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Citations sur le des - Page 3
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Et voilà, […] la vraie demeure des rois, la maison des siècles ; peut-être n’était-ce pas rigoureusement un palais d’architecte, mais bien assurément un lieu d’habitation bien calculé et parfaitement convenable. C’était ce qu’il y avait sans doute de plus commode, de plus heureusement situé en Europe pour le souverain, etc.
Le Mémorial de Sainte-Hélène, Emmanuel de Las Cases, éd. Ernest Bourdin, 1842, t. 2, chap. 1, p. 40 -
Mlle Clairon va jouer à Fontainebleau, mais y aura-t-il un Fontainebleau ? On dit que l’indisposition de monseigneur le dauphin dérange ce voyage. Nous autres, pauvres laboureurs du pied des Alpes, nous savons mal les nouvelles de la cour, et nous nous contentons de dire dans nos chaumières : Sanitatem régi da, et sanitatem filio regis.
Correspondance : année 1765, Voltaire, éd. Garnier, 1765, t. Œuvres complètes de Voltaire, tome 44, chap. Thieriot, p. 77 (texte intégral sur Wikisource) -
Marquée par l'immigration cubaine et haïtienne, Miami est une ville d'affaires tournée vers l'Amérique latine et les Antilles. Nœud aérien entre les Amériques, c'est aussi le premier port mondial de croisières (6 millions de passagers par an). [...] Sans industrie ancienne, dans port de commerce majeur, grignotant les espaces fragiles des Everglades, menacée par les tempêtes tropicales, lieu de conflits ethniques entre Cubains et Noirs (Américains ou Haïtiens), lieu de redistribution des narcodollars recyclés aux Bahamas, Miami est, pour certains géographes, un autre exemple paradigmatique de la ville post-moderne.
Les États-Unis, Yves Boquet, éd. Belin, 2003 (ISBN 2701132304), p. 156 -
Maintenant, sur cette route déserte qui traversait l'interminable zone marécageuse, avec des tronçons de maigre végétation interrompue de temps à autres par des bois étiques, Natán se sentait obligé d'observer avec prudence ses anciens compagnons (ou ennemis), les arbres. Il ne faisait pas attention aux déserts d'herbes et d'eau stagnante, ni aux parcelles de plaines inhospitalières sillonnées de canaux qui circulaient entre les broussailles brûlées par le froid comme les veines d'un corps sans vie, mais aux forêts, aux tribus d'arbustes qui se groupaient pour fomenter une conspiration, aux pins et aux eucalyptus qui s'élevaient, menaçants, le long du ruban d'asphalte. Mais les arbres avaient peu à lui offrir en ce crépuscule glacial de mars. Les cèdres abattus dans la boue auraient pu l'orienter à l'époque où ils étaient debout, droits, mais à présent, leurs cadavres éclaboussés de fange évoquaient seulement la stérilité absolue de la fin. C'était un paysage cataleptique où sensations et mouvements étaient suspendus sous la lumière qui baissait graduellement.
Un pont dans la nuit, Carlos Victoria (trad. Liliane Hasson), éd. Phébus, 2007 (ISBN 275290231X), p. 143 -
Natán se promenait sur la plage en lisière de la ville, saturée d'une infinie variété de coquillages qui évoquaient pour lui les vestiges d'une vie qui s'était muée en détritus : beaux et singuliers sans doute, mais détritus quand même. Dans ce matin d'hiver, la longue frange de sable était déserte. Les villas, séparées de la plage par des clôtures et des murs où étincelaient les panneaux Private Propriety et Keep Off, donnaient aussi l'impression de demeures inhabitées. Seuls les oiseaux perchés sur les branches et les pélicans flottant dans la mer rappelaient le mouvement des êtres vivants.
Un pont dans la nuit, Carlos Victoria (trad. Liliane Hasson), éd. Phébus, 2007 (ISBN 275290231X), p. 128 -
Sorte d'éden, dont le nom, de surcroît, vient de fleur. Côte d’Azur des Canadiens et des Yankees, et modèle convoité par certaines régions européennes. Mais la littérature qui évoque les florides est plus inquiétante que celle qui évoque les californies, dans la mesure où dans l’idée de floride se trouvent aussi le crime et la drogue (cf. au cinéma : Key Largo, Miami Vice), de vastes marécages grouillants de vie, réellement et symboliquement.
Les mots de la géographie. Dictionnaire critique. (1992), Roger Brunet, Robert Ferras, Hervé Théry, éd. RECLUS – La Documentation Française, coll. « Dynamiques du territoire », 1993 (ISBN 2-11-003036-4), p. 218 -
La nature ici est luxuriante. Il y a des insectes que je n'ai jamais vus de ma vie. Vers le lac Okeechobee, alors que l'on traversait un marécage, on a tiré des crocodiles. Une sorte de scarabée gros comme le poing a mordu le deuxième classe Richier à la cuisse. L'air est chargé de miasmes. La nuit, on entend des cris de jungle qui nous glacent les os alors que le thermomètre ne descend pas en dessous de trente-cinq. Tout me conforte dans l'opinion que l'homme européen n'a rien à faire ici.
Jeanne d’Arc fait tic-tac, Iegor Gran, éd. P.O.L., 2005 (ISBN 2-84682-051-1), p. 228 -
Il y a en Belgique des Wallons et des Flamands, il n'y a pas de Belges.
Jules Destrée, dans une lettre au roi, août 1912 -
Flamands et Wallons, ce ne sont là que des prénoms, Belge est notre nom de famille.
Antoine Clesse -
épouvantail Certains schizophrènes, tant ils tiennent la garde pour écarter les oiseaux, font songer à des épouvantails usés. Mais attention, quand la vie, de nouveau timidement, les habite sous les mêmes oripeaux, attention à ne pas manquer cette éclosion fragile. Combien de schizophrènes sont-ils retournés à leur vide, épouvantails maintenant définitifs, parce qu'on n'a pas entendu revenir un murmure de vie ?
Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Schizogrammes, p. 192 -
Si marginale que soit l'épigraphe, elle constitue un élément important de l'objet littéraire. Lorsque le lecteur s'empare d'un volume, il franchit parfois d'incommensurables distances d'espace et de temps –(...). Bien souvent les premières lignes le jettent dans un trouble qui n'aura de cesse qu'après plusieurs pages d'acclimatation et d'éventuels recours à des encyclopédies, des histoires de la littérature ou des études sur l'œuvre. Mais il arrive aussi que l'auteur le ménage par une attention introductive, ou qu'il précède son trouble et l'amplifie par l'inscription d'un message volontairement déroutant. L'épigraphe joue ainsi un rôle de tampon ( Tampon-encreur ), ou d'interface, entre le titre et le texte qui le porte. Ce corps étranger, cette pièce rapportée et insérée là devient un élément aux vertus imprévisibles – et l'on peut saluer, sans la partager, la sagesse de ceux qui ne lisent jamais les épigraphes.
« En lisant les épigraphes de Claude Simon », dans Études françaises (Revue de la section de littérature française, n°3, Patrick Rebollar, éd. Tokyo, Université Waseda, 1996, p. 164 -
[L]es épigraphes, titres aussi à leur manière, ou sommaires denses et symboliques, proposent dans la plupart des cas, chez un Stendhal, un Giono, de véritables énigmes, que seule la relecture pourra élucider.
Lire le Temps, Michel Picard, éd. Minuit, 1989, p. 41 -
Görk : Je suis Görk, un soldat de la Gehenne parmi des milliers d'autres... Le Grand Khan est notre chef, je lui obéis aveuglément. Être sous les ordres d'un tel leader est un privilège rare. Il illumine nos vies et comble nos incertitudes. Je donnerais ma vie pour lui. D'autant plus qu'il la prendrait si je ne la lui offrais pas...
Des Soldats d'Honneur, Lewis Trondhein, Joann Sfar, éd. Delcourt, coll. « Donjon Monsters », 2006, p. 1 -
Manny : Hé, on pourrait ravoir notre pastèque ? Le petit a faim et, heu… Le chef des dodos : Impossible ! C'est notre stock privé en vue de l'Ère glaciaire ! Les températures subarctiques vont nous forcer à vivre sous terre pendant un million ou un milliard d'années ! Manny : Donc vous avez trois pastèques ? Le chef des dodos : Si vous n'avez pas été assez intelligents pour assurer votre avenir, alors malheur à vous ! Les autres dodos (scandant) : Malheur à vous ! Malheur à vous… ! Manny : Vous approchez pas de moi !… Le chef des dodos : … Malheur à vous ! Oh, non ! Non ! Rattrapez la pastèque ! Tae kwon dodos, ATTAQUE !!!
(en) Manny : Hey, can we have our melon back? Junior's hungry and uh… Leader Dodo : No way! This is our private stockpile for the Ice Age! Sub-arctic temperatures will force us underground for a million, billion years! Manny : So you got 3 melons? Leader Dodo : If you weren't smart enough to plan ahead, then doom on you! Other Dodos : [chanting] Doom on you, doom on you…! Manny : Get away from me! Leader Dodo : …Doom on you! Oh, no! No! Retrieve the melon! Tae kwon dodos, ATTACK!!! -
Avant que nous les jugions trop sévèrement, nous devons nous souvenir à quelle destruction totale et impitoyable notre propre espèce s'est livrée, non seulement sur les animaux, comme le bison ou le dodo, mais aussi sur ses propres races inférieures. Les Tasmaniens, malgré leur apparence humaine, furent entièrement éliminés en cinquante ans dans une guerre d'extermination menée par des immigrants européens. Sommes nous de tels apôtres de miséricorde que nous puissions nous plaindre si les Martiens ont mené contre nous une guerre semblable ?
(en) And before we judge of them too harshly we must remember what ruthless and utter destruction our own species has wrought, not only upon animals, such as the vanished bison and the dodo, but upon its inferior races. The Tasmanians, in spite of their human likeness, were entirely swept out of existence in a war of extermination waged by European immigrants, in the space of fifty years. Are we such apostles of mercy as to complain if the Martians warred in the same spirit? -
Imaginez qu'elle avait trente ans, ou trente-cinq, un âge très avancé pour la plupart des oiseaux mais pas impossible pour un membre d'une espèce dotée d'un corps aussi grand. Elle ne courait plus, elle se dandinait… Dans la pénombre d'un petit matin en 1667, disons, pendant une averse, elle se mit à couvert sous un plateau de roche froide à la base d'une des falaises de Black River. Elle ramena sa tête contre son corps, se hérissa les plumes pour se tenir au chaud, plissa les yeux dans sa détresse patiente. Elle attendit. Elle ne le savait pas, pas plus que quiconque, mais elle était le dernier dodo sur Terre. Quand la tempête passa, elle ne rouvrit jamais les yeux. Voilà ce qu'est l'extinction.
(en) Imagine that she was thirty years old, or thirty-five, an ancient age for most sorts of birds but not impossible for a member of such a large-bodied species. She no longer ran, she waddled… In the dark of an early morning in 1667, say, during a rainstorm, she took cover beneath a cold stone ledge at the base of one of the Black River cliffs. She drew her head down against her body, fluffed her feathers for warmth, squinted in patient misery. She waited. She didn't know it, nor did anyone else, but she was the only dodo on Earth. When the storm passed, she never opened her eyes. This is extinction. -
Tout le monde a gagné, et, tous, nous devons recevoir des prix.
(en) Everybody has won, and all must have prizes. -
César Borgia fonda le plan de sa grandeur sur la dissension des Princes d'Italie. Pour usurper les biens de mes voisins, il faut les affaiblir ; pour les affaiblir, il faut les brouiller : telle est la logique des scélérats tels que Borgia. Abuser de la bonne foi des hommes, user de ruses infâmes, trahir, se parjurer, corrompre par toutes forces de moyens ceux dont on veut faire les instruments de ses forfaits, voilà la prudence des scélérats tels que Borgia.
Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique, Jean Baptiste Robinet, éd. Londres, Libraires associés, 1778, t. 5, p. 393 -
C’est dans Trois essais sur la théorie de la sexualité que Freud (1915) introduit la notion de pulsion dans sa dimension psychanalytique. La façon dont la sexualité et ses troubles sont envisagés par la médecine à la fin du XIXe siècle est fondée sur l'idée d'une indépendance entre psychisme et sexualité et sur l'idée que les comportements sexuels sont innés et gouvernés par l'instinct ; de ce fait les « aberrations sexuelles » sont des déviations de l'instinct liées à la « dégénérescence », explication universelle de l'époque à toute pathologie psychiatrique. La façon dont Freud relie le sexuel à l'ensemble du fonctionnement du psychisme, à travers la notion de pulsion précisément, inverse complètement la perspective. A la base des perversions il y a quelque chose que tous les hommes ont en partage, « les racines innées de la pulsion sexuelle » (Freud, 1915) que « les influences de l'existence » feront varier dans leur forme et dans leur intensité.
Les grands concepts de la psychologie clinique, François Marty (Sous la direction de), éd. Dunod, 2008 (ISBN 978-2-10-051145-7), Introduction, p. 23 -
Le cœur battant, je décidai de tenter le tout pour le tout. Lentement, je lui écartai les jambes, tel un voleur écartant des branches pour frayer subrepticement son chemin dans un jardin. Derrière la touffe d'herbe blonde, je voyais son bouton rose foncé, avec ses deux longs pétales légèrement ouverts, comme si eux aussi avaient été sensibles à la chaleur. Ils étaient particulièrement ravissants et, toujours avide, je me mis à les humer et à les lécher. Les pétales ne tardèrent pas à s'amollir et je savourai bientôt la rosée de bienvenue, bien que le corps restât immobile. [...] Dix minutes, ou peut-être une demi-heure plus tard (le temps s'état dissous dans une odeur de pin), ses entrailles commencèrent à se contracter et à se relâcher, et, en frémissant, elle accoucha enfin de sa jouissance, ce fruit de l'amour dont ne peuvent se passer mêmes les amants d'un jour. Quand la coupe déborda, elle me prit dans les bras pour m'attirer contre elle et je pus enfin la pénétrer la conscience tranquille.
À ce moment du récit, le héros, András Vajda, vit une relation avec une Italienne plus âgée que lui, Paola, qui a toujours refusé que son amant lui pratique un cunnilingus alors que celui-ci se sent coupable et égoïste lorsqu'il ne pratique pas ce préliminaire. Un matin, alors qu'il est réveillé par la chaleur, András décide de surprendre Paola dans son sommeil. -
Les larmes du marcheur combattant ne sont pas de l'ordre des peines, elles sont de l'ordre de la rage. Elles répondent par la colère à la colère de la tempête. Le vent vaincu les essuiera.
L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie II, chap. VIII L'eau violente, p. 184 -
La collectivisation péchait principalement par l'absence de définition et le mauvais fonctionnement de la relation devant unir les différentes communes entre elles et avec les unités de production demeurées dans le système capitaliste. Elle ignorait la promotion des femmes, en dépit de la prétention anarchiste d'éradiquer le machisme. En outre, elle se montrait intolérante en matière de mœurs, de loisirs et de pratique religieuse.
À propos de la collectivisation durant la Guerre d'Espagne -
Richard Weidner : Il a peut-être plongé exprès. Fanning : Sûr, il s'est payé un coup de blues alors il a sauté et il s'est vautré la tête la première. Le coup lui a fait du bien, il s'est remis debout, il prend sa bagnole et il va faire un tour peinard. T'en as d'autres des comme ça ?
Peter Berg et Mark Ruffalo, Collatéral (2004), écrit par Stuart Beattie -
Vincent : Six milliards de bipèdes au monde et tu vas me faire une crise pour un gros enflé ? Max : Et qui c'était ? Vincent : En quoi ça t'intéresse ? Tu vois où c'est le Rwanda ? Max : Je vois oui, merci. Vincent : En une seule journée, des dizaines de milliers d'entre eux ont été tués. Depuis Hiroshima, personne n'avait vu ça. Autant de gens tués aussi vite, ça t'empêche pas de dormir, Max ? Tu donnes à Amnesty International, aux œuvres de charité, SOS Bébés Phoques ou Greenpeace ou je sais pas quoi ? Max : Non. Vincent : Et tu vas sortir les violons et jouer un requiem pour un traîne-savate ? Max : N'empêche que je connais pas de Rwandais. Vincent : Et l'autre dans le coffre, tu le connais ?
Tom Cruise et Jamie Foxx, Collatéral (2004), écrit par Stuart Beattie -
L’esprit chevaleresque des Castillans est en réalité un héritage des Arabes.
Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann, Adolf Hitler, éd. Flammarion, 1954, 28 août 1942, p. 297 -
Les mœurs élégantes de la chevalerie ont donc évidemment été apportées en Europe par les Arabes ; ce qui chez les héros du Nord, avec leur pesant attirail, ne fut que métier ou fiction, fut dans cette nature du Midi un jeu facile, un élégant exercice. Ainsi l'esprit chevaleresque apparut d'abord parmi les chrétiens en Espagne, là où les Goths et les Arabes habitaient, près les uns des autres, depuis des siècles.
Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité (1791), Johann Gottfried von Herder (trad. Edgar Quinet), éd. F.G. Levrault, 1834, t. 3, De l'esprit de chevalerie en Europe, p. 441 -
Oui, c'est aux Arabes, par l'Espagne et par les croisades, que nous devons cette civilisation dont nous sommes si fiers ; notre chevalerie nous vient des Arabes.
« L'Espagne romaine et l'Espagne arabe (Discours prononcé à l'ouverture du cours d'histoire ancienne, Faculté des Lettres de Paris.) » (1838), dans Revue de Paris, Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire, éd. Bureau de la Revue de Paris, 1838, t. 52, p. 231 -
L'époque de la naissance de la chevalerie est celle précisément où la morale des Arabes était arrivée au plus haut terme de délicatesse et de raffinement, où la vertu était l'objet de leur enthousiasme, et où la pureté du langage et des pensées chez leurs écrivains, fait honte à la corruption des nôtres. Enfin de tous les peuples de l'Europe, les plus chevaleresques sont les Espagnols, et ce sont les seuls qui aient été immédiatement à l'école des Arabes. [...] la chevalerie est une invention arabe.
De la littérature du midi de l'Europe, Jean de Sismondi, éd. Treuttel et Würtz, 1813, p. 267-269 -
On ne peut réellement gouverner au centre que dans un système bipolaire où le centre attire la droite et la gauche comme le nord magnétique attire l’aiguille aimantée de la boussole. […] Le paradoxe du centre, c’est qu’il gouverne seulement quand il n’existe pas. La bipolarisation, qui semble l’écarteler, lui confère au contraire le pouvoir réel. Elle tend à une alternance des centres, chaque bloc étant dominé par sa fraction modérée.
La Nostalgie de l’impuissance, Maurice Duverger, éd. Albin Michel, 1988 (ISBN 2-226-03491-9), p. 193-194 -
Dans un régime où l’élection du chef de l’État au suffrage universel est l’axe fondamentale de la vie politique, le centrisme par confusion des modérés des deux camps dans un parti du milieu sera toujours déphasé, parce qu’il contredit le dualisme de la bataille essentielle.
La Nostalgie de l’impuissance, Maurice Duverger, éd. Albin Michel, 1988 (ISBN 2-226-03491-9), p. 191 -
Je reviens de l'enfer… Le Canada, tu sais ce que c'est ? Moins quarante en hiver !… Des vents de 150 kilomètres chrono !… Tu traverses la rue, t'es emporté… On te retrouve qu'au printemps ! Tu te souviens de Théo ? Je l'ai paumé comme ça, au coin d'une rue, dans le Nord… C'était la nuit de Noël, on était sur un coup… Théo faisait le guet, puis y'a eu un mauvais vent… Je l'ai retrouvé qu'au mois de mai, mon pote, dans les edelweiss… Momifié, façon pharaon ! Il est enterré là-bas maintenant, loin de Bougival !
Robert Hossein, La Petite Vertu (1968), écrit par Michel Audiard -
Je dirai, délices des humains, comment t'enfanta Lètô, adossée à la pente du Cynthe, dans l'île pierreuse, dans Délos qu'entourent les vagues ; des deux côtés la vague noire se brise sur le rivage lorsque sifflent les vents.
(grc) -
Ébranleur du sol, tu me dirais que j'ai l'esprit atteint, si je partais en guerre contre toi pour de pauvres humains, pareils à des feuilles, qui tantôt vivent pleins d'éclat, en mangeant le fruit de la terre, et tantôt se consument et tombent au néant.
(grc) Ἐννοσίγαι' οὐκ ἄν με σαόφρονα μυθήσαιο ἔμμεναι, εἰ δὴ σοί γε βροτῶν ἕνεκα πτολεμίξω δειλῶν, οἳ φύλλοισιν ἐοικότες ἄλλοτε μέν τε ζαφλεγέες τελέθουσιν ἀρούρης καρπὸν ἔδοντες, ἄλλοτε δὲ φθινύθουσιν ἀκήριοι. -
Et ne prétends pas égaler tes desseins aux dieux : ce seront toujours deux races distinctes que celles des dieux immortels et celle des humains qui marchent sur la terre.
(grc) Μηδὲ θεοῖσιν ἶσ' ἔθελε φρονέειν, ἐπεὶ οὔ ποτε φῦλον ὁμοῖον ἀθανάτων τε θεῶν χαμαὶ ἐρχομένων τ' ἀνθρώπων. -
Ce qui est frappant dans [l]e phénomène de rejet de l’économie libérale, c'est à quel point il s’agit d’une singularité française.[..] Selon nous, l'exception anti-capitaliste française renvoie non pas à une « exception culturelle » intemporelle mais à l'exception historique des années d'après-guerre.
Le grand méchant marché, décryptage d'un fantasme français, Augustin Landier et David Thesmar, éd. Flammarion, 2007, chap. introduction, p. 9 -
Travail des enfants, chômage, bulle financière, changement du climat, grippe du poulet, pétrolier qui s'éventre dans l'océan, tous ces fléaux n'auraient qu'une seule origine, le libéralisme et ses suppôts sanguinaires. L'hystérie est devenue telle en France que tout évènement, fût-il majeur comme le référendum sur la constitution européenne, ou anecdotique, comme la privatisation de cette malheureuse SNCM, suscite désormais la croisade antilibérale. On y voit la gauche et la droite un instant réconciliées pou planter des hallebardes sur l'"anglo-saxon". Inutile de préciser qu'en tête se trouve le professionnel des causes sans risques, Jacques Chirac
« Le pays qui ne voulait pas changer », François Lenglet, Enjeux Les Échos, nº 04369, Novembre 2005, p. 9 -
L'antilibéralisme sauvage n’a qu’un rapport lointain avec le libéralisme français de la même manière que l’antisémitisme a peu de relation avec les juifs et que l’antiaméricanisme est très distant des États-Unis réels. Cet antilibéralisme, comme un fantasme, décrit celui qui le profère, mais ne nous informe en rien sur la tradition libérale française.
Guy Sorman, 26 avril 2007, dans « Halte à l'antilibéralisme sauvage » billet du blog de Guy Sorman lire en ligne. -
[Les héros de la tradtion juive] sont ce que Derrida appelait «le dernier des juifs» au sens de «dernier des cons» ! Ils sont toujours in and out, ils appartiennent et n’appartiennent pas tout à la fois. Ils sont sans cesse en train de s’arracher au monde qui les a vu naître. Ils sont donc des héritiers fidèles car ils se décrochent de leur appartenance première ! C’est vrai d’Abraham, de Jacob, des prophètes et des héros que l’on encense : ils sont vulnérables et ne sont pas toujours des modèles ! [...] [la littérature juive] met un point d’honneur à rendre ses héros faillibles. Cela a un grand avantage : le lecteur peut s’identifier plus facilement. On est ainsi plus proche de l’anti-héros et de ses petits (ou grands) travers que d’une figure parfaite, réputée infaillible, comme on en trouve souvent dans le Coran. Voyez plutôt : les Juifs n’ont aucun problème à dire que Noé n’était pas un super type, que Moïse s’est révélé être un mauvais père et un mauvais mari, que le roi David s’est lui-même trompé en plusieurs occasions… La littérature juive tire de cela un message puissant : c’est parce que ces héros sont faillibles, parce qu’ils se trouvent être peu qualifiés pour le rôle qu’on leur attribue qu’ils peuvent accéder à la fonction… Isaac est aveugle ? Il se retrouve visionnaire ! Jacob boîte ? Il incarnera la verticalité ! La leçon est la suivante : on n’a jamais fini de dire qui on peut être ! Cela brise donc l’obsession de l’identité pure, du retour à l’authenticité à tout prix comme elle est en vogue aujourd’hui…
Propos recueillis par Laurent David Samama -
La construction européenne repose sur deux valeurs fondamentales : la lutte contre le fascisme et le nazisme et la lutte contre le communisme et le stalinisme. C'est-à-dire l'antitotalitarisme. La construction européenne, c'est la construction d'un espace politique qui veut se protéger contre une partie de l'histoire de l'Europe, celle des totalitarismes et du colonialisme.
« Europe : ce qui oppose Daniel Cohn-Bendit et Alain Finkielkraut », Daniel Cohn-Bendit, propos recueillis par Nicolas Truong, Le Monde, 1er février 2014 (lire en ligne) -
L'antifascisme est devenu, pour le communisme, un label définitif et il lui a été facile, au nom de l'antifascisme, de faire taire les récalcitrants. […] Furent ainsi prestement escamotés les épisodes gênants au regard des valeurs démocratiques, comme les pactes germano-soviétiques de 1939 ou le massacre de Katyń.
Le Livre noir du communisme, Stéphane Courtois, éd. Robert Laffont, 2000, partie introduction, p. 32