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Épingle

Variantes Singulier Pluriel
Féminin épingle épingles

Définitions de « épingle »

Trésor de la Langue Française informatisé

ÉPINGLE, subst. fém.

A.− Petite tige de métal pointue d'un côté et terminée par une tête de l'autre. Pointe, tête d'épingle; attacher qqc. avec une épingle. Il s'est enfoncé une épingle dans le doigt (Ac.).La cheminée servait de coiffeuse : des brosses d'ivoire, une pelote à épingles (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 465).La religieuse de garde, les pointes de sa cornette relevées par une épingle (Druon, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 35).À chaque bonne action, nous perforions d'un coup d'épingle les contours du dessin tracé à l'encre violette (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 32).
Spécialement
1. Épingle anglaise, de nourrice, de sûreté. Petite tige recourbée formant ressort dont l'extrémité pointue se loge dans un crochet ou protège-pointe qui la maintient. Son veston fermé par une épingle anglaise, pour cacher l'absence de linge (Gide, Journal,1933, p. 1167).Son corsage déchiré, rafistolé avec une épingle de nourrice (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 149):
1. ... elles vont faire leur marché (...) après avoir rattaché avec des épingles de sûreté, sur leurs enfants, les guenilles multicolores qu'elles ne songent jamais à rapiécer. Morand, Londres,1933, p. 167.
2. Épingle de chapeau, de cravate. Épingle de parure dont la tête est une pierre ou un bijou. Épingle de diamant. Je mettrai aussi ton camée et mon épingle de cravate (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 145).P. ell. La chemise était ornée d'une épingle à camée blanc et bleu (Balzac, Tén. affaire,1841, p. 44).Le cou serré dans un mouchoir de soie noire agrafé d'une épingle à gros cabochon d'or ciselé (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 149).
3. Épingle à cheveux. Fil d'acier replié par le milieu de manière à former deux branches parallèles. L'Anaïs prit une épingle à cheveux dans son haut chignon de fil blond (Aymé, Jument,1933, p. 157).
Loc. [En parlant d'un virage] En épingle, en épingle à cheveux. Très resserré. Route en épingle. L'idyllique et fraîche vallée où l'on accède après vingt détours en épingle (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 252).
P. anal. Virage très resserré. C'est juste au virage, dans l'épingle à cheveux [la scierie], au bord de la route (Giono, Roi sans divertiss.,1947, p. 9).
4. Épingle à linge. Pince formée de deux morceaux de bois (ou de plastique) maintenus serrés par un ressort métallique. Synon. pince à linge, fiche.
B.− Au fig.
1. Locutions
a) [P. réf. à la pointe des épingles]
Coups, piqûres d'épingle. Petites offenses malveillantes qu'on inflige à quelqu'un. Les coups d'épingle de l'existence; se venger à coups d'épingle. Après les coups d'épingle, le coup de massue (Hugo, Préf. Cromw.,1827, p. 25).Dans ces vies de province, où il y a tant de tracasseries, de persécutions, d'ambitions chétives et de coups d'épingle (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 8, 1851-62, p. 362):
2. Vous connaissez trop mes sentiments (...) pour que sans attacher quant à ce qui vous concerne la moindre importance à de pareils coups d'épingle... Verlaine, Corresp.,t. 3, 1869-96, p. 236.
(Tuer, blesser, etc.) à coups d'épingle(s). En faisant souffrir inutilement. [P.] qui semblait prendre à tâche de torturer son complice, comme on dit vulgairement, à coups d'épingles (Sue, Myst. Paris,t. 8, vol. 4, 1843, p. 296).Si son fils le battait, il [le vieux Fouan] souffrirait moins que d'être tué par sa fille à coups d'épingle (Zola, Terre,1887, p. 300).
Être comme une pelote d'épingles. Être de mauvaise humeur.
b) [P. réf. à la petite taille, au peu de valeur des épingles de couture]
Chercher une épingle dans une botte de foin, de paille (cf. aiguille I A c).
Une épingle ne tomberait pas par terre. [S'emploie pour laisser entendre qu'il y a une foule très dense] Mais dans l'église on étouffait. Elle était si remplie de gens de Rochefort, de Latour et de Tauves, qu'une épingle ne serait pas tombée à terre (Pourrat, Gaspard,1931, p. 126).
Tirer son épingle du jeu. Se dégager adroitement d'une situation délicate. Pour le présent, ça va trop mal, il n'y a qu'une chose à faire, qui est de tirer mon épingle du jeu (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 39).Pièces et billets bleus s'échangent sur les tables : il semble que chacun retire son épingle du jeu (Ponge, Parti pris,1942, p. 53).
Ne pas valoir une épingle. Ne rien valoir du tout. Cela ne vaut pas une épingle; je n'en donnerais pas une épingle (Ac.).
c) [P. réf. à la fonction des épingles en couture]
Être tiré à quatre épingles. Être vêtu avec un soin méticuleux. Tu as toujours été belle, ondulée, tirée à quatre épingles, élégante, brillante (Cocteau, Par. terr.,1938, I, 2, p. 195).Beaucoup de ménagères, pas du tout tirées à quatre épingles ce soir de veille de fête sainte (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 251).
d) [P. réf. aux épingles de parure]
Monter (qqc.) en épingle. Donner sciemment à un événement une répercussion, une audience exagérée. Monter un scandale en épingle. Ce qu'il faut bien monter en épingle, c'est le côté humanitaire de tout le truc (Duhamel, Cécile,1938, p. 30).N'empêche que l'avocat monterait aussitôt l'histoire en épingle et essaierait d'ameuter l'opinion (Aymé, Tête autres,1952, p. 60).
Arg. Avoir son épingle au col. Être ivre. Après quatre verrées de verte, j'avais mon épingle au col (Larch.Suppl.1880).
2. Au plur., vx, pop.
Gratifications pécuniaires que l'on accorde aux femmes en échange de quelque service. C'est pour les épingles des filles (Ac.).
Ce qu'on donne à une femme lorsqu'on a conclu quelque marché avec le mari. Ce sont les épingles de madame (Ac.).Pour épingles du marché, j'ai voulu avoir l'honneur de votre connaissance (Augier, Ceint. dorée,1855, II, p. 359).
Prononc. et Orth. : [epε ̃:gl̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1260 « ardillon d'une boucle de ceinture (?) » (R. de Blois, Beaudous, 629 ds T.-L. : l'espingle et la boucle d'or); 1270-1300 « petite pointe métallique garnie d'une tête » (Ordonnances comm. métiers, IX ds E. Boileau, Métiers, p. 364 ds T.-L.); 2. « tout objet qui a plus ou moins la forme d'une épingle ordinaire et qui sert à attacher » a) xvies. « bijou » espingle d'or (ds Laborde, Émaux, p. 303 ds Littré); b) 1833 « épingle à deux branches avec lesquelles les femmes nouent leurs cheveux » (Borel, Champavert, p. 153). Du lat. vulg. *spingula, croisement du lat. tardif spīnula au sens de « petite épine » d'où « épine servant à attacher » (sens attesté à l'époque impériale pour spina dont spinula dérive) et du b. lat. spicula « piquant » dimin. de spica « pointe, épi ». Fréq. abs. littér. : 996. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 872, b) 1 841; xxes. : a) 1 844, b) 1 395. Bbg. Boisacq (É). Fr. dial. surède; fr. épingle. R. belge Philol. Hist. 1925, t. 4, pp. 135-136. − Lüdtke (H.). Die Stecknadel in romanisch-germanischen Wortgeographie. Zeitschrift für Phonetik. 1957, t. 10, pp. 392-397. − Rog. 1965, p. 84, 92.

Wiktionnaire

Nom commun - français

épingle \e.pɛ̃ɡl\ féminin

  1. Petite tige de métal (laiton, cuivre, fer, acier, etc.) terminée par une pointe à un bout et, de l’autre, par une tête → voir tête d’épingle.
    • Épingle blanche.
    • Attacher avec une épingle.
    • Il s’est enfoncé une épingle dans le doigt.
  2. (Familier) Chose de très petite valeur.
    • Cela ne vaut pas une épingle, je n’en donnerais pas une épingle.
    • Je m’en soucie comme d’une épingle.
    • Ces deux choses se ressemblent tellement que j’en donnerais le choix pour une épingle.
  3. (Par extension) Bijou en forme d’épingle, dont la tête, porte quelques pierreries ou quelque autre ornement, et qui sert aux hommes à fixer la cravate ou aux femmes à maintenir leur chapeau.
    • Épingle de diamant.
    • Épingle d’or.
    • Faire monter un camée, une médaille en épingle.
    • Jusqu’aux cravates, au petit nœud suavement bloqué par une épingle dans l’échancrure du col, jusqu’au feu d’un vrai diam’ et au cuir mat du bracelet-montre, on sentait ces messieurs soucieux de leur mise. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Les cheveux bruns, assez jeune, bronzé comme Frank Alamo, auquel il ressemblait un peu, et vêtu d'un complet bleu marine à rayures, il portait même une épingle de cravate. — (Patrick Modiano, Une jeunesse, Gallimard, collection Folio, 1981, page 71)
  4. (Vieilli) Offense légère, mais souvent répétée, faite à une personne. On dit « pique » aujourd'hui.
    • Coups d’épingle, Piqûres d’épingle.
    • Elle se sauvait souvent pour pleurer toute seule, car ces questions lui entraient dans la peau comme des épingles. — (Guy de Maupassant , Histoire d’une fille de ferme, dans La maison Tellier, 1891, réédition Le Livre de Poche, page 100)
    • Ô ma victoire fragile de l’apparence, un rien, un regard, une réflexion, suffit à la démolir. Et elles s’y connaissent en coups d’épingles, Brigitte, les copines de la classe. Mais ce n’est pas à elles qu’il faut plaire. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 374)
  5. (Vieilli) Dons et gratifications que l’on ajoutait au prix d’un marché, d’un service rendu.
    • Il a fallu payer telle somme et tant pour les épingles.
    • — Va pour deux cent dix francs, dis-je, croyant tout fini.
      Et j’étendis la main pour prendre la longe, mais le paysan ne me la céda pas.
      — Et les épingles de la bourgeoise ? dit-il.
      Une nouvelle discussion s’engagea et finalement nous tombâmes d’accord sur vingt sous d’épingles. Il nous restait donc trois francs.
      De nouveau j’avançai la main, le paysan me la prit et me la serra fortement en ami.
      Justement parce que j’étais un ami, je n’oublierais pas le vin de la fille.
      Le vin de la fille nous coûta dix sous.
      — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
    • Une fois même il eut mandat de discuter avec le boucher certain compte qui n’était pas clair, et qu’il finit du reste par payer intégralement, après avoir joui pour ses épingles, en un bigorne de loucherbem assez diaphane, de quelques insinuations malveillantes. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
  6. (Marine) Petit brin de fil d'acier qui déborde d'un câble et résulte de la rupture d'un des fils qui constitue le câble.
    • Pendant la manœuvre, il s'est déchiré la main sur une épingle.
  7. (Cuisine) Filet de glace qui se forme dans un crème glacée.
  8. (Technique) Goutte de plomb fondu qui fait saillie à l'intérieur d'un tuyau du même métal à la suite d'une soudure.
  9. (Menuiserie) Synonyme de trésillon.
    • Pour les autres planches tu peux soit les empiler en plot avec des épingles "petits tasseaux" à l'abri des intempéries - gel, pluie, neige - mais dans un endroit ventilé et tempéré,[...].— (forum sculpture du 02/09/2006 sur Sculpture. Site consulté le 20/01/2021)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ÉPINGLE. n. f.
Petite tige de métal (laiton, cuivre, fer, acier, etc.) pointue par un bout, ayant une tête à l'autre. Épingle blanche. Tête d'épingle. Pointe d'épingle. Piqûre d'épingle. Attacher avec une épingle. Il s'est enfoncé une épingle dans le doigt. Épingle à cheveux, Fil d'acier, replié par le milieu de manière à former deux branches et qui sert aux femmes à fixer leurs cheveux. Épingle d'écaille, Petite fourche en écaille qui sert au même usage. Épingles anglaises ou de nourrice, Épingles de sûreté, formées de deux branches dont l'une est terminée par un protège-pointe. Fig. et fam., Tirer son épingle du jeu, Se dégager adroitement d'une affaire. Il s'était mis dans ce parti, mêlé à une fâcheuse intrigue, mais il a tiré son épingle du jeu. Fam. et par exagération, Cela ne vaut pas une épingle, je n'en donnerais pas une épingle, se dit d'une Chose de très petite valeur. On dit de même, par indifférence ou par mépris, Je m'en soucie comme d'une épingle. On dit aussi. Ces deux choses se ressemblent tellement que j'en donnerais le choix pour une épingle. Fam. et par exagération, Une épingle ne tomberait pas par terre, se dit d'un Endroit où la foule est très compacte. Fam., Être tiré à quatre épingles, Être ajusté avec un soin extrême, et de manière à paraître craindre de déranger sa toilette. Fig. et fam., Coups d'épingle, Piqûres d'épingle, Offenses légères, mais souvent répétées, faites à une personne. Il se dit également d'une Espèce de bijou en forme d'épingle, qui porte souvent, au lieu de tête, quelque petite pierrerie ou quelque autre ornement, et qui sert principalement aux hommes pour fixer leur cravate ou aux femmes pour faire tenir leur chapeau. Épingle de diamant. Épingle d'or. Faire monter un camée, une médaille en épingle. Il se disait au pluriel de Dons et gratifications que l'on ajoutait au prix d'un marché, d'un service rendu. Il a fallu payer telle somme et tant pour les épingles.

Littré (1872-1877)

ÉPINGLE (é-pin-gl') s. f.
  • 1Petite pointe métallique en fil de laiton garnie d'une tête, dont on se sert généralement pour la toilette. La pointe d'une épingle. Un quarteron d'épingles. S'enfoncer une épingle dans le doigt.

    Mettre une épingle sur sa manche, afin de se souvenir de quelque chose.

    Fig. et familièrement. Tirer son épingle du jeu, se dégager adroitement ou sans perte d'une mauvaise affaire ; locution qui vient d'un jeu de petites filles : elles mettent des épingles dans un rond, et, avec une balle qui, lancée contre le mur, revient vers le rond, elles essayent d'en faire sortir les épingles ; quand on fait sortir la mise, on dit qu'on retire son épingle du jeu. Vous tirez sagement votre épingle du jeu, Molière, le Dép. I, 4. Je crois que le plus sûr est de ne me point mêler de tout cela et de tirer adroitement mon épingle du jeu, Dancourt, Chev. à la mode, IV, 7.

    Être tiré à quatre épingles, être très paré, très ajusté. Le tout soutenu d'une propreté tirée à quatre épingles, Marivaux, Paysan parvenu, part. 1.

    Discours tiré à quatre épingles, discours dont le style est affecté, sans naturel.

    Cela ne vaut pas une épingle, je n'en donnerais pas une épingle, je m'en soucie comme d'une épingle, j'en donnerais le choix pour une épingle ; toutes phrases qui se disent de choses qu'on regarde comme sans importance.

    On jetterait une épingle qu'elle ne tomberait pas à terre, se dit d'une foule très compacte.

    Fig. Coups d'épingles, petites offenses, petites contrariétés qu'on inflige à quelqu'un. J'aime à rêver, mais ne veux pas Qu'à coups d'épingle on me réveille, Delille, Convers. II.

    Conspiration de l'épingle noire, conspiration qui se forma sous la Restauration et dans laquelle les conjurés avaient pris pour signe de ralliement une épingle noire.

  • 2Épingle à cheveux, épingle qui autrefois était droite, et qui est maintenant à deux branches ondulées dans le milieu ; elle est noire et sert aux femmes à retenir leurs cheveux.
  • 3Bijou, en forme d'épingle, qui se fixe au linge sur la poitrine et sur la cravate. Épingle de diamant.
  • 4 Au plur. Don ou gratification qu'on accorde à une femme pour quelque service rendu. C'est pour les épingles des filles, se dit de ce qu'on ajoute, en payant une marchandise ou un ouvrage, au prix convenu.

    Don fait à une femme quand on conclut quelque marché avec son mari. Ce sont les épingles de madame. Ah ! que vous êtes adroit, monsieur Dubois ! vous prétendez que, pour mes épingles, je me contente de ce petit surplus, Dancourt, Femme d'intrigue, IV, 15.

    En quelques provinces, épingles se dit pour arrhes. En Bourgogne, quand on vend du vin, on demande des épingles.

  • 5 Terme de cuisine. Filet de glace qui se forme dans une crème ou dans une autre composition glacée.
  • 6Goutte de soudure qui perce dans l'intérieur du tuyau de plomb que l'on soude.
  • 7Petit morceau de bois fendu, pour attacher du linge ou des estampes sur une corde.

HISTORIQUE

XIIIe s. Que nul mestre ne mestresse ne puisse acheter fil cher pour fere espingles, se ce n'est à ceus du dit mestier, sus peine de l'amande, Liv. des mét. 364.

XVe s. Humbles furent, coies et simples, Ne sçurent que ce fut d'espingles, Ne d'orgueil ; car humilité Estoit en leur simplicité, Deschamps, Poésies mss. dans LACURNE. Un carteron de longues espingles à la façon d'Angleterre, De Laborde, Émaux, p. 302. Mme d'Estampes prend de pension, pour ses espingles, cinq cens livres, De Laborde, ib. p. 303. Et s'il chiet [tombe] à la dame une espille, il l'amassera, car elle se pourroit affoller ou blecer, Les quinze joyes du mariage, p. 21.

XVIe s. La moindre picqueure d'esplingue et passion de l'ame, Montaigne, I, 329. Mais, ne pouvant rien contre vent et marée, il tira son espingle du jeu, D'Aubigné, Hist. III, 334. Ung saphir encassé à jour, sur ung espingle d'or, garny de douze petites perles, De Laborde, Émaux, p. 303.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ÉPINGLE. - HIST. XVIe s. Ajoutez : Le crieur est tenu avant la feste de monseigneur saint Jacques, d'aller par la ville, avec sa clochette et vestu de son corset, crier la confrerie ; item, doit à chasque pelerin et pelerine quatre epingles pour attacher les quatre cornets des mantelets des hommes et les chapeaux de fleurs des femmes, Règlement de la paroisse de Saint-Jacques de l'Hôpital de Paris, dans Courrier de Vaugelas, 1er janv. 1877, p. 116.

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Étymologie de « épingle »

En ancien français espingle ; selon Diez[1], du latin spinula (« petite épine ») (et non pas de son diminutif spinicula) avec un g intercalaire. Les dialectes français ont : éplingue en champenois, épieule en picard. Spinula est le diminutif de spina (« épine »).
Auguste Scheler[1], soulignant le caractère exceptionnel du g intercalaire, lui préfère une origine germanique : de Spange (« agrafe ») via un diminutif Spangel, Spengel et Spingel présent dans certains dialectes germaniques.
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Champ. éplingue ; picard, épieule, épiule ; génev. épingue ; bas-latin, spindula, spinula ; du latin spinula, petite épine, d'après Diez. Scheler conteste cette étymologie, n'admettant pas l'intercalation d'un g ; l'allemand Spange, agrafe, avec ses diminutifs dialectiques, spangel, spengel, spingel, lui paraissent expliquer plus naturellement la forme épingle. L'ancien français espille et le picard épieule représentent non spinula, mais spiculum.

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Phonétique du mot « épingle »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
épingle epɛ̃gl

Fréquence d'apparition du mot « épingle » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « épingle »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « épingle »

  • Crise : les métiers qui tirent leur épingle du jeu
    Crise : les métiers qui tirent leur épingle du jeu - Rebondir
  • J’aime mieux être tiré à quatre épingles qu’à quatre chevaux.
    Louis Auguste Commerson — Pensées d'un emballeur
  • Entre le oui et le non d'une femme, il n'y a guère de place pour une épingle.
    Miguel de Cervantès
  • Bien mal acquis ne profite jamais qu’à ceux qui sont assez malins pour ne pas se faire épingler.
    Pierre Dac — Arrières-pensées
  • Devoir ! Ah, je ne puis souffrir ce vilain mot, cet odieux mot ! Il est si pointu, si aigre, si froid. Devoir, devoir, devoir ! On dirait des coups d'épingle.
    Henrik Ibsen
  • En politique internationale, les coups d'épingle répétés finissent par engendrer des coups de canon.
    Gustave Le Bon — Les incertitudes de l'heure présente
  • Le génie, c’est de savoir déballer une chemise neuve sans se planter une épingle dans le doigt.
    Dino Levi
  • Les tortionnaires l'ont compris : les petits coups d'épingle bien dosés et répétés font plus de mal et détruisent plus que la cruauté virulente et expéditrice...
    Marthe Gagnon-Thibaudeau — Le Mouton noir de la famille

Traductions du mot « épingle »

Langue Traduction
Anglais pin
Espagnol alfiler
Italien pin
Allemand stift
Chinois
Arabe دبوس
Portugais pin
Russe штырь
Japonais ピン
Basque pin
Corse pin
Source : Google Translate API

Combien de points fait le mot épingle au Scrabble ?

Nombre de points du mot épingle au scrabble : 9 points

Épingle

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