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Musser

Définitions de « musser »

Trésor de la Langue Française informatisé

MUSSER, verbe trans.

Vx ou région. (Centre et Ouest). Cacher, dissimuler. Tasie, sans répondre, bâillait, mussait sa tête au creux de son bras replié (Genevoix,Raboliot,1925, p.8).
Le plus souvent en emploi pronom. réfl. Se cacher, se glisser. Un entour de vieux arbres, sous lesquels, dans l'ombre, se mussaient quelques logis de ferme (Châteaubriant,Lourdines,1911, p.5).[Les cochons] avaient déjà appris à se musser sous les buissons quand passait au-dessus d'eux le froissement des grands vols de corbeaux (Giono,Hussard,1951, p.175):
. ... l'être qui reçoit le sentiment du refuge se resserre sur soi-même, se retire, se blottit, se cache, se musse, en cherchant dans les richesses du vocabulaire tous les verbes qui diraient toutes les dynamiques de la retraite, on trouverait des images du mouvement animal, des mouvements de repli qui sont inscrits dans les muscles. Bachelard,Poét. espace,1957, p.93.
REM. 1.
Mucher, verbe trans.,var. région. (Normandie). Le Marquis : Il est là [le petit cheval]? Georget : Dame non! Je l'ai muché dans l'avenue (La Varende,Trois. jour,1947, p.112).
2.
À musse-pot, à muche-pot, loc. adv.,fam. et vx. En cachette. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [myse], (il) musse [mys]. Ac. dep. 1694: musser, à musse-pot ou à muche pot; Littré: musser; Rob., Lar. Lang. fr.: musser, mucher ,,forme normanno-picarde``, à musse-pot, à muche-pot. Étymol. et Hist. 1119 (soi) mucier «se cacher» (Philippe de Thaon, Comput, 1613 ds T.-L.). D'un gaul. *mukyare «cacher», formé sur un rad. de base mûc- d'orig. celt. (cf. a. irl. muchaim «je cache, je voile, j'étouffe», irl. mod. much- «étouffer»). Le verbe musser, usuel jusqu'au xiiies., disparaît de la lang. littér. au xves. au profit du verbe cacher*, mais il s'est maintenu dans de nombreux dial. (v. FEW t.6, 3, p.197, REW 5723 et Dottin, p.73, note et glossaire). Fréq. abs. littér.: 18.

Wiktionnaire

Verbe - français

musser \my.se\ pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se musser)

  1. (Vieilli) Se cacher.
    • Toujours muette et furieuse, elle court à son lit, s’y musse le nez au mur. — (Willy [Henry Gauthier-Villars] et Sidonie-Gabrielle Colette, Claudine à l’école, Le Livre de Poche, 1900, page 164)
    • Comme l’angelus sonnait, le soleil s’étant depuis un moment déjà mussé derrière les nuages rouges du Mont de la Bouloie, Mimile, […], rassembla ses vaches et ses bœufs. — (Louis Pergaud, Un satyre, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Ils avaient déjà appris à se musser sous les buissons quand passait au-dessus d’eux le froissement des grands vols de corbeaux. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 216)
    • Mais, ce matin-là, on se mussait, tête basse, derrière le dos d’en face, chacun rentré dans son pensoir. — (Alexandre Soljenitsyne, Une journée d’Ivan Denissovitch, 1962 ; traduit du russe par Lucia et Jean Cathala, 1976, page 51)
    • Mussée au cœur d’une sorte de forêt vierge, la maison somnolait. — (Claude Izner, La Momie de la Butte-aux-Cailles, ch. 3 col. 10/18 ; 2009)
  2. (Poitou) S’introduire dans un espace restreint, se faufiler.
    • C’est au milieu de ce silence qu’un homme arriva, par le chemin de la forêt. Il venait dans l’ombre des maisons. Il avait l’air de se musser sous cette ombre… — (Jean Giono, Solitude la Pitié - Prélude de Pan, 1942)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

MUSSER (SE). v. pron.
Se cacher. Il est vieux. Fam., À musse-pot, ou À muche-pot, En cachette.

Littré (1872-1877)

MUSSER (mu-sé) v. réfl.
  • Se cacher (il vieillit). Et dessous une aumusse, L'ambition, l'amour, l'avarice se musse, Régnier, Sat. IX.

    Familièrement. A musse-pot, et, avec une autre prononciation, qui est celle de la Picardie et de la haute Normandie, à muche-pot, en cachette : c'est-à-dire en cachant le pot.

HISTORIQUE

XIIe s. Deus, quel duel [deuil] des prelaz que lur mestier ne funt ! Mucie est la lumiere qui esclaire le munt [le monde], Th. le mart. 69. Tute la nuit erreient entresqu'à l'ajurner, E le jur se mucowent d'ici qu'à l'avesprer, ib. 49.

XIIIe s. Lors [elle] se muce au buisson, si lait [laisse] le temps passer, Berte, XLIII. Cil en usent malvesement qui truevent autrui cozes et sevent bien qu'eles ne sunt pas lor ; ains le [la] muechent ou il l'aproprient à eus, Beaumanoir, XXV, 19.

XVe s. Femme, sauve-moi, je suis ton sire le comte de Flandre ; mais maintenant me faut mussier, Froissart, II, II, 157. Tel cuyde estre bien mussé, qui de tous lez [côtés] est veus, Perceforest, t. V, f° 85.

XVIe s. Il faut musser ma foiblesse soubs ces grands credits, Montaigne, II, 98.

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Étymologie de « musser »

Bourguig. se meussai, se coucher, se taire ; picard, mucher ; norm. mucher, muchier ; wallon, muchî ; dans la Puisaye (qui tient au Berry par la langue populaire) on dit musser pour glisser : se musser par un petit trou ; musse ton bras dans la manche ; sicilien, ammuciari ; pays de Coire, misiar, s'échapper. Origine inconnue. Grandgagnage propose le germanique muchen, musken, agir d'une manière cachée ; Diez, l'ancien haut allem. sich mûzen, se retirer dans l'obscurité.

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(Siècle à préciser) Verbe issu du gaulois *muk- qui donne l’ancien français mucier.
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Phonétique du mot « musser »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
musser myse

Fréquence d'apparition du mot « musser » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « musser »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « musser »

  • Le jardin peut également s’avérer être le terrain de jeu idéal pour se "musser dans les bouchues". Cette expression d’origine poyaudine désigne le fait de se cacher dans la haie. Le terme musser, qui vient du mot musse, fait référence à la cachette, le passage où l’on peut s’introduire. Il a pour certains une symbolique toute particulière. Un lecteur parisien raconte une partie de son enfance passée chez ses grands-parents, à Auxerre, lors de la Seconde Guerre mondiale. Il y avait été envoyé face aux risques du nazisme. Il précise que le terme "se musser" signifiait pour lui "se pelotonner" entre les bras de sa grand-mère.
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Traductions du mot « musser »

Langue Traduction
Anglais musser
Espagnol musser
Italien musser
Allemand musser
Chinois 穆瑟
Arabe موسر
Portugais mexedor
Russe массер
Japonais マッサー
Basque musser
Corse muscheru
Source : Google Translate API

Synonymes de « musser »

Source : synonymes de musser sur lebonsynonyme.fr

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Nombre de points du mot musser au scrabble : 8 points

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