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Banque

Variantes Singulier Pluriel
Féminin banque banques

Définitions de « banque »

Trésor de la Langue Française informatisé

BANQUE1, subst. fém.

I.− FINANCES
A.− Service public ou privé se chargeant des opérations de dépôt, d'achat, de prêt, de vente, auxquelles peut donner lieu le commerce de l'argent et des titres négociables. Compte en banque, employé de banque, succursale d'une banque :
1. ... ils regagnèrent leur logis, échangeant au hasard des remarques tout à fait sans but et sans suite sur la température, le prix inabordable du beurre et du sucre et les déceptions que réserve à l'homme sentimental et généreux le commerce trop suivi de gens qui s'occupent de banque, de commission ou de négoce. Miomandre, Écrits sur de l'eau,1908, p. 86.
Banque d'émission. Banque détenant le monopole des émissions monétaires. Banque centrale, Banque de France, gouverneur de la Banque de France.
Absol. Banque. Synon. de Banque centrale, Banque de France.Billet de banque.
SYNT. Banque d'affaires, de dépôts, d'État; banque coloniale, populaire, privée, universelle; la grande, la haute banque. Banques mixtes. ,,Qui sont en même temps des banques de dépôt et des banques d'affaires`` (Baudhuin 1968). Banques ouvrières (Lar. comm. 1930). Banques financières. ,,Plus particulièrement spécialisées dans les opérations relatives aux valeurs mobilières`` (Lar. comm. 1930). Banque de circulation (Pol. 1868). Banques de crédit à long et moyen terme (Réau-Rond. 1951). Banques de crédit hypothécaire. Elles ,,ont pour objet principal de prêter des fonds (...) contre des garanties immobilières en prenant première hypothèque`` (Lar. comm. 1930). Banque d'échange ou banque du peuple. ,,Plan de banque imaginé par Proudhon pour bannir la monnaie métallique des échanges et réaliser la gratuité du crédit`` (Lar. 19e). Banque d'escompte (F. Baudhuin, Crédit et banque, 1945, p. 208).
B.− P. méton.
1. Ensemble des personnes exerçant une fonction de direction dans les banques. Le monde de la (grande) banque.
2. Bâtiment où est installée une banque ou une de ses succursales. Aller à la banque :
2. 27 juin. En remontant la rue de cette petite ville du Sud, rue semblable à des milliers d'autres rues dans toute l'Amérique, avec ses banques de marbre blanc, ses Prisunic écarlates, ses pompes à essence jaunes ou rouges, (...), je me disais que le Sud avait perdu la guerre non en 1865, mais à partir du jour où il a consenti à imiter le Nord, ... Green, Journal,1937, p. 102.
3. Région. (Canada). Tirelire (cf. Bél. 1957 et Dul. 1968).
C.− P. ext., arg. de métiers ou pop.
1. Dans l'impr.
a) Paie versée à la fin de chaque semaine ou de chaque quinzaine. Feuille de banque, livre de banque (Ch.-L. Carabelli, [Lang. de la typogr.]). Passer à la banque. Être congédié.
b) Équipe d'ouvriers prenant à son compte un travail :
3. Ils travaillaient, en effet, plusieurs, à l'assemblage d'un même livre; les uns passaient les feuilles, les autres les pliaient ou les mettaient en pile; ils formaient ainsi une banque, marquaient un chiffre général de l'ouvrage produit pendant la semaine, se partageaient ensuite avec de longues chicanes et d'éternelles récriminations l'argent donné en bloc par le patron. Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 291.
2. Opération financière réussie bien au-delà de la norme. C'est une bonne banque (Labiche dans L. Larchey, Les Excentricités de la lang. fr. en 1860,p. 22).
Agrément de banque. Bénéfice (Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]). Arg. ,,Pure escroquerie, par boniment`` (Esn. 1966); accord, association entre escrocs, entre voleurs (cf. La Rue 1954); réunion où se fait un partage (cf. Esn. 1966).
3. Faire banque. Faire banqueroute :
4. L'an dernier, à cette maison que tu vois là-bas, fermée et toute aveugle de volets, il y avait une épicerie. Une épicerie modèle, qu'ils disaient. Elle a fait « banque ». L'homme s'est foutu un coup de fusil dans la ganache et on a vendu la moutarde et le sel à l'encan. Giono, Un de Baumugnes,1929, p. 16.
II.− JEUX
A.− Somme dont (à certains jeux de cartes, à la roulette, etc.) celui qui tient le jeu dispose pour payer ceux qui gagnent contre lui; p. ext., la fonction de banquier; le banquier lui-même. Tenir la banque, faire sauter la banque. ,,Gagner tout l'argent de celui qui tient le jeu`` (Rob.). Faire une bonne, une mauvaise banque. ,,Gagner ou perdre en tenant le jeu`` (Ac. 1835-1932). La banque gagne, la banque perd (Lar. 19e, Lar. encyclop.) :
5. Ah! C'est qu'on joue ici un jeu d'enfer, vous savez. Au reste, vous allez voir. − Je prends la banque à dix mille, − dit le cuisinier zwingliste. − Douze mille, − dit l'hetman. − Treize, − dit Sydya, qui, avec un sourire mouillé, assise sur un des genoux du comte, disposait amoureusement ses jetons en petites piles. − Quatorze, − dis-je. − Quinze, − fit la voix aigre de Rosita, la vieille négresse manucure. − Dix-sept, − proclama l'hetman. − Vingt mille, − trancha le cuisinier. Benoit, L'Atlantide,1919, p. 197.
1. Place où s'installe le banquier, à une table de jeu :
6. Si Jarry, de la brigade des jeux, n'avait pas vu s'asseoir à la banque de Trouville le comte de Maupas, il aurait juré, par la seule vertu du raisonnement, que l'homme qui prenait alors les cartes était Ballmeyer! G. Leroux, Le Parfum de la Dame en noir,1908, p. 77.
2. ,,Au jeu du commerce, les cartes qui composent le talon`` (Littré).
3. Jeu de cartes, dit encore vingt-et-un (cf. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.) ou banco (Lar. 20e, Lar. encyclop.). Tailler une banque. ,,Tenir les cartes au baccara`` (France 1907) :
7. Bientôt, chassés par le froid qui tombe sur la tranchée avec le soir, les camarades rentrent. Une autre bougie s'allume, un quillon de baïonnette pour bougeoir, et, accroupis en rond autour de la lumière, ils se mettent à jouer à la banque. Mais la partie s'arrête vite : le cœur n'y est pas, ce soir. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 87.
B.− Au fig. Tenir la banque contre qqn. ,,Être son adversaire`` (Lar. 19e, Lar. 20e). Partie de banque :
8. Oh! Arracher la pourpre du pouvoir à ces avocats qui y crachent et s'y mouchent! Et il avait mis toute sa fortune dans cette partie de banque qui devait changer les destinées de la France. J. Péladan, Le Vice suprême,1884, p. 208.
Spéc., arg. Faire sauter la banque. ,,Faire sauter une route à la mine, par une allusion plaisante au jeu de baccara`` (F. Déchelette, L'Arg. des poilus, 1918, p. 33).
III.− P. anal.
A.− Dans le domaine méd.Réserve de parties organiques vivantes devant servir en chirurgie. Banque d'organes (Quillet 1965), banque d'yeux, des os, du sang (Méd. Biol. t. 1 1970) :
9. Il existe des banques d'yeux, des banques des os, etc., et il en existera toujours davantage. A. David, La Cybernétique et l'humain,1965, p. 78.
B.− Dans le domaine de l'inform.Banque de données, banque de documentation, banque de mots (cf. Gilb. 1971).
PRONONC. : [bɑ ̃:k].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1458 fin. « établissement bancaire, lieu où l'on fait commerce » (Lettre de Louis XI, I, 74 d'apr. O. Bloch dans Fr. mod., t. 4, p. 338 : Nous avons emprunté en ceste ville a la banque); 2. 1680 jeux (Rich. : Banque. Terme de jeu du Hoca. L'argent du jeu que garde le banquier. Distribution de l'argent de jeu à ceux qui ont gagné [Tenir la banque]); 3. 1948, mars banque du sang − création à Paris, dans le service du Docteur Quénu à l'Hôpital Cochin d'apr. M. Prêcheur dans Fr. Mod. t. 23, pp. 293-294; 1950, mai banque des os (DrJ. Herbert dans la revue Atomes, pp. 153-156 : L'expression banque d'os, donnée par analogie avec la banque de sang). 1 empr. à l'ital. banca (Kohlm., p. 31; Brunot t. 2, p. 209; Sar., p. 41; Wind, 142; Nyrop t. 1, § 43) attesté au sens de « table, comptoir de vente » dep. le xives. (Sacchetti [ca 1330-ca 1400] Il trecentonovelle, 201-40 dans Batt.), d'« établissement de crédit » dep. le xves. d'apr. DEI. L'ital. banca est de même orig. que banco, v. banco; 2 est en fr. dér. de 1; 3 prob. calque de l'angl. blood bank « id. » 1937, la première, aux États-Unis, fut établie par B. Fantus à Cook County hospital à Chicago (Encyclop. Brit., s.v. blood bank); cf. l'angl. Human Milk Bank « banque de lait », la 1re, créée en 1938 au Queen Charlotte's Hospital à Londres citée dans La Nature févr. 1949 d'apr. M. Prêcheur dans Fr. mod., op. cit.; banque de lait humain en serait donc le calque, à côté de Lactarium (Figaro, 12 août 1949) créé en 1947 à Paris.
BBG. − Dub. Pol. 1962, p. 88. − Giraud-Pamart 1971. − Kohlm. 1901, p. 31. − Kuhn 1931, p. 111, 225. − Prêcheur (M.). Mots à la mode. Banques du sang et autres. Fr. mod. 1955, t. 23, pp. 293-294. − Sain. Lang. par. 1920, p. 238, 245. − Sar. 1920, p. 41. − Wind 1928, p. 142.

BANQUE2, subst. fém.

A.− Domaine du comm., de l'industr., etc.
1. Sorte de banc ou de banquette; ,,espèce de banc triangulaire sur lequel l'ouvrier en peignes travaille, assis à califourchon`` (Besch. 1845) :
1. On était assis sur des banques ou bancs, tantôt élevés, tantôt assez bas, et la table montait et descendait en proportion. Chateaubriand, Essai sur la littér. angl.,t. 1, 1836, p. 41.
2. Sorte de comptoir ou de table, généralement de forme allongée, et servant :
a) [comptoir ou table] pour la communication avec la clientèle, avec le public :
2. Les personnages dominants y sont sans contredit [au restaurant Lemeunier] d'abord le groupe des musiciens au nœud du huit, puis les caissières assises en surélévation derrière leurs banques, d'où leurs corsages clairs et obligatoirement gonflés tout entiers émergent, ... Ponge, Le Parti pris des choses,1942, p. 51.
b) [comptoir ou table servant] À divers autres usages professionnels. ,,Instrument propre à porter les rochets ou bobines pour ourdir`` (Besch. 1845); ,,plateau qui fait partie du métier dans les manufactures de soie, et qui sert à retenir le tenant de l'ensouple de devant`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.); ,,billot qui porte la meule à aiguiser les épingles`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
B.− Spécialement
1. ,,Théâtre de Saltimbanques`` (Nouv. Lar. ill.); boutique de forains :
3. ... j'avais alors pour passe-temps de battre comtois devant la banque de lutteurs tenue par Dubois. J. Richepin, Truandailles,1891, p. 15.
Monter en banque. ,,Faire le baladin. De là le mot Saltimbanque`` (Besch. 1845).
2. P. ext.
a) Troupe de saltimbanques, de comédiens ambulants (cf. Dict. d'arg., ou Guide des gens du monde [par un Monsieur comme il faut, ex-pensionnaire de Ste-Pélagie], 1827).
b) Le monde des saltimbanques. Gonze de banque. ,,Forain`` (Sandry-Carr. Forains 1963, p. 221). La grande banque. ,,Les directeurs de ménageries, de grands théâtres, de cirques, les propriétaires des étincelants manèges`` (A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, p. 227). La petite banque. ,,Les camelots, les montreurs de phénomènes`` (A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, p. 227).
c) Profession de saltimbanque (cf. F. Vidocq, Mémoires de Vidocq, t. 1, 1828-29, p. 16).
d) ,,Manière d'exploiter la curiosité du public`` (Esn. 1966).
C.− Domaine de la géol. et de la navigation.
1. Région. Amas de matériaux formant une couche horizontale; ,,talus peu élevé le long des routes ou des rivières`` (R. Mensire, Le Patois cauchois, 1939, p. 60). Banque de galet(s) :
4. L'onde, qui cache ses bords sous des banques étroites de gravier ou des touffes de cresson pareilles à des édredons verts, va se perdant parmi les troncs d'arbres, dont les bas rameaux trempent dans l'eau; ... Flaubert, La Tentation de st Antoine,1849, p. 382.
2. MAR. ,,Navire qui fait la pêche à la morue sur le banc de Terre-Neuve`` (Littré); cf. banquier2.
PRONONC. : [bɑ ̃:k].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1376 « sorte de comptoir, table » (Fagniez, Industrie au XIIIeet XIVe, 109n d'apr. Viollet, s.v. boutique dans Delb. dans Quem. : Jehan Le Leu [...] avoit mis sur ycellui hestaut − sorte d'étal − une banque, huis ou fenestre en empeschant le chemin ou voie de lad. poissonnerie et aussi pour une banque qui à deux chevilles estoit atachée à l'estal), connaît diverses accept. techn. dep. 1751 Encyclop.; 2. 1549 géol. dial. norm. « levée de terre servant de clôture, gén. plantée d'arbres » (Journ. du s. de Gouberville, p. 621 dans Moisy : Le 27 juin 1559, les enfants Jehan Liot abbattirent une cuysse [grosse branche] d'un fau [hêtre] entre céans et la Vente, sur la banque); 3. av. 1615 « théâtre, tréteau de bateleur » notamment dans l'expr. monter en banque « faire le baladin » (E. Pasquier, Préf. de la Defense, p. 6 dans La Curne : Je ne croyois pas qu'un jésuite voulust dépouiller sa gravité et monter en banque pour nous faire monstre de ses folies), considéré comme ,,vx`` par Besch.; p. ext. 1750 « troupe théâtrale » d'apr. Esn., sans attest.; 1833 « boniment de charlatan » d'apr. Esn., sans attestation. Forme fém. de banc* étymol. 2 et 3; cf. lat. médiév. banca « comptoir de marchand » 1253 (Statuta Massil., p. 305 dans Du Cange, p. 544c); v. aussi banche.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 563. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 868, b) 2 119; xxes. : a) 2 339, b) 2 510.
BBG. − Duch. 1967, § 12, 42. − Kemna 1901, p. 86. − Sain. Lang. par. 1920, p. 238, 245.

Wiktionnaire

Nom commun 2 - français

banque \bɑ̃k\ masculin

  1. (Vieilli) (Désuet) Variante de bangue, selon le Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827.

Nom commun 1 - français

banque \bɑ̃k\ féminin

  1. Commerce qui consiste à recevoir des capitaux en compte courant avec ou sans intérêt ; à échanger des effets ou à les escompter avec des espèces, à des taux et moyennant des commissions variables ; à exécuter pour le compte de tiers toutes opérations de ce genre et à se charger de tous services financiers ; à créer et à émettre des lettres de change ; d’une façon générale, commercer de l’argent, ainsi que des titres et valeurs.
    • Ce négociant fait la banque, entend bien la banque.
    • Tenir banque ouverte.
  2. (Par extension) Entreprise ou société qui fait ce commerce.
    • Dans toutes les Bourses de la terre, ce fut une avalanche de titres que les porteurs voulaient vendre ; les banques suspendirent leurs paiements, les affaires furent paralysées et cessèrent ; […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 288 de l’édition de 1921)
    • Il fut démontré qu'il avait touché pour ne rien dire des agissements d'une banque, laquelle, comme toutes les banques, des plus falotes aux plus omnipotentes, saignait cruellement le troupeau des épargnants cupides et malfaisants. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 32)
    • Le crédit conso n'est plus en effet seulement l'affaire des filiales spécialisées des banques, des hypermarchés ou des constructeurs automobiles. De nouveaux acteurs sont apparus : les banques en ligne, notamment, qui désormais s'intéressent toutes à ce produit. — (Éric Dumont, Assurance - Banque - Gestion de patrimoine : 6 cas de management stratégique, tome 2A, INSEEC U /La Charte, 2019)
  3. (En particulier) Établissement où se fait ce commerce.
    • Porter son argent à la banque. —Action de la banque.
    • Banques d’escompte, de dépôt et de virement. — Banques agricoles, hypothécaires, foncières, mobilières, immobilières. — Banques industrielles, populaires, coloniales.
    • Les banques particulières et les banques publiques sont ordinairement sous la surveillance de l’autorité.
  4. (Par extension) Négociants mêmes qui font ce commerce.
    • Les frères Untels sont la meilleure maison de banque d’Amsterdam.
  5. (Vieilli) Paiement qui se faisait aux ouvriers, chaque semaine, ou tous les quinze jours, ordinairement le samedi.
    • Jour de banque. — Livre de banque.
  6. (Jeux) Somme que celui qui tient le jeu devant lui utilise pour payer ceux qui gagnent, en parlant de certains jeux où une seule personne joue contre plusieurs, ou personne qui gère cette somme.
    • La banque est considérable.
    • Faire une bonne, une mauvaise banque, gagner ou perdre en tenant le jeu.
    • Faire sauter la banque, gagner tout l’argent que le banquier a mis au jeu.
    • Le découragement qui n’est jamais de longue durée chez le joueur, a suscité l’idée de forcer la banque à paroliser en organisant contre elle des martingales. — (La roulette et le trente-et-quarante, 1883, page 241)
  7. (Cartes à jouer) Sorte de jeu de cartes.
    • La Banque, qui à l'origine s'appelait Banco, est l'un des plus anciens jeux de cartes pratiqués en France, avant d'envahir l'Europe. Comme son nom l’indique, il est d'origine italienne et il pénétra en France sous Charles VIII, à la suite de guerres d'Italie. — (Frans Gerver, Le guide Marabout de Tous les Jeux de Cartes, Verviers : Gérard & C°, 1966, page 45)
  8. Table ou banc devant lesquels travaillent les ouvriers, dans certains corps de métiers.
    • Angelo trouva un magasin de drapier ouvert. À travers la vitrine, il vit même un monsieur bien habillé, assis sur une banque à mesurer le drap. — (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 210)
  9. (Régionalisme) Étal, comptoir chez un commerçant.
  10. (Par extension) Endroit où l'on peut entreposer en toute sécurité, toute sorte de choses.
    • Banque de sperme.
  11. (Vieilli) Boniment, flatterie.
    • — Quel magnifique tableau !
      — Nous le mettrons au musée…
      — De Versailles ?
      — Non, de Paris…
      — Ah ! oui… à l’Exposition !
      — Et nous inscrirons sur le livret cette notice…
      — Non ! pas de banque ! pas de réclame !
      — (Eugène Labiche, Le Voyage de monsieur Perrichon, 1860, acte III, scène 8. L’édition de 1985 précise « Ce texte est conforme à l’édition originale ; cependant les graphies ont été modernisées. »)
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

BANQUE. n. f.
Commerce qui consiste à recevoir des capitaux en compte courant avec ou sans intérêt; à échanger des effets ou à les escompter avec des espèces, à des taux et moyennant des commissions variables; à exécuter pour le compte de tiers toutes opérations de ce genre et à se charger de tous services financiers; à créer et à émettre des lettres de change; d'une façon générale, Commerce de l'argent, ainsi que des titres et valeurs. Ce négociant fait la banque, entend bien la banque. On disait de même autrefois Tenir la banque. Tenir banque ouverte. Il désigne particulièrement l'Établissement où se fait ce commerce. Maison de banque, ou simplement Banque, Maison où l'on fait le commerce de banque. La Banque de France, de Londres, de Bordeaux. Le directeur, les régents de la banque. Porter son argent à la banque. Action de la banque. Banques d'escompte, de dépôt et de virement. Banques agricoles, hypothécaires, foncières, mobilières, immobilières. Banques industrielles, populaires, coloniales. Les banques particulières et les banques publiques sont ordinairement sous la surveillance de l'autorité. Il se dit, par extension, des Négociants mêmes qui font ce commerce. Les frères Tels sont la meilleure maison de banque d'Amsterdam. Billet de banque, Billet à vue et au porteur émis par une banque dite : Banque d'émission. En France, la Banque de France a le privilège exclusif d'émettre des billets de banque. Billet de banque de cinq cents francs, de mille francs. Avoir un compte en banque, Y avoir des fonds déposés et s'y faire créditer ou débiter. Il se dit aussi, dans certains corps de métiers, du Paiement qui se fait aux ouvriers, chaque semaine, ou tous les quinze jours, ordinairement le samedi. Jour de banque. Livre de banque. À certains jeux où une seule personne joue contre plusieurs, il se dit de la Somme que celui qui tient le jeu a devant lui pour payer ceux qui gagnent. La banque est considérable. Faire une bonne, une mauvaise banque, Gagner ou perdre en tenant le jeu. Faire sauter la banque, Gagner tout l'argent que le banquier a mis au jeu. Dans certains corps de métiers, il se dit de la Table devant laquelle ou du Siège sur lequel travaillent les ouvriers.

Littré (1872-1877)

BANQUE (ban-k') s. f.
  • 1Originairement, commerce d'argent qu'on fait remettre de place en place, d'une ville à une autre, par le moyen des lettres de change ; établissement qui se chargeait de l'argent des particuliers pour le faire valoir à gros intérêts ou le mettre en sûreté. Faire la banque, faire ce genre de commerce. Celui-ci faisait la banque ; celui-là se donnait au commerce de la mer, Montesquieu, Lett. pers. 115.
  • 2Aujourd'hui, entreprise commerciale dont les opérations consistent à recevoir, conserver, payer, emprunter et prêter les capitaux sous forme de monnaie métallique ou autre.

    Commerce consistant à effectuer pour le compte d'autrui des payements et recettes, à faire l'escompte, à acheter et revendre soit des valeurs commerciales, lettres de change, billets de commerce, effets publics, actions d'entreprises industrielles et tous titres créés pour l'usage du crédit, soit des monnaies ou matières d'or et d'argent.

    Plus spécialement, les établissements par actions qui se livrent à ces diverses opérations.

    Maison de banque, maison qui s'occupe principalement des opérations de banque.

    Banque, lieu où se font les opérations.

    Banque de circulation, celle qui émet des billets dits de banque.

    Banque de dépôt et de virement, celle qui reçoit des valeurs et les transfère par ses écritures.

    Banque d'escompte, celle qui fait des avances sous forme d'escompte et de prêt direct.

    Banque publique : 1° celle qui fait ses opérations non avec des clients particuliers, mais avec le public en général, à des conditions réglées par des dispositions générales ; 2° institution de banque fondée, dirigée ou dotée par les États ou villes qui en sont le siége.

    Banque agricole, celle qui fait des avances à l'agriculture.

    Banque foncière, immobilière, territoriale, celle qui fait des prêts garantis par des immeubles.

    Banque mobilière, celle qui fait des avances sur valeurs mobilières.

    Banque hypothécaire, celle qui fait des prêts sur hypothèque.

  • 3 Terme d'imprimerie. Payement fait aux ouvriers chaque semaine ou tous les quinze jours.
  • 4 Terme de jeu. Somme qu'a devant lui le joueur qui tient contre tous les autres.

    Faire sauter la banque, gagner tout l'argent de celui qui tient le jeu.

    Fig. Ces gens jouent contre le peuple, mais ils tiennent la banque contre lui, Montesquieu, Esp. XXV, 6.

  • 5Au jeu du commerce, les cartes qui composent le talon.
  • 6 Terme de métiers. Instrument qui porte les bobines du passementier.

    Banc sur lequel travaille l'ouvrier en peignes.

    Billot où est la meule d'acier sur laquelle se font les pointes d'épingles.

  • 7 Terme de marine. Navire qui fait la pêche de la morue sur le banc de Terre-Neuve.
  • 8 Populairement, les artifices des bateleurs, le charlatanisme.

HISTORIQUE

XVIe s. Le charlatan estoit monté sur un petit eschaffaut jouant des regales [sorte d'épinette] et tenant banque comme on en voit assez à Venise en la place St-Marc, Sat. Mén. p. 3.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BANQUE.
2Ajoutez :

Banque d'émission, banque qui émet des billets. En principe, les billets d'une banque d'émission devraient être représentés par son stock métallique et par son portefeuille exclusivement composé de bonnes lettres de change, De Waru, Enquête sur la Banque, p. 205.

9Autrefois, lieu public où se faisait le trafic d'argent, où s'assemblaient les banquiers, les marchands, et où il se débitait, comme maintenant à la bourse, force nouvelles. Je serai curieux de vous mander des nouvelles…, et je sais bien que je suis la meilleure banque d'où vous en sauriez avoir, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.
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Encyclopédie, 1re édition (1751)

BANQUE, s. f. (Commerce.) nous réunirons sous ce titre plusieurs expressions & termes de commerce usités dans le trafic de la banque, comme avoir un compte en banque, avoir crédit en banque, ouvrir un compte en banque, donner crédit en banque, écrire une partie en banque, créditer quelqu’un en banque, écritures de banque.

Avoir un compte en banque, c’est y avoir des fonds & s’y faire créditer ou débiter, selon qu’on veut faire des payemens à ses créanciers en argent, ou en recevoir de ses débiteurs en argent de banque, c’est-à-dire, en billets ou écritures de banque.

Avoir crédit en banque, c’est être écrit sur les livres de la banque, comme son créancier ; & y avoir débit, c’est en être débiteur.

Ouvrir un compte en banque, c’est la premiere opération que font les teneurs de livres d’une banque, lorsque les particuliers y portent des fonds pour la premiere fois.

Donner crédit en banque ; c’est charger les livres de la banque des sommes qu’on y apporte, ensorte qu’on fait débiter sa caisse, c’est-à-dire, qu’on la rend débitrice à ceux qui y déposent leur fonds.

Ecrire une partie en banque ; c’est faire enregistrer dans les livres de la banque, le transport mutuel qui se fait par les créanciers & les débiteurs des sommes ou de portions des sommes qu’ils ont en banque, ce qu’on appelle virement de parties. Voyez Virement.

Créditer quelqu’un en banque, c’est le rendre créancier de la banque ; le débiter, c’est l’en rendre débiteur.

Ecritures de banque ; ce sont les diverses sommes pour lesquelles les particuliers, marchands, négocians & autres, se sont fait écrire en banque.

Banque d’emprunt, en Hollandois bankvanleeninge ; c’est une espece de mont de piété établi à Amsterdam, où l’on préte de l’argent aux particuliers qui en ont besoin, moyennant qu’ils y déposent des gages pour la surêté des sommes prêtées, & qu’ils payent l’intérêt reglé à tant par mois par les bourguemestres ou échevins ; c’est ce qu’on appelle plus communément la maison des lombards, ou le lombard. Voyez Lombard.

Banque (Commerce.) se dit encore de certaines sociétés, villes ou communautés, qui se chargent de l’argent des particuliers pour le leur faire valoir à gros intérêts, ou pour le mettre en sûreté.

Il y a plusieurs especes de banques etablies dans les plus grandes villes commerçantes de l’Europe, comme à Venise, Amsterdam, Rotterdam, Hambourg, Londres, Paris, &c.

On peut voir ce que nous avons dit sous le mot Banco, de celle de Venise, sur le modele de laquelle les autres ont été formées, & dans le Dictionnaire du Commerce, de Savary, les détails dans lesquels il entre sur les banques d’Amsterdam & de Hambourg, aussi-bien que sur celle qui fut érigée en France en 1716, par le sieur Law & compagnie, sous le nom de banque générale, convertie en banque royale en 1718, & dont les billets, qui avoient monté à la somme de deux milliards six cens quatre-vingts-seize millions quatre cents mille livres, furent supprimés par arrêt du conseil du 10 Octobre 1720. Nous ne parlerons ici que de la banque royale d’Angleterre & de la banque royale de Paris, sur le pié qu’elles subsistent aujourd’hui, & ce que nous en dirons est emprunté du même auteur.

Banque royale d’Angleterre ; elle a les mêmes officiers que l’échiquier. Voyez Echiquier. Le parlement en est garant ; c’est lui qui assigne les fonds nécessaires pour les emprunts qu’elle fait sur l’état.

Ceux qui veulent mettre leur argent à la banque en prennent des billets, dont les intérêts leur sont payés, jusqu’au jour du remboursement, à raison de six pour cent par an.

Les officiers de la banque royale font publier de tems en tems les payemens qu’ils doivent faire, & pour lors ceux qui ont besoin de leur argent le viennent recevoir. Il est cependant permis aux particuliers d’y laisser leurs fonds, s’ils le jugent à propos, & les intérêts leur en sont continués sur le même pié de six pour cent par an.

Comme il n’y a pas toûjours des fonds à la banque pour faire des payemens, ceux qui, dans le tems que la caisse de la banque est fermée, ont besoin de leur argent, négocient leurs billets à plus ou moins de perte, suivant le crédit que ces papiers ont dans le public, ce qui arrive ordinairement suivant les circonstances & le bon ou mauvais succès des affaires de l’état.

Banque royale de Paris est celle qui fut établie en cette ville par arrêt du conseil du 4 Décembre 1718, dont le fonds ne pouvoit passer six cens millions. On appelloit en France bureaux de la banque royale, les lieux où se faisoient les diverses opérations de cette banque, les payemens & les viremens de parties, soit en débit, soit en crédit, pour ceux qui y avoient des comptes ouverts. Les principaux de ces bureaux, après ceux de Paris, furent placés à Lyon, à la Rochelle, Tours, Orléans, & Amiens. Il y avoit deux caisses dans chaque bureau ; l’une en argent pour acquitter à vûe les billets, & l’autre en billets pour fournir de l’argent à ceux qui en demandoient.

« Dans les états qui font le commerce d’œconomie, dit l’auteur de l’esprit des Loix, on a heureusement établi des banques qui, par leur crédit, ont formé de nouveaux signes des valeurs : mais on auroit tort de les transporter dans les états qui font le commerce du luxe. Les mettre dans des pays gouvernés par un seul, c’est supposer l’argent d’un côté & de l’autre la puissance, c’est-à-dire, la faculté de tout avoir sans aucun pouvoir, & de l’autre le pouvoir sans aucune faculté ». Esprit des Loix, tom. II. pag. 7.

Les compagnies & les banques achevent d’avilir l’or & l’argent dans leur qualité de signe, en multipliant par de nouvelles fictions, les représentations des denrées.

Banque, trafic, commerce d’argent qu’on fait remettre de place en place, d’une ville à une autre, par des correspondans & commissionnaires, par le moyen des lettres de change.

Le mot banque vient de l’Italien banca, formé de l’Espagnol banco, un banc sur lequel étoient assis les changeurs, ou banquiers, dans les marchés ou places publiques, ou d’une table sur laquelle ils comptoient leur argent, & qu’on nomme aussi en Espagnol banco. Guichard fait venir le nom de banque du Latin abacus, table, buffet. Voyez Abaque.

Il n’est pas nécessaire en France, d’être marchand pour faire la banque ; elle est permise à toutes sortes de personnes, même aux étrangers. En Italie, le commerce de la banque ne déroge point à la noblesse, particulierement dans les républiques.

Un négociant qui fait la banque, & qui veut avoir de l’ordre, doit tenir deux livres principaux ; l’un, appellé livre des traites, pour écrire toutes les lettres de change qu’il tire sur ses correspondans ; & l’autre, nommé livre des acceptations, sur lequel il doit écrire par ordre de date, les lettres de change qu’il est obligé d’acquitter, en marquant le nom du tireur, la somme, le tems de l’échéance & les noms de ceux qui les lui ont présentées.

Banque, se dit aussi du lieu où les banquiers s’assemblent pour exercer leur trafic ou commerce ; on nomme ce lieu différemment, selon les pays : à Paris, c’est la place du change ; à Lyon, le change ; à Londres & à Rouen, la bourse ; à Marseille, la loge, &c. (G)

Banques à sel ; ce sont des greniers sur les frontieres de la Savoie, voisines de la France, où l’on débite du sel aux faux-sauniers François, à raison de quatre sous la livre, argent de France, poids de Geneve, qui est de dix-huit onces à la livre, pendant que les Savoyards le payent quatre sous de Piémont. La livre de Piémont n’est que de douze onces, ce qui fait neuf deniers de plus sur l’argent, & un tiers sur le poids, qui vaut un sou sept deniers, c’est-à-dire, deux sous quatre deniers sur le tout ; ainsi la différence est de plus de moitié. C’est une des suites des traités par lesquels la France s’est obligée à fournir à la Savoie jusqu’à la concurrence de 45 à 50 mille minots conduits & rendus dans les différens endroits indiqués par les traités.

La France fournit encore 5000 quintaux de sel de Peccais à la ville de Geneve, 6000 à la ville de Valais, & 1522 à la ville de Sion : mais aucun de ces pays ne fait, du bienfait du roi, un usage contraire à sa destination, & les quantités se consomment dans le pays, soit par besoin, soit par bonne-foi.

Banque, se dit chez les Imprimeurs, du payement qu’on fait du travail aux ouvriers de l’Imprimerie ; le jour de la banque est le samedi : on entend aussi par banque, la somme entiere que chaque ouvrier reçoit.

Banque, chez les Passementiers, est l’instrument propre à porter les rochets, ou bobines, pour ourdir : il y a des banques de plusieurs sortes ; les unes, outre cet usage, ont encore celui de pouvoir servir de plioir ; d’autres ressemblent assez à ces porte-vaisselles appellés dressoirs, & ont, ou peuvent avoir, double rang de broches ; les premieres auroient aussi cet avantage si on perçoit des trous paralleles dans la largeur des trois petites planchettes qui sont vûes droites dans nos planches de Passementerie, où sont représentées les deux sortes de banques dont nous venons de parler. En pratiquant ces trous paralleles, on auroit la facilité de mettre tant de rochets en banque que l’on voudroit. On a, dans les mêmes planches, une troisieme sorte de banque ; c’est une espece de poteau quarré dont la largeur n’est pas absolument déterminée, puisque si l’on vouloit y mettre deux rangs de broches, il faudroit qu’il fût plus épais que lorsqu’il n’y en auroit qu’un rang ; on fait entrer dans ce poteau le bout pointu de ces broches, de sorte qu’elles y demeurent invariables : on les place parallelement les unes aux autres ; on en peut mettre tant qu’il en pourra tenir, en laissant toutefois une distance telle que les bords des deux rochets ne se puissent toucher ; sans cette précaution ils s’empêcheroient mutuellement de se mouvoir, ou mettroient au moins les soies en danger de casser. Dans le cas où ces bords de rochets, ou bobines, se trouveroient trop hauts, & que ce frottement fût inévitable, il faudroit pour lors espacer davantage les broches les unes des autres, en laissant une place vuide entre deux, on trouveroit ainsi l’espace dont on avoit besoin : mais à quoi bon cette grande quantité de broches, dira-t-on ? lorsqu’on aura lû à l’article Ourdir, que l’on n’ourdissoit qu’avec seize rochets ; il ne faut donc, continuera-t-on, que seize broches, ou tout au plus trente-deux, ce qui n’exposera plus au frottement qu’on craignoit. Quoique la regle générale soit d’ourdir à seize rochets, ou tout au plus à trente-deux, comme le pratiquent plusieurs ouvriers qui par-là avancent plus vîte de moitié, façon de travailler qui doit être peu suivie, parce qu’il est bien plus difficile de veiller sur trente-deux rochets que sur seize, & par conséquent plus facile d’échapper un brin, ou même plusieurs qui viennent à casser : je n’en serai pas moins pour la quantité de broches à cette banque ; car au même article Ourdir, à l’endroit où il est question des rubans rayés, on voit qu’il faut, suivant le besoin, changer de couleur. En supposant qu’on eût quatre couleurs à employer, & qu’il y eut soixante-quatre broches à la banque, on auroit quatre couleurs sous la main toutes fois qu’il faudroit qu’on en changeât : d’abord deux sur la même face, ayant seize broches de chaque côté, puis en retournant la banque, encore deux autres. On voit que ces broches ne sont pas posées horisontalement, mais qu’au contraire le bout extérieur est plus élevé que l’autre, en voici la raison : si les broches étoient paralleles à l’horison, les rochets, par la vîtesse avec laquelle ils se meuvent, (car il faut qu’ils fassent bien des tours pendant que le moulin de l’ourdissoir n’en fait qu’un) seroient en danger de s’échapper des broches, inconvénient que l’on évite par l’inclinaison des broches : étant ainsi placées, il est bon d’ajuster à chacune un moule de bouton, qui, par sa convexité, empêchera que le rochet ne frotte en tant de parties contre la face platte du poteau ; la planche d’en bas, qui lui sert de base, est revêtue des quatre côtés de triangles, ce qui la rend propre à contenir les rochets, vuides ou pleins, qu’on y veut mettre.

Banque, partie du bois de métier d’étoffe de soie. C’est un plateau de noyer de deux pouces environ d’épaisseur, d’un pié de largeur, & deux piés de long, dans lequel est enclavé le pié de devant le métier ; ce plateau sert à reposer les navettes pendant que l’ouvrier cesse de travailler, & il retient le tenant de l’ensuple de devant. Voyez à l’article Velours cizelé, l’explication détaillée des pieces du métier.

Banque, (en terme de Tabletier Cornetier.) est une espece de banc triangulaire & à trois piés, sur lequel l’ouvrier en peignes travaille à califourchons, & qui a les mêmes parties, & le même usage que l’âne. Voyez Ane, machine, description & figure.

Banque, (Commerce.) c’est ainsi qu’on nomme à certains jeux, comme à celui du commerce, les cartes qui restent après qu’on en a donné à tous les joüeurs le nombre qu’exige le jeu. La banque s’appelle à d’autres jeux, talon, ou fond. Voyez Talon & Fond.

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Étymologie de « banque »

Ital. banca ou banco, banque, proprement banc (voy. BANC), à cause du banc qu'avaient à l'origine, comme beaucoup d'autres marchands, ceux qui faisaient le commerce d'argent.

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(XVe siècle) Du moyen français banque, de l’italien banca (« table de comptoir ») (puis « établissement de crédit »). Les banquiers lombards du nord de l’Italie accomplissaient leur travail dans des lieux ouverts et s’installaient sur des bancs. Autre origine : le mot allemand Bank dont le féminin était banque[1].
(Date à préciser) (Sens 11) Dérivé de banc (comme dans saltimbanque), au sens de tréteau ; le vocable est associé au théâtre de foire, et à son charlatanisme[2].
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Phonétique du mot « banque »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
banque bɑ̃k

Fréquence d'apparition du mot « banque » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « banque »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « banque »

  • Le bonheur c'est un bon compte en banque, une bonne cuisinière et une bonne digestion.
    Jean-Jacques Rousseau
  • Si seulement Dieu pouvait me faire un signe ! Comme faire un gros dépôt à mon nom dans une banque suisse.
    Woody Allen — New Yorker - Novembre 1973
  • Rien ne résiste au billet de banque. C'est un sésame et c'est aussi une arme.
    Yves Thériault — Les Vendeurs du temple
  • Dans un monde bien fait, on devrait pouvoir échanger une femme de quarante ans contre deux de vingt, comme un billet de banque.
    Douglas Jerrold
  • Diriger un casino, c’est comme voler une banque mais sans qu’il y ait de flics.
    Martin Scorsese — Casino
  • Un dépôt est une contribution charitable à l'avenir de votre banque.
    Ambrose Bierce
  • Si vous devez cent dollars à la banque, c'est votre problème. Si vous devez cent millions de dollars à la banque, c'est le problème de la banque.
    Jean-Paul Getty
  • L'honnêteté dans les affaires consiste à posséder à son compte en banque l'argent qu'on refuse à ses créanciers.
    Philippe Bouvard — Un Oursin dans le caviar
  • Apprendre, c'est déposer de l'or dans la banque de son esprit.
    Shad Helmstetter — Le Pouvoir de motivation intérieure
  • Une banque : une plantation d'oseille.
    Pierre Perret
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Images d'illustration du mot « banque »

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Traductions du mot « banque »

Langue Traduction
Anglais bank
Espagnol banco
Italien banca
Allemand bank
Portugais banco
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Synonymes de « banque »

Source : synonymes de banque sur lebonsynonyme.fr

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