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Pourtant

[purtɑ̃]
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Définitions de « pourtant »

Pourtant - Adverbe

  • Adverbe exprimant la concession ou l'opposition; malgré ce qui vient d'être énoncé.

    Les sulfatages précoces que beaucoup hésitaient à faire avaient pourtant l’avantage d'atteindre tous les organes de la vigne, notamment les mannes, c’est-à-dire les futurs raisins.
    — Philippe Roudier, Vignoble et vignerons du Bordelais (1850-1980)

Expressions liées

  • Mais pourtant
    Il ne faut pas chanter pour s'amuser. −Mais pourtant, quand on fait de la musique?
    — Rolland, Jésus-Christ, Aube

Étymologie de « pourtant »

Du français pour et tant, signifiant proprement « pour si grande chose, pour tout cela ». C'est aussi le sens ancien, et le sens moderne ne commence à se trouver, et encore rarement, qu'au XVIe siècle. Lexicalisation de pour tant, du latin pro tanto.

Usage du mot « pourtant »

Évolution historique de l’usage du mot « pourtant » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « pourtant » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « pourtant »

Citations contenant le mot « pourtant »

  • Je dois m’attendre à tout – ayant été l’homme le plus haï et le plus adoré du XVIIIe siècle !… Avec de la gaieté – et même de la bonhomie, j’ai eu des ennemis sans nombre – et n’ai pourtant croisé la route de personne. Or, j’ai trouvé la cause de tant d’inimitiés. Dès ma folle jeunesse, j’ai joué de tous les instruments, mais je n’appartenais à aucun corps de musiciens – les musiciens m’ont détesté. J’ai inventé quelques bonnes machines, mais je n’étais pas du corps des mécaniciens – et l’on a dit du mal de moi. Je faisais des vers et des chansons, mais qui m’eût reconnu pour poète ? – j’étais le fils d’un horloger ! N’aimant pas le jeu de loto, j’ai fait des pièces de théâtre, mais on disait : “De quoi se mêle-t-il ? Ce n’est pas un auteur, car il fait d’immenses affaires”. Faute de rencontrer qui voulût me défendre, j’ai imprimé de grands mémoires pour gagner des procès qu’on m’avait intentés. Les avocats se sont écriés : “Peut-on souffrir qu’un pareil homme prouve sans nous qu’il a raison !” J’ai traité avec les ministres de grands points de réformation dont nos finances avaient besoin, mais l’on disait encore : “De quoi se mêle-t-il, puisqu’il n’est point financier ?” Luttant contre tous les pouvoirs, j’ai relevé l’art de l’imprimerie française par les superbes éditions de Voltaire – mais je n’étais pas imprimeur et j’ai eu tous les marchands pour adversaires. J’ai fait le haut commerce dans les quatre parties du monde – mais je ne m’étais point déclaré négociant. J’ai eu quarante navires à la fois sur la mer – mais, n’étant pas un armateur, on m’a dénigré dans nos ports. Un vaisseau de guerre à moi de cinquante-deux canons a eu l’honneur de combattre en ligne avec ceux de Sa Majesté, mais regardé comme un intrus, j’y ai gagné de perdre ma flottille ! De tous les Français, quels qu’ils soient, je suis celui qui a fait le plus pour la liberté de l’Amérique – mais je n’étais point classé parmi les négociateurs…
    Sacha Guitry — Beaumarchais
  • Le bonheur ? Le mot le plus répandu et pourtant le plus indéfinissable.
    Antonine Maillet — Le huitième jour
  • Puérils sont les mots Vaine l'écriture Effréné pourtant le désarroi du coeur.
    Andrée Chedid — Cérémonial de la violence
  • L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
    Francis Ponge —  Le parti pris des choses 
  • La réalité, pourtant, n’est rien d’autre que ce qu’elle est. Comme la marche de l’histoire elle-même, dont nous imaginons avec naïveté qu’elle est l’œuvre des seuls hommes et de leur volonté, la liberté n’est peut-être, après tout, qu’une formidable illusion. Un jeu truqué d’avance. Un miroir aux alouettes.
    Jean d’Ormesson — Presque rien sur presque tout
  • Les académiciens se prétendent immortels et pourtant ne dépassent jamais la quarantaine.
    Alphonse Allais
  • Parfois pour Dieu, souvent contre lui, et pourtant jamais sans lui.
    Elie Wiesel
  • On peut sourire et sourire et pourtant être un scélérat.
    William Shakespeare — Hamlet

Traductions du mot « pourtant »

Langue Traduction
Anglais however
Espagnol sin embargo
Italien eppure
Allemand jedoch
Chinois 然而
Arabe بالرغم
Portugais contudo
Russe тем не мение
Japonais しかしながら
Basque hala
Corse eppuru
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.