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Vénus
Sommaire
- Définitions de « vénus »
- Étymologie de « vénus »
- Phonétique de « vénus »
- Fréquence d'apparition du mot « vénus » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « vénus »
- Citations contenant le mot « vénus »
- Traductions du mot « vénus »
- Combien de points fait le mot vénus au Scrabble ?
Définitions de « vénus »
Trésor de la Langue Française informatisé
VÉNUS, subst. fém.
[P. réf. à Vénus, déesse de la beauté, de l'amour]Wiktionnaire
Nom commun - français
vénus \ve.nys\ féminin invariable
-
Femme d’une grande beauté.
- Une vénus et un adonis.
- (Zoologie) Noms de plusieurs mollusques bivalves (genre Venus) à coquille arrondie, dont les valves épaisses présentent des stries, parfois rayonnantes, parfois concentriques, parfois les deux.
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(Zoologie) Synonyme de praire commune (espèce d’animaux).
- La praire est une vénus.
Littré (1872-1877)
-
1Divinité des païens, la mère de l'Amour et la déesse de la beauté.
Et du haut des cieux, où je brille, J'entendrai prononcer aux mortels prévenus : Elle est plus belle que Vénus
, Molière, Psyché, Prologue.Et trois cent mille francs avec elle obtenus La firent à ses yeux plus belle que Vénus
, Boileau, Sat. x.Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée, C'est Vénus tout entière à sa proie attachée
, Racine, Phèdre, I, 3.Lisette : Madame se déguise en Amour, peut-être ?… - Madame Turcaret : En Vénus, ma chère, en Vénus ! - Le marquis : En Vénus ! ah ! madame, que vous êtes bien déguisée !
Lesage, Turc. v, 7.Poétiquement. Les plaisirs de Vénus, les plaisirs de l'amour.
Statue de Vénus. La Vénus de Médicis.
Vénus anadyomène, célèbre statue représentant Vénus sortant de la mer.
-
2 Par extension, une Vénus, une femme d'une extrême beauté.
… le jeune homme Se campe en une église où venait tous les jours La fleur et l'élite de Rome, Des Grâces, des Vénus, avec un grand concours D'Amours, C'est-à-dire, en chrétien, beaucoup d'anges femelles
, La Fontaine, Candaule. -
2Charmes, beautés, grâces (on met un petit v acception vieillie).
Son esprit, sa beauté, sa taille, sa personne ne touchaient point, faute de vénus qui donnât le sel à ces choses ; Myrtis, au contraire, excellait en ce point-là… il n'y avait si petit endroit sur elle qui n'eût sa vénus, et plutôt deux qu'une, outre celle qui animait tout le corps en général
, La Fontaine, Psyché, II, p. 163.L'architecte s'était servi de l'ordre ionique à cause de son élégance ; de tout cela il résultait une vénus que je ne saurais vous dépeindre
, La Fontaine, ib. p. 166.Là [dans un temple] quelques auteurs avaient envoyé des offrandes pour reconnaissance de la vénus que leur avait départie le ciel
, La Fontaine, ib. p. 167. -
3 Terme d'astronomie. Une des sept planètes principales ; elle est distante du soleil d'environ 12000000 de myriamètres, parcourt son orbite en 292 jours ; le volume en est à peu près égal à celui de la terre ; elle est la plus proche du soleil après Mercure. Le peuple donne à Vénus le nom d'étoile du berger.
La planète de Vénus paraît quelquefois en plein jour et en présence du soleil, et, ce qui est à remarquer, c'est que cela n'arrive que lorsqu'elle est presque entre le soleil et nous
, Mairan, Élog. de Halley.Il [Pythagore] apprit à l'Italie que les deux étoiles du matin et du soir, Hesper et Lucifer, n'étaient qu'un seul et même astre, la planète de Vénus
, Bailly, Hist. astr. anc. p. 210.Vénus a, comme la lune, ses phases, ses taches, ses montagnes ; c'est même à ces montagnes, plus hautes et plus nombreuses que celles de la lune, et très propres à réfléchir la lumière du soleil, que Vénus doit son principal éclat
, Bonnet, Contempl. nat. I, 4. -
4 Terme de chimie ancienne. Le cuivre [dédié à la planète de Vénus].
Vitriol de Vénus, sulfate de cuivre.
Cristaux de Vénus, l'acétate de cuivre.
- 5Mont de Vénus, voy. MONT, n° 8 et n° 9.
-
6Genre de coquilles bivalves. On y distingue la Vénus tigrine, dont la coquille est appelée par les marchands langue de tigre ; la Vénus flexueuse, dite gourgandine ; la Vénus pennée, nommée vulgairement éventail des Memnonites ; la Vénus verruqueuse, connue sous le nom vulgaire de clovisse dans nos ports de la Méditerranée, où elle remplace les huîtres ; la Vénus croisée, appelée palourde dans nos départements de l'Ouest.
La plus grande des espèces indigènes, et peut être de tout le genre, est la Vénus fauve, cythérée de Lamarck
, Legoarant †
HISTORIQUE
XVIe s. Quant est de moy, vienne Helaine ou Venus, Viennent vers moi m'offrir leurs corps tous nuds ; Je leur diray : retirez-vous, deesses
, Marot, I, 337. Ils se contenterent seulement de faire eschapper quelques pasquins et livrets sur l'arriere Venus active et passive qui s'exerçoit au cabinet [de Henri III]
, D'Aubigné, Hist. II, 424.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
VÉNUS. Ajoutez :La Vénus attrape-mouches, dionaea muscipula,Journ. offic. 26 nov. 1876, p. 8720, 2e col.
Avec une autre drogue, on chasse le mal occasionné par des coups de pieds de Vénus, L. du P. Duchêne, 16 lettre, p. 3.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
VÉNUS, (Astronom.) satellites de Vénus. Depuis la découverte des satellites de Jupiter & de Saturne, qui ne sont que des lunes semblables à celle qui tourne autour de la planete que nous habitons, l’analogie a dû faire soupçonner l’existence de pareils astres autour des autres corps. Pourquoi ce présent n’auroit-il été fait qu’à certaines planetes, tandis qu’il s’en trouve d’intermédiaires, qui par leur éloignement sembloient devoir jouir des mêmes avantages, & qui ne sont pas moins importans dans le système des corps assujettis à notre soleil : tels sont Mercure, Vénus & Mars ? Ces sortes d’inductions prennent une nouvelle force, si on considere attentivement les phénomenes de ces planetes secondaires à l’égard de la planette principale dont ils dépendent. Soumises aux mêmes lois générales, leurs révolutions périodiques sont déterminées par leurs distances au centre du mouvement qui leur est commun.
Mais sans chercher des raisons pour expliquer les variétés que nous offrent les productions de l’Etre suprème, contentons-nous de rapporter les faits. Il vaut mieux arrêter l’esprit qui ne court que trop vîte au système.
Toutes les observations faites sur Mars nous mettent en droit de conclure qu’il est dépourvu de satellite. Cette planete est trop voisine de la nôtre pour que nous ayons pu tarder jusqu’à cette époque à le découvrir, les circonstances dans lesquelles il se présente à nos yeux sont d’ailleurs trop favorables pour qu’il ait pu échapper à l’époque de l’invention des lunettes. La phase ronde qu’il auroit toujours eu à notre égard le rendoit trop sensible pour n’être pas apperçu de Galilée.
Il n’en étoit pas ainsi de Vénus : placée entre le soleil & nous, les observations faites sur cette planete ont été plus délicates, plus rares, plus sujetes à des variations, que des circonstances de toute nature rendent très-difficiles à saisir, la perfection des instrumens, l’habileté des observateurs, des travaux sans nombre entrepris pour le progrès de l’astronomie ; tous ces efforts suffisent à peine pour nous instruire de la révolution de cette planete sur son axe. Qu’on ne soit donc pas surpris si les observations que nous allons rapporter ont été si peu répétées malgré les veilles & les peines de nos astronomes les plus infatigables.
La premiere observation du satellite de Vénus est dûe à M. Cassini : il s’exprime en ces termes dans sa découverte de la lumiere zodiacale, in-fol. 1685. Paris. Seb. Cramoisi, p. 45. « A 4 heures 15 minutes, 28 Août 1686, en regardant Vénus par la lunette de 34 piés, je vis à de son diametre vers l’orient une lumiere informe, qui sembloit imiter la phase de Vénus, dont la rondeur étoit diminuée du côté de l’occident. Le diametre de ce phénomene étoit à-peu-près égale à la quatrieme partie du diametre de Vénus : je l’observai attentivement pendant un quart-d’heure, & après avoir interrompu l’observation l’espace de 4 ou 5′ je ne la vis plus, mais le jour étoit grand ».
M. Cassini avoit vu une lumiere semblable qui imitoit la phase de Vénus, le 25 Janvier 1672, pendant 10 depuis 6 h. 52′ du matin, jusqu’à 7 h. 2′ vers les 7 h. du matin, que la clarté du crépuscule fit disparoître cette lumiere. La plûpart des astronomes chercherent inutilement ce satellite, aucun ne s’apperçut jusqu’à M. Short, qui le revit 54 ans après, pendant qu’il observoit Vénus avec un télescope de 16°.
Cette observation étant une de celles qui constate le plus l’existance du satellite de Vénus, par l’impossibilité d’y supposer que l’observateur ait été trompé par des illusions optiques, mérite une attention particuliere ; c’est pourquoi je la rapporterai telle qu’elle se trouve dans les transactions philosophiques & dans l’histoire de l’académie de 1741.
« M. Short, à Londres, le 3 Novembre 1741, un matin avec un télescope de 16° qui augmentoit 50 à 60 fois le diametre de l’objet, apperçut d’abord comme une petite étoile fort proche de Vénus, sur quoi ayant adapté à son télescope un oculaire plus fort & un micrometre, il trouva la distance de la petite étoile à Vénus de 10′ 20″ ; Vénus paroissant alors très-distinctement, & le ciel fort serein ; il prit des oculaires trois ou quatre fois plus forts, & vit avec une agréable surprise que la petite étoile avoit une phase, & la même phase que Vénus ; son diametre étoit un peu moins que le tiers de celui de Vénus, sa lumiere moins vive, mais bien terminée ; le grand cercle qui passoit par le centre de Vénus & de ce satellite (qu’il seroit difficile de qualifier autrement), faisoit un angle d’environ 18 à 20°. avec l’équateur ; le satellite étant un peu vers le nord, & précédant Vénus en ascension droite. M. Short le considera à différentes reprises, & avec différens télescopes pendant une heure jusqu’à ce que la lumiere du jour le lui ravit entierement. »
Ce fut en vain que M. Short chercha par la suite à faire de nouvelles observations de ce satellite. Il ne put découvrir avec son fameux télescope de 12 piés (le plus grand qui eût été fait jusqu’alors), ce que le hazard lui avoit offert dans un télescope de 16° , il paroissoit donc qu’on devoit encore être incertain de l’existence de ce satellite : on n’en trouve aucunes traces dans toutes les observations postérieures des astronomes de l’Europe, jusqu’à l’année 1761 ; les observations de ce satellite devinrent pour lors plus fréquentes.
Le fameux passage de Vénus sur le soleil, cette époque si célebre vit renaître le zèle de tous les savans. Ce passage étoit une occasion plus intéressante que toute autre de constater l’existence du satellite de Venus, & de l’observer au cas qu’on pût le découvrir. Tandis que les nations s’empressoient à l’envi de faire voyager des académiciens dans toutes les parties du monde habitable, des savans cultivoient en silence leur goût pour l’astronomie, & se préparoient à l’observation du 6 Juin, pour contribuer par leurs travaux à cette correspondance générale, qui devoit seule prouver les résultats qu’avoit annoncé le grand Halley. M. Baudouin avoit fait dresser dans l’observatoire de la marine sur les bains de Julien, rue des Mathurins, une lunette de 25 piés, il se proposa de faire des recherches sur l’existence de cet astre. Il crut devoir associer à son travail un astronome éloigné de la capitale, & sur l’assiduité duquel il pût compter. Il engagea donc M. Montaigne, de la société de Limoges, à s’appliquer à la recherche de ce satellite. M. Montaigne est un philosophe sans faste, occupé dans le fond de sa retraite du plaisir de jouir de ses connoissances, plutôt que du desir d’en acquérir de nouvelles ; observant par pur délassement, il se détermina plutôt que tout autre astronome à un travail dans lequel on avoit si souvent échoué. Quoi qu’il en soit, il étoit réservé à l’observateur de Limoges d’être assez heureux pour chercher ce satellite dans une de ces circonstances favorables, où non seulement il est visible, mais où il n’exige même que des instrumens médiocres.
Il apperçut donc le 3 Mai 1761 sur les 9 heures du soir, environ à 20′ de distance de Vénus, un petit croissant assez foible, & situé de la même maniere que Vénus. Le diametre de ce petit croissant étoit à-peu-près le quart de celui de la planete, & la ligne menée du centre de Vénus à celui de ce satellite, faisoit avec le vertical de cette planete & au-dessous d’elle vers le midi un angle d’environ 20°.
Le lendemain 4 Mai à la même heure, notre observateur apperçut encore le même phénomene, mais un peu plus éloigné d’environ 30″ ou 1′, & dans la partie septentrionale à l’égard du vertical de de Vénus avec lequel il faisoit un angle d’environ 10°.
Le 5 & 6 on ne put faire aucune observation, à cause d’un brouillard épais qui tenoit l’atmosphere jusqu’à la hauteur de Vénus, dont on pouvoit à-peine observer le disque. On fut plus heureux le 7, & l’on vit encore le satellite toujours à la distance d’environ 25 à 26′ du centre de Vénus, mais au-dessus d’elle vers le nord dans un plan qui passoit par la planete, le satellite faisoit un angle de 45°. avec le vertical de Vénus.
Les jours suivans le satellite ne fut point apperçu jusqu’au 11 du même mois, qu’il parut encore vers les 9 heures, toujours à-peu-près à même distance de Vénus, & faisant encore un angle de 45°. avec le vertical, mais dans la partie méridionale. Il est très remarquable que le satellite paroissoit également, soit que Vénus se trouvât dans le champ de la lunette avec le satellite, soit qu’elle ne s’y trouvât point ; mais qu’il l’appercevoit avec beaucoup plus de facilité, lorsque tenant Vénus hors de la lunette il y conservoit le satellite. La foiblesse de sa lumiere étoit presque toujours absorbée en présence de Vénus. C’est ainsi que les astronomes ont attention de tenir Jupiter hors du champ de leurs instrumens, lorsqu’ils observent les immersions de ses satellites, principalement celles des 3 & 4. L’éclat de la planete empêche de saisir l’instant précis où le satellite recouvre la lumiere.
Toutes ces observations furent communiquées à M. Baudouin qui lut à ce sujet deux mémoires à l’académie royale des Sciences, dans lesquels il essayoit d’en déduire les élémens de l’orbite de ce satellite. Quoique les conséquences y soient développées avec toute l’adresse & la sagacité possibles, néanmoins les élémens de cet orbite exigent encore quelques observations, pour qu’on la puisse déterminer d’une maniere invariable.
La lunette de M. Montaigne étoit dépourvue de micrometre, & toutes ses distances n’étoient fixées que par estime. Il est à remarquer cependant qu’on en peut conclure avec assez de certitude, que l’orbite ou satellite doit être à-peu-près perpendiculaire à l’écliptique, que la ligne de ses nœuds tomberoit à-peu-près au 22°. de la vierge, & qu’il seroit presque aussi éloigné de Vénus, que la lune l’est de la terre.
Parmi les apparitions, il y en a eu d’autres de la même année rapportées par différens observateurs, & dans des pays très-différens ; une des plus remarquables est sans contredit celle du p. la Grange, jésuite. Ce savant cultivoit à Marseille l’Astronomie depuis nombre d’années ; muni d’excellens instrumens, & entr’autres du télescope de 6 piés de foyer du p. Pezenas, construit par M. Short en 1756, dont l’effet est de grossir 800 fois, & égale celui d’une lunette qui auroit 1600 piés. Son expérience reconnue & son exactitude dans les observations, rendent précieuses celles que nous allons rapporter.
Il n’y vit point de phase comme l’avoient apperçue tous les autres observateurs ; & ce qui n’est pas moins surprenant, c’est qu’il lui parut que ce petit astre suivoit une route perpendiculaire à l’écliptique Cette direction qui par ce qui précede se concluoit des observations de Limoges, parut si étrange au p. la Grange, qu’il ne fit point difficulté d’abandonner toutes les conséquences qu’il avoit déduites de ses observations. Elles furent faites des 10 au 12 Février 1761, à trois jours différens.
Nous joindrons les apparitions de ce satellite à Auxerre. Les 15, 28 & 29 Mars 1765, vers les 7 heures du soir, M. de Montbaron, conseiller au présidial d’Auxerre, répéta ses observations avec son télescope de 32 pouces, en changea le petit miroir, varia les oculaires, tint Vénus hors du champ de son instrument pendant qu’il observoit son satellite, le fit voir à nombre de personnes pendant des heures entieres, ne négligea rien de tout ce qui pouvoit accroître la certitude de l’apparition de cet astre.
On trouve aussi dans le Journal étranger, Août 1761, une autre observation tirée du London evening post, & qui fut communiquée à l’auteur de cette feuille périodique, par une lettre du 6 Juin de Saint-Neost, dans le comté d’Hutingdon. Cette observation est d’autant plus remarquable qu’elle a été faite pendant le passage de Vénus sur le soleil. Tandis en effet que l’observateur anglois étoit occupé de ce fameux passage, il apperçut un phénomene qui lui parut décrire sur le disque du soleil une route différente de celles des taches qu’on observe de tems à autres.
Son télescope lui fit appercevoir qu’il décrivoit la même ligne que Vénus, mais seulement plus proche de l’écliptique. Il seroit néanmoins à desirer que cette observation fût revêtue de caracteres plus authentiques ; car comment imaginer qu’un tel phénomene eût échappé à tous les observateurs qui pendant la durée de ce passage avoient tous les yeux fixés sur le soleil dans toutes les parties du monde ? Quoi qu’il en soit, il y a lieu de croire que l’on a dans l’Angleterre d’autres observations du satellite de Vénus ; il semble que l’on y doute plus de son existence, d’après ce qu’en dit M. Bonnet dans son premier livre des considérations de la nature.
Malgré tant de témoignages qui établissent l’existence du satellite de Vénus, il semble que l’on soit encore dans le cas de douter de sa réalité, à-cause de la rareté de ses apparitions. Les astronomes qui ne l’ont point apperçu, pensent que ceux qui ont observé ce satellite s’en sont laissé imposer par des illusions optiques, contre lesquelles ils auroient été d’autant moins en garde, qu’ils les ignorent ; ce qui pourtant n’est pas sujet à de moindres difficultés.
Comment en effet concevoir que tant de personnes dans des lieux si éloignés & avec des instrumens si différens, ont tous été trompés de la même maniere, dans le même tems & sur le même objet ? Quelque vraissemblance que puissent avoir les objections qu’on peut faire contre les observations où l’on s’est servi de lunettes ordinaires, il suffit pour les faire regarder au-moins comme douteuses, qu’il y en ait une où les mêmes illusions soient absolument impossibles ; & c’est ce que nous trouvons dans le rapport de M. Short de 1740. En effet, quel degré de confiance n’ajoute pas à son observation le nom de cet artiste célebre, le plus fameux des opticiens, celui de tous les astronomes qui ait connu le mieux les télescopes & l’art de s’en servir, à qui les observations astronomiques sont si familieres, & qui donne encore dans la société royale de Londres, les plus grandes preuves de son habileté.
Mais je vais encore plus loin. Supposons contre toute vraissemblance, qu’il ait pu se tromper dans sa premiere observation, de quelque maniere que ses yeux aient été affectés dans le premier moment, les différens oculaires qu’il adapta à son télescope, tous plus forts les uns que les autres, auroient dû lui faire connoître sur les lieux son erreur ; & c’est précisement le contraire qui arriva, puisqu’il apperçut son phénomene plus distinctement avec une phase semblable à celle de la planete principale, & telle qu’elle avoit déja été observée cinquante-quatre ans auparavant par M. Cassini.
J’ajouterai de plus que le degré de certitude ne laisse plus entrevoir le plus léger doute, par l’attention scrupuleuse avec laquelle M. de la Lande dans son voyage à Londres en 1764, eut soin de demander à M. Short lui-même, toutes les circonstances de son observation.
Ce savant, dont le nom passera à la postérité la plus reculée, crut devoir immortaliser sa découverte en la prenant pour type, & fit graver la phase du satellite telle qu’il l’apperçut en 1740. Il s’en sert en forme de cachet depuis cette époque.
Quant aux observations de M. Montaigne, si on suppose ce savant séduit par des illusions optiques qu’il ignoroit, il faut admettre que tous les autres observateurs se sont laissés entraîner à ces mêmes illusions : pourquoi donc seroient-elles si rares & si peu fréquentes ? Mais sans nous arrêter à réfuter des objections aussi futiles, convenons que les bisarreries de ce petit astre ne sont pas des raisons pour rejetter des faits ; qu’elles sont au contraire des conséquences nécessaires de plusieurs causes que nous ignorons, & qui se dévoileront par la suite. Essayons d’en donner ici quelques-unes, qui toutes sont aussi simples que naturelles. 1°. Il est certain que la lumiere de ce satellite est beaucoup plus foible que celle des satellites de Jupiter & de Saturne. 2°. Il ne peut se présenter à nos yeux que dans les époques où sa phase est en croissant. La lumiere qu’il nous réfléchit est donc toujours moindre que celles des satellites des planetes supérieures, qui nous offrent la phase ronde. 3°. Les plus grandes digressions de Vénus ne sont que de 48°. il faut que son satellite se trouve lui-même dans sa plus grande digression à cette époque, & qu’elles concourent ensemble pour être apperçu ; car dans toutes autres circonstances Vénus & son satellite sont plongés dans les rayons du soleil, ou enveloppés de vapeurs de l’atmosphere, ou éteints par la lumiere de l’horison. 4°. La masse de ce satellite est peut-être d’une densité peu propre à renvoyer les rayons de l’astre qui nous éclaire. 5°. Il a des périodes successives de lumiere, suivant que les parties de son disque sont plus ou moins propres à réfléchir ; (Mémoire de l’académie royale des Sciences, année 1719, page 66.) ces suppositions ne sont rien moins que gratuites. La description de la lune nous offre dans ses taches précisément les mêmes phénomenes ; les mêmes accidens ont lieu pour le troisieme satellite de Jupiter, & le cinquieme de Saturne.
Reste donc la circonstance singuliere de la position de l’orbite du satellite de Vénus. Mais cette position perpendiculaire à l’écliptique, bien loin d’être un motif de rejetter l’existence de ce satellite, semble l’établir avec encore plus de certitude, si l’on compare ce phénomene avec ce que nous connoissons de la révolution de Vénus sur son axe.
Étymologie de « vénus »
Lat. Venus, Veneris ; comparez le sanscrit védique vanas, charme, van, désirer ; le danois ven, joli, agréable ; anglo-sax. van, brillant.
Phonétique du mot « vénus »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
vénus | veny |
Fréquence d'apparition du mot « vénus » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « vénus »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « vénus »
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Pourtant, ce n'est pas ce destin-là que décrivent Michael Way et Anthony Del Genio. Ils ont nourri un modèle d'évolution climatique terrestre avec des données vénusiennes : une vitesse de rotation très lente qui donne des journées 117 fois plus longues que les nôtres, un relief très peu marqué, une plus forte exposition au rayonnement solaire. Ils l'ont appliqué à une planète Vénus jeune, encore dotée d'océans remplis de l'eau apportée par les météorites qui ont dû la frapper, comme la Terre, il y a 4 milliards d'années.
Science-et-vie.com — La planète Vénus aussi aurait été habitable - Science & Vie -
Ils ont nourri un modèle d'évolution climatique terrestre avec des données vénusiennes : une vitesse de rotation très lente qui donne des journées 117 fois plus longues que les nôtres, un relief très peu marqué, une plus forte exposition au rayonnement solaire.
Science-et-vie.com — La planète Vénus aussi aurait été habitable - Science & Vie -
ŒNONE.Quoi ! de quelques remords êtes-vous déchirée ?Quel crime a pu produire un trouble si pressant ?Vos mains n’ont point trempé dans le sang innocent ?PHÈDRE.Grâces au ciel, mes mains ne sont point criminelles.Plût aux dieux que mon cœur fût innocent comme elles !ŒNONE.Et quel affreux projet avez-vous enfantéDont votre cœur encor doive être épouvanté ?PHÈDRE.Je t’en ai dit assez : épargne-moi le reste.Je meurs, pour ne point faire un aveu si funeste.ŒNONE.Mourez donc, et gardez un silence inhumain ;Mais pour fermer vos yeux cherchez une autre main.Quoiqu’il vous reste à peine une faible lumière,Mon âme chez les morts descendra la première ;Mille chemins ouverts y conduisent toujours,Et ma juste douleur choisira les plus courts.Cruelle ! quand ma foi vous a-t-elle déçue ?Songez-vous qu’en naissant mes bras vous ont reçue ?Mon pays, mes enfants, pour vous j’ai tout quitté.Réserviez-vous ce prix à ma fidélité ?PHÈDRE.Quel fruit espères-tu de tant de violence ?Tu frémiras d’horreur si je romps le silence.ŒNONE.Et que me direz-vous qui ne cède, grands dieux !À l’horreur de vous voir expirer à mes yeux ?PHÈDRE.Quand tu sauras mon crime et le sort qui m’accable,Je n’en mourrai pas moins : j’en mourrai plus coupable.ŒNONE.Madame, au nom des pleurs que pour vous j’ai versés,Par vos faibles genoux que je tiens embrassés,Délivrez mon esprit de ce funeste doute.PHÈDRE.Tu le veux ? lève-toi.ŒNONE.Parlez : je vous écoute.PHÈDRE.Ciel ! que lui vais-je dire ? et par où commencer ?ŒNONE.Par de vaines frayeurs cessez de m’offenser.PHÈDRE.Ô haine de Vénus ! ô fatale colère !Dans quels égarements l’amour jeta ma mère !ŒNONE.Oublions-les, madame ; et qu’à tout l’avenirUn silence éternel cache ce souvenir.PHÈDRE.Ariane, ma sœur ! de quel amour blesséeVous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !ŒNONE.Que faites-vous, madame ? et quel mortel ennuiContre tout votre sang vous anime aujourd’hui ?PHÈDRE.Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorableJe péris la dernière et la plus misérable.ŒNONE.Aimez-vous ?PHÈDRE.De l’amour j’ai toutes les fureurs.ŒNONE.Pour qui ?PHÈDRE.Tu vas ouïr le comble des horreurs…J’aime… À ce nom fatal, je tremble, je frissonne.J’aime…ŒNONE.Qui ?PHÈDRE.Tu connais ce fils de l’Amazone,Ce prince si longtemps par moi-même opprimé…ŒNONE.Hippolyte ? Grands dieux !PHÈDRE.C’est toi qui l’as nommé !ŒNONE.Juste ciel ! tout mon sang dans mes veines se glace !Ô désespoir ! ô crime ! ô déplorable race !Voyage infortuné ! Rivage malheureux,Fallait-il approcher de tes bords dangereux !
Racine — Phèdre -
Ô Vénus, ô Déesse !Je regrette les temps de l'antique jeunesse,Des satyres lascifs, des faunes animaux,Dieux qui mordaient d'amour l'écorce des rameauxEt dans les nénufars baisaient la Nymphe blonde !Je regrette les temps où la sève du monde,L'eau du fleuve, le sang rose des arbres vertsDans les veines de Pan mettaient un univers !
Arthur Rimbaud — Soleil et chair
Traductions du mot « vénus »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | Venus |
Espagnol | venus |
Italien | venere |
Allemand | venus |
Chinois | 金星 |
Arabe | كوكب الزهرة |
Portugais | vênus |
Russe | венера |
Japonais | 金星 |
Basque | artizarra |
Corse | venere |
Combien de points fait le mot vénus au Scrabble ?
Nombre de points du mot vénus au scrabble : 7 points