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Rouille

Variantes Singulier Pluriel
Féminin rouille rouilles

Définitions de « rouille »

Trésor de la Langue Française informatisé

ROUILLE, subst. fém.

A. −
1. Produit de corrosion (hydroxyde de fer) de couleur brun orangé qui se forme sur un métal ferreux exposé à l'air humide. Couche, piqûre, tache de rouille; couvert, piqué, piqueté, taché de rouille; chenêts roux de rouille. La rouille empêchait de tourner les girouettes (Gautier, Fracasse, 1863, p. 2).À côté d'une grande jarre vide, hors d'usage (...) une roue de bicyclette, rongée de rouille (Bernanos, Nuit, 1928, p. 23).
P. anal. Rouille de/du cuivre, rouille verte, vieilli. Vert de gris. Rouille de/du plomb. Carbonate de plomb. On donne quelquefois par extension le nom de rouille à diverses altérations qui se produisent à la surface des métaux autres que le fer, lorsqu'ils sont exposés à l'air humide. Ainsi on nomme rouille de cuivre le vert-de-gris, rouille de plomb le carbonate de plomb ou céruse, etc. (Lar. 19e).
2. P. anal.
a) Ensemble de taches roussâtres dues à l'humidité, qui apparaissent avec le temps sur certains matériaux. On voyait les vieilles arches du Pont-Neuf, bruni de la rouille des pierres (Zola, L'Œuvre, 1886, p. 232).Je fouillais la bibliothèque; j'y découvrais (...) quelque « Magasin pittoresque » aux feuillets piqués de rouille (...) (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 81).
En partic. Altération du tain d'un miroir; rousseurs qui apparaissent sur un miroir dont le tain est altéré. Miroir piqué de rouille. Il y a des taches de rouille à cette glace (Ac.1835-1935).
b) Spéc. [P. réf. soit à la couleur de la rouille soit à son action corrosive]
ART CULIN. Sauce provençale froide à base de gousses d'ail et de piments rouges pilés avec de la mie de pain et de l'huile d'olive, qui accompagne la soupe de poisson et la bouillabaisse; p. ext., mayonnaise à l'ail relevée de piments rouges. Une bouillabaisse classique, rehaussée de la « rouille » traditionnelle, qui met la soupe de soleil à la puissance 2 (L. Daudet, Maurras, 1928, p. 9).On peut servir le poisson avec la rouille, sauce spéciale assez relevée qui conserve en Provence beaucoup d'amateurs (J.-N. Escudier, La Véritable cuis. prov. et niçoise, 1974, p. 73).
MINÉR. Tache naturelle que l'on peut observer à la surface de certains granits et qui est due à la présence de biotite ou d'hématite dans la pierre. (Ds Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., Lexis 1975).
PHYTOPATHOL. Maladie cryptogamique des végétaux et en particulier des céréales caractérisée par l'apparition de taches orangées sur la tige et les feuilles des plantes atteintes. Rouille de l'avoine, des céréales, du maïs, du seigle; rouille de la vigne. Biffen a incorporé la résistance à la rouille dans les races de blé anglais (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét., 1936, p. 86).V. charbon2B ex. 1.
TEXTILE
Mordant composé avec un sel ferrique, qui est utilisé dans la teinture en noir de la soie. (Dict. xixeet xxes.).
Rem. Au masc. ds Littré, Lar. 19e-20e.
Bain de rouille. Nitrosulfate de fer qu'on emploie pour restituer à la soie le poids qu'elle a perdu dans le décreusage (Dict. xixeet xxes.).
3. Au fig., vieilli, littér.
a) [Gén. suivi d'un compl. introd. par de indiquant un espace de temps] Action destructrice du temps écoulé. Rouille des âges. La rouille des temps a rongé ta doctrine (Lamart., Harm., 1830, p. 408).Un missel datant du roi François Premier, Dont la rouille des ans a jauni le papier (Sully Prudh., Solitudes, 1869, p. 88).
b) Engourdissement intellectuel ou moral. Il laisse user ses facultés par la rouille, et il devient bête (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 56).La rouille se met dans les ressorts de l'intelligence et la volonté engourdie n'a plus la puissance de secouer le poids de la paresse (Amiel, Journal, 1866, p. 431).
c) Effet pernicieux d'un mal; le mal lui-même. Un peuple couvert de la rouille des préjugés qu'il avoit contractés dans son enfance (Crèvecœur, Voyage, t. 3, 1801, p. 305).Cette longue série de siècles, où s'accumulèrent toutes les rouilles et toutes les barbaries (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 274).
B. − Loc. adj. Couleur de rouille, (de) couleur rouille; p. ell. rouille, adj. inv. D'une couleur brun orangé rappelant celle de la rouille. Broussailles, forêts couleur de rouille; toits de couleur rouille; étoffe couleur rouille; feuilles rouille. Leur ami Kobus en capote grise et pantalon couleur de rouille (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 171).La neige disparue mettait à nu la terre rouille et les feuilles pourries de l'automne (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 208).
Empl. subst. masc. ou fém. La couleur elle-même. Il y en avait de tous les verts [des aloès], de tendres, de puissants, de jaunâtres, de grisâtres, de bruns éclaboussés de rouille, de verts foncés bordés d'or pâle (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1389).Oh! cette tête à la fois lascive et froide et qu'accentuait encore la rouille exaspérée des cheveux (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p. 190).V. ambre2ex. 17.[Suivi d'un adj. de couleur caractérisant une nuance partic.] [Les laques noires] virent au rouille brun, mais sans colorer le papier blanc en ponceau (Manuel du fabricant de couleurs, t. 2, 1884, p. 140).
Prononc. et Orth.: [ʀuj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 « produit de la corrosion du fer » (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 2640: Molt estoit riches li haubers..., N'onques n'i pot coillir reoïlle); 1538 p. ext. rouille du cuyvre ou de l'arain (Est., s.v. aerugo); 2. a) 1269-78 p. anal. de couleur « tache de couleur rousse (sur le visage) » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 10138: Joes de roïlle entechees); b) 1591 « maladie des arbres » (Ch. Estienne et J. Liébault, Agric. et maison rustique, Lyon, Jaques Guichard, III, fol. 229 r o); c) 1803 « altération du tain dans une glace » (Boiste); d) 1870 masc. terme de teinturier (Littré); e) 1926 cuis. (J. B. Reboul, La cuis. prov., 11eéd., Marseille, Tacussel, p. 82). B. 1372 fig. « ce qui altère la réalité, l'efficacité d'une chose » (D. Foulechat, Trad. du Policrat. de J. de Salisb., Bibl. nat. fr. 24287, fol. 79a ds Gdf. Compl.). Du lat. vulg. *robicula, dimin. du class. robigo, -inis « rouille; dépôt sur la pierre; rouille du blé, nielle », fig. « inaction; mauvaises habitudes » (le dimin. désignait peut-être, à l'orig., une petite tache de rouille). De la forme masc. (en -ι ̄culu), le subst. a. fr. roïl (1remoit. xiies. ruïl [aerugo] « rouille des céréales » Psautier d'Oxford, 77, 51 ds T.-L.; xiiies. espee [...] de roïl teinte, Renart, éd. E. Martin, XII, 1217 ms. de base A; au fig. fin xiies. nate de rüil de pechiet, Homélies St Grégoire sur Ezechiel, 37, 22 ds T.-L.), évincé par le fém. Du subst. de base rōbι ̄gĭne, le subst. masc. a. lorr. ruÿn « rouille » (fin xiies., Sermons de St Bernard, 81, 24, ibid.) et, dans le domaine occit., le béarnais rounhe, arrounhe, fém. « id. » (Lespy-Raym.), FEW t. 10, p. 430b. Fréq. abs. littér.: 291. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 308, b) 611; xxes.: a) 431, b) 387.
DÉR.
Rouilleux, -euse, adj.,rare. a) Couvert de rouille. Synon. rouillé, rubigineux.Je m'en allai franchement, le dos tourné à l'enclos rouilleux (Genevoix, Routes avent., 1958, p. 63).b) Couleur de rouille. Synon. rouillé, rubigineux (littér.).Porte rouilleuse, zébrée de sang de bœuf et d'ocre (Huysmans, Marthe, 1876, p. 29). [ʀujø], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1389, déc. « de la couleur de la rouille » cheval rouleux (P. Varin, Inventaire Arch. admin. de Reims, t. 3, 1848, p. 745a); de rouille, suff. -eux*.
BBG.Kristol (A. M.). Color. Les Lang. rom. devant le phénomène de la couleur. Berne, 1978, p. 144. − Quem. DDL t. 16, 30.

Rouille, subst. fém.,abrév., arg. Bouteille de vin; en partic., bouteille de champagne. On ira vider quelques rouilles au Rêve Bleu (Le Breton, Rififi, 1953, p. 28). [ʀuj]. 1reattest. 1836 « bouteille » (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 69); dér. régressif de rouillarde2.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

rouille \ʁuj\ féminin

  1. (Argot) Bouteille, particulièrement de champagne.
    • Sans oublier une quille de Châteauneuf et une rouille de brut. — (Zep Cassini, Mollo sur la joncaille, Fleuve noir, Spécial Police n° 68, 1955)
    • Une soirée bien remplie, la bagatelle et deux rouilles de champ’ aidant, le Grêlé commençait à fermer ses paupières de crapaud. — (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 77)

Nom commun 1 - français

rouille \ʁuj\ féminin

  1. Matière friable, composée d’hydroxyde de fer, qui se forme sur les métaux ferreux par oxydation au contact de l’eau et de l’air.
    • La rouille mange, ronge le fer.
  2. Le fait de se transformer en rouille, pour un objet en fer ou en acier. Le processus de transformation.
  3. (Par analogie) Oxyde de cuivre et oxyde de quelques autres métaux.
    • La rouille du cuivre se nomme Vert-de-gris.
    • La rouille de plomb.
  4. Les parties d’une glace où le tain est altéré, terni par l’humidité.
    • Il y a des taches de rouille à cette glace.
  5. (Figuré) Les causes d’altération, de dégradation, de vétusté.
    • La rouille des vieux préjugés.
    • Ses ouvrages, quoique empreints de la rouille du temps, méritent d’être étudiés.
  6. Couleur évoquant celle de la rouille.
    • C’était un vieil homme fluet à la barbe de rouille qui errait dans une maison immense mais délabrée. — (Amin Maalouf, Les Jardins de lumière, 1991, Le Livre de Poche, page 49)
  7. (Sauces) Sauce froide provençale qui accompagne la soupe de poisson ou la bouillabaisse.
    • Pour préparer la rouille, pilez de l’ail avec un piment rouge, rajoutez du jaune d’œuf, montez à l’huile d'olive puis ajoutez un peu de soupe de poissons.
  8. (Phytopathologie) Maladie cryptogamique des végétaux supérieurs, dont il existe de nombreuses variantes.
    • La rouille et le charbon ou nielle ne se montrent guère que dans les années pluvieuses et sur les récoltes ensemencées trop tard ; l’ergot du seigle est très-rare. — (Louis Graves, Précis statistique sur le canton d'Auneuil, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais : chez Achille Desjardins, 1831, page 80)
    • Les maladies de la vigne sont : la rouille, l’ortiage et la gale.
      Lorsqu'une vigne est atteinte de la
      rouille, les feuilles paraissent fatiguées, penchantes et d'un vert froid.
      — (Maurice Leprince & Raoul Lecoq, Le vignoble orléanais, Éditeur : J. Loddé, 1918, p. 54)
    • Les stades urédospores et téliospores de cette rouille se déroulent sur blé, tandis que le stade écidien se rencontre sur Berberis (épine vinette). — (Philippe Lepoivre, Phytopathologie, De Boeck & Larcier, 2003, page 127)
    • En conditions climatiques favorables, la rouille peut s'y maintenir indéfiniment sous sa forme II, et la forme écidienne rester très rare. — (Charles-Marie Messiaen, Dominique Blancard, Francis Rouxel & Robert Lafon, Les maladies des plantes maraîchères, INRA, 1991, page 42)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

ROUILLE. n. f.
Oxyde de fer, de couleur brune ou rougeâtre. La rouille mange, ronge le fer. Il se dit, par analogie, de l'Oxyde de cuivre et de l'oxyde de quelques autres métaux. La rouille du cuivre se nomme Vert-de-gris. La rouille de plomb. Il se dit aussi des Parties d'une glace où le tain est altéré, terni par l'humidité. Il y a des taches de rouille à cette glace. Il se dit figurément des Causes d'altération, de dégradation, de vétusté. La rouille des vieux préjugés. Ses ouvrages, quoique empreints de la rouille du temps, méritent d'être étudiés. En termes de Botanique et d'Agriculture, il désigne une Maladie qui attaque les tiges et les feuilles de certaines plantes, particulièrement du blé, et qui se manifeste par une substance pulvérulente de la couleur du fer rouillé.

Littré (1872-1877)

ROUILLE (rou-ll', ll mouillées, et non rou-ye) s. f.
  • 1Oxyde qui se forme par l'action de l'humidité atmosphérique à la surface du fer. Le fer décomposé et réduit en rouille, Buffon, Min. t. II, p. 148. Les plumes d'un roux de rouille, Buffon, Ois. t. XIV, p. 103. De tous les acides, je ne connais que l'oxalique qui dissolve complétement la rouille, sans affecter l'étoffe, Chaptal, Inst. Mém. scienc. t. VI, p. 493.

    Fig. Le péché, cette rouille invétérée de notre nature, Bossuet, 2e sermon pour le jour de Pâques, I. Cesse de t'étonner, si l'envie animée, Attachant à ton nom sa rouille envenimée, La calomnie en main quelquefois te poursuit, Boileau, Ép. VII. Je suis fâché qu'Amyot qui, dans son siècle, a fait tant d'honneur à la littérature, ait terni un peu sa gloire par cette rouille de l'avarice, Rollin, Traité des Ét. V, 1re part. Solide gloire. C'est là un trésor qui ne craint ni les vers, ni la rouille, Massillon, Panég. St Bern. Ces vers [ceux de Corneille]… Parés de leur rouille adorable, Ducis, le Ménage des deux Corneille.

  • 2Il se dit aussi de ce qui se forme sur le cuivre et sur quelques autres métaux et les altère. La rouille du cuivre ou vert-de-gris. La simple décomposition du cuivre en rouille verte, entraînée par la filtration des eaux, forme des stalactites vertes, Buffon, Min. t. V, p. 78.

    Rouille de plomb, blanc de plomb.

  • 3Il se dit des parties d'une glace dont le tain est altéré. Il y a des taches de rouille à cette glace.

    Se dit aussi de taches dans le verre lui-même.

  • 4 Fig. Traces d'ignorance et de grossièreté qu'on remarque dans certains siècles et dans certains écrits. La philosophie ne put, il est vrai, effacer la rouille scolastique ; mais Corneille commença, en 1636, par la tragédie du Cid le siècle qu'on appelle celui de Louis XIV, Voltaire, Mœurs, 176. La rouille de la barbarie était si forte, que des hommes ne savaient pas goûter des plaisirs honnêtes, Voltaire, Dict. phil. Bouffon. Partout on voit des institutions antiques, mais dénaturées par la barbarie, et couvertes de la rouille des siècles, Bailly, Atlantide, p. 448. Ce nom [du Créateur], caché depuis sous la rouille des âges, En traits plus éclatants brillait sur tes ouvrages, Lamartine, Méd. I, 28.
  • 5Maladie consistant dans la présence de petits champignons à la surface des tiges et des feuilles de beaucoup de plantes et principalement des céréales ; ces champignons appartiennent presque tous aux genres uredo, puccinia et sclerotium. La plupart des agriculteurs se plaignent de la rouille des blés ; Fontana a décrit le premier l'état des plantes attaquées de cette maladie ; il a montré les clavaires microscopiques qui étaient la cause du mal, Sennebier, Ess. art d'obs. t. I, p. 282, dans POUGENS.

    Une maladie semblable attaque quelques arbres.

    Se dit aussi de taches rouges formées par des dépôts limoneux à la surface des plantes, dans les plaines tourbeuses ou sujettes aux inondations.

  • 6 S. m. Terme de teinture. Le rouille, nom vulgaire, dans la teinture en noir, d'un mordant qui est un sel ferrique que l'on combine ensuite avec les acides gallique, tannique, etc. Préparer le rouille.

    Bain de rouille, nitrosulfate de fer, employé à charger la soie, c'est-à-dire à lui restituer le poids perdu par le décreusage.

HISTORIQUE

XIIe s. Il duna à ruil le fruit d'els, et les lur travalz à salterele, Liber psalm. p. 109.

XIIIe s. Or s'i puet la ruille embatre, Sans oïr marteler ne batre, la Rose, 19771. Preneiz …Et de la pourre [bourre] de l'estrille, Et du ruyl de la faucille, Rutebeuf, 254.

XVe s. Votre sainteté, qui, jusqu'à maintenant a esté en bonne reputation en sainte Eglise et sans tache, cherra par cette œuvre en suspection ou rouille, Monstrelet, II, 106.

XVIe s. Les maux et desordres sont attachez au corps universel de la France, ainsi que la rouille est attachée au fer, Lanoue, 104. Et certes qui verroit aussi bien la rouille des ennuis qu'engendrent les richesses dedans les cœurs comme leur esclat et splendeur, elles seroient autant haïes comme elles sont aymées, Charron, Sagesse, I, 22. …Viendra jamais le temps Que le rouil mangera les haches emoulues ? Vauquelin de la Fresnaye. Art poetique.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

ROUILLE, (Chimie métall.) c’est ainsi que l’on nomme un changement que subit le fer lorsqu’il est exposé aux impressions de l’air ou de l’eau ; alors il se couvre peu-à-peu d’un enduit brun ou rougeâtre, semblable à de la terre ou à de l’ochre ; c’est cet enduit que l’on nomme rouille.

Pour comprendre la formation de la rouille, on n’a qu’à faire attention aux propriétés de l’air ; de l’aveu de tous les Chimistes, il est chargé de l’acide vitriolique, qui est de tous les acides celui qui a le plus de disposition à s’unir avec le fer ; de l’union de cet acide avec ce métal, il résulte un sel neutre, connu sous le nom de vîtriol. Voyez Vitriol. Ce sel se décompose à l’air, & alors il s’en dégage une terre ferrugineuse brune ou rougeâtre, qui n’est autre chose que de l’ochre ou de la rouille ; d’où l’on voit que la rouille est la terre qui servoit de base au fer privée du phlogistique ; ce principe est si foiblement combiné dans le fer, que l’eau suffit pour l’en dégager.

On a tenté différens moyens pour prévenir la rouille ; mais il ne paroît pas qu’ils ayent eu le succès que l’on desiroit ; ces remedes n’ont été que momentanés, & lorsque les substances dont on avoit couvert le fer sont évaporées, l’air reprend son activité sur ce métal. Les huiles, les peintures, les vernis, sont les seuls moyens de garantir le fer de la rouille, sur-tout si l’on a soin de les renouveller de tems à autres ; du-moins ces substances empêchent la rouille de se montrer ; car dans le vrai elles contiennent de l’eau & de l’acide qui doivent nécessairement agir sur le fer par-dessous, & y former de la rouille.

L’enduit verd qui se forme sur le cuivre, & qui est connu sous le nom de verd-de-gris, peut aussi être regardé comme une espece de rouille.

Rouille la, (Arts.) un grand inconvénient du fer pour les usages de la vie, c’est la rouille, qui n’est pas moins que la dissolution de ses parties par l’humidité des sels acides de l’air ; l’acier y est aussi sujet, mais plus lentement. Il seroit très-utile pour les Arts d’avoir des moyens qui empêchassent ce métal d’être si susceptible de cet accident. On ne sait jusqu’à ce jour d’autre secret pour l’en préserver, autant qu’il est possible, que celui de le frotter d’huile ou de graisse : voici la recette d’un onguent propre à cet usage, imaginé par M. Homberg, & qu’on peut conseiller aux Chirurgiens pour la conservation de leurs instrumens.

Il faut prendre huit livres de graisse de porc, quatre onces de camphre, les faire fondre ensemble, y mêler du crayon en poudre une assez grande quantité pour donner à ce mélange une couleur noirâtre, faire chauffer les instrumens de fer ou d’acier qu’on desire préserver de la rouillure, ensuite les frotter, & les oindre de cet onguent.

Le fer est de tous les métaux celui qui s’altere le plus facilement : il se change tout en rouille, à-moins qu’on ne le préserve des sels de l’air par la peinture, le vernis, l’étamage. Il donne prise aux dissolvans les plus foibles ; puisque l’eau même l’attaque avec succès. Quelquefois une humidité legere & de peu de durée, suffit pour défigurer, & pour transformer en rouille les premieres couches des ouvrages les mieux polis. Aussi pour défendre ceux qui par leur destination, sont trop exposés aux impressions de l’eau, a-t-on cherché à les revêtir de divers enduits ; on peint à l’huile, on dore les plus précieux, on en bronze quelques-uns ; on a imaginé de recouvrir les plus communs d’une couche d’étain. Autrefois nos serruriers étoient dans l’usage d’étamer les verroux, les targettes, les serrures, les marteaux de porte ; & c’est ce qu’on pratique encore dans quelques pays étrangers. Journellement les Eperonniers étament les branches & les mords des brides. Enfin, on étame des feuilles de fer, & ces feuilles étamées sont ce que nous appellons du fer-blanc.

M. Ellys rapporte dans son voyage de la baye d’Hudson, que les métaux sont moins sujets dans certains climats très-froids à se rouiller que dans d’autres. Cette observation qui paroît d’abord peu importante, mérite néanmoins l’attention des Physiciens ; car s’il est vrai qu’il y a une grande différence pour la rouille des métaux dans différens climats, on pourra alors se servir de cette différence, comme d’une indication pour les qualités similaires ou dissimilaires de l’air dans ces mêmes pays, & cette connoissance pourroit être utilement appliquée en plusieurs occasions.

Le sieur Richard Ligon qui a compilé une relation de l’île de Barbade, il y a plus d’un siecle, rapporte que l’humidité de l’air y étoit de son tems si considérable, qu’elle faisoit rouiller dans un instant les couteaux, les clés, les aiguilles, les épées, &c. Car, dit-il, passez votre couteau sur une meule, & ôtez-en toute la rouille ; remettez-le dans son fourreau, & ainsi dans votre poche ; tirez-le un moment après, & vous verrez qu’il aura commencé à se couvrir de tous côtés de nouvelle rouille ; que si vous l’y laissez pendant quelque tems, elle pénétrera dans l’acier, & rongera la lame. Il ajoute encore que les serrures qu’on laisse en repos se rouillent tout-à-fait au point de ne pouvoir plus servir, & que les horloges & les montres n’y vont jamais bien à cause de la rouille qui les attaque en dedans, & qui est un effet de l’humidité extraordinaire de l’air de ce pays. Il remarque aussi qu’avant leur arrivée dans cette île, ils observerent déja ces mêmes effets sur mer pendant quatre ou cinq jours, qu’ils eurent un tems extrèmement humide, dont il donne une description très-exacte, en prouvant par cela même que la cause de la rouille des métaux doit être attribuée entierement à l’humidité de l’air.

On peut dire que c’est un sentiment assez universellement reçu, que l’humidité fait rouiller les métaux ; & il est certain que cette relation de Ligon doit avoir paru à tous ceux qui l’ont lue, une preuve incontestable de cette opinion reçue : par la raison contraire, dans les pays qui environnent la baie de Hudson, les métaux y sont moins susceptibles de rouille que par-tout ailleurs ; on observe la même chose en Russie, & sans doute que la sécheresse de l’air de ce pays en est la cause. Cependant, quoique les métaux se rouillent dans l’île de Barbade par l’humidité de l’air, & qu’ils sont préservés de la rouille en Russie par la sécheresse de cet élément, on peut douter que l’idée générale de l’humidité soit seule suffisante pour rendre raison de tous les phénomenes qui accompagnent ordinairement la rouille. Il est très-certain que l’air des pays qui environnent la baie d’Hudson, est plutôt humide que sec ; car les brouillards continuels qui y regnent sont plus que suffisans, pour prouver que l’air y doit être humide dans un degré très considérable ; & toutesfois les métaux ne s’y rouillent pas comme dans d’autres endroits. Ne pourroit-on pas conclure de-là, que l’humidité seule n’est pas la cause de la rouille, quoiqu’il soit vrai d’un autre côté que celle-ci ne se trouve jamais, ou que rarement, sans humidité ?

En examinant avec attention la rouille, on trouve que c’est une solution des particules superficielles du métal, sur lequel elle se forme causée par quelque dissolvant fluide : mais il ne s’ensuit pas de-là, que tous les fluides indifféremment puissent causer de la rouille, ou ce qui revient au même, ronger & dissoudre les particules superficielles du métal : nous savons, par exemple, que l’huile, loin d’avoir cette propriété, sert plutôt à conserver les métaux contre la rouille. Or, en réfléchissant davantage sur ce sujet, & en examinant d’où vient que l’huile, & généralement toute sorte d’onguent & de graisse, fait cet effet sur les métaux ; on est porté à penser que l’huile conserve les métaux en les garantissant contre certaines particules contenues dans les fluides aqueux qui causent précisément la rouille, & que ces particules ne sont autre chose que des sels acides.

Ce sentiment paroît d’autant plus vraissemblable, qu’il est certain que les solutions de tous les métaux se font par les dissolvans acides, comme nous le voyons confirmé tous les jours, par la maniere ordinaire de faire du blanc de plomb, qui n’est autre chose qu’une rouille, ou solution de ce métal, causée par le vinaigre. Nous apprenons par-là que l’huile conserve les métaux, par la qualité connue qu’elle a d’envelopper les sels acides. Il paroitroit donc que ce n’est pas proprement l’humidité, mais plutôt un certain dissolvant fluide, répandu dans l’air qui cause la rouille ; car quoique l’air soit un fluide, & qu’il agisse souvent sur la surface des métaux, en les faisant rouiller, nous ne devons pas croire qu’il agit ainsi simplement comme fluide, puisqu’en ce cas l’air devroit causer par-tout le même effet ; & les métaux devroient se rouiller en Russie, aussi-bien que par-tout ailleurs proche la ligne équinoxiale. L’air ne peut pas non plus produire cet effet comme étant chargé de particules aqueuses, quoiqu’on le croie communément. Si cela étoit, l’air humide devroit causer le même effet dans la baie de Hudson, que sur les côtes de l’île de Barbade. Disons donc plutôt que lorsque les particules aqueuses, qui flottent dans l’air, sont chargées de sels acides, elles causent alors la rouille, & non autrement.

Nous voyons par-là, que les métaux deviennent à cet égard, une espece d’essai ou d’épreuve, pour la qualité de l’air, puisque par l’action que l’air fait sur eux, ils font connoitre s’il est chargé de certains sels ou non. Il est encore possible que la chaleur de l’air agisse en quelque façon sur les métaux, principalement sur leurs surfaces, en ouvrant leurs pores, & en les disposant par-la à admettre une plus grande quantité de cet esprit acide de sel élevé dans l’atmosphere par la force des rayons du soleil. (Le chevalier de Jaucourt.)

Rouille du froment, (Agricult.) la rouille est une maladie qui attaque les feuilles & les tiges du froment. Elle se manifeste par une substance de couleur de fer rouillé, ou de gomme-gutte ; elle couvre les feuilles & les tiges des fromens dans la plus grande force de leur végétation.

Cette substance est peu adhérente aux feuilles, puisqu’on a souvent vu des épagneuls blancs sortir leurs poils tout chargés de poussiere rouge, quand ils avoient parcouru un champ de froment attaqué de cette maladie.

De plus, il est d’expérience que quand il survient une pluie abondante, qui lave les fromens qui en sont attaqués, la rouille est presqu’entierement dissipée, & les grains en souffrent peu. Il n’est pas douteux que c’est la couleur de cette poussiere dont les feuilles se trouvent chargées, qui a déterminé les Agriculteurs à donner le nom de rouille à cette maladie ; & c’est peut-être celle que les anciens ont connue sous le nom de rubigo.

On l’attribue ordinairement, & mal-à-propos, aux brouillards secs qui surviennent quand les fromens sont dans la plus grande force de leur végétation. Cette erreur vient de ce qu’on a remarqué que quand un soleil chaud succédoit à ces brouillards secs, il arrivoit quelques jours après que les fromens étoient devenus rouillés. Ce qu’il y a de certain, c’est que cette maladie est extrèmement fâcheuse, puisque les fromens de la plus grande beauté sont tout-à-coup réduits presque à rien par cet accident imprévu.

Si la rouille attaque les fromens encore jeunes, & avant qu’ils aient poussé leurs tuyaux, le dommage est médiocre ; pourvû néanmoins qu’il survienne un tems propre à la végétation. Dans ces circonstances, les piés sont seulement affoiblis, comme si on en avoit coupé, ou fait paitre les feuilles. Ces piés font de nouvelles productions, & ils donnent des épis ; la paille en est seulement plus courte, & les épis moins gros. Mais si la rouille attaque & les feuilles & les tuyaux, alors la végétation du froment est arrêtée, & le grain ne profite presque plus ; en sorte qu’il en résulte un très-grand dommage pour la moisson.

Cette triste maladie a été décrite par M. du Tillet. Ce laborieux observateur en attribue la cause à l’âcreté des brouillards, qui brisent le tissu des feuilles & des tuyaux, & qui occasionnent par-là l’extravasation d’un suc gras & oléagineux, lequel en se desséchant peu-à-peu, se convertit en une poussiere rouge-orangé. Il a examiné, dit-il, avec une forte loupe plusieurs piés de froment, dont les tiges & les feuilles étoient chargées de rouille, & il a vu distinctement que dans les endroits où étoit cette poussiere rouge, il y avoit de petites crevasses, & que l’épiderme de la plante étoit entr’ouverte d’espace en espace. Il a observé que ce suc réduit en poussiere rougeâtre, sortoit d’entre ces petites ouvertures, au-dessus desquelles on voyoit de légers fragmens d’épiderme, qui recouvroient imparfaitement les petites crevasses.

Il appuie son sentiment par l’extravasation du suc nourricier de plusieurs arbres, par exemple, des noyers, de la manne de Calabre, qui est un suc extravasé des feuilles d’une espece de frène ; enfin par ce que M. de Muschenbroeck rapporte dans ses Essais de Physique, des sucs épais & oléagineux qui sortent des vaisseaux excrétoires des feuilles, & qui s’arrêtent à leur surface avec la même consistance que le miel.

M. du Tillet rapporte plusieurs observations qui tendent à démontrer combien se trompent ceux qui croient que les brouillards sont un agent extérieur qui altere les grains. Il ne doute pas que la rouille des blés ne soit la suite d’une maladie dont le principe n’est pas encore assez bien connu.

Ceux-là se trompent encore, qui croient que la rouille, & la poussiere farineuse qu’on apperçoit sur plusieurs plantes, sont des amas d’œufs que des insectes y ont déposés, & dont il sort une nombreuse famille funeste aux végétaux. En adoptant avec l’auteur, pour cause de ces maladies l’extravasation des sucs nourriciers, on appercevra que la rouille, la rosée mielleuse, la rosée farineuse, & ces matieres grasses qu’on apperçoit sur les plantes graminées, dépendent de la qualité d’un suc concentré dans les plantes par l’évaporation, & qui se convertit tantôt en une poussiere impalpable, & tantôt en cette substance épaisse que l’on voit être de couleur rouge sur les feves de marais, rougeâtre sur les plantes graminées, verdâtre sur le prunier, jaunâtre sur le frêne, blanche sur le mélèse, &c.

Quoique ces remarques laissent bien des choses à desirer, elles peuvent néanmoins engager les Physiciens à s’exercer sur un objet aussi utile au public. M. Lullen de Châteauvieux, qui a fait tant de belles expériences sur la culture des terres, n’a pas dédaigné de communiquer au public d’excellentes observations sur la rouille, qui m’ont paru dignes d’entrer dans cet ouvrage.

Il soupçonne que cette maladie des blés provient d’une extravasation de la seve, d’autant que la végétation de la plante se trouve arrêtée, & que l’agrandissement des feuilles, l’allongement des tuyaux, & la croissance des épis sont suspendus : or comme la seve existe dans la plante, il faut qu’elle devienne quelqu’autre substance ; & peut-être se convertit-elle en cette poudre rouge-orangée, qui paroît le produit d’une véritable végétation, qui croît & qui augmente tous les jours en quantité, tant que la maladie dure.

Les blés ne sont frappés de la rouille que dans des tems de sécheresse, & lorsque la rosée leur a manqué pendant plusieurs jours : or la privation de cette humidité si favorable à la végétation, peut être capable de causer aux tuyaux & aux feuilles, un desséchement qui en désunit les parties, & qui en entrouvre le tissu par où se fait l’extravasation de la seve.

M. de Châteauvieux a proposé un moyen qu’il a expérimenté, pour arrêter le progrès de la rouille des blés. Après avoir remarqué que le corps de la plante dans la terre, est sans aucune altération, & que ses racines sont parfaitement saines, il a retranché sur la fin de Septembre, toutes les feuilles des plantes rouillées. Quelques jours après cette opération de nouvelles feuilles parurent ; les plantes firent des progrès considérables, & à l’entrée de l’hiver elles étoient belles & en pleine vigueur. Après l’hiver elles tallerent très-bien, & produisirent de fort grands épis qui parvinrent en maturité. La rouille continua ses ravages sur les plantes dont il n’avoit pas retranché les feuilles, & elle les fit périr à tel point, qu’elles ne produisirent pas un seul épi.

Voilà un remede dont on peut faire usage pour détourner cette maladie ; à la vérité il ne peut s’appliquer que lorsqu’elle se manifeste en automne & au printems, car quand elle se manifeste dans le tems que les blés sont en tuyaux & près d’épier, alors le mal paroit sans remede.

M. de Châteauvieux a de plus observé que les blés que l’on seme de très-bonne heure sont plus sujets à être rouillés, que ceux qu’on seme tard : en évitant de tomber dans le premier cas, on auroit encore en automne une ressource contre cette maladie.

Enfin il a remarqué que lorsque les blés ont été rouillés, les seconds foins des prés l’ont été également ; leurs feuilles ont passé d’un beau verd à cette mauvaise couleur de la rouille des blés ; ces feuilles ont eu de la poussiere semblable, & l’herbe diminuoit chaque jour très sensiblement. Comme tous les champs de blé n’en sont pas ordinairement infectés de même, aussi on ne l’a remarqué s’étendre qu’à cette partie des prairies. Cette maladie est sans doute opérée par la même cause sur les blés que sur les foins ; mais elle n’y produit pas exactement le même effet. Sur les plantes annuelles, telles que le blé, elle peut les faire périr entierement, comme cela arrive ; mais sur les plantes vivaces, telles que celles des prés, elle ne détruit point les plantes, les feuilles seules sont endommagées. Leur conservation ne pourroit-elle pas être attribuée à la suppression qu’on fait des feuilles quand on fauche les prés ?

Quoi qu’il en soit, si l’on avoit une connoissance assez certaine des causes de la rouille, on parviendroit vraissemblablement à découvrir plus aisément le remede ; mais en attendant cette découverte, il est à propos de recueillir toutes les observations que les amateurs d’Agriculture feront sur cette maladie ; on en tirera certainement quelque secours. Traité de la culture des terres, par M. Duhamel, de l’académ. des Scien. tom. IV. (D. J.)

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Étymologie de « rouille »

Berry, le rouil ; génev. le rouille provenç. roill, ruil, ruylha, et rozilh, ruzil ; catal. rovell ; espagn. robin ; ital. ruggine. L'espagnol et l'italien viennent du lat. robiginem, rouille ; cela est certain. Les autres formes romanes sont considérées par Diez comme des diminutifs de robiginem. Ru-il, ru-i-lle, ainsi prononcés comme on le voit par les vers, conduisent à rubīgilum (ru-il), et rubīgila (ru-i-lle). M. Boucherie tire rouiller de rutilare, être rouge ; mais rutilus ne s'accommode pas aux formes provençales ou catalanes. Rōbīgo se rattache à rŭber, rouge, avec renforcement de la voyelle.

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(Nom commun 1) De l’ancien français reoïlle, du bas-latin *robicula, diminutif du latin classique robigo.
(Nom commun 2) Abréviation de rouillarde, argot présent dans Les Misérables (tome IV) pour désigner une bouteille de vin (« Allons picter une rouillarde encible. »)
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Phonétique du mot « rouille »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
rouille ruj

Fréquence d'apparition du mot « rouille » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « rouille »

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Citations contenant le mot « rouille »

  • Le remords n'est qu'une rouille sur le tranchant d'un acier splendide.
    André Suarès — Voici l'Homme
  • Le dimanche efface la rouille de toute la semaine.
    Joseph Addison — In The Spectator n° 112, 9 juillet 1711
  • Le suicide c'est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille.
    Pierre Drieu La Rochelle — Le Feu follet, Gallimard
  • La roue qui tourne ne rouille pas.
    Proverbe grec antique
  • Dans son avis du 30 juillet, l’Irbab relève que les observations sur les maladies foliaires menées montrent surtout une évolution de la rouille.
    SillonBelge.be — SillonBelge.be - Votre spécialiste de l'agriculture en Belgique
  • L'oisiveté est la rouille de l'âme.
    Duc de Lévis — Maximes, Préceptes et réflexions
  • Bouillabaisse : seul plat français permettant de facturer la rouille au prix du fer forgé.
    Philippe Bouvard
  • On se ruine l'esprit à trop écrire. On le rouille à n'écrire pas.
    Joseph Joubert — Carnets
  • La raison, c'est comme le reste, si tu ne t'en sers pas, ça rouille.
    François Cavanna — Coups de sang
  • L'égoïsme est la rouille du moi.
    Victor Hugo — Proses philosophiques de 1860-65
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Traductions du mot « rouille »

Langue Traduction
Anglais rust
Espagnol oxido
Italien ruggine
Allemand rost
Chinois
Arabe الصدأ
Portugais ferrugem
Russe ржавчина
Japonais さび
Basque herdoila
Corse rusticu
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Synonymes de « rouille »

Source : synonymes de rouille sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « rouille »

Combien de points fait le mot rouille au Scrabble ?

Nombre de points du mot rouille au scrabble : 7 points

Rouille

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