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Endêver
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Définitions de « endêver »
Trésor de la Langue Française informatisé
ENDÊVER, verbe intrans.
Vieilli ou fam. Éprouver un violent dépit jusqu'à être comme hors de soi; éprouver une vive contrariété. Je me plantais devant eux [des compagnons] et ne bronchais pas afin qu'ils endêvent (Arnoux, Rhône,1944, p. 255).Wiktionnaire
Verbe - français
endêver \ɑ̃.dɛ.ve\ ou \ɑ̃.de.ve\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
-
(Vieilli) Être très dépité de quelque chose ; enrager.
- Figurez-vous que le bonhomme a voulu voir ses deux pièces de vin. Il m’a si bien fait endêver (mot du pays) pendant toute la journée, qu’il a fallu lui montrer deux poinçons pleins. — (Honoré de Balzac, L’Illustre Gaudissart, 1832)
- Pour la faire endêver, je me mets à rire, — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
- S’il est vrai que je faisais quelquefois endêver ma nourrice, je crois qu’elle aimait jusqu’à mes malices. — (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 25)
- En France, je l’ai démontré, Édouard Herriot endêvait plus que tout autre de cette mystification. — (Louise Weiss, Combats pour l’Europe, 1919-1934, Payot, 1968 - Albin Michel, 1979, page 223)
- […] comme étrangères, et, pourtant, si proches de moi… comme une volonté inconsciente d’y rester, de m’y agripper, en butte à un irrésistible besoin d’en partir, de m’en arracher… besoin qui m’endêverait presque. — (Denys Viat, Un monde en marge, L’Âge d’Homme, 1989, page 106)
- Les chefs virent que les Britanniques endêvaient d’acquérir leur presqu’île, parce qu’elle touchait les plaines fertiles de Canterbury : ils pouvaient donc les pressurer. — (Muriel Proust de la Gironière, La France en Nouvelle-Zélande, 1840-1846 : un vaudeville colonial, Éditions du Gerfaut, 2002, page 287)
- Il endêve d’être Tom Pouce. — (Jean-Marc Rosier, Noirs Néons, 2008)
- […], ils s’encoignèrent, et, serins serrés sereins au couvoir calme de minuit, n’en décollèrent plus, malgré les invites et les quolibets lancés par la marmaille et les regards encolérés de Yolande, qui, soudain, maligne, entraîna la troupe dans une ronde chantante afin qu’il endêvât : « […] ». — (Patryck Froissart, La Mise à nu : Fantaisies en sol mineur, Mon petit éditeur, 2011, page 330)
- Vous avez joué un joli tour de mon style à vos maîtres, ils se grattent encore qu’ils en sont tous pelés et endêvent et pleurent de rage ! — (Worr Berstein, Les Dits de Till : Mémorable geste d’Eulenspiegel ou Miroir d’un gueux, Robert Weis, 2013, page 199)
Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
Avoir grand dépit de quelque chose, enrager. Il endêve de voir qu'on ne lui parle pas. Faire endêver quelqu'un. Il est familier.
Littré (1872-1877)
- Avoir grand dépit de quelque chose. Il endêvait de cela.
Pour maître Énéas, il rêvait, Ou, pour mieux parler, endêvait
, Scarron, Virg. travesti, liv. VIII.Faire endêver quelqu'un, le faire enrager, le dépiter.
On s'ennuyait quand vous n'aviez plus personne à faire endêver
, Rousseau, Hél. v, 14.
REMARQUE
Mot du dernier bourgeois, dit de Caillières, 1690. Il est en effet resté très vulgaire.
HISTORIQUE
XVIe s. Je ne l'ay prins que ce matin ; mais desja j'endesve, je gresille d'estre marié
, Rabelais, Pant. III, 7.
Étymologie de « endêver »
En 1, et l'ancien français desver, derver ou dierver ; wallon, daivî, dâvî, danvî, rêver, rêvasser. Étymologie inconnue. D'après Diez, qui rejette le de-ex-viare, pour lequel on trouverait desvoier ou desvier, l'origine de desver est le latin dissipare, le provençal disipar ayant le sens de mal ordonner, mal arranger ; il cite à l'appui l'italien scipare, qui a le même sens. Cette étymologie ne peut s'élever au-dessus d'une simple conjecture. Gachet voit dans desver, derver, un dérivé irrégulier de diable, de sorte que endêver répondrait à endiabler ; c'est encore une conjecture peu appuyée par la forme du mot ; il y rattache l'anglais endeavour, s'efforcer. A tort ; car endeavour représente l'ancien français en devoir : se mettre en devoir et, de là, s'efforcer.
- (Date à préciser) Composé de en- et de l’ancien français desver (« devenir fou »)[1] → voir enrager pour le sens. Apparenté à rêver.
Phonétique du mot « endêver »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
endêver | ɑ̃dɛve |
Fréquence d'apparition du mot « endêver » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Citations contenant le mot « endêver »
-
Faire mouche, de Vincent Almendros, relève de cette seconde conception du roman. On avance prudemment en se demandant qui sont ces hommes et ces femmes un peu bizarres, quels sentiments les animent, que cachent-ils de leur passé, quels sont leurs intentions et leurs projets. Le romancier est diabolique dans sa manière d'entretenir le mystère, ajoutant de temps en temps une ou deux pièces au puzzle qu'il construit sous nos yeux. Il joue avec les nerfs du lecteur, il pique sans cesse sa curiosité, il le fait lanterner et endêver, et, ma foi, c'est excitant et plutôt agréable.
lejdd.fr — "Vincent Almendros fine mouche", la chronique de Bernard Pivot -
Il joue avec les nerfs du lecteur, il pique sans cesse sa curiosité, il le fait lanterner et endêver, et, ma foi, c'est excitant et plutôt agréable.
lejdd.fr — "Vincent Almendros fine mouche", la chronique de Bernard Pivot
Traductions du mot « endêver »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | end up |
Espagnol | soñar |
Italien | sognare |
Allemand | träumen |
Chinois | 做梦 |
Arabe | ليحلم |
Portugais | sonhar |
Russe | мечтать |
Japonais | 夢見る |
Basque | amestu |
Corse | sognu |
Synonymes de « endêver »
Source : synonymes de endêver sur lebonsynonyme.frCombien de points fait le mot endêver au Scrabble ?
Nombre de points du mot endêver au scrabble : 10 points