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Pâturer

Définitions de « pâturer »

Trésor de la Langue Française informatisé

PÂTURER, verbe

A. − Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne un animal; fréq. avec un compl. de lieu] Se nourrir en broutant, en paissant. Quant aux animaux qui pâturent dans les montagnes escarpées, comme la chèvre, le chevreuil, le daim, le chamois (...), ils ont les pieds fourchus en deux parties terminées par deux ergots pointus (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.243).Quelques boeufs et une demi-douzaine de chevaux pâturaient dans des prairies entourées de robustes acacias (Verne, Enf. cap.Grant, t.2, 1868, p.66):
1. ... si les moutons se contentent d'une nourriture plus que frugale, en revanche, quand ils sont livrés à eux-mêmes et qu'ils pâturent à l'air libre, ce qui est le fait de beaucoup le plus général, ils ont besoin de très vastes espaces... Brunhes, Géogr. hum., 1942, p.164.
2. [Le suj. désigne un hum.]
a) P. méton. Conduire les bêtes au pâturage, garder les bêtes qui pâturent. C'est Papin, qui va pâturer pour le compte des Cabassol, dans les salants du Vaccarès, près de la mer. Il a encore un bon bout de voyage (Bosco, Mas Théot., 1945, p.335).
b) P. anal., fam. Manger. Il pâture là depuis une heure, sans plus savoir que ne le saurait un boeuf qu'il a pour voisine la femme la plus... je ne dirai pas ici la plus belle, mais la plus fraîche de Paris (Balzac, Cous. Bette, 1846, p.374).
3. Au fig. Se nourrir intellectuellement, spirituellement. Ce ne sera pas (...) dans le clan des étrangers, MM. Liebermann, Artz, Israël, qui ne se renouvellent pas et ne nous apprennent plus rien de neuf, que je trouverai à pâturer selon mes goûts (Huysmans, Art mod., 1883, p.298).Trop intelligent pour ne pas apprécier la société des hommes de travail plus que celle des salons et des cercles parisiens, (...) il s'était installé dans la seconde, parce qu'il y pouvait largement pâturer (Rolland, Âme ench., t.2, 1925, p.32).
B. − Empl. trans.
1. [Le suj. désigne un animal] Brouter, manger, prendre (sa pâture). Sur les pelouses débordées quelques vaches pâturaient librement l'herbe surabondante et folle (Gide, Isabelle, 1911, p.601).Des frondaisons de thym et de marjolaine que pâturent des boeufs aux cornes illuminées (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.34):
2. Une prairie de fauche peut appartenir successivement, suivant les saisons, aux deux variétés: protégée contre les animaux avant la fauchaison, clôturant les animaux s'ils y pâturent le regain. Meynier, Paysages agraires, 1958, p.165.
2. [Le suj. désigne un hum.] Donner à manger au bétail, faire paître le bétail. Le bouvier se levait; il courait à l'étable pâturer ses bêtes à la main. Au grand jour elles étaient repues et prêtes à partir pour le travail (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p.10).
3. Au fig. Se nourrir intellectuellement ou spirituellement de quelque chose. Passereau se promenait sous la forêt de marronniers: pour tuer l'attente, il avait pâturé deux ou trois grands journaux fort indigestes (Borel, Champavert, 1833, p.208).
REM. 1.
Pâturable, adj.Qui peut être pâturé, livré à la pâture. Faire stationner les vaches dans tous les endroits pâturables de la vallée, qui se trouve ainsi fumée tout entière (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p.250).
2.
Pâturant, -ante, part. prés. en emploi adj.,adj. vx. [En parlant d'un animal] Qui pâture. Les harmonies animales du blé consistent principalement dans la longueur de ses feuilles, dans la souplesse et la tendreté de ses tiges qui invitent tous les animaux pâturants à les brouter (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.55).
Prononc. et Orth.: [pɑtyʀe], [-a-], (il) pâture [pɑty:ʀ], [-a-]. Ac. 1694 et 1718: pasturer; dep. 1740: pâturer. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 trans. «se nourrir de (en parlant d'un animal)» (Eneas, 493 ds T.-L.); ca 1200 en parlant de chevaux l'erbe pasturer (Aiol, 5448, ibid.); fin xiiies. fig. (Dit de l'unicorne et du serpent ds A. Jubinal, Nouv. recueil de fabliaux, t.2, p.120); 2. ca 1165 intrans. «se nourrir (en parlant d'un animal)» (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1751); ca 1223 p.ext. (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. Fr. Koenig, 1 Mir. 19, 52: ...usure C'est uns dyables qui pasture Geule baee sanz sejor). Dér. de pâture*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 73.

Wiktionnaire

Verbe - français

pâturer \pa.ty.ʁe\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Élevage) Paître, brouter.
    • [Les marais] étaient même insuffisants autrefois pour la nourriture du petit nombre de bestiaux qui y pâturaient, parce qu’ils étaient presque toujours couverts d'eau, les rivières mal curées débordant fréquemment.— (Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, Volume 14, 1856, p.404)
    • Autrefois, les années de « grande faînée » ou « glandée », appelées aussi années grasses, étaient une bénédiction pour les paysans qui menaient les porcs domestiques pâturer dans les bois pour les engraisser avant de les abattre.— (Peter Wohlleben, La Vie secrète des arbres, 2017, p.34)
    • Et nous sommes encore plus contents de voir que le Brésil et l’Argentine abattent de plus en plus de forêts pour faire pâturer à la place des bovins de boucherie.— (Johanna Sinisalo, Le Sang des fleurs, 2013,)
    • De janvier à avril, tous les troupeaux pâturent les graminées pérennes et les prairie hydrophiles.— (Michel Benoît, Le chemin des Peul du Boobola: Contribution à l'écologie du pastoralisme en Afrique des savanes, janvier 1979, p.93)
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PÂTURER. v. intr.
Prendre sa pâture. Les bêtes cherchent à pâturer, vont pâturer. C'est un lieu où les troupeaux pâturent commodément.

Littré (1872-1877)

PÂTURER (pâ-tu-ré)
  • 1 V. n. Prendre la pâture.
  • 2 V. a. Manger en paissant. Si Locke eût réfléchi un moment aux idées innées des animaux… il se fût convaincu que c'est par elles qu'une chenille, sortant de son œuf, va pâturer la feuille naissante qui croît comme elle dans son voisinage, Bernardin de Saint-Pierre, Harm. liv. V, Harm. anim.

HISTORIQUE

XIIe s. Quant il vit en une valée Tot seul pasturer un chevrel, Chev. au lyon, v. 3438.

XIIIe s. Messires Pierre de Thierni proposa contre le [la] vile des Haies, que le [la] dite vile, à tort et sans reson, envoioient lor bestes pasturer en ses prés, Beaumanoir, XXIV, 6. Conscience ne lesse cuer pecheour durer : Jà pechié si très pou n'y venra pasturer, Qu'elle ne crie hareu sanz soi asseürer, J. de Meung, Test. 1566.

XVe s. Et laisserent leurs chevaux pasturer l'herbe, Froissart, I, I, 229.

XVIe s. Il vouloit que l'on acquist des heritages et maisons, où il y eust plus à semer et à pasturer que non pas à balier et à arrouser, Amyot, Caton, 10.

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Étymologie de « pâturer »

Pâture.

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Dénominal de pâture.
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Phonétique du mot « pâturer »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
pâturer patyre

Fréquence d'apparition du mot « pâturer » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « pâturer »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « pâturer »

  • La pratique du pâturage des terres cultivées par les ovins est très ancienne. « Faire pâturer des céréales avant la montaison, consommer les restes des végétaux et les adventices après récolte ou bien encore pâturer des plantes fourragères semées en intersaison, entre deux cultures principales, les exemples sont multiples », indique le Gnis. En ce qui concerne l'interculture, retrouvez les conseils de l'interprofession des semences et plants pour choisir des espèces adaptées.
    Terre-net — Cultures dérobées pour ovins : lesquelles choisir ?
  • Le Verger conservatoire de Saint-Dégan est un espace naturel sensible (ENS) où l’entretien mécanisé va être remplacé par un pâturage effectué par une douzaine de moutons de races anciennes, habitués à pâturer en zone naturelle : d’Ouessant, de la Lande de Bretagne ou encore de Belle-Ile.
    Brec’h. Moutons et âne, tondeuses du Verger conservatoire - Vannes.maville.com
  • Le troupeau de chèvres du Rove et de brebis mené par deux bergers est arrivé le 12 juillet dans la réserve naturelle des Ramières. Les bêtes vont pâturer l’ambroisie dans le lit de la rivière Drôme, en amont et en aval du pont d’Allex, soit 10 km de linéaire et 120 hectares de surface. La durée prévisionnelle de cet entretien est d’environ quatre semaines. Cette opération annuelle de gestion de lutte contre l’ambroisie est menée par la communauté de communes du Val de Drôme en Biovallée grâce à des crédits Natura 2000.
    Environnement | Allex : des chèvres et brebis pour lutter contre l’ambroisie

Traductions du mot « pâturer »

Langue Traduction
Anglais graze
Espagnol pacer
Italien pascolare
Allemand grasen
Chinois 轻擦
Arabe خدش
Portugais pastar
Russe клевок
Japonais こする
Basque bazkatzen
Corse pastu
Source : Google Translate API

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Nombre de points du mot pâturer au scrabble : 8 points

Pâturer

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