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Ronce

Variantes Singulier Pluriel
Féminin ronce ronces

Définitions de « ronce »

Trésor de la Langue Française informatisé

RONCE, subst. fém.

A. − BOT. Plante ligneuse, sarmenteuse de la famille des Rosacées, comprenant plusieurs variétés qui poussent à l'état sauvage dans les bois, les haies, les terrains incultes et dont les nombreuses tiges portent des épines. Ronce des rochers; fourré, haie de ronces; ronces en buissons. Un lierre rampant et des ronces vigoureuses s'enlaçaient de toutes parts au tronc principal et formaient au sommet un couronnement de feuilles touffues, de rameaux entrelacés (Lamart., Tailleur pierre, 1851, p. 416).Durtal s'amusait de ce fouillis de végétations, se bornant à arracher les orties et les ronces, les plantes hostiles, prêtes à étouffer les autres (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 23).
En partic. Ronce des haies ou ronce. Mûrier sauvage dont les fruits (mûres sauvages) sont comestibles. Au lever du jour, nous déjeunions des mûres de la ronce dans nos halliers de la Bretagne (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 567).Le lièvre roux du bois de Valrimont (...) allait quitter le fourré de ronces de la combe aux mûres, où il s'était gîté par une aube de juin (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 119).
P. méton., gén. au plur. Tiges épineuses de la ronce. Se déchirer aux ronces du chemin. Plus loin se dressait un vieux pan de mur troué d'une porte en ogive; une ronce dépouillée s'y balançait à la brise (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 294).Se faire griffer par les ronces et piquer par les moustiques (Audiberti, Quoat, 1946, 2etabl., p. 57).
Au fig., au plur. Difficultés, désagréments que l'on rencontre. La vie est semée de ronces et d'épines; les ronces de l'amour. [Marius] vit les pieds dans les afflictions, dans les obstacles, sur le pavé, dans les ronces, quelquefois dans la boue, la tête dans la lumière (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 817).Pourquoi m'obligez-vous, seigneur, à cette traversée de désert? Je peine parmi les ronces (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 701).
B. − P. anal.
1. ÉBÉN. Irrégularité dans le veinage que présentent certains bois noueux et qui est mise en évidence par le tranchage. Ronce d'acajou, d'orme. Ce bois [le frêne] est très-beau: il est rempli de ronces et de veines qui produisent le plus bel effet (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 97).
P. méton. Bois qui offre cette particularité, recherchée pour son effet décoratif. Les bonheurs-du-jour néo-Louis XVI sont d'une facture particulièrement soignée. On utilise pour les fabriquer les bois les plus précieux: amarante, bois de rose, ronce de noyer, racine de frêne (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 169).
2. TECHNOL. Ronce (artificielle). Petit câble constitué de fils de fer tordus qui maintiennent de petites pointes métalliques régulièrement espacées. Synon. usuel (fil de fer) barbelé.Clôture en ronce artificielle. Je guettais le moment où le troupeau éperdu se briserait entre les collines sur des ronces artificielles tendues comme un filet d'acier (Tharaud, Dingley, 1906, p. 71).Les ronces métalliques de l'enclos, coupées à l'endroit où les vaches pouvaient profiter de l'herbe de l'avenue en passant le mufle au travers de la clôture (Gide, Journal, 1912, p. 376).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɔ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1175 « arbuste épineux et buissonnant, de la famille des Rosacées, dont les fruits (mûres sauvages) sont comestibles » la ronce ou l'ortie (Benoît de Ste-Maure, Chron., éd. C. Fahlin, 22722); b) 1403 « la tige épineuse de la ronce » (Lit. remiss. in Reg. 158, Chartoph. reg., ch. 206 ds Du Cange, s.v. runciae); c) 1690 au plur. fig. « désagréments que l'on rencontre » (Fur.); cf. 1698 [éd.] (Boileau, Epistre X, A mon jardinier, 9, éd. A. Cahen, p. 93); 2. 1842 « veine arrondie que l'on voit sur certains bois noueux » (Ac. Compl.); d'où 1936 « bois qui présente cette particularité » ronce de noyer (Catal. jouets (B.H.V.); 3. 1885 ronces en acier (Le Triboulet, 3 mai, 2a, Publicité ds Quem. DDL t. 17); 1894 ronce artificielle (Bricka, Cours ch. de fer, t. 1, p. 269). Du lat. rumicem, acc. de rumex, -icis, att. au ives. au sens de « ronce » chez Marcellus Empiricus (FEW t. 10, p. 559a), cf. aussi dans les gloses xe-xies. (Codex Vaticanus, 4417 ds CGL t. 3, p. 619, 24); rumex a d'abord désigné une sorte d'arme de jet et une sorte d'oseille ou de patience ainsi nommée à cause de la forme de la feuille en fer de lance (v. André Bot.). Fréq. abs. littér.: 680. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 931, b) 1 206; xxes.: a) 996, b) 850.
DÉR.
Ronceraie, subst. fém.Terrain inculte couvert de ronces. Bientôt l'averse commença de retentir sur la ronceraie (Jammes, Rom. du lièvre, 1903, p. 17).Ce jour-là, brandissant serpe et faucillon, deux journaliers étaient arrivés (...) je les avais regardés (...) massacrer les ronceraies (H. Bazin, Qui j'ose aimer, 1956, p. 81). [ʀ ɔ ̃sʀ ε]. 1reattest. 1771 (Trév.: ronceroi ou ronceraie); de ronce, suff. -(er)aie*.
BBG.Tilander (G.). Vieux fr. roissiau « ronce ». St neophilol. 1957, t. 29, p. 11.

Wiktionnaire

Nom commun - français

ronce \ʁɔ̃s\ féminin

  1. (Botanique) Nom donné à plusieurs espèces d'arbustes aiguillonnés (Rubus spp.) et rampant, de la famille des Rosacées qui pousse dans les haies et dans les bois et qui porte un fruit multiple nommé mûre qui peut être confondu avec le fruit composé du mûrier et appelé également pour cette raison mûre sauvage.
    • Les fruits de ces trois espèces ressemblent beaucoup à ceux de la ronce des bois mais bien que très sucrés à complète maturité, ils sont souvent plus fades. — (ronce frutescente)
    • Une bousculade plus violente se produisit ; les petits veaux et les génisses rejetés de droite et de gauche par la poussée des grands bestiaux s’égratignèrent aux ronces flottantes des haies. — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Il mangea quelques mûres qu'il trouva dans les ronces de la lisière, après quoi il chercha à s'orienter. — (André Dhôtel, Le Pays où l'on n'arrive jamais, 1955)
    • Sans souci des brindilles qui le giflent, des ronces qui l’agriffent, il court, il court, pareil au solitaire qui charge l’ennemi. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Moi je veux les oiseaux, les trilles et les stridulations, la rage du ruisseau ou son étirement d’été, l’aboiement des chevreuils, le chant de la hulotte, les ronces et les orties, la procession des chenilles, le gel et l’orage, les fleurs imprévues, la course des cicindèles, les arbres couchés, le vol des hannetons, les cétoines posées en sautoir sur un genêt défait, enchevêtrement des vies selon un ordre mystérieux.— (Gilles Clément, Le salon des berces, 2010)
  2. (Figuré) Difficultés ; désagréments que l’on rencontre.
    • Sydenham, qui voulait publier un traité complet des maladies chroniques, exprime ainsi le regret qu'il éprouve de ne pas trouver de renseignements sur cette partie si intéressante de la médecine : « Les auteurs, si on en excepte le grand Hippocrate et un très-petit nombre d'autres, ne me fournissent presque aucun secours dans la route inconnue où je dois marcher, et qui est toute semée de ronces et d'épines. » — (« De la lésion et de la maladie dans les affections chroniques du système utérin », par le Dr Émile Tillot, dans les Annales de gynécologie et d'obstétrique, Paris : chez H. Lauwereyns, 1874, vol. 2, p. 268)
    • Ils n'avaient pas besoin pour cela de s'imposer de mortifications, de porter le raide cilice ou de se donner la discipline à clous de fer : leur vie de ronces et de pierres suffisait, peu imaginable aujourd'hui. — (Robert Sabatier, Les Enfants de l'été, éd. Albin Michel, 1978, chap. 12)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RONCE. n. f.
Arbuste épineux et rampant, de la famille des Rosacées, qui vient dans les haies et dans les bois et qui porte un fruit assez semblable à une petite mûre et appelée pour cette raison Mûre sauvage. S'accrocher, se déchirer aux ronces. Ronce artificielle, Fil de fer garni de petites pointes métalliques, dont on se sert pour les clôtures. On dit aussi Fil de fer barbelé.

RONCE se dit figurément des Difficultés, des désagréments que l'on rencontre. Il trouve partout des ronces et des épines. La vie est semée de ronces et d'épines.

Littré (1872-1877)

RONCE (ron-s') s. f.
  • 1Genre de la famille des rosacées.

    Arbuste épineux et rampant dont le fruit, assez agréable, est nommé muron ou mûre sauvage, rubus fruticosus, L. Il croîtra des ronces et des chardons sur leurs autels, Sacy, Bible, Osée, X, 8. Les ronces dégouttantes Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes, Racine, Phèdre, V, 6. L'humble ronce embrassant la colonne superbe, Delille, Jard. IV.

  • 2 Fig. Tout ce qui pique, nuit comme la ronce. Oh ! que de mon esprit triste et mal ordonné, Ainsi que de ce champ par toi si bien orné, Ne puis-je faire ôter les ronces, les épines ! Boileau, à son jardinier. Chacun trouve ses voies semées de ronces et d'épines, Massillon, Avent, Afflict. Les plaisirs sont les fleurs que notre divin maître Dans les ronces du monde autour de nous fait naître, Voltaire, 4e disc. Ma carrière est difficile, semée de ronces et d'épines ; j'ai éprouvé toutes les sortes de chagrins qui peuvent affliger l'humanité, le roi de Pr. Lett à Voltaire, 24 févr. 1760.
  • 3Ronce framboise, le framboisier, rubus idaeus, L.
  • 4Espèce de raie.
  • 5Se dit des veines orbiculaires qu'on voit sur les lames de Damas et sur les bois noueux.

HISTORIQUE

XIIe s. Molt i ot voie felenesse, De ronces et d'espines plainne, Chrestien de Troyes, Chev. au lyon, V. 180. Mais à voz letres puis e veeir e sentir, Que ne puis pas les grapes des espines cuillir, Ne des runces les fiches…, Th. le mart. 85.

XIIIe s. Kar il s'entreheient de mort ; Li uns fu runce, l'autre espine, E issu de male racine, Édouard le conf. V. 4111.

XVe s. Enrossiné [piqué] d'une ronsse, Du Cange, runciae.

XVIe s. Et les quatre pilliers du petit bastiment [une cage] Sont d'une grosse ronce en quatre parts fendue, Ronsard, 736. Un rochier à l'escart, emmy des ronces, Montaigne, I, 176.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « ronce »

Wallon, ronh ; poitevin, ronde ; provenç. roize, s. m. et ronzer, s. m. Diez le tire du lat. rumex, rumicem, qui signifiait une sorte de dard, alléguant rumec qui en languedocien signifie ronce, et les formes analogues, ponce de pumicem, pouce de pollicem, etc. Cela est fort possible. Pourtant le sens n'est pas tout à fait satisfaisant ; et d'autre part le bas-latin donne une série de mots très voisins de ronce : c'est runcalis ou runca, lieu couvert de ronces ; c'est runcus, runchus, ronchus, ronce ; c'est ronscher, dans un texte du XIVe siècle (du Cange, runcare) ; tous mots rattachés au latin runcare, arracher les mauvaises herbes, les ronces.

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Du latin rŭmĭcem, accusatif de rŭmex (« dard » ou « oseille »)[1].
Du latin runcare (« arracher les mauvaises herbes ») donnant ronca ou runcus[2]
Ou du latin ruber (« rouge ») [3]
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Phonétique du mot « ronce »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
ronce rɔ̃s

Fréquence d'apparition du mot « ronce » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « ronce »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « ronce »

  • Il ne faut pas refuser secours à la ronce qui veut devenir rose.
    Paul Claudel
  • Oh ! combien ce monde de jours ouvrables est encombré de ronces !
    William Shakespeare — Comme il vous plaira
  • Ce concombre est amer ? Jette-le ! Il y a des ronces dans le chemin ? Détourne-toi ! C'est tout ce qu'il faut. Ne dis pas à ce sujet : "Pourquoi ces choses-là se trouvent-elles dans le monde ?"
    Marc-Aurèle — Pensées pour moi-même...
  • Dieu sollicite l'amitié des hommes, il court après nous dans les taillis et les ronces quand nous nous détournons de lui, et si nous quittons la maison, il guette notre retour.
    Louis Evely — C'est toi cet homme
  • Un itinéraire bien balisé ne doit rien au hasard ! GPS dans une main, pot de peinture et pinceau dans l’autre, sans oublier sécateur et brosse dans le sac à dos, ils ont tracé leur chemin au rythme des fourmis, s’arrêtant régulièrement pour boucharder un bout de caillou, rafraîchir une balise et ôter la mousse et le lichen et parfois couper la ronce ou le lierre qui la cache.
    centrepresseaveyron.fr — Espalion : les baliseurs sont sortis du confinement - centrepresseaveyron.fr
  • Aimons avec d'autres visages ceux qu'ont griffés les ronces de l'âge.
    Robert Mallet
  • A-t-on jamais vu une ronce donner des roses ?
    Sahar Khalifa — L'Impasse de Bab Essaha
  • Les ronces couvrent le chemin de l'amitié quand on n'y passe pas souvent.
    Antoine de Rivarol
  • Après la récolte du miel de printemps début mai, les colonies n’ont quasiment pas connu cette année de période de disette, notamment grâce à une floraison précoce, étalée et lente de la ronce. Cela a permis de limiter la perte de poids des colonies à cette période (cf. graphe).
    Journal Paysan Breton — Une récolte du miel d’été hétérogène et moyenne | Journal Paysan Breton
  • Les ronces et les épines poussent sur la trace des armées.
    Lao-Tseu
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Traductions du mot « ronce »

Langue Traduction
Anglais bramble
Espagnol zarza
Italien rovo
Allemand brombeere
Chinois 荆棘
Arabe عوسج
Portugais espinheiro
Russe ежевика
Japonais 野ばら
Basque bramble
Corse calmu
Source : Google Translate API

Synonymes de « ronce »

Source : synonymes de ronce sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot ronce au Scrabble ?

Nombre de points du mot ronce au scrabble : 7 points

Ronce

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