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Ouïr

Définitions de « ouïr »

Trésor de la Langue Française informatisé

OUÏR, verbe trans.

A. − Vieilli. Entendre. Nous entrevîmes de loin des cavaliers isolés, immobiles et l'arme au poing; nous ouîmes des pas de chevaux dans des chemins creux (Chateaubr.,Mém.,t.1, 1848, p.389).En naviguant par le bourg, il put ouïr dans son dos des propos cousins de ceux-là (Pourrat,Gaspard,1930, p.189):
. Le disque nous installe dans une familiarité monstrueuse avec le chef-d'oeuvre (...). Peut-être ce pouvoir que nous confère le pick-up d'ouïr aussi souvent qu'il nous plaît ce qui ne devrait être entendu qu'une seule fois, viole-t-il une loi non écrite du royaume de l'harmonie. Mauriac,Journal 2,1937, p.129.
En partic.
Ouïr la messe. Assister à sa célébration. Une de ces pierres consacrées (...) que les clercs portaient en voyage, fut posée sur une table, (...) la Pucelle (...) ouït deux messes dites à cet autel (A. France,J. d'Arc,t.1, 1908, p.368).
Écouter, prêter attention à. Quand vous serez retourné dans la Grèce, (...) on s'assemblera autour de vous, pour vous ouïr conter les moeurs des rois à la longue chevelure (Chateaubr.,Martyrs,t.2, 1810, p.19).J'adore Granier. Quelle artiste! Je l'ouïs pour la première fois dans Amants (Renard,Journal,1898, p.511).[À l'impér. Formule d'appel, d'adresse] Oyez! Petits et grands, hommes et femmes, Concitoyens, oyez tous Des factions en courroux L'attentat des plus infâmes (Hist.Fr. par chans.,t.6, 1846, p.160).
DR. Entendre, donner audience à. J'attendis que le lieutenant-criminel me fît assigner; mais il n'était pas pressé de m'ouïr en public (Marat,Pamphlets,Appel à la Nation, 1790, p.139).
En partic. Ouïr des témoins. [Dans une des phases de la procédure de jugement] Recueillir leurs dépositions. Les témoins ont été ouïs (Ac. 1835-1935). Ouïr les témoins (Hanse 1949).
B. − [Suivi de l'inf. du verbe dire ou d'autres verbes du même paradigme, l'agent du procès exprimé par ce verbe n'étant gén. pas précisé, pour signifier qu'il s'agit de propos, d'informations répandus par la rumeur publ.] J'ai ouï parler, à cette époque, de plusieurs petites conspirations (Stendhal,Racine et Shakspeare,t.2, 1825, p.79).Voilà tout ce que j'ai ouï dire des sentiments royalistes de la foule (Adam,Enf. Aust.,1902, p.164).La chair de cet oiseau (...), doit être noire et coriace. Je n'ai pas ouï dire qu'elle fût comestible (A. France,Pt Pierre,1918, p.159).
Rem. 1. La conjug. de ce verbe est très défective. On ne rencontre guère que l'inf., le part. passé et les temps comp. 2. ,,On rencontre parfois certaines formes faussement archaïques faites (généralement par badinage ou par fantaisie) sur le modèle de la conjugaison de finir`` (Grév. 1980). Ouïssez ceci: le Figaro, ne sachant avec quoi emplir ses colonnes, s'est imaginé de dire que mon roman racontait la vie du chancelier Pasquier (Flaub., Corresp., 1868, p.424). Mon cher bon vieux Tourgueneff, que je voudrais être à l'automne pour vous avoir chez moi (...). Vous apporterez votre besogne, et je vous montrerai les premières pages de B et P (...) et puis, je vous ouïrai (Flaub., Corresp., 1874, p.160). Trop de musique, trop de boisson, trop de mangeaille! −écrivait Christophe. −On mange, on boit, on ouït, sans faim, sans soif, sans besoin, par habitude de goinfrerie. C'est un régime d'oie de Strasbourg (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p.433).
REM.
Ouïble, adj.,rare. Qui peut être entendu et compris. Synon. audible (v. ce mot C).Heureux à qui le devoir parle d'une voix ouïble qu'il ne s'y refuse point (Claudel,Tête d'Or,1890, p.107).
Prononc. et Orth.: [wi:ʀ]. Littré: ,,Des grammairiens disent que ce mot a une demi-aspiration; cela est contre l'usage qui élide l'é devant ouïr: l'ouïr``. Ac. 1694: oüir; 1718: ouir; dep. 1740: ouïr. Conjug.: j'ois, tu ois, il oit [wa]; nous oyons [ɔjɔ ̃], vous oyez, ils oient; j'ouïs, nous ouïmes; j'oirai ou j'orrai, nous oirons ou orrons; que j'ouïsse, qu'il ouït; oyons, oyez; oyant; ouï (ouï placé devant le nom est gén. inv.: ouï les témoins). Ne s'emploie plus qu'à l'inf., au part. passé (ouï) et aux temps comp., surtout suivis de l'inf. des verbes comme dire, parler, raconter: j'ai ouï dire que... Auj. oyez est encore en usage en Angleterre dans la lang. jur. Étymol. et Hist. Fin xes. audid (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 33); ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 1768: Lo oi le corn Rollant); 1160-74 ouïr + inf. (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 342: Cunter l'ai oï a plusurs), évincé par entendre*, ne s'emploie plus qu'à l'inf. dans des loc. figées (cf. Ac. 1694), a subsisté dans la lang. jur., cf. l'expr. parties ouïes (dep.Fur. 1690). Du lat. audire «entendre, écouter». Fréq. abs. littér.: 483. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1090, b) 689; xxes.: a) 600, b) 390. Bbg. Darm. Vie 1932, p.136. - Lanly (A.). Morphol. hist. des verbes fr. Paris, 1977, 299-302.

Wiktionnaire

Verbe - français

ouïr \u.iʁ\ transitif 2e groupe ou 3e groupe, défectif (voir la conjugaison)

  1. (Vieilli) Entendre, percevoir par l’ouïe.
    • Comme en un concert d'instruments, on n’oit pas un luth, une épinette et la flûte, on oit une harmonie en globe, l'assemblage et le fruit de tout cet amas. — (Montaigne, Essais, Livre III, Ch. VIII, 1592)
    • (XIIIe siècle)Nos nous reponrons que cest buriau d'esteule, et serons la tuit coi ; et bien verrons et orrons que Isengrins vourra faire. — (Joseph Noël De Wailly, Récits d'un Ménestrel de Reims au Treizième Siècle, 1876, p.211)
    • Son sang criera vengeance, et je ne l’orrai pas. — (Pierre Corneille, Le Cid, acte III, scène 3.)
    • Ce qu’oyant, Pliouchkine ne douta plus de la stupidité du visiteur : […]. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
    • Il a vaguement ouï parler de liqueurs délicieuses avec lesquelles les citoyens de cette boule se procuraient à volonté du courage et de la gaîté. — (Charles Baudelaire, Du vin et du haschisch)
    • Le bruit était tel qu’on n’eût pas ouï sonner la grosse cloche de la tour. — (Charles Deulin, Cambrinus)
    • Je leur ferai un si beau bruit qu’ils l’orront, fussent-ils au fin fond de la bière », s’écria l'ogre, […]. — (Charles Deulin, Martin et Martine)
    • Et moi, pèlerin agenouillé à l’écart sous les orgues, il me semblait ouïr les anges descendre du ciel mélodieusement. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
    • Au fond, rien n’était plus simple ni plus innocent, oyez plutôt : […]. — (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Bien entendu, Telcide et Jeanne ont ouï toute cette conversation. Elles ne sont penchées sur leur ouvrage que pour mieux écouter. — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 287.)
    • Une vieille tradition rapportait qu’en appliquant l’oreille contre l’une des ouvertures de ce tombeau, l’on ouïssait le bruit des vagues de la mer [...] — (H. Piers, Le tombeau de saint Omer, in: Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, Volume 3, 1823, p.161)
  2. (Vieilli) (Justice) Recevoir des dépositions, des déclarations publiques des différentes parties.
    • Ouïr des témoins. - On a fait ouïr tant de témoins. - Les témoins ont été ouïs. - Ouï les témoins. - Ouï le procureur de la République en ses conclusions.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

OUÏR. v. tr.
Ancien verbe qui signifiait Entendre et qui n'est plus guère usité que dans l'expression Ouï-dire et dans quelques formules de Procédure. Ouïr des témoins, Recevoir leurs dépositions. On a fait ouïr tant de témoins. Les témoins ont été ouïs. Ouï les témoins. Ouï le procureur de la République en ses conclusions.

Littré (1872-1877)

OUÏR (ou-ir. Des grammaires disent que ce mot a une demi-aspiration ; cela est contre l'usage qui élide l'é devant ouïr : l'ouïr), j'ois, tu ois, il oit, nous oyons, vous oyez, ils oient ; j'oyais, nous oyions ; j'ouïs, nous ouïmes ; j'oirai, nous oirons, ou j'orrai, nous orrons ; j'oirais ou j'orrais ; oyons, oyez ; que j'oye, que nous oyions, qu'ils oient ; que j'ouïsse ; oyant ; ouï v. a.

Cette conjugaison, très régulière, est inusitée, excepté à l'infinitif présent et au participe passé, selon l'Académie ; mais il faut ajouter comme usités encore le parfait défini et l'imparfait du subjonctif ; les autres temps ne s'emploient que dans le style marotique ; pourtant il serait bien utile de remettre en usage oyant, et de dire en oyant, au lieu de en entendant, qui est si désagréable à l'oreille.

  • 1Recevoir les sons par l'oreille, entendre. Il m'est avis que je l'ois qui tient ce langage à la fortune, Malherbe, Traité des bienf. de Sénèque, I, 9. Et le peuple, qui tremble aux frayeurs de la guerre, Si ce n'est pour danser n'orra plus de tambours, Malherbe, II, 1. C'est un miracle que je n'entends point ; et, quand j'ai ouï les religieuses de Loudun parler latin et grec, je n'ai pas été si étonné, Voiture, Lett. 45. Si j'ois maintenant quelque bruit, si je vois ce soleil, Descartes, Méd. III, 7. Aussitôt on ouït d'une commune voix Se plaindre de leur destinée Les citoyennes des étangs, La Fontaine, Fabl. VI, 12. Quel charme de s'ouïr louer par une bouche Qui, même sans s'ouvrir, nous enchante et nous touche ? La Fontaine, Filles de Minée. Et nous n'oyions jamais passer devant chez nous Cheval, âne ou mulet…, Molière, Éc. des f. I, 3. Hé, je vous en conjure de toute la dévotion de mon cœur, que nous oyions quelque chose qu'on ait fait pour nous, Molière, Préc. 12. Et voilà de quoi j'ouïs l'autre jour se plaindre Molière, Molière, Impromptu, 3. Oyez-vous la friponne ? elle parle pour soi, Th. Corneille, le Charme de la voix, II, 2. J'ai ouï dire à notre grand prince qu'à la journée de Nordlingue, ce qui l'assurait du succès, c'est qu'il connaissait M. de Turenne dont l'habileté consommée…, Bossuet, Louis de Bourbon. Et vous, sainte compagnie, qui avez désiré d'ouïr de ma bouche le panégyrique de votre père, Bossuet, Bourgoing. Quelle partie du monde habitable n'a pas ouï les victoires du prince de Condé et les merveilles de sa vie ? Bossuet, Louis de Bourbon. On vit souffrir Mme d'Aiguillon, mais on ne l'ouït pas se plaindre, Fléchier, Mme d'Aiguillon. De son triomphe affreux je le verrai jouir, Et conter votre honte à qui voudra l'ouïr, Racine, Phèdre, III, 3. A-t-on jamais ouï parler d'aventures si merveilleuses ? Fénelon, Tél. VII. Des terres presque inconnues ouïrent la parole de vie, Massillon, Or. fun. Villars. Prêt à verser son sang, qu'ai-je ouï ? qu'ai-je vu ? Voltaire, Fanat. III, 8. Oyez n'est plus usité qu'au barreau ; on a conservé ce mot en Angleterre ; les huissiers disent ois, sans savoir ce qu'ils disent, Voltaire, Comment. Corn. Poly. III, 2. (les Anglais écrivent non ois, mais oyes, qu'ils prononcent ôièce, et qui est le français oyez). J'avais toujours ouï dire qu'il est difficile de mourir ; je touche à ce dernier moment, et je ne trouve pas cette résolution si pénible, Duclos, Règne de Louis XIV, Œuv. t. V, p. 148. On n'oyait dans ce gouffre de vapeurs [du haut du Vésuve] que le sifflement du vent et le bruit lointain de la mer, sur les côtes d'Herculanum, Chateaubriand, Italie, le Vésuve.

    Ouïr la messe, assister à la messe. J'oyais un de ces jours la messe à deux genoux, Régnier, Sat. VIII.

  • 2Écouter, prêter attention, donner audience. Un juge doit ouïr les deux parties. Oyons : - Dorante : Sa courtoisie est extrême et m'étonne, Corneille, Suite du Menteur, I, 2. Quoi ! mon père étant mort et presque entre mes bras, Son sang criera vengeance et je ne l'orrai pas, Corneille, Cid, III, 3. Oyez ce que les dieux vous font savoir par moi, Corneille, Cinna, V, 3. Il ne faut jamais dire aux gens : Écoutez un bon mot, oyez une merveille, La Fontaine, Fabl. XI, 9. Je condamnai les dieux, et, sans plus rien ouïr, Fis vœu, sur leurs autels, de leur désobéir, Racine, Iphig. I, 1. Le parlement de Provence commença par condamner dix-neuf habitants de Mérindol, leurs femmes et leurs enfants, à être brûlés, sans ouïr aucun d'eux, Voltaire, Hist. parl. ch. 19. La nuit revient son ombre [du ménétrier] : Oyez ces sons lointains, Béranger, Ménétr. de Meud.
  • 3Écouter favorablement, exaucer. Daignez ouïr nos vœux.
  • 4Recevoir une déposition. Nous venons d'ouïr un martyr qui fait gloire d'avoir bien servi les empereurs à la guerre, Bossuet, 5e avertiss. § 12.

    En termes de procédure, ouïr des témoins, recevoir leurs dépositions. Les témoins sont ouïs, son procès est tout fait, Th. Corneille, Comte d'Ess. II, 2. Le demandeur faisait ouïr ses témoins pour établir sa demande ; le défendeur faisait ouïr les siens pour se justifier, Montesquieu, Esp. XXVIII, 13.

    Ancien terme de procédure criminelle. Être assigné pour être ouï, être assigné pour répondre en personne devant le juge. Décret d'assigné pour être ouï, ordonnance judiciaire qui assignait un prévenu à comparaître en personne.

  • 5Substantivement, l'oyant compte (voy. OYANT).

HISTORIQUE

XIe s. Signor, dist Guenes, vous en orrez nouveles, Ch. de Rol. XX. Respont Rolans : orguel oi et folage, ib. X. De cels de France odum [nous oyons] les grailes [trompettes] clers, ib. CLVIII.

XIIe s. Pour la [l'espée] Charlon, dont il oï parler, Ronc. 125. Jà de cruel au desseure [dans le triomphe] [vous] N'orrez dire bon recort, Couci, IV. Et qu'il vous plaist à oïr ma priere, ID. XVIII. Liquels parlera les poances [puissances] del Segnor ? oïdes ferad tutes les loenges de lui ? Liber psalm. p. 158. Il parla hautement, oyant tout le barnage, Sax. XXVI.

XIIIe s. Cil Alexis… se fist empereour par tel traïson come vous oez, Villehardouin, XLII. Et avoit grant ire de ce qu'il audoit que Acomat fust escanpés, Marc Pol, p. 748. Mais je n'os [ose] por [à cause de] ces bestes qu'en ces bois glatir o [j'entends], Berte, XXXII. [Ils] Ne purent une messe entierement oïr, ib. LXIII. Bien avez oÿ dire et mainte fois retraire…, ib. LXIX. La ooit Symons messe et toute sa maisnie, ib. CIX. Car il n'est fame tant soi bonne, Vieille ou jone, mondaine ou nonne… Se l'en va sa biauté loant, Qui ne se delite en oant, la Rose, 9982. Fai, se tu pues, chose qui plaise As dames et as demoiselles, Si qu'el oient bones noveles Dire de toi et raconter, ib. 2132. Il est contraires à li meismes quant il dist : je sai de certain, ce qu'il ne set que par oïr dire, Beaumanoir, XL, 12. Seez vous ci bien près de moy, pour ce que en ne nous oie, Joinville, 196. N'est si mal sourt com cil qui ne vuelt oïr goute, J. de Meung, Test. 1595.

XIVe s. Il semble que ire n'oe aucunement raison, Oresme, Eth. 205.

XVe s. Ceux qui le liront [ce livre], verront et orront …, Froissart, Prol.

XVIe s. Lors ouyssiez, par ung ardant desir, France cryer : brief, c'estoit un plaisir…, Marot, J. V, 227. Dieu guarde de mal qui veoid bien, et ne oyt goutte, Rabelais, III, 15. Ceste année, les aveugles ne verront que bien peu, les sourds oyront assez mal, les muetz ne parleront gueres, Rabelais, Pantagrueline pronostication, ch. 3. Qui a aureilles pour ouir, qu'il oye, Calvin, Instit. 769. J'ouy aultrefois tenir à un prince que…, Montaigne, I, 54. Ils ont voulu les instruire non par ouïr-dire, mais par l'essay de l'action, Montaigne, I, 152. C'est une chose non encore ouye, et du tout ridicule, d'estre lieutenant de soy-mesme, Carloix, II, 8. Ouïr dire va par ville ; et en un muid de cuider, n'y a point plein poing de sçavoir, Loysel, 771. Oy, voy, et te tais, si tu veux vivre en paix, Cotgrave Qui demande ce qu'il ne devroit, Il oit ce qu'il ne voudroit, Cotgrave Tout ouir, tout voir, et rien dire, Merite en tout temps qu'on l'admire, Cotgrave Qui bien oyt bien parle, et qui mal oyt mal parle, Charron, Sagesse, I, 12.

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Étymologie de « ouïr »

Du moyen français ouyr, ouïre, de l’ancien français oir, du latin audīre (« entendre, écouter »), infinitif présent actif de audio.
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Picard, aouir, auir, aoir ; wallon, oiî ; j'aus ben, j'entends bien ; provenç. ausir ; esp. oir ; port. ouvir ; ital. udire ; du lat. audire ; comparez OREILLE. Audire paraît être un dénominatif de auris, oreille, qui est pour ausis. Voltaire (Comm. Corn. Poly. III, 2) prétend qu'à l'infinitif nous disions autrefois oyer, et que les sessions de l'échiquier de Normandie s'appelaient oyer et terminer. C'est une erreur ; oyer à l'infinitif serait un barbarisme dont il n'y a pas de trace dans notre historique ; oyer et terminer est non pas du normand, mais de l'anglo-normand ; enfin oyer, terminer sont non des infinitifs mais des substantifs.

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Phonétique du mot « ouïr »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
ouïr wir

Fréquence d'apparition du mot « ouïr » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « ouïr »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « ouïr »

  •   « Le légendaire historique et fabuleux de la cité médiévale et de la baie ». Balade contée et chantée, en picard et en français avec Jean-Marie François et Thomas Dupont accompagné de son ukulélé. Venez ouïr les secrets de la femme phoque, des fées du Cap Hornu, le mythe du bateau fantôme, les épopées du moine évangélisateur Walric, du conquérant Guillaume. (12 personnes).
    Unidivers — Chés Wèpes Saint-Valery-sur-Somme vendredi 31 juillet 2020
  • Souvenez-vous, il y évoque notamment les oies, en cette période de fêtes où le goût des Français pour le foie gras leur fait passer quelques mauvais quarts d’heure. "Le verbe ouïr, au présent, ça fait j’ois (…), disait Devos. J’ois, tu ois, il oit (…). Et qu’oit l’oie ? Elle oit ce que toute oie oit. Et qu’oit toute oie ? Quand mon chien aboie le soir au fond des bois, toute oie oit ouah-ouah". 
    RTL.fr — La subtilité du verbe "Ouïr" : Oyez Morel et Devos
  • - Il est dit (p. 35 et p. 138) que les verbes du second groupe (type finir) sont dérivés des verbes de la quatrième conjugaison latine (comme audire -> ouïr, venire -> venir, dormire -> dormir, sentire -> sentir, servire -> servir…) Aucun des verbes français issus de ces verbes (les plus fréquents) de la quatrième conjugaison n’appartient au second groupe.
    Pierre Sève : Une « Grammaire du français » trop peu rigoureuse
  • BeKar revient avec son répertoire joyeusement groovish, ses chansons (en français et en yiddish) à ouïr et à danser.
    ladepeche.fr — Carcassonne. BeKar, plus groovish que jamais ce soir en concert - ladepeche.fr
  • Inspiré par Guillaume de Gellone, Duc d’Aquitaine dès l’an 790, Guillaume d’Orange est l’objet de moult chansons de geste qui relatent ses audaces. Vous plairait-il d’ouïr son histoire? Ni historiquement infaillible, ni fantaisiste, ce joyeux récit n’est guère motivé par quelque leçon belliciste depuis quelque palais. Il nous parle d’un vaillant chevalier qui a sauvé ce qui est maintenant la France.
    Causeur — Guillaume d'Orange, sauveur de la Douce France - Causeur
  • Besoin de dépaysement ? Cap sur Vannes où « Un été à Limur » propose de partir à la découverte des cultures du monde, mardi 28 juillet. Une première escale en Afrique (à 15 h) avec le conteur Philippe Launay. On reste en Afrique avec, à 16 h et 17 h, le concert afro-électro de Bako Combe. De la musique mandingue à ouïr et à danser. On traverse ensuite l’Atlantique, direction le Brésil avec le Trio Bacana, un trio féminin percussif et vocal de musiques brésiliennes (à 17 h et 19 h). Le groupe Kangany clôturera la journée avec un concert (à 20 h) de musique africaine agrémentée de touches de reggae, funk et blues.
    Le Telegramme — Nos idées de sorties dans le pays de Vannes - Vannes - Le Télégramme
  • ŒNONE.Quoi ! de quelques remords êtes-vous déchirée ?Quel crime a pu produire un trouble si pressant ?Vos mains n’ont point trempé dans le sang innocent ?PHÈDRE.Grâces au ciel, mes mains ne sont point criminelles.Plût aux dieux que mon cœur fût innocent comme elles !ŒNONE.Et quel affreux projet avez-vous enfantéDont votre cœur encor doive être épouvanté ?PHÈDRE.Je t’en ai dit assez : épargne-moi le reste.Je meurs, pour ne point faire un aveu si funeste.ŒNONE.Mourez donc, et gardez un silence inhumain ;Mais pour fermer vos yeux cherchez une autre main.Quoiqu’il vous reste à peine une faible lumière,Mon âme chez les morts descendra la première ;Mille chemins ouverts y conduisent toujours,Et ma juste douleur choisira les plus courts.Cruelle ! quand ma foi vous a-t-elle déçue ?Songez-vous qu’en naissant mes bras vous ont reçue ?Mon pays, mes enfants, pour vous j’ai tout quitté.Réserviez-vous ce prix à ma fidélité ?PHÈDRE.Quel fruit espères-tu de tant de violence ?Tu frémiras d’horreur si je romps le silence.ŒNONE.Et que me direz-vous qui ne cède, grands dieux !À l’horreur de vous voir expirer à mes yeux ?PHÈDRE.Quand tu sauras mon crime et le sort qui m’accable,Je n’en mourrai pas moins : j’en mourrai plus coupable.ŒNONE.Madame, au nom des pleurs que pour vous j’ai versés,Par vos faibles genoux que je tiens embrassés,Délivrez mon esprit de ce funeste doute.PHÈDRE.Tu le veux ? lève-toi.ŒNONE.Parlez : je vous écoute.PHÈDRE.Ciel ! que lui vais-je dire ? et par où commencer ?ŒNONE.Par de vaines frayeurs cessez de m’offenser.PHÈDRE.Ô haine de Vénus ! ô fatale colère !Dans quels égarements l’amour jeta ma mère !ŒNONE.Oublions-les, madame ; et qu’à tout l’avenirUn silence éternel cache ce souvenir.PHÈDRE.Ariane, ma sœur ! de quel amour blesséeVous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !ŒNONE.Que faites-vous, madame ? et quel mortel ennuiContre tout votre sang vous anime aujourd’hui ?PHÈDRE.Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorableJe péris la dernière et la plus misérable.ŒNONE.Aimez-vous ?PHÈDRE.De l’amour j’ai toutes les fureurs.ŒNONE.Pour qui ?PHÈDRE.Tu vas ouïr le comble des horreurs…J’aime… À ce nom fatal, je tremble, je frissonne.J’aime…ŒNONE.Qui ?PHÈDRE.Tu connais ce fils de l’Amazone,Ce prince si longtemps par moi-même opprimé…ŒNONE.Hippolyte ? Grands dieux !PHÈDRE.C’est toi qui l’as nommé !ŒNONE.Juste ciel ! tout mon sang dans mes veines se glace !Ô désespoir ! ô crime ! ô déplorable race !Voyage infortuné ! Rivage malheureux,Fallait-il approcher de tes bords dangereux !
    Racine — Phèdre

Traductions du mot « ouïr »

Langue Traduction
Anglais hear
Espagnol oír
Italien sentire
Allemand hören
Chinois
Arabe سمع
Portugais ouvir
Russe заслушивать
Japonais 聞く
Basque entzun
Corse senti
Source : Google Translate API

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Nombre de points du mot ouïr au scrabble : 3 points

Ouïr

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