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Tiare

Variantes Singulier Pluriel
Féminin tiare tiares

Définitions de « tiare »

Trésor de la Langue Française informatisé

TIARE, subst. fém.

A. −
1. HIST. DU COST. Coiffure haute et conique, d'origine orientale, insigne chez certains peuples de l'Antiquité du pouvoir civil ou religieux. Tiare du Grand Roi. Les Asiatiques au teint jaune clair, aux yeux d'azur, à la barbe frisée en spirales, coiffés d'une tiare maintenue par un bandeau (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 206).Il arracha sa tiare, insigne de sa dignité, sa tiare à huit rangs mystiques dont le milieu portait une coquille d'émeraude (Flaub., Salammbô, t. 1, 1863, p. 132).V. mitre A 1 ex. de Hugo.
En partic. Coiffure du grand-prêtre chez les Hébreux. Tout arrêt doit venir du grand-prêtre. Caïphe se lève le dernier, la double corne au front; Dressant cette tiare où toujours brilleront Les deux rayons du chef de la terre promise (Hugo, Fin Satan, 1885, p. 865).
2. Haute coiffure ornée de trois couronnes, enrichie de pierreries et surmontée d'un petit globe et d'une croix, que portait, jusqu'à Paul VI, le souverain pontife dans les cérémonies solennelles. Le jour de son couronnement (...) le pape se montre au peuple, la tête couverte d'une tiare. Elle a été ornée successivement de trois couronnes, pour indiquer la réunion des trois genres de puissance, impériale, pontificale, paternelle (Stendhal, Rome, Naples et Flor., t. 2, 1817, pp. 346-347).Depuis Jean-Paul Ieret Jean-Paul II, ce simple insigne [le pallium] remplace la pesante tiare à triple couronne, jusque-là imposée au nouveau pape, depuis Pascal II en 1099 (P. Poupard, Le Pape, 1980, p. 56).
Loc. verb., littér. Ceindre, coiffer, porter la tiare. Devenir, être pape. [Grégoire IX] octogénaire au moment où il ceignit la tiare (1227), montra pendant ses quinze ans de règne la plus indomptable énergie (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. XVII).Poser, mettre la tiare sur la tête de qqn. Le faire pape (Ac.).
P. méton., littér. La dignité papale, la papauté. Être digne de la tiare; aspirer, renoncer à la tiare. Omer Héricourt (...) briguerait la mitre, la pourpre et la tiare (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 391).Je n'ai pas fait un geste qui permît de supposer que j'ai l'ambition de la tiare, mais en présence de cet empiétement sur les droits de l'Église, je me présente (Barrès, Cahiers, t. 7, 1908, p. 98).
3. P. anal. Ce qui rappelle la tiare par sa forme. Le véritable triomphe de cette cathédrale [de Strasbourg], c'est la flèche. C'est une vraie tiare de pierre avec sa couronne et sa croix (Hugo, Rhin, 1842, p. 355).Il lui semble toujours, quand il évoque son doux fantôme dans les ténèbres, voir autour de son vaste front une auréole ou une tiare de lumière (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 445).
B. − P. anal., CONCHYLIOL. Tiare bâtarde. Mollusque dont la coquille est de forme conique. Synon. volute.Le crustacé se substitue au mollusque dans la tiare bâtarde (Ponge, Parti pris, 1942, p. 58).
Prononc. et Orth.: [tja:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1374 tyara [forme lat. dans un cont. fr.] « mitre à trois couronnes, que porte le pape dans les cérémonies solennelles » cydare ou tyara (J. Goulain, Ration., Richel. 437, fo93b ds Gdf., s.v. cydare); ca 1389 thiaire (Phil. de Maizieres, Songe du viel peler., Ars. 2682, fo94c ds Gdf. Compl.); b) 1680 la tiare « la dignité papale » (Rich.); 2. 1511 « coiffure haute autrefois en usage chez les peuples orientaux » (Le Maire, Différence des schismes ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 3, p. 259); 3. 1832 « couronne évoquant une tiare » (Hugo, N.-D. Paris, p. 154: une superbe église fortifiée dont la ceinture de tours, dont la tiare de clochers). Empr. au lat. d'époque impérialetiara « tiare (coiffure des Orientaux) » lui-même du gr. τ ι α ́ ρ α « id. » empr. oriental d'orig. inc. (Chantraine). Fréq. abs. littér.: 177.
DÉR.
Tiaré, -ée, adj.,littér. Coiffé d'une tiare, qui porte la tiare. Cette idole peinte et tiarée, immobile dans son manteau d'or (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 41).Le roi [dans la sculpture assyrienne] dont la tête reste tiarée, les cheveux et la barbe huilés, parfumés, frisés, égorge ou étrangle avec calme le monstre (Faure, Hist. art, 1909, p. 64). [tjaʀe]. 1reattest. 1887 ce monarque rouge, tiaré d'or (Huysmans, En rade, Paris, Plon, p. 52); de tiare*, suff. *. − Fréq. abs. littér.: 11.

Wiktionnaire

Nom commun - français

tiare \tjaʁ\ féminin

  1. (Bijouterie, Histoire) Ornement de tête, de forme conique, qui était autrefois en usage chez les Perses, chez les Arméniens, etc., et qui servait aux princes et aux sacrificateurs.
    • Strabon dit que la tiare des grands de la Perse ressemblait à celle des mages, dont la tête était enveloppée dans des bonnets d'étoffe serrés qui descendaient sur les joues et couvraient même les lèvres. — (Mongez, Instit. Mém. litt. et beaux-arts)
  2. (Religion) Haute coiffure ornée de trois couronnes et surmontée d’un globe portant une croix, que met le pape dans certaines cérémonies.
    • Ceindre la tiare, devenir pape.
    • l’autre à notre saint-père le pape, qui l’a fait incruster sur sa tiare en face d’une émeraude à peu près pareille — (Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, édition de G. Sigaux, 1981 (date de l’édition), vol. 1, page 507)
  3. (Par métonymie) Dignité papale, papauté.
    • On s’est révolté quelquefois contre les papes ; mais il n’y a jamais eu dans Rome soumise à la tiare, la centième partie des révolutions de Rome païenne… — (Frédéric II & Voltaire, L’anti-Machiavel, 1739, édition de 1947)
    • Les tiares de Rome et d’Avignon s’entrechoquent et l’Eglise, qui subsiste seule debout sur ces décombres, vacille à son tour, car le grand Schisme de l’Occident l’ébranle. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  4. (Héraldique) Meuble représentant la coiffe du même nom dans les armoiries. Certains auteurs précisent le blasonnement par les adjectifs papale ou pontificale. Elle est parfois représentée avec deux fanons. Elle est généralement signe d’un lien entre l’armigère et la papauté (actuel ou passé). À rapprocher de couronne, couronne comtale, couronne de laurier, couronne d’épines, couronne de reine, couronne fleuronnée, couronne murale, couronne navale, couronne royale, cancerlin, crancelin, crantzelin et diadème.
    • De gueules à la tiare d’or ; au chef de gueules chargé d’un chaudron d’azur accosté de deux grappes de raisin de gueules feuillées de sinople, qui est de la commune de Saint-Sixte de la Loire → voir illustration « armoiries avec une tiare »
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

TIARE. n. f.
Ornement de tête, de forme conique, qui était autrefois en usage chez les Perses, chez les Arméniens, etc., et qui servait aux princes et aux sacrificateurs. Ceindre la tiare. Il se dit aujourd'hui d'une Haute coiffure ornée de trois couronnes et surmontée d'un globe portant une croix, que met le pape dans certaines cérémonies. Fig., Porter la tiare, Être pape. Il porta la tiare vingt ans. On dit de même : Poser, mettre la tiare sur la tête de quelqu'un, Le faire pape.

TIARE se dit aussi figurément de la Dignité papale. Il se montra digne de la tiare. Il soutint l'honneur de la tiare.

Littré (1872-1877)

TIARE (ti-a-r') s. f.
  • 1Ornement de tête en usage autrefois chez les Perses, chez les Arméniens, chez les Juifs. Il lui mit la tiare sur la tête ; et, au bas de la tiare qui couvrait le front, il mit la lame d'or consacrée par le saint nom qu'elle portait, Sacy, Bible, Lévit. VIII, 9. Je ceignis la tiare et marchai son égal [de Joad], Racine, Athal. III, 3. Strabon dit que la tiare des grands de la Perse ressemblait à celle des mages, dont la tête était enveloppée dans des bonnets d'étoffe serrés qui descendaient sur les joues et couvraient même les lèvres, Mongez, Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. IV, p. 13. Nous avons vu, dans un passage des Éthiopiques d'Héliodore, qu'elles [les femmes] portaient la tiare comme les hommes, et qu'elles l'ôtaient aussi comme eux pour saluer, ID. ib. t. IV, p. 37. Strabon nous a conservé la forme de la tiare des Perses armés ; c'était un bonnet de laine foulée, fait en forme de tour, ID. ib. t. IV, p. 51.
  • 2Grand bonnet que porte le pape dans les grandes cérémonies, et autour duquel sont trois couronnes d'or enrichies de pierreries, avec un globe surmonté d'une croix. Les trois couronnes qui ont été ajoutées l'une à l'autre en différents temps, marquent que l'autorité pontificale s'étend sur les trois Églises, la militante, la souffrante et la triomphante. Voilà l'identité de forme entre la tiare des papes et celle des rois perses parfaitement établie, Mongez, Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. IV, p. 81.

    Fig. Porter la tiare, être pape.

    Poser, mettre la tiare sur la tête de quelqu'un, le faire pape.

  • 3 Fig. La dignité papale. Il se montra digne de la tiare. Le pape Alexandre VI avait acheté publiquement la tiare, Voltaire, Pol. et lég. Tolérance, idée de la réforme. Ces jours où le roi Jean, lâche autant que barbare, Rendait le sceptre anglais vassal de la tiare, P. Lebrun, Marie Stuart, III, 4.

    Fig. Toucher à la tiare, toucher à la puissance papale.

  • 4 Terme de zoologie. Tiare bâtarde, voy. VOLUTE.

HISTORIQUE

XVIe s. [Le pape] haiant sus teste une grande thyare marquettée sus or de pierres precieuses d'extime d'un million d'or, Bonivard, Source de l'idolâtrie, Introd. p. XII.

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Étymologie de « tiare »

Du latin tiara.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « tiare »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
tiare tjar

Fréquence d'apparition du mot « tiare » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « tiare »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « tiare »

  • La tiare 2017 sera sertie de pierres jaunes
    Gala.fr — Miss France fête ses 100 ans : les secrets d'une couronne anniversaire - Gala

Traductions du mot « tiare »

Langue Traduction
Anglais tiara
Espagnol tiara
Italien tiara
Allemand tiara
Chinois 头饰
Arabe تاج
Portugais tiara
Russe тиара
Japonais ティアラ
Basque tiara
Corse tiara
Source : Google Translate API

Synonymes de « tiare »

Source : synonymes de tiare sur lebonsynonyme.fr

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Tiare

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