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Rapin

Variantes Singulier Pluriel
Masculin rapin rapins
Féminin rapine rapines

Définitions de « rapin »

Trésor de la Langue Française informatisé

RAPIN, subst. masc.

A. − Vieilli, arg. des ateliers de peint. au XIXes. Apprenti peintre que l'on chargeait des bas travaux; élève peintre d'un maître privé. Nous prendrons (...) un domestique (...) notre ménage sera toujours fait: il cirera nos bottes, il lavera mes pinceaux, il fera nos commissions; je tâcherai même de lui inculquer le goût des beaux-arts, et je m'en ferai mon rapin (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 87).[Degas] séduisait par un mélange de blague, de farce et de familiarité, où il entrait du rapin des ateliers de jadis, et je ne sais quel ingrédient venu de Naples (Valéry, Degas, 1936, p. 32).
[Dans des expr. figées, sert à exprimer des qualités de fantaisie, de jeunesse, de bonne humeur, le caractère bohème habituellement propre à l'élève peintre] J'appelle « faire le rapin », ce vagabondage sac au dos, d'auberge en auberge, sous prétexte d'études et de paysages sur nature (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Miss Harriet, 1883, p. 861).[Cézanne] se dit trop heureux d'avoir gardé sa vue, ses yeux miraculeux, miroirs du monde, gris et doux, tristes, parfois pétillant d'une malice de rapin dans son visage décharné, courbe, allongé par sa barbe blanche (Faure, Hist. art, 1921, p. 216).
Farce, plaisanterie de rapin. Plaisanterie lourde, un peu vulgaire. À peine avait-il enlevé sa chemise qu'on lui montrait la porte avec des plaisanteries de rapin (Lorrain, Phocas, 1901, p. 134).
B. −
1. Péj. Peintre médiocre. Comme exécution, cette toile n'est pas supérieure à celle des tristes rapins qui l'environnent (Huysmans, Art mod., 1883, p. 201).Pas mal d'amateurs ou de rapins qui ne rachètent pas leur nullité en peinture ou même en dessin par quelque imagination (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1906, p. 22).
2. Peintre d'allure bohème, excentrique, qui travaillait à Saint-Germain-des-Prés, à Montmartre dans les années 1900-1920; artiste peintre en général. Barbe, pipe de rapin; rapins chevelus; vieux rapin romantique; une vie de rapin. J'entrais en scène, alors, sous les traits d'un rapin Portant le large feutre et la vareuse usée (Coppée, Poés., t. 2, 1878, p. 364).Auprès de grands artistes fameux se sont groupés les rapins de Montmartre (Barrès, Pitié églises, 1914, p. 200).
En appos. Entrée du bal, était-il inscrit au-dessus de cette porte en lettres historiées d'apprenti rapin (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p. 147).
REM. 1.
Rapinade, subst. fém.,péj., vieilli. [Corresp. à supra B 1] Peinture médiocre. Je croyais que c'était (...) un portraitiste de premier ordre, qui lâchait quelques rapinades à ses heures perdues (Baudel., Salon, 1846, p. 146).
2.
Rapinaille, subst. fém.,péj., vieilli. [Corresp. à supra A] Ensemble des élèves peintres. C'étaient les cheveux de la jolie pastelliste, les cheveux d'or et de flamme qui troublaient alors toute la rapinaille du Musée (Coppée, Toute une jeun., 1890, p. 261).
Prononc. et Orth.: [ʀapε ̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. [1829 (La Silhouette, p. 13 d'apr. A.-J. Greimas, Quelques reflets de la vie soc. en 1830 dans le vocab. des journaux de mode de l'époque, Paris, 1950, p. 30)]; 1834 « apprenti peintre, peintre sans talent » (Figaro, 7 avr. d'apr. Mat. Louis-Philippe, p. 244); 1838 (Barb. d'Aurev., Memor. 1, p. 220). Orig. obsc. (FEW t. 22, p. 140b). Rien ne permet de le rapprocher de rapin « maraudeur » (1619 [J. Chapelain], Trad. M. Aleman, Le Gueux, I, p. 286 ds Quem. DDL t. 19) qui se rattache à rapine* (FEW t. 10, p. 68a). Fréq. abs. littér.: 84. Bbg. Quem. DDL t. 19; 25 (s.v. rapinade).

Wiktionnaire

Nom commun - français

rapin \ʁa.pɛ̃\ masculin

  1. (Dans les ateliers de peinture) Jeune élève, apprenti peintre.
    • Une plaisanterie, une farce de rapin, plaisanterie où il y a de la bonne humeur, de la fantaisie, de la jeunesse.
    • Au bout de cinq minutes, Marcel était habillé ; il était mis avec le mauvais goût le plus parfait : tenue de rapin allant dans le monde. — (Henry Murger, Scènes de la vie de bohème , 1848)
    • Tout à coup mon lieutenant qui, sous sa tunique de mobile, est toujours resté le féroce rapin d’autrefois, s’interrompt, tombe en arrêt, et me prenant le bras :
      « Oh ! le beau Daumier », me dit-il tout bas.
      — (Alphonse Daudet, Les mères, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 33.)
    • Je sais que la plupart des rapins se situent au-dessus de toutes ces fadaises et que les manifestations officielles leur donnent des boutons, qu’ils éprouvent plus que tout le snobisme, la mode, le manque d’ouverture d’esprit des organisateurs de ces pitreries. — (Pierre Pradès, La Demoiselle du Velay, Société des Écrivains, 2008, page 54)
  2. (Péjoratif) Peintre sans talent, d’allure bohème.
    • A voir certaines verrières, certains heurtoirs de porte, certains vestiges de garniture, on pensait que c’était des retraités des arts qui terminaient leur carrière derrière ces façades, de vieux rapins, de vieilles cantatrices, d’anciens virtuoses de la scène. — (Marie Cardinal, Les mots pour le dire, Livre de Poche, page 7)
    • Véritable gazette vivante, Bouzille entreprenait alors de raconter à Hélène tous les commérages de ce monde de rapins et de faux antiquaires. — (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, La Guêpe rouge, 1912, Éditions Robert Laffont, Bouquins, tome 5, page 626)
    • Grands magasins
      Ateliers de rapins
      Restaurants pour rupins
      Pigalle.
      — (Georges Ulmer et Géo Koger," Pigalle ", 1946.)

Adjectif - français

rapin

  1. (Suisse) Avare, radin.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

RAPIN. n. m.
Il se dit, dans les ateliers de peinture, d'un Jeune élève. Une plaisanterie, une farce de rapin se dit d'une Plaisanterie où il y a de la bonne humeur, de la fantaisie, de la jeunesse.

RAPIN désigne aussi un Peintre sans talent, d'allure bohème. Il est familier dans toutes ces acceptions.

Littré (1872-1877)

RAPIN (ra-pin) s. m.
  • Terme familier. Se dit, dans les ateliers de peinture, d'un jeune élève que l'on charge des travaux les plus grossiers et des commissions. Il appartenait à la classe des rapins chevelus, et professait sur l'esthétique des doctrines qui se rapprochaient beaucoup des miennes, Reybaud, Jér. Paturot, II, 1.

    Se dit, par extension, d'un peintre dépourvu de talent et d'études.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « rapin »

(Adjectif) De rapine.
(Nom) (1829) Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « rapin »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
rapin rapɛ̃

Citations contenant le mot « rapin »

  • Lorsque le chef de bande s'arroge le titre de roi, les rapines et les mauvais coups portent les noms flatteurs de trophées et de victoires.
    François Cavanna — La hache et la croix
  • Les voleurs de basse-cour le savent et le disent : Quand on réussit un coup mirifique avec un second, on ne jouit pleinement du fruit de la rapine qu'après avoir éliminé ce second.
    Ahmadou Kourouma — Allah n’est pas obligé

Traductions du mot « rapin »

Langue Traduction
Anglais rapin
Espagnol rapin
Italien rapin
Allemand rapin
Chinois 油菜籽
Arabe رابين
Portugais rapin
Russe рапин
Japonais ラピン
Basque rapin
Corse rapin
Source : Google Translate API

Synonymes de « rapin »

Source : synonymes de rapin sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot rapin au scrabble : 7 points

Rapin

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