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Allemand

Variantes Singulier Pluriel
Masculin allemand allemands
Féminin allemande allemandes

Définitions de « allemand »

Trésor de la Langue Française informatisé

ALLEMAND, ANDE, adj. et subst.

I.− Adj. Qui se rapporte à l'Allemagne ou à ses habitants. La nation allemande; l'esprit allemand :
1. La littérature allemande n'a point eu ce qu'on a coutume d'appeler un siècle d'or, c'est-à-dire une époque où les progrès des lettres sont encouragés par la protection des chefs de l'État. G. de Staël, De l'Allemagne,t. 2, 1810, p. 32.
2. ... il était clair aussi que certaines périodes de la pensée humaine l'avaient retenu par un charme persistant, et tout particulièrement l'époque de la fin de la philosophie alexandrine et les premières lueurs de ce qu'on a convenu d'appeler l'idéalisme allemand, et qui brille d'un éclat sibyllin à travers l'œuvre glorieuse de Schelling et Fichte. J. Gracq, Au château d'Argol,1938, pp. 159-160.
HIST. Droit allemand. Droit particulier aux États allemands ne relevant pas du droit romain, mais des vieux droits nationaux (d'apr. Bach.-Dez. 1882).
PALÉOGR. Écriture allemande. ,,(...) caractères à formes carrées et anguleuses, usités dans la transcription des idiomes allemands, et dont l'écriture dite gothique est une imitation, [ils] ne sont qu'une transformation capricieuse des lettres latines du xiiesiècle`` (d'apr. Bach.-Dez. 1882).
II.− Substantif
A.− Celui, celle qui habite l'Allemagne ou en est originaire.
Vieilli et fam. Une querelle d'Allemand. Une querelle sans sujet :
3. Bernières dépasse en effet de beaucoup les quatre prévenus au milieu desquels on ne voit pas bien du reste ce qu'il vient faire, Nicole ne lui ayant cherché qu'une querelle d'Allemand, et sur un point qui ne tire pas à conséquence. On peut le rayer. H. Bremond, Hist. littéraire du sentiment religieux en France,t. 4, 1920, p. 495.
B.− Langue indo-européenne du groupe germanique que l'on parle en Allemagne et dans d'autres pays d'Europe voisins de l'Allemagne (Autriche, Suisse, Belgique...). Parler allemand, l'allemand :
4. Désireux de me remettre à l'allemand, que j'ai complètement abandonné depuis la guerre − ou plus exactement : depuis que je me suis mis à l'anglais... A. Gide, Journal,17 juin 1924, p. 785.
Le haut allemand, le bas allemand. Dialectes, l'un de l'Allemagne moyenne et méridionale, l'autre de l'Allemagne septentrionale.
Prononc. − 1. Forme phon. : [almɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:d]. 2. Dér. et composés : allemande, allemanderie.
Étymol. ET HIST. − Ca 1100 subst. et adj. masc. aleman (Rol., 3037 ds Gdf. Compl. : De tels baruns qu'asez unt vassalage, Aleman sunt); apr. 1160 Alemant (Wace, Rou, éd. Andresen, II, 1602 ds T.-L., s.v. aliance : A Henri l'Alemant... Par brief et par message manda li reis de France, Qu'il viegne prendre od lui amur et aliance); xiiies. alemant « langue des Allemands » (Du Prestre et de la dame ds Fabliaux et contes des poétes françois des XIe, XIIe, XIIIe, XIVeet XVes., éd. Barbazan et Méon, t. 4, p. 185 : Lors commence a paller latin Et postroillaz et alemant). Empr. au b. lat. alamannus, alemannus, adj. « des Alamans (confédération de peuples germ., de la branche occidentale, établis anciennement entre le Rhin, le Main et le Danube, voir Der kleine Pauly, p. 227) » (Ammien Marcellin, 14, 10, 6 ds TLL s.v., 1478, 7 : resistente multitudine Alamanna); Alamanni, Alemanni, subst. masc. plur. « les Alamans » (Not. dign. or., 32, 36, ibid., 1477, 83 : ala prima Alamannorum, Neia). La forme étymol. aleman est devenue alemant (avec un -t de cas régime, tiré du cas sujet sing. p. anal. avec l'oppos. granz < grandis/grant < grandem), puis alemand (par substitution du suff. -and, voir Nyrop t. 2 1965, § 271 et t. 3 1936, § 174). Le lat. est dér. de l'a. h. all. Alaman (Karg-Gasterstädt, Althochdeutsches Wörterbuch, 1968; Weigand, Deutsches Wörterbuch, 1909, s.v. Alemanne).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 9 391. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 9 079, b) 5 795; xxes. : a) 11 322, b) 22 279.
BBG. − Ac.-Gastr. 1962. − Bach.-Dez. 1882. − Behrens. D. 1923, p. 89. − Bible 1912. − Bruant 1901. − Colombani (G.). Les Mots d'origine allemande dans la langue française moderne (1500-1952). Univ. d'Aix-Marseille, 1953 (Thèse Lettres. Aix-en-Provence. 1953). − Daire 1759. − Fér. 1768. − Julia 1964. − Kold. 1902. − Le Roux 1752. − Ritter (E.). Les Quatre dictionnaires français. Remarques lexicographiques. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 344-345. − Roblin (M.). Allemands et Allemagne. Vie Lang. 1957, pp. 309-311. − Springh. 1962.

Wiktionnaire

Adjectif - français

allemand \al.mɑ̃\

  1. (Géographie) Relatif à l’Allemagne ; originaire d’Allemagne.
    • On entendait vers Noisseville des hourras et des accents lointains d’une musique allemande. — (Paul et Victor Margueritte, Le Désastre, Plon-Nourrit & Cie, 86e édition, page 168)
    • Ne sont éligibles que les personnes de nationalité allemande et qui sont majeures. — (Statut de la Caisse locale générale de secours en cas de maladie pour l’arrondissement de Metz-campagne - Valable à partir du 1er janvier 1914, § 97, imp. H. Jauch, Metz, 1914, page 45)
    • Par la suite, le Danois Tycho Brahe et son assistant allemand Johannes Kepler ont ajouté au modèle copernicien d’autres perfectionnements touchant à l’observation ou à sa nature théorique. — (Barry Williams (traduit par Claude Lafleur), L’Astrologie confrontée aux progrès de l’astronomie, dans Le Québec sceptique, no 24, décembre 1992, page 41)
  2. (Linguistique) Relatif à l’allemand, la langue allemande.
    • Il n’y a pas qu’en Allemagne qu’on utilise des mots allemands.
    • La traduction allemande de France est Frankreich.

Nom commun - français

allemand \al.mɑ̃\ masculin, au singulier uniquement

  1. (Linguistique) Langue parlée en Allemagne, en Autriche, en Suisse, au Liechtenstein, au Luxembourg et en Belgique (Cantons de l’Est).
    • Othon crut que sa vue le trompait, il avait sous les yeux des personnages qui semblaient par leurs habitudes avoir appartenu à une génération disparue depuis plus d’un siècle, et qui parlaient l’allemand du temps de Karl le Chauve. — (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)
    • La nécessité de pousser aussi loin que possible mes études d’exégèse et de philologie sémitique m’obligea d’apprendre l’allemand. Je n’avais à cet égard aucune préparation ; à Saint-Nicolas, mon éducation avait été toute latine et française. Je ne m’en plains pas. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 166)
    • Je me décide à leur parler allemand : pour qu’ils comprennent mieux, j’emploie mon haut allemand le plus clair, la langue officielle des théâtres de Meiningen et de Weimar, le hanovrien saccadé des auteurs juifs qui déclament les traductions de Verlaine. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • On apprenait – on s’apprenait – des notions hétéroclites mais passionnantes. Avant tout, les langues, cela va de soi. L’allemand, bien sûr, bien que les plus enragés prétendissent qu’il n’y aurait plus, la présente guerre terminée, ni Allemagne ni peuple allemand, et que c’était donc perdre son temps. À quoi les purs esthètes, dont j’étais, répliquaient par la beauté de la langue et la noblesse du geste gratuit. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 154)
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Littré (1872-1877)

ALLEMAND (a-le-man) s. m.
  • Ce mot est employé dans quelques phrases proverbiales : Une querelle d'allemand, c'est-à-dire une querelle sans sujet.

    C'est de l'allemand, c'est du haut allemand pour moi, c'est-à-dire je n'y entends, je n'y comprends rien.

HISTORIQUE

XIIe s. N'il ne cremi les reis l'Engleis ne le Francur, Aleman ne Tieis, ne duc n'empereür, Th. le Mart. 100.

XIIIe s. Et ne porquant isnelemant, Se il ne fussent alemant, Les nommaisse ; mès ce seroit Tens perdus, qui les nommeroit, Rutebeuf, II, 154.

XVIe s. Ils seroient bien aises de vous dresser une querelle d'Allemaigne, Carloix, IV, 18.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ALLEMAND. Ajoutez :

2L'allemand, nom générique de la langue parlée en Allemagne ; on y distingue surtout deux dialectes : le bas-allemand et le haut-allemand. En traçant une ligne en partant de Cologne et aboutissant par Cassel et Magdebourg à la frontière orientale d'Allemagne près Lissa (grand-duché de Posen), il se trouve que tout ce qui est au sud de cette ligne appartient au haut-allemand ; c'est de ce haut-allemand que s'est essentiellement formée, depuis le commencement du XVIe siècle, la langue littéraire actuelle. La partie de l'Allemagne au nord de la ligne ci-dessus appartient au bas-allemand, qui y est encore aujourd'hui la langue populaire, bien que de plus en plus, nommément dans les villes, il cède la place au haut-allemand. Seule la petite colonie franque du Hartz (Goslar) forme un îlot isolé dans le territoire du bas-allemand. Celui-ci règne donc sur le Rhin inférieur, dans la Frise, Westphalie, Brunswick, Hanovre, Holstein et Schleswig, Mecklenbourg, Poméranie, Rugen, Marche de Brandebourg, et, à travers la Prusse, le long de la côte de la Baltique, jusqu'au territoire de la langue lithuanienne. Le hollandais et l'anglo-saxon, base essentielle de l'anglais d'aujourd'hui, appartiennent au domaine du bas-allemand. Dans un sens étendu, on peut encore compter les langues scandinaves parmi celles qui relèvent du bas-allemand.
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Étymologie de « allemand »

Quoique ce mot ait donné lieu à beaucoup d'étymologies, cependant il faut encore s'en rapporter à Agathias, qui dit : « Les Allemands, s'il faut en croire Asinius Quadratus, Italien qui a écrit avec exactitude l'histoire des Germains, sont des hommes rassemblés de divers endroits et mêlés ensemble ; c'est ce que signifie le nom qu'ils portent. » Cette opinion doit d'autant plus être acceptée, qu'elle se justifie sans peine par les langues germaniques : all, tout, et mann, homme. Le d qui se trouve dans mand provient de la forme danoise mand, homme, pour mann. Quant à allemand, dans la locution querelle d'allemand, il s'agit bien, sans doute, des Allemands. Pourtant on en a donné une étymologie différente : on écrit alors alleman, et l'on cite le dicton : Gare la queue des Alleman ! Ce dicton a appartenu au Dauphiné, dont la région montagneuse entre le Drac et l'Isère était occupée par une puissante et nombreuse famille de seigneurs portant tous le nom d'Alleman. Malheur au voisin qui provoquait un membre de cette famille ! il se les attirait tous sur les bras. De l'ardeur avec laquelle cette famille vengeait la plus petite injure est aussi venu, dit-on, le proverbe : Faire une querelle d'allemand ; et Oudin (Curiosités franç. p. 462) écrit, en raison de cette origine : Querelle d'alleman. Mais je remarque qu'à la fin du XVIe siècle, Carloix dit querelle d'Allemaigne, ce qui montre que, dès ce temps-là, on regardait, dans la locution, allemand comme le nom de peuple.

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(1100)[1] En ancien français aleman, du latin Alemannus (« relatif aux Alamans »), ancien peuple germanique dont le nom signifie « tous les hommes », selon Asinius Quadratus. Aleman est d’abord devenu alemant par ajout de la terminaison en « -t » du cas régime singulier des adjectifs de deuxième classe en ancien français, puis alemand.
Le mot latin est lui-même issu du vieux haut allemand Alaman. Référence nécessaire
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Phonétique du mot « allemand »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
allemand almɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « allemand » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « allemand »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « allemand »

  • Le vin allemand se distingue du vinaigre grâce à l’étiquette.
    Mark Twain
  • Je parle espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à mon cheval.
    Charles Quint
  • L'enfer est un endroit où le cuisinier serait anglais ; le policier, allemand ; le garagiste, arabe et l'amant, suisse.
    Anonyme
  • L'espagnol est la langue des amants, l'italien est celle des chanteurs, le français celle des diplomates, l'allemand celle des chevaux.
    Proverbe espagnol
  • La xénophobie ne fut qu’une variante nationale, un ersatz de l’antisémitisme allemand.
    Walter Benjamin
  • En allemand, c'est mentir que d'être poli.
    Johann Wolfgang von Goethe — Le second Faust
  • L'allemand est la langue dans laquelle je me tais de préférence.
    Jules Renard
  • La Commission européenne a demandé aux superviseurs continentaux une enquête préliminaire sur la gestion du cas de la société de paiement en ligne Wirecard par le gendarme allemand de la finance.
    Les Echos — Affaire Wirecard : Bruxelles veut une enquête sur le superviseur allemand | Les Echos
  • Le procureur allemand avait pourtant affirmé que les autorités disposaient de "preuves concrètes" de la mort de la fillette, mais  Christian Brueckner pourrait ne pas être inculpé dans cette affaire.  
    midilibre.fr — Disparition de la petite Maddie : le suspect allemand risque de s'en sortir - midilibre.fr
  • Outre cette injection de capital, l’Etat allemand va apporter sa garantie à un prêt de 3 milliards d’euros pour Lufthansa.
    Investir — L'UE valide le plan de sauvetage allemand de Lufthansa, Actualité des sociétés - Investir-Les Echos Bourse
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Images d'illustration du mot « allemand »

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Traductions du mot « allemand »

Langue Traduction
Anglais german
Espagnol alemán
Italien tedesco
Allemand deutscher
Portugais alemão
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Synonymes de « allemand »

Source : synonymes de allemand sur lebonsynonyme.fr

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Allemand

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