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Promettre

Définitions de « promettre »

Trésor de la Langue Française informatisé

PROMETTRE, verbe trans.

A. −
1. S'engager à faire, à dire, à donner quelque chose. Clément VII (...) fit prêcher la croisade en Angleterre, et promettre des indulgences à ceux qui s'armeraient (Barante, Hist. ducs Bourg.,t.1, 1821-24, p.284).Gonthramn (...) eut une entrevue avec son frère Sighebert, auquel il promit par serment une paix inviolable et une sincère amitié (Thierry, Récits mérov.,t.2, 1840, p.29):
1. Quand Jean V fut enlevé, au pont de Loroux, par le comte de Penthièvre, il promit une rançon d'un million; il promit sa fille aînée, fiancée déjà au roi de Sicile. Il promit Moncontour, Sesson et Jugan, et ne donna ni sa fille, ni l'argent, ni les places fortes. Flaub.,Champs et grèves, 1848, p.211.
SYNT. Promettre de l'argent, un asile, sa foi, ses bons offices, le pardon, une récompense, le salut, le secret, la victoire; promettre aide et soutien, obéissance, secours et protection, la vie sauve à qqn; promettre en conscience, sur l'honneur, publiquement, solennellement; promettre ce que l'on voudra, tout ce que l'on veut.
Promettre de + inf.Promettre d'aider, d'être raisonnable, de faire l'impossible; promettre de partir, de revenir, de se taire. Promettez-moi d'exécuter mes dernières volontés, et je serai payé de tout ce que j'ai fait pour vous (Verne, Île myst.,1874, p.575).Christophe avait beau promettre de se surveiller: il ne pouvait s'empêcher d'être expansif. Il disait tout ce qui lui passait par la tête (Rolland,J.-Chr.,Amies, 1910, p.1097):
2. ...ils exigèrent, avant de se rendre, que le roi leur promît, sous le serment, de ne point user de son autorité pour les séparer l'un de l'autre. Hilperik fit cette promesse, mais d'une manière adroitement perfide (...); il jura que, si telle était la volonté de Dieu, il ne les séparerait point. Thierry,, Récits mérov.,t.2, 1840p.73.
Promettre que.Mmede Villeparisis voyant que j'aimais les églises me promettait que nous irions voir une fois l'une, une fois l'autre (Proust,J. filles en fleurs,1918, p.708):
3. ... ils répondirent qu'ils ne suivraient que le roi en personne ou son fils. Le duc se montra fort content de cette réponse, il leur promit que le duc de Guyenne s'armerait, se promènerait par la ville, et commanderait tout. Barante, Hist. ducs Bourg.,, t.2, 1821-24, p.391.
Promettre la main d'une jeune fille; promettre sa main à qqn. V. main 1reSection I E 3 a.Il s'écria: «Brave Lusignan, je t'entends, et je promets la main de ma soeur au vainqueur de Malek Adhel» (Cottin,Mathilde,t.2, 1805, p.89).
Promettre sa voix. S'engager à voter pour quelqu'un. Elle lui gagnait les coeurs par la façon dont elle serrait tendrement la main aux électeurs qui promettaient leurs voix (Zola,Conquête Plassans,1874, p.1152).
Expressions
Promettre plus de beurre que de pain. ,,Faire des promesses exagérées, que l'on ne tiendra pas`` (Dionne 1909).
Promettre la lune. V. lune D 4 c.
Promettre des merveilles, monts et merveilles. V. merveille II A.
Il ne sera pas si méchant qu'il l'a promis à son capitaine (pop., vx). ,,On n'a rien à craindre des menaces qu'il a faites`` (Ac. 1798).
Absol., proverbe. Promettre et tenir sont deux. ,,Il y a grande différence entre promettre et tenir`` (Ac.). Vx. Il se ruine à promettre, et s'enrichit à ne rien tenir. ,,Il fait beaucoup de promesses et ne les tient pas`` (Ac. 1835, 1878).
2. P. ext., fam. Affirmer formellement quelque chose; assurer qu'une chose sera. Je vous promets que je ne le ménagerai pas. Je vous promets qu'il s'en repentira (Ac.1835-1935).Pardonne, chère Adèle, si pour cela je commence par te désobéir. Je te promets que ce sera la dernière fois (Hugo,Lettres fiancée,1821, p.65).Quelle idée de te battre! Est-ce qu'on se bat avec ces gens? Tu vas me promettre tout de suite que tu ne recommenceras plus jamais (Rolland,J.-Chr.,Nouv. journée, 1912, p.1543).
B. −
1. Annoncer comme sûr, prédire.
Qqn promet qqn ou qqc.Promettre la victoire. Je crois cependant que je puis vous promettre un pape modéré et éclairé (Chateaubr.,Mém.,t.3, 1848, p.505).Les astronomes nous promettent maintenant, si tout va bien, plusieurs centaines de millions d'années (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p.305).
Fam., ell., vieilli. Promettre qqn.,,Annoncer sa visite, sa société`` (Ac. 1878). Vous nous promettez toujours votre ami, il ne vient jamais (Ac.1878.
Qqc. promet qqc.L'almanach nous promet de la pluie, du beau temps (Ac.1798, 1835).Le ciel s'est rasséréné et promet une suite de beaux jours pour le mois qui commence (Maine de Biran,Journal,1816, p.188).Il y a ce nez [de la Dauphine] (...): c'est un nez assez prononcé et qui, selon la remarque d'un fin physionomiste, promet déjà celui de Louis XVI (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.11, 1867, p.89).
Cela ne promet rien de bon. Un soldat anglais: Une lettre du gouverneur pour le général Bonaparte. Marchand: Bien (...). C'est le cachet de sir Hudson Lowe; cela ne promet rien de bon (Dumas père, Napoléon,1831, vi, tabl. 23, 1, p.154).
2. Laisser, faire espérer. Si la vigne peut passer fleur et ne point couler, on ne saura où mettre tout le vin cette année (...). Les champs aussi promettent du blé à pleine faucille (Courier,Pamphlets pol.,Gazette du village, 1823, p.182).Madame la duchesse de Nevers promettait dès ce temps-là tout ce qu'elle est devenue depuis (Duras,Édouard,1825, p.122):
4. ... en tournant cette dernière île dans sa partie occidentale, nous aperçûmes une mer tranquille, qui paraissait promettre de bons mouillages, au moins tant que les vents seraient du Nord au Sud par l'Est... Voy. La Pérouse,t.3, 1797, p.237.
Absol. Donner des espérances pour l'avenir. Cet enfant promet. Il promettait beaucoup dans sa jeunesse (Ac.).Son fils (...) promet beaucoup, il ira loin. Les Frères en font l'éloge (Michelet,Peuple, 1846, p.103).Il estime que sur ces dix enfants, qui promettent beaucoup, au moins quatre seront d'une beauté exceptionnelle (Gobineau,Nouv. asiat.,1876, p.29).
P. plaisant. et iron. Cela promet/ça promet (pop., fam.). Ce début augure mal (plus souvent mal que bien). C'est au bas d'un arrêt de mort que le roi a mis sa première signature; cela promet (Dumas père, Tour Nesle, 1832, iv, tabl. 7, 5, p.73).−Eh bien! ça promet! déclare l'abbé. Votre mère n'a rien exagéré. Mais j'en ai maté d'autres que vous, je vous le garantis (H. Bazin, Vipère, 1948, p.165).
C. − Empl. pronom.
1. réfléchi
a) S'engager au mariage. Mais je me suis engagée, promise joyeusement, sans coquetterie (Colette,Vagab.,1910, p.171).
b) S'engager à venir chez quelqu'un. Enfin, l'homme illustre a bien voulu se promettre; et aujourd'hui, le ménage Charpentier l'attend sous les armes, la maîtresse de maison (...) dans l'angoisse que le dieu ne se soit trompé d'invitation, et aussi dans la terreur que le dîner ne soit trop cuit (Goncourt,Journal,1877, p.1167).
2. réfl. indir.
a) Espérer, compter sur. Il se promet cela de votre bonté. Je n'oserais me promettre que vous me ferez cet honneur (Ac.1798-1935).Je me promettais beaucoup de joie d'un peu de temps passé seul avec elle (Gide, Et nunc manet,1951, p.1138).
b) Faire le projet d'une chose qui vous est agréable. Le roi d'Angleterre se promettait d'entraîner sa passagère très avant dans la haute mer (Maurras,Kiel et Tanger,1914, p.123).
c) Prendre une ferme résolution. Se promettre de se corriger, de veiller sur qqn. Elle se promettait d'économiser, afin de rendre plus tard (Flaub., MmeBovary,t.2, 1857, p.29).
3. réciproque. S'engager mutuellement à. Se promettre fidélité. Les trois ducs (...) jurèrent de vivre entre eux comme frères, parens et bons amis. Ils se promirent en outre que si l'un d'entre eux avait affaire pour garder son honneur ou ses pays, terres et seigneuries, chacun des autres serait tenu de lui fournir cinq cents hommes d'armes ou de trait (Barante,, Hist. ducs Bourg.,, t.4, 1821-24, p.400).
Absol., vieilli. De mon temps à moi, me semble qu'on s'embrassait, quand on s'était promis (Loti, Pêch. Isl., 1886, p.227).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔmεtʀ ̭], (il) promet [pʀ ɔmε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. Trans. 1. 2emoit. du xes. «s'engager à quelque chose» (St Léger, 192 ds Henry Chrestomathie t.1, p.12: Peis li promest ad en avant); 2. ca 1160 «sembler annoncer (en parlant d'une chose)» (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 262: et ciel et mer li promet mort); 3. a) ca 1220 «prédire, annoncer» (Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 7528 ds T.-L.: Molt li promet grignor anui); b) α) 1559 [éd.] absol. «donner de grandes espérances» (Amyot, Les Vies des hommes illustres, Grecz et Romains, Agesilaus, fol. 418 vo: bien trouve l'on qu'il estoit de petite stature, et qu'il promettoit bien peu de soy a le veoir); β) 1784 iron. ça promet (Desforges, L'Epreuve villageoise, p.26 ds Quem. DDL t.19). B. Pronom. 1. Ca 1135 se promettre à «faire le voeu de» (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 236); 2. xiiies. se promettre à qqn «promettre sa propre personne à quelqu'un» (Poire, 2062 ds T.-L.); 3. 1538 se promettre qqc. «avoir une ferme confiance en, espérer quelque chose» (Est. d'apr. FEW t.9, p.441b); 4. 1689 [éd.] réciproque «s'engager mutuellement à» (La Bruyère, Les Caractères de Theophraste, Lyon, p.96). C. Part. passé 1. terre promise a) xves. relig. (d'apr. FEW, loc. cit.; cf. terre de promission*); de nouv. av. 1662 (Pascal, Pensées, 267 ds OEuvres, éd. L. Lafuma, 1963, p.534); b) 1707 [éd.] «pays riche et fertile» (Fénelon, Rituale ad usum diocesis Camaracensis, p.105); 2. a) 1538 «fiancé» (Est. d'apr. FEW t.9, p.442a); b) 1752 subst. fém. «fiancée» (Trév. Suppl., avec citat. d'aut.); 3. 1675 promis à «destiné à, voué à» (Racine, Iphigénie, I, 1 ds OEuvres, éd. R. Picard, t.1, p.677). Francisation, d'apr. mettre*, du lat. promittere «assurer, prédire; garantir» (comp. de pro-, fr. pro-* et de mittere, v. mettre). Fréq. abs. littér.: 4915. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9298, b) 7604; xxes.: a) 6367, b) 5061. Bbg. Pinchon (J.). Les Pron. adv. en et y. Genève, 1972, p.258. - Quem. DDL t.6, 19.

Wiktionnaire

Verbe - français

promettre \pʁɔ.mɛtʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se promettre)

  1. S’engager verbalement ou par écrit à quelque chose.
    • Celui-ci promettait naturellement à ses électeurs, comme don de joyeux avènement, la séparation de l’Église et de l’État, l'instruction laïque et la suppression du budget des cultes. — (Paul-Gabriel d’Haussonville, L’Enfance à Paris, 1879, Calmann-Lévy, p.161)
    • Laurier avait promis ce subside, mais ne l'avait pas fait voter avant son départ pour la conférence impériale de Londres. — (Philippe Auguste Choquette & ‎Robert Rumilly, Un demi-siècle de vie politique, Éditions Beauchemin, 1936, p. 144)
    • Dans les cabarets et dans les foires, il haranguait les paysans, et leur promettait la suppression de la robot (corvée) et celle de l'impôt sur le sel et sur le tabac. — (La Revue des deux Mondes, n°21 à 24, page 911, 1949)
    • Depuis que le comte lui avait promis son soutien pour les prochaines cantonales, il fayotait sans vergogne et Archibald, en qualité de protégé de ce dernier, trouvait à ses yeux toutes les grâces du monde. — (Dominique Moimeaux, Un coin tranquille à mourir, Editions Edilivre, 2015, chap.21)
  2. (Figuré) Annoncer, prédire, en parlant des personnes et des choses.
    • Sous la première République, au moment même où toute l’Europe nous tombait sur le dos, c'est les curés qui ont excités la guerre civile en Vendée, fanatisant les paysans, les menant au combat, et leur promettant le paradis s'ils étaient tués. — (Émile Thirion, La Politique au village, p. 203, Fischbacher, 1896)
    • Encore fallait-il savoir quand, où, et comment, nous prenions le risque de contrevenir aux lois de l'Église, notre mère fouettarde. Car en cas de flagrant délit, on nous promettait la géhenne, on imaginait de vertigineuses oubliettes où seraient jetés les coupables. — (Jérome Garçin, « Confesser ses péchés », dans Les huit péchés capitaux, présentation de Jérome Garçin, Editions Complexe, 1991, p. 9)
    • Voilà un ciel qui nous promet de l’orage.
    • Cette campagne promet une riche moisson.
  3. (Absolument) (Figuré) Faire espérer, donner des espérances, en parlant des personnes et des choses.
    • Le seul désir d'avoir des enfants me fit acheter une esclave, dont j'eus un fils qui promettait infiniment. — (Les Mille et Une Nuits, traduction Antoine Galland,1704. IVe nuit)
    • Les blés promettent beaucoup cette année.
  4. (Familier) Assurer qu’une chose sera.
    • Je vous promets que je ne le ménagerai pas ; et je vous promets qu’il s’en repentira.
  5. (Pronominal) Espérer.
    • Sa langue, d'une mobilité étonnante, courait amoureusement sur ses lèvres comme si elle se promettait de goûter à toutes les félicités d'ici-bas. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 12)
    • Il se promet cela de votre bonté. — Il se promet d’y être bientôt.
    • Je n’oserais me promettre que vous me ferez cet honneur.
    • Je m’étais promis plus de plaisir que je n’en ai eu. — Qui peut se promettre d’éviter un tel malheur ?
  6. (Pronominal) Prendre une ferme résolution.
    • C'est une idée fixe chez moi et je me suis promis que l'imagerie d’Épinal aurait ma première visite. Y allons-nous ? — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
  7. (Pronominal) S'engager à se lier à quelqu'un.
    • Il faut que vous le sachiez maintenant : en secret je m’étais promise à vous dès l’instant où je vous ai vu vous dévouer d’une manière si magnanime. — (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
  8. (Figuré) Destiner ; affecter.
    • C'est là que, soudain, un lundi matin, mon attachée de presse a cessé de me regarder comme un invendu promis au pilonnage. — (Didier Van Cauwelaert, Le Principe de Pauline, Éditions Albin Michel, 2014)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PROMETTRE. (Il se conjugue comme METTRE.) v. tr.
S'engager verbalement ou par écrit à quelque chose. Être exact à tenir ce qu'on a promis. Vous m'aviez promis de l'argent à Pâques. Je vous promets bien que je ferai tout mon possible, mais je ne vous promets pas de réussir. Il m'a promis de venir me voir. C'est un homme qui promet toujours, qui promet tout et qui ne tient rien. Il lui a promis obéissance. Ils se sont promis fidélité l'un à l'autre. Prov., Promettre et tenir sont deux, Il y a grande différence entre promettre et tenir. On dit aussi encore : Ce n'est pas tout de promettre, il faut tenir. Fig., Promettre monts et merveilles, Promettre toutes sortes de choses avantageuses. Cela se dit ordinairement de Ceux qui, pour engager quelqu'un à faire ce qu'ils désirent, lui promettent beaucoup plus qu'ils ne veulent ou ne peuvent tenir. Fig. et pop., Promettre plus de beurre que de pain, Promettre plus qu'on ne veut ou qu'on ne peut tenir.

PROMETTRE s'emploie figurément et signifie Annoncer, prédire. Il se dit des Personnes et des choses. Vous nous promettez sans cesse votre ami et il ne vient jamais. Je vous promets du beau temps pour demain. Voilà un ciel qui nous promet de l'orage. Voilà un temps qui promet de la chaleur, du froid, de la pluie. Cette campagne promet une riche moisson. La force de leur armée leur promettait une victoire facile. Son regard, son accueil nous promettait plus de sérénité qu'il n'en a mis dans cet entretien.

PROMETTRE s'emploie aussi absolument au figuré et alors il signifie Faire espérer, donner des espérances. Il se dit des Personnes et des choses. Ce jeune homme promet beaucoup. Cet enfant promet. Il promettait beaucoup dans sa jeunesse. Les blés promettent beaucoup cette année. Voilà qui promet. Cette entreprise promet beaucoup ou simplement promet.

PROMETTRE signifie aussi Assurer qu'une chose sera. Je vous promets que je ne le ménagerai pas. Je vous promets qu'il s'en repentira. Il est familier en ce sens.

SE PROMETTRE signifie Espérer. Il se promet cela de votre bonté. Il se promet d'y être bientôt. Je n'oserais me promettre que vous me ferez cet honneur. Je m'étais promis plus de plaisir que je n'en ai eu. Qui peut se promettre d'éviter un tel malheur? Je ne me promets aucun fruit de cette démarche. Il signifie aussi Prendre une ferme résolution. Elles se sont bien promis de ne plus remettre les pieds dans cette maison. Je me promets bien de profiter de vos conseils. Je me suis promis de ne jamais le recevoir. Le participe passé

PROMIS s'emploie adjectivement. C'est chose promise. La terre promise, La terre de Chanaan, que Dieu avait promise an peuple hébreu. Fig., C'est la terre promise, se dit d'un Pays riche et fertile. Prov., Chose promise, chose due, On est obligé de faire ce qu'on a promis.

PROMIS, ISE, s'emploie aussi substantivement au sens de Fiancé, fiancée. Le promis, la promise. Les promis.

Littré (1872-1877)

PROMETTRE (pro-mè-tr') v. a.

Se conjugue comme mettre.

  • 1S'engager verbalement ou par écrit à quelque chose. Je promettais beaucoup et j'exécutais peu, Corneille, Rodog. I, 6. Il [Richelieu] n'était pas libéral, mais il donnait plus qu'il ne promettait… il [Mazarin] promit tout, parce qu'il ne voulait rien tenir, Retz, Mém. II. Je les rappellerai [les Hébreux] dans la terre que j'ai promise avec serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, Sacy, Bible, Baruch, II, 34. Je vous ai promis ma nièce, et je vous la promets, Hauteroche, le Coch. SC. 2. Je me figure un auteur Qui dit : Je chanterai la guerre Que firent les Titans au maître du tonnerre ; C'est promettre beaucoup ; mais qu'en sort-il souvent ? Du vent, La Fontaine, Fabl. V, 10. Que ne lui promit-on pas alors ? Bossuet, Anne de Gonz. Celui qui promet quelque chose s'est déjà, en quelque sorte, dessaisi lui-même, en s'ôtant la liberté d'en disposer d'une autre manière, Bossuet, Sermons, Soumission à la parole, 3. Je ne révoque rien de ce que j'ai promis, Racine, Brit. III, 5. Avez-vous bien promis de me haïr toujours ? Racine, Bérén. V, 5. Je promets d'observer ce que la loi m'ordonne, Racine, Athal. IV, 3.

    Promettant… obligeant… renonçant… formule que les notaires emploient par abréviation à la fin de quelques actes.

    Absolument. Nous promettons selon nos espérances, et nous tenons selon nos craintes, La Rochefoucauld, Max. 38. Le plus lent à promettre est toujours le plus fidèle à tenir, Rousseau, Émile, IV.

    Promettre monts et merveilles, faire toutes sortes de promesses avantageuses.

    Promettre plus de beurre que de pain, promettre plus qu'on ne veut ou peut tenir.

    Par plaisanterie. Promettre d'excellentes choses. Je te jure par Mahomet Que le ciel ici te promet Tant de bien qu'on ne le peut dire, à tes enfants un grand empire, Et plus de beurre que de pain Au valeureux peuple romain, Scarron, Virg. VIII.

    Promettre quelqu'un, promettre sa visite, sa société. Il a un ami qui n'a pas d'autre fonction sur la terre que de le promettre longtemps à un certain monde, et de le présenter enfin dans les maisons comme homme rare et d'une exquise conversation, La Bruyère, V.

  • 2 Familièrement. Assurer qu'une chose sera. Je vous promets qu'il sera puni. Je vous promets que je ne saurais les donner à moins [des fagots], Molière, Méd. malgré lui, I, 6.
  • 3Annoncer, prédire, avec un nom de personne pour sujet. Je vous promets du beau temps pour demain. Je ne lui promets pas [à un fils d'Henri IV] ce qu'il doit espérer, Si je ne lui promets la conquête du monde, Malherbe, V, 2. Aux plus savants auteurs comme aux plus grands guerriers Apollon ne promet qu'un nom et des lauriers, Boileau, Art p. IV.

    Faire espérer. Toutes deux [Anne d'Autriche et Marie-Thérèse] d'une si heureuse constitution qu'elles semblaient nous promettre le bonheur de les posséder un siècle entier, Bossuet, Mar.-Thér.

    Annoncer, avec un nom de chose pour sujet. C'est une physionomie qui promet une longue vie, Sévigné, 601. On apporta dans des corbeilles tous les fruits que le printemps promet et que l'automne répand sur la terre, Fénelon, Tél. I. Le vent qui enflait nos voiles nous promettait une heureuse navigation, Fénelon, ib. VI. Je crus trouver ici le repos de mon cœur ; Il n'est point dans l'éclat dont le sort m'environne ; La gloire le promet, l'amour, dit-on, le donne, Voltaire, Orph. II, 6.

  • 4Se promettre, c'est-à-dire promettre à soi, espérer. Que peut-on se promettre d'une populace émue, conjurée, furieuse ? Bourdaloue, Exhort. sur le jugem. du peuple contre J. C. t. II, p. 44. Quel fruit te promets-tu de ta coupable audace ? Racine, Mithr. V, I. La jeunesse se promet tout d'elle-même, Fénelon, Tél. I. Qui peut se promettre d'éviter, dans la société des hommes, la rencontre de certains esprits vains, légers…, La Bruyère, V. Promettez-vous, si vous voulez, de conserver jusqu'au dernier soupir la raison aussi saine et aussi entière que vous l'avez aujourd'hui, Massillon, Carême, Impén.

    Se promettre signifie aussi prendre une ferme résolution. Il se promet de profiter de vos sages avis. Vous vous promettez plus que vous ne voudrez faire, Et vous n'en croirez pas toute cette colère, Corneille, Tois. d'or, IV, 3. Vous qui ne sauriez vous promettre d'être fidèle, Massillon, Panégyr. St Benoît.

  • 5 V. n. Faire espérer, donner des espérances, en parlant de choses. Les blés, les vignes promettent. Cette inclination invincible pour la guerre promettait beaucoup, et elle tint tout ce qu'elle promettait, Fontenelle, Bessons.

    Il se dit aussi des personnes. Ils promettaient beaucoup dans l'exercice, ils ont plié d'abord dans le combat, Bossuet, Sermons, Par. de Dieu, 3. On n'y doit admettre [à la pratique des arts] que des jeunes gens d'un génie qui promette beaucoup, Fénelon, Tél. XI. Pompone le cadet, qui promettait, fut tué de bonne heure à la tête d'un régiment de dragons, Saint-Simon, 71, 169.

  • 6Se promettre, v. réfl. Promettre sa propre personne. Je vous dirai au reste que ce n'a été qu'après m'être promise à M. de Sercour, que j'ai su que vous étiez son neveu, Marivaux, Marianne, 9e part.

PROVERBES

Au riche ne promets rien, et au pauvre ne lui manque pas, se dit parce que l'un pourra te contraindre et que tu fais tort à l'autre.

Promettre et tenir sont deux. Promettre et ne tenir mène les gens bien loin, Marivaux, Marianne, part. 1.

Ce n'est pas tout de promettre, il faut tenir.

Il se ruine à promettre, et s'acquitte à ne rien tenir, ou s'enrichit à ne rien tenir, c'est-à-dire il promet beaucoup et ne tient rien.

HISTORIQUE

XIe s. Pramis nous est, fin prendrons à itant [nous mourrons ici], Ch. de Rol. CXIV. Communement [tous ensemble] [ils] li prametent lur feiz [foi], ib. CCXLVIII.

XIIe s. Pramise [il] lui avoit [la chose], si lui tint bien covant [convention], Sax. XI. [La belle Hélissant] Que j'avoie pramise [à] Berart de Montdidier, ib. XVI.

XIIIe s. Cilz qui promet et il ne solt [paye], Le cuer [cœur] de son ami se tolt [s'enlève], Guignard, Statuts de l'HôtelDieu à Troyes, p. 33. Uns dragons ert [était] là jus aval, Ki molt li prometoit grant mal, Geule baée, famillous, Gui de Camb. Barl. et Jos. p. 70. Cil nuist en sa verité, qui ne tient ce que il promet, Psautier, f° 108. Et se gabent ainsinc [ainsi] des dames, Et lor promettent cors et ames, la Rose, 4410.

XIVe s. Qui proumait, il se met en debte, Jean de Condé, t. II, p. 205.

XVe s. C'est un très bon drap de Rouen, Je vous prometz, et bien drapé, Patelin.

XVIe s. Me promis-tu en ma chambre parée, Quand te promis suivre jour et serée, De me laisser en ce bois en dormant ? Marot, II, 5. Le jurement par lequel le gendarme se promet et s'oblige à son capitaine, Calvin, Instit. 1036. Quand sera-ce que quelqu'un s'osera promettre qu'il aura fait ce qui estoit en lui ? Calvin, ib. 1140. À vingt ans nos ames promettent tout ce qu'elles pourront, Montaigne, I, 407. Je vous promets que je l'ay veu en telle extremité de maladie et si bas, que je vous puis dire que tout le monde, fors moy seulement, estoit desesperé de sa vie, Marguerite de Navarre, Lett. 47. L'abbé, estant au fort de sa maladie, lui promettoit chiens et oiseaux [monts et merveilles], Despériers, Contes, CVI. Antigonus, surnommé Doson, c'est-à-dire qui donnera, pour ce qu'il promettoit tousjours et jamais ne donnoit, Amyot, Cor. 15. Il estoit de petite stature, et promettoit bien peu de soy à le veoir, Amyot, Agésil. 2. Promettre est veille de donner, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 376. Promettre sans donner est fol reconforter, Cotgrave Entre promettre et donner doit-on la fille marier, Cotgrave

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PROMETTRE. Ajoutez : - REM. Malherbe a joint promettre à un infinitif sans de : vingt et cinq écus, moyennant lesquels je promettais relâcher ledit Sauvecanne, Lexique, éd. L. Lalanne.

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Étymologie de « promettre »

Bourg. i te premô, je te promets ; wall. promett ; prov. prometre ; espagn. prometer ; ital. promettere ; du lat. promittere, de pro, en avant, et mittere (voy. METTRE).

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Du latin promittere.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « promettre »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
promettre prɔmɛtr

Fréquence d'apparition du mot « promettre » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « promettre »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « promettre »

  • Mieux vaut donner peu que promettre.
    Proverbe malinké
  • Tiens vis-à-vis des autres ce que tu t'es promis à toi seul.
    René Char — Feuillets d'Hypnos, Gallimard
  • Il est difficile de promettre, mais facile de tenir.
    Jules Andrassy
  • Le plus lent à promettre est toujours le plus fidèle à tenir.
    Jean-Jacques Rousseau — Émile ou De l'éducation
  • Mieux vaut donner sans promettre que promettre sans tenir.
    Proverbe français
  • Politique : art de promettre, de ne pas tenir et de réussir quand même.
    Léo Campion
  • Tout ce que les femmes peuvent raisonnablement promettre, c'est de ne pas chercher les occasions.
    Duc de Lévis
  • Nous sommes entrés dans l'ère de l'espace. Un candidat pourra promettre la lune et la donner.
    David Brinkley
  • Le gouvernement. Il promet sans promettre et se dédit de ses mensonges pour faire semblant de sauver la vérité.
    Adolphe Brassard — Racisme meurtrier
  • Intel a beau être en mesure de promettre pour la cinquième année consécutive un chiffre d'affaires annuel record, rien ne va plus à Santa Clara. En quelques jours, le numéro un mondial des ventes de processeurs CPU - il contrôle environ 90 % du marché de ces puces électroniques qui donnent toutes leurs puissances de calculs aux ordinateurs et aux serveurs informatiques - a perdu presque 20 % de sa valeur en Bourse. En conséquence, il a réorganisé dans l'urgence son état-major et fait face à la colère d'investisseurs qui menacent de l'attaquer en justice pour fraude.
    Les Echos — Comment Intel a perdu son leadership dans la fabrication de processeurs | Les Echos
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Traductions du mot « promettre »

Langue Traduction
Anglais to promise
Espagnol prometer
Italien promettere
Allemand versprechen
Chinois 承诺
Arabe الوعد
Portugais prometer
Russe обещать
Japonais お約束します
Basque agindu
Corse prumetti
Source : Google Translate API

Synonymes de « promettre »

Source : synonymes de promettre sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot promettre au scrabble : 13 points

Promettre

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