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Feuille
Sommaire
- Définitions de « feuille »
- Étymologie de « feuille »
- Phonétique de « feuille »
- Fréquence d'apparition du mot « feuille » dans le journal Le Monde
- Évolution historique de l’usage du mot « feuille »
- Citations contenant le mot « feuille »
- Traductions du mot « feuille »
- Synonymes de « feuille »
- Combien de points fait le mot feuille au Scrabble ?
Variantes | Singulier | Pluriel |
---|---|---|
Féminin | feuille | feuilles |
Définitions de « feuille »
Trésor de la Langue Française informatisé
FEUILLE, subst. fém.
Wiktionnaire
Nom commun - français
feuille \fœj\ féminin
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(Botanique) Partie aérienne détachable d’un végétal qui permet de capter la lumière, de formes variées et de diverses couleurs. → voir feuille morte, feuille d’automne et feuille composée
- La lune était toute nouvelle, et, du Nord, le vent apportait l’odeur des précoces jonchées de feuilles à bout de sève, de souches cariées. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Le vent s’éleva, qui fit s’envoler et tourbillonner les feuilles jaunes des arbres, et la pluie tomba, fine, oblique, cinglante et froide. — (Octave Mirbeau, Rabalan)
- 13 juin 1940 – Il paraît qu’à l’approche des ouragans, les feuilles se mettent à trembler sur les arbres avant même que le vent ne se soit levé. Nous sommes comme ces feuilles et tout est calme encore ; calme et ridiculement, pathétiquement beau. La beauté est déchirante quand on a peur. — (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 32)
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(Vieilli) Pétale d’une fleur. → voir feuille de rose et effeuiller
- Chaque feuille de fleurs , ornemens ou bizarreries de [artistes] se vendant, terme moyen, 75 cts. — (Le follet : courrier des salons, journal des modes, 1837, page 40)
- Sylvius avait déjà fait observer que les bœufs qui, pendant l’hiver, sont affectés de concrétions biliaires, se guérissent au printemps en mangeant les feuilles et les tiges de chiendent dans les pâturages. — (Le Chiendent - Triticum repens, dans la Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, Paris : Dr Martin-Lauzer, 1865, page 17)
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(Par extension) Couche mince de matière. → voir feuille d’aluminium, feuille de brik et feuille d’or
- La coextrusion est un procédé ́qui permet de fabriquer une feuille ou une plaque par superposition et/ou juxtaposition de couches pour optimiser les performances de la structure. — (Coextrusion de feuilles et plaques, Ed. Techniques Ingénieur, page 2)
- Surface pouvant recevoir des caractères ou des dessins. → voir feuille de papier, feuille simple, feuille double, feuille de parchemin, feuille de brouillon et feuille d’épreuve
- Il n’arrive pas à toucher un tour de potier, alors, prendre une feuille et écrire une lettre, imagine ! — (Céline Guarneri, Les saisons volées n’ont pas d'été, Editions Ex Aequo, 2017)
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(Papeterie) Élément composant un livre, un magazine ou un journal.
- La première feuille du livre doit être vide. Sur la deuxième feuille, on place généralement au recto une page de titre. — (Chloé Romengas, Ah bon, ÇA, c’est un livre autoédité ?, BoD, 2019, page 79)
- (Par métonymie) Information contenue sur le support. → voir feuille blanche, feuille de présence, feuille d’impôts, feuille d’audience, feuille d’émargement, feuille de route et feuille de calcul
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(Boucherie) Couteau assez court, à lame très large, utilisé principalement pour la découpe des os et la séparation des articulations.
- À la demande du client, le boucher prélève des segments de ces pièces qu’il coupe sur le billot, à la feuille, en petits cubes de 2 à 3 cm³ […] — (Michael Bruckert, La chair, les hommes et les dieux. La viande en Inde, CNRS, 2018)
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(Cartographie) Synonyme de coupure (unité de fractionnement d’un découpage, ou bien champ d’une carte constituée par une unité normale d’un découpage logique)[1].
- Prix de la feuille. 2 fr. 75 Autriche et Allemagne (Carte d’), au 300.000e, dressée par G. Freytag, en 30 feuilles. — (Manuel d’alpinisme, Laveur, 1904, page 691)
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(Anatomie) (Familier) Oreille. → voir être dur de la feuille et feuille de chou
- Si je ne m’étais pas gouré, je pouvais bien parier que le type n’était pas armé. J’opérai en conséquence, marchant au milieu de l’allée et fouillant l’ombre des quinquets, des feuilles et du blair. Parvenu aux trois quarts de sa longueur, je vis une ombre se déplacer. C’était celle d’un bonhomme qui se carapatait. — (Dashiell Hammet, La moisson rouge, 1929, révisé en 1956, traduit par P. J. Herr et Henri Robillot en 1950, Gallimard, page 133 de l’édition Folio Policier)
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(Chirurgie) Écaille morte qui se détache d’un os, d’un tendon, d’un cartilage.
- Une déformation de cette fine feuille d’os et de cartilage qui sépare les cavités nasales peut compromettre la respiration.— (Septum nasal dévié : aujourd'hui se redresse dans la journée sur clinique-chirurgie-plastique.hatenablog.com. Mis en ligne le 12 juin 2020, consulté le 7 octobre 2020)
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(Ichtyologie) Synonyme de fausse limande (poisson).
- Feuille — (Farid Djabali, Les poissons des côtes algériennes, ISMAL, 1993, page 197)
- (Beaux-arts) Elément décoratif. → voir feuille de chêne, feuille de laurier, feuille d’acanthe et à la feuille d’or
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(Cartes à jouer) Le pique d’un jeu de cartes germanique, ainsi nommé parce que les cartes de cette couleur sont marquées de feuilles stylisées.
- roi de pique sur l’encyclopédie Wikipédia
- roi de pique sur l’encyclopédie Wikipédia
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(Héraldique) Motif ornant une armoirie.
- Les feuilles, gerbes, épis et fruits qui se rencontrent en blason, doivent être désignés par leur espèce, leur nombre […] — (J. F. Jules Pautet du Parois, ''Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, Roret, 1854, page 120)
Littré (1872-1877)
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1Partie mince et plate et ordinairement verte du végétal, qui naît des tiges et des rameaux.
Les stoïques, qui n'ont pas voulu qu'une feuille d'arbre se remuât sans ordre particulier de la Providence, ni que le sage levât le doigt sans congé de la philosophie
, Guez de Balzac, De la cour, 3e disc.Je tremble et je crains tout, les feuilles de ces bois Me semblent devenir des langues et des voix
, Desmarets, Mirame, II, 5.Vous faites éclater votre puissance contre une feuille que le vent emporte, et vous poursuivez une paille sèche
, Sacy, Bible, Job, XIII, 25.Le célèbre Hales, dans sa belle statique des végétaux, avait démontré le premier que les feuilles étaient des puissances ménagées par la nature pour élever la séve, et qu'elles étaient les organes de la transpiration sensible et insensible
, Bonnet, Rech. feuilles, t. v, p. 9, dans POUGENS.On voit par cette légère esquisse de la théorie du mouvement de la séve que les feuilles ont beaucoup de rapport dans leurs usages avec la peau du corps humain
, Bonnet, Us. des feuilles, 1er mém.Tombez, tombez, feuilles légères ; Et pour la plus tendre des mères, Cachez quelque temps ce chemin ; Qu'elle ne puisse reconnaître Le funèbre asile où peut-être Son fils reposera demain
, Millevoye, Chute des feuilles.Voilà les feuilles sans séve Qui tombent sur le gazon ; Voilà le vent qui s'élève Et gémit dans le vallon
, Lamartine, Harm. II, 1.Feuille composée, celle qui est formée de plusieurs pétioles attachés à un pétiole commun. Feuille simple, celle qui est d'une seule pièce.
La chute des feuilles, le temps où les feuilles tombent.
Doux bocage, adieu, je succombe ; Tu m'avertis de mon destin ; De ma mort la feuille qui tombe Est le présage trop certain
, Millevoye, Chute des feuilles.Feuille morte, feuille qui cesse de vivre et se détache des arbres à l'automne.
Toutes les routes étaient couvertes de feuilles mortes que le vent y avait apportées
, Staël, Corinne, XIX, 5.Une robe feuille-morte, voy. FEUILLE-MORTE.
Vin, bois de deux, de trois feuilles, vin, bois de deux, de trois années ; ainsi dits parce qu'il faut une année pour le renouvellement des feuilles.
Trembler comme la feuille, avoir une grande peur.
Le président de Mesmes, que l'on chargeait d'opprobres sur la signature du cardinal Mazarin, tremblait comme la feuille
, Retz, II, 334.Feuilles de chêne, celles sur lesquelles la sibylle de Cumes écrivait ses oracles et que le vent dispersait.
Si je ne me trompe, j'ai reconnu dans votre dernière quelques lignes de la meilleure main du monde, et je les ai reçues avec la même vénération que l'on recueillait les feuilles où la sibylle écrivait ses oracles
, Voiture, Lett. 30.Fig. Feuilles de chêne, choses qui se dispersent, se perdent facilement, choses de peu de valeur.
[La sibylle] Qui, possédant pour tout trésor Des recettes d'énergumène, Prend du Troyen le rameau d'or, Et lui rend des feuilles de chêne
, Voltaire, Épit. XIX.La plus grande partie du prix de ces aliénations, n'étant pas encore payée, fut remboursée en billets de banque qui devinrent, comme il arrive et arrivera toujours aux effets royaux, des feuilles de chêne
, Duclos, Mém. Œuvres, t. X, p. 30, dans POUGENS.Tant mieux ; sans cela, une feuille de chêne et cet écrit seraient tout un
, Diderot, Mémoires, Est-il bon ? est-il méchant ? III, 13.Faire voir les feuilles à l'envers, locution libre qui signifie obtenir les faveurs d'une femme sous un bois.
Feuille de vigne, figure d'une feuille de vigne par laquelle les sculpteurs cachent les parties naturelles dans les statues.
Fig. et familièrement. Il y a dans ces propos, dans ces contes, des choses qui auraient besoin de la feuille de vigne.
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2Les pétales, les pièces qui forment la corolle de certaines fleurs. Une feuille de rose.
En botanique, on dit toujours pétale.
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3Ornements qui imitent des feuilles. Une broderie en feuilles d'olivier.
Feuille coupée, feuille en broderie figurant une rainure au milieu de la feuille. Feuilles à dos, feuilles représentées à demi pliées dans un ouvrage de broderie.
Terme d'architecture. Feuilles d'acanthe, ou de persil, ou d'olivier et d'autres arbres, ornements de chapiteaux ; les unes sont découpées, d'autres refendues ; celles dont les bords sont découpés se nomment feuilles de refend.
Feuilles d'angles, feuilles sculptées aux coins des cadres et des plafonds.
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4 Par analogie, matière étendue, plate et mince. Feuille de carton. Feuille de tôle, de fer-blanc. De l'acajou en feuilles.
Lame de bois mince pour plaquer les ouvrages d'ébénisterie.
Verre destiné à vitrer les appartements, à couvrir les estampes.
Grande demi-feuille, planche de cuivre d'environ 12 pouces de long sur 9 de large avec 1 ligne d'épaisseur.
Terme de menuiserie. Assemblage qui fait partie d'une fermeture de boutique, ou des contrevents d'une croisée. Dans le même langage on dit : une feuille de parquet.
Feuille de batterie, plaque mince d'acier qui garnit la face de la batterie d'une platine d'arme à feu.
Terme de joaillier. Petite lame de métal qu'on met sous les pierres précieuses pour les faire ressortir.
Terme de marine. Feuilles de panneau, les deux parties du panneau qui ferment l'écoutille, quand ce panneau n'est pas d'une seule pièce.
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5Partie mince qui se détache par couches d'un tout. Cette ardoise se détache par feuilles. Une feuille de talc.
Chaque marée montante apporte et répand sur tout le rivage un limon impalpable, qui ajoute une nouvelle feuille aux anciennes, d'où résulte, par la succession des temps, un schiste tendre et feuilleté
, Buffon, Not. just. Ép. nat. Œuvres, t. XIII, p. 244, dans POUGENS.Partie morte qui se détache par plaques d'un os, d'un tendon. Ce terme est présentement inusité en chirurgie.
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6Or, argent battu et très mince. Une feuille d'or. Une feuille d'argent.
Les feuilles de l'or battu laissent non-seulement passer de la lumière par leurs gerçures accidentelles, mais à travers leurs pores ; et Boyle a noté que cette lumière qui traverse l'or est bleue
, Buffon, Min. t. IV, p. 240, dans POUGENS.Feuille d'étain, mince lame d'étain qui retient la couche de vif-argent appliquée derrière une glace.
- 7Chaque partie d'un paravent qui se replie. Un paravent de six feuilles.
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8Morceau de papier d'une certaine grandeur, coupé carrément et qui se plie en deux parties dites feuillets. Il y a 25 feuilles dans une main de papier. Une feuille blanche. Une feuille écrite.
On dit de la même façon feuille de vélin, feuille de parchemin.
En feuilles, s'est dit d'écrits qui se colportaient manuscrits.
Un ouvrage satirique, ou qui contient des faits, qui est donné en feuilles sous le manteau, aux conditions d'être rendu de même, s'il est médiocre, passe pour merveilleux ; l'impression est l'écueil
, La Bruyère, I.Aujourd'hui on dit qu'un livre est en feuilles, quand il n'est pas encore broché.
Feuille, feuille de papier préparée par les éventaillistes pour recevoir une peinture ou d'autres ornements.
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9 Terme d'imprimerie. Nombre de pages déterminé suivant la différence de format. Feuille in-quarto, celle qui a huit pages ; feuille in-octavo, celle qui en a seize ; feuille in-douze, celle qui en a vingt-quatre ; feuille in-seize, celle qui en a trente-deux ; feuille in-dix-huit, celle qui en a trente-six. Demi-feuille.
Je prends le parti, monseigneur, de vous envoyer quelques feuilles de la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, avant qu'elle soit achevée
, Voltaire, Lett. Richelieu, 26 sept. 1768.Feuille de mise en train, une des premières feuilles que l'on tire, pour s'assurer de la marge, du registre, de la pointure, etc. Feuille en train, feuille tirée après vérification. Feuilles en blanc, celles qui sortent de la presse, et qui ne sont imprimées que d'un côté.
Les bonnes feuilles, les feuilles tirées sur le papier autre que le papier d'épreuves et qui doivent former le livre.
Spécialement, bonnes feuilles, feuilles qu'après tirage l'imprimerie envoie à l'auteur et à l'éditeur.
Feuille d'épreuve, ou, simplement, épreuve, voy. ÉPREUVE.
- 10Journal, gazette. Une feuille périodique. La feuille du département. Les feuilles du soir.
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11Feuille volante, feuille détachée imprimée ou écrite.
Ton fils court, indigné d'horreurs si révoltantes, Déchirer sur les murs ces feuilles diffamantes
, Lemierre, Barnevelt, IV, 2.Par extension. Feuilles volantes, petits écrits, journaux, brochures.
Quelle pitié de quitter Virgile et Racine pour les feuilles volantes de nos jours !
Voltaire, Lett. Mme Denis, 20 mars 1751.Les feuilles volantes sont la perte de la littérature
, Voltaire, Lett. Champfort, janv. 1764.Le Français léger ne fait cas que des lourds volumes ; le gros Anglais veut mettre tout en feuilles volantes
, Courier, Pamphl. des pamphl. - 12Ancien terme de collége. Feuille, feuille imprimée de l'auteur qu'on expliquait aux écoliers et sur laquelle ils pouvaient écrire entre les lignes ou à la marge.
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13Nom de certains cahiers volants sur lesquels on écrit tous les jours le courant d'affaires soit publiques soit privées. La feuille d'audience doit énoncer les noms et qualités des juges qui siégent à chaque audience.
Se dit, chez les messagers et les voituriers, de l'extrait ou duplicata des registres. Décharger la feuille, inscrire la décharge au bas de chacun des articles remis au destinataire.
Feuille de route, indication des étapes d'une troupe.
Il se dit aussi d'un écrit semblable délivré à un militaire qui voyage isolément.
Je vous transmets ci-joint la feuille de route qui m'a été délivrée à Marseille
, Courier, Lett. I, 46.Feuille de présence, celle que signent les membres d'une société ou les employés d'un bureau, d'une administration, pour constater leur présence.
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14Feuille des bénéfices, celle où l'on inscrit les bénéfices vacants et les bénéfices que l'on confère.
Il [le roi] m'ordonna de vous demander son nom [d'un ecclésiastique], qu'il a oublié, et ce que vous savez de sa conduite, parce que la feuille n'est point encore signée
, Maintenon, Lett. au card. de Noailles, 14 avr. 1702.Lui [M. de Beauvillier] et M. de Chevreuse auraient voulu leur ôter [aux jésuites] la feuille et le confessionnal des rois
, Saint-Simon, 365, 77. -
15 Terme de serrurier. Feuille de sauge, nom de certaines pièces qui font partie d'une serrure.
Terme de chirurgie. Feuille de myrte, instrument fait en manière de petite spatule, et qui sert à nettoyer le bord des plaies et des ulcères.
Terme d'anatomie. Feuille de figuier, nom donné, par assimilation, aux sillons profonds que présente la face cérébrale des os pariétaux.
Terme d'orfévre. Le bout du manche de la cuillère et de la fourchette, sur lequel on met les armes de la personne.
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16Feuille orientale, nom donné quelquefois au sené.
Terme de zoologie. Feuille de chêne, lépidoptère nocturne. Feuille ambulante, genre d'orthoptères.
Terme de pêche. On nomme ainsi du petit poisson d'étang, plus petit que l'alevin et qui est grand comme une feuille de saule.
Terme de boucherie. Feuille de foie, un des lobes du foie d'un bœuf, d'un veau, d'un porc, etc.
- 17 Terme de blason. Feuilles de scie, bandes denchées d'un seul côté, en manière de lames de scie.
PROVERBE
Qui a peur des feuilles ne doit point aller au bois, n'aille au bois qui a peur des feuilles, c'est-à-dire il ne faut pas s'engager en des choses qu'on redoute.HISTORIQUE
XIIe s. Au duc [ils] mandent par grant orguil, Qu'en autre sen torne or le fuil ; Car bien sache certainement, Ne li serunt obedient
, Benoit de Sainte-Maure, II, 8462. Quant li estés et la douce saisons Font foille et flor et les prés raverdir
, Couci, XII.
XIIIe s. Un moncelet [elle] a fait de feuilles d'olivier
, Berte, XXXVIII. Tout ce ne prise Berte la feuille d'une mente
, ib. CXI. Et Renart aqueult à ses paumes Plus menu ces fuels à torner Que vos nes puissiez or conter
, Ren. 21305. Tos les arbres qui naissent en Inde ne sont onques sanz fuelles
, Latini, Trés. p. 160.
XVe s. Fut ordonné que quand le roi seroit entré à Paris, que on osteroit les feuilles des quatre portes principales de Paris hors des gonds, et seroient les portes nuit et jour ouvertes
, Froissart, II, II, 205. Je suis le plus paoreus de touz, Je n'ay membre qui ne me deuille ; Mon cuer tranble plus que une fueille
, la Passion de J. C.
XVIe s. Les fleurs depliant leurs tendres feuillettes à la venue du matin
, Yver, p. 523. Dès le premier rang je ne vis que des croquans, qui portoyent morions dorés d'or de feuille
, D'Aubigné, Conf. II, 6. Ces raisons, mises en parangon des autres, soudainement perdirent leur feuille et couleur, comme si pour effacer pierres faulses on eut mis en jeu de fines et orientales
, Du Bellay, M. 503. Vin de trois feuilles
, Des Accords, Bigarr. entends-trois.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
FEUILLE. Ajoutez :Dans un taillis, quand même toute une feuille serait mangée [par les insectes], la feuille d'août réparera une partie du mal, Vernier, le Temps, 4 juill. 1876, feuilleton, 1re page, 4e col.
La feuille de boucher, non emmanchée : je la vends au prix de 450 fr. les 100 kil. nets, Enquête, Traité de comm. avec l'Angleterre, t. I, p. 688.
Encyclopédie, 1re édition (1751)
FEUILLE, s. f. (Botan.) en latin, folium, lorsqu’on parle de feuilles des plantes ; & pétale, petalum, quand on parle de feuilles des fleurs. C’est Columna qui le premier a fixé le mot pétale à signifier la feuille des fleurs, & nous avions besoin de ce nouveau terme (voyez donc Pétale) ; car nous ne parlons ici que des feuilles des plantes, d’après la méthode de M. de Tournefort, que nous suivons assez volontiers dans cet ouvrage.
Tout le monde connoît de vûe cette partie des plantes nommée feuilles, qui vient ordinairement au printems, & qui tombe au commencement de l’autonne. Tout le monde sait encore qu’il y a des plantes qui les conservent, & d’autres qui n’en ont point, comme les truffes, & quelques especes de champignons.
On peut considérer les feuilles des plantes par rapport à leur structure, à leur superficie, à leur figure, à leur consistance, à leurs découpures, à leur situation & à leur grandeur.
Par rapport à leur structure, les feuilles sont ou simples ou composées.
Les feuilles simples sont celles qui naissent seules sur la même queue, ou qui sont attachées immédiatement à la tige & aux branches, sans être subdivisées en d’autres feuilles ; telles sont les feuilles du poirier, du pommier, du giroflier, de l’œillet.
Les feuilles composées sont rangées plusieurs ensemble sur la même queue ou sur la même côte, ou bien elles sont divisées en plusieurs autres feuilles ; ensorte que le tout ensemble se prend pour une seule feuille : telles sont les feuilles du rosier, du persil, de l’angélique, du chanvre, &c.
Par rapport à la superficie, les feuilles sont plates, creuses, en bosse, lisses, rares, velues, &c.
Les feuilles plates, considérées par rapport à leur figure, sont rondes, comme celles de la nummulaire ; rondes à oreillons, comme celles du cabaret ; en fer de pique, comme celles de l’origan ; oblongues, comme celles de l’androsœmum ; à pans, comme celles de la bryone du Canada ; pointues par les deux bouts & larges vers le milieu, comme celles du laurier-rose ; étroites & longues, comme celles de l’œillet & du chien-dent ; presqu’ovales, terminées en pointe, comme celles du chanvre jaune fertile.
Les feuilles creuses sont ou fistuleuses, comme celles du petit asphodele, de l’oignon, &c. ou pliées en gouttiere, comme celles de l’asphodele commun, qui sont aussi relevées en côtes par-dessous.
Les feuilles en bosse sont cylindriques dans quelques plantes, comme celles de plusieurs sortes de soude, de salicot & de joubarbe. Elles sont quelquefois à trois coins, comme on le voit dans quelques especes de ficoïdes. Il y en a quelques-unes qui sont anguleuses & irrégulieres ; savoir celles de la fritillaire épaisse, fritillaria crassa.
Par rapport à la consistence, les feuilles sont ou minces ou deliées, comme celles du mille-pertuis ; ou épaisses, comme celles du pourpier ; ou charnues, comme celles de plusieurs sortes de joubarbe ; ou drapées, comme celles du bouillon-blanc.
Par rapport aux découpures, les feuilles sont découpées legerement ou profondement.
Les feuilles découpées legerement, sont crenelées, dentelées, frisées & plissées.
Les feuilles crenelées ont les découpures à anse à panier, ou en tiers-point, comme celles des especes d’egeum.
Les feuilles dentelées sont découpées à dent de scie plus ou moins régulierement, comme celles du rosier ou du chanvre jaune fertile.
Les feuilles découpées profondément, sont découpées jusqu’à la tête ou jusqu’à la base, ou d’une maniere particuliere ; savoir en trefle ou fleche, &c.
Celles qui sont découpées jusqu’à la côte, le sont en différentes manieres. Il y en a quelques-unes qui sont découpées irrégulierement jusqu’à la côte, comme celles de l’armoise ; quelques autres le sont en feuilles d’acanthe, en feuilles de céterac, en feuilles de méliante. Cette derniere découpure est singuliere, & l’on peut la proposer, quoique la méliante soit une plante assez rare.
Les feuilles composées sont soûtenues par une queue, ou rangées sur une côte simple, ou sur une côte branchue.
Les feuilles soûtenues sur une queue, sont ou deux à deux, comme celles du fabago ; ou trois à trois, comme celles du trefle & de l’ellébore noir trifolié : ou sur la même queue, comme celles de l’agnus castus ; ou en plus grand nombre, disposées en éventail ouvert ; savoir celles de la plûpart des especes d’ellébore noir.
Les feuilles rangées sur une côte, sont ou rangées par paires, ou elles naissent alternativement sur une côte.
La côte de celles qui sont rangées par paires, est terminée par une seule feuille, comme celle de la reglisse ; ou terminée par une paire de feuilles, comme celle de la sophera, de l’orobe, &c. Les feuilles qui sont sur ces côtes, sont à-peu-près égales, comme on le voit dans celles dont on vient de parler ; mais il s’en trouve aussi quelques-unes qui sont entre-semées de plusieurs autres feuilles plus petites.
Les feuilles composées de plusieurs feuilles, rangées sur une côte branchue, sont ou à grandes feuilles ou à petites feuilles, ou bien elles sont laciniées, c’est-à-dire composées de feuilles étroites & longues comme des lanieres. Celles de l’angelica alpina ad nodos florida, sont à grandes feuilles ; celles du persil ou de la ciguë, sont à petites feuilles ; celles du fenouil & du meum sont laciniées ou découpées en lanieres fort étroites.
Par rapport à la situation, les feuilles sont ou alternes, c’est-à-dire rangées alternativement le long des tiges & des branches, comme celles de l’alaterne ; ou opposées deux à deux, comme celles de la phillyria ; ou opposées en plus grand nombre, & disposées en rayon ou en fraise, comme celle des especes de rubia.
Par rapport à la grandeur, les feuilles sont ou très grandes, comme celles de colocasia, de sphondylium, &c. ou médiocres, comme celles du pié-de-veau, de la bistorte, du figuier, &c. ou petites, comme celles du pommier, du poirier, du pêcher, &c. ou enfin très-menues, comme celles du mille-pertuis, de la renoüée, du coris, & de plusieurs autres plantes. Voyez les élémens de Botanique, & l’explication de nos Planches d’Histoire naturelle.
M. Linnæus est entré dans un plus grand détail pour diviser les feuilles en classes, en genres & en especes. Il en fait trois classes, dont la premiere comprend les feuilles simples, la seconde les feuilles composées, & la troisieme les feuilles déterminées.
Les feuilles simples sont seules, chacune sur un pédicule ou petiole. On les distingue en sept ordres, par des caracteres tirés de la circonférence, des angles, des sinus, de la bordure, de la surface, du sommet & des côtés de ces feuilles : ces sept ordres sont sous-divisés en 78 genres.
M. Linnæus distingue trois sortes de feuilles composées ; savoir les composées proprement dites, les recomposées, decomposita ; & les sur-composées, supra-decomposita. On a donné le nom de foliole, foliolum, à chacune des petites feuilles qui composent la grande. Les feuilles composées proprement dites, sont celles qui se trouvent plusieurs ensemble sur un même pédicule simple ou branchu ; les recomposées sont celles dont le pédicule commun se divise & se subdivise avant de former le pédicule particulier à chaque foliole. Dans les feuilles sur-composées, le pédicule commun se divise plus de deux fois avant d’arriver aux folioles. Il y a quatorze genres de feuilles composées.
Les feuilles déterminées sont celles que l’on distingue des autres par leur direction, leur position sur la plante, leur insertion, & leur situation respective, sans avoir égard à leur forme ni à leur structure. Ces feuilles déterminées sont divisés en 34 genres ; ce qui fait en tout 126 genres de feuilles, dont on peut faire un beaucoup plus grand nombre d’especes, en employant leurs caracteres pour la description des plantes. Voyez floræ parisiensis prodrom. par M. Dalibard. Paris, 1749. (I)
Observations sur la distribution, les usages, l’utilité, la multiplication, la direction, le retournement des feuilles, leur inspection au microscope, l’art de les disséquer, & d’en prendre l’empreinte. Les Botanistes se sont déjà beaucoup exercés à chercher dans les feuilles, des caracteres propres à distinguer les plantes, à les ranger en classes & en genres ; & si cette ingénieuse idée ne réussit pas, du moins peut-elle fournir des vûes & des avantages assez importans. Les mêmes Botanistes ont tâché de ramener toutes les distributions différentes des feuilles à des classes fixes. M. Bonnet, si distingué par ses connoissances en l’Histoire naturelle, a établi cinq ordres principaux de cette distribution dans son bel ouvrage sur les feuilles, publié à Leyde en 1754, in-4°. avec figures ; & quoiqu’on puisse sans doute découvrir de nouveaux genres de distribution, sa méthode ne mérite pas moins nos éloges.
Le premier ordre, que ce curieux observateur appelle alterne, & qu’il faut regarder comme le plus simple, est celui dans lequel les feuilles sont distribuées le long des branches, sur deux lignes paralleles à ces mêmes branches, & diamétralement opposées l’une à l’autre ; ensorte qu’une feuille placée sur la ligne droite, est suivie immédiatement d’une autre située sur la ligne gauche : celle-ci l’est d’une 3e placée sur la ligne droite, & ainsi alternativement.
Le second ordre, que l’on peut nommer à paires croisées, est composé de feuilles distribuées par paires vis-à-vis l’une de l’autre, de façon que celles d’une paire croisent à angles droits celles de la paire qui suit.
Le troisieme ordre, que les Botanistes connoissent sous le nom de feuilles verticillées, est celui dans lequel les feuilles sont distribuées autour des tiges ou des branches, à-peu-près comme les rayons d’une roue le sont autour du moyeu. Cet ordre peut être sous-divisé par le nombre des feuilles, suivant qu’elles sont distribuées de trois en trois, de quatre en quatre, &c.
Le quatrieme ordre peut se nommer en quinconce, & est composé de feuilles distribuées de cinq en cinq.
Le cinquieme ordre, qui est le plus composé, peut se nommer à spirales redoublées ; il est formé de feuilles arrangées sur plusieurs spirales paralleles. Le nombre de ces spirales, & celui des feuilles dont chaque tour est composé, peuvent donner naissance à des sous-divisions ; traçons sur un bâton trois ou cinq spirales paralleles ; sur chaque tour de ces spirales piquons à une distance à-peu-près égale les unes des autres, sept ou onze épingles, & nous aurons une idée très-nette de cet arrangement. Le pin & le sapin sont de ce cinquieme ordre qui est extremement rare.
On ne peut voir ces divers ordres de distributions de feuilles, sans se livrer aux sentimens d’admiration pour les lois éternelles, qui ont merveilleusement approprié les moyens à la fin.
On est pénétré des mêmes sentimens, quand on considere la régularité avec laquelle les feuilles sont couchées & pliées avant que de sortir du bouton, & la prévoyance de la Nature pour les mettre à l’abri de tout accident. La position réguliere des feuilles est telle, qu’elle embrasse la sixieme partie d’un cercle, comme dans le syringa, ou la huitieme comme dans la mauve, & généralement la douzieme comme dans le houx.
Le soin que la nature a pris de la conservation des feuilles, n’est pas moins digne d’attention ; en effet, autant que leur figure le permet, elles sont toûjours défendues par les autres parties du bouton, ou se servent de défense respective. Lorsqu’elles sont en trop petit nombre & trop minces pour former ensemble un corps élevé en surface convexe, alors elles se déployent ou se roulent en tant de manieres, qu’il a fallu inventer des mots pour pouvoir les exprimer. A ces différens rouleaux, établis pour la défense des feuilles, nous pouvons ajoûter celle que procure l’interposition de diverses membranes fines qui servent au même but. Le docteur Grew en compte jusqu’à six, qu’il désigne par les noms de feuilles, de surfeuilles, d’entre-feuilles, de tiges des feuilles, de chaperons, & de petits manteaux ou voiles qui les couvrent. Voy. l’anat. des plantes de ce curieux physicien, liv. I. tab. 41, 42. Voyez aussi Malpighi de gemmis ; nous ne pouvons pas entrer dans ces détails.
Les feuilles si bien distribuées, si variées dans leurs formes, si régulierement couchées & pliées, si savamment défendues contre les accidens, n’ont pas été données aux plantes uniquement pour les orner ; elles ont des usages plus importans, & qui répondent mieux aux grandes idées que nous avons de l’ordre général.
Entre ces usages, celui d’élever le fluide nourricier, est un des principaux & des mieux constatés par les belles expériences de M. Hales ; mais la préparation de ce fluide, l’introduction de l’air dans le corps de la plante, & la succession des particules aqueuses répandues dans l’atmosphere, ont d’autres fonctions, qui demandent encore d’être approfondies.
On distingue deux surfaces dans les feuilles des plantes ; la surface supérieure, ou celle qui regarde le ciel, & la surface inférieure, ou celle qui regarde la terre ; ces deux surfaces different sensiblement l’une de l’autre dans presque toutes les plantes terrestres. La surface supérieure est ordinairement lisse & lustrée, ses nervûres ne sont pas saillantes ; la surface inférieure est pleine de petites aspérités, ou garnie de poils courts, ses nervûres ont du relief, & sa couleur toujours plus pâle que celle de la surface supérieure n’a que peu ou point de lustre. Ces différences assez frappantes ont sans doute une fin. L’expérience démontre que la rosée s’éleve de la terre ; la surface des feuilles auroit-elle été principalement destinée à pomper cette vapeur, & à la transmettre dans l’intérieur de la plante ? La pointe des feuilles relativement à la terre, & le tissu de leur surface inférieure, semblent l’indiquer.
Il y a une étroite communication entre toutes les parties de la feuille ; les vaisseaux en s’abouchant les uns avec les autres, se communiquent réciproquement les sucs qu’ils reçoivent des pores absorbans les plus voisins ; une médiocre attention suffit, pour découvrir à l’œil cette communication ; elle forme sur les deux côtés de la feuille, une espece de réseau qu’on ne se lasse point d’admirer, lorsqu’il est devenu plus sensible par une longue macération, ou que de petits insectes ont consumé la substance délicate qui en remplissoit les moelles ; mais cette correspondance réciproque jusqu’où s’étend-elle ? Les feuilles se transmettent-elles mutuellement les sucs qu’elles ont pompés ?
Il est bien prouvé que les plantes tirent leur humidité par leurs feuilles ; il ne l’est pas moins, qu’il y a une étroite communication entre ces feuilles, & que cette communication s’étend à tout le corps de la plante. Ainsi on peut dire que les végétaux sont plantés dans l’air, a peu près comme ils le sont dans la terre. Les feuilles sont aux branches, ce que le chevelu est aux racines. L’air est un terrain fertile, où les feuilles puisent abondamment des nourritures de toute espece. La nature a donné beaucoup de surface à ces racines aëriennes, afin de les mettre en état de rassembler plus de vapeurs & d’exhalaisons : les poils dont elle les a pourvûes, arrêtent ces sucs ; de petits tuyaux, toujours ouverts, les reçoivent, & les transmettent à l’intérieur. On peut même douter si les poils ne sont pas eux-mêmes des especes de suçoirs.
Dans les feuilles des herbes, les deux surfaces ont une disposition à-peu-près égale à pomper l’humidité ; au lieu que dans les feuilles des arbres, la surface inférieure est ordinairement plus propre à cette fonction que la surface supérieure : la raison de ces différences vient vraissemblablement de la nature du tissu.
Les bulles qui s’élevent en si grand nombre sur les feuilles qu’on tient plongées dans l’eau, prouvent que l’air adhere fortement à ces parties de la plante ; on peut en inférer que les feuilles ne servent pas seulement à pomper l’humidité, mais qu’elles sont encore destinées à introduire dans le corps des végétaux beaucoup d’air frais & élastique.
Les expériences de M. Hales démontrent que les feuilles sont le principal agent de l’ascension de la séve, & de sa transpiration hors de la plante. Mais la surface supérieure étant la plus exposée à l’action du soleil & de l’air (causes premieres de ces deux effets), on pourroit inférer que cette surface est celle qui doit avoir ici le plus d’influence : elle est d’ailleurs très-propre par son extrème poli, à faciliter le départ du suc ; il ne se trouve ordinairement ni poils, ni aspérités qui puissent le retenir & l’empêcher de céder à l’impression de l’air qui tend à le détacher. Ainsi le principal usage de la surface supérieure des feuilles consiste peut-être à servir de défense ou d’abri à la surface inférieure, à fournir un filtre plus fin, qui ne laisse passer que les matieres les plus subtiles.
Dès que les feuilles servent à la fois à élever le suc nourricier & à en augmenter la masse, nous avons un moyen très-simple d’augmenter ou de diminuer la force d’une branche dans un arbre fruitier : nous l’augmenterons en laissant à cette branche toutes ses feuilles ; nous le diminuerons par le procédé contraire. Nous comprendrons par le même moyen, que le vrai tems d’effeuiller n’est pas celui où le fruit est dans son plein accroissement ; il a besoin alors de toutes ses racines : les feuilles qui l’environnent immédiatement, sont ses racines.
Si l’on dépouille une plante de toutes ses feuilles à mesure qu’elles paroissent, cette plante périra. L’herbe commune de nos prairies & celle de nos paturages, semble d’abord une exception à cette regle générale ; mais il faut considérer, que quoique nos bestiaux, mangent les feuilles à mesure qu’elles croissent, néanmoins ils n’emportent qu’une très-petite partie de la feuille qui s’éleve pour lors en tige. D’ailleurs il y a une succession constante de nouvelles feuilles, qui poussent à la place des vieilles, & comme elles sont enfoncées en terre, & très courtes, elles suppléent à celles qui ont été dévorées. De plus, il est certain que l’on fait tort au sainfoin, aux luzernes, aux trefles, quand on les fait paître de trop près par les bestiaux. Quoique la racine vivace du sainfoin, le fasse pousser plusieurs années, la récolte de cette denrée, qui est un objet de conséquence, est souvent détruite de bonne heure, lorsqu’on souffre que le bétail s’en nourrisse à discrétion. On ne peut donc approuver la pratique des fermiers, qui mettent leurs troupeaux sur leurs blés quand ils les trouvent trop forts.
Personne n’ignore que plusieurs especes de plantes ont pour leur conservation des feuilles printannieres, & des feuilles automnales. Ces dernieres rendent un service infini à quelques arbres, par exemple, au mûrier, & lui sauvent la vie quand toutes les feuilles printannieres ont été mangées par les vers à soie.
Il est des feuilles dont les principales fonctions sont moins de pomper l’humidité, & d’aider à l’évaporation des humeurs superflues, que de préparer le suc nourricier, & de fournir peut-être de leur propre substance, une nourriture convenable à la petite tige qu’elles renferment ; la pomme du chou en est un exemple extrèmement remarquable : concluons que les feuilles, de quelque façon qu’on les considere, fournissent aux plantes de tels avantages, que leur vie dépend de leurs feuilles, de maniere ou d’autre. Ainsi l’étroite communication qui est entre les parties d’un arbre, & sur-tout entre les feuilles & les branches, doit rendre très-attentif à l’état des feuilles ; & s’il leur survient quelquefois des maladies qu’elles communiquent aux branches, on en préviendra l’effet en retranchant les feuilles altérées ou mal-saines.
On ne peut douter de la vérité des expériences d’Agricola sur la multiplication des plantes par leurs feuilles ; M. Bonnet a répété ces expériences avec un succès égal, sur-tout dans les plantes herbacées. Voyez son excellent ouvrage cité ci-dessus.
La direction des feuilles est un autre objet qui mérite notre considération. M. Linnæus parle de la direction des feuilles comme d’un caractere, mais elle n’est qu’un pur accident. On a beaucoup admiré le retournement de la radicule dans les graines semées à contre-sens ; on n’a pas moins admiré le mouvement des racines qui suit ceux d’une éponge imbibée d’eau. Les feuilles si semblables aux racines dans une de leurs principales fonctions, leur ressembleroient-elles encore par la singuliere propriété de se retourner, ou de changer de direction ? M. Bonnet s’est assûré de la vérité de cette conjecture par diverses expériences très-curieuses. Toutes choses égales, les jeunes feuilles se retournent plus promptement que les vieilles, celles des herbes, que celles des arbres ; & ce retournement est plus prompt dans un tems chaud & serain, que dans un tems froid & pluvieux.
Les feuilles qui ont subi plusieurs inversions, paroissent s’amincir ; leur surface inférieure se desseche, & semble s’écailler. Le Soleil par son action sur la surface supérieure des feuilles, change souvent leur direction, & les détermine à se tourner de son côté ; il rend encore la surface supérieure des feuilles concave en maniere d’entonnoir ou de gouttiere, dont la profondeur varie suivant l’espece ou le degré de chaleur ; la rosée produit un effet contraire.
Quoique le retournement des feuilles s’exécute sur le pédicule, ce retournement s’opere encore souvent sans que le pédicule y ait aucune part. Enfin les feuilles ont la propriété de se retourner, quoiqu’elles soient séparées de la plante ; cette même propriété se manifeste aussi dans des portions de feuilles coupées à volonté ; est-ce la lumiere, la chaleur, la communication de l’air extérieur qui opere ce retournement ? on ne peut encore offrir là-dessus que des conjectures, & d’autant mieux que les feuilles se retournent dans l’eau comme dans l’air.
L’inspection des feuilles au microscope nous offre le spectacle de mille autres beautés frappantes que l’œil nud ne peut appercevoir : vous en serez convaincu par la lecture des observations microscopiques de Bakker. La feuille de rose, par exemple, en particulier de certaines roses, est toute diaprée d’argent sur sa surface externe. Celle de sauge offre une étoffe raboteuse, mais entierement formée de touffes & de nœuds aussi brillans que le crystal. La surface supérieure de la mercurielle est un vrai parquetage argentin, & ses côtes un tissu de perles rondes & transparentes, attachées en maniere de grappes, par des queues très-fines & très-déliées. Les feuilles de rue sont criblées de trous semblables à ceux d’un rayon de miel ; d’autres feuilles présentent comme autant d’étoffes ou de velours raz de diverses couleurs. Mais que dirai-je de la quantité presque innombrable de pores de certaines feuilles ? Leuwenkoek en a compté plus de 162 mille sur un seul côté d’une feuille de buis. Quant aux singularités de la feuille d’ortie piquante dont nous devons la connoissance au microscope, voyez Ortie.
L’industrie des hommes est parvenue à disséquer les feuilles supérieurement. L’on fait aujourd’hui par art des squelettes de feuilles beaucoup plus parfaits que ceux que nous fournissent les insectes, si vantés dans ce travail par quelques naturalistes. Severinus est un des premiers qui ait montré l’exemple, quoique seulement sur un petit nombre de feuilles. Mais de nos jours Musschenbroek, Kundman, & autres, ont poussé le succès jusqu’à faire des squelettes de toutes sortes de feuilles. Voyez aussi les observations & expériences de Thummingius sur l’anatomie des feuilles dans le journal de Leipsick, ann. 1722. page 24.
Enfin Boyle, car il faut finir, a indiqué un moyen de prendre l’empreinte grossiere de la figure des feuilles de toutes sortes de plantes. Noircissez une feuille quelconque à la fumée de quelque résine, du camphre, d’une chandelle, &c. Ensuite après avoir noirci cette feuille suffisamment, mettez-la en presse entre deux papiers brouillards, par exemple deux papiers de la Chine, & vous aurez l’exacte étendue, figure, & ramifications des fibres de votre feuille. Voyez Boyle’s Works Abridg’d, vol. I. page 132. Cette méthode néanmoins ne peut guere être d’usage qu’à ceux qui ne savent pas dessiner, & l’empreinte s’efface très-aisément en tout ou en partie.
Au reste, on s’appercevra par les détails qu’on vient de lire, qu’un sujet de Physique, quelque stérile qu’il paroisse, devient fécond en découvertes à mesure qu’on l’approfondit ; mais ce n’est pas à moi qu’appartient cet honneur ; il est dû sur cette matiere aux Grew, aux Malpighi, aux Hales, aux Bonnet, & à ceux qui les imiteront. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
Feuilles, (Econom. rustique.) On tire dans l’économie rustique d’assez grands avantages des feuilles d’arbres ou d’arbrisseaux ; par exemple, les feuilles d’ormes & de vignes cueillies vertes, se donnent en nourriture aux bêtes à cornes dans les pays où les pâturages manquent. Les feuilles de mûrier servent à nourrir les vers à soie, mais il faut prendre garde de ne pas trop effeuiller cet arbre ; car si l’on dépouilloit sa tige par le bas, on risqueroit de le faire périr. Les feuilles tombées & rassemblées en monceaux, fournissent un excellent fumier pour fertiliser les terres. Enfin on pourra dans la suite tourner les feuilles d’arbres, du moins celles de certains arbres étrangers, à plusieurs usages qui nous sont encore inconnus, & dont on devra la découverte au tems, au hasard, à la nécessité, ou si l’on veut à l’industrie. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
Feuille ambulante, (Hist. des Insectes.) nom d’un insecte aîlé des Indes, sur lequel par malheur les observations fideles nous manquent encore. Les aîles de cet insecte ressemblent assez bien par leur forme, leurs nervûres, & leur couleur, à des feuilles d’arbres. Quelques-uns ont les aîles d’un verd naissant, d’autres d’un verd foncé, & d’autres les ont feuille morte. Mais on assûre de plus, que leurs aîles sont de la premiere couleur au printems, de la seconde en été, & de la troisieme vers la fin de l’autonne ; qu’ensuite elles tombent, que l’insecte reste sans aîles pendant tout l’hyver, & qu’elles repoussent au printems suivant. Si tous ces faits étoient véritables, cet insecte seroit bien singulier, & peut-être unique en son genre, car on n’en connoît point dont les aîles soient sujettes à de pareilles vicissitudes ; mais il est très-permis de se défier d’un rapport si singulierement marqué, & vraissemblablement imaginé, entre les aîles d’un insecte étranger & les feuilles de la plûpart de nos arbres. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
Feuilles séminales, (Botan.) en latin folia seminalia. On entend par feuilles séminales, deux feuilles simples, douces, non partagées, qui sortent les premieres de la plus grande partie de toutes les graines qu’on a semées.
En effet, quand le germe de la plante a percé l’air de sa pointe, les deux bouts de la fine pellicule qui couvre la pulpe de la graine, étant d’un tissu moins nourri que la tige, s’abaissent peu-à-peu de côté & d’autre, sous la forme de deux petites feuilles vertes, nommées feuilles séminales, ou fausses feuilles, qui sont différentes en grosseur, figure, surface, & position, de celles de la plante qui leur succéderont. Il faut donc les bien distinguer du feuillage que la plante produira par la suite ; car l’épiderme des deux lobes venant à se sécher, ses deux premieres feuilles qui ne sont que les deux bouts de l’épiderme, se sechent de même par une suite nécessaire, tombent, & disparoissent. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
Feuille-Indienne, (Mat. med. & Pharmacie.) Voyez Malabatre.
Feuille de Myrte, instrument de Chirurgie, espece de spatule, dont l’extrémité terminée en pointe, le fait ressembler à la feuille de l’arbrisseau dont il porte le nom. L’usage de cet instrument est de nettoyer les bords des plaies & des ulceres, & d’en ôter les ordures que le pus, les onguens, les emplâtres ou autres topiques peuvent y laisser. Cet instrument est ordinairement double ; parce qu’on fait de l’extrémité qui sert de manche, une pince propre à disséquer & à panser les plaies & les ulceres ; ou une petite cuillere pour tirer les balles & autres petits corps étrangers ; ou elle est creusée en gouttiere, & forme une sonde cannelée. Comme la feuille de myrte dont le manche est terminé par une pincette, est la plus difficile à construire & la plus recherchée, c’est celle dont je vais faire la description d’après M. de Garengeot, dans son traité des instrumens de Chirurgie.
Pour fabriquer cet instrument, les ouvriers prennent deux morceaux de fer plat, longs d’environ six pouces, & larges d’un travers de doigt ; ils les façonnent un peu, & les ayant ajustés l’un sur l’autre, ils en mettent un bout dans le feu, afin de le souder de la longueur de deux pouces & quelques lignes ; cet endroit soudé reçoit sous le marteau la figure d’une feuille de myrte, en le rendant comme elle large par son milieu, & le diminuant par ses deux extrémités. Il est plat d’un côté, & de l’autre il a une vive-arrête faite à la lime, qui de sa base se continue jusqu’à la pointe. Les côtés de la vive-arrête vont en arrondissant se terminer à deux tranchans fort mousses, qui font les parties latérales de la feuille de myrte. On observe que la longueur de cette premiere partie de l’instrument n’excede pas deux pouces, ni sa largeur cinq lignes ; & on lui donne une douce courbure, dont la convexité regarde le côté plane, & la cavité presque insensible, le côté de la vive-arrête.
La seconde partie de la feuille de myrte, & qui lui sert de manche, est une pincette formée par les deux morceaux de fer appliqués l’un contre l’autre, & qui ne sont soudés qu’à l’endroit qui caractérise la feuille de myrte. Ces deux morceaux de fer vont en diminuant jusqu’à leur extrémité, & sont limés d’une maniere à les rendre élastiques : ils s’écartent l’un de l’autre par leur propre ressort, qui est encore augmenté par une courburé qu’on donne à chaque branche de la pincette, à l’extrémité intérieure desquelles on a fait des rainures transversales, pour que l’instrument serre plus exactement. Cet instrument est gravé à la Planche I. fig. 3. Il doit avoir cinq pouces quatre ou cinq lignes de long, & les branches, deux à trois lignes de large. (Y)
Feuille de sauge, (Manege, Maréch.) instrument de maréchallerie. Sorte de bistouri dont la forme indique les usages, & auquel nous avons recours lorsqu’il s’agit dans des parties caves & profondes, de couper & d’enlever des chairs superflues, de quelque espece qu’elles puissent être.
La longueur de la lame est d’environ trois pouces. Celle du manche qui lui est adapté par soie ou par quelqu’autre monture fixe, est à-peu-près la même. Cette même lame est pointue ; elle a deux tranchans bombés également en-dedans & en-dehors ; elle est recourbée sur plat, dès le tiers de sa longueur, à compter depuis le manche, suivant la même courbe que celle du bombement de ses tranchans. Cette courbe est l’arc d’un cercle d’environ cinq pouces de rayon. La plus grande largeur de la lame se rencontre à la naissance de la courbure, & ne passe pas huit lignes. Sa surface concave, relativement à sa courbure sur plat, est divisée en deux pans égaux & semblables, depuis le manche jusqu’à la pointe, par une arrête formée par la naissance des deux biseaux qui constituent les tranchans de droite & de gauche. Cette arrête près du manche, a un peu plus d’une ligne de hauteur perpendiculaire, & là se rencontre la plus grande épaisseur de la lame, qui va constamment en décroissant insensiblement jusqu’à sa pointe. Sa surface convexe, toûjours relativement à sa courbure sur plat, est droite dans le sens de sa largeur, ou plûtôt un peu-creusée par la rondeur de la meule. Quant aux côtés, ce n’est que depuis le milieu jusqu’à l’extrémité de la lame, qu’ils sont ordinairement affilés & réellement tranchans. (e)
Feuille de Scie, en Blason, signifie une piece de l’écusson, comme fasce, pal, ou autre semblable, qui est édentée seulement d’un côté ; ainsi nommée, parce qu’elle ressemble à une scie, comme l’explique le mot françois.
Feuille, (Commerce.) signifie en termes de messageries & de voitures publiques, l’extrait ou duplicata des registres de voyage, que portent avec eux les Cochers, Charretiers & Voituriers, & qui leur tient lieu de lettres de voiture. On les appelle feuilles, parce que ces extraits sont écrits sur des feuilles volantes de papier. Elles doivent être toutes conformes aux registres, & porter la quantité, poids & qualité des marchandises, le nom & la qualité des personnes qui sont voiturées par les coches, carrosses, &c. C’est ordinairement sur ces feuilles que ceux à qui les ballots, marchandises & denrées sont adressés, mettent leur décharge au bas des articles qui les concernent, ce qu’on appelle décharger la feuille. Dictionn. de Comm. de Trév. & de Chambers. (G)
Feuilles, s. f. en Architecture, ornement de sculpture, imité de celle de chêne, de laurier, d’acanthe, de persil, &c. qui servent à la décoration des bâtimens tant intérieurs qu’extérieurs. Ces feuilles sont connues en général sous le nom de refend, parce qu’elles sont refendues & différentes de celles qu’on appelle feuilles d’eau, parce que ces dernieres ne sont qu’ondulées. Voyez l’article Sculpture. (P)
Feuille à dos, en terme de Brodeur au métier, ce sont des feuilles que le dessein représente à demi-pliées, & dont on ne voit que le dessous. Ces feuilles sont brodées pour l’ordinaire, d’un point fendu en commençant la nervure, comme dans les autres feuilles, & formant les nuances de la même maniere. V. Point fendu.
Feuille, en terme d’Eventailliste, c’est une feuille de papier préparée pour recevoir la peinture & les autres ornemens dont on a coûtume de la décorer. Cette feuille est coupée de façon qu’elle forme un demi-cercle régulier. Voyez l’article Eventail, & les figures de l’éventailliste.
Feuille de Fer blanc, (Ferblantier.) c’est du fer réduit en feuille, & blanchi avec l’étain. Feuille de fer noir, c’est le même fer, qui n’a point été étamé. On l’appelle aussi de la tôle, quand on lui a laissé une certaine épaisseur.
Feuille de Refend, (Jardinage.) est un double bec de corbin que l’on refend dans le milieu pour la variété, imitant les feuilles d’achante & de persil. (K)
Feuille, (Marqueterie.) se dit de ces menues pieces de bois précieux & de diverses couleurs, que les Ebénistes ou Menuisiers de placage ont réduites en lames d’environ d’une ligne d’épaisseur, avec la scie à refendre. Voyez Marqueterie.
Feuille à mettre sous les pierres, (Metteur-en-œuvre.) C’est une feuille d’argent battu, mince à-peu-près comme une feuille de papier, & brunie ensuite d’un bruni extrèmement doux & vif : on met de cette feuille blanche sous les pierres blanches, pour y donner du brillant, & on teint cette même feuille de toutes couleurs, pour mettre sous les pierres de couleur ; il y a un art à bien couper sa feuille, & à la bien disposer dans le chaton ; car il y a des pierres, & surtout des pierres de couleur, qui perdent beaucoup à n’être pas bien mises sur la feuille.
Feuille, en terme de Miroitier, c’est une couche d’étain, de vif-argent, &c. que l’on applique sur le derriere d’un miroir, afin qu’il refléchisse les rayons de lumiere avec plus d’abondance. Voyez Etamer.
Feuille, terme d’Orfévre, se dit de tout ornement représentant feuille de persil, de choux ou autres, que l’on applique sur divers ouvrages d’orfévrerie, comme chandelier, éguiere, écuelle & autres. On se sert aussi de ce terme pour exprimer en gravûre de certains ornemens délicats, qui ont quelque similitude avec les feuilles de la nature, par les rouleaux, les revers & les refentes dont elles sont remplies.
Feuille de Papier, (Papetier.) c’est du papier qui après être sorti du moule & avoir été collé & seché, se plie en deux feuillets. Il faut vingt-cinq feuilles pour composer une main de papier. V. Papier.
* Feuille d’Eau, (Serrurerie.) c’est une piece d’ornement qui se place sur les rouleaux ou dedans, aux grands ouvrages de serrurerie (par grands ouvrages, on entend les balcons, les grilles ornées, &c.). Cette sorte de feuille est la plus simple dans tout l’ornement. Pour la faire, le forgeron étire du fer de la largeur & longueur convenables, & lorsqu’il a une épaisseur plus forte que celle de la taule dont on se sert pour les autres ornemens, il l’enboutit dans un tasseau avec un poinçon qui forme la contre-partie ; de sorte que le bout de la feuille qui est renversé, paroît avoir une côte par-dessous avec une rainure, semblable à la fente d’un abricot : & par-dessus, le reste de la feuille est concave, & les côtes ont une arrête. Voyez Planch. de Serrurerie, la feuille d’eau enlevée, étampée par le bout ; vûe par-dessus ; vûe par-derriere & par-dessous ; tournée de côté ; puis cintrée & vûe aussi de côté ; enfin, prête à être montée.
La feuille de palmier se découpe comme les autres ornemens, & se fait avec de la taule ou fer battu, suivant la grandeur & la force que doit avoir la branche. Voyez dans les Planches, une feuille de palmier, enlevée, découpée, relevée, une branche de palmier commencée, vêtue, garnie, la branche achevée.
La feuille de laurier se fait comme les précédentes, & se voit dans les planches, avant que d’être montée. On y trouvera le même détail sur la feuille de vigne.
La feuille de revers, est un ornement qui se met sur les rouleaux, selon que le dessein courant le requiert ; elle se fait & se releve comme dans les autres ouvrages d’ornemens. Voyez dans les Planches la feuille évidée & relevée.
Étymologie de « feuille »
Picard, fuelle ; wallon, foie ; provenç. folh, fuoill, fuelh, fueilh, s. m., et folha, foilla, fuelha, s. f. ; catal. full ; espagn. folio, s. m. et hoja, s. f. ; portug. folha ; ital. foglia ; du latin folium.
- (1re moitié du XII siècle) Référence nécessaire Du bas latin fōlĭa, neutre pluriel de fōlĭum, pris pour un féminin singulier en latin populaire (cf. folia, féminin singulier chez Isidore de Séville). Référence nécessaire
Phonétique du mot « feuille »
Mot | Phonétique (Alphabet Phonétique International) | Prononciation |
---|---|---|
feuille | fœj |
Fréquence d'apparition du mot « feuille » dans le journal Le Monde
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Évolution historique de l’usage du mot « feuille »
Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.
Citations contenant le mot « feuille »
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Etre dur de la feuille n'empêche pas pour autant d'être mou de la branche et réciproquement.
Pierre Dac -
Etre dans le vent : une ambition de feuille morte...
Gustave Thibon -
J’ai un copain fakir, et l’autre jour on lui a piqué son porte-feuille... il a rien senti !
Philippe Geluck — Ma langue au chat -
Je ne puis regarder une feuille d'arbre sans être écrasé par l'univers.
Victor Hugo -
Le coeur d’une femme est aussi fuyant qu’une goutte d’eau sur une feuille de lotus.
Proverbe vietnamien -
SushiSwap publie sa feuille de route pour 2021 plus tôt aujourd’hui. Ceci fut largement anticipé par de nombreux membres de la communauté.
Les dernières News — La feuille de route de SushiSwap pour 2021 révèle l'intégration avec Polkadot - Les dernières News -
La femme est une feuille de menthe : plus on la froisse, plus elle embaume.
Proverbe français -
Le mobilier des pygmées se réduit à sa plus simple expression : une feuille.
Anonyme -
c’est légendaire!! l’affiche feuilleman elle est incroyable. merci de nous faire autant rire à chaque fois tu régales <3 pic.twitter.com/hfCarhCMPx
Mouv — "Feuille Man" : le faux film imaginé par Pierre Niney et McFly & Carlito fait le buzz -
Quel est notre pays sinon un rêve Que nous nous sommes raconté feuille à feuille, Rameau d'or et fleur dorée, Fontaine, arbre, rivière, Cet invisible Paradis.
Kathleen Raine
Traductions du mot « feuille »
Langue | Traduction |
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Anglais | sheet |
Espagnol | hoja |
Italien | foglia |
Allemand | blatt |
Chinois | 叶 |
Arabe | ورقة الشجر |
Portugais | folha |
Russe | лист |
Japonais | 葉 |
Basque | hostoa |
Corse | foglia |
Synonymes de « feuille »
Source : synonymes de feuille sur lebonsynonyme.frCombien de points fait le mot feuille au Scrabble ?
Nombre de points du mot feuille au scrabble : 10 points