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Chose
Sommaire
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | chose | choses |
Définitions de « chose »
Trésor de la Langue Française informatisé
CHOSE1, subst. fém.
Ce qui se manifeste et que l'on ne désigne qu'en tant que tel.CHOSE2, mot. inv.
[Sans article]Wiktionnaire
Nom commun 2 - français
chose \ʃoz\ masculin
- Cocktail fait à partir de jus de pamplemousse mélangé à un soda de saveur amère.
Nom commun - ancien français
chose \Prononciation ?\ féminin
- Chose (truc, objet ou idée quelconque)
Interjection - français
chose \ʃoz\
-
(Québec) Désigne une personne dont on ne sait pas le nom.
- Eille, chose, t'as-tu bu à matin ?
Nom commun 1 - français
chose \ʃoz\ féminin
-
Objet, idée ou abstraction quelconque, sans avoir à l’identifier ou à la nommer. Note d’usage : La signification du mot chose se déduit par la manière dont on l’emploie dans la phrase, où il remplace ce qu’il n’est pas possible (ou pas souhaitable) de nommer. Peut aussi remplacer un ensemble d’objets inanimés (ou d’idées) qu’on devine par le contexte.
- En effet, mon oncle, ma cousine donne dans le vrai de la chose. — (Molière, Les Précieuses ridicules, 1659)
- Le vol des choses consacrées à Dieu était un sacrilège, parce que ce vol renfermait une profanation de choses saintes : tel était le vol des calices, ciboires, reliques, images et même des troncs d'église. — (Adolphe Chauveau et Faustin Hélie, Théorie du Code pénal, Bruxelles : Imprimerie typographique belge, 1844, volume 3, page 40)
- Madame Hanson a la gracieuseté de nous apporter des fleurs, la chose la plus précieuse qu’elle puisse nous offrir sous ce triste climat; […]. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 34)
- Un des aspects courants de la sottise humaine est cette croyance, que l’on découvre chez tant d’honnêtes imprévoyants, que tout durera, à peu de chose près, comme nous voyons les institutions et les choses aujourd’hui. — (Louis Thomas, Arthur de Gobineau, inventeur du racisme (1816-1882), Paris : Mercure de France, 1941, page 123)
- Mot, idée, évènement ou énumération dont on parle.
- « L’extraction venait d’être reprise ; et, sur les dalles de fonte, c’était un tonnerre continu, les berlines de charbon roulées sans cesse, les courses des moulineurs, dont on distinguait les longues échines penchées, dans le remuement de toutes ces choses noires et bruyantes qui s’agitaient. » — (Émile Zola, Germinal, 1885)
- L’énorme rouf construit sur l’embarcation et son gréement, démontraient l’inexpérience totale que son propriétaire avait des choses de la mer […] — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
- Il y a mille jolies choses dans cet ouvrage.
- Il a refusé de payer, la chose a été très mal vue.
- Il a fort bien pris la chose.
- Je vais vous expliquer la chose.
- Les pommes, les poires, les cerises, les prunes : toutes ces choses sont des fruits.
- Concept, idée, ce qui a été, est, ou sera dit ou fait.
- La chose du monde que je crains le plus, c’est…
- Il lui a dit cent choses obligeantes, cent choses pour le fâcher.
-
Événements (voire des forces) qui dépassent l'entendement et que des mots ne sauraient retranscrire.
- Le cours naturel des choses.
- Les choses de ce monde.
- Dans cet état de choses.
- Dans des expressions.
- C’est absolument la même chose : ceci est identique à cela.
- Un véritable ami est une chose bien précieuse : par objectivation de l’ami à un objet usuel.
- C’est autre chose : c’est différent.
- Quelque chose que je lui aie dite, quelques choses que je lui aie dites, je n’ai pu le convaincre.
- Voici bien autre chose.
- Autre chose est de dire ceci, autre chose d’affirmer cela.
- Chose étonnante, ils y consentirent.
- L’idée et la chose : se dit pour exprimer la différence qu’il y a entre une chose telle qu’elle est et l’opinion qu’on s’en fait.
- Dites-lui, dites-leur bien des choses de ma part : faites-lui, faites-leur bien des compliments.
- Faire bien les choses : s’acquitter d’une politesse, d’une obligation, d’une façon convenable ; en particulier, traiter avec magnificence des invités.
- La famille de la mariée avait bien fait les choses.
- La chose publique : l’état (traduction littérale du latin res publica, qui a donné le mot république).
- C’est chose faite : se dit en parlant d’une action accomplie.
- Aller au fond des choses : ne pas s’arrêter à un examen superficiel.
- Inanimé par opposition à la personne.
- Cela se dit également des personnes et des choses.
- Ce qui est réel, par opposition au nom ou au mot.
- Le mot et la chose.
- Vous ne nous donnez que des mots et nous voulons des choses.
- Le nom épouvante plus que la chose.
- Le nom ne fait rien à la chose.
-
(Vieilli) Personne.
- Elle [Mme de Chartres] ne voulut plus revoir sa fille, qui était la seule chose à quoi elle se sentait attachée — (Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678)
- Dans leur logique, les services publics ne sont pas efficaces, il vaut mieux sous-traiter au privé. Économie d’argent, garantie de service de qualité et fin des listes d’attente. Magie. Ben oui, toi chose. — (Elsie Lefebvre, Privatiser la vieillesse nous a menés en enfer, Le Journal de Montréal, 10 février 2021)
-
(Familier) Bien, possession, propriété.
- Soigner sa chose.
- Veiller à sa chose.
- Dans l’antiquité, l’esclave était la chose du maître.
-
(Jurisprudence) Tout ce qui est distinct des personnes et des actions et qui peut être de quelque usage humain.
- Les personnes, les choses et les actions.
- Choses corporelles / choses incorporelles.
-
Chose jugée : point de contestation qui a été décidé par les tribunaux.
- Il y a chose jugée quand…
- Le respect dû à la chose jugée.
- L’autorité de la chose jugée.
- Jugement passé en force de chose jugée : se dit d’une décision qui ne peut plus être réformée par aucune voie légale, attendu que la partie condamnée ne s’est pas pourvue dans le délai fixé.
-
(Populaire) (Par euphémisme) Parties génitales.
-
Ces furies comme outrage ultime
En retournant à leurs oignons
Ces furies à peine si j’ose
Le dire tellement c’est bas
Leur auraient mêm’ coupé les choses
Par bonheur ils n’en avaient pas
Leur auraient mêm’ coupé les choses
Par bonheur ils n’en avaient pas. — (Georges Brassens, Hécatombe, 1953)
-
Ces furies comme outrage ultime
- Mot-joker employé pour remplacer un mot qu’on se refuse à prononcer ou à écrire.
- Ribadier. — Oui ! Eh bien ! Il ne faudrait pas qu’elle allât plus loin, l’indignation… parce que ce n’est pas lui, c’est moi que tu ferais chose !… — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, acte I, scène 2)
- J’ai marché ce matin pieds nus, sur un chose de bouteille. (Ma mère dit que je grandis et que je dois me préparer à aller dans le monde. Elle me demande pour cela de châtier mon langage, et elle veut que je dise désormais : chose de bouteille, et quand j’écris je dois remplacer chose par un trait.) — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
-
Je ne souris pas ? Mais je n’en ai pas envie.
Il faut essayer tout de même, et je fais la bouche en chose de poule. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Ce qui est. Il se dit indifféremment de tout; la signification de ce mot se détermine par la matière dont on traite. Dieu a créé toutes choses. Un véritable ami est une chose bien précieuse. La chose du monde que je crains le plus, c'est... Il lui a dit cent choses obligeantes, cent choses pour le fâcher. C'est une chose sans exemple. Les choses humaines. Les choses de ce monde. La belle chose! Il y a mille jolies choses dans cet ouvrage. Dans cet état de choses. L'ordre des choses. La force des choses. Le cours naturel des choses. La chose a changé de face. Faites cela avant toutes choses. Je vais vous expliquer la chose. Toutes choses égales d'ailleurs. La chose alla mieux qu'on ne pensait. Il a fort bien pris la chose. C'est absolument la même chose. Quelque chose que je lui aie dite, quelques choses que je lui aie dites, je n'ai pu le convaincre. Voici bien autre chose. C'est autre chose. Autre chose est de dire ceci, autre chose d'affirmer cela. Chose étonnante, ils y consentirent. De deux choses l'une, ou vous voulez ou vous ne voulez pas. L'idée et la chose se dit pour exprimer la Différence qu'il y a entre une chose telle qu'elle est et l'opinion qu'on s'en faisait. Parler de choses et d'autres, S'entretenir à bâtons rompus de divers sujets. Dites-lui, dites-leur bien des choses de ma part, Faites-lui, faites-leur bien des compliments. Faire bien les choses, S'acquitter d'une politesse, d'une obligation, d'une façon convenable; en particulier, Traiter avec magnificence des invités, La famille de la mariée avait bien fait les choses. Grand-chose. Voyez GRAND. Peu de chose. Voyez PEU. La chose publique, L'État. C'est chose faite, se dit en parlant d'une Action accomplie. Aller au fond des choses, Ne pas s'arrêter à un examen superficiel. Il est quelquefois opposé à Personne. Cela se dit également des personnes et des choses. Il s'oppose de même à Nom, mot, etc., et signifie alors Ce qui est réel. Le mot et la chose. Vous ne nous donnez que des mots et nous voulons des choses. Le nom épouvante plus que la chose. Le nom ne fait rien à la chose. Il signifie encore familièrement Bien, possession, propriété. Soigner sa chose. Veiller à sa chose. Dans l'antiquité, l'esclave était la chose du maître. En termes de Jurisprudence, il désigne Tout ce qui est distinct des personnes et des actions et qui peut être de quelque usage à l'homme. Les personnes, les choses et les actions. Choses corporelles. Choses incorporelles. Chose jugée, Point de contestation qui a été décidé par les tribunaux. Il y a chose jugée quand... Le respect dû à la chose jugée. L'autorité de la chose jugée. Jugement passé en force de chose jugée, se dit d'une Décision qui ne peut plus être réformée par aucune voie légale, attendu que la partie condamnée ne s'est pas pourvue dans le délai fixé.
QUELQUE CHOSE s'emploie souvent comme nom composé indéfini et alors il est toujours masculin. S'il vous manque quelque chose, je vous le donnerai. Quelque chose m'a été dit. On m'a dit quelque chose qui est fort plaisant. Avez-vous lu ce livre? Non, mais j'en ai lu quelque chose qui m'a paru bon. On croit que c'est quelque chose, et ce n'est rien. Compter pour quelque chose. C'est quelque chose. C'est déjà quelque chose s'emploie pour dire que l'action ou l'objet dont on parle a, dans une certaine mesure, de l'intérêt ou du mérite. Quand l'adjectif qui suit quelque chose n'est pas précédé d'un pronom relatif, il doit l'être de la préposition de. Quelque chose de fâcheux. Quelque chose de plaisant. Quelque chose de merveilleux. Faire quelque chose, N'être pas oisif, exercer une profession ou simplement s'occuper. Un jeune homme doit toujours faire quelque chose. Fig., Être, devenir quelque chose, Avoir, acquérir un rang, un état, un nom dans la société. Il y a eu quelque chose entre eux, Il y a eu quelque brouille, quelque difficulté. Faire quelque chose pour quelqu'un, Lui venir en aide. Prov., À quelque chose malheur est bon. Fam., Il y a quelque chose comme six mois que nous ne nous sommes vus, Il y a environ six mois.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
* CHOSE, s. f. (Gramm.) On désigne indistinctement par ce mot tout être inanimé, soit réel, soit modal ; être est plus général que chose, en ce qu’il se dit indistinctement de tout ce qui est, au lieu qu’il y a des êtres dont chose ne se dit pas. On ne dit pas de Dieu, que c’est une chose ; on ne le dit pas de l’homme. Chose se prend encore par opposition à mot ; ainsi il y a le mot & la chose ; il s’oppose encore à simulacre, ou apparence. Cadit persona, manet res.
Choses, (les) Jurisprud. sont un des trois objets du droit, suivant ce qui est dit dans les instituts de Justinien, liv. I. tit. ij. §. 12. qui rapporte tout le droit à trois objets, les personnes, les choses, & les actions ; personas, res, vel actiones.
On entend dans le droit, sous ce terme de choses, tout ce qui est distinct des personnes & des actions : quelques-uns distinguent encore les obligations, & ne comprennent sous le terme de choses que les biens ; cependant il s’applique aussi à plusieurs autres objets, comme on le verra par les différentes divisions qui suivent.
Les choses sont corporelles ou incorporelles, mobiliaires ou immobiliaires ; elles sont dans notre patrimoine ou communes & publiques ; elles sont sacrées ou profanes, fungibles ou non fungibles, possibles ou impossibles.
Il y a aussi de certaines choses que l’on appelle douteuses, litigieuses, les choses jugées, les choses de pure faculté, & autres distinctions, que nous allons expliquer chacune selon l’ordre alphabétique.
Choses hors du commerce, ou hors le patrimoine, sont celles qui par leur nature ne peuvent être acquises par des particuliers. Telles sont les choses communes ou publiques ; celles qui appartiennent à des corps & communautés ; les choses appellées de droit divin, qui comprennent les choses sacrées, religieuses & saintes.
Choses communes, sont celles dont l’usage est commun à tous les hommes, telles que l’air, l’eau des fleuves & des rivieres, la mer & ses rivages. Ces choses sont appellées communes, parce que n’ayant pû entrer dans la division des choses qui s’est faite par le droit des gens, elles sont demeurées dans leur premier état, c’est-à-dire communes quant à l’usage, suivant le droit naturel, & dont la propriété n’en appartient à personne en particulier.
Quoique l’eau des fleuves & des rivieres soit commune pour l’usage à tous les hommes, cependant suivant notre droit François, la propriété des fleuves & rivieres navigables, soit par rapport à leur rivage & à leur lit, soit par rapport à la pêche & à la navigation, aux ponts, moulins, & autres édifices que l’on peut construire sur ces fleuves & rivieres, appartient au Roi. Les seigneurs hauts-justiciers ont le même droit sur les rivieres non navigables, chacun dans l’étendue de leur seigneurie.
Pour ce qui est de la mer & de ses rivages, quoique personne ne puisse en prétendre la propriété, cependant les puissances politiques peuvent en empêcher l’usage, soit pour la pêche, soit pour la navigation.
Ainsi en France il n’y a que le Roi, ou ceux qui ont permission de lui, qui puissent faire équipper des vaisseaux & les mettre en mer. Personne aussi ne peut avoir des salines sans la permission du Roi ; ce sont des droits que les rois se sont réservés dans leurs états, & qui sont des marques de leur souveraineté.
On ne doit pas confondre les choses des communes avec les choses communes. Les premieres sont celles dont la propriété appartient à quelque communauté, & dont l’usage est commun à tous ceux qui la composent, tels sont les prés & bois qui appartiennent à une communauté d’habitans, les hôtels ou maisons communes des villes, leurs portes, murailles, remparts & fortifications, & autres choses semblables.
Choses corporelles, sont celles qui ont un corps matériel, soit animé ou inanimé ; tels sont les fruits, les grains, les bestiaux, les terres, prés, bois, maisons, à la différence des choses incorporelles, qui ne tombent point sous les sens, & que l’on ne peut voir ni toucher, mais que nous concevons seulement par l’entendement, telles que les droits & actions, les successions, les servitudes, & autres choses semblables. Voyez ci-après Choses incorporelles.
Choses douteuses, en droit, sont celles dont l’évenement est incertain, ou celles qui dépendent de l’interpretation d’une clause, d’un testament ou de quelqu’autre acte. Il en est parlé dans un très-grand nombre de textes de droit, indiqués par Brederode, au mot dubium. Laurent Valla a fait un traité de rebus dubiis.
Choses de faculté, ou de pure faculté, meræ facultatis, sont celles qu’il est libre de faire quand on veut, & que l’on peut aussi ne pas faire sans qu’il en résulte aucun inconvénient ; tel est par exemple le droit de passage qui appartient à quelqu’un dans l’héritage d’autrui. Ces sortes de choses ou de droits ne se perdent point par le non-usage, & la prescription ne commence à courir à cet égard que du jour de la contradiction, par exemple, du jour que le passage a été refusé.
Choses fungibles, res fungibiles, sont celles que l’on peut remplacer par d’autres de même espece, comme l’argent monnoyé, du grain, des liqueurs, &c. Elles sont opposées à celles que l’on appelle en droit non fungibles, que l’on ne peut pas remplacer par d’autres semblables, & qui gissent en estimation, comme une maison, un cheval, &c.
Choses non fungibles, voyez ci-dessus Choses fungibles.
Choses impossibles, en droit, sont celles que l’on ne peut réellement faire, ou qui ne sont pas permises suivant les loix. Ces sortes de choses n’obligent point, c’est-à-dire que si l’on a stipulé une clause de cette nature, ou si un testateur a apposé une telle condition à sa libéralité, le tout est regardé comme non écrit. Voyez les lois 31. & 188. au digeste de reg. jur. & liv. XLV. tit. j. l. 35. & iiv. L. tit. xvij. l. 18.
Choses jugées, en droit, se prend quelquefois pour ce qui résulte d’un jugement, quelquefois on entend par-là le jugement même ; enfin le terme de chose jugée est souvent restreint au cas où le jugement a acquis une telle force qu’il devient hors de toute atteinte. Opposer l’autorité de la chose jugée, c’est fonder sa demande ou ses défenses sur quelque jugement rendu entre les parties, ou dans une espece semblable. L’autorité de la chose jugée est si grande qu’elle passe pour une vérité constante ; res judicata pro veritate habetur.
Suivant l’ordonnance de 1667. tit. xxvij. art. 5. les sentences & jugemens qui doivent passer en force de chose jugée, sont ceux rendus en dernier ressort, & dont il n’y a point d’appel, ou dont l’appel n’est pas recevable, soit que les parties y eussent formellement acquiescé, ou qu’elles n’en eussent interjetté appel dans le tems ; ou que l’appel en ait été déclaré péri. L’article 12. dit que si la sentence a été signifiée, & que trois ans après la signification il y ait eu sommation d’en appeller, l’appel ne sera plus recevable six mois après la sommation ; mais la sentence passera en force de chose jugée. Le délai pour les églises, hôpitaux, colléges, au lieu de trois ans, est de six ans. Au défaut de ces sommations, les sentences, suivant l’art. 17. n’ont force de chose jugée qu’après dix ans, à compter du jour de la signification ; & au bout de vingt ans, à l’égard des églises, hôpitaux, colléges.
Choses litigieuses, voyez Droits litigieux.
Choses, appellées mancipi, chez les Romains étoient celles qui étoient possédées en pleine propriété. Elles étoient ainsi appellées de mancipium, qui signifioit le droit de propriété & de domaine dont les seuls citoyens Romains jouissoient sur tous les fonds de l’Italie, sur les héritages de la campagne, sur les esclaves, & sur les animaux qui servoient à faire valoir ces mêmes fonds. Toutes ces choses étoient appellées res mancipi, ou mancipii, à la différence des provinces tributaires des Romains, où les particuliers n’avoient que l’usufruit & la possession de leurs fonds & des choses qui y étoient attachées ; c’est pourquoi on les nommoit res nec mancipi. Par l’ancien droit Romain, l’usucapion n’avoit lieu que pour les choses appellées mancipi, soit meubles ou immeubles : les choses appellées nec mancipi étoient seulement sujettes à la prescription ; mais Justinien supprima ces distinctions frivoles entre ces deux manieres de posséder & de prescrire. Voyez Institut. liv. II. tit. vj. L’hist. de la Jurisprud. Rom. de M. Terrasson, liv. II. §. 8. p. 133.
Choses hors du patrimoine, voyez ci-devant Choses hors du commerce.
Choses possibles, en Droit, sont celles qu’il est au pouvoir de quelqu’un de faire, & qui sont permises par les loix. Voyez ci-devant Choses impossibles.
Choses prophanes, en Droit, sont opposées aux choses sacrées, religieuses, & saintes.
Choses de pure faculté, voyez ci-devant Choses de faculté.
Choses publiques, sont celles dont le public a l’usage, telles que les rivieres navigables & leurs rivages, les rues & places publiques. Chez les Romains, le peuple avoit la propriété de ces choses, au lieu que parmi nous elle appartient au roi, ou au seigneur haut-justicier, dans la justice duquel elles sont situées. Les choses publiques & les choses communes conviennent en ce que l’usage en est commun à tous les hommes ; mais elles different, en ce que la propriété des choses publiques appartient à quelqu’un, au lieu que celle des choses communes n’appartient à personne. Voyez le tit. des instit. de rerum divisione.
Choses religieuses, sont les lieux qui servent à la sépulture des fideles. Chez les Romains, chacun pouvoit de son autorité privée rendre un lieu religieux, en y faisant inhumer un mort ; mais parmi nous cela ne suffit pas pour mettre ce lieu hors du commerce. Il ne devient religieux qu’autant qu’il est beni & destiné pour la sépulture ordinaire des fideles. Voyez le tit. de rerum divisione, § 9. & de Boutaric, ibid.
Choses sacrées, sont celles qui ont été consacrées à Dieu par les évêques, avec les solemnités requises, comme les vases sacrés, les églises, &c. Voy. aux inst. de rer. divis. & de Boutaric, sur le §. 8. de ce titre.
Choses saintes, en Droit, sont celles que les lois ordonnent de respecter, telles que les portes & les murailles des villes, la personne des souverains, les ambassadeurs, les lois mêmes. On appelle ces choses, saintes, parce qu’il est défendu, sub sanctione pœnæ, de leur faire injure, ou d’y donner aucune atteinte. Voyez le ?. 10. aux institut. de rerum divisione. L’usage des portes & des murailles des villes appartient à la communauté & à chacun des particuliers qui la composent ; mais la police & la garde en appartiennent au roi, ou au seigneur justicier, s’il y en a un dans le lieu. Voyez de Boutaric, sur le §. cité. (A)
Étymologie de « chose »
- (Date à préciser) Du moyen français chose, de l’ancien français chose, du bas latin causa (« chose »), du latin causa (« cause, affaire »). Ce dernier mot a supplanté le classique res (« chose ») ; toutefois rem, accusatif de res, a donné rien, d’abord au sens de « chose » en ancien français, puis « nulle chose », en raison de son emploi très fréquent en phrase négative.
Phonétique du mot « chose »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
chose | ʃoz |
Citations contenant le mot « chose »
-
Toute chose est un geste.
Matta — Les lettres françaises - 16 Juin 1966 -
Le temps révèle toute chose.
Tertullien — Apologétique -
Toute chose est nombre.
Pythagore -
Le plaisir tue en nous quelque chose.
Julien Green — Journal -
Les grands principes participants du bonheur sont : quelque chose à faire, quelque chose à aimer, et quelque chose à espérer.
Allan K. Chalmers -
Un vieil ami est chose toujours nouvelle.
Proverbe italien -
Une plaisanterie est chose sérieuse.
Charles Churchill -
Cherchez et vous trouverez... autre chose.
Jean Jacques — Les confessions d'un chimiste ordinaires -
Chose promise, chose due.
Proverbe français -
Le superflu, chose si nécessaire.
Voltaire
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Synonymes de « chose »
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