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Habitué

Définitions de « habitué »

Wiktionnaire

Nom commun - français

habitué \a.bi.tɥe\ masculin (pour une femme, on dit : habituée)

  1. Celui qui a l’habitude d’aller dans un lieu.
    • Un mandoliniste grattait son instrument comme dans un café de province où les habitués sont demeurés de mœurs paisibles. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Par une double porte, capitonnée de moleskine, nous pénétrâmes dans une pièce carrelée, aux murs blancs à encadrements rouges, et que les habitués appellent « la chapelle ». — (Henri Louatron, À la messe noire ou le Luciférisme existe, Mamers (Sarthe) : à compte d'auteur, s.d. (vers 1918-1920), page 9)
    • Le sodabi se commercialise en gros ou au détail, par bouteille de 1 litre, mais aussi par 1/2, 1/4, 1/8 de litre. Les distillatrices possèdent une clientèle d’habitués et une certaine réputation qui se transmet de « bouche à oreilles ». — (Catherine Fourgeau & Johanna Maula, « Producteurs et productrices d'alcool de palme (Sobadi) dans le sud-est du Bénin », dans Les Cahiers d'outre-mer, volume 51, n° 202, 1998, page 213)
  2. (Religion) Prêtre qui a la permission de son évêque de dire la messe dans une paroisse quand il veut, aux heures qui lui sont le plus convenables, mais qui ne reçoit aucun traitement, qui n’a pas même de place fixe et assignée au chœur.
    • Une paroisse a ordinairement au moins un habitué.
    • Les textes sublimes de l’Église sont marmottés par ces prêtres que l’on dit « habitués » – terriblement habitués ! — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 192)

Adjectif - français

habitué

  1. Qui a l’habitude.
    • Un enfant habitué à rire et à jouer.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Littré (1872-1877)

HABITUÉ (a-bi-tu-é, ée) part. passé de habituer
  • 1Habitué à vivre de peu.

    Substantivement. Celui qui va habituellement dans un lieu. C'est un habitué de la maison. J'avais d'abord fréquenté ce café Procope, le rendez-vous des habitués et des arbitres du parterre, Marmontel, Mém. IV.

  • 2Prêtre habitué, ecclésiastique attaché au service d'une paroisse, sans avoir charge ni dignité dans l'église de cette paroisse.

    Substantivement. Un habitué de paroisse. Un simple habitué. Il y a tant d'habitués dans cette église. Je demande s'il serait tombé dans l'esprit d'un seul curé, ou d'un seul habitué d'excommunier ces seigneurs [qui avaient joué la comédie], Voltaire, Dial. 21. Un habitué de quartier vint avec douceur…, Voltaire, Candide, 22.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

HABITUÉ.
1Ajoutez :

Habitué se dit aussi adjectivement de celui qui a des habitudes en un lieu. Un des convives plus habitué que les autres pénétra jusque dans les cuisines, Brillat-Savarin, Phys. du goût, Méd. IV, 14.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « habitué »

Du participe passé d’« habituer ».
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « habitué »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
habitué abitye

Fréquence d'apparition du mot « habitué » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « habitué »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « habitué »

  • Là, nous ne souffrirons plus rupture, dessèchement ni agonie nous ne sèmerons plus devant nous notre contradiction renouvelée, nous ne sécrèterons plus la vacance où s'engouffrait la pensée, mais nous maintiendrons ensemble sous l'orage à jamais habitué, nous offrirons à sa brouillonne fertilité, les puissants termes ennemis...
    René Char — Le nu perdu
  • Au moindre mot que lâchait un habitué contre un ennuyeux ou contre un ancien habitué rejeté au camp des ennuyeux [...] elle poussait un petit cri, fermait entièrement ses yeux d’oiseau qu’une taie commençait à voiler, et brusquement, comme si elle n’eût eu que le temps de cacher un spectacle indécent ou de parer à un accès mortel, plongeant sa figure dans ses mains qui la recouvraient et n’en laissaient plus rien voir, elle avait l’air de s’efforcer de réprimer, d’anéantir un rire qui, si elle s’y fût abandonnée, l’eût conduite à l’évanouissement.
    Marcel Proust — Du côté de chez Swann
  • Il n’allait jamais chez personne, ne voulait ni recevoir ni donner à dîner ; il ne faisait jamais de bruit, et semblait économiser tout, même le mouvement. Il ne dérangeait rien chez les autres par un respect constant de la propriété. Néanmoins, malgré la douceur de sa voix, malgré sa tenue circonspecte, le langage et les habitudes du tonnelier perçaient, surtout quand il était au logis, où il se contraignait moins que partout ailleurs. Au physique, Grandet était un homme de cinq pieds, trapu, carré, ayant des mollets de douze pouces de circonférence, des rotules noueuses et de larges épaules ; son visage était rond, tanné, marqué de petite vérole ; son menton était droit, ses lèvres n’offraient aucunes sinuosités, et ses dents étaient blanches ; ses yeux avaient l’expression calme et dévoratrice que le peuple accorde au basilic ; son front, plein de rides transversales, ne manquait pas de protubérances significatives ; ses cheveux jaunâtres et grisonnants étaient blanc et or, disaient quelques jeunes gens qui ne connaissaient pas la gravité d’une plaisanterie faite sur monsieur Grandet. Son nez, gros par le bout, supportait une loupe veinée que le vulgaire disait, non sans raison, pleine de malice. Cette figure annonçait une finesse dangereuse, une probité sans chaleur, l’égoïsme d’un homme habitué à concentrer ses sentiments dans la jouissance de l’avarice et sur le seul être qui lui fût réellement de quelque chose, sa fille Eugénie, sa seule héritière. Attitude, manières, démarche, tout en lui, d’ailleurs, attestait cette croyance en soi que donne l’habitude d’avoir toujours réussi dans ses entreprises. Aussi, quoique de mœurs faciles et molles en apparence, monsieur Grandet avait-il un caractère de bronze. Toujours vêtu de la même manière, qui le voyait    aujourd’hui le voyait tel qu’il était depuis 1791. 
    Balzac — Eugénie Grandet

Traductions du mot « habitué »

Langue Traduction
Anglais used to
Espagnol solía hacerlo
Italien abituato a
Allemand gewöhnt an
Chinois 习惯于
Arabe تستخدم ل
Portugais costumava ser
Russe привыкший
Japonais 慣れている
Basque ohituta egon
Corse adupratu per
Source : Google Translate API

Antonymes de « habitué »

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Habitué

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