La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « bélître »

Bélître

[belitr]
Ecouter

Définitions de « bélître »

Bélître - Nom commun

  • (Péjoratif, vieilli) Individu considéré comme insignifiant ou méprisable.

    Voilà un plaisant bélître ! dit le capitaine, qui croit m'apprendre mon métier. — À votre aise, monsieur, vous serez noyé. — (Octave Feuillet, La Vie de Polichinelle et ses nombreuses aventures, Chapitre VII)
  • (Vieilli) Personne dénuée de scrupules; escroc.

    Le bélître détala si lâchement qu’il en oublia de prendre ses hardes et de restituer la clef qu’il tenait à la main.
    — René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc
  • (Désuet) Mendiant; individu vivant d'aumônes.

    Cyrano : « ballade du duel qu’en l’hôtel bourguignon Monsieur De Bergerac eut avec un bélître ! »Le Vicomte : « qu’est-ce que c’est que ça, s’il vous plaît ? »Cyrano : « c’est le titre. »
    — Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac

Étymologie de « bélître »

Du moyen bas allemand bedeler, correspondant à l’actuel nom allemand Bettler (« gueux »), ou du moyen hollandais bedelare, ayant donné par la suite belleudre (1408), puis belistre (1460), bélitre (1450), bellitre (1493). C’est en belistre puis belître et bélître que son orthographe s’est stabilisée. Autres hypothèses : de l'espagnol belitre, du portugais biltre, de l'italien belitrone, du latin balatro (vaurien), ballistarius (soldat qui servait les balistes), blitum (bette, plante qui, à cause de son peu de saveur, était employée métaphoriquement pour désigner un homme de peu).

Usage du mot « bélître »

Évolution historique de l’usage du mot « bélître » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « bélître » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « bélître »

Citations contenant le mot « bélître »

  • Désir estime que « ce genre de montage et la dénonciation calomnieuse qui en résulte ne peut sortir que d’un cervelet, un butor, un bélître, un cuistre, un faquin, un abominable fesse-mathieux qui, possesseurs de fortunes énormes injustifiées et illicites, sans scrupule et immoral ne saurait, impunément, dénoncer, d’une manière calomnieuse, des honnêtes et intègres citoyens sans rendre compte à la justice.
    Rezo Nòdwès — Louko Désir porte plainte contre l’ex ministre Jean-Fritz Jean-Louis pour dénonciation calomnieuse | Rezo Nòdwès
  • Quoi qu'il en soit, c'est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s'est laissé entraîner à prendre un râteau et qu'elle s'est crue obligée de frapper l'exigeant marguillier sur son omoplate vieillie. Deux alvéoles furent brisés, une dysenterie se déclara, suivie d'une phtisie. - Par saint Martin, quelle hémorragie, s'écria ce bélître ! À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l'église tout entière.
    Le Point — La dictée du Point #4 : le corrigé de Mérimée - Le Point
  • Julien Cendres a ensuite lu le texte de Mérimée, une première fois, devant des participants dubitatifs, il faut dire que celui-ci, était « gratiné » à souhait ! Accords, genres, et vocabulaire, étaient « piégeurs à souhait » comme le précisa Marc Georges, et les participants en furent convaincus, surtout lors de la correction ! Exemple : on écrit « des cuisseaux de veau », « des cuissots de chevreuil » ou un vocabulaire désuet, comme bélître, (ou pauvre type en langage moderne ) marguillier, (membre du conseil chargé d’administrer les biens d’une paroisse, sous l’Ancien Régime) ou amphitryon (hôte chez qui l’on est invité à manger, dîner.)
    Dictée de l'Eperon dans le Perche : une première réussie qui en amène d'autres | Le Perche
  • Il y en aura toujours. Des importuns, niais, qui étaleront leur culture comme de la confiture. Oui, ceux-là, sont ce que l’on pourrait nommer des «bélîtres». Le mot a des racines incertaines. Ce dernier pourrait provenir du moyen néerlandais bedelare ou du moyen bas allemand bedeler, «mendiant, gueux». Il est vrai, à l’origine au XVe siècle, que le terme s’emploie pour décrire des «gueux, coquins, mendiants». Ce n’est qu’après moult évolutions que le nom prit par extension les sens de «sot, homme de rien, importun». Le terme peut être rapproché du substantif «béjaune», «jeune homme niais et sans expérience», peut-on lire dans le Dictionnaire de l’Académie française.
    Le Figaro.fr — Dix mots pour tout critiquer sans en avoir l’air

Traductions du mot « bélître »

Langue Traduction
Anglais rascal
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.