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Jusques
[ʒyskœz]
Définitions de « jusques »
Jusques - Préposition
- Jusques — définition française (sens 1, préposition)
-
(Vieilli) Variante de 'jusque', employée devant une voyelle ou un h muet pour faciliter la liaison. Cette forme est notamment présente dans certaines expressions figées, telles que 'jusques à quand' et 'jusques et y compris'.
Jusques en haut des cuisses, elle est bottée.
Expressions liées
- Aller de paris jusqu'à marseille, jusqu'en amérique
- Avoir de l'eau jusqu'aux genoux, jusqu'à la taille
- Courir jusqu'à perdre haleine
- Depuis jusqu'à + inf
- Depuis telle époque jusqu'à telle époque
- Des romains et des grecs jusqu'aux italiens d'aujourd'hui
- Du matin jusqu'au soir
- Emmerder quelqu'un jusqu'à la gauche
- En avoir jusque-là de quelque chose (en avoir assez de quelque chose.)
- Il n'y a pas jusqu'à/il n'est pas jusqu'à + subst et prop rel au subj avec ne
- Je la raccompagnerai jusque chez elle
-
Jusqu'alors (jusqu'à ce temps ou ce moment-là.)
La musique concrète n'est autre chose que la prise de conscience de ce phénomène jusqu'alors implicite
— Schaeffer, Recherche musique concrète -
Jusqu'au moment où
La sexualité ne cesse de mettre au point son équilibre jusqu'au moment où elle entre en involution
— Mounier, Traité caractéristique - Jusqu'ici, jusque-là (jusqu'à cet endroit-là, jusqu'à ce lieu.)
-
Jusqu'où
Vous ne savez pas jusqu'où peut aller la jalousie dans un cœur comme celui de mon fils
— Guilbert de Pixer, Coelina -
Jusqu'à ce que
Le pays devra recourir au capital étranger ou à l'épargne forcée. Jusqu'à ce que ce surcroît d'épargne ait permis
— Perroux, Économie du XXe siècle - Jusqu'à la fin des temps, des jours
-
Jusqu'à la gauche (jusqu'au bout.)
Le capitaine continuait : − Qu'est-ce qui m'a bâti un brigadier comme ça! Vous n'avez pas honte, de laisser votre peloton dans un état pareil? Ce n'est pas une chambre, c'est un fumier; une truie n'y trouverait pas ses petits! (...). Vous serez consigné jusqu'à la gauche! Vous entendez bien, n'est-ce pas? jusqu'à la gauche! (...). C'était son mot, ce « jusqu'à la gauche », une expression de caserne qui ne signifiait pas grand'chose, mais impliquait évidemment en lui une idée confuse d'éloignement, personnifiait l'éternité en son imagination vague de vieil ivrogne. , 1888, I, p. 161.
— Georges Courteline, Train 8 heures 47, Jusqu'à la gauche - Jusqu'à la mort
- Jusqu'à la nuit
- Jusqu'à présent, jusqu'à maintenant
- Jusqu'à quand?
-
Jusque-là (jusqu'à ce point.)
Le jour où elle en aurait jusque-là de l'art dramatique de la banlieue
— Alphonse Daudet, Petit Chose - Jusque-là que + ind ((Jusqu')au point que.)
- Pousser l'audace, la hardiesse jusqu'à se saisir de quelqu'un
- Pousser un raisonnement jusqu'à l'absurde
- S'approcher de quelqu'un jusqu'à le toucher
- Se serrer jusqu'à l'étouffement aller jusqu'au bout de quelque chose
- Tomber jusqu'à terre
- Voir depuis la porte jusque dans la maison, jusque sous la table
- Être audacieux, brave jusqu'à la témérité
- Être dégoûté jusqu'à l'écœurement
Étymologie de « jusques »
Paragoge de jusque devant une voyelle.Usage du mot « jusques »
Évolution historique de l’usage du mot « jusques » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « jusques » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Antonymes de « jusques »
Citations contenant le mot « jusques »
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Le 13 mars une première suspension de six semaines, jusqu'au 27 avril, avait été décrétée. Le 18 mars, elle avait été prolongée jusqu'au 7 juin et le 1er avril jusques et y compris le 13 juillet.
RTL sport — Le tennis toujours à l'arrêt: les circuits internationaux suspendus jusqu'au 31 juillet - RTL sport -
L’histoire de la France est intimement liée à la défense de ses frontières. La « ceinture de fer » de Vauban, achevée entre 1690 et 1700, a joué ce rôle jusques et y compris pendant les guerres révolutionnaires et au-delà. La ligne de fortifications mise en place dans les années 1880-1890, avec Verdun pour barrer la route de Paris, sert jusque pendant la Grande Guerre. La ligne Maginot, conçue et construite dans les années 1930 pour assurer la défense du Nord et de l’Est, tombe après avoir été tournée et non sans combattre, à la fin de juin 1940.
France : de la défense des frontières à la défense sans frontières | Vie publique.fr -
Eux qui, jusques alors, erraient, le teint hâve, les joues creusées, bronzés comme des lavabos, les voici en pleine lumière, acclamés, applaudis par des zélotes confits dans l’extase des niais. Commenteraient-ils les courses à Longchamp, si elles se tenaient encore, qu’ils ne seraient pas moins admirés, vénérés jusques à l’épectase.
Chroniques politiques de la vie de Château, façon marquise de Sévigné — Coronavirus: la providence des gourous | Chroniques politiques de la vie de Château, façon marquise de Sévigné -
En revanche, précisent toujours les sages, ces formulations s’accordent avec le nom quand elles le suivent. On pourra donc écrire: «Je vous cède toutes mes affaires, la maison comprise (la maison y comprise).» L’Académie française précise dans son dictionnaire que la formule «jusques et y compris», qui marque un renchérissement par rapport à «y compris», est une locution invariable. Exemple: «Étudier toutes les œuvres d’un auteur, jusques et y compris ses écrits de jeunesse.»
LEFIGARO — Faut-il écrire «y compris» ou «y comprise»? -
Nouvel étonnement si l'on poursuit la lecture de l'article: «jusque» peut s'octroyer une lettre finale supplémentaire, un «s» comme une aigrette à son chapeau: «jusques», comme dans la locution jusques et y compris. C'est pour éviter le choc des voyelles, pensera-t-on (jusque/et). Mais alors, pourquoi n'écrirait-on pas «jusques ici» au lieu de «jusqu'ici»? Réponse: la forme en «s» de «jusque» est un archaïsme.
LEFIGARO — Doit-on dire «Jusqu'à passé minuit» ou «jusque passé minuit» ? -
Mignonne, allons voir si la roseQui ce matin avait écloseSa robe de pourpre au Soleil,N'a point perdu cette vêpréeLes plis de sa robe pourprée,Et son teint au votre pareil.Las ! voyez comme en peu d'espace,Mignonne, elle a dessus la placeLas ! las ses beautés laissé choir !Ô vraiment marâtre Nature,Puisqu'une telle fleur ne dureQue du matin jusques au soir !Donc, si vous me croyez, mignonne,Tandis que votre âge fleuronneEn sa plus verte nouveauté,Cueillez, cueillez votre jeunesse :Comme à cette fleur la vieillesseFera ternir votre beauté.
Pierre de Ronsard — Mignonne -
RODRIGUE — Percé jusques au fond du cœurD’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,Misérable vengeur d’une juste querelle,Et malheureux objet d’une injuste rigueur,Je demeure immobile, et mon âme abattueCède au coup qui me tue.Si près de voir mon feu récompensé,Ô Dieu, l’étrange peine !En cet affront mon père est l’offensé,Et l’offenseur le père de Chimène !Que je sens de rudes combats !Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse :Il faut venger un père, et perdre une maîtresse :L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,Ou de vivre en infâme,Des deux côtés mon mal est infini.Ô Dieu, l’étrange peine !Faut-il laisser un affront impuni ?Faut-il punir le père de Chimène ?
Pierre Corneille — Le Cid -
THÉSÉEEh bien ! vous triomphez, et mon fils est sans vie !Ah ! que j’ai lieu de craindre, et qu’un cruel soupçon,L’excusant dans mon cœur, m’alarme avec raison !Mais, madame, il est mort, prenez votre victime ;Jouissez de sa perte, injuste ou légitime :Je consens que mes yeux soient toujours abusés.Je le crois criminel, puisque vous l’accusez.Son trépas à mes pleurs offre assez de matièresSans que j’aille chercher d’odieuses lumières,Qui, ne pouvant le rendre à ma juste douleur,Peut-être ne feraient qu’accroître mon malheur.Laissez-moi, loin de vous, et loin de ce rivage,De mon fils déchiré fuir la sanglante image.Confus, persécuté d’un mortel souvenir,De l’univers entier je voudrais me bannir.Tout semble s’élever contre mon injustice ;L’éclat de mon nom même augmente mon supplice :Moins connu des mortels, je me cacherais mieux.Je hais jusques aux soins dont m’honorent les dieux ;Et je m’en vais pleurer leurs faveurs meurtrières,Sans plus les fatiguer d’inutiles prières.Quoi qu’ils fissent pour moi, leur funeste bontéNe me saurait payer de ce qu’ils m’ont ôté.PHÈDRENon, Thésée, il faut rompre un injuste silence ;Il faut à votre fils rendre son innocence :Il n’était point coupable.THÉSÉEAh ! père infortuné !Et c’est sur votre foi que je l’ai condamné !Cruelle ! pensez-vous être assez excusée…PHÈDRELes moments me sont chers ; écoutez-moi, ThéséeC’est moi qui sur ce fils, chaste et respectueux,Osai jeter un œil profane, incestueux.Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste :La détestable Œnone a conduit tout le reste.Elle a craint qu’Hippolyte, instruit de ma fureur,Ne découvrît un feu qui lui faisait horreur :La perfide, abusant de ma faiblesse extrême,S’est hâtée à vos yeux de l’accuser lui-même.Elle s’en est punie, et fuyant mon courroux,A cherché dans les flots un supplice trop doux.Le fer aurait déjà tranché ma destinée ;Mais je laissais gémir la vertu soupçonnée :J’ai voulu, devant vous exposant mes remords,Par un chemin plus lent descendre chez les morts.J’ai pris, j’ai fait couler dans mes brûlantes veinesUn poison que Médée apporta dans Athènes.Déjà jusqu’à mon cœur le venin parvenuDans ce cœur expirant jette un froid inconnu ;Déjà je ne vois plus qu’à travers un nuageEt le ciel et l’époux que ma présence outrage ;Et la mort à mes yeux dérobant la clarté,Rend au jour qu’ils souillaient toute sa pureté.PANOPEElle expire, seigneur !THÉSÉED’une action si noireQue ne peut avec elle expirer la mémoire !Allons, de mon erreur, hélas ! trop éclaircis,Mêler nos pleurs au sang de mon malheureux fils !Allons de ce cher fils embrasser ce qui reste,Expier la fureur d’un vœu que je déteste :Rendons-lui les honneurs qu’il a trop mérités ;Et, pour mieux apaiser ses mânes irrités,Que, malgré les complots d’une injuste famille,Son amante aujourd’hui me tienne lieu de fille !
Racine — Phèdre
Traductions du mot « jusques »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | up to |
Espagnol | hasta |
Italien | fino a |
Allemand | bis zu |
Chinois | 取决于 |
Arabe | يصل إلى |
Portugais | até |
Russe | вплоть до |
Japonais | まで |
Basque | arte |
Corse | finu à |