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Coudrier

Variantes Singulier Pluriel
Masculin coudrier coudriers

Définitions de « coudrier »

Trésor de la Langue Française informatisé

COUDRIER, COUDRE2, subst. masc.

A.− Noisetier. Bois de coudriers; plan, rameau, rejet de coudrier. Coudre franc; bois de coudre (Ac.1878).Des pousses de coudrier l'étayaient, qui se couvraient en cette saison de chatons jaunâtres (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 79):
Il m'accompagnait dans les bois, mais sans cacher qu'il ne goûtait pas la campagne. J'étais ravi quand une branche de coudre, au passage, faisait sauter son pince-nez. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 417.
B.− P. méton. Bois de cet arbre. Cerceaux de coudre (Ac.1878).Ses sabots de coudrier [de Spiagudry] avaient fait place aux bottes fortes d'un postillon (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 145).Quant à Quirin, une baguette de coudrier dans les mains, il cherchait une source (Barrès, Colline insp.,1913, p. 166).
Rem. Le subst. coudre est attesté comme ,,vx`` par DG, Rob., Lar. Lang. fr.
Prononc. et Orth. : [kudʀije]; [ku:dʀ ̥]. Ds Ac. depuis 1762 et de 1762 à 1878 respectivement. Étymol. et Hist. A. xies. judéo-fr. coldre (Glose de Raschi, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, no227); 1160-70 codre (M. de France, Lais, éd. J. Rychner, Chevrefoil, 51); ca 1179 noiz de coudre (Renart, éd. M. Roques, branche I, 119); qualifié de ,,v. lang.`` par Ac. Compl. 1842. B. 1503 couldrier (J. Le Maire, Illustr. [éd. 1512], I, 215, Stecher ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 497); 1555 coudrier (Ronsard, Les Meslanges, Le Houx, éd. P. Laumonier, t. VI, p. 138). A empr. au lat. pop. *cŏlŭrus, réfection du lat. corylus (graphie hellenisante pour corulus, le mot étant considéré comme empr. au gr., v. TLL s.v.) sous l'infl. du celt. *collo < *coslo (v. Dottin, p. 248), cf. le dér. colurnus « de coudrier ». B. dér. de A, suff. -ier*. Fréq. abs. littér. Coudrier : 67. Coudre2: 3.
DÉR.
Coudraie, coudrette, subst. fém.Lieu planté de coudriers. Il prenait l'air sous sa coudrette (Pourrat, Gaspard,1930, p. 189).Les 2 mots sont attestés ds Ac. 1798-1932. Rem. La docum. atteste aussi, dans le même sens, le subst. fém.coudrière. La petite Solange (...) les suivit [les bessons] à petits pas jusque dans la coudrière (Sand, Pte Fad.,1849, p. 40).[kudʀ ε]; [kudʀ εt]. Aucune transcr. de coudrière. 1resattest. a) 1186 coldraie anthroponyme (Cart. dunense, Mabille, p. 185 ds Gdf. Compl.); mil. xiiies. [ms.] « buisson de coudriers » (ds Bartsch Chrestomathie, 64a18); b) xiiies. coudrete « (petit) coudrier, buisson, ensemble de coudriers » (J. Moniot de Paris ds Romans et Pastourelles, éd. K. Bartsch, III, 45, 12). Du rad. de coudre2; a) suff. -aie*; b) suff. -ette*. Fréq. abs. littér. Coudrette : 4.
BBG. − Monnot (R.). Le Noisetier. Vie Lang. 1963, p. 444.

Wiktionnaire

Nom commun - français

coudrier \ku.dʁi.je\ masculin

  1. Autre nom du noisetier.
    • On prétend que les branches du coudrier servent à découvrir des sources, des trésors cachés, et les mines : cette branche qu’on tient dans la main est appelée par les charlatans baguette divinatoire, et elle a, disent-ils, des mouvemens qui marquent où sont ces sources et ces trésors ; mais ces prétendues propriétés sont fabuleuses; elles doivent être regardées comme de véritables charlataneries.— (Félicité de Genlis, Les Jeux champêtres des enfants et de l’île des monstres, 1821, p.122)
    • Derrière les chiens à courre, un buisson de coudrier s'écarta, livrant passage au cheval brun, noir de sueur, de Danilo. — (Léon Tolstoï, La Guerre et la Paix, 1865- 1869)
    • […]; au pied des cornouillers étoilés d’or pirouettaient les premiers lapins, et le vent plus mou depuis quelques jours seulement, sentait les pollens volés aux coudriers. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 16)
    • J’examinai la baguette qui me parut taillée dans une menue branche de coudrier. C’est, me dis-je, une baguette de fée ; conséquemment la dame qui la tient est une fée. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, p. 96-97.)
  2. Bois de cet arbre.
  3. (Auvergne) (Haute-Loire) Étui au bout pointu, taillé en bois de noisetier et rempli d'eau, dans lequel les paysans portaient leur pierre à aiguiser la faux.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COUDRIER. n. m.
Arbre de la famille des Amentacées dont le fruit est la noisette et qu'on nomme aussi Noisetier. Baguette de coudrier.

Littré (1872-1877)

COUDRIER (kou-dri-é ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : les kou-dri-é-z et les noisettes) s. m.
  • Noisetier. Baguette de coudrier. C'est d'une baguette de coudrier que se servent ceux qui font tourner la baguette. Les coudriers noueux, les palmiers toujours verts, Delille, Géorg. II.

REMARQUE

Dans l'ancienne versification, coudrier était de deux syllabes, comme les mots analogues, ouvrier, sanglier, etc.

HISTORIQUE

XVIe s. Des coins de bois de coudrier ou sapin, Paré, XIV, 9. Grenadier, coignier, coudrier, De Serres, 637. Le fruit du coudrier est diversement appellé, avelaines et noisetes, De Serres, 681. Je mis, pour t'essayer encores devant-hier, Dans le creux de ma main des fueilles de coudrier, Ronsard, 161.

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Encyclopédie, 1re édition (1751)

COUDRIER, voyez Noisettier.

COUDRIER, s. m. (Hist. nat. bot. & Jardinage.) petit arbre qui est très-commun dans les bois, dans les haies, & dans la plûpart des terreins incultes. On l’appelle aussi noisettier, quoique ce nom convienne plus particulierement aux autres especes de cet arbre que l’on cultive pour leur fruit. Le coudrier est si connu, que l’on peut restraindre sa description à ce qu’il pousse du pié plusieurs tiges ordinairement fort droites ; que sa feuille plus ronde qu’ovale, est l’une des plus grandes des arbres forestiers ; & que ses chattons jaunes & apparens sont le premier objet qui annonce dans les bois le retour de la séve & les approches du printems. Cet arbre est très-robuste, croît promptement, se multiplie aisément, & vient par-tout.

En effet tous les terreins lui conviennent ; & fussent-ils sablonneux, stériles, froids & secs, ce sont ceux où il se trouve plus communément. On voit aussi cet arbre sur la crête des montagnes, parmi les rochers, & même dans les terres argilleuses ; mais il se plaît davantage dans un terrein maigre, sablonneux, humide & mousseux, qui fait durer long-tems la souche du coudrier, & où j’en ai vû de fort vieux à la vérité, qui avoient quarante piés de haut, plus de deux piés de tour, & qui ne dépérissoient point encore.

Si l’on avoit donc à peupler des terreins si ingrats, que les arbres de bonne essence dûssent s’y refuser, on pourroit se servir du coudrier dont le bois ne laisse pas d’être propre à quelques usages. Le plus court moyen d’en faire de grandes plantations sera de semer les noisettes, mais de ne pas se presser de le faire dès l’automne, par rapport à la gelée qui les gâte souvent, & plûtôt encore pour éviter l’inconvénient trop immanquable de trouver après l’hyver le sémis détruit par les vers, les rats, les mulots, &c. qui en sont très-friands. Les noisettes d’ailleurs ne germent pas avant le printems. Il vaudra donc mieux les conserver dans le sable jusqu’à ce tems pour les semer au mois de Février de la même maniere que le gland. Voyez Chêne. On peut encore multiplier le coudrier de plusieurs autres façons que je laisse à traiter au mot Noisettier, où il sera plus convenable aussi d’entrer dans le détail des différentes especes de cet arbre & de leur culture. Celle du coudrier n’a rien de particulier. Cet arbre manque rarement à la transplantation, & il fait une bonne garniture dans les bois. Evelyn prétend même qu’étant mis en taillis, c’est de tous les bois celui qui fait le plus de profit. Ce n’est qu’après six ou sept ans de semence qu’il rapporte du fruit.

La noisette est meilleure à manger & plus saine, quand on la cueille dès qu’elle est formée ; que quand on attend que la parfaite maturité la fasse tomber de l’arbre ; parce qu’alors la partie aqueuse de ce fruit est déjà devenue oléagineuse, & le devient ensuite de plus en plus, jusqu’au point que quand il commence à se dessécher, on en extrait une huile qui peut être de quelque utilité. Les anciens prétendent que les noisettes engraissent ; les modernes conviennent seulement qu’elles sont plus nourrissantes que les noix ; & que si l’on en mange modérément, elles ne sont aucun mal, pourvû que l’on ait l’estomac bon ; mais qu’elles sont de difficile digestion, qu’elles nuisent à la respiration, & qu’elles rendent la voix rauque. Voyez Noisette.

Le bois du coudrier, tout différemment de celui des autres arbres, a plus d’utilité quand il est d’un petit volume, que lorsqu’il a plus de grosseur. Quel qu’il soit, il n’est propre qu’à de petits usages qui ne méritent pas un détail. On l’employe sur-tout à faire des cerceaux pour les futailles ; parce qu’il est droit, souple, & sans nœuds ; mais ce bois a si peu de solidité & de durée, qu’on ne s’en sert que faute de mieux. Cependant on s’est assûré par plusieurs expériences faites à Montbard en Bourgogne, que ce bois duroit trois fois davantage, lorsqu’il avoit été coupé dans le tems de la chûte des feuilles, que celui qui avoit été abattu pendant l’hyver, ou au commencement du printems.

Après qu’on a si long-tems abusé des gens crédules, en prêtant à la coudre des vertus surnaturelles, ce seroit un nouvel abus que de grossir cet article des propriétés imaginaires & superstitieuses de la baguette divinatoire. C’est une fourberie surannée qui est tombée en discrédit, à mesure qu’il y a eu moins de gens infatués d’anciens préjugés, & par conséquent moins de dupes. Voyez Noisettier. (c).

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Étymologie de « coudrier »

Coudre 1 ; Ardennes et rouchi, caurier ; wallon, côrî.

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Du suffixe -ier avec coudre nom du noisetier au (XIIe siècle) ; en ancien français codre (1160-70) (continué par le gallo coude, bourguignon queudre), de coldre (attesté en judéo-français, XIe s., Glose de Raschi), d'un *colre, du latin populaire *colurus (cf. romanche coller), métathèse du latin corulus, influencé par le gaulois *collos, comparable au breton kollenn, irlandais coill. Vient directement du gaulois l'occitan còila, « baguette de coudrier ».
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Phonétique du mot « coudrier »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
coudrier kudrije

Fréquence d'apparition du mot « coudrier » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « coudrier »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « coudrier »

  • La commune d'Olne étant à la limite sud du bocage du Pays de Herve, outre les arbres fruitiers des vergers en fort déclin, certaine espèces typiques de cet écotope sont particulièrement présentes. En effet l'utilisation de plantes "défensives" - pour assurer un enclos efficace au bétail - a favorisé leur développement dans quelques bosquets et friches des coteaux, l'élevage du mouton et des chèvres étant abandonné depuis le XIXème siècle. Citons principalement l'aubépine blanche et rose, le prunelier, le coudrier, dont la souplesse est utilisée aussi pour les perches et le murier sauvage.
    Techno-Science.net — 🔎 Botanique et zoologie dans la Commune d'Olne - Définition et Explications
  • dimanche, 30 juin 2019 à 12:25 - Les habitants de l'Isle-aux-Coudres partagent une tradition commune : celle d'utiliser les branches de coudrier comme outil pour prédire le temps qu'il fera le lendemain. Encore de nos jours, cette méthode de météorologie populaire se transmet de génération en génération.
    MétéoMédia - La branche de coudrier, outil pour prévoir le temps qu'il fera le lendemain
  • Corylus colurna, appelé noisetier de Byzance, noisetier de Constantinople ou coudrier du levant, est un grand arbre caduc appartenant à la famille des Bétulacées. Il est originaire du sud-est de l’Europe jusqu’en Asie, en Turquie, Afghanistan, Chine, Pakistan et le nord-ouest de l’Himalaya du Cachemire à Kumaon, présent parfois jusqu’à 3300 m, donc très rustique. Ce noisetier de Turquie diffère beaucoup des autres noisetiers puisque ce n’est pas un arbuste. C’est une espèce tolérante à l’atmosphère de la ville et à de multiples conditions de culture, mais qui reste malheureusement rare. Il est difficile de s’en procurer.
    auJardin.info — Noisetier de Byzance, Coudrier du levant, Noisetier de Turquie : planter, cultiver

Images d'illustration du mot « coudrier »

⚠️ Ces images proviennent de Unsplash et n'illustrent pas toujours parfaitement le mot en question.

Traductions du mot « coudrier »

Langue Traduction
Anglais elbow tree
Espagnol codo
Italien albero del gomito
Allemand ellbogenbaum
Chinois 肘树
Arabe شجرة الكوع
Portugais árvore de cotovelo
Russe локоть дерево
Japonais エルボツリー
Basque ukondo zuhaitza
Corse àrburu
Source : Google Translate API

Synonymes de « coudrier »

Source : synonymes de coudrier sur lebonsynonyme.fr

Combien de points fait le mot coudrier au Scrabble ?

Nombre de points du mot coudrier au scrabble : 11 points

Coudrier

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