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Poing

Variantes Singulier Pluriel
Masculin poing poings

Définitions de « poing »

Trésor de la Langue Française informatisé

POING, subst. masc.

A. − Main fermée.
1. [Le poing dans son aspect] Poing droit, gauche; poings amaigris, crasseux, enflés, ensanglantés, gantés, meurtris, velus. C'était un gros charcutier qui avait des poings de géant (Zola, Fortune Rougon, 1871, p.224):
1. ... des bras énormes, des poings disproportionnés, où, bleu pâle, grimpaient des tatouages, des coeurs, des serpents et des entrelacements... Aragon, Beaux quart., 1936, p.172.
[En partic., p.réf à ses dimensions] Il avait un trou dans le ventre, on y aurait mis les deux poings (Maupass., Contes et nouv., t.1, Hautot, 1889, p.267).
Gros comme le poing. La loupe qui lui bouchait l'oeil droit était maintenant grosse comme le poing (A. France, Vie fleur, 1922, p.454).[Pour ironiser sur la petitesse d'un individu ou d'un animal] Je vous demande un peu!... Un petit chien gros comme le poing! et gentil, et doux (Courteline, Gend. sans pitié, 1899, 2, p.162).
2. [Le poing dans ses mouvements]
a) [Le poing comme aboutissement de l'action qui consiste à fermer la main autour de qqc.] Il (...) lève trois hommes au bout du poing (Flaub., Champs et grèves, 1848, p.340).Je serrai dans mes poings les cinq ou six journaux que je venais d'acheter au dernier kiosque ouvert de la ville (Abellio, Pacifiques, 1946, p.39):
2. Il reste, pour une enfant fragile et mal entraînée comme Kate, même au poing d'un Jos-Mari, le malaise du mauvais réveil et de l'heure, l'angoisse, le vertige que donne par intervalles, à des distances trop profondes, l'appel de la ténèbre, la rumeur abîmée d'un torrent. Peyré, Matterhorn, 1939, p.214.
Prendre à plein poing. Empoigner. Il prit à plein poing la chandelle et la posa sur la cheminée avec un frappement si violent que la mèche faillit s'éteindre et que le suif éclaboussa le mur (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.941).
MAR. Noeud à plein poing. ,,Boucle double faite dans un cordage rapidement pour servir de marque ou pour isoler une faiblesse du filin`` (Galopin, Lang. mar., 1925, p.31).
Au poing. Dans la main fermée. Arme, couteau, drapeau, fer, fusil, glaive, hache, pistolet, revolver, sabre au poing. Peindre comme un halluciné, la bougie au poing, dans cette clarté pâle que ses gestes effaraient (Zola, L'OEuvre, 1886, p.375).Je suis celui qui marche, une vipère au poing (H. Bazin, Vipère, 1948, p.276).
b) [Le poing servant à porter]
Présenter le poing à une dame. Présenter sa main à une dame pour la conduire. Sigognac, s'inclinant, se hâta de présenter le poing à l'Isabelle, qui appuya sur la manche râpée du baron le bout de ses doigts délicats, de manière à donner à cette légère pression la valeur d'un encouragement (Gautier, Fracasse, 1863, p.57).
FAUCONN. L'aîné de la maison de Chastellux serait chanoine honoraire, et pourrait assister aux offices, armé de toutes pièces, avec un surplis par-dessus, et tenant son faucon sur le poing (Barante, Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.412).Oiseau de poing. ,,Oiseau de proie qui, étant réclamé, revient sans leurre sur le poing du fauconnier`` (Baudr. Chasses 1834). Porter un oiseau de poing, chasser avec un oiseau de poing (Baudr. Chasses 1834).
3. [Le poing comme instrument d'actions violentes] Poing brutal, puissant, vigoureux; cogner, frapper, heurter, taper du poing; envoyer son poing dans la figure de qqn; se servir de ses poings. Tu veux mon poing sur la gueule? demanda le gardien (Malraux, Cond. hum., 1933, p.389).Je ne peux pas leur faire courir des dangers, avec leurs seuls poings pour armes (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.365):
3. Moi, j'assomme. Il avait fermé les poings, des poings gras, velus aux phalanges, et il les balançait, heureux de les voir énormes. Zola, E. Rougon, 1876, p.77.
Avoir le poing sur la gorge (vieilli). Être menacé. Quand on serait les maîtres, on dicterait des lois aux patrons, ils auraient à leur tour le poing sur la gorge (Zola, Germinal, 1885, p.1348).
Coup de poing. Coup porté avec le poing. Assener, donner, envoyer un coup de poing dans le dos, dans l'estomac, dans la figure. Souvent, les combattants se mettent en colère et s'assènent des volées de coups de poing au milieu des «hou» de la foule (Morand, Londres, 1933, p.150).
Faire le coup de poing. Se mêler à une bagarre. À la rente, on aurait dit une rixe, un paquet central, acharné et faisant le coup de poing (Zola, Argent, 1891, p.333).
Coup(-)de(-)poing*.
Opération coup de poing. Opération de police déclenchée par surprise ayant un objectif dissuasif bien précis (répression contre le petit banditisme, lutte contre la drogue, contre l'ivresse au volant, etc.). Une opération «coup de poing» menée en mars a permis de vérifier cinquante-quatre trains en une seule nuit (L'Express, 8 sept. 1977, p.58, col. 1).
Droit du poing (vx, au fig.). Droit du plus fort. En Allemagne (...) jusque sous Maximilien règne le droit du poing c'est-à-dire l'appel à la force et l'habitude de se faire justice soi-même (Taine, Philos. art, t.1, 1865, p.127).
Jouer des poings. Se battre. Habitué à jouer des poings et à se débattre contre les assauts de la foule (Gautier, Fracasse, 1863, p.411).Au fig. Du moment qu'on n'était plus collé chacun à sa place pour l'existence entière, et qu'on pouvait avoir l'ambition de prendre la place du voisin, pourquoi donc n'aurait-on pas joué des poings, en tâchant d'être le plus fort? (Zola, Germinal, 1885, p.1277).
[Accompagnant, dans une prise de parole, l'énoncé d'une opinion que l'on veut ainsi renforcer] Taper du poing sur la table. Quand nous sommes sortis de là, tu tapais du poing sur la table et tu criais: «L'autorité! Je ne comprends plus que l'autorité!» (Duhamel, Combat, 1939, p.55).
4. [Le poing dans sa gestuelle]
a) [Le geste du poing révélant un sentiment, une émotion puissante (la colère, l'inquiétude) qui précède ou contient l'acte violent] Laure serra les poings. Ce n'était pas la première fois que, sous les regards d'un homme, elle éprouvait un sentiment d'exaspération et de révolte (Daniel-Rops, Mort, 1934, p.6).Je me mordis le poing de rage pour ne pas l'insulter (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p.280).
b) [Le geste du poing considéré comme un signe]
[pour menacer] Les hommes parlent, menacent, ragent, tendant le poing vers les quartiers riches (Morand, Londres, 1933, p.124).C'étaient eux, les Allemands, qui étaient emprisonnés là-dedans. On leur montrait le poing, on leur criait des railleries, des injures, on se vengeait de quatre années d'une épouvantable tyrannie (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.356).
[pour manifester sa fraternité de gauche dans une lutte politique] Les deux sortent du rang, saluent du poing et s'en vont sans phrases (Camus, Révolte Asturies, 1936, ii, 1, p.412):
4. Avec le même mouvement que celui de fusils qui se lèvent, il lève le poing pour le salut du front populaire. Malraux, Espoir, 1937, p.652.
[pour manifester son défi] Poings sur les hanches. Sa colère d'elle-même tomba, et, les deux poings sur les hanches, il considérait les bourgeois d'un air mélancolique et gouailleur (Flaub., Bouvard, t.1, 1880, p.51).Je me campai le poing sur la hanche et jurai comme un mécréant (A. France, Bonnard, 1881, p.387).
Au fig. Dormir à poings fermés. Dormir très profondément. Christophe (...) se jeta sur son lit, et dormit aussitôt, à poings fermés (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p.580).
B. − Main (et poignet). Un grand jeune homme qu'on emmenait les poings liés, tandis que ses parents, derrière, essayaient de le défendre (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p.224).Deux agents l'emmenèrent enfin, menottes toujours aux poings (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p.30).
Pieds et poings liés. L'homme, pieds et poings liés, était couché sur la terre, parmi des vomissures (Pourrat, Gaspard, 1931, p.144).P. exagér. Pieds et poings liés. Impuissant. Vous étiez, il me semble, d'une imprudence extraordinaire?... Vous vous livriez à ces inconnus, pieds et poings liés (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p.152).
Couper, trancher le poing (vieilli). Tu coupas le poing à mon maître, je vais te couper le tien (Barante, Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.261).La première victime de Gilles fut un tout petit garçon dont le nom est ignoré. Il l'égorgea, lui trancha les poings, détacha le coeur, arracha les yeux, et il les porta dans la chambre de Prélati (Huysmans, Là-bas, t.2, 1891, p.9).
Prononc. et Orth.: [pwε ̃]. V. poignée. Homon. point1 et 2, formes de poindre. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1050 puing «main fermée» (Alexis, éd. Chr. Storey, 348); 2. a) fin xiies. considéré comme symbole de pouvoir, de puissance (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 275: as poinz tenir); b) 1566 venir aux poings «se battre» (H. Estienne, Apologie pour Hérodote, chap.22, éd. P. Ristelhuber, t.2, p.37); c) 1680 montrer le poing à qqn (Rich.). Du lat. pugnus «poing». Fréq. abs. littér.: 3389. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1499, b) 6970; xxes.: a) 7308, b) 5003.

Wiktionnaire

Nom commun - ancien français

poing \pɔjɲ\ masculin

  1. (Anatomie) Poing.

Nom commun 2 - français

  1. (Québec) Douleur soudaine et débilitante après un effort physique essoufflant et inhabituel.
    • Quand je vais courir, je finis toujours par avoir un poing au côté.

Nom commun 1 - français

poing \pwɛ̃\ masculin

  1. (Anatomie) Main fermée.
    • C’était bien le plus drôle de corps qu’on puisse imaginer : sa taille, de cinq pieds huit pouces, faisait le plus singulier contraste avec sa petite tête, ridée comme une pomme et grosse comme le poing. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
    • Le professeur de philosophie — M. Beliben — petit, fluet, une tête comme le poing, trois cheveux, et un filet de vinaigre dans la voix. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Dans les relations d’affaires, les Chinois se conforment à nos coutumes occidentales, et nous tendent la main au lieu d’élever leurs poings fermés et joints à la hauteur de leur figure, et de les agiter en s’inclinant, comme le veut la politesse chinoise. — (Émile Bard, Les Chinois chez eux, 1899)
    • Et il descendit de sa chaire, plus rouge et plus excité que jamais, les yeux lançant des éclairs et brandissant vers la nef un poing terrible et vengeur. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Cette fois, je fermai les poings à m’enfoncer les ongles dans la paume. J’étais décidé à ne plus remuer les doigts. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
  2. (Par métonymie) La main jusqu’à l’endroit où elle se joint au bras.
    • Il fut condamné à avoir le poing coupé.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

POING. n. m.
Main fermée. Serrer le poing. Il alla à lui l'épée au poing. Donner un coup de poing à quelqu'un. Faire le coup de poing, Se battre à coups de poing avec quelqu'un. Il signifie aussi Donner des coups de poing pour se frayer un passage dans la foule. Montrer le poing à quelqu'un, Le menacer. Fermer le poing, Fermer la main et la tenir serrée. Fig. et fam., Pieds et poings liés se dit de Quelqu'un qui est réduit à l'impuissance, à merci. Je vous livre cet homme pieds et poings liés, Je le mets à votre merci, à votre disposition. Fam., Le poing sur la hanche, les poings sur les hanches se dit d'une Personne qui est dans l'attitude de la provocation, qui fait des menaces, qui dit des injures. Fig., Dormir à poings fermés, Dormir profondément. Fig. et fam., Se ronger les poings, Enrager. Fig. et fam., Pas plus gros que le poing se dit de Choses petites dans leur espèce. Un visage pas plus gros que le poing. En termes de Fauconnerie, Oiseau de Poing, Oiseau de proie qui, étant réclamé, revient sans leurre sur le poing du fauconnier. Porter un oiseau de poing, Chasser avec un oiseau de poing. Coup de poing, Arme, instrument d'acier dont on se garnit le poing pour frapper.

POING se dit aussi de Toute la main jusqu'à l'endroit où elle se joint au bras. Il fut condamné à avoir le poing coupé.

Littré (1872-1877)

POING (poin ; le g ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : les poin-z armés de gantelets) s. m.
  • 1Main fermée. La pique dans le poing et l'estoc sur le flanc, Régnier, Sat. IX. Il voit de toutes parts combler d'heur sa famille, La javelle à plein poing tomber sous la faucille, Racan, Pastor. Le cimeterre au poing ils ne m'écoutent pas, Corneille, Cid, IV, 3. Et doit ledit Paul… comparoir… pour s'ouïr condamner à… confesser, la hart au col, la torche au poing, que le passé seul est bon, que le présent ne vaut rien…, Courier, Aux âmes dévotes.

    Fermer le poing, fermer la main et la tenir serrée. Pour me servir de la métaphore de Zénon, l'éloquence a la main ouverte, au lieu que, dans la plaidoirie, elle est souvent obligée d'avoir le poing fermé comme la dialectique, Marmontel, Œuv. t. IX, p. 499.

    Avoir les poings sur les côtés, sur les hanches, se dit d'une femme dans l'attitude de la provocation, et disant ou prête à dire des injures. Déjà ses poings sont sur ses hanches, Vadé, Pipe cassée, I. La mère est en grande colère : elle a les deux poings sur les côtés, Diderot, Salon de 1765, Œuv. t. XIII, p. 177, dans POUGENS.

    Fig. et familièrement. J'ai la tête plus grosse que le poing, locution dont on se sert pour refuser de répondre. Dorante : Vous me semblez toute mélancolique : qu'avez-vous, madame Jourdain ? - Madame Jourdain : J'ai la tête plus grosse que le poing, et si, elle n'est pas enflée, Molière, Bourg. gent. III, 5.

    Pas plus gros que le poing, se dit de choses petites dans leur espèce. [Il faut, dans un portrait, faire aux femmes] surtout le visage pas plus gros que le poing, l'eussent-elles d'un pied de large, Molière, Sicil. sc. 11. Et un postillon… un postillon qui n'est pas plus gros que le poing et qui va comme le vent, Regnard, Retour impr. sc. 6.

    Mener quelqu'un pieds et poings liés, après lui avoir lié les bras et les pieds. Les Parthes déclarèrent que, si les Romains voulaient recevoir d'eux quelque composition favorable, il fallait avant toutes choses qu'ils leur livrassent entre les mains Crassus et Cassius pieds et poings liés, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IX, p. 521, dans POUGENS.

    Fig. Il [Jurieu] m'accuse d'avoir livré la religion pieds et poings liés aux infidèles, Bossuet, 1er avert. 3.

    Fig. Livrer quelqu'un pieds et poings liés, le remettre à la merci, à la disposition. Killegrew, cédant à ses importunités, fut offrir son cousin pieds et poings liés à la victorieuse Warmestré, Hamilton, Gramm. 9.

    Mener une femme sur le poing, la mener par la main (locution vieillie). On dîne, et, après dîner, me revoilà sur le poing de Monsieur de Marseille, à voir la citadelle et la vue, Sévigné, jeudi 1673.

    Mener sur le poing, se disait aussi d'un homme que l'on présentait dans les maisons. On ajoute encore, et on assure même que le grand prôneur de la pièce, le grand protecteur de l'auteur, est M. l'abbé de Mably, qui mène M. Clément sur le poing de porte en porte, et qui le présente à toutes ses connaissances, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 6 mars 1772.

    Flambeau de poing, voy. FLAMBEAU.

  • 2Coup de poing, coup appliqué avec la main fermée. Il y eut des coups de poing donnés, même du sang répandu, Pellisson, Lett. hist. t. III, p. 114, dans POUGENS. Morbleu, veux-tu te battre à coups de poing ? Hauteroche, Crispin méd. I, 6. Sors du tombeau, divin Pindare… Cesse de vanter la mémoire Des héros dont le premier soin Fut de se battre à coups de poing Devant les juges de la gloire, Voltaire, Odes, 14. Non, chez nous point, Point de ces coups de poing Qui font tant d'honneur à l'Angleterre, Béranger, Boxeurs.

    Faire le coup de poing, se battre à coups de poing. Mme de Rohan, voyant qu'il s'agissait de faire tout de bon le coup de poing, fait la révérence à Mme la duchesse de Bourgogne, Saint-Simon, 64, 65.

    Il ne vaut pas un coup de poing, se dit d'une personne débile et qu'un rien suffit à mettre à terre. Ce petit duc de Foix ne vaut pas un coup de poing, Sévigné, 55.

    Coup de poing, nom donné aux petits pistolets de poche.

    Coup de poing, se dit aussi d'un gros anneau de fer ou d'acier où la main fermée s'engage, et qui sert d'arme défensive à la sortie d'un bal, d'un spectacle.

  • 3Oiseau de poing, celui qui revient sans leurre sur le poing du fauconnier. L'épervier et l'autour s'appellent oiseaux de poing, parce qu'ils ne se dressent pas au leurre. Le trésorier de la cathédrale de Nevers a le droit d'assister au chœur, botté, éperonné, l'épée au côté, et l'oiseau sur le poing, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. v, p. 285, dans POUGENS. Le droit exclusif d'entrer dans une église avec un faucon sur le poing, Voltaire, Mœurs, 197.

    Fig. Manger sur le poing, être très familier. Jà tout apprivoisé, je mangeais sur le poing, Régnier, Sat. X.

  • 4 Terme de manége. Le poing de la bride, le poignet de la main gauche du cavalier.
  • 5Toute la main jusqu'à l'endroit où elle se joint au bras. Les philosophes qui ouvrent la main trop brusquement sont des fous ; on leur coupe le poing, et voilà tout ce qu'ils gagnent, D'Alembert, Lett. au roi de Pr. 9 mars 1770.

HISTORIQUE

XIe s. Si ço avent [advient] que alquen [aucun] colpe le poin à altre u le pied…, Lois de Guill. 13.

XIIe s. Piez et poing au felon, lui faites bien lier, Ronc. p. 201. Que vus algiez [alliez] à curt el puing l'espée traite, Th. le mart. 36. Mult se sont entremis de lui la cruiz tolir ; Mais il ne la volt pas à nuls d'els tuz guerpir ; à douz puinz [avec les deux poings] tut adès la veïssez tenir, ib. 39.

XIIIe s. Qui tousjours me batoit et de poins et de piés, Berte, XLVII. Et fist à cescun des arbalestriers un poing copper, et à siergans à cescun un oel crever. Chr. de Rains, 72. Et la mesenge a empoingnié Plain son poing de mouse et de foille, la Rose, 1771. Et selon l'ancien droit, qui mehaignoit [blessait] autrui, on li fesoit autel [semblable] mehaing comme il avoit fait à autrui, c'est à dire poing por poing…, Beaumanoir, XXX, 18.

XIVe s. Adonc s'assit Bertran à sa devision [comme il voulut] ; Où qu'il voit à mengier, il y prend à plein poing ; En lui n'avoit maniere en plus qu'en un mouton, Guesclin. var. 86.

XVe s. Et si eust gresle au lendict et à Sainct Denys, merveilleuse et grosse, l'une comme ung homme ha le poing,… l'autre comme les deux poings, Juvénal Des Ursins, Charles VI, 1406.

XVIe s. Qu'avez-vous, monsieur ? - J'ai la teste plus gross que le poing, Despériers, Contes, LXXXV. Vous joignez les mains quand vos amis ont le poing fermé, D'Aubigné, Hist. II, 185. Les bourgeois, ne pouvans mettre à bas leur citadelle, se contenterent de la mettre dehors par le poing, c'est à dire de faire un grand retranchement en croissant, qui alloit baiser les deux courtines, D'Aubigné, ib. III, 163. De grand folie s'entrement Qui de son poing fait un maillet, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. p. 273.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

POING, s. m. Il se dit de la main fermée. Donner un coup de poing. Il se dit aussi de la main ouverte, & le poing est la partie comprise depuis l’endroit où la main s’attache & se meut jusqu’à l’extrémité des doigts. Couper le poing. Il est quelquefois synonyme à poigner.

On dit un flambeau de poing, pour un flambeau qu’on porte à la main. Un oiseau de poing, &c.

Poing, on dit, en Fauconnerie, voler de poing en fort.

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Étymologie de « poing »

Wallon, pogn ; provenç. punh, poing ; esp. puño ; port. punho ; ital. pugno ; du lat. pugnus.

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(Nom 1) (1150) Du moyen français poing, de l’ancien français poing, puing, du latin pugnus.
(Nom 2) Du verbe poindre.
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Phonétique du mot « poing »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
poing pwɛ̃

Fréquence d'apparition du mot « poing » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « poing »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « poing »

  • Le poing tue le hérisson, mais la main n’ose pas.
    Proverbe peul
  • On peut juger de la beauté d'un livre, à la vigueur des coups de poing qu'il vous a donnés et à la longueur de temps qu'on met ensuite à en revenir.
    Gustave Flaubert — Correspondance
  • La vie n’est qu’un tissu d’à-peu-près, de décisions hâtives, de situations instables sur lesquelles on bâtit pourtant un mur en plâtre qu’un coup de poing peut traverser.
    Olivier Bleys — Concerto pour la main morte
  • Coups de poing sur la table, roulement d'yeux, tapages de pieds, blasphèmes, sont les arguments de ceux qui n'en n'ont pas.
    Félix Leclerc
  • Il y a des gens qui donnent un conseil comme on donne un coup de poing. On en saigne un peu, et on riposte en ne le suivant pas.
    Jules Renard — Journal 1887-1892
  • Tout vient à point à qui sait taper du poing.
    Christophe Chenebault
  • L'Eternité c'est tiède, doux et ça serre très fort... C'est le poing de mon bébé enroulé sur mon pouce.
    Patrick Sébastien — Carnet de notes
  • Rien ne ressemble plus à une prison qu'un poing fermé.
    Anonyme — Paroles de détenus
  • Le président français a choisi de ne pas suivre la règle des discussions diplomatiques feutrées. Emmanuel Macron a « tapé du poing sur la table » dimanche lors du sommet européen à Bruxelles, consacré au plan de relance de l’économie, pour dénoncer la mauvaise volonté de certains de ses homologues. Dans sa ligne de mire : les Etats dits « frugaux » (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche), ainsi que la Finlande, très réservés sur ce plan.
    Plan de relance de l'UE: Macron tape du poing sur la table pour sortir des blocages
  • Les doux sont les pires êtres. Ils désarment avec un sourire à point et à poing.
    Jocelyne Felx — Les Petits camions rouges
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Images d'illustration du mot « poing »

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Traductions du mot « poing »

Langue Traduction
Anglais fist
Espagnol puño
Italien cazzotto
Allemand faust
Chinois 拳头
Arabe قبضة
Portugais punho
Russe кулак
Japonais
Basque ukabil
Corse pugnu
Source : Google Translate API

Synonymes de « poing »

Source : synonymes de poing sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot poing au Scrabble ?

Nombre de points du mot poing au scrabble : 8 points

Poing

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