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Glaive

Variantes Singulier Pluriel
Masculin glaive glaives

Définitions de « glaive »

Trésor de la Langue Française informatisé

GLAIVE, subst. masc.

A. − Arme d'estoc et de taille à lame large et robuste, à deux tranchants séparés par une nervure. Ils s'arrachaient le visage avec les ongles, prenaient leur glaive à deux mains et se l'enfonçaient dans le ventre (Flaub., Salammbô, t. 2, 1863, p. 136) :
1. Le carquois de cuir brut au dos et l'arc en main, Portant au ceinturon le court glaive romain, Tous, quand la nef gravit la houle encore haute, Regardent les lueurs qui flambent à la côte. Leconte de Lisle, Poèmes barb.,1878, p. 128.
[P. allus. biblique, Matthieu 26, 52] Qui du glaive se sert périra par le glaive : Le Christ débonnaire l'a dit (Borel, Rhaps.,1831, p. 175).Qui frappe avec le glaive est frappé par le glaive (Hugo, Fin Satan,1885, p. 858).
[P. allus. au glaive, à l'épée de Damoclès] Qui voudroit se tenir sous un glaive suspendu par un cheveu sur sa tête, sous prétexte qu'il ne tombera pas? (Chateaubr., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 334).La guerre n'est devenue ni plus ni moins imminente; le glaive est demeuré, comme il était auparavant, suspendu sur l'Europe (Mussetds Revue des Deux-Mondes,1832, p. 363) :
2. Les abîmes sont semés sur notre route, le glaive est suspendu sur nos têtes; mais, pour conjurer tous les périls, nous avons la raison; et la raison, c'est la toute-puissance. Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 61.
P. métaph.
[Pour symboliser la guerre, les combats, etc.] :
3. Dès que l'homme a construit une cité, le glaive Vient et la démolit; Ce qui résiste au fer croule dans les délices; Pour le tuer, ô Rome, Octave a les supplices, Messaline a son lit. Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 562.
Brandir le glaive, tirer le glaive. Entrer en guerre, faire la guerre. C'est vous qui, les premiers, avez tiré le glaive (Ac.1835, 1878).Remettre le glaive dans le fourreau. Faire la paix. Luther fit ce qu'il put pour désarmer la foule; en vain... le glaive était tiré; il ne devait rentrer dans le fourreau qu'après deux siècles d'immolation (Chateaubr., Litt. angl., t. 1, 1836, p. 150) :
4. Lorsque la persuasion a échoué, lorsque l'amour a été impuissant, il faut s'armer de la force coercitive, brandir le glaive, terroriser, couper les têtes, sévir et frapper... Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 4.
[Pour symboliser la puissance vengeresse de Dieu] Le glaive de Dieu. Ceux que le glaive de l'ange a chassés dans l'abîme : ces monstres d'orgueil qui refusent le sacrifice de leur Dieu (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 415) :
5. Non, vous n'êtes plus des brigands. Vous portez dans vos mains le glaive des vengeances célestes, vous êtes devenus les anges de la mort, les terribles exécuteurs des hauts décrets de l'Éternel. La Martelière, Robert,1793, V, 5, p. 65.
[Pour symboliser le droit de vie et de mort, la justice, le pouvoir judiciaire, etc.] Le glaive des lois. La magistrature armée du glaive de la justice (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 422).L'autre [divinité vengeresse dans la Justice poursuivant le crime, de Prud'hon] serre sur son cœur les balances de la loi et le glaive qui punit les coupables (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 18) :
6. chateaubriand au roi : ... Sire, vous avez deux fois sauvé la France; vous allez achever votre ouvrage. Ce n'est pas sans une vive émotion que nous venons de voir le commencement de vos justices. Vous avez saisi ce glaive que le souverain du ciel a confié aux princes de la terre pour assurer le repos des peuples. Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 700.
Le glaive spirituel. Le pouvoir spirituel, la juridiction de l'Église. Je pense que l'Église doit tenir en main les deux glaives, le spirituel et le temporel, que tout lui appartient (Bloy, Journal,1897, p. 250) :
7. Quelles que soient les opinions théologiques en cours à leur époque, c'est la puissance du glaive spirituel appliqué comme tel aux choses politiques, autrement dit le « pouvoir indirect sur le temporel », qui fonde et explique les actes d'autorité de ces grands papes à l'égard des empereurs et des rois. Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 33.
[Pour symboliser la puissance, le pouvoir, l'empire, la force de qqc.] Sa jeunesse, ses charmes, n'ont pu le dérober au glaive de la mort (Baour-Lormian, Ossian,1827, p. 109) :
8. Jaloux de vous prouver qu'il n'est pas indigne de votre confiance, permettez-lui de vous rappeler qu'il est encore sous le glaive de la tyrannie, pour vous avoir dévoilé les affreuses machinations de vos atroces ennemis. Marat, Pamphlets, Aux Fr. patriotes, 1792, p. 298.
B. − BOT. [P. anal. de forme] Hampe florale. Un lac contre lequel des glaives noirs se profilaient ainsi que les arbres de sa rive (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 805) :
9. ... les roseaux agitaient leurs champs de quenouilles et de glaives, parmi lesquels la caravane emplumée, poules d'eau, sarcelles, martins-pêcheurs, bécassines, se taisait... Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 131.
REM.
Glaivataire, subst. masc.Soldat armé d'un glaive. Il a supplié l'Archange Saint Michel de l'assister, il a adjuré les glorieuses légions des Glaivataires et des Invincibles de dominer, d'enchaîner ces Esprits du Mal (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 180).
Prononc. et Orth. : [glε:v]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 2emoitié xes. gladie « lance » (S. Léger, éd. J. Linskill, 134). B. 1. 1121-34 glaive « épée » (Ph. de Thaon, Bestiaire, 1809 ds T.-L. [trad. du psaume 62, 10 : tradentur in manus gladii]); 2. ca 1135 « massacre, châtiment par le glaive » (Couronnement de Louis, 333, ibid. : qui tuit morront a glaive); 1690 symbole de la force armée (Fur. : puissance du glaive); 3. ca 1165 « déchirement, douleur » (B. de Ste-Maure, Troie, 21737 ds T.-L.). Du lat. class. gladius « épée » (d'où régulièrement glai en a. fr. au sens de « glaïeul », v. ce dernier mot, et en a. fr.-prov. au sens d'« épée », v. FEW t. 4, p. 144a), avec évolution irrég. de la finale, d'orig. discutée; elle est expliquée par J. Brüch ds Z. rom. Philol., t. 52, pp. 334-337 (hyp. reprise par FEW t. 4, p. 145b) par un croisement entre gladius et glavus (attesté aux ive-ves. par Januarius Nepotianus, Epitome Valerii Maximi; lui-même croisement de gladius et de clava « massue » [utilisée par les recrues pour l'exercice des armes]), d'où seraient issus glavie, glaive; cf. l'hyp. de Fouché, p. 602 selon laquelle glaive serait issu d'un type brittonique *klafido (se rattachant au pré-celt. *kladyo [cf. le lat. gladius], introduit en Gaule avec l'invasion bret. à partir de 460), devenu *glafido sous l'infl. du lat. gladius, d'où *glavido, glavie, glaive. Fréq. abs. littér. : 1 012. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 192, b) 2 103; xxes. : a) 1 251, b) 553. Bbg. Cohen 1946, p. 11. - Flasdieck (H.M.). Engl. dial. gleave, fr. glaive, lat. gladius. Z. rom. Philol. 1958, t. 74, pp. 24-77.

Wiktionnaire

Nom commun - français

glaive \ɡlɛv\ masculin

  1. (Armement) Épée tranchante et courte que les Romains utilisaient.
    • Il lui plongea son glaive dans le sein.
    • Tirer le glaive.
  2. (Figuré) Symbole du combat contre ce qui nuit à la société.
    • […] je feins de m'intéresser à une sorte de chromo hideux qui représente une Thémis de contrebande, le glaive à la main. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 238)
    • (Biblique) Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive [Matthieu 10:34].
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

GLAIVE. n. m.
Épée tranchante. Il n'est guère usité qu'en poésie et dans le style soutenu. Il lui plongea son glaive dans le sein. Tirer le glaive. Remettre le glaive dans le fourreau. Fig., Le glaive de la justice. En termes d'Écriture, Celui qui frappera par le glaive périra par le glaive.

Littré (1872-1877)

GLAIVE (glê-v') s. m.
  • 1Épée tranchante (usité surtout en poésie et dans le style soutenu). J'ignore si de Dieu l'ange se dévoilant Est venu lui montrer un glaive étincelant, Racine, Athal. II, 2. Quand l'arrêt du destin eut, durant quelques jours, à tant de cruautés permis un libre cours, Et que des assassins, fatigués de leurs crimes, Les glaives émoussés manquèrent de victimes, Voltaire, Henr. III.

    Dans l'Écriture, celui qui frappera du glaive périra par le glaive.

    Fig. Il étale à son tour des revers équitables Par qui les grands sont confondus ; Et les glaives qu'il tient pendus Sur les plus fortunés coupables, Sont d'autant plus inévitables Que leurs coups sont moins attendus, Corneille, Polyeucte, IV, 2. Glaive du Seigneur, quel coup vous venez de frapper [la mort de la reine] ! toute la terre en est étonnée, Bossuet, Marie-Thér. Le glaive qui a tranché les jours de la reine est encore levé sur nos têtes ; nos péchés en ont affilé le tranchant fatal : le glaive que je tiens en main, dit le Seigneur notre Dieu, est aiguisé et poli ; il est aiguisé afin qu'il perce ; il est poli et limé afin qu'il brille, Bossuet, ib. En acceptant le glaive de douleur, dont Siméon lui prédit que son âme sera percée, Bourdaloue, Purif. de la Vierge, Myst. t. II, p. 179. De quel glaive de douleur son âme ne fut-elle pas percée ? Massillon, Panég. Magd.

  • 2La guerre, les combats. Le glaive peut seul décider entre ces deux rivaux.
  • 3Le droit de vie et de mort. Le souverain a la puissance du glaive. Le glaive des lois. Le glaive de la vengeance. Le glaive temporel, la justice séculière. Contre qui s'armer, contre qui tirer le glaive de la justice ? Patru, Plaid. 7. Puisqu'il permet l'exercice de la puissance du glaive dans les matières de la religion et de la conscience, Bossuet, Var. X, § 56. Qu'à la fureur du glaive on le livre avec elle, Racine, Athal. V, 6. Le meurtre de Calas, commis dans Toulouse avec le glaive de la justice le 9 mars 1762, est un des plus singuliers événements qui méritent l'attention de notre âge et de la postérité, Voltaire, Polit. et législ. Tolér. Hist. de la mort de Calas.

    Anciennement. Droit de glaive, droit de connaître des crimes qui méritent la peine de mort, ou une autre peine afflictive.

  • 4Le glaive spirituel, la juridiction de l'Église, le pouvoir qu'a l'Église d'excommunier. Qu'elle est forte cette Église, et que redoutable est le glaive que le Fils de Dieu lui a mis dans la main ! mais c'est un glaive spirituel dont les superbes et les incrédules ne ressentent pas le double tranchant, Bossuet, le Tellier.

    En un autre sens. Le feu est allumé, l'encens est prêt, le glaive est tiré ; le glaive est la parole qui sépare l'âme d'avec elle-même, pour l'attacher uniquement à son Dieu, Bossuet, la Vallière.

  • 5Le glaive de la parole, le pouvoir de l'éloquence. Ce n'est pas ma faute si sa parole [de J. J. Rousseau], puissante comme le glaive et comme le feu, agitait les âmes de ses contemporains, Villemain, Littér. fr. 18e s. 2e partie, 2e leçon. D'un autre Sinaï fais flamboyer la cime, Retrempe au feu du ciel la parole sublime, Ce glaive de l'esprit émoussé par le temps, Lamartine, Harm. IV, 12.
  • 6 Terme d'antiquité romaine. La profession de gladiateur. Condamner au glaive.
  • 7 Terme du moyen âge. Lance.

    Glaive courtois, lance sans fer tranchant. Le traité des chevaliers de la Table ronde dit que les chevaliers ne portaient nulles épées, fors glaives courtois, qui étaient de sapin ou d'if, avec courts fers, sans être tranchants ni émoulus, Du Cange, sur Joinville, p. 169, dans LACURNE.

  • 8L'espadon, poisson.

HISTORIQUE

XIIe s. De cest glaive, de cest esfrei Parla chascuns mult endreit sei, Benoit de Sainte-Maure, V. 6073. Kar reis Aigrouz od ses Daneis A fait cest gleive [carnage] de Franceis, Benoit de Sainte-Maure, V. 16922.

XIIIe s. Tous ces que tu ne conois, soupeçonne que il soient ti ennemi… se il porte glaive [lance], va à sa destre, et se il porte espée, va à senestre, Latini, Trésor, p. 360. Et portoient un glaive vert à un long fier [fer] de Bohaigne, H. de Valenciennes, VII. Outre le pont de fer s'est li bers arestus, Dist à ses compaignons : de Dieu aiés vertus ; Ancui ferons grans glaives des cuivers mescreüs, Nous lor torrons [enlèverons] les testes aus brans d'acier molus, Ch. d'Ant. VIII, 233. Là fu navré [blessé] mons Hugue d'Escos de trois glaives [lances] au visage, et monseigneur Raoul et monseigneur Ferri de Loupey d'un glaive parmi les espaules, Joinville, 225.

XIVe s. Quant il orent emploié leurs glaives, il sachierent leurs espées et commencerent à ferir à destre et à senestre, Modus, ms. f° 299, dans LACURNE.

XVe s. … Et se consuivirent sur les heaumes et se donnerent grands horions ; et passerent outre et porterent leurs glaives toutes droites, Froissart, III, IV, 12.

XVIe s. Un glaive, comme l'on dist, ou couteau Fait tenir l'autre en son fourreau, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 431.

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Étymologie de « glaive »

Provenç. glai, glay, glavi, glazi ; portug. glavio ; ital. gladio ; du latin gladius. Glaive avait généralement le sens de lance, comme étant l'arme par excellence des chevaliers, et, figurément, le sens de carnage.

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(1121-34) De l’ancien français glavie, gladie (Xe siècle), d’une forme reconstruite *gladibu, croisement du gaulois *cladebo[1], comparable au gallois cleddyf et au vieil irlandais claideb, et du latin gladius (« épée »), lui-même d’origine celtibère. La forme non croisée, gladius, a donné régulièrement glai en ancien français et glauja en occitan au sens de « glaïeul ».
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Phonétique du mot « glaive »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
glaive glɛv

Fréquence d'apparition du mot « glaive » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « glaive »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « glaive »

  • La tragédie : la collaboration du glaive et du rasoir.
    Miguel Zamacoïs
  • La raison est un glaive double et dangereux.
    Michel de Montaigne
  • Le méchant est un glaive, plus on le fourbit, plus il rouille.
    Proverbe arabe
  • Le glaive de la justice n'a pas de fourreau.
    comte Joseph de Maistre — Les Soirées de Saint-Pétersbourg
  • Tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive.
    Évangile selon saint Matthieu, XXVI, 52
  • Le livre vaut-il le glaive, la discussion vaut-elle l'action ?
    Honoré de Balzac — La Peau de chagrin
  • Magistrats, avocats, journalistes et prisons : il y en a pour tout le monde, dans les dossiers de cette boule de nerfs. Et ce ne sont pas que de simples effets de manche, dont il a d’ailleurs le génie. Plus prompt à porter le glaive des mises en cause institutionnelles qu’à mettre en balance ses propos, celui qui entre au ministère de la Loi et du Droit y amène aussi ses idéaux et ses combats.
    Faits-divers - Justice | La balance et le glaive
  • Un juge est plus et moins qu'un homme ; il est moins qu'un homme, car il n'a pas de cÏur ; il est plus qu'un homme, car il a le glaive.
    Victor Hugo — Quatre-vingt-treize
  • Là où est le glaive, là où est la foi.
    Proverbe albanais
  • La loi sur Hong Kong, promulguée mardi par le président chinois Xi Jinping, est « un glaive » suspendu au-dessus de la tête de ceux qui menacent la sécurité nationale, a averti le régime communiste.
    Mediapart — Hong Kong: la nouvelle loi, « un glaive » suspendu au-dessus de la tête des hors-la-loi, avertit Pékin | Mediapart
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Traductions du mot « glaive »

Langue Traduction
Anglais sword
Espagnol espada
Italien spada
Allemand schwert
Chinois
Arabe سيف
Portugais espada
Russe меч
Japonais
Basque ezpata
Corse spada
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Synonymes de « glaive »

Source : synonymes de glaive sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot glaive au Scrabble ?

Nombre de points du mot glaive au scrabble : 10 points

Glaive

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