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Injection

Variantes Singulier Pluriel
Féminin injection injections

Définitions de « injection »

Trésor de la Langue Française informatisé

INJECTION, subst. fém.

A. − MÉD. Introduction d'une substance étrangère dans l'organisme.
1. ,,Introduction d'un liquide ou d'un gaz dans les tissus, dans un canal ou dans une cavité naturelle de l'organisme (injection vaginale, urétrale, intra-utérine etc.) à l'aide d'une seringue ou de tout autre instrument`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Injection intra(-)veineuse; injection de rappel; injection de sérum. On appliquera sur le pubis une vessie à moitié remplie d'un mélange d'eau et de lait tiède; on fera des injections dans le vagin avec les mêmes décoctions tièdes (Geoffroy, Méd. prat.,1800, p. 214).Je visitais trente et quarante malades par jour et je faisais à chacun d'abondantes injections veineuses (France, Hist. comique,1903, p. 179).
P. méton. Produit qui fait l'objet d'une injection. L'injection était trop chaude, trop froide (Ac.1835, 1878).L'injection est contenue dans une ampoule stérilisée (Ac.1935).
2. ANAT. Introduction de substances colorantes ou conservatrices dans un cadavre en vue d'une dissection. L'injection rougit toutes les parois de ces cellules sans colorer l'humeur qu'elles contiennent (Cuvier, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 534).Injections anatomiques (...) Appareil à pression atmosphérique pour injections cadavériques (Catal. instruments chir. [Collin], 1935, p. 425).
P. méton., vieilli. Piècesanatomiques ainsi préparées. Le Hollandais Ruysch a fait de belles injections (Ac.1835, 1878).
B. − Au fig. Andrée vient peut-être de faire à ma vie une nouvelle injection de bonheur (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1196).
C. − P. anal. Introduction d'une substance étrangère dans un corps. Injection d'air. De magnifiques restes végétaux obtenus par injection de cire fondue dans les cavités de tufs calcaires (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 595).Une dératisation scientifique par injection de gaz toxiques dans les égouts (Camus, Peste,1947, p. 1258):
1. L'enfoncement des pieux et palplanches par injection d'eau dans des terrains de sable (...) s'est beaucoup généralisé depuis un certain temps. Quinette de Rochemont, Trav. mar., t. 1, 1900, p. 338.
Spécialement
1. TECHNOL. et MÉCAN.
a) Introduction d'une substance dans les fibres d'une pièce de bois. Le but de l'injection des bois est de remplacer dans leurs canaux les substances putrescibles par des substances imputrescibles et antiseptiques (Bricka, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 332).L'injection des bois se fait dans des autoclaves (Bresson, Manuel prospect.,1923, p. 298).V. injecter C 1 b ex. de Campredon.
b) Procédé par lequel la quantité exacte de carburant nécessaire selon le régime du moteur, est projetée sous pression dans la chambre de combustion de chaque cylindre sans l'intermédiaire d'un carburateur. Moteur à injection; pompe d'injection. [Dans le moteur Diesel] le rôle de l'air d'insufflation est (...) de pulvériser le combustible [liquide] pendant la période d'injection (Dumanois, Moteurs,1924, p. 137).V. aussi injecteur ex. :
2. L'injection consiste à introduire le combustible en quantité désirée, au moment choisi, pour une durée voulue, dans la chambre de combustion en le pulvérisant et en le répartissant de façon aussi uniforme que possible... Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 271.
2. GÉOL. Pénétration d'une couche géologique dans une autre au cours de la formation de la terre. L'effort orogénique y a fait apparaître (...) les schistes cristallins, mais plus exempts des injections granitiques si fréquentes dans le Plateau Central (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 438).
Prononc. et Orth. : [ε ̃ ʒ εksjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1416-22 [ms. du xves.] « action de jeter, violence » (Courcy, Hist. de Grece [La Bouquechardiere], Ars. 3689, fo43d ds Gdf.); 2. a) 1478 « action d'introduire un liquide dans un organe » (Le Guidon en françois, trad. par N. Panis, fo61 ds Sigurs, p. 536); b) 1690 « procédé d'anatomie consistant à introduire dans les vaisseaux un produit qui les fasse changer de volume et de couleur » (Fur.); 3. 1598 « produit injecté » (Paré, Œuvres complètes, XVIII, 67, éd. J.-F. Malgaigne, t. 2, p. 774); 4. a) 1867 géol. (Littré); b) 1872 « action d'injecter une substance dans les fibres d'une pièce de bois » (Littré Add.); c) 1888-90 appareil à injection (Ser, Phys. industr., p. 376). Empr. au lat.injectio « action de jeter sur »; au sens méd. en b. latin. Fréq. abs. littér. : 125. Bbg. Quem. DDL t. 8. - Rampon (A.). La Géotechnique. Banque Mots. 1974, no8, p. 133.

Wiktionnaire

Nom commun - français

injection \ɛ̃.ʒɛk.sjɔ̃\ féminin

  1. (Médecine) Action par laquelle on injecte un liquide dans le corps ou dans une plaie.
    • On voit que le lapin de l'expérience précédente (X) a subi trois injections sous-cutanées de sang de chien, en voie de putréfaction, rempli de vibrions et de granulations vibrionnaires : […]. — (M. Vulpian, « Discussion sur la septicémie », séance du 1er avril 1873, Bulletin de l’Académie de médecine, publié par J. Béclard & Henri Roger, 2e série - tome 2, Paris : chez G. Masson, 1873, p. 396)
    • Quelques observations d’empoisonnement à la suite d’injections vaginales avec de l’eau de Goulard, de l'usage de collyres à base de plomb, montrent que l'absorption se fait par les diverses muqueuses. — (Charles-Albert Vibert, Précis de toxicologie clinique et médico-légale, Paris, Baillière, 1907, p.257)
    • Comme tout le monde, M. Neisser a fait des injections diagnostiques de tuberculine et comme tout le monde il a constaté que parmi ceux qui réagissaient positivement, bon nombre ne se tuberculosaient pas plus tard. — (La Presse médicale, Masson et Cie, 1906, vol.14, p.101)
  2. (Par métonymie) Liquide que l’on injecte.
    • L’injection prescrite était de deux centimètres cubes.
    • L’injection est contenue dans une ampoule stérilisée.
  3. (Anatomie) Action d’injecter divers produit dans un cadavre dans un but de conservation ou de préparation à une dissection.
    • Embaumement par injection.
    • Injection de formol, de suif, de cire, de térébenthine.
  4. (Par analogie) Action d’injecter une matière étrangère dans un environnement.
    • La chloropicrine (trichloronitrométhane, D = 5,2) est un gaz très pénétrant que l'on utilise en injection dans le sol à raison de 400 à 600 litres de liquide à bas point d’ébullition par hectare. — (Charles-Marie Messiaen, Dominique Blancard, Francis Rouxel & Robert Lafon, Les Maladies des plantes maraîchères, INRA, 1991, p.96)
    • L’injection d’air ou d’eau permet de faire jaillir le pétrole.
    • En plasturgie : moulage par injection de plastique.
  5. (Mécanique) Dispositif d’alimentation d’un moteur à explosion, permettant d'acheminer le mélange air-essence dans la chambre de combustion.
    • Ce qui signifie que la structure retenue pour contrôler le moteur réalise également les fonctions autrefois assurées par le carburateur, l’injection électronique analogique ou l’allumeur électromécanique. — (Henri Mazet, Moteur à allumage commandé : Composants et stratégie de contrôle, Techniques de l'Ingénieur, fiche BM 2 970, s.d., p.2)
  6. (Mathématiques) Application d'un ensemble sur un autre qui s'applique au plus une fois sur chaque élément du deuxième ensemble.
  7. (Programmation) Envoi d’information (requête, code, courant, tension) à une unité de traitement pour extraire une information.
    • L’injection de commandes SQL consiste en l’envoi de paramètres servant à la construction de requêtes vers les bases de données. — (Didier Godart, Sécurité informatique: risques, stratégies et solutions, Éditeur Edipro, 2002).
    • Injection d’un signal vidéo.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

INJECTION. n. f.
T. de Médecine. Action par laquelle on injecte un liquide dans le corps ou dans une plaie. Faire une injection sous-cutanée, intramusculaire, intraveineuse. Le médecin a fait faire des injections pour guérir cette plaie. Il se dit aussi du Liquide que l'on injecte. L'injection prescrite était de deux centimètres cubes. L'injection est contenue dans une ampoule stérilisée.

INJECTION se dit également, en termes d'Anatomie, de l'Action d'injecter un cadavre, ainsi que de la Matière liquide ou liquéfiée dont on se sert pour cette opération. Injection colorée. Injection de formol, de suif, de cire, de térébenthine.

Littré (1872-1877)

INJECTION (in-jè-ksion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Action d'injecter. Faire des injections dans l'oreille.
  • 2Introduction, dans les vaisseaux, de différentes matières propres à les rendre plus apparents, soit en en changeant le volume, soit en leur donnant une couleur particulière. L'injection d'un cadavre. Outre qu'il disséquait avec beaucoup d'adresse, il s'était mis au fait des injections anatomiques, invention nouvelle qui le disputait, pour le merveilleux, aux embaumements des anciens, Mairan, Éloge de Hunauld. Il [Pierre le Grand] passait des journées entières chez le célèbre Ruysch, qui, le premier, trouva l'art de faire ces belles injections qui ont perfectionné l'anatomie et qui lui ôtent son dégoût, Voltaire, Hist. Russ. Anecd. Le microscope, le scalpel et les injections, qui nous conduisent si loin dans l'anatomie des animaux, refusent souvent de nous servir ou ne nous servent qu'imparfaitement dans celle des plantes, Bonnet, Contempl. nat. X, 26.
  • 3Le liquide que l'on injecte pour les dissections. Injection colorée. Il faisait d'une partie qu'il examinait toutes les coupes différentes qu'il pouvait imaginer, il employait toutes les injections…, Fontenelle, du Verney.

    Le liquide que l'on injecte comme remède. Injection émolliente, détersive.

    Pièces anatomiques préparées au moyen de l'injection. Le Hollandais Ruysch a fait de belles injections.

  • 4 Terme de géologie. Pénétration d'une roche encore liquide dans la pâte d'une autre roche non encore solidifiée. L'injection du granit dans le gneiss.
  • 5 Terme de médecine. État de réplétion des vaisseaux capillaires par le sang ; ce qui en fait apparaître davantage les réseaux.
  • 6Se dit de l'introduction de l'air extérieur dans les lieux clos à l'aide des appareils de ventilation.

HISTORIQUE

XIVe s. Injection de oille rosat, Lanfranc, f° LVIII, verso.

XVIe s. Exemple d'une injection qu'on jettera en la matrice… de la quelle en sera faite injection avec une assez grosse seringue, tenant bonne quantité d'injection, Paré, XVIII, 65.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

INJECTION. Ajoutez :
7Action d'injecter une substance dans les fibres d'une pièce de bois.

Substance qu'on injecte. L'injection la plus générale est celle de sulfate de cuivre ; on fait aussi des injections de sulfate de fer, de créosote, etc.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

INJECTION, s. f. en Anatomie. Voyez Injecter.

Injection en Chirurgie est un médicament liquide qu’on pousse au moyen d’une seringue dans quelque cavité du corps, soit naturelle, ou faite par maladie. Plusieurs auteurs modernes se sont déclarés contre les injections. Ils leur trouvent plusieurs inconvéniens, comme de dilater les cavités, de presser leurs parois, de débiliter les solides, d’enlever le suc nourricier préparé par la nature pour la consolidation des plaies, d’introduire dans les cavités des plaies & des ulceres une certaine quantité d’air qui leur est nuisible ; enfin on leur reproche d’avoir trop peu de durée dans leur action. L’usage méthodique des injections annulle tous ces inconvéniens. Il est certain que par leur moyen on est parvenu à déterger des ulceres caverneux & fistuleux, & qu’elles ont évité aux malades des incisions, des contre-ouvertures qui sont des moyens plus douloureux. Les injections ont souvent entraîné des matieres étrangeres adhérentes aux parois des cavités où leur croupissement auroit eu des suites funestes, & qu’elles ont préparé à l’application salutaire d’un bandage expulsif qui auroit été sans effet, sans l’usage primitif des injections. Argumenter contre les injections de ce qu’elles ne font pas ce à quoi elles ne doivent point être employées, ou les mettre en parallele avec d’autres moyens, qui ne les admettent que préparatoirement ou concurremment, pour les condamner par un jugement absolu, c’est moins décrier les injections que les raisons par lesquelles on voudroit les proscrire. Elles transmettent des médicamens dans des lieux où il seroit impossible d’en introduire sous une autre forme. Tous les auteurs sont remplis d’observations sur leurs bons effets. M. de la Peyronie s’en est servi avec le plus grand succès dans le cerveau. Voyez dans le premier volume des mémoires de l’académie royale de Chirurgie un mémoire de M. Quesnay sur les plaies de ce viscere. Dans les épanchemens purulens de la poitrine, l’ouverture est nécessaire pour donner issue aux matieres épanchées. L’on donne encore pour regle, de mettre dans les pansemens les malades en une situation qui favorise l’écoulement du pus, de lui faire faire de fortes inspirations, de mettre une canule qui empêche le séjour des matieres. Malgré toutes ces précautions, on ne sera pas dispensé d’avoir recours aux injections, si le pus est visqueux, si la substance du poumon en est abreuvée. M. Quesnay nous apprend dans son traité de la suppuration purulente que M. de la Peyronie étant réduit au seul secours des injections dans la cure d’un abscès à la poitrine, qui avoit formé une cavité fort considérable, où les matieres qui s’y accumuloient se multiplioient prodigieusement, fut obligé de réitérer les injections jusqu’à cinq fois & davantage en vingt-quatre heures. Par cette méthode, suivie avec application, il vint à bout d’arrêter la propagation des matieres, de les tarir entierement, & de terminer heureusement cette cure. Ce que M. de la Peyronie a fait si utilement dans les abscès du cerveau & du poumon, pourroit-il être exclus raisonnablement du traitement des abscès au foie ? On dira envain qu’il faut avoir grande attention à ne pas caverner ce viscere, dont le tissu lâche & tendre peut aisément se laisser pénétrer & abreuver. Le cerveau & le poumon sont-ils d’une texture moins délicate, & destinés à des fonctions moins importantes ? Il n’y a pas de réponse à cette observation.

Dans le cas d’épanchement sanguin dans la cavité du bas-ventre ou de la poitrine, qui exige qu’on fasse une ouverture, elle ne rempliroit pas la fin qu’on se propose, à moins qu’on ne parvienne à dégrumeler le sang épanché qu’on peut trouver adhérent aux parties qui forment les parois du vuide où est l’épanchement. Les injections avec le miel & du sel dissous dans de l’eau, auront la vertu de décoaguler le sang épaissi.

Dans les épanchemens de pus il faut faire les injections à grand lavage, afin d’entraîner, chaque fois qu’on panse l’abscès, tout le pus qui se trouve amassé dans sa cavité. Il faut que la liqueur soit alliée à des remedes qui lui donnent les qualités convenables à l’état des chairs. Elle doit être suppurative, émolliente ou digestive, si ces chairs sont endurcies ; mondificative, si elles sont relâchées & engorgées de matieres purulentes ; vulnéraire, balsamique & sans acrimonie, si l’on a l’intention d’empêcher seulement la dépravation des matieres qui suppurent ; vulnéraire, astringente & dessicative, si on veut s’opposer à l’affluence des humeurs & à la mollesse de chairs. On les renouvelle plusieurs fois le jour si la suppuration est fort abondante, & l’on s’assurera que la cavité est suffisamment lavée & nettoyée, lorsque l’injection qui sort ne paroît plus chargée de matieres.

Les injections sont d’une très-grande utilité dans les maladies des cavités naturelles du corps. On les fait utilement dans la vessie, & suivant la vertu qu’on donne à la liqueur injectée. On remédie par leur moyen à deux maladies directement opposées ; à l’atonie des fibres musculeuses, par des injections vulnéraires & toniques ; & à la corrugation, par des lotions émollientes & relâchantes. Les injections sont d’usage pour nettoyer & mondifier des vessies baveuses ou purulentes, détacher les pierres enkistées, & entraîner les sables & graviers qui séjournent dans sa cavité. Voyez Boutonnieres. On éprouve quelquefois dans l’opération de la taille, de la difficulté à charger la pierre sur laquelle la vessie se contracte après la sortie de l’urine. Dans ce cas, une injection émolliente écarte les parois de la vessie, ramene la pierre en-devant, & permet de la saisir aisément avec des tenettes.

Pour faire l’injection dans la vessie pour l’opération de la taille au haut appareil, il est commode de se servir d’une algalie particuliere. Voyez Algalie & Planche X. fig. 8. Voyez Haut Appareil.

Les lavemens sont des injections dans l’intestin rectum ; on en fait dans cette partie pour les ulceres dont elle peut être affectée, ainsi que dans le vagin, & dans le canal de l’uretre des hommes. Les injections sont suspectes dans les cas de gonorrhées virulentes ; on peut néanmoins s’en servir utilement sur la fin, lorsqu’on n’a d’autre intention que de dessécher & de resserrer les orifices des vaisseaux affoiblis & relâchés : l’usage des bougies est fort approprié à ce cas. Voyez Bougie.

Le corps de la matrice admet des injections ; tous les auteurs qui ont parlé des maladies de ce viscere les recommandent. Mais M. Recolin, de l’académie royale de Chirurgie, paroît demontrer par le texte de plusieurs auteurs & par des réflexions judicieuses sur les cas pour lesquelles il les ont prescrites, qu’ils n’entendoient par injections dans la matrice, que des ablutions faites par le moyen d’une seringue dans la cavité du vagin. Cette discussion termine un mémoire très-utile, imprimé dans le troisieme tome des ouvrages de l’académie royale de Chirurgie par le même M. Recolin, sur l’efficacité des injections d’eau chaude dans la matrice, lorsqu’il y reste des portions de l’arriere-faix après des fausses-couches, l’auteur s’est trouvé plusieurs fois dans le cas de secourir des femmes menacées de périr, & qu’il a délivrées par l’injection réitérée d’eau chaude dans la cavité de la matrice. Le tableau des accidens auquels ces femmes étoient prêtes de succomber, comparé avec la simplicité du moyen que M. Recolin a employé, donne un grand prix à cette découverte, sur laquelle l’auteur s’explique néanmoins avec la plus grande modestie. M. Neuhoff, dans une these de sa composition soutenue à Leipsick en 1755, & qui a les injections dans la matrice pour objet, de enemate uterino, traite son sujet d’une maniere très-érudite. Il rapporte les passages des plus anciens écrivains sur les cas où ils ont cru les injections convenables ; mais on ne voit pas bien clairement qu’elles ayent été faites dans le corps même de la matrice : Harvey est le seul qui en parle d’une maniere non équivoque ; il a fait la même opération que M. Recolin a fait depuis. Il fut appellé pour voir une femme de qualité qui souffroit de la suppression des lochies, & qui avoit des accidens que l’auteur avoit vû souvent être les avant-coureurs d’une mort prochaine. Après avoir tenté inutilement les moyens ordinaires, il dilata l’orifice de la matrice avec une sonde, y porta un syphon, & fit une injection par laquelle il fit sortir plusieurs livres d’un sang noir, grumeleux & fœtide ; la malade en fut soulagée sur le champ. Harvey rapporte qu’il a fait à une autre personne des injections dans le corps même de la matrice, pour une ulcération qu’il a guérie par ce secours.

Les injections se font avec fruit dans les maladies des oreilles, pour en déterger les ulcérations, & déraciner les amas de matieres cérumineuses. On assure qu’on a injecté les trompes d’Eustache, & qu’on a guéri la surdité par ce moyen : cela mérite confirmation. Personne n’ignore l’utilité des injections dans les maladies des voies lacrymales ; on les fait ou avec les petits syphons par les points lacrymaux, à la méthode d’Anel, ou suivant la méthode de M. de la Forêt chirurgien de Paris, par le nez, en portant un syphon courbe dans la partie inférieure du conduit nazal ; voyez le mémoire de ce praticien dans le second volume de l’académie de Chirurgie. Il paroît par une dissertation de M. Louis sur la fistule lacrymale, insérée dans ce même volume, que MM. Morgagni & Bianchi ont été en dispute sur cet objet, bien avant que M. de la Forêt établît sa méthode. Les maladies du sinus maxillaire peuvent être traitées par les injections ; voyez dans ce Dictionnaire au mot Gencives, l’article Maladies des Gencives. On a employé avec succès les injections pour faire descendre dans l’estomac des corps étrangers arrêtés dans l’œsophage. Voyez Repoussoir d’Arrêtes.

Les regles à observer dans l’usage des injections, sont de donner à la liqueur un degré de chaleur qui ne soit que de quelques degrés au-dessus de celle des parties où on la porte. De se servir, pour peu que la cavité soit considérable, d’une seringue qui soit grande, & qui forme un gros jet, afin que l’injection puisse détremper & entrainer sûrement les matieres qui croupissent. Pour le cerveau, M. de la Peyronie recommande un conduit large & terminé en forme d’arrosoir, afin que la liqueur s’étende davantage, qu’elle lave mieux & fasse moins d’effort sur la substance du cerveau ; il ne faut pas dans ce cas ou semblable, pousser avec trop de force. On proportionnera la quantité de la liqueur à l’espace où elle doit être reçue : on mettra de la promptitude dans l’opération ; on favorisera la sortie de la liqueur par une position avantageuse, ou bien on la retirera avec une autre seringue ; enfin on en cessera l’usage lorsqu’il en sera tems. L’académie royale de Chirurgie a proposé en 1757 pour le sujet du prix la question suivante. Déterminer les cas où les injections sont nécessaires pour la cure des maladies chirurgicales, & établir les regles générales & particulieres qu’on doit suivre dans leur usage. Le mémoire qui aura été couronné, sera imprimé dans le troisieme tome des recueils des prix. M. Berg… qui a eu connoissance du programme de l’académie, a fait une dissertation latine sur le même sujet, qu’il a soutenu pour son doctorat en Médecine à Leipsick, au mois de Juin 1537. (Y)

Injection, (Pharmacie.) L’injection est une liqueur quelconque destinée à être portée dans différentes cavités, soit naturelles, soit contre nature, telles que les oreilles, les points lacrymaux, les narines, la bouche, l’anus, la vessie, la vulve, les abscès, les fistules, &c.

La destination de cette liqueur ne demande de la part de l’artiste aucune considération particuliere. Une lessive ou dissolution saline, une décoction, une infusion, une teinture, une mixture, &c. n’exigent aucune circonstance de manuel particuliere pour être administrée sous forme d’injection.

L’injection destinée particulierement à la bouche, est connue dans l’art sous le nom de gargarisme. Voyez Gargarisme. Et celle qui est destinée à l’anus, ou pour mieux dire aux gros intestins, sont ceux de clystere, de lavement, de remede. Voyez Clystere & Lavement. (b)

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Étymologie de « injection »

Lat. injectionem, de injicere (voy. INJECTER).

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Du latin injectio (« Action de jeter sur »).
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « injection »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
injection ɛ̃ʒɛksjɔ̃

Fréquence d'apparition du mot « injection » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « injection »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « injection »

  • Toute entreprise a besoin d'injection de capitaux frais dans les phases d'investissement et de croissance.
    Catherine Trautmann — Les dossiers de l’Audiovisuel
  • Les peptides biomimétiques utilisés en injection gomment les poches sous les yeux, brûlent les graisses, relancent la pousse des cheveux ou effacent les tâches. Le point sur cette médecine régénératrice.
    Que penser des peptides en injection ? - Elle
  • « Je ne suis pas à l'origine de cette analyse positive à l'EPO », a répondu par écrit Alain Flaccus, via son avocat, interrogé par l'AFP sur son acte. « Monsieur Flaccus n'a pas fait d'injection à Mme Claude-Boxberger », a ensuite précisé au téléphone son avocat Me Jean-Baptiste Euvrard, jetant le trouble sur cette affaire rocambolesque, sept mois après les aveux de son client.
    leparisien.fr — Affaire Claude-Boxberger : volte-face du beau-père qui dément l'injection d'EPO - Le Parisien
  • L’ambition est un rêve avec un moteur à injection.
    Elvis Presley
  • On en sait un peu plus sur les résultats de l’étude HPTN 083, qui montre qu’en PrEP, des injections bimensuelles de cabotegravir seraient plus efficaces que les prises quotidiennes orales à base de ténofovir et d’emtricitabine (FTC/TDF ou Truvada®).
    vih.org — Prep : Des précisions sur l'efficacité du cabotegravir en injection | vih.org

Images d'illustration du mot « injection »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.
  • Photo de injection par abyss Photo de abyss via Unsplash
  • In this 2006 image, a qualified healthcare practitioner was in the process of administering an intramuscular immunization to a woman, using the woman’s right shoulder muscle as the injection site. The woman was assisting in the procedure by lifting up her blouse sleeve, while the physician immobilized the injection area with his free hand. Photo de CDC via Unsplash
  • Created in 2003, this historic image depicts Centers for Disease Control and Prevention (CDC) Clinic Chief Nurse, Lee Ann Jean-Louis, extracting a dose of Influenza Virus Vaccine, Fluzone® from a 5 ml. vial. In this particular view, you see a close view of her hands, holding the vaccine vial with her left hand, and using a syringe, extracting the vaccine dose, with her right. Photo de CDC via Unsplash
  • syringe 20 cc Photo de Ed Cijs via Unsplash
  • syringe 60cc Photo de Ed Cijs via Unsplash
  • The nurse depicted in this 2006 photograph, was in the process of administering an intramuscular vaccination in the left shoulder of a young girl. The nurse was pinching the overlying shoulder skin, in order to immobilize the injection site. Photo de CDC via Unsplash

Traductions du mot « injection »

Langue Traduction
Anglais injection
Espagnol inyección
Italien iniezione
Allemand injektion
Chinois 注射
Arabe حقنة
Portugais injeção
Russe впрыскивание
Japonais 注入
Basque injekzio
Corse iniezione
Source : Google Translate API

Synonymes de « injection »

Source : synonymes de injection sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot injection au Scrabble ?

Nombre de points du mot injection au scrabble : 18 points

Injection

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