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Citations sur le des
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Le médisant trouve un plaisir incomparable à médire de ses amis, sa famille, et même des défunts, appelant cela franchise, démocratie, liberté.
Les Caractères, Théophraste (trad. Nicolas Waquet), éd. Rivages, 2010, Caractère XXVIII, § 6, p. 80 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource) -
C'est le propre des hypocrites de parler, ruser et se contredire avec tant d'imagination.
Les Caractères, Théophraste (trad. Nicolas Waquet), éd. Rivages, 2010, Caractère I, § 7, p. 18 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource) -
Ce sont des mains novices qui ont tracé ces traits. Mon cher Prométhée, il y a des humains qui t'égalent par leur talent : celle qui l'a peint a fait de cette jeune fille un portrait bien ressemblant ; s'il l'avait doué de la parole, ce serait Agatharchis en personne.
(grc) -
En 1791, Pierre Bernadau — qui traduira en gascon la déclaration des Droits de l'homme et du citoyen — note : « On s’aperçoit tous les jours que notre idiome gascon, se rapproche insensiblement de la langue française… que tous voudraient jargonner ». Ce jargon-là, c'est déjà un peu — un peu — du bordeluche.
Le parler bordelais, Guy Suire, éd. Rivages, 1988 (ISBN 286930-158-8), p. 15 -
Mais me direz-vous, ils ont comme les maçons, des tabliers, des équerres, des à-plomb, des planches à dessiner, des marteaux, des truelles, des compas : cela est vrai ; mais les maçons élèvent des bâtiments et des temples à l'usage des citoyens : les francs-maçons, au contraire, ne veulent que les renverser et les détruire.
Le Voile levé pour les curieux, ou histoire de la Franc-Maçonnerie depuis son origine jusqu'à nos jours, Jacques-François Lefranc, éd. Duvivier et fils, 1826, p. 3 -
Les dits Offensive Cyber Effect Operations (OCEO) peuvent offrir des moyens uniques et non conventionnels pour faire progresser les intérêts américains dans le monde, sans mettre en alerte l'ennemi ou la cible, et avec une incidence pouvant aller du subtil au gravement préjudiciable. […] Le gouvernement américain doit identifier les cibles potentielles d’importance nationale là où ledit OCEO peut justement offrir le parfait équilibre entre efficacité et risque par rapport aux autres instruments de la puissance nationale, constituer et maintenir un arsenal intégré le cas échéant aux autres capacités de frappe américaine, et mettre en œuvre ces possibilités de manière cohérente avec les dispositions de cette directive.
(en) Offensive Cyber Effect Operations (OCEO) can offer unique and unconventional capabilities to advance U.S. national objectives around the world with little or no warning to the adversary or target and with potential effect ranging from subtle to severely damaging. […] The United states government shall identify potential targets of national importance where OCEO can offer a favorable balance of effectiveness and risk as compared with other instruments of national power, establish and maintain OCEO capabilities integrated as appropriate with other U.S. offensive capabilities, and execute those capabilities in a manner consistent with the provisions of this directive. -
Deux servantes mauresques me précédèrent dans une vaste salle tendue de velours d’un rouge profond. J’observai les sculptures de la cheminée majestueuse. Des Vestales immobiles veillaient sur le foyer. La lumière frappait un tableau où deux chasseresses apportaient à l’image d’Artémis l’offrande de leur arc victorieux.
La Dame à la Louve, Renée Vivien, éd. Alphonse Lemaire, 1904, La Chasteté paradoxale, p. 102 -
Allons, Cyclopes, pour moi aussi forgez l'arc crétois et les flèches, et le carquois, abri des traits ; moi aussi je suis de Létô, comme Apollon. Et quand de mes traits j'aurai tué solitaire ou grosse bête, ce sera le repas des Cyclopes.
(grc) -
En commençant ma première colonne, j'implore la ronde Héliconienne de gagner mon cœur, afin que je chante ! Sur mes genoux, je viens de confier mon poème aux tablettes — Lutte infinie, ouvrage d'Arès amateur de tumulte — Et je prie les mortels de vouloir ouvrir leurs oreilles Aux combats que les rats ont livrés parmi les grenouilles, En imitant les travaux des Géants issus de la Terre...
Premiers vers du poème. -
La seconde méthode de manipulation consiste à présenter les libéraux comme des « ultra-libéraux », c'est-à-dire des extrémistes, en tant que tels dangereux. Et pour faire bonne mesure, on saute allégrement à l'identification entre libéralisme et fascisme. L'équation est simple : les libéraux sont à droite, par ailleurs ils sont extrémistes, ils sont donc à l'extrême droite, c'est-à-dire qu'ils sont fascistes. On comprend que les constructivistes de droite et de gauche aient intérêt à utiliser ces techniques d'amalgame, car ils sentent bien que les libéraux sont leurs seuls vrais opposants.
Libéralisme, Pascal Salin, éd. Odile Jacob, 2000, chap. 1, p. 26 -
Chaque chose arrive en son temps, tu vas pas me dire toi ce que je dois raconter. Bon la fricadelle ! Comment ça se passe une fricadelle ? Concrètement, il faut savoir deux choses. Il faut savoir que sur une bête de 700 kilos, y a 350 kilos qui sont considérés comme matière ou restes impropres à la consommation. J'veux dire par là qu'vous verrez jamais dans une boucherie des narines, un scrotum, un anus ou, euh, des intestins par exemple. Qu'est-ce que vous pensez qu'on fait des intestins ? Les intestins ce n'est jamais que d'l'herbe digérée, hein ! On appelle ça plus communément d'la merde pour votre information. Et qu'est-ce qu'on fait ? On racle tout ça, on tape tout dans des grandes bassines. Nous autres on appelle ça des piscines. Puis on rajoute des produits. Les produits, c'est quoi ? C'est des anxiolytiques, des antibiotiques, des colorants, des… Enfin tout ça c'est notre petite popote, le pot belge comme on dit ! Une fois que cette matière a de nouveau l'aspect de la viande, on l'enfile dans des boyaux et puis ça part, ben… heu… Dans les friteries, dans le commerce entre guillemets. Et ça devient des fricadelles, des merguez.
François Damiens, Dikkenek (2006), écrit par Olivier Van Hoofstadt, Olivier Legrain -
Vous dites pas action ? Voilà je me présente en deux mots, je suis Claudy Focan. Je suis photographe semi-prof... oui je vais... on va couper,coupez cut ! On va pas je... en fait, je dis ça parce que je regardais ton objectif. C'est du digital hein, du 35 millimètres ? En fait, je suis photographe de... je fais des photos de charme en somme mais c'est un peu hors contexte. On va recommencer directement ? Voilà bien je me présente en deux mots, je suis Claudy Focan, monsieur Focan plus exactement, je suis directeur and sales marketing manager des abattoirs d'Anderlecht. Vous êtes ici dans la salle des marchés. Quand les bêtes arrivent, elles sont 150 dans un camion. Pourquoi 150 ? De façon à ne pas trébucher durant le transport. Une fois qu'elles arrivent ici, c'est pas compliqué, elles suivent la ligne blanche et on les dirige inéluctablement, elles sont deux par deux, vers la zone d'abattage. C'est peut-être la partie la moins marrante, quoique. Elles arrivent et on leur place un pistolet juste ici, dans la cave crânienne ici. Et là, le, euh, la déflagration fait en sorte qu'on a jamais dû tirer deux fois si vous voulez, si voyez ce que je veux dire. Ça vaudrait même la peine qu'on aille peut-être le voir s'ils abattent des bêtes pour le moment... Enfin moi c'est mon petit péché mignon ! Une fois que la bête est décédée, elle se dirige, enfin on la dirige étant donné qu'elle ne marche plus... Écoute fieu tu commences à faire chier avec ta torche, ça fait depuis le début que tu m'emmerdes, tu m'as déjà fourré la gueule là-bas ! Ça va suffire maintenant ! Tu n'as que ça à faire toi ! Excusez je suis arrivé énervé. Je sais bien tout n'est pas de votre faute mais j'ai l'impression qu'on m'a donné les deux kluuts de l'IAD là hein, le fond du panier !
François Damiens, Dikkenek (2006), écrit par Olivier Van Hoofstadt, Olivier Legrain -
L'écrivain : Allez donc, laissez tomber ! Un individu ne peut pas nourrir une haine ou un amour tels qu'ils s'étendent sur l'humanité entière ! Désirer de l'argent, une gonzesse, à la rigueur une vengeance — puisse mon chef passer sous une voiture —, passe encore, mais le pouvoir sur le monde ! Une société juste ! Le royaume de Dieu sur la terre ! Ce n'est plus un désir, c'est une idéologie, une action, une conception. Une pitié inconsciente n'est pas encore en mesure de se réaliser. Pas plus qu'un désir instinctif ordinaire. le Stalker : Bien sûr ! Le bonheur, c'est quelque chose de très personnel. Il ne peut y avoir de bonheur sur le malheur des autres...
Alexandre Kaïdanovski, Anatoli Solonitsyne, Stalker (1979), écrit par Andreï Tarkovski -
On était alors au milieu de l’automne : Messaline, plus dissolue et plus abandonnée que jamais, donnait dans sa maison, un simulacre de vendanges. On eût vu serrer les pressoirs, les cuves se remplir ; des femmes vêtues de peaux bondir comme les bacchantes dans leurs sacrifices ou dans les transports de leur délire ; Messaline échevelée, secouant un thyrse, et près d’elle Silius couronné de lierre, tous deux chaussés du cothurne, agitant la tète au bruit d’un chœur lascif et tumultueux. On dit que, par une saillie de débauche, Vectius Valens étant monté sur un arbre très-haut quelqu’un lui demanda ce qu’il voyait, et qu’il répondit : "Un orage furieux du côté d’Ostie ; " soit qu’un orage s’élevât en effet, ou qu’une parole jetée au hasard soit devenue le présage de l’événement.
Annales, Tacite (trad. Jean-Louis Burnouf), éd. Hachette, 1863, XI, 31, p. 232 -
Nous atteignîmes le parc. La fête foraine était réussie. Les manèges moulinaient, les hauts-parleurs pulsaient, la vapeur des beignets enveloppait les clignotements. Même Pinocchio aurait été dégoûté. Les panneaux n'omettaient pas d'afficher la propagande du Parti. Le peuple chinois avait perdu sur les deux tableaux. Politiquement, il subissait la coercition socialiste. Économiquement, il tournait dans la lessiveuse capitaliste. Il était le dindon à deux têtes de la farce moderne, marteau et algorithme sur la fanion.
La panthère des neiges, Sylvain Tesson, éd. Gallimard, 2019 (ISBN 978-2-07-282232-2), p. 166 -
Des Chinois, en dépit de leur ancien grand timonier, Mao Tsé-toung, qui imposa leur embrigadement forcené et un totalitarisme fou, à l'origine d'ignominies sans nom, les Français ne peuvent, il est vrai, que dire du bien. Depuis que Dongfeng a pris le contrôle de Peugeot-Citroën, ces inlassables mangeurs de riz à la baguette ont illico presto trouvé un manager digne de ce nom, mis à la casse une série de bons à rien sauf à percevoir des dividendes, jetons de présence et plus par affinités, en clair la douzaine de membres de la famille Peugeot qui engluaient les organes de direction, et conservé à titre résiduel deux ou trois spécimens comme "pièces de collection" pour l'image et à usage d'alibi. Résultat : l'Etat et ses contribuables ne peuvent que se réjouir : Peugeot et Citroën sont redevenues des affaires qui roulent.
Improvisation so piano (2017), Jean-Pierre Thiollet, éd. Neva Éditions, 2017 (ISBN 978-2-35055-228-6), p. 108 -
Au reste, j'ai vu à la Chine des jardins tels que vous les demandez, et fait avec tant d'art que l'art n'y paraissait point, mais d'une manière si dispendieuse et entretenus à si grand frais, que cette idée m'ôtait tout le plaisir que j'aurais pu goûter à les voir.
Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967 (ISBN 2-08-070148-7), partie IV, Lettre XI à Milord Edouard, p. 363 -
Les deux grandes guerres du XXème siècle ont été des guerres civiles. Aux aguets, derrière leur muraille, les Chinois attendent que l’Occident soit sur les genoux. Ils n’ont pas d’état d’âme et l’écraseront d’une pichenette. Je ne prophétise pas : c’est ce que m’a annoncé Deng Xiaoping peu avant sa mort. Nous étions en tête à tête et il a laissé parler son cœur… si j’ose dire. Quand j’ai rapporté ça à Chirac, il m’a ri au nez et m’a montré sur sa table un recueil de poésies chinoises : « Si vous croyez, mon cher Bobilo, qu’un peuple qui a de pareils poètes peut nourrir d’aussi sombres desseins, vous vous fourrez le doigt dans l’œil. »
Taisez-vous, j'entends venir un ange, Michel Déon, éd. Gallimard, 2001 (ISBN 2-07-076178-9), p. 38 -
La Belgique est une invention anglaise. Il n’y a jamais eu de Belgique et il n’y en aura jamais. Il y a eu et il y aura toujours des Pays-Bas. Et ces pays resteront toujours au pluriel. En vain on a créé un peuple de fonctionnaires, pour crier de minute en minute : Notre nationalité !
Œuvres complètes de J. Michelet — Histoire de la Révolution française (1849), Jules Michelet, éd. Ernest Flammarion, 1893-1898, t. 4, partie Livre VIII, chap. VI. Invasion de la Belgique. — Lutte de Cambon et de Dumouriez (novembre 1792)., p. 437, note 1 (texte intégral sur Wikisource) -
Les deux origines, celle de l'idiot du village et celle des foires, ont des points communs et elles ont toutes deux fortement influencé les formes actuelles. On retrouve dans la première une idée de décalage, d'asociabilité et de folie. Le geek est ainsi un "idiot social" qui a du mal à communiquer. Avec l'autre acception qui garde les traces d'une forme de marginalité, arrive l'idée d'une capacité surhumaine (qui peut être feinte) à avaler tout et n'importe quoi avec avidité, et ce de manière pantagruélique et indistincte. Ces deux traits serviront plus tard pour forger la figure du geek actuel.
Culture geek, David Peyron, éd. éditions FYP, 2013, p. 22 -
Un réel phénomène de mode émerge autour de la culture geek, mais sous-entendre qu'il y aurait soixante millions de geeks en France fait perdre la singularité des geeks. Le paradoxe est encore plus visible si l'on se penche sur l'usage du terme "geek" qui est encore loin d'être entré dans le langage courant et qui reste pour beaucoup un anglicisme obscur. Et même si, en 2010, les éditions Larousse annonçaient que le vocable geek intégrerait Le Petit Larousse, aucune définition précise de ce qu'est un geek n'a encore été établie.
Culture geek, David Peyron, éd. éditions FYP, 2013, p. 13-14 -
On se rapproche du sens moderne du « geek » avec une référence dans une lettre de Jack Kerouac à Allan Gisberg, datée du 1er Octobre 1957: « Brooklyn College wanted me to lecture to eager students and big geek questions to answer… » En clair, des étudiants qui passent les nez dans leurs livres (et au passage, tout le contraire de Kerouac...).
« « Geek », tentative d'étymologie », Laurent Suply, Le Figaro, blog "High tech", 29 janvier 2008 (lire en ligne) -
Mais, si cet excès de tyrannie est intolérable, il a paru à certains qu’il appartenait à la vertu d’hommes courageux de tuer le tyran et de s’exposer à des risques de mort pour la libération de la multitude; il y a même un exemple de ceci dans l’Ancien Testament (Juges III, 15 et suiv.). En effet un certain Aioth tua, en lui enfonçant son poignard dans la cuisse, Eglon, roi de Moab, qui opprimait le peuple de Dieu d’une lourde servitude, et il devient juge du peuple. Mais cela n’est pas conforme à l’enseignement des Apôtres. Saint Pierre, en effet, nous enseigne d’être respectueusement soumis non seulement aux maîtres bons et modérés, mais aussi à ceux qui sont difficiles (I Pierre II, 18)
(la) Et si sit intolerabilis excessus tyrannidis, quibusdam visum fuit ut ad fortium virorum virtutem pertineat tyrannum interimere, seque pro liberatione multitudinis exponere periculis mortis : cuius rei exemplum etiam in veteri testamento habetur. Nam Aioth quidam Eglon regem Moab, qui gravi servitute populum Dei premebat, sica infixa in eius femore interemit, et factus est populi iudex. Sed hoc apostolicae doctrinae non congruit. Docet enim nos Petrus non bonis tantum et modestis, verum etiam dyscolis dominis reverenter subditos esse. -
Tous les toxicomanes sont des gens à sexualité déficiente, même si, au début, le toxique a pu aider la sexualité. La drogue dévirilise, comme la cuisine. Je ne serai jamais un drogué ; je tiens trop à ce que le ciel m'a donné.
Propos secrets, Roger Peyrefitte, éd. Albin Michel, 1977 (ISBN 2-226-00502-1), p. 154 (voir la fiche de référence de l'œuvre) -
Freud invoque une « compulsion de répétition » qu'il observe également dans le jeu des enfants qui reproduisent une situation où ils ont éprouvé de l'angoisse. Il existerait en nous quelque chose qui nous pousse à répéter les expériences antécédentes les plus désagréables et non pas seulement les expériences porteuses de plaisir. Freud, pour rendre compte de cette « compulsion », va donc introduire une notion nouvelle, la « pulsion de mort », pulsion de destruction qui œuvre silencieusement au cœur du psychisme et a le pouvoir de désorganiser le fonctionnement psychique, d'aller à contre-courant du principe de plaisir. La contrepartie de cette « pulsion de mort », nommée aussi Thanatos, sera Éros, ensemble qui subsume les pulsions sexuelles regroupées sous le terme de « pulsions de vie ». Le but d'Éros est de bâtir des ensembles de plus en plus grands alors que celui de Thanatos est une force de déliaison.
Les grands concepts de la psychologie clinique, François Marty (Sous la direction de), éd. Dunod, 2008 (ISBN 978-2-10-051145-7), 1. L'évolution de la théorie des pulsions chez Freud, p. 30 -
Thanatos a pour unique but de ramener toute matière vivante à l'état inorganique ; Éros, de son côté, travaille patiemment à rassembler des groupes de plus en plus étendus et à embrasser la vie dans sa totalité.
La révolution psychanalytique — La vie et l'œuvre de Freud (1964), Marthe Robert, éd. Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 1989 (ISBN 2-228-88109-0), 25. Éros et la mort, p. 358 -
— Moi, je dis qu’il existe une société secrète avec des ramifications dans le monde entier, qui complote pour répandre la rumeur qu’il existe un complot universel.
Casaubon au commissaire De Angelis, à propos de la synarchie. -
Pour l’homme, se trahir, c’est démanteler les forteresses des coutumières prudences, c'est, afin de les rendre au mouvement, libérer des préjugés qui la cuirassent et des bandelettes qui la momifient, la réalité si prompte à se surpasser, se surmonter, à apparaître en voie de surréalité.
« Note en marge du jeu de la vérité », René Crevel, Documents 34, nº 20, Avril 1934, p. 22 -
Le Surmoi du pervers n'a pu être formé, laissant fonctionner le sujet avec, essentiellement, un Idéal du moi narcissique, maternel. Faute d'avoir pu réparer son narcissisme très tôt blessé, d'avoir élaboré des processus secondaires suffisamment efficaces, d'avoir rencontré la confiance d'un objet total, le pervers ne peut résister à ses impulsions (y compris sexuelles) et prend du plaisir dans l'usage d'objets partiels et de zones érogènes électives.
Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005 (ISBN 2-200-34042-7), partie II. Caractéristiques des perversions, chap. 3. Invariants psychopathologiques, 3.1 L'Œdipe et la castration a) Evitement de l'angoisse de castration, p. 51 -
Le Surmoi est issu du rapport de l'enfant avec ses parents par un processus complexe d'identification, grâce à quoi l'autorité extérieure est transportée à l'intérieur du sujet et joue le rôle attribué couramment à la conscience morale. Malgré sa place apparemment élevée dans la hiérarchie, le Surmoi, qui est lui aussi en partie inconscient, a plus de rapports et d'affinités avec le Ça qu'avec le Moi, pour lequel il est le plus souvent un juge sévère et rigide. C'est lui qui est la cause du refoulement, soit qu'il s'agisse lui-même ou charge le Moi docile d'exécuter ses ordres. De par son origine archaïque, il est le représentant du passé, de la tradition, de l'inactuel. Sa tyrannie excessive est l'un des plus grands périls qui menaçent la psyché.
La révolution psychanalytique — La vie et l'œuvre de Freud (1964), Marthe Robert, éd. Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 1989 (ISBN 2-228-88109-0), 25. Éros et la mort, p. 362 -
[...] l'idée du moi est, à mes yeux, l'héritière du conflit que j'appelle originaire — conflit entre la préservation narcissique autarcique et l'aspiration objectale antinarcissique. De même que le surmoi est l'héritier du complexe d'Œdipe, pourvu que celui-ci ait été abordé et résolu, de même l'idée du moi est héritière du conflit originaire, si celui-ci a été abordé et résolu. Là où je veux en venir avec l'idée du moi, c'est à montrer qu'elle constitue l'axe discret sur lequel se rencontrent et se différencient l'image de l'autre et l'image de soi. L'idée du moi fera que jamais ces deux images ne pourront tout à fait ni s'écarteler ni se confondre. Elle demeurera comme un support discret mais essentiel du sens de la réalité psychique de l'objet et de soi-même. Or, c'est cette idée du moi, ce sens du moi, cette image de l'humain, qui se trouve désinvestie à l'origine des éruptions psychotiques et à la base des organisations schizophréniques.
Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, A parte, p. 15 -
Ces moments ou ces mécanismes pervers-narcissiques servent plusieurs maîtres à la fois. Précisons-les : — le psychotique soulage sa profonde détresse et sa confusion en ébranlant le fonctionnement psychique d'autrui ; — il agit en « déprédateur », en essayant de subtiliser ou de s'apprioprier des qualités psychiques de l'autre pour trouver un contenant rassemblant ses parties dissociées ; — il a certes un éphémère sentiment de triomphe sur l'objet mais secondairement à l'emprise compulsive ; — il cherche aussi à dénigrer ou à démythifier tantôt la santé psychique, tantôt le savoir sexuel qui lui échappe, tantôt la capacité génitrice et gestatrice de son père et de sa mère.
Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989 (ISBN 2 10 002843 X), partie II. Applications à la psychopathologie, chap. Psychose et perversion narcissique, Emprise régressive et emprise fonctionnelle, p. 83 -
Haddock : Vous êtes donc tous, n’est-ce pas, des descendants de Rackham le Rouge ? Bon. Et bien ! moi, je suis le descendant du chevalier François de Hadoque, qui tua jadis Rackham le Rouge en combat singulier… Et il y a des moments… où je sens remonter en moi les instincts belliqueux de mon aïeul…
Le Trésor de Rackham le Rouge, Hergé, éd. Casterman, coll. « Tintin », 1944, t. 12, p. 4 -
Ce qui effrayait surtout le monde, c’étaient ses histoires. Histoires épouvantables, où il n’était question que d’hommes pendus ou jetés à l’eau, de tempêtes en mer, et des îles de la Tortue, et d’affreux exploits aux pays de l’Amérique espagnole.
Description du vieux flibustier. -
Monsieur le professeur, je ne suis pas ce que vous appelez un homme civilisé ! J’ai rompu avec la société toute entière pour des raisons que moi seul j’ai le droit d’apprécier. Je n’obéis donc point à ses règles, et je vous engage à ne jamais les invoquer devant moi !
Le capitaine Nemo -
Mathilda : Tu sais, les filles pensent à leur premier petit ami pendant longtemps. Je l'imaginais avec des cheveux grisonnants, élégant. un peu comme le père de Georgia, une camarade de classe.. Genre de gars qui vous fait sentir en sécurité ! Cool, non ? Mes camarades m'ont dit que la première fois qu'elles avaient fait l'amour c'était horrible. Elles avaient mal partout, après. Mais c'est parce qu'elles l'ont fait avec des hommes qu'elles n'ont pas aimé. En fait, c'était pour frimer. Plus tard, elles ont aimé çà. Comme les cigarettes. ( ... ) Je parle parce que tu ne parles pas, Léon. Je te déclare mon amour et tu ne dis rien. C'est pourquoi je suis nerveuse et je ne peux pas m'arrêter de parler. Dis-moi que tu m'aimes, ou que tu ne m'aimes pas, ou que tu aimes quelqu'un d'autre. Mais ... dis-moi quelque chose. Léon : J'avais une petite amie, il ya longtemps. Avant de venir ici, dans mon pays. J'avais 14 ans. Nous avons flirté comme des enfants. Son père ne voulait pas qu'elle me voie. Ma famille n'était pas très respectable. Oui. Le jour où il est sorti de prison. Je lui ai permis de faire dix pas, pas plus. Et bang. Deux cents mètres. Par télescope. Cette nuit-là , j'ai quitté mon pays et suis venu ici , pour rejoindre mon père, qui travaillait pour Tony. J'avais 17 ans. Depuis lors, je n'ai jamais quitté la ville et n'ai jamais eu une autre petite amie .... Tu vois, je ne serais pas un bon amant, Mathilda .
(en) Mathilda : You know, girls think about their first boyfriend for a long time … I imagined him with grizzled hair, elegant … a little like Georgia’s father. Georgia is a classmate of mine …. Kinda guy makes you feel safe! Cool, isn’t it? My mates told me the first time they made love was awful. They had pain everywhere, afterwards …. But that’s because they made it with men they didn’t love. In fact, they just did it to show off, at the beginning. Later, they liked it. … Like cigarettes. (...) I talk because you don’t talk, Léon. I declare my love and you say nothing. That’s why I’m nervous and I can’t stop talking. Tell me you love me, or you don’t love me, or you love someone else. … But tell me something. Léon : I had a girlfriend … a long time ago. Before coming here, in my country. I was 14 years old …. We flirted like kids …. Her father didn’t want her to see me. My family was not very respectable. Yes. The day he got out of jail. I allowed him to make ten steps … not more. And bang. Two hundred meters. By telescope. That night, I left my country and came here, to join my father, who worked for Tony. … I was 17. Since then, I’ve never left the city … and never had another girlfriend …. You see, I wouldn’t be a good lover, Mathilda. -
Abel Tiffauges : À l'opposé des fesses des adultes, paquets de viande morte, réserves adipeuses, tristes comme les bosses du chameau, les fesses des enfants vivantes, frémissantes, toujours en éveil, parfois haves et creusées, l'instant d'après souriantes et naïvement optimistes, expressives comme des visages.
Le Roi des aulnes, éd. Gallimard, 1970, p. 354 (voir la fiche de référence de l'œuvre) -
Le désir sexuel se porte essentiellement sur les corps jeunes, et l'investissement progressif du champ de la séduction par les très jeunes filles ne fut au fond qu'un retour à la normale, un retour à la vérité du désir analogue à ce retour à la vérité des prix qui suit une surchauffe boursière anormale.
Les Particules élémentaires (1998), Michel Houellebecq, éd. J'ai lu, coll. « Nouvelle génération », 2006 (ISBN 2-290-35171-7), p. 106 -
Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif : celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra, voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages, souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer pour défendre sa vie et le retour de ses marins sans en pouvoir sauver un seul, quoi qu'il en eût ; par leur propre fureur ils furent perdus en effet, ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d'En Haut, le Soleil qui leur prit le bonheur du retour… À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits !
(grc) Ἄνδρα μοι ἔννεπε, Μοῦσα, πολύτροπον, ὃς μάλα πολλὰ πλάγχθη, ἐπεὶ Τροίης ἱερὸν πτολίεθρον ἔπερσε· πολλῶν δ’ ἀνθρώπων ἴδεν ἄστεα καὶ νόον ἔγνω, πολλὰ δ’ ὅ γ’ ἐν πόντῳ πάθεν ἄλγεα ὃν κατὰ θυμόν, ἀρνύμενος ἥν τε ψυχὴν καὶ νόστον ἑταίρων. ἀλλ᾽ οὐδ᾽ ὣς ἑτάρους ἐρρύσατο, ἱέμενός περ: αὐτῶν γὰρ σφετέρῃσιν ἀτασθαλίῃσιν ὄλοντο, νήπιοι, οἳ κατὰ βοῦς Ὑπερίονος Ἠελίοιο ἤσθιον: αὐτὰρ ὁ τοῖσιν ἀφείλετο νόστιμον ἦμαρ. τῶν ἁμόθεν γε, θεά, θύγατερ Διός, εἰπὲ καὶ ἡμῖν. -
Tant que le récit néolibéral, son système de croyances (ce que j'ai appelé dans mes travaux cette convention) n'est pas remis en cause, il continuera de légitimer les pratiques des puissants. Or il est critiqué, certes (et depuis 40 ans !), mais il ne peut être remis en cause que par un autre récit, un autre système de croyances qui permettrait de décrire avec autant de cohérence l'enchaînement des choses économiques que l'a fait le néolibéralisme. Si vous préférez, ce qui nous manque pour tirer complètement les leçons de la situation actuelle, c'est une doctrine sociale alternative au néolibéralisme.
« Il nous faut une doctrine alternative au récit néolibéral », entretien avec Pierre-Yves Gomez par Johannes Herrmann et Foucauld Guiliani, Limite, nº 4, Octobre 2016, p. 74