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Grec

Variantes Singulier Pluriel
Masculin grec grecs
Féminin grecque grecques

Définitions de « grec »

Trésor de la Langue Française informatisé

GREC, GRECQUE, adj. et subst.

I. − Adjectif.
A. −
1. Qui est originaire de Grèce, qui se rapporte à la Grèce, à ses habitants, à sa civilisation. Langue, nation, péninsule grecque; dialectes grecs; îles grecques. Les côtes de la Laconie, ravagées par mer comme par terre par le brigandage grec (Lamart., Corresp.,1832, p. 294).Le papas grec en longue barbe (Flaub., Corresp.,1850, p. 148) :
1. ... toutes les formes simples de groupes humains ont pour symbole une lettre de l'alphabet grec. Omicron majuscule, la place publique; oméga majuscule, l'auditoire du théâtre; khi majuscule, le carrefour; êta minuscule, la queue du concert Colonne, etc. Vous relevez, dis-je, de l'epsilon minuscule. Romains, Copains,1913, p. 55.
B.-A. Croix grecque. Croix à quatre branches égales. L'édifice est moderne, et construit en forme de croix grecque : il est surmonté d'un petit dôme (Dusaulx, Voy. Barège, t. 2, 1976, p. 41).Le sanctuaire [de Saint-Laurent hors les murs] était élevé de trois marches dont on voit les traces sur les socles des deux premières colonnes (...). Ces socles sont décorés de croix grecques, de l'alpha et de l'oméga (Lenoir, Archit. monast.,1852, p. 108).
MAR. Vent grec. Vent du nord-est sur la Méditerranée. Cf. Lamart., Cours litt., 1859, p. 268.
Calendrier grec. ,,Calendrier dont se servent les Grecs et les Russes et qui est en arrière de douze jours sur le calendrier grégorien. On l'appelle aussi Vieux calendrier`` (Ac. 1932). Les religieux s'étaient querellés sur la date à laquelle il convenait de célébrer la fête de Pâques. Les uns tenaient pour le calendrier romain, les autres pour le calendrier grec, et les horreurs d'un schisme chronologique déchiraient le monastère (A. France, Île ping.,1908, p. 24).
Calendes* grecques.
[P. réf. à la civilisation de la Grèce antique] Âge, art, empire, génie, temple, théâtre grec; architecture, mythologie, philosophie, tragédie grecque. On s'explique la sobriété, voire la gracilité musculaire de la statuaire athlétique grecque à la belle époque : c'est que l'idéal grec était le corps de jeunesse (Montherl., Olymp.,1924, p. 255).La haute antiquité grecque ignorait la représentation de l'immortalité, et l'idée de résurrection, si proche pourtant du génie hébreu, apparut assez tardivement dans son histoire (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 256).Son attention s'était ensuite portée sur Platon et sur la sagesse grecque (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1180) :
2. Or voici qu'à côté du miracle juif venait se placer pour moi le miracle grec, une chose qui n'a existé qu'une fois (...) mais dont l'effet durera éternellement, je veux dire un type de beauté éternelle, sans nulle tache locale ou nationale. Renan, Souv. enfance,1883, p. 59.
[P. réf. à la relig. orthodoxe pratiquée en Grèce] Église grecque. L'Église orthodoxe d'Orient. Déjà à Constantinople, en 1213, il [Pélage] avait, par son intransigeance, fait échouer le programme que lui avait confié le pape Innocent III pour la réconciliation de l'Église grecque et de l'Église romaine (Grousset, Croisades,1939, p. 298).Rit, rite grec. Rite de l'Église grecque. Le rit grec permet aux prêtres de se marier, d'où l'on peut conclure que les curés en ont de meilleures mœurs (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 152).
2. Qui est écrit en langue grecque. Traduire un livre grec. J'entends M. de Blacas vanter l'agrément de tes propos et la sûreté de tes citations grecques (Adam, Enfant Aust.,1902, p. 407).Mouron fut premier en thème grec (A. France, Vie fleur,1922, p. 366).Il faut lire cela dans le texte grec (Jacob, Cornet dés,1923, p. 38).
Qui a rapport à la langue grecque :
3. Plus extraordinaire encore est la statue chryséléphantine (association d'or ou d'argent avec l'ivoire, selon l'étymologie grecque) supposée reproduire celle, célèbre, de Minerve au Parthénon. Grandjean, Orfèvr. xixes., 1962, p. 63.
P. méton. Son frère continue à être le premier thème grec de l'université (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 452).
B. − Qui a certaines caractéristiques de la Grèce ou des Grecs, ou certains traits physiques ou moraux qu'on leur attribue.
1. [Le subst. qualifié est un inanimé] .
Nez grec. Nez droit qui forme une ligne continue avec le front. Le nez grec se nouait par une ligne presque sans inflexion à un front élevé et rétréci comme le front pressé par une forte pensée (Lamart., Raphaël,1849, p. 142).Profil, visage grec. La voix des grands pâtres bronzés, qui ont un profil grec (Sand, Lélia,1833, p. 88).
Débauche grecque, vice grec. Façon de vivre conforme aux mœurs grecques (cf. pédérastie). Le vice grec se heurte à un interdit, et plus qu'à un interdit, à une exécration (Mauriac, Journal 2,1937, p. 193).
I grec. L'avant-dernière lettre de l'alphabet français (l'upsilon majuscule de l'alphabet grec). L'i grec du mystère (Renard, Journal,1897, p. 397).
2. Au fig., arg., vx et péj. [En parlant d'un animé; p. allus. à une ancienne réputation de ruse et de finesse des Grecs, en partic. dans le comm.] Être grec. Être trop habile à tromper. Synon. escroc, filou, rusé.Emploi subst. De tout temps, en effet, la fille, héroïne de tant de vieux romans, fut la protectrice, la compagne, la consolation du grec, du voleur, du tire-laine, du filou, de l'escroc (Balzac, Splend. et mis.,1847, p. 527).
Être grec en (dans) qqc. Être habile dans quelque chose. Emploi subst. Je ne suis pas un grand grec dans ce que ces gens-ci appellent la politesse (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 239).
3. Loc. adv. À la grecque. À la manière des Grecs. Chignon, décoration, robe à la grecque; champignons à la grecque. Leurs cheveux sont bien tirés, bien lisses et tortillés sur le haut de leurs têtes, absolument comme ce que nous appelons aujourd'hui coiffure à la grecque, à l'exception qu'au lieu de se servir comme nous d'huile antique, ils font usage de graisse d'ours (Baudry des Loz., Voy. Louisiane,1802, p. 208).En toilette, on porte une robe d'organdi ou de crêpe de la Chine, avec corsage drapé à la grecque (Obs. modes,t. 1, 1818, p. 17) :
4. − C'est plutôt maigre aujourd'hui. Des fricandeaux... − Peuh, fis-je. Je n'aime pas ça. Si encore vous me le faisiez à la grecque, nageant dans l'huile d'olive et la farce pimentée, grains de poivre alternant avec des raisins de Corinthe et des câpres. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 274.
Vivre à la grecque (vx). ,,Vivre dans le luxe et la mollesse`` (Littré).
Vol à la grecque (arg.). ,,Il consiste à offrir un gros bénéfice pour change de monnaie, de l'or contre de l'argent, par exemple. Au cours de l'opération, on substitue du plomb au rouleau d'or`` (La Rue 1954).
Reliure à la grecque (v. grecque B). ,,Reliure dont les nervures ne sont pas apparentes sur le dos`` (Nouv. Lar. ill.). V. aussi grecquage ex. (s.v. grecque rem. 2).
II. − Substantif
A. −
1. Personne qui habite en Grèce ou qui en est originaire. Ces nations poëtes, comme les Égyptiens, les Juifs, les Indous, les Grecs, qui ont idéalisé la politique et fait prédominer dans leur vie de peuples le principe divin, l'âme, sur le principe humain, l'utile (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 66).Tous les Grecs, sans exception, sont aptes à discuter les affaires publiques, tous en parlent, sinon savamment, au moins sciemment; tous prennent un intérêt passionné aux moindres débats des assemblées (About, Grèce,1854, p. 217).En forçant un peu les choses, les Grecs avaient la morale de leurs loisirs comme nous avons celle de nos journées de huit heures (Camus, Sisyphe,1942, p. 85).
2. P. ext. fam. et vieilli. ,,Un homme habile dans la connaissance du grec`` (Littré). Synon. helléniste.
P. ext. ,,Qui est très savant en qqch.`` (DG).
Ce n'est pas un grand grec. ,,C'est un ignorant, un homme peu industrieux`` (Hautel t. 2 1808).
Arg. Homme qui filoute au jeu. Les Grecs. ,,Les tricheurs professionnels`` (Sandry-Carr. Joueurs 1963) :
5. ... (ah! si tu le connaissais!) j'en suis bien revenu sur Mazarakis. C'est un rastaquouère comme tous les autres, un fumiste, un Grec de tripot qui a toujours dans sa manche un double jeu, comme autrefois. Miomandre, Écrit sur eau,1908, p. 236.
3. Expr. arg. [P. euphém. de se faire foutre, se faire toucher; p. réf. à la réputation de pédérastie des Grecs de l'antiquité] Aller se faire voir chez (par) les Grecs. Se faire éconduire brutalement. Va t'faire, homme incorrec', Voir par les Grecs (G. Brassens, Poèmes et Chansons,p. 156 ds Rey-Chantr. Expr. 1979, p. 489).
B. − Langue grecque. Grec ancien (ou byzantin); grec moderne (ou néo-grec); classe de grec. Lire Aristophane en grec (Flaub., Corresp.,1847, p. 40).Il suffira d'entretenir les jeunes enfants au latin, qu'ils apprendront plus tard à écrire et à parler; mais c'est le moment ou jamais de les rompre au grec, qu'ils n'ont besoin que de bien entendre (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 448).Le grec moderne est tellement mêlé de slave, de turc et d'italien, que l'ancien s'y noie (Flaub., Corresp.,1850, p. 265) :
6. Le grec, vraisemblablement formé de l'hébreu, (comme on le peut soupçonner par ses racines et son ancien alphabet), montre dans ses conjugaisons perplexes, dans ses inflexions sans fin, dans sa diffuse éloquence, une nation d'un génie imitatif et sociable; une nation gracieuse et vaine, mélodieuse et prodigue de paroles. Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 544.
P. ext. et au fig., loc. C'est du grec pour moi. Je n'y entends rien. Synon. c'est du chinois, c'est de l'hébreu pour moi.Nous venons, monsieur, dit le juge de paix avec douceur à Schmucke, apposer les scellés ici... Schmucke, pour qui ces paroles étaient du grec, regarda d'un air effaré les trois hommes (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 304).
REM. 1.
Grécaille, subst. fém.,péj. Peuple grec. Cependant les Ioniens font bon visage aux Anglais. Ils retrouvent à l'occasion ces sourires gracieux et ces flatteries ingénieuses que la grécaille du temps d'Auguste prodiguait aux Romains, ses maîtres (About, Grèce,1854, p. 78).
2.
Grécaillerie, subst. fém.,péj. Mots, habitudes... grecs. Elle [ma mère] parle charabia tout le temps, elle appelle les gens mouchu et monchieu. Mon père à la fin lui interdit formellement l'auvergnat. Elle répond avec amertume : « (...) Mon pauvre ami, avec ta latinasserie et ta grécaillerie, tu en es réduit à défendre à ta femme, qui est de la campagne, de t'éclipser! » (Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 269).
3.
Grécisme, subst. masc.,,Tournure, locution propre à la langue grecque`` (Ac. Compl. 1842). Synon. hellénisme (Littré, Guérin 1892).Chapelain, parmi les oracles d'alors, est le plus remarquable exemple de cet abus du grécisme et du latinisme en français (Sainte-Beuve, Nouv. Lundis, t. 6, 1863, p. 378).
4. Sous la forme gréco-, le mot est utilisé comme élém. de compos. pour la formation de certains termes exprimant un rapport entre la Grèce et un autre pays ou une autre civilisation.Sciences gréco-arabe; guerre gréco-turque. Le besoin gréco-chrétien de vérité (Faure, Espr. formes,1927, p. 224).
Gréco-bouddhique , adj.[En parlant d'un art né en Inde bouddhique] . Qui a subi l'influence de l'art grec, à la suite des conquêtes d'Alexandre le Grand. (Dict. xixeet xxes.).
Gréco-français, -aise , adj.Mot, vocabulaire gréco-français. Mot, vocabulaire, élém. formateur de mots savants emprunté directement au grec. Dès qu'on touche aux abstractions, il faut écrire en gréco-français (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 16).Le vocabulaire gréco-français est fort abondant. Les lexiques spéciaux contiennent environ trois mille cinq cents mots français tirés du grec, mais ils sont tous incomplets (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899p. 40).
5.
Grécomanie, subst. fém.Admiration excessive pour tout ce qui est grec. Flaubert et Saint-Victor nous portent insupportablement sur les nerfs, avec ce redoublement de grécomanie. Enfin, ils en arrivent à admirer le Parthénon jusqu'à la couleur de cet admirable blanc, qui est, dit Flaubert avec enthousiasme, « noir comme de l'ébène! » (Goncourt, Journal,1863, p. 1362).
Prononc. et Orth. : [gʀ εk]. Ds Ac. 1694-1932 au masc. La termin. -que du fém. sauvegarde le son guttural. Le c devant -que est la trace d'une anc. graph. (cf. Grev. 1964, § 345). Homon. grecque (technol.). Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 adj. « relatif à la Grèce, propre aux Grecs » ici en parlant de la langue grecque langue (B. de Ste-Maure, Troie, 82 ds T.-L.); 1512 subst. (J. Lemaire de Belges, Illustrations, III, 349 [Genève, 1969] ds Quem. DDL t. 3); b) ca 1208 subst. « habitant de la Grèce » li Franc et li Grec (G. de Villehardouin, Conquète Constantinople, éd. E. Faral, § 205); 1584 à la grecque (Guill. Bouchet, 1reSeree [I, 52] ds Hug.); c) 1265 subst. « nom d'un vent qui vient de Grèce » (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, 106, 96); d) 1833 profil grec (Sand, loc. cit. [1611 Beauté Grecque Cotgr.]); 2. a) 1527 subst. « qui connaît le grec, helléniste » (Laurent Valle, Prologue de la trad. de Thucydide de Seyssel ds Hug.); d'où 1640 adj. « savant » il est grec (Oudin Curiositez); en partic. 1651 « habile, qui s'y entend » être grec en qqc. (Th. Corn., Amour à la mode, IV, 1 ds Littré); b) 1578 « habile, rusé » (H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., II, 180 ds Hug.); en partic. 1721 « filou » (Trév. : Ils appelent Grecs, ceux qui sçavent leurs tours infames, qui les pratiquent); c) 1808 « avare » (Hautel). Empr. au lat. class.Graecus « grec », lui-même du gr. Γ ρ α ι κ ο ́ ς tardivement attesté, les formes Ε λ λ η ν ε ς, Ε λ λ η ν, ε ̔ λ λ η ν ι κ ο ́ ς, v. hellène/hellénique, étant plus usuelles; grec a supplanté les formes pop. griu (v. grive), griois, grezois, griesche (v. grégeois). Fréq. abs littér. : 5 606. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 10 908, b) 10 717; xxes. : a) 5 746, b) 5 334. Bbg. Arveiller (R.). Doc. lexicogr. tirés des dict. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, p. 266. - Cohen 1946, p. 49. - Delb. Matér. 1880, p. 158 (s.v. grécisme). - Hope 1971, p. 149, 200. - Quem. DDL t. 1 (s.v. grécaillerie), 2, 3. - Sain. Arg. 1972 [1907], p. 114, 285. - Vidos 1939, pp. 445-447.

Wiktionnaire

Nom commun 3 - français

grec \ɡʁɛk\ masculin

  1. (Ile-de-France) Sandwich à base de viande, de tradition grecque ou turque.
    • Le döner est aussi un bon révélateur de la diversité de la France et de la plasticité de son identité : peu présent en Bretagne, où il est supplanté par la galette-saucisse, on le surnomme le « grec » à Paris et en Île-de-France. — (Christophe Ayad, Le kebab, döner universel, Le Monde. Mis en ligne le 13 décembre 2019)
  2. (Par extension) Établissement servant de tels sandwichs.
    • On se donne rendez-vous en face du grec ?
    • La première fois, j’invite plutôt une fille au McDo ou au sushi, parce que le cadre est plus favorable. Question de déco, d’ambiance. Le grec, ça leur fait un peu peur. Mais une fois qu’on est ensemble, on peut y aller sans souci. — (Jérôme Porier, « Pour 20 euros, t’as quatre kebabs » in le supplément « L’époque » du quotidien le Monde (édition sur papier) daté des dimanche 19 et lundi 20 juin 2016, page 3 (du supplément), colonne 3[1])

Nom commun 2 - français

grec \ɡʁɛk\ masculin singulier

  1. Vent méditerranéen.

Nom commun 1 - français

grec \ɡʁɛk\ masculin singulier

  1. La langue grecque. Note : Se dit pour la langue antique comme pour la langue grecque moderne.
    • Vous devez connaître ça, Vingtras, vous qui avez fait vos classes ? Ça vient du grec, à ce qu’ils disent, les bacheliers !… Ils savent d’où ça vient, mais ils ne savent pas où ça mène ! — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
    • J'ai aimé cette langue pour sa flexibilité de corps bien en forme, sa richesse de vocabulaire où s'atteste à chaque mot le contact direct et varié des réalités, et parce que presque tout ce que les hommes ont dit de mieux a été dit en grec. — (Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, Plon, 1958 ; collection Folio, 1974, page 45)
    • Et que fait un républicain s’il a le bonheur de vivre en république ? Il se tourne les pouces ou bien il enseigne le grec et décrit les monuments d’Aurillac à ses moments perdus. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 150)
    • L’accusation exigea alors à grands cris qu’on présentât l’affaire en araméen étant donné, sans doute, que la situation n’avait pas été suffisamment éclaircie en un grec qui, après tout, n’était qu'une langue païenne. — (Anthony Burgess, Le Royaume des mécréants, traduit par Robert Pépin, Grasset (Livre de Poche), 1986, page 560)
    • Peu importe que vous connaissiez le grec ou non. — (Andrea Marcolongo, La langue géniale : 9 bonnes raisons d’aimer le grec, 2018)

Adjectif - français

grec \ɡʁɛk\ masculin

  1. Relatif à la Grèce, aux Grecs, ou à leur langue.
    • Ils ne sont toujours pas habitués à la coutume grecque qui consiste à se mettre à table à point d’heure. — (Robert Baer et ‎Dayna Baer, Mémoires d’un couple d’agents de la CIA, traduit de l’anglais par Sabine Boulongne, Éditions Jean-Claude Lattès, 2011, chapitre 8)
  2. (En particulier) Relatif à la Grèce antique.
    • Le Moyen Âge, en donnant le costume et les habitudes chevaleresques à des guerriers grecs ou troyens, les enlevait, en quelque sorte, à l’antiquité, et se les appropriait par son ignorance. — (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française au Moyen Âge, Revue des Deux Mondes, 1839, tome 19)
    • Toute l’histoire classique est dominée par la guerre conçue héroï­quement ; les institutions des républiques grecques eurent, à l’origine, pour base l’organisation d’armées de citoyens […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre V, La grève générale politique, 1908, page 231)
    • Il offre des sacrifices, aux autres dieux selon le rite albain, à Hercule selon le rite grec, suivant en cela la règle établie par Évandre. — (Tite-Live, Histoire romaine, éditions 'Les belles Lettres, 1940, texte établi par J. Bayet et traduit par G. Baillet, tome 1, livre 1, § VII, page 13)
    • L’esprit de l’islam n’est pas rationnel, au sens grec du terme, puisque Dieu était au-delà de la raison et que « Son ordonnance de l’univers » devait être acceptée et non expliquée. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

GREC, ECQUE. adj.
Qui a rapport à la Grèce. La nation grecque. La langue grecque. Dictionnaire grec. Alphabet grec. L'Église grecque, Toute l'Église d'Orient, par opposition à l'Église romaine ou d'Occident. Le rite grec, Le rite de l'Église grecque. Calendrier grec, Calendrier dont se servent les Grecs et les Russes et qui est en arrière de douze jours sur le calendrier grégorien. On l'appelle aussi Vieux calendrier. Calendes grecques. Voyez CALENDES. Profil grec, Profil dans lequel le front et le nez se trouvent sur une ligne droite ou légèrement fléchie à leur point de jonction, comme dans les statues grecques. Il s'emploie souvent comme nom masculin pour désigner la Langue grecque, et dans cette acception il se trouve dans la locution figurée : C'est du grec pour moi, Je n'y entends rien.

Littré (1872-1877)

GREC (grèk, grè-k') adj.
  • 1Qui est de Grèce, qui appartient à la Grèce. La nation grecque.

    Qui a rapport aux usages, à la langue des Grecs. La langue grecque. Grammaire grecque. Dictionnaire grec.

    Y grec, la pénultième des lettres de l'alphabet français.

    Profil grec, profil dans lequel le front et le nez se trouvent sur une ligne droite ou légèrement ondulée à leur point de jonction, comme dans les statues grecques.

    L'Église grecque, l'Église d'Orient, qui diffère de l'Église romaine sur quelques points du dogme et sur l'autorité du pape.

    Le rit grec, le rit de l'Église grecque.

    Terme de marine. Vent grec, nom, sur la Méditerranée, du vent de nord-est.

    Calendrier grec, calendrier dont se servent les Grecs et les Russes, et qui est en arrière de douze jours sur le calendrier grégorien.

    Calendes grecques, voy. CALENDES.

    Débauche grecque, débauche contre nature, ainsi dite à cause du vice qui infectait l'antiquité. Raimond les captiva tous deux [Canillac et Dubois], l'abbé par l'intrigue, le marquis par le même goût d'obscure débauche grecque, Saint-Simon, 437, 75.

  • 2 S. m. et f. Grec, Grecque, celui, celle qui habite la Grèce. Javan ou Ion (car, en hébreu, les mêmes lettres différemment ponctuées forment ces deux noms), fils de Japhet et petit-fils de Noé, est certainement le père de tous les peuples connus sous le nom de Grecs, quoiqu'il soit demeuré propre aux Ioniens dans cette nation, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. II, p. 488, dans POUGENS. Craignez les Grecs, craignez leurs présents désastreux, Delille, Én. II.

    Celui qui appartient à l'Église grecque. Les Latins et les Grecs diffèrent de croyance en plusieurs points. Un Grec latinisé, un Grec qui adopte les sentiments de l'Église latine.

    L'empire des Grecs, l'empire d'Orient ou Bas-Empire.

  • 3 S. m. Le grec, la langue grecque. Il n'est rien si commun qu'un nom à la latine ; Ceux qu'on habille en grec ont bien meilleure mine, Molière, les Fâch. III, 2. Il a des vieux auteurs la pleine intelligence, Et sait du grec, madame, autant qu'homme de France, Molière, F. sav. III, 5. On verra qu'il [R. Simon] s'est ébloui lui-même et qu'il veut éblouir les autres par son grec et par son hébreu, Bossuet, 1re instr sur la version du Nouv. Test. XXVII, 7e passage, 5. Il sait le grec, continue l'homme d'État, c'est un grimaud, c'est un philosophe ; et en effet une fruitière à Athènes, selon les apparences, parlait grec, et par cette raison était philosophe ; les Bignon, les Lamoignon étaient de purs grimauds, qui peut en douter ? ils savaient le grec, La Bruyère, XII. Il [Baratier] sut le grec à six ans, et l'hébreu à neuf, Voltaire, Louis XIV, Écrivains.

    Grec littéral ou ancien, la langue écrite et parlée par les Grecs dans l'antiquité. Grec vulgaire ou moderne, e grec tel qu'il est aujourd'hui en usage parmi es Grecs.

    Fig. Cela est du grec pour moi, je n'y entends rien.

    Fig. Passez, c'est du grec, c'est-à-dire ne vous mêlez pas d'une affaire où vous n'entendez rien ; locution tirée de l'ancien état des lettres pendant le moyen âge, où, le grec étant ignoré, quand un passage grec se trouvait dans un auteur, on disait : Graeca sunt, non leguntur, c'est du grec, cela ne se lit pas.

    L'Académie écrit : Passé cela, c'est du grec pour lui ; ce qui signifierait : au delà de cela ; mais la vraie lecture est : passez cela.

  • 4 Familièrement. Un grec, un homme habile dans la connaissance du grec. Nous avons perdu depuis quelques mois l'un des plus grands grecs de l'Europe ; c'est M. Kuhnius, qui est mort à Strasbourg, Bayle, Lett. à M***, 31 mars 1698.

    Fig. Être grec en quelque chose, y être habile, trop habile. Mais l'amour, n'est-ce pas une ardeur inquiète ? Car j'y suis grec, depuis que j'en tiens pour Lisette, Th. Corneille, Amour à la mode, IV, 1. Je sais déjà faire des mines ; pour le jargon, j'y suis grec, Baron, Homme à bonnes fort. IV, 14. Nous sommes un peu grecs sur ces matières-là ; Qui pourra m'attraper bien habile sera, Regnard, Fol. am. II, 5. Vous imaginez bien que, si je fis cette observation à l'âge que j'avais, ma marraine, qui était grecque sur ce chapitre-là, ne manqua pas de la faire aussi de son côté, Lesage, Est. Gonz. 55. Gardez-vous bien de me prendre pour un grec sur tout ce que je vous dis là ; car je suis l'homme du monde le moins grec, Voltaire, Lett. Chabanon, 9 mars 1772. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec, je l'extermine, Beaumarchais, Mar. de Figaro, III, 15.

    Cet homme n'est pas grand grec, il n'est pas fort habile.

    Un grec, un homme qui filoute au jeu. Histoire des grecs ou de ceux qui corrigent la fortune au jeu, titre d'un ouvrage de P. ROUSSEAU, Londres, 1758.

  • 5 Un peu fort de grec, s'est dit pour un peu risqué, graveleux, Si ce petit recueil [de chansons], un peu fort de grec, peut plaire aux personnes du bon ton qui veulent aujourd'hui tout à la grecque, on en donnera une suite, Collé, Chansons joyeuses, préface.
  • 6À la grecque, à la manière des Grecs. Esthecar est précisément ce que les Grecs appellent Persépolis ; il plaît à nos Grecs d'habiller tout l'univers à la grecque, Voltaire, Dial. 29. Il [le maréchal de Bellisle dans la retraite de Prague] ne perd que les soldats qui ne peuvent résister à la rigueur extrême de la saison ; que lui a-t-il manqué ? une plus longue course et des éloges exagérés à la grecque, Voltaire, Dict. phil. Xénophon.

    Reliure à la grecque, reliure dont les nervures ne paraissent pas sur le dos.

    Vivre à la grecque, vivre dans le luxe et la mollesse.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et quant Grieu les virent venir, si ordenerent leur batailles, Villehardouin, LXV. Il ont moult de peuple crestien, qui croient en la loy des Griex, Joinville, 264.

XVIe s. Faisant regrets, Semblent Troyens de nuict surprins des Grez, Marot, II, 271. Il n'y eut jamais Grec de malice net, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 289.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GREC. Ajoutez :
17Les grecs du roi, nom donné à des caractères grecs que Robert Estienne fit exécuter pour l'imprimerie royale à Paris. Conrad Néobur étant mort en 1540, il [Robert Estienne] lui succéda pour le grec et fit exécuter sous sa direction les types grecs, appelés les grecs du roi, et qui furent gravés par Claude Garamond sur les modèles du Crétois Ange Vergèce ; les grecs du roi forment trois corps de dimensions diverses, Journ. offic. 28 mai 1873, p. 3400, 3e col.
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Étymologie de « grec »

(Nom commun 1 et adjectif) Du latin Graecus, issu du grec ancien Γραικός, Graikós.
(Nom commun 3) : (XXe siècle) Ellipse de sandwich grec.
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Lat. Græcus, de Γραῖϰος, nom d'une peuplade hellénique, qui donna, chez les Romains, son nom au peuple entier ; les Grecs eux-mêmes se nommaient Hellènes, Ἕλληνες.

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Phonétique du mot « grec »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
grec grɛk

Fréquence d'apparition du mot « grec » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « grec »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « grec »

  • La botanique c'est l'art de sécher les plantes entre des feuilles de papier et de les injurier en grec et en latin.
    Alphonse Karr
  • Notre langue n'est qu'un mélange de grec, de latin et de tudesque, avec quelques restes confus de gaulois.
    Fénelon
  • Observons un grec ancien : il est enveloppé dans un drap, il tient un parchemin et il apporte au monde la civilisation.
    Pierre Desproges — Fonds de tiroir
  • Pour être vraiment médiéval, il ne faut pas avoir de corps. Pour être vraiment moderne, il ne faut pas avoir d'âme. Pour être vraiment grec, il faut être nu.
    Oscar Wilde — Formules et maximes
  • On ne s’en doute pas, mais les dictionnaires regorgent de mots aux origines fascinantes. Reconnaîtrez-vous celles, grecques, qui composent notre langue?
    Le Figaro.fr — Dix mots d’origine grecque dont le sens va vous étonner
  • Le ministre grec des Affaires étrangères demande à l’UE d’adopter une liste de sanctions potentielles contre la Turquie, au cas où Ankara violerait le territoire grec. Mais des sources affirment que l’UE veut privilégier le dialogue.
    www.euractiv.fr — La Grèce réclame des sanctions contre la Turquie, mais l’UE veut favoriser le dialogue – EURACTIV.fr
  • Si Athéna a donné son nom à leur ville, les Athéniens se revendiquent davantage de son demi-frère, Dionysos. À la déesse antique de la sagesse, les habitants de la capitale grecque préfèrent en effet le dieu de l’extase et de l’ivresse. Dans les tavernes d’Athènes, chaque repas ressemble à une cérémonie gourmande. Sous le haut patronage de la sacro-sainte huile d’olive, la cuisine grecque est un concentré de saveurs méditerranéennes, relevées d’herbes aromatiques.
    Athènes voue un culte à la bonne chère depuis l’Antiquité
  • Ce sont les Grecs qui nous ont légué le plus beau mot de notre langue : le mot " enthousiasme" - du grec en théo, un Dieu intérieur.
    Louis Pasteur
  • Les gens qui savent le grec sont cinq ou six en Europe ; ceux qui savent le français sont en bien plus petit nombre.
    Paul-Louis Courier — Monsieur Renouard
  • Tout ce que les hommes ont dit de mieux a été dit en grec.
    Marguerite Yourcenar — Mémoires d'Hadrien
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Traductions du mot « grec »

Langue Traduction
Anglais greek
Espagnol griego
Italien greco
Allemand griechisch
Chinois 希腊语
Arabe اليونانية
Portugais grego
Russe греческий
Japonais ギリシャ語
Basque greziako
Corse grecu
Source : Google Translate API

Synonymes de « grec »

Source : synonymes de grec sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot grec au scrabble : 7 points

Grec

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