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Posséder

Définitions de « posséder »

Trésor de la Langue Française informatisé

POSSÉDER, verbe trans.

I. − Qqn possède
A. − Qqn possède qqc.
1. Avoir à soi, disposer en maître de (quelque chose), et pouvoir en tirer profit et jouissance. Synon. détenir, être propriétaire de.Posséder des biens, des fonds, des richesses, des terres, des valeurs, de l'immobilier. C'était une Altesse (...) issue de la race la plus noble et possédant la plus grande fortune du monde (Proust, Guermantes 2,1921, p.425).La nuit (...) il se sentait beaucoup plus sûr de lui depuis qu'il possédait une arme (Vailland, Drôle de jeu,1945, p.74):
1. On a aussi un peu trop dit que le Parisien était un homme plutôt aisé, sinon secrètement très riche, un capitaliste égoïste possédant bibliothèque, miniatures, tabatières, vases, coupé, laquais, cave, château et maîtresse. Fargue, Piéton Paris,1939, p.176.
Ne pas posséder un sou. Ne rien avoir à soi. −Le pauvre jeune homme! s'écria Madame Grandet. −Oui, pauvre, reprit Grandet, il ne possède pas un sou (Balzac, E. Grandet,1834, p.95).
[Le compl. est un indéf. (rien, quelque chose) ou un rel. (ce que)] Cette femme que vous calomniez et que vous voulez que j'abandonne, fait le sacrifice de tout ce qu'elle possède pour vivre avec moi (Dumas fils, Dame Cam.,1848, p.218).Vigneron s'écoute un peu maintenant que le voilà dans l'aisance. Il a raison. Un homme vaut davantage quand il possède quelque chose (Becque, Corbeaux,1882, i, 9, p.92).Le Guenn a une très belle fortune, ne l'oubliez pas, et cette petite ne possède presque rien (Bernstein, Secret,1913, i, 2, p.6).
[Avec un subst. attribut de l'obj. précédé de la prép. pour] Cet officier (...) possédait pour tout bien (...) un écu de six francs (Stendhal, Chartreuse,1839, p.6).
Absol. En 1848, la révolution a pour ennemis le paupérisme, la division du peuple en deux catégories, ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas (Proudhon, Révol.,1852, p.266).Celui qui peine croit facilement que celui qui possède l'exploite (Pesquidoux, Livre raison,1928, p.227).
a) DR. CIVIL. Détenir une chose ou en jouir, ou jouir d'un droit personnellement ou par l'intermédiaire d'un tiers, que l'on soit ou non titulaire véritable et effectif du droit de propriété, mais apparemment comme si on l'était (d'apr. Barr. 1974). Posséder de bonne foi. L'installation sur le fonds d'autrui doit toutefois recevoir l'accord de la personne possédant la jouissance du sol et celui au moins tacite du propriétaire (Jocard, Tour. et action État,1966, p.146):
2. On est toujours présumé posséder pour soi, et à titre de propriétaire, s'il n'est prouvé qu'on a commencé à posséder pour un autre. Quand on a commencé à posséder pour autrui, on est toujours présumé posséder au même titre, s'il n'y a preuve du contraire. Code civil,1804, art. 2230 et 2231, p.408.
b) [Le compl. désigne un pouvoir, un droit] Jouir de. Synon. bénéficier.Comment dire à tous ceux qui remplissent toutes les administrations, possèdent toutes les charges, jouissent de toutes les fortunes: Allez-vous-en! (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t.2, 1823, p.38).De retour dans ses états, où, pour son malheur, il [Ernest III] possède un pouvoir sans limites, il s'est mis à déclamer follement contre les libéraux et la liberté (Stendhal, Chartreuse,1839p.92).Les femmes ne possédaient pas le droit de propriété (Queffélec, Recteur,1944, p.93).
c) [Le compl. désigne un diplôme] Être titulaire de. Pour être admis à postuler le diplôme de docteur en pharmacie les candidats doivent posséder le diplôme de pharmacien (Encyclop. éduc.,1960, p.222).
2. P. anal.
a) Avoir en soi, contenir, et pouvoir tirer profit et jouissance de.
[Le suj. désigne une région, un pays] Au 1erjanvier 1892, le département de Meurthe-et-Moselle possédait 44 hauts-fourneaux allumés (Ch. Durand, Industr. minér. Lorr.,1893, p.48).Le développement d'une industrie de la potasse dans quelques pays étrangers possédant des gisements (Industr. fr. engrais chim.,1956, p.7).
[Le suj. désigne un bât. publ.] Quant au musée [du Conservatoire national] (...) il possède plus de 1900 instruments, tous du plus haut intérêt, soit technique, soit historique (Enseign. mus.,1950, p.9).En 1959 on comptait, pour l'ensemble de l'Allemagne fédérale 10500 bibliothèques possédant près de 25 millions de volumes (Masson, Salvan, Bibl.,1961, p.87).
b) [Le suj. désigne un état] Avoir acquis, par la conquête, un territoire étranger. Depuis deux mois la conquête du Maroc était accomplie. La France, maîtresse de Tanger, possédait toute la côte africaine de la Méditerranée, jusqu'à la régence de Tripoli (Maupass., Bel ami,1885, p.327).
B. − Qqn possède qqn
1. Vx. Avoir avec soi, profiter et jouir de (la compagnie de quelqu'un). On nous a tant parlé de vous, mademoiselle, dit la duchesse que nous avions grand hâte de vous posséder ici (Balzac, Modeste Mignon,1844, p.278).Cette pauvre mère est déjà tout en fête, en songeant que dans quelques mois elle me possédera encore (Renan, Lettres,1844, p.172).
2. [La pers. possédée est assimilée à un bien matériel] Avoir à soi, disposer en maître de (quelqu'un) et pouvoir en tirer profit et jouissance.
a) Vx. Posséder des esclaves. L'esclavage est la plus grande des questions purement terrestres (...). «L'homme possédé par l'homme!» Ceci est la plus haute offense qui puisse être faite à Dieu, seul maître du genre humain (Hugo, Corresp.,1862, p.368).
b) [La pers. possédée est une maîtresse, un amant] V. supra ex. 1.Jusque sur les montagnes, là-bas, qui nous séparent de la Chine et de la Turquie, il n'y a pas une princesse, vous m'entendez (...), pas une souveraine, mariée ou non, chrétienne ou païenne, qui ne possède un amant familier, un trousseur bien choisi toujours prêt à répondre (Audiberti, Mal court,1947, ii, p.172).
[Avec un subst. attribut de l'obj. précédé de la prép. pour] Ce monsieur riche et âgé possédait pour maîtresse la plus belle des créatures (Guitry, Veilleur,1911, i, p.4).
3. [Le suj. désigne un homme] Posséder une femme
a) Vx. L'avoir pour épouse:
3. ... sa famille [du mari] désirant que son nom se perpétuât l'a engagé à se marier avec la charmante Victorine qui est de la même maison. Il paraît sentir son infériorité; mais il croit que la dignité de mari suffit pour faire disparaître toutes les inégalités personnelles (...) tel est l'heureux mortel qui possède Victorine... Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p.1634.
b) Avoir avec elle des rapports charnels. Posséder une femme toute entière, corps et âme. Je ne sais quelle idée diabolique me passa par la cervelle, quel désir fou me vint de la posséder [Pâquerette], en plein air, à la face de toute la nature (Courteline, Femmes d'amis,Canot, 1888, p.145).
4. THÉOL. CATH.
a) [Le suj. désigne un être surnaturel et maléfique] S'emparer du corps et de l'esprit de. Elle s'élève à présent vers le ciel de tout son essor; et les démons impurs qui la troublaient et la possédaient en sont à jamais chassés! (Coppée, Bonne souffr.,1898, p.14):
4. 14 août. −Je suis perdu! Quelqu'un possède mon âme et la gouverne! Quelqu'un ordonne tous mes actes, tous mes mouvements, toutes mes pensées. Je ne suis plus rien en moi (...). Je désire sortir. Je ne peux pas. Il ne veut pas et je reste, éperdu, tremblant, dans le fauteuil où il me tient assis. Maupass., Contes et nouv.,t.2, Horla, 1886, p.1114.
P. anal. S'approprier le corps et l'esprit de, envahir. Elle m'obsédait, me possédait, me hantait la tête et les sens, à tel point que je ne restais plus une seconde sans penser à elle (Maupass., Contes et nouv.,t.2, Magnétisme, 1886, p.780).
b) [Le suj. désigne Dieu] Habiter et animer. À ces heures où Dieu nous possède et nous remplit, nous faisons rejaillir sur toutes ses oeuvres l'éclat du rayon qui nous enveloppe (Sand, Lélia,1833, p.54).
c) [Le compl. désigne Dieu] Avoir en soi, pouvoir jouir de (la présence divine). Dans la cité de Dieu (...) ce qui est à chacun est à tous, et (...) tous possèdent Dieu qui renferme tous les biens (Lamennais, Paroles croyant,1834, p.246).Tout vous coule entre les doigts, sable et cendres, contrairement aux mystiques qui possèdent Dieu et sont possédés en retour (Cendrars, Bourlinguer,1948, p.134).
5. Au fig. et fam. Tromper, duper. Synon. fam. avoir, feinter, rouler.Se faire posséder par qqn. Moi, il m'a séduit, et, dans l'escouade, il nous a tous possédés (Cendrars, Main coupée,1946, p.211).Ça fait rien, fait Sylvestre, dites-le: elle vous a possédés! (Vialar, Clara,1958, p.161).
C. − Au fig.
1. [Le compl. désigne une notion abstr.] Avoir pour soi, pouvoir jouir, tirer profit de. Synon. détenir.Posséder le bonheur, la liberté. [Emma] se répétait: «J'ai un amant: un amant!» (...) Elle allait donc posséder enfin ces joies de l'amour, cette fièvre du bonheur dont elle avait désespéré (Flaub., MmeBovary,t.2, 1857, p.185).Ce secret a été possédé aussi bien par les graveurs japonais que par Ingres ou Toulouse-Lautrec (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p.168):
5. Il ne suffit pas d'être courageux, tenace, désintéressé et de marcher droit contre vent et marée sur son but, il faut avoir bien choisi son but. Déroulède possédait la vérité. Il entraînait ses ligueurs et la France. Barrès, Cahiers,t.11, 1917, p.226.
[Le compl. désigne un sentiment qu'une pers. peut ressentir à l'égard d'une autre] Puisque je n'ai jamais possédé votre coeur, et que vous m'enlevez votre estime, que me reste-t-il à perdre? (Cottin, Mathilde,t.2, 1805, p.288).Ah! je m'élancerais au milieu des flammes de l'enfer pour posséder ton amour! (Mérimée, Jaquerie,1828, p.371).Posséder l'estime de mes amis, et la bienveillance publique, serait un besoin pour moi (Senancour, Obermann,t.2, 1840, p.38).
2. [Le compl. désigne une qualité, une aptitude mor. ou phys.] Être pourvu de, avoir. Posséder une grande bonté, une grande culture, beaucoup de mémoire, le sens du travail bien fait, le don d'écrire; posséder une beauté classique, une grande résistance, un corps massif. Selon la définition d'Aristote, la vraie femme doit posséder l'aptitude à l'éducation des enfants. C'est là son intelligence (Ménard, Rêv. païen,1876, p.113).J'ai beau me répéter son peu de beauté vraie, sa câlinerie animale et traîtresse, la fourberie de ses yeux, n'empêche qu'elle possède un charme à elle (Colette, Cl. école,1900, p.280).La mère Le Berre, se disait-il, possédait vraiment l'humeur acariâtre (Queffélec, Recteur,1944, p.187).
3. [Le compl. désigne une matière, un métier, que l'on a dû apprendre] Avoir une bonne connaissance de. Posséder un art, un auteur, une science, une technique; posséder son latin, son grec; posséder la question, son sujet. Le comte Bielowsky possède à fond les langues slaves (Benoit, Atlant.,1919, p.191).Ce travail −en réalité fort complexe −est confié à un ouvrier intelligent, instruit, et devant posséder parfaitement son métier: c'est le metteur en pages (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p.198):
6. Les sages ont, depuis longtemps, renoncé à expliquer le coeur des femmes; ils possèdent l'astronomie, l'astrologie, l'arithmétique; (...) mais ils ignorent entièrement pourquoi une femme préfère un homme à un autre. Gautier, Rom. momie,1858, p.307.
II. − Qqc. possède
A. − Qqc. possède qqc.
1. Avoir en soi, contenir. L'huile de noisette possède (...) un stimulant (Balzac, C. Birotteau,1837, p.140).Pour toutes les machines possédant des tuyauteries (...) il y a lieu de veiller strictement à ce qu'une vidange complète soit effectuée (Ambroise, Monteur mécan.,1949, p.101).
2. Dans le lang. sc. [Le suj. désigne un végétal, un minéral ou une substance chim.] Être pourvu (d'une propriété, d'une caractéristique), avoir. Le caoutchouc possède une élasticité que n'ont pas les ficelles des hamacs usuels (Rousset, Trav. pts matér.,1928, p.52).Les halogènes possèdent la propriété de se fixer aisément sur les doubles liaisons lorsqu'elles ne font pas partie d'un noyau aromatique (Chartrou, Pétroles natur. et artif.,1931, p.107).Des appareils modernes (...) exigent en général un charbon possédant un minimum de pouvoir calorifique (Stocker, Sel,1949, p.67).
B. − Au fig. Qqc. possède qqn [Le suj. désigne un sentiment, une tendance]Occuper entièrement l'esprit de. Synon. dominer, habiter, hanter, obséder, subjuguer.L'ambition, la jalousie, la passion le possède. Le même ardent désir les possédait tous deux de le voir enfin rentrer au pays, s'y marier, y reprendre la place à laquelle le désignaient sa fortune et son nom (Châteaubriant, Lourdines,1911, p.39).On ne peut penser à la fois à sa propre mort et à celle des autres: possédé par l'idée fixe de ma fin prochaine, comment me fussé-je inquiété de la tension d'Isa? (Mauriac, Noeud vip.,1932, p.265).
Vieilli ou littér. [Le suj. désigne un bien matériel] Exercer une domination, une emprise sur. Le peuple est d'hier propriétaire, ivre encore, épris, possédé de sa propriété (...) il pense à la terre qui est à lui, et le fait vivre (Courier, Pamphlets pol.,Pétition pour vill., 1822, p.142).Je vois à Pau la Moselle où je fus élevé (...) c'est-à-dire tous les premiers objets qui me possédèrent et dont je méconnus longtemps ce qu'ils recèlent de discipline (Barrès, Amori,1902, p.236).
III. − Empl. pronom. Avoir la maîtrise, le contrôle de soi. Synon. se contenir, se dominer, se maîtriser.Un accès de colère folle emporte une seconde hors de son calme cette femme qui se possède si bien (A. Daudet, Rois en exil,1879, p.368):
7. ... c'est une joie, se possédant pleinement, d'aventurer sa vie aux frontières du péril, de le frôler à son vouloir, ou bien, d'un vif élan calculé juste, de bondir soudain au travers... Genevoix, Raboliot,1925, p.145.
[À la forme nég.] Ne plus se posséder. Ne plus se contrôler; perdre son calme, son sang-froid. Oscar, la face contre terre, écumait de rage (...) Moreau, qui ne se possédait plus, offrait une face sanglante à force d'être injectée (Balzac, Début vie,1842, p.416).
Ne pas, ne plus se posséder (de joie, d'allégresse). Ne plus contenir sa joie, son allégresse. Brulart surtout ne se possédait pas de joie; il sautait, gambadait, tonnait (Sue, Atar-Gull,1831, p.22).Le bonhomme ne se possédait plus d'allégresse (Maupass.,Pierre et Jean,1888, p.305).
Rem. On relève très rarement, au xixeou au xxes., la forme trans. anc. posséder un sentiment: «le contenir». Il semblait bien plus posséder son exaltation qu'être possédé par elle (Malraux, Cond. hum., 1933, p.316).
Prononc. et Orth.: [pɔsede], (il) possède [pɔsεd]. Passy 1914 [-εde] sous l'infl. des formes fortes, [-ede]. Ac. 1694, 1718: posseder; dep. 1740: posséder. Conjug. v. abréger. Étymol. et Hist.1. a) 1364 «avoir la propriété de» (Arch. nat. ds Fagniez t.2, p.96); b) 1617 possédante «femme qui possède» (Crespin d'apr. FEW t.9, p.240) −1637 (ibid.); 1897 les possédants (Barrès, Déracinés, p.97); 2. a) 1562 posséder les reins de qqn «connaître et diriger les affections et pensées les plus secrètes (en parlant de Dieu qui dirige l'homme)» (Bible ... de l'impr. A. Rebul, Pseaumes de David, 139, 13 fo212 vo); b) 1567 possédé de maling esprit (Amyot, Marcel., 31 ds Littré); c) 1666 possédé part. passé subst. (Boileau, Satires, IV, 81, éd. A. Cahen, p.68); 3. 1580 (Montaigne, Essais, éd. P. Villey, I, chapitre 28: cette amitié qui possède l'âme); 4. a) 1637 posséder une femme «l'avoir pour épouse» (Corneille, Cid, III, 6); b) 1666 «avoir ses faveurs» (La Rochefoucauld, Maximes, éd. J. Truchet, p.301, var.); 5. 1652 se posséder «se dominer» (Corneille, Pertharite, III, 3); 6. 1666 «connaître à fond» (Pascal, Pensées, éd. Lafuma, série III, fragment 427). Réfection, d'apr. possesseur, possession de l'a. m. fr. possider «avoir la possession, la jouissance d'un bien» (1299 Chartes de Mezières ds Morlet, p.177 −xves., v. FEW t.9, p.239), issu du lat. possidere de même sens, qui a vécu parallèlement, du xiieau xives. dans des formes francisées porseoir, porseir, porsoier, v. FEW, loc. cit. et T.-L., Gdf. Fréq. abs. littér.: 7722. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 11421, b) 9176; xxes.: a) 11478, b) 11273.
DÉR.
Possédable, adj.a) [En parlant d'une chose] Que l'on peut posséder, détenir. Ainsi ne sera pas le même ton diamant non possédable, lequel brillait de cette qualité (Saint-Exup., Citad.,1944, p.964).b) [En parlant d'une femme] Que l'on peut posséder, avec laquelle on peut avoir des rapports sentimentaux et charnels. J'avais beau fondre toute la matière charnelle la plus exquise pour composer, selon l'idéal que m'en avait tracé Saint-Loup, la jeune fille légère et la femme de chambre de MmePutbus, il manquait à mes deux beautés possédables ce que j'ignorerais tant que je ne les aurais pas vues: le caractère individuel (Proust, Sodome,1922, p.723). [pɔsedabl̥]. 1reattest. 1534 (Rabelais, Gargantua, éd. Calder, Screech, XXX, p.190); attest. isolée, repris dep. Boiste 1834; de posséder, suff. -able*.
BBG.Escoffier (S.). Tenere avoir... Mél. Wartburg (W. von) 1968, t.2, p.66.

Wiktionnaire

Verbe - français

posséder \pɔ.se.de\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se posséder)

  1. Avoir à soi, en son pouvoir ; avoir la propriété ou la possession de.
    • On peut être marri, ou plutôt s’attrister du bien d’autrui, à cause que nous ne l’avons pas & que nous souhaiterions le posséder aussi bien que lui […] — (Vincent Houdry, La Bibliothèque des prédicateurs, volume 3, § 5, 3e édition, 1733, page 598)
    • Aucun riche ne possède plus que moi ce vieux chêne de Fontainebleau ou ce tableau du Louvre. Et ils sont plus à moi qu’au riche si je sais mieux en jouir. — (Anatole France, Monsieur Bergeret à Paris, chapitre XVII, 1901)
    • Il y avait beaucoup, beaucoup de monde et tous m’admiraient parce que je suis maintenant riche à millions. Tous les millions que je possède je les ai mis dans un grand coffre, sous le tombeau de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle. — (Raymond Queneau, Les Derniers Jours, Gallimard, collection Blanche, 1936)
    • Il y a très peu d'années encore, la faux, la faucille, la binette et la houe constituaient l’essentiel de l’outillage du paysan, qui possédait également et généralement une sulfateuse à main pour traiter sa vigne en limite de parcelles. — (Fabienne Wateau, Partager l’eau: Irrigation et conflits au nord-ouest du Portugal, Éditions de la Maison des sciences de l’homme/CNRS éditions, 2013, page 192)
  2. Avoir en propre.
    • Terroir de clos honorés jusque sur les tables royales, l’Orléanais se vantait de posséder sa propre « façon de barillerie » qu’on pouvait reconnaître de Jargeau à Beaugency. — (Gérard Boutet, La Belle Ouvrage, Éditions de Borée, 2003, page 151)
  3. (Par extension) Être doté, en parlant d’attributs.
    • Une blonde qui possédait des nichons et une nuque inoubliables a cru bon de venir rompre le silence de l’écran par une chanson où il était question de sa solitude. — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932, édition 1942, page 159)
    • Chaque hôpital possédait une tisanerie ; celle—ci dépendait de l’infirmerie du fort ; on y descendait par un petit escalier. — (Germaine Mailhé, Déportation en Nouvelle-Calédonie des communards et des révoltés de la Grande Kabylie (1872-1876), L’Harmattan, 1995, page 163)
    • Mais Estivareilles est surtout connu pour posséder plusieurs « menhirs christianisés », et il nous faut combattre une légende, celle de l’origine préhistorique de ces pierres levées. — (Histoire des communes de l'Allier, tome 2 : Arrondissement de Montluçon, ouvrage dirigé par André Leguai, Éditions Horvath, 1986, page 270)
  4. (Par extension) Être titulaire, en parlant des emplois, des honneurs, des qualités.
    • Posséder un emploi, une charge. Posséder des honneurs, des dignités.
  5. (Figuré) Savoir bien une chose ; en avoir une parfaite connaissance.
    • Tour à tour acheteurs, producteurs et vendeurs, ils […] possèdent la plupart le jargon hippique et connaissent sur le bout du doigt la généalogie de tous les produits de la circonscription […] — (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    • Maintenant, il possédait presque en perfection cette langue arabe dont elle lui avait appris, jadis, les premières syllabes, et lui dit […] — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
    • Élevée à parler deux langues, elle possédait aussi bien l’allemand que le français ; puis, elle et sa sœur avaient appris l’anglais par madame Dumay. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Il possédait si bien la carte des fossiles du département qu'il ne donnait jamais un coup de piochon sans exhumer un spécimen rare. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, page 70)
  6. Prendre par les passions, des sentiments qui maîtrisent l’âme, qui l’agitent et l’égarent.
    • Pour les hommes de Chronos, l’avoir d’un passé ne saurait être analogue à l’avoir des choses ; bien que mort et irretrouvable, ou plutôt parce que mort et irretrouvable, notre passé nous possède plus que nous ne le possédons […] — (Micheline Sauvage, Le Cas Don Juan, 1953, page 102)
    • La passion possède cet homme. Il est possédé d’un fol orgueil, d’une ambition démesurée. Quelle rage, quelle fureur vous possède ?
  7. (Sens faible) Posséder quelqu'un : l'avoir chez soi et jouir de sa compagnie.
    • On nous a annoncé que l'Empereur venait de passer avec l'Amiral presque à la porte de Plantation-House, et un des convives nous dit alors avoir eu la bonne fortune de le posséder ce matin même chez lui pendant trois quarts d'heure. — (Emmanuel de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, Deuxième année, « Lundi 1er janvier 1816 au mercredi 3 » ; Edito Service S.A., Genève, s.d., volume II, page 311)
  8. (Religion) S’emparer du corps et de l’âme d'une personne, en parlant du démon.
    • Vous ne savez donc pas qu’elle est possédée du génie Maimoun, fils de Dimdim, qui est devenu amoureux d’elle ? — (XLVIIe nuit, in Les Mille et Une Nuits, traduction Antoine Galland, 1704)
    • Lorsque je me confessais à un abbé, je lui avouais mes relations avec Notre-Seigneur, avec la Vierge, avec les Anges ; aussitôt il me traitait de folle quand il ne m’accusait pas d’être possédée par le démon ; en fin de compte, il refusait de m’absoudre […] — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale/II, Plon-Nourrit, 1915)
  9. (Pronominal) Être maître de son esprit, de ses passions, de ses mouvements, ne pas se laisser troubler par les circonstances fâcheuses.
    • C’est un homme froid et sage qui se possède toujours. - Il ne se possède pas, il est toujours hors de lui-même. - C’est un orateur qui se possède et ne se trouble pas.
    • Des maisons se présentèrent à droite et à gauche. Pouvait-on appeler ça un village ? Autrefois, dans le temps, il avait dû y avoir une place avec de gros pavés, des maisons tout autour ; une place close et se possédant. La route nationale avait tout éventré et tout emporté. — (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 90)
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Littré (1872-1877)

POSSÉDER (po-sé-dé. La syllabe sé prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : je possède, excepté au futur et au conditionnel : je posséderai, je posséderais) v. a.
  • 1Avoir comme propriété, tenir en son pouvoir. C'est une chose horrible de sentir s'écouler tout ce qu'on possède, Pascal, Pens. XXIV, 16 bis, éd. HAVET. On [dans les cloîtres] est sensible aux moindres commodités qui manquent ; on ne veut rien posséder, mais on veut tout avoir, Bossuet, Sermons, Oblig. de l'état relig. 2. Qui vit content de rien possède toute chose, Boileau, Épître v. Sur ces biens, sur leur usage Ton vrai bonheur est fondé ; Qu'ils soient possédés du sage, Sans qu'il en soit possédé, Voltaire, Poëmes, Ecclésiaste. Avoir, ce n'est pas posséder ; pour posséder les choses, il faut une certaine vigueur d'âme ; pour les avoir, il suffit d'être riche, D. Stern, Esquisses morales, p. 108.

    Absolument. Cependant je possède, et leur droit incertain [de mes enfants] Me laisse avec leur sort leur sceptre dans la main, Corneille, Rod. II, 2. En toute espèce de biens, posséder est peu de chose ; c'est jouir qui rend heureux, Beaumarchais, Barb. de Sév. IV, 1.

    Il se dit, en un sens analogue, des emplois, des charges, des dignités. Possédez-les [les grandeurs], seigneur, sans qu'elles vous possèdent, Corneille, Cinna, II, 1.

    Posséder peut avoir un nom de chose pour sujet, et signifie alors contenir, renfermer, avoir. Ce pays possède des mines de fer. Cette ville possède un charme pour ainsi dire individuel, Staël, Corinne, XV, 4.

  • 2Posséder, en style juridique, signifie, au sens strict, avoir en son pouvoir, exercer les faits qui, lorsque le droit s'y joint, constituent la propriété, mais sans impliquer la question de savoir si le droit s'y joint. Posséder de bonne foi.

    Au sens plus large, il signifie être propriétaire de.

    Terme d'ancienne jurisprudence. Posséder en roture, tenir à titre de cens ; posséder en fief, tenir à titre de foi et hommage.

  • 3 Fig. Il se dit des choses morales que l'on possède. Mais enfin je renonce à la vertu romaine, Si, pour la posséder, je dois être inhumaine, Corneille, Hor. IV, 7. Elle possédait l'affection de son époux, Bossuet, Reine d'Anglet.

    Dans le langage religieux, les bienheureux possèdent la gloire éternelle, possèdent Dieu, ils jouissent de la gloire éternelle, de la vue de Dieu.

    Posséder Dieu, se dit aussi de la connaissance de la vraie religion. Si cette religion se vantait d'avoir une vue claire de Dieu, et de le posséder à découvert et sans voile, Pascal, Pens. IX, 1, éd. HAVET. Si l'orgueil des platoniciens ne pouvait pas se rabaisser jusqu'aux humiliations du Verbe fait chair, ne devaient-ils pas du moins comprendre que l'homme, pour être un peu au-dessous des anges, ne laissait pas d'être comme eux capable de posséder Dieu ? Bossuet, Hist. II, 12.

    Posséder le secret de quelqu'un, le connaître et pouvoir en user à son gré. Je possédais son secret, elle me craignait, elle était forcée de m'obéir, Genlis, Veillées du château t. III, p. 501, dans POUGENS.

    Posséder l'esprit de quelqu'un, le gouverner à son gré.

    On dit de même : posséder l'oreille de quelqu'un. Ne possédez-vous pas son oreille et son cœur ? Racine, Esth. III, 2.

    Posséder l'âme, le cœur d'une personne, en être aimé. Il possédait ton âme, il vivait sous tes lois, Corneille, Cid, IV, 2. Il possédait mon cœur, mes désirs, ma pensée, Corneille, Poly. I, 3.

    Posséder les bonnes grâces de quelqu'un, en être aimé, en être favorisé.

  • 4Posséder quelqu'un, jouir de la présence d'une personne dont la vie se prolonge. Toutes deux [les reines Anne et Marie-Thérèse] d'une si heureuse constitution, qu'elles semblaient nous promettre le bonheur de les posséder un siècle entier, Bossuet, Mar.-Thér.

    Posséder quelqu'un, l'avoir chez soi, jouir de sa présence, de sa conversation. Ne pourrai-je point avoir la consolation de vous posséder quelques jours dans ma retraite ? Voltaire, Lett. Le Riche, 14 mars 1767.

  • 5Être l'époux d'une femme. Et, ne pouvant quitter ni posséder Chimène, Le trépas que je cherche est ma plus douce peine, Corneille, Cid, III, 6. Si un autre la devait posséder, je passerais le reste de mes jours avec tristesse et amertume, Fénelon, Tél. XXII.

    Il se dit aussi d'une femme à l'égard d'un homme. J'ai quelque beauté, je suis jeune ; il n'y a qu'un moment que je possédais le plus agréable de tous les dieux, et je vas mourir ! La Fontaine, Psyché, II, p. 109.

    Posséder une femme, jouir de ses faveurs. Un Gascon pour s'être vanté De posséder certaine belle, La Fontaine, Gasc. Je l'aimais trop pour vouloir la posséder, Rousseau, Conf. IX.

    Absolument. Ô bon Émile, aime, et sois aimé ! jouis longtemps avant que de posséder ; jouis à la fois de l'amour et de l'innocence, Rousseau, Ém. v. Aimez sans inquiétude ; possédez sans dégoût ; désirez pour jouir ; faites des jaloux, et ne le soyez jamais, Marmontel, Contes moraux, Quatre flacons.

  • 6 Fig. Connaître parfaitement, savoir bien. Ceux qui possèdent Aristote et Horace voient d'abord. …que cette comédie pèche contre toutes les règles de l'art, Molière, Critique, 7. Pour bien écrire, il faut posséder pleinement son sujet, Buffon, Morceaux choisis, p. 8. Tout homme qui n'est pas né Français, ou habitué depuis longtemps à Paris, ne saurait posséder la langue au degré de perfection si nécessaire pour faire de bons vers ou de la prose élégante, Voltaire, Lett. du roi de Prusse à Voltaire, 18 avril 1759. Quand on trouvera que l'écolier possède assez bien son clavier naturel, on commencera alors à le lui faire transposer sur d'autres clefs, Rousseau, Dissert. sur la mus. mod.
  • 7 Fig. Maîtriser, contenir. C'est une pitié que d'être si vive ; il faut tâcher de calmer et de posséder un peu son âme, Sévigné, 26 juin 1675. Les justes ont possédé leur âme dans la patience, Massillon, Avent, Affl. Avez-vous toujours possédé le vase de votre corps dans l'honneur et dans la sainteté ? Massillon, Avent, Disp. à la comm. Ce sont des mouvements inconnus qui l'enveloppent, qui disposent d'elle, qu'elle ne possède point, qui la possèdent, Marivaux, Marianne, 2e part.

    Posséder son âme en paix, jouir d'une tranquillité d'esprit constante, due à une bonne conscience. Dans leurs tribulations ils possédaient leurs âmes en paix et en patience, Fléchier, Panég. I, 371.

  • 8Il se dit des objets qui nous dominent moralement. Mais ne peut-on savoir le mal qui te possède ? Régnier, Dial. Les grandes prospérités éblouissent et enivrent souvent de telle sorte qu'elles possèdent plutôt ceux qui les ont, qu'elles ne sont possédées par eux, Descartes, Lett. à Élisabeth, t. IX, p. 206, éd. COUSIN. Mon cœur… N'ose déplaire aux yeux dont il est possédé, Corneille, Poly. I, 1. Ne possédait pas l'or ; mais l'or le possédait, La Fontaine, Fabl. IV, 20. Il [le cardinal de Retz] est possédé de l'envie de payer ses dettes, et de n'en pas faire de nouvelles, Sévigné, 25 août, 1677. Comme il [Cromwell] eut aperçu que… le plaisir de dogmatiser… était le charme qui possédait les esprits, Bossuet, Reine d'Anglet. Toute la terre était possédée de la même erreur, Bossuet, Hist. II, 5. Qui voit Aristote louer ces heureux moments où l'âme n'est possédée que de l'intelligence de la vérité…, Bossuet, Conn. v, 13. Comme on le raillait [Aristippe] sur le commerce qu'il avait avec la courtisane Laïs : il est vrai, dit-il, je possède Laïs, mais Laïs ne me possède pas, Rollin, Hist. anc. liv. XXVI, I, 2, 1. Dieu permet que le monde nous possède un certain temps, Massillon, Carême, Dégoûts. Trop de prévention peut-être me possède, Voltaire, Tancr. II, 1. D'un fanatisme ardent le peuple est possédé, Delavigne, Vêpr. sicil. II, 2.
  • 9 Terme de liturgie catholique. S'emparer du corps d'un homme, en parlant du démon. Le démon le possède.

    Être possédé, être tourmenté par l'esprit malin.

    Fig. Jérusalem était possédée d'un démon, lorsque autrefois elle imitait toutes les impiétés des nations, Massillon, Carême, Inconst.

    Fig. Être possédé du démon de l'avarice, être extrêmement avare.

    Fig. Le diable le possède, il est possédé du diable, c'est un homme emporté et qui n'écoute rien. Il me dit qu'il était possédé du diable, que plusieurs personnes de sa connaissance en avaient été possédées aussi ; qu'ils avaient mis sur le théâtre les Américains, les Chinois, les Scythes, les Illinois, les Suisses, et qu'il y voulait mettre les Guèbres, Voltaire, Lett. d'Argental, 14 août 1768.

  • 10Se posséder, v. réfl. Être possédé, tenu comme propriété. Ce qui est présent ne se possède jamais sans crainte, pouvant être à tous moments altéré, La Mothe le Vayer, Vertu des païens, II, Épicure.

    Fig. Se posséder, être maître de soi, se contenir. Et l'on sait qu'un grand cœur se possède en tout temps, Corneille, Perthar. III, 3. Quand vous vous possédez, vos paroles ont une force extrême, Sévigné, 441. La haine nous transporte, et nous ne nous possédons plus, Bossuet, Var. 15. Celui qui ne se possède point dans les dangers…, Fénelon, Tél. XI. Je ne me possède plus, je suis au désespoir, Lesage, Turcaret, v, 14. Ces paroles percèrent le cœur de l'ingénu ; mais il avait déjà appris à se posséder, Voltaire, L'Ingénu, 19. Ah ! déjà trop longtemps je me suis possédé, Il me vient dans les doigts une pressante envie…, Boissy, Impatient, II, 7.

    Il ne se possède pas de joie, il est transporté de joie.

HISTORIQUE

XIIIe s. Porsooir, Du Cange, possessores.

XIVe s. Possuire, Du Cange, ib. Ses propres possessions lesquelles il possiet non pas pour elles meisme ne comme bien final…, Oresme, Eth. 105. Les biens humains que nous posseions ou aquerons, Oresme, ib. VII, 13. Et les estranges terres possider et conquerre, Bercheure, f. 1. Lequel champ il disoit estre non deuement possidez par aucuns, Bercheure, f. 42, recto.

XVIe s. Se contenter d'aspirer à la vertu, sans la posseder, Montaigne, I, 70. Cette amitié qui possede l'ame et la regente en toute souveraineté, Montaigne, I, 216. C'est le jouir, non le posseder, qui nous rend heureux, Montaigne, I, 329. Possedé de maling esprit, Amyot, Marcel. 31.

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Étymologie de « posséder »

Provenç. possedir, possezir, possider ; cat. posseir ; espagn. posseer ; port. possuir ; ital. possedere ; du lat. possidere, qui vient de pos (voy. POLLUER), et sedere, seoir : être assis sur ; comparez l'allem. besitzen. L'ancienne langue disait posseoir ; c'est au XIVe siècle que la forme latine s'établit : possider, puis posséder.

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(Date à préciser) Emprunt au latin possidere, a supplanté le verbe posseoir qui était un héritage naturel du même étymon latin..
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « posséder »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
posséder pɔsede

Fréquence d'apparition du mot « posséder » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « posséder »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « posséder »

  • Etre libre, ce n'est pas seulement ne rien posséder, c'est n'être possédé par rien.
    Julien Green
  • La propriété est un piège : ce que nous croyons posséder nous possède.
    Alphonse Karr
  • Insensés que nous sommes, nous voulons tout conquérir, comme si nous avions le temps de tout posséder !
    Frédéric II, le Grand — l'Anti-Machiavel ou Essai de critique sur le Prince, de Machiavel
  • Tout posséder, parfois, c'est ne rien posséder.
    Léo-Paul Desrosiers — Vous qui passez
  • Je ne sais pas posséder.
    Albert Camus — L'Envers et l'endroit, Gallimard
  • Il serait sage de ne pas aimer les femmes que l'on possède et de ne pas posséder les femmes que l'on aime.
    Edouard Herriot
  • L'Irlande du Nord - qui fait partie du Royaume-Uni - et la République d'Irlande - qui est membre de l'Union européenne - sont notamment séparés par le passage d'un marquage au sol jaune (Irlande) à un marquage blanc (Irlande du Nord). Pour passer d'un trait à l'autre, les conducteurs devront posséder une carte verte d'assurance européenne au 1er janvier prochain.
    euronews — Nouveau casse-tête bureaucratique à la frontière Nord-irlandaise | Euronews
  • Les choses qu'on possède, finissent par nous posséder.
    David Fincher — Fight Club
  • Croire, n'est-ce pas plus important que posséder ; quand on ne possède rien ?
    Roch Carrier — Le Jardin des délices
  • ROMÉO – Ah ! chère Juliette, pourquoi es-tu si belle encore ? Dois-je croire que le spectre de la Mort est amoureux et que l’affreux monstre décharné te garde ici dans les ténèbres pour te posséder ?... Horreur ! Je veux rester près de toi, et ne plus sortir de ce sinistre palais de la nuit ; ici, ici, je veux rester avec ta chambrière, la vermine ! Oh ! c’est ici que je veux fixer mon éternelle demeure et soustraire au joug des étoiles ennemies cette chair lasse du monde...
    William Shakespeare — Roméo et Juliette
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Traductions du mot « posséder »

Langue Traduction
Anglais own
Espagnol propio
Italien proprio
Allemand besitzen
Chinois 拥有
Arabe خاصة
Portugais próprio
Russe своя
Japonais 自分の
Basque propioa
Corse propiu
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Nombre de points du mot posséder au scrabble : 10 points

Posséder

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