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« Est-ce que », « est ce que » ou « es-ce que » ?

« Quand est-ce que tu vas enfin être bon en orthographe ? »

La forme interrogative des phrases françaises pose parfois certaines difficultés d’orthographe… Dans cet article, on se demande s’il faut écrire « est-ce que » (avec un trait d’union), « est ce que » (sans trait d’union) ou encore « es-ce que ». Vous hésitez ? Pas de panique, on vous explique la règle simplement.

On écrit toujours « est-ce que »

Règle : on écrit toujours « est-ce que ». En effet, l’utilisation de « est-ce que » + tournure affirmative est un des moyens de formuler une question en français, surtout employé à l’oral (l’autre est l’inversion du sujet avec le verbe). « Est-ce » n’est ici que la forme inversée de « c’est » et s’écrit toujours avec un trait d’union. « Est » est la conjugaison du verbe être à la troisième personne du singulier. Les formes « est ce que » (sans trait d’union) et « es-ce que » (mauvaise conjugaison) sont donc erronées.

Exemples :

  • Est-ce que le prix du fioul va baisser ?
  • Est-ce que le père noël existe ?
  • Est-ce que c’est bon pour vous de rester assis toute la journée ?
  • Est-ce que je peux vous poser une question ?

À noter qu’on peut très bien utiliser la même formule interrogative à un autre temps de conjugaison du verbe être ou à une autre personne (le plus courant étant « est-ce ») :

  • Était-ce
  • Sera-ce
  • Serait-ce
  • Sont-ce
  • Fut-ce
  • etc.

Attention, l’usage de « est-ce que » est souvent considéré comme familier. Il est préférable d’utiliser l’inversion du sujet avec le verbe. Exemples :

  • Est-ce que tu as fait les courses aujourd’hui ? => As-tu fait les courses aujourd’hui ?
  • Est-ce que tu prends le train ce soir ? => Prends-tu le train ce soir ?

Par ailleurs, le TLFi précise qu’il existe une forme interrogative encore plus familière (« c’est » utilisé tout seul) :

Le langage familier utilise peu ce type de forme inversée. On rencontre, en particulier, dans la langue parlée la construction c’est, suivie de l’énoncé et d’un point d’interrogation : C’est grave ? C’est elle ? C’est bien vous que j’ai rencontré il y a quelques jours ?

Exemples d’usage de « est-ce que » dans la littérature

Qu’estce que tu veux faire à Paris? Je n’en sais rien. Il faut que j’aille voir. Il n’a que moi au monde. Ce n’est pas sa femme qui s’en occuperait. Simone ricana. Elle le lâchera dès que ça n’ira plus. Mais à quel titre estce que tu agirais, Simone, tu n’es pas raisonnable.

Elsa Triolet, Le cheval blanc

Est-ce que nous commettrions une impropriété en les appelant amis de l’opinion plutôt qu’amis de la sagesse ? Vont-ils se fâcher contre nous, si nous les traitons de la sorte ? Non, dit-il, s’ils veulent m’en croire; car il n’est pas permis de s’offenser de la vérité.

Platon, La République

— Comme il est gentil ! il est déjà galant, il a un petit œil pour les femmes : il tient de son oncle. Ce sera un parfait gentleman, ajouta-t-elle en serrant les dents pour donner à la phrase un accent légèrement britannique. Est-ce qu’il ne pourrait pas venir une fois prendre a cup of tea, comme disent nos voisins les Anglais ; il n’aurait qu’à m’envoyer un « bleu » le matin.

Marcel Proust, Du côté de chez Swann

Est-ce que c’est vraiment notre vénérable recteur maître Thibaut ? demanda Jehan Frollo du Moulin, qui, s’étant accroché à un pilier de l’intérieur, ne pouvait voir ce qui se passait au dehors.

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris

Pasteur, est-ce que vous sentez combien je suis heureuse ? Non, non, je ne dis pas cela pour vous faire plaisir. Regardez-moi est-ce que cela ne se voit pas sur le visage, quand ce que l’on dit n’est pas vrai ? Moi, je le reconnais si bien à la voix.

André Gide, La Symphonie pastorale

Plus de raison de faire cette faute d’orthographe désormais ! Pour prolonger votre lecture, découvrez nos explications pour ne plus confondre « parce que », « parceque » et « par ce que ».

Formation orthographe Frantastique

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Nicolas Le Roux

Nicolas Le Roux

Nicolas est le fondateur du site. Il a rédigé plusieurs centaines d'articles sur les difficultés de l'orthographe française depuis 2015. Passionné de littérature, il publie de temps en temps des critiques littéraires.

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Commentaires

darthieul

Nicolas,
Personnellement, je n'aime pas du tout ce détestable "est-ce que " et j'ai toujours contraint mes élèves à lui préférer la simple inversion du pronom, même à l'oral, où l'usage (la paresse ?) veut que l'on "relâche" le niveau de langue. Mais, à parler trop vite et sans réflexion, ces relâchements sont devenus la presque-norme.
Ecouter les journalistes de la télé (je ne parle que de la télé publique) faire fleurir -entre autres- les pléonasmes m'irrite chaque jour un peu plus. Je me suis amusé un temps à en dresser une liste, que je vous enverrai un de ces jours. Vous verrez, cela est souvent hilarant.
GD

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