil
  • recevoir un coup de fil
  • etc.

Le terme « coup » indique ici l’idée d’une action rapide et spontanée. À noter que cette expression appartient au registre familier.

Origine de l’expression

Pour comprendre l’origine de cette formule, il faut remonter aux débuts du téléphone au XIXe siècle. À cette époque, les communications se faisaient par l’intermédiaire de fils télégraphiques, puis téléphoniques, tendus entre les postes de transmission.

Le mot « fil » : Le « fil » renvoie tout simplement au fil électrique utilisé dans les premières installations téléphoniques. Avant l’invention du sans-fil, les voix voyageaient par des câbles de cuivre qui reliaient deux appareils. Le fil était donc l’élément concret, matériel, qui rendait la communication possible.

Le mot « coup » : Le mot « coup » est employé par analogie avec d’autres expressions françaises comme « donner un coup de main », « faire une pierre deux coups », « boire un coup » ou encore « donner un coup de sonnette ». Dans toutes ces tournures, « coup » désigne un geste bref, une action courte et ponctuelle. Ainsi, « donner un coup de fil » indique une action rapide, comme vu ci-dessus.

Évolution de l’usage

L’expression apparaît dans la langue française au début du XXe siècle, alors que le téléphone se démocratise et s’installe dans les foyers urbains. Elle est ensuite popularisée à partir de la seconde moitié du XXe siècle :

Fréquence d'usage passer un coup de fil
Fréquence d’usage de « passer un coup de fil » dans les textes publiés depuis 1850. Source : Google Ngram / Gallicagram

Exemples d’usage de « coup de fil »

Elle s’en va à grands pas. Il est tout à fait évident que Judith aurait bien besoin d’un tranquillisant. Mais peut-être cela lui sert-il aussi de prétexte pour passer un coup de fil. Elle doit être dévorée de curiosité d’où Standish lui a-t-il téléphoné ?

Richard Neely, Cauchemar sous plastique

Il fallait absolument que je me procure de l’argent. Avec la monnaie qui me restait, je pouvais passer un coup de fil.

Lawrence Block, Le nœud coulant

Pendant que je roulais, j’ai reçu un coup de fil du lieutenant-colonel Vassiliok, à l’improviste.

Vladimir Makanine, Assan

Peut-être qu’une fois. j’aurai passé un coup de fil. On fait des choses qu’on se rappelle pas. Un coup de fil ? Vous ne lui avez téléphoné qu’une fois? Une ou deux.

Julian Gloag, Condamnation à vie

Pour prolonger votre lecture, découvrez 10 expressions qu’on doit au génie de Rabelais.

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Nicolas Le Roux

Nicolas Le Roux

Nicolas est le fondateur du site. Diplômé de Sciences Po Paris en 2014, il est passionné par les langues et la littérature. Il a rédigé plusieurs centaines d'articles sur les difficultés de l'orthographe française depuis 2015. Il rédige également des guides de grammaire, des articles sur les expressions francophones ainsi que des critiques littéraires.

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